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L’UE « choquée » par Varoufakis - Mais au nom de quoi peut-elle se « choquer » ?

L’UE « choquée » par Varoufakis - Mais au nom de quoi peut-elle se « choquer » ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’UE « choquée » par Varoufakis

Mais au nom de quoi peut-elle se « choquer » ?

 

Voilà autre chose ! L’intraitable Varoufakis avait un plan B secret, hypermoderne et blasphématoire*. Hypermoderne parce que ce plan reposait sur un piratage informatique sophistiqué (mis au point par un copain geek) ; blasphématoire parce que ce plan réalisait la sortie de l’euro et la résurrection de la monnaie nationale grecque.

 

 C’était avant les élections de janvier 2015. Varoufakis pensait qu’une sortie consensuelle de la Grèce (« grexit ») ne serait pas admise par Bruxelles craignant que l’exemple ne s’installe dans les esprits. Il avait donc formé une cellule secrète de cinq personnes et organisé un « grexit » insurrectionnel, clandestin dans sa préparation ; celle-ci consistait à pirater informatiquement la banque centrale grecque pour transférer les fonds des contribuables vers les organisations financières de l’État. Le but était de « créer un système bancaire parallèle, au moment où les banques étaient fermées à cause de l’action agressive de la BCE visant à nous étrangler » – explique Varoufakis dans une téléconférence du Forum des institutions financières et monétaires (OMFIF) divulguée dimanche par la presse de droite athénienne. Le système Varoufakis, libellé initialement en euros, était conçu pour s’adapter rapidement au retour à la monnaie nationale grecque.

 

D’où le frisson de nos commentateurs radio... L’un d’eux interrogeant ce matin un financier français s’offusquait de l’idée de Varoufakis : « Son plan aurait été déclaré illégal par Bruxelles ! »

 

Ce mot (« illégal ») laisse perplexe.

 

Quelle est la source de la légalité dans l’UE ?

 

La question n’est pas résolue, même si l’on fait comme si. Cette équivoque elle-même est significative parce qu’elle semble voulue et durable :

 

► Ou bien l’on suit la logique démocratique, et l’on dit que la source du droit en Europe réside dans les diverses démocraties nationales composant l’Union : auquel cas la Commission, la CJUE et la CEDH n’ont de rôle juridique que par délégation. Auquel cas aussi l’un des États membres a le droit de se retirer et d’en prendre les moyens...

 

► Ou bien l’on suit une logique autre que démocratique : on fait comme si l’UE était un engrenage sans retour en arrière, en vertu d’une mystérieuse puissance supérieure aux États – donc aux démocraties résidant dans leurs peuples.

 

Tout se passe comme si la logique numéro 2 était au pouvoir, jusque dans les esprits des éditorialistes et des gouvernants. Il suffit de voir ce qu’il advient des référendums quand ils ne tournent pas dans le sens de l’engrenage, ce dont l’affaire grecque nous a donné l’exemple le plus caricatural.

 

C’est cet engrenage que l’UE décore du nom de « légalité » : une légalité qui ne répond pas aux critères du droit démocratique, carence que vient de signaler à son tour l’épiscopat français. L’appareil de l’UE est une machine qui ne se soucie ni de légalité ni de légitimité, non par perversion (une machine n’a pas d’âme) mais par structure de fonctionnement. Nous sommes bien en post-démocratie. Varoufakis le savait. Tsipras aussi : mais, lui, il est coincé.

 

 

 

Par Patrice de Plunkettplunkett.hautetfort.com – le 28 juillet 2015

 

 

Note :

 

* Blasphémer l’UE n’est pas autorisé : ça fait partie des rares tabous d’aujourd’hui.

 

***

 

> sur la "légalité" de l'euro, lire l'argumentation implacable de Varoufakis ici : http://www.les-crises.fr/transcription-integrale-de-linterview-de-yanis-varoufakis-notre-bataille-pour-sauver-la-grece/

 

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VIDÉO. Des plongeurs ont découvert une étrange sphère gélatineuse au large de la Turquie

VIDÉO. Des plongeurs ont découvert une étrange sphère gélatineuse au large de la Turquie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

VIDÉO. Des plongeurs ont découvert une étrange sphère gélatineuse au large de la Turquie

 

 

>>> Voir la vidéo « the thing »

 

Mais qu’est-ce donc ? Un groupe de plongeurs a découvert une masse translucide de la taille d’une voiture à 20 mètres de profondeur, au large la Turquie. Si la nature de cette sphère est restée inconnue quelque temps, des scientifiques pourraient avoir trouvé la solution.

