Les cabinets vétérinaires de la région toulousaine cibles de gang | La lettre de Toulouse | Scoop.it

 

 

Depuis plusieurs semaines, des cliniques et cabinets vétérinaires de Toulouse et sa région sont touchés par des cambriolages. À chaque fois, les voleurs repartent avec des milliers d’euros de matériel.

 

Des issues proprement fracturées, des établissements visités pendant les week-ends, dans la nuit, et du matériel très onéreux volatilisé. Depuis plusieurs mois, dans le département de la Haute-Garonne une ou plusieurs équipes de cambrioleurs ciblent spécifiquement les cliniques vétérinaires.
Ces voleurs ne s’intéressent pas, comme c’est souvent le cas dans les établissements de soins, aux médicaments, notamment aux opiacées, qui se revendent sous le manteau. Ils font main basse sur du matériel de pointe.

 

Le week-end du 8 mai, deux cliniques ont été visitées à Lacroix-Falgarde, en banlieue toulousaine, et à Lavernose-Lacasse dans le Muretain. À chaque fois, le personnel a découvert l’effraction en reprenant ses activités et des plaintes ont été déposées.

 

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Echographes, analyseurs sanguins...

Échographes, analyseurs sanguins… les cambrioleurs ont emporté, systématiquement, pour plusieurs milliers voire dizaines de milliers d’euros.

 

Le même scenario s’était produit fin février à Colomiers et Pibrac, dans l’Ouest toulousain, mais également à Auterive, plus au sud. À chaque effraction, les spécialistes ont prélevé les traces et indices sur les lieux.

Pour l’heure, selon le parquet de Toulouse, aucun lien particulier n’est fait entre ces différentes affaires pourtant très similaires. Un appareil de radio numérique, comme celui dérobé à la clinique du lac de Lavernose, peut valoir 20 000 €. Un échographe vétérinaire se vend plus de 3 000 € hors taxes.

 

En pénétrant dans les différents établissements, les cambrioleurs savaient exactement ce qu’ils cherchaient, comme le décrit Nathalie Bergues, vétérinaire à Lavernose : « Ils ont volé un appareil de radio numérique qui vaut environ 20 000 €, un appareil analyseur, l’échographe, un développeur numérique et tous les appareils ont été débranchés proprement. Ils ont pris 50 € dans la caisse, des tiroirs, des classeurs ont été fouillés mais ça, c’est anecdotique. Ils n’ont pris aucun ordinateur, aucune imprimante, aucun médicament ni stupéfiant qui étaient sous clefs ».

 

Cette nouvelle délinquance est-elle le fait d’une seule équipe ou de plusieurs ? Les enquêtes, pour l’heure disjointes, permettront peut-être de faire des recoupements. Le caractère ciblé des vols laisse à penser que les équipes répondent à des commandes. C’est d’ailleurs le point de vue des victimes. « Il s’agit toujours du même mode opératoire, ce sont des pros, des bandes qui envoient ce matériel vers des pays étrangers, je pense », poursuit Nathalie Bergues.»

 

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Dans un climat anxiogène

« Avant le covid on a connu une demi-douzaine de vols similaires, probablement aussi des commandes pour les marchés étrangers », indique Frank Famose, président de l’ordre régional des vétérinaires d'Occitanie, « On est une profession un peu en souffrance pour notamment des incivilités de plus en plus fréquentes, et ces vols s’inscrivent dans un contexte anxiogène ».
Pour se prémunir d’autres casses, les vétérinaires haut-garonnais, qui se tiennent informés en réseau, s’équipent d’alarmes tout comme ceux des départements voisins qui ne sont pas épargnés par le phénomène. La clinique de Gimont dans le Gers a d’ailleurs été récemment cambriolée. Même scénario.

 

Claire Lagadic et Valérie Sitnikow

Publié le 15/05/2023