Près de Toulouse : des centaines de personnes défient l'interdiction de baignade sur les rives de l’Ariège | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Le courant de la rivière représente un danger pour les baigneurs.

 

Ces dernières semaines, le spot est devenu incontournable.
Des centaines d'habitants de Toulouse et ses environs se ruent sur les rives de l'Ariège, à Clermont-le-fort, pour se rafraîchir, malgré l'interdiction de la baignade.

 

La vingtaine de places du parking André Baronchelli, à quelques pas des rives d'Aygues, au bord de l'Ariège, est déjà occupée depuis plus d'une heure.
Les retardataires se garent de façon anarchique à la queuleuleu.
Plus d'une trentaine de voitures constituent la longue file stationnée au bord de la route, chemin de Saint-Maurice, à Clermont-le-Fort.
Des automobilistes continuent d'affluer, à la recherche d'une place où se garer.
Il est 14h30, ce dimanche, et le soleil cogne. Le thermomètre affiche 33 degrés.
Pour se rafraîchir, l'endroit est bien connu des Toulousains.
Chaque week-end, ils sont des centaines à se baigner dans l'Ariège, défiant l'interdiction.

La confluence Garonne-Ariège est considérée comme une zone protégée. De surcroît, elle appartient à la Réserve naturelle régionale confluence Garonne-Ariège.
Au fil des années, la municipalité a tenté de juguler le phénomène en multipliant les arrêtés. Mais rien n'y fait, cela ne suffit pas à réfréner les envies de baignade.

Thimoté et Mathieu, deux amis Toulousains, assurent que "le spot est bien trop cool".
"On l'a découvert il y a deux semaines. Sans mentir, j'y viens presque tous les jours.
Le seul problème, c'est la place pour se garer", sourit Thimoté.

 

De leurs côtés, Samantha* et Christophe*, venus avec leurs enfants, assurent qu'ils n'étaient pas au courant de l'interdiction de baignade.
"On a suivi les recommandations d'une amie. On a découvert l'interdiction en arrivant mais on va quand même se baigner. Et on reviendra, c'est un super endroit", confie le couple.

 

Il faut faire attention

 

Depuis le chemin qui longe le fleuve, le bruit du courant du fleuve s'entend.
"C'est sûr, la baignade peut devenir dangereuse. Pour les familles surtout.
Il faut surveiller les enfants.
Mais si on reste bien prudent, il ne devrait pas y avoir d'accidents", poursuit Mathieu.

 

Des agents assermentés de l'équipe gestionnaire de Réserve naturelle régionale confluence Garonne-Ariège, les policiers municipaux et gendarmes sont sur le territoire et veillent à l'application des règles.


En cas d'infraction, les visiteurs sont verbalisés.


"On n'a jamais vu qui que ce soit distribuer des amendes !", raconte Bertrand* qui estime que le jeu en vaut la chandelle : "On a un coin de nature incroyable. Si je dois prendre une amende pour profiter de ce cadre, tant pis."

 

Au bord de l'eau, sur les plages, certains défient d'autres interdictions.


Allumer un feu est passible d'une amende. Pourtant, des dizaines de baigneurs allument un barbecue.
Le problème persiste au fil des années. Surtout, il s'amplifie.
Les (nombreux) moyens déployés pour inciter les baigneurs à déserter les lieux ont un léger impact sur la fréquentation des lieux.

 

Le lieutenant Elise Delavaud, commandante de la communauté de brigades de Castanet-Tolosan, affirme que les "interventions fonctionnent".
Les gendarmes aperçoivent un peu moins de véhicules ces derniers jours.

Sollicitée, la mairie de la commune de 500 Âmes n'a pas souhaité répondre, arguant qu'une communication officielle doit avoir lieu jeudi sur le sujet en présence de la gendarmerie et du gestionnaire de la réserve naturelle.

 

Chaque week-end, une pluie d'amendes

 

La gendarmerie quadrille le secteur. Tous les week-ends, les militaires patrouillent près des rives et verbalisent tous les véhiculent stationnés sur le bord de la route.
Fin juin, trois gendarmes de la brigade de Castanet-Tolosan, quatre agents de l'Office Français de la Biodiversité, deux de la RNR et le garde champêtre étaient déployés.
Tous assermentés, patrouillant à pied, ils ont verbalisé 18 fois pour stationnement interdit.
Les gendarmes ont répété cette opération le dernier week-end et verbalisé 115 fois à 35 €.
Pour les baigneurs, qui ne respectent pas l'interdiction, de la réserve naturelle régionale confluence Garonne-Ariège, la baignade peut coûter cher.
Elise Delavaud, commandante de la communauté de brigades de Castanet-Tolosan, estime que chaque week-end le nombre de verbalisation pour stationnement interdit oscille entre de quelques dizaines à plus d'une centaine.

 

*Les prénoms ont été modifiés

 

Hocine Zaoui

Publié le 31/07/2022