 

Lutfu Tanriover l’a baptisée « La Chose » dans une vidéo postée sur Vimeo à la mi-juillet. Il raconte ainsi au blog Deep Sea News que la masse était presque invisible au départ. Mais en se rapprochant, les plongeurs ont discerné une masse bien distincte qu’ils ont décrite comme à la fois « très douce » et « gélatineuse », sans toutefois pouvoir dire précisément de quoi il s’agissait.

 

Et c’est à ce moment qu’Internet est entré en jeu. La vidéo est rapidement devenue virale et nombreux sont les internautes qui ont tenté de percer ce mystère. Le premier à avancer une réponse a été le Dr Michael Vecchione, un expert en calamar et scientifique au Musée national d’histoire naturelle Smithsonian. Selon ce dernier, il s’agirait d’une énorme masse d’œufs de calmars, « la plus grande » qu’il n’ait jamais vue.

 

Plus précisément, des œufs d’Ommastrephes bartramii (plus connu sous le nom de calamars volants), un animal pouvant atteindre 45 cm à l’âge adulte. L’ensemble des petits points blancs que l’on aperçoit dans la vidéo serait en fait des centaines de milliers de minuscules embryons, dont les enveloppes protectrices formeraient cette masse gélatineuse, si l’on en croit la science du Dr Vecchione.

 

En 2008, la chercheuse Danna Staaf avait observé un phénomène similaire dans le Golfe de Californie, avec des œufs d’encornets géants (de la même famille que les calamars volants). Son équipe de chercheurs avait alors estimé de 600.000 à 2 millions le nombre d’embryons contenus dans une masse d’environ 3 mètres de diamètre.

 

 

 

Par Manon Bouriaud - Le HuffPost – le 30 juillet 2015.

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La Turquie part en guerre contre les pires ennemis de l'État islamique, les Kurdes

La Turquie part en guerre contre les pires ennemis de l'État islamique, les Kurdes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Carte : adrianavilsan.blogspot.be


 

 

La Turquie part en guerre contre les pires

ennemis de l'État islamique, les Kurdes

 

Depuis 2013 un cessez le feu entre l’État turc et le PKK turc était bien respecté. Le gouvernement soutenait une autonomie culturelle turque et, en échange, le parti au pouvoir récoltait les votes kurdes. Le gouvernement AKP entretenait aussi de bonnes relations avec les Kurdes irakiens en achetant du pétrole au gouvernement régional kurde d’Irak et en soutenant le clan Barzani, celui au pouvoir dans cette région autonome d’Irak.

 

Le PKK est l’organisation militante kurde en Turquie. Son équivalent syrien porte le nom de YPG. En Iran le même groupe est dénommé PJAK et HPG en Irak. En Turquie, le HDP est la branche politique du PKK. En Syrie, le PYD est la branche politique du YPG syrien. Tous ces groupes sont des branches de la même organisation, égalitaire, séculaire, marxiste/anarchiste, luttant pour l’indépendance ou l’autonomie kurde dans la région.

 

La Turquie relance maintenant sa guerre contre le PKK kurde en Turquie, en Irak et en Syrie. La police turque a appréhendé des centaines d’activistes turcs et, cette nuit [celle du 24 au 25 juillet 2015, NdT], des dizaines d’avions de chasse turcs ont pilonné les positions du PKK en Syrie et en Irak. Cette attaque risque de provoquer une escalade et d’être longue et sanglante. Elle frappera essentiellement le sol turc. Comment en est on arrivé là ?

 

La guerre contre la Syrie et l’aide turque aux islamistes, même les plus radicaux, combattant le gouvernement syrien a changé les relations avec les Kurdes. Il est indéniable que la Turquie soutient non seulement l’Armée syrienne libre mais aussi le Front al-Nusra, affilié à al-Qaida, ainsi que le groupe État islamique. La Turquie est une zone de passage pour les candidats aux attaques suicides rejoignant ces organisations. Armes, munitions et autres marchandises de contrebande sont transportés en Syrie avec l’aide des services secrets turcs et l'État islamique exporte son pétrole par la Turquie. Ce groupe recrute aussi en Turquie et l’on suppose qu’il possède de nombreux groupes en attente à travers tout le pays.

