Depuis plusieurs jours, les agriculteurs de la région Occitanie sont particulièrement mobilisés contre la carte qui doit déterminer les zones agricoles défavorisées de France. Près de 85% du territoire régional sont éligibles à ces aides.
La grogne des agriculteurs d’Occitanie s’intensifie. Après avoir mené des actions coup de poing ce week-end, notamment sur la route des stations de ski, les agriculteurs ont manifesté leur mécontentement lundi 5 février matin en trois endroits : sur la rocade de Montauban, à Auch et sur l’A68 à hauteur de la commune de Montastruc-la-Conseillère qui a été fermée toute la journée. « Sur la seule région Occitanie ce sont près de 800 communes qui ont été exclues des critères des zones défavorisées, seule la partie pyrénéenne de la Haute-Garonne a été rattrapée, mais pour les secteurs du Lauragais et du nord toulousain, nous n’avons rien obtenu », regrette Christian Mazas, président de la FDSEA Haute-Garonne.
Alors que la région Nouvelle Aquitaine, notamment le département des Deux-Sèvres, est particulièrement touchée par la révision de la carte des zones défavorisées, c’est en Occitanie que la mobilisation est la plus importante. « Avec une région où l’on retrouve à la fois de l’élevage et des céréales, cette diversification de la production agricole pénalise les communes », ajoute Christian Mazas. La crainte du leader syndical de Haute-Garonne mais aussi des élus de la région est de voir une partie de la région, 85% du territoire est éligible à des aides aux zones défavorisées, tomber en « jachère » en raison de l’arrêt de l’activité de certains agriculteurs en difficulté.
« Les agriculteurs sacrifiés par le gouvernement »
« Les jeunes agriculteurs auront davantage de difficultés à s’installer tandis que certains éleveurs devront mettre la clé sous la porte ». Une situation sombre que confirme Vincent Labarthe, vice-président de la région Occitanie en charge de l’agriculture. Ce dernier estime qu’avec la révision de la carte des zones agricoles défavorisées, « valable pour les trente prochaines années, les agriculteurs d’Occitanie ont été sacrifiés par le gouvernement au profit d’une agriculture productiviste ».
« Dans la région, le revenu annuel moyen est de 12.000 euros. Sans ces aides les agriculteurs ne peuvent plus pratiquer leur métier », avance encore l’élu qui estime que le manque à gagner pour la région est de 11 à 12 millions d’euros par an. Les prochaines réunions de négociations qui se dérouleront mercredi 7 février avec le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert seront déterminantes. Pour rappel, la carte doit être validée le 15 février et devrait entrer en vigueur dès le printemps.
Philippe Font