A Toulouse, logement pas cher contre projet solidaire | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Morgane Pagès, chargée de mission à l’AFEV.

Le dispositif Koloc à projets solidaires (Kaps), lancé en 2010 pour une vingtaine d'étudiants, est étendu à la rentrée à 70 jeunes. Ils seront logés à loyer modéré dans un immeuble rénové du Mirail, en échange de leur engagement dans un projet avec les associations du quartier.

Pour aider les étudiants à trouver un logement, la mairie de Toulouse, le Crous et l’association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV) recrute actuellement des étudiants pour des colocations à loyer modéré en échange de leur engagement dans un projet solidaire. Baptisé Koloc’ à projets solidaires (Kaps), c’est un projet donnant-donnant puisque l’étudiant s’engage dans un projet touchant l’éducation, la vie culturelle ou la solidarité dans le quartier où est situé le logement. Le dispositif lancé en 2010 auprès d’une vingtaine d’étudiants est aujourd’hui étendu dès la rentrée prochaine à soixante-dix jeunes.

« Il y a quatre ans, le projet était en expérimentation mais le retour tant des étudiants que des associations avec lesquelles ils sont collaboré a été positif que nous étendons le dispositif, souligne Morgane Pagès, chargée de mission à l’AFEV. En 2010, les logements étaient proposés dans les quartiers Saouzelong, Empalot et Bagatelle mais aujourd’hui nous ajoutons 24 appartements neufs du T3 au T6 dans l’aile A de l’immeuble Le Petit Varèse. Le but du kaps, c’est avant tout de créer du lien social, que les étudiants s’investissent dans le quartier, que cela soit auprès des habitants ou des associations ». Les projets peuvent aussi bien toucher l’environnement, que le soutien scolaire ou le théâtre. A Empalot, certains kapseurs ont monté ces dernières années un atelier de bien-être avec les femmes du quartier, en créant un partenariat avec le centre social.

Une expérience enrichissante

Car ce sont bien les étudiants qui choisissent leur projet. Élodie Boivineau, une Vendéenne de 25 ans, a été kapseuse ces deux dernières années. Après une mauvaise expérience dans une colocation, elle a entendu parler du dispositif Kaps. Étudiante dans les métiers des arts, costumier et réalisateur elle a vécu dans un T4 du quartier de Saouzelong, au sud de Toulouse, avec deux autres étudiants, eux aussi engagés dans un projet solidaire. Le tout pour 250 euros par mois, toutes charges comprises. « La première année, nous organisions tous les vendredis des ateliers cirque, par le biais du centre de loisirs du quartier puis nous enchainions sur un atelier lecture et musique dans notre garage accessibles à tous, raconte Élodie. Cette année, nous avons concentré le projet sur une journée avec une randonnée le long du Canal du Midi, suivi d’un repas avec les gens du quartier puis d’un atelier fleur avec une plasticienne. Les créations réalisées ont ensuite été exposées lors du festival « Pas de quartier pour les inégalités », organisé par l’AFEV. »

Cette expérience enrichissante a permis à cette étudiante de se constituer un réseau d’amis et découvrir son quartier. Il avoue cependant qu’il était parfois « difficile d’être pris au sérieux par certaines associations et qu’il n’a pas toujours été facile de nouer des liens avec les habitants du quartier, plutôt résidentiel. Mais je ne regrette pas du tout cette expérience car le projet avec mes colocataires m’ont permis de bien connaître mon quartier, ce que je n’aurais peut-être pas fait en étant isolée, assure-t-elle. En tout cas, l’engagement toutes les semaines dans le projet n’a pas du tout été une contrainte. »
Julie Rimbert