 

Lorsque État islamique a attaqué les positions kurdes à Kobané, ville du nord de la Syrie, les États-Unis se sont rangés du coté des Kurdes. La Turquie fut contrariée et fit tout pour gêner cette aide. Les Kurdes de Kobané sont, comme les rebelles kurdes de Turquie, organisés à travers le PKK/YPG. Ils veulent une région autonome contiguë dans le nord de la Syrie reliant entre elles toutes les enclaves kurdes bordant la frontière turco-syrienne.

 

Ankara craint qu’une telle région puisse être jointe aux zones kurdes du sud-ouest de la Turquie. Cela représente une menace pour l’État turc. Or celui-ci veut utiliser la guerre contre la Syrie pour étendre ses terres et non en perdre. Idlib et Alep en Syrie, Mossoul en Irak sont des régions qu’Erdogan voudrait bien annexer.

 

Mais alors que les Kurdes de Syrie et d’Irak connaissent quelques succès dans leurs combats contre État islamique et agrandissent leur territoire, le gouvernement turc de l’AKP voit ses plans partir en lambeaux. En plus, l’AKP a perdu du terrain lors des dernières élections alors que le parti kurde, l’HDP, est, pour la première fois de son histoire, entré au parlement turc. Mais sans une large majorité parlementaire, le rêve d’Erdogan de devenir le sultan d’une grande Turquie ottomane ne peut se réaliser.

 

Pour changer cette situation, Erdogan a décidé de recommencer cette guerre contre les Kurdes sous couvert de rejoindre les États-Unis dans leur guerre contre État islamique.

 

Le 20 juillet dernier, une bombe a explosé au cours d’une réunion des jeunes socialistes kurdes à Suruc, ville turque située à la frontière syrienne. Une trentaine de personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées. La Turquie a immédiatement accusé État islamique de cet attentat alors que celui-ci ne l’a jamais revendiqué. Le PKK kurde a lui, par contre, immédiatement mis la faute sur le gouvernement turc en l’accusant de collusion avec État islamique. Le lendemain, le PKK a tué deux officiers de police turcs en représailles à l’attentat.

 

L’année dernière, des enregistrements secrets entre le Premier ministre turc et le chef des services secrets ont fuité. Ils planifiaient une attaque sous fausse bannière contre des cibles turques comme prétexte à une invasion de la Syrie. L’affirmation du PKK comme quoi la Turquie collabore avec État islamique pour attaquer les Kurdes en Turquie est donc assez plausible. Le prétendu échec des services de renseignements qui aurait permis cet attentat semble n’être qu’un rideau de fumée. Celui-ci fournit à la Turquie un argument de communication en prétendant combattre État islamique alors qu’en réalité elle s’attaque aux Kurdes qui combattent État Islamique.

 

Mercredi dernier, la police turque a organisé une descente sur des centaines de maisons à travers le pays. Ces arrestations de masse ont été présentées comme une action contre les combattants d’État islamique. Mais en réalité, aux côtés de quelques combattants islamiques bien connus, des centaines d’activistes kurdes et de politiciens de gauche ont été emprisonnés. Les manifestations kurdes à Istanbul et d’autres grandes villes du pays se sont accrues. Aujourd’hui la justice turque vient d’interdire les médias et agences de presse kurdes. Les médias turcs et internet sont de nouveau soumis à une censure partielle.

 

Mais pourquoi Erdogan démarrerait-il maintenant une guerre contre les Kurdes ? Quels sont ses objectifs?

Voici ce qui vient à l’esprit :

–  Empêcher l’union des cantons kurdes du nord de la Syrie perdus par État islamique après l’offensive kurde.

– Maintenir les routes d’approvisionnement pour al-Qaida, État islamique et les autres groupes anti-syriens, avec pour objectif final d’annexer le nord de la Syrie à la Turquie.

Se rallier les nationalistes avant les prochaines élections. Bannir le HDP kurde des prochaines élections dans l’objectif de redonner une nette majorité à l’AKP.

