Sophie Iborra : “Une femme n’est toujours pas une cheffe d’entreprise comme les autres” | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Sophie Iborra, récemment nommée au Conseil d’Administration de l’organisation patronale CPME 31.

 

Tout juste nommée au Conseil d’Administration de l’organisation patronale CPME 31, la communicante Sophie Iborra veut faire de l’égalité professionnelle son cheval de bataille au sein du syndicat.

 

Sophie Iborra, quels ont été les arguments du syndicat et de son président Samuel Cette pour vous convaincre de siéger au sein de la CPME 31 ?
Tout d’abord, c’est à la suite de mes propres observations que j’ai décidé de rejoindre la CPME 31. J’ai découvert une équipe très dynamique et ouverte, qui se met réellement au travail pour les TPE/PME. Ensuite la question de l’égalité professionnelle, qu’a mise en avant Samuel Cette, a joué un rôle important dans ma décision. La CPME 31 travaillait déjà sur l’égalité et la mixité dans l’entrepreneuriat mais tout cela manquait de concrétisation. C’est aussi pour mettre en pratique ces questions fondamentales que j’ai été nommée.

 

Quel sera votre rôle au sein du Conseil d’Administration ?
Mon rôle au sein du conseil administration est de mettre en place, en 2019, un programme pour l’entrepreneuriat féminin. : il s’agira de favoriser l’égalité professionnelle dans les TPE/PME. A la fois en accompagnant des femmes qui souhaitent s’engager dans cet univers, mais également accompagner celles qui sont déjà lancées. Il faut bien se rendre compte qu’en 2019, une femme n’est toujours pas une cheffe d’entreprise comme les autres. Mais mes fonctions ne se cantonneront pas qu’à cette thématique. Je ne viens évidemment pas pour créer un “club des femmes entrepreneurs” au sein de la CPME 31.

 

Quelles propositions concrètes allez-vous faire ?
Dans un premier temps, nous allons consulter nos adhérents, à travers des ateliers et étudier tout ce qu’il en ressort. Ensuite, il est important de lancer une campagne de sensibilisation, pour que les TPE et PME du département prennent conscience de l’importance de la problématique. Je vais aussi proposer qu’on mette en place des formations en continue pour mieux accompagner les femmes cheffes d’entreprise. Là encore, il est important de comprendre que le sujet ne doit pas être traité que pour les femmes. Il faut le mettre au cœur d’une action plus gobale. Et amener hommes et femmes à travailler ensemble sur la question.

 

Pourquoi est-ce si difficile pour une femme de devenir entrepreneur en France ?
Pour les femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat, le premier problème concerne l’investissement financier. C’est plus délicat pour une femme que pour un homme d’obtenir un crédit auprès des banques pour se lancer dans son projet. Et la problématique est la même concernant les montants à emprunter. Enfin les femmes doivent souvent faire face à des contraintes quotidiennes : ce sont elles qui le plus souvent s’occupent des enfants dans le foyer familial. Mais en aucun cas ces constats ne doivent les décourager. Bien au contraire. C’est en se lançant et en réussissant qu’elles vont susciter d’autres vocations.


Propos recueillis par Louis Clément