Jean-Claude Dardelet : « Invest In Toulouse vise les États-Unis, l'Amérique latine et l'Asie » | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Jean-Claude Dardelet, président de l’agence pour le développement économique de la métropole.

 

Deux ans après le lancement de l'agence de développement économique de la métropole, Invest In Toulouse, cinq entreprises ont prévu de s'implanter sur le territoire. Interview de son président Jean-Claude Dardelet, également vice-président de Toulouse Métropole en charge de la promotion des affaires européennes et du développement international.

 

Jean-Claude Dardelet, dans quel contexte a été créé Invest in Toulouse ?

L’agence a été créée fin 2012, par la chambre de commerce et d’industrie de Toulouse et la métropole. Elle est née sur fonds de réforme territoriale à venir, et alors que la métropole, créée le 1er janvier 2015, n’existait pas encore. J’en ai repris la présidence en mai 2014. Nous avons organisé six petits déjeuners qui ont rassemblé chacun une cinquantaine de décideurs et acteurs économiques. Malgré la crise, la métropole toulousaine est perçue comme un Eldorado. Notre objectif est d’en renforcer l’attractivité, en créant une dynamique sur le long terme. Nous cherchons à promouvoir nos entreprises à l’extérieur, avec le soutien de la région. Et nous disons aux Japonais, aux Allemands et aux Américains : « Venez investir à Toulouse ».

 

Quels sont les leviers de l’attractivité de la métropole ?
Quand les gens réfléchissent où s’installer, ils cherchent à la fois un marché, des partenaires, des compétences, mais aussi une terre d’accueil agréable. L’attractivité repose sur cette alchimie. Toulouse a des points faibles : ses tensions sociables, l’absence de TGV, des salaires d’ingénieurs plus bas qu’à Paris… Mais les gens sont prêts à quelques sacrifices en échange de la qualité de vie. Avec la réforme territoriale, les métropoles sont devenues des moteurs du rayonnement international, au même titre que les régions. Nous sommes le fer de lance de ce rayonnement. Toulouse bat des records en termes de croissance de population, de présence de ressortissants étrangers et d’associations internationales.

 

Suivant quelle stratégie l’agence opère t-elle ?
Nous avons une stratégie mondiale sur les cinq continents. Nous visons les Etats-Unis, mais aussi l’Amérique latine, pour des partenariats technologiques avec des industriels, et l’Asie avec la Chine et le Japon… Notre méthode consiste à créer des événements de relations publiques à l’étranger, en invitant des décideurs à un concert de l’Orchestre national du Capitole par exemple. Nous organisons ensuite une réception à l’ambassade. Nous avons lancé une opération de ce type à Berlin. De même, le ballet du Capitole a fait une tournée à Tianjin, en Chine. A Tokyo, nous avons organisé en février 2015 une opération avec l’office de tourisme de Toulouse. Nous avons invité le directeur de Thales Japon, mais aussi des tours opérateurs japonais, et nous avons accumulé les rendez-vous. Notre but n’est par de faire de la concurrence à notre propre économie, mais de coller aux besoins de nos acteurs, pour améliorer leur production. Il faut soigner le poumon de Toulouse, Airbus, ainsi que les domaines transverses, comme le numérique. La smart city (ville intelligente, NDLR) représente un réel enjeu, et suppose une coopération à l’échelle européenne.

 

Deux ans après le lancement, quel premier bilan peut-on tirer ?
Les premiers résultats de l’agence sont satisfaisants. L’environnement financier n’est pas favorable, donc nous avons une démarche très opportuniste. Nous cherchons à créer des emplois à Toulouse, mais aussi à éviter aux emplois existants de devoir partir. Nous avons deux spécialités : la santé, avec le développement de l’Oncopole, et le numériqu. Mais tous les domaines nous intéressent. En Allemagne, nous avons rencontré des Turcs qui veulent implanter des hôtels. Cette année, une mission est prévue en Corée du sud.

 

Quelles sont les priorités pour 2015 et 2016 ?
Nous en avons deux. Tout d’abord, nous voulons optimiser nos atouts toulousains, en rassemblant nos réseaux d’influence, dans le but d’avoir un maximum d’ambassadeurs à l’extérieur. Par ailleurs, nous visons trois destinations principales : les Etats-Unis, l’Asie et l’Europe.
Propos recueillis par Armelle Parion