Obtenir le soutien de l’armée turque qui est un opposant politique d’Erdogan, mais voit un plus grand danger dans une possible autonomie kurde.

 

Hier, le gouvernement turc a annoncé qu’il ouvrirait la base aérienne d’Ircilin aux État-Unis pour qu’ils puissent combattre État islamique. Il a aussi proclamé que les États-Unis sont d’accord pour établir une zone d’exclusion aérienne sur la Syrie. Mais les États-Unis ont nié cet accord. Les avions militaires turcs ont lancé quelques raids contre des cibles d’État islamique dans le nord de la Syrie. Les Kurdes ont dit que les Turcs n’avaient fait que bombarder des maisons vides. Le plan annoncé officiellement semble donc différent de ce que font effectivement les Turcs sur le terrain :

 

«La Turquie et les États-Unis se sont mis d’accord sur un plan d’action militaire avec l’objectif d’éliminer les terroristes djihadistes de la frontière turco-syrienne et de la zone que les deux pays appellent la zone contrôlée par État Islamique.

Le plan mis en place par Ankara et Washington prévoit le déploiement d’unités de l’Armée syrienne libre (ASL) dans la zone, si l'État islamique en est chassé, pour à la fois empêcher le parti de l’Union démocratique syrienne d’étendre son influence vers l’Ouest et créer une zone sécurisée pour accueillir les Syriens fuyant la violence et ceux voulant retourner chez eux.»

 

La nuit dernière, l’aviation turque a lancé une attaque de grande envergure contre les Kurdes irakiens et non pas contre les positions des combattants d’État islamique. Plusieurs dizaines d’avions de chasse turcs ont attaqué les positions du PKK dans le nord irakien. Ces avions ont violé l’espace aérien syrien. C’était une attaque contre le groupe même qui, avec l’aide de la coalition internationale, a remporté le plus de victoires contre État islamique. On peut se demander si cette partie du plan s’est faite en accord avec les États-Unis.

 

Est-ce que les États-Unis collaborent avec Ankara dans sa guerre ouverte contre le PKK kurde ? Si oui, comment peuvent-ils continuer à utiliser les Kurdes comme alliés contre État islamique ?

 

La position américaine n’est pas claire :

 

«Des officiels de l’administration Obama reconnaissent que le PKK et le YPG se coordonnent dans leur combat contre État islamique mais, ajoutent-ils, les États- Unis continuent a snober officiellement le PKK tout en négociant directement avec le YPG. Les groupes n’opèrent pas sous la même structure hiérarchique et ont des objectifs différents, précisent-ils.

Il y a deux ans, le président Obama a dit à la Turquie que les États-Unis continueraient à l’aider dans sa bataille contre les terroristes du PKK. Les États- Unis continuent à partager leurs renseignements sur le PKK avec la Turquie et des militaires des deux pays collaborent au sein d’une Cellule conjointe de renseignements sise à Ankara et mise en place par l’administration de George W. Bush pour aider la Turquie à combattre le groupe.

 

Mais maintenant, « les États-Unis sont devenus la force aérienne du YPG et le YPG la force terrestre des États-Unis en Syrie » constate Henri Barkey, un ancien analyste du département d’État sur la Turquie, établi maintenant à l’université de Lehigh.»

 

J’insiste, le PKK et le YPG ne sont pas réellement des organisations distinctes. Elles sont quasiment les mêmes. Il semble donc que les États-Unis aident maintenant le gouvernement turc, qui aide l'État islamique, pour cibler les positions kurdes tout en fournissant un appui aérien aux mêmes Kurdes dans leur combat contre État islamique.


Qui, à Washington, en est venu à assumer une stratégie aussi contradictoire et quelle est le véritable objectif de celle-ci ?

 

 

 

Par moonofalabama - traduit par Wayan, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone - le 25 juillet 2015.

 

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Inde : 200 ans de pillage par l’Empire britannique

Inde : 200 ans de pillage par l’Empire britannique | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Le député indien Shashi Tharoor. Crédit : Facebook

 

 

Inde : 200 ans de pillage par

l’Empire britannique

 

 

Un autre coup majeur a été porté à l’Empire britannique le 22 juillet, lors d’un « débat sur les réparations des dommages de la colonisation » à l’Oxford Union Society d’Oxford.

