CARTE. Voici les passages à niveau les plus dangereux de Toulouse | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Six enfants sont morts, le 14 décembre 2017, à Millas (Pyrénées-Orientales), lorsqu’un train a percuté le bus scolaire dans lequel ils se trouvaient. Si les conditions de l’accident sont encore floues, concernant notamment la fermeture ou non des barrières du passage à niveau, cet accident amène à se poser une question. Sommes-nous en sécurité lorsque l’on traverse un passage à niveau ?

Cinq passages à niveau prioritaires à Toulouse

À Toulouse, cinq passages à niveau sont classés comme « prioritaires ». On en compte dix sur toute la Haute-Garonne. Ce sont des franchissements qui, dans leur passé, ont connu des incidents et se révèlent donc dangereux. De cette façon, ils rentrent dans un programme de sécurisation et leur suppression ou leur équipement doit se faire en priorité. Le passage à niveau de Millas n’en faisait pas partie.

Comment supprime-t-on un passage à niveau ?
En réalité, c’est juste le passage des véhicules sur les rails que l’on supprime. Jamais la voiture ne l’emporte sur le train. Il existe trois façons de procéder : on met la route en impasse, on dévie la route vers un ouvrage de franchissement déjà existant ou alors on crée un franchissement passant en dessous (tunnel) ou au-dessus (pont) du passage du train. 

La carte des passages à niveau prioritaires

C’est dans un document daté de 2014 que le gouvernement a listé l’ensemble de ces passages à niveau « prioritaires ». Pour chaque franchissement, il en explique la raison de la dangerosité et propose une alternative.

PN 189 bis

Parmi eux, le passage à niveau numéro 189 bis. Situé à Toulouse, on le traverse à 160 km/h lorsqu’on rejoint Bordeaux (Gironde) à Sète (Hérault). On estime le nombre de voitures à 10 000 chaque jour. Entre 2002 et 2011, on y a dénombré pas moins de 6 heurts d’installation (des barrières brisées, généralement).

Il est actuellement en cours de suppression « par ouvrage dénivelé ». C’est le seul passage à niveau prioritaire de Toulouse dont la suppression est concrètement lancée. En Haute-Garonne, quatre sont en cours de suppression : le PN 19 à Muret, le PN 196 à Escalquens, le PN 201 de Montgiscard et le PN 67 à Toulouse. Ce dernier n’est pas prioritaire.

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PN 3

Le passage à niveau numéro 3 doit être supprimé dans les prochaines années. 6 000 voitures le franchissent quotidiennement. La proximité de la gare fait que les fermetures sont longues, ce qui le rend dangereux. Pourquoi ? Car les usagers bloqués derrière les barrières deviennent impatients… jusqu’à prendre des risques. Entre 2002 et 2011, 4 collisions avec des voitures ont été recensées.

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PN 11

Situé tout près de la gare Toulouse-Saint-Cyprien-Arènes, le PN 11 fait lui aussi partie des passages à niveau devant disparaître. Comme le PN 3, celui-ci a des temps de fermeture longs à cause de sa proximité avec la gare. Ce n’est pas tout. Dans ce document de 2014, le gouvernement précise : 

Le passage à niveau n’est pas très visible : route en ligne droite, arbres et stationnements des 2 côtés.

PN 2

Dernier passage à niveau toulousain amené à disparaître : le PN 2, situé route de Seysses. Plus de 4 000 voitures y passent chaque jour. Entre 2002 et 2011, 3 d’entre elles ont été heurtées par un train.

PN 7 : pas de suppression

Bien que classé comme prioritaire, le PN 7 ne devrait pas avoir de nouveaux aménagements. Situé Boulevard Déodat de Séverac, il ne devrait pas être supprimé. Un risque en moins a en effet été réduit grâce à la mise « sous terre » du tramway à cet endroit-là. Le train passe depuis 2012 au-dessus du tram.

Le PN 7 avait été sécurisé en 2012 grâce à la mise « sous terre » du tram, sous les rails du train. (©Tisséo)

16 millions de véhicules traversent ces passages

Selon les chiffres de la SNCF, « 98 % des accidents en lien avec un passage à niveau sont dus à des comportements des usagers de la route ». Chaque jour, en France, 16 millions de véhicules traversent des passages à niveau. C’est quotidiennement 450 000 fermetures des barrières.