A Toulouse, la librairie Privat renoue avec la croissance | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Benoit Bougerol, aux côtés de sa fille Anne, à la tête de la librairie Privat à Toulouse, envisagent d’entreprendre des travaux de rénovation de la façade classée aux Bâtiments de France, en 2016.


 

Deux ans après sa reprise par Benoit Bougerol, la librairie Privat sort de la crise et cherche de nouveaux leviers de développement pour attirer la clientèle et la fidéliser.

 

Un coin café avec table et chaises, des rencontres hebdomadaires avec des auteurs, des animations pour les enfants et les jeunes, un club de lecture lancé cette année sans oublier une présence accrue sur les réseaux sociaux et l’ouverture d’un site Internet en juillet 2014… Depuis sa reprise par Benoit Bougerol en octobre 2013, la librairie toulousaine Privat multiplie les initiatives et activités pour faire parler d’elle et attirer les lecteurs afin de les fidéliser.

« Les clients ne se déplacent plus pour un auteur. Il faut assortir la rencontre avec autre chose », explique Anne Bougerol, gérante de la librairie aux côtés de son père Benoit. « Et s’ils viennent une fois, ils ne reviennent pas. Depuis septembre, nous réfléchissons à de nouvelles actions, peut-être des partenariats. » Pensés comme de nouveaux axes de développement.

 

2,4 ou 2,5 millions de chiffre d’affaires fin 2015

Il faut dire que la librairie revient de loin. Fondée en 1839 à Toulouse, cette institution a frôlé la fermeture, au même titre que plusieurs antennes du réseau Chapitre, propriété du groupe Actissia. Placée en liquidation judiciaire, c’est un autre libraire Benoit Bougerol, patron de la Maison du Livre à Rodez, qui en a pris la tête. « En 2004, les deux librairies, avec celle de la rue Gambetta, enregistraient 5,2 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2012, en plein exercice sous l’ère Chapitre, il est de 2,2 millions d’euros. Et en 2015, de 2,4 ou 2,5 millions », indique le repreneur.

Ce dernier se félicite de ce retour de croissance qu’il explique par un « travail porté sur le fond afin de le reconstituer ». En clair, « chaque responsable de rayon confirmé, doté d’une expérience de dix ans, est autonome concernant les livres qu’il propose ».

Un « choix éditorial » qui porte ses fruits puisque l’espace jeunesse et bande dessinée enregistre une croissance de 60 % et la littérature entre 10 et 20%. « On souffre dans les secteurs des sciences humaines, des beaux ouvrages et des livres pratiques », reconnait le patron, qui espère atteindre le seuil des 3 millions de chiffre d’affaires. « Avec 750 m² de surface et dix-sept salariés, la librairie n’est pas calibrée pour le dépasser. Mais si on augmente la croissance de 5 à 6 % par an, c’est bien ».
Audrey Sommazi