 

Parmi les orateurs, le Dr Shashi Tharoor, un député indien, qui a déclaré que l’Angleterre doit au moins acquitter sa dette morale et que l’Inde, suite à 200 ans de dépouillement par l’Empire britannique, mérite en principe d’obtenir des réparations.

 

Son élocution, bien documentée et pleine d’humour, de 15 minutes a provoqué un tollé sur Internet, ayant été visionnée par plus de cent mille internautes. Tharoor est membre de longue date du Parti du Congrès, aujourd’hui dans l’opposition, et il était à une certaine époque un candidat potentiel au poste de Secrétaire général de l’ONU.

 

La part de l’Inde dans l’économie mondiale à l’arrivée des Britanniques était de 23 %. Au moment où ceux-ci quittaient le pays, elle était descendue à moins de 4 %. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’Inde a été gouvernée dans l’intérêt de la Grande-Bretagne. La montée en puissance de la Grande-Bretagne pendant 200 ans a été financée par ses déprédations en Inde.

 

Tharoor a insisté sur le fait que 15 à 29 millions d’Indiens ont péri à cause des famines provoquées par les Britanniques. Il a décrit la « famine la plus connue », la famine du Bengale de 1943, au cours de laquelle :

 

Quatre millions de personnes sont mortes parce que Winston Churchill avait choisi délibérément, selon la doctrine militaire officielle, de détourner des denrées de base destinées à la population civile au Bengale, pour constituer des réserves à l’usage des soldats britanniques et des Européens.

 

Et lorsque des responsables britanniques touchés dans leur conscience lui ont écrit pour lui faire remarquer que les gens mourraient à cause de cette décision, il a écrit dans la marge du dossier, avec une pointe de mauvaise humeur : « Pourquoi Gandhi n’est-il pas encore mort » ?

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 29 juillet 2015.

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« Le TAFTA, c’est un OTAN économique qui se met en place »

« Le TAFTA, c’est un OTAN économique qui se met en place » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : un graffiti dans les rues de Bruxelles – source : Reuters

 

 

« Le TAFTA, c’est un OTAN économique

qui se met en place »

Par Jacques Nikonoff

 

Professeur associé à l’Institut d’études européennes de l’Université Paris 8, Jacques Nikonoff évoque les dangers que le TAFTA représente pour l’économie européenne.

 

C’est lors de la réunion du G8 qui s’est tenue à Lough Erne, en Irlande du Nord, les 17 et 18 juin 2013, que les négociations ont été lancées officiellement pour aboutir à un Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI), Transatlantic Trade & Investment Partnership (TTIP) en anglais, ou encore Trans-Atlantic Free Trade Agreement (TAFTA). Quelques jours avant, à Luxembourg, dans une opacité totale, les ministres du Commerce des Vingt-Sept avaient adopté le mandat à confier à la Commission européenne pour conduire les négociations au nom de l’Union européenne. Il n’y aurait rien à redire si ces négociations entre les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne avaient pour objectif de rapprocher les peuples des deux côtés de l’océan. Un tel partenariat, s’il avait pour ambition de construire la paix, d’améliorer la prospérité générale, de s’attaquer radicalement aux désastres environnementaux, d’établir des normes de haut niveau en matière de protection sociale, d’éradiquer définitivement le chômage et la précarité, et donc la pauvreté, susciterait un enthousiasme universel. Il serait un exemple pour le reste du monde.

 

Hélas, non seulement il ne s’agit pas du tout de cela, mais de l’inverse. La décision prise en Irlande les 17 et 18 juin 2013 est monstrueuse à tous égards. Il s’agit ni plus ni moins de mettre en place un empire euroatlantique pour restaurer le leadership mondial des États-Unis, de privatiser le droit et la justice en les remettant dans les mains des firmes multinationales, anéantissant ainsi la démocratie, de parachever le libre dumping qui met en concurrence les travailleurs des différents pays et n’est profitable qu’aux très grandes entreprises. Les grands médias occidentaux évoquent un accord de « libre-échange ». Bien sûr, la composante libre-échangiste est présente (parlons plutôt de « libre dumping » pour ne pas salir les jolis mots de « libre » et d’« échange »), mais elle est loin d’être l’essentiel. Derrière la perspective impérialiste des États-Unis, il y a, pour la consolider, la volonté de s’attaquer principalement aux « barrières non-tarifaires » que sont les normes sociales, environnementales, alimentaires, techniques, etc. Car en matière de droits de douane, il n’y a plus grand-chose à gratter.

 

C’est un tournant de la géopolitique mondiale qui est train de s’amorcer sous nos yeux, c’est un « OTAN économique » qui se met en place. Ce projet ne date pas d’hier et résulte d’une série d’étapes aisément traçables depuis la création de l’OTAN en 1949 et du Marché commun en 1957. Le PTCI (TAFTA) est le résultat direct d’un intense travail mené par les lobbies américains et européens, financés par les grands groupes industriels, de services ou financiers. Les plus actifs ont été les chambres américaines de commerce, le Transatlantic Business Council (TBC) et le Transatlantic Policy Network (TPN). Ce dernier est composé pour moitié de représentants des firmes multinationales surtout américaines comme AT&T, BASF, Bayer, Dow Chemical, Hewlett Packard, Nestlé, Time Warner, Walt Disney Company, etc. L’autre moitié est composée de 60 députés européens et d’élus du congrès des États-Unis. Une partie du monde politique, manifestement, n’a pas été insensible aux « arguments » de ces lobbies. Ainsi 8 % des parlementaires européens sont membres du Transatlantic Policy Network

 

Il est vrai que les intérêts en jeu sont considérables. Les États-Unis et l’Union européenne comptent pour presque la moitié du PIB mondial et 30 % du commerce international. Selon le « mémo » 13/95 du 13 février 2013 de la Commission européenne, « les relations commerciales transatlantiques constituent l’épine dorsale de l’économie mondiale ».

 

Le PTCI aborde trois sujets : d’abord « les règles, les principes et les nouveaux modes de coopération permettant de répondre aux défis partagés et aux opportunités communes du commerce mondial » ; ensuite « les questions de réglementation et les obstacles non tarifaires » ; et enfin « l’accès au marché ».

 

Au total le PTCI vise à redonner le leadership mondial aux États-Unis en faisant de l’Union européenne son arrière-cour. Si par malheur cet accord était conclu, une nouvelle vague de libéralisation destructrice s’abattrait sur la planète. La lutte contre cet accord ne doit pas se limiter à la revendication de l’« exception culturelle ». Elle doit se fixer pour perspective d’empêcher la conclusion de cet accord, dans son intégralité, et de construire un ordre mondial fondé sur la coopération entre les peuples dans le respect de leur souveraineté nationale.

 

Malheureusement, à l’issue du 10e cycle de négociations qui vient de se terminer, le Parlement européen, sans surprise, a donné son feu vert. Ce qui fait dire à Madame Malmström, commissaire européen au Commerce, que l’accord pourrait être signé à l’été 2016. Cela laisse encore un an pour le faire capoter…

 

 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

 



 Par Jacques Nikonoff francais.rt.com - reseauinternational.net – le 30 juillet 2015.

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Le rôle de l’URSS dans le redressemen français par le général De Gaulle à l’époque de la conférence de YALTA

Le rôle de l’URSS dans le redressemen français par le général De Gaulle à l’époque de la conférence de YALTA | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

- Xavier Moreau à Yalta (Crimée)

- Sergei Naritchkine, Président de la Douma

 

  

Le rôle de l’URSS dans le redressement

français par le général De Gaulle à l’époque

de la conférence de YALTA

Par Xavier Moreau (*)

 

Conférence de Xavier Moreau à Yalta (Crimée), lors du colloque international pour les 70 ans de la signature des accords de Yalta (04-05.02.2015)

 

 

Introduction 

 

En 1943, pour les trois grands alliés, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Union soviétique, la France est sortie de l’Histoire. Le prestige qu’elle avait acquis en ayant été le principal acteur de la victoire sur l’Allemagne en 1918, a disparu. Son armée, dont on disait qu’elle était la première du monde est balayée par l’armée allemande en 1940. Mal commandée et mal préparée, l’armée française subit une des défaites les plus humiliantes de son Histoire. Le destin de la France n’est plus entre ses mains, mais entre celles de l’Allemagne, qui collabore désormais, avec le Maréchal Pétain, un vieillard couvert de gloire et Pierre Laval, homme politique de gauche et ancien député socialiste. Comble du déshonneur, le même Pierre Laval finira par déclarer, le 22 juin 1942, qu’il souhaite la victoire de l’Allemagne.

 

Pourtant, le 9 mai 1945, la France fait partie des vainqueurs et signe la capitulation avec les trois grands à Reims et à Berlin. Elle obtient un siège de membre permanent à l’ONU. Ce redressement, la France le doit à un homme, le général de Gaulle, qui en s’appuyant alternativement sur l’Union soviétique et sur l’Angleterre, a redonné à la France, sa place sur la scène internationale. Nous allons tâcher de comprendre comment cela a pu être possible.

 

 

Première partie :

La « France Libre » de 1940

à la conférence de Téhéran 

 

Nous savons, grâce aux archives du « Kominterm », que dès la fin de l’année 1940, les Soviétiques sont conscients de l’influence grandissante du mouvement gaulliste, au sein de la population française. Après l’entrée en guerre de l’Allemagne contre la Russie, Moscou soutient désormais le général de Gaulle dans le cadre d’une politique d’Union sacrée contre l’envahisseur.

 

Le 1er juillet 1941, le général de Gaulle demande à l’ambassadeur Yvan Maïski, l’établissement de relations diplomatiques entre la « France libre » et l’URSS. La réponse positive arrive le 26 septembre 1941, le général de Gaulle est reconnu comme le « dirigeant de tous les Français libres » et le gouvernement soviétique se déclare « prêt à apporter un appui varié aux « Français libres ». Les communistes français se méfient pourtant, de ce général, entouré des résistants de la première heure qui sont en majorité, des monarchistes, anciens membres de l’Action Française (mouvement monarchiste français).

 

Le général de Gaulle investit énormément dans sa relation avec l’Union soviétique. Au lendemain de la victoire des troupes soviétiques devant Moscou, à la fin de l’année 1941, il s’enthousiasme à la radio londonienne : « Il n’est pas de bon Français qui n’acclame la victoire de la Russie… La France qui souffre est avec la Russie qui souffre. La France qui combat est avec la Russie qui combat. La France, sombrée dans le désespoir, est avec la Russie qui sut remonter des ténèbres de l’abîme jusqu’au soleil de la grandeur. »

 

Dès le milieu de l’année 1942, le général de Gaulle demande à visiter Moscou, et souhaite avoir un représentant du Parti Communiste Français auprès de lui. Fin 1942, la collaboration entre les communistes et les gaullistes est officialisée par l’envoi par le « Komintern », d’un représentant du PCF, Fernand Grenier.

 

Le gouvernement soviétique évite d’inviter le général de Gaulle jusqu’à la fin 1943, car Staline ne veut pas compliquer sa relation avec les Anglo-Saxons. Ces derniers gardent leur distance avec le général jusqu’au milieu de l’année 1944.

 

Cette méfiance vis-à-vis du général de Gaulle a pour conséquence qu’à l’issue de la conférence de Téhéran (28 novembre-1er décembre 1943), la France est considérée comme un pays ennemi, par les trois chefs de l’alliance contre Hitler, Churchill, Roosevelt et Staline.

 

Le diplomate américain Charles Bohlen, interprète de Roosevelt, résume ainsi la situation, à l’ambassadeur des États-Unis à Moscou, Harriman. « L’Allemagne sera et restera démembrée, les États d’Europe orientale, centrale et méridionale ne pourront pas se fédérer ou s’associer. La France perdra ses colonies et ses bases et n’aura pas le droit d’entretenir un système militaire digne de ce nom… Le résultat sera que l’URSS sera la seule puissance militaire et politique significative sur le continent européen. Le reste de l’Europe sera réduit à l’impuissance politique et militaire ». 

 

 

Deuxième partie : II

Le tournant de l’automne 1944, le général de Gaulle

face à Churchill et Staline.

 

C’est la perspective pour l’Angleterre de se retrouver seule à gérer l’Allemagne démembrée et la nouvelle et unique puissance continentale soviétique, qui pousse Winston Churchill et réévaluer sa position sur la France et le général de Gaulle. Churchill ne veut pas se retrouver seul face à l’URSS lorsque les troupes américaines, tout le monde en est persuadé à l’époque, quitteront l’Allemagne.

 

C’est d’abord donc pour occuper l’Allemagne que Churchill redonne du pouvoir au général de Gaulle, et c’est ce qu’il lui explique d’ailleurs à Paris, le 11 novembre 1944. En février 1945 à Yalta, il finit par persuader ses deux homologues russe et américain, de la nécessité du retour de la France dans la grande politique européenne. Le pacte du 10 décembre 1944 ne manqua d’ailleurs pas d’agacer le brillant premier ministre britannique.

 

Le général de Gaulle croit toujours, en effet, à la nécessité de l’alliance franco-russe. Il y trouve depuis le début de la France libre, un contrepoids aux puissances anglo-saxonnes qui se méfient de lui. Les Soviétiques ont soutenu le général de Gaulle contre son rival, le général Giraud. Le chef de la « France Libre » se rend à Moscou en décembre 1944, pour sa première rencontre avec Staline. Pourtant, malgré son aspect symbolique, ce voyage est un échec.

 

De Gaulle voulait l’aide de Staline pour préserver les intérêts de la France en Allemagne, c’est-à-dire contrôler la Ruhr, la Rhénanie et la Sarre et faire contrepoids aux Anglo-saxons. Le général de Gaulle n’obtint satisfaction dans aucun de ces objectifs. Staline avait pour objectif de contrôler lui-même une Allemagne qu’il ne voulait pas diviser à ce moment. Il ne souhaitait pas, en outre, contrarier les Anglo-Saxons en donnant trop d’importance à la France. Le général de Gaulle et Staline se mettent finalement d’accord sur la signature d’un pacte de sécurité, tourné contre l’Allemagne. Pour Staline, ce pacte est juste un moyen d’aligner la France sur sa politique étrangère, ce dont le général de Gaulle se rend compte rapidement.

 

 

 

Troisième partie :

la France, de Yalta à la naissance

 de la guerre froide.

 

Le 23 octobre 1944, les alliés reconnaissent le général de Gaulle comme le président provisoire de la République française. La position française est cependant encore précaire. La France n’est présente, ni à Yalta ni à Postdam. Le retour de la France parmi les vainqueurs a donc lieu, non pas à Yalta, mais à Berlin, le 9 mai et le 5 juin 1945, lors de la déclaration des Quatre. Cette déclaration devait mettre en place, un nouvel ordre européen démocratique, qui devait être géré par des réunions régulières des ministres des Affaires étrangères, la CMAE (conférence des MAE). Ce système sera écarté par celui des deux blocs. La France obtient également un siège permanent au sein du conseil de sécurité de l’ONU.

 

Déçu et inquiet, en raison des ambitions de Staline, le général de Gaulle se rend à Washington en août 1945. Il espère contrebalancer la puissance de l’URSS en Europe, grâce à l’appui des États-Unis. Il est également inquiet de la résurgence d’une Allemagne unie, qui présenterait de nouveau un danger pour l’Europe. Le voyage du général De Gaulle se passe bien, mais Washington ne perçoit pas à cette époque, l’URSS comme un danger en Europe.

 

À l’été 1945, il se consacre donc, à un nouveau projet qui vise à réunir autour de la France, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique et les régions occidentales de l’Allemagne. Staline comprend les intentions du général de Gaulle, et lance le parti communiste dans une opposition frontale, qui aboutit à son départ en janvier 1946. 

 

 

 

Conclusion 

 

Le général de Gaulle a posé les bases de ce que doit être la politique étrangère de la France. L’ordre européen issu de Yalta ne s’y prêtait pas en 1946. Lors de son retour aux affaires en 1958, le général de Gaulle reprit cette politique d’équilibre et d’indépendance, notamment, vis-à-vis des États-Unis, dont l’ingérence dans les affaires de la France nuisait à sa souveraineté. La sortie du commandement de l’OTAN, la fermeture des bases américaines sur notre sol et l’abandon du dollar pour l’étalon or lui valurent le déclenchement de la première révolution colorée en Europe, en mai 1968.

 

Les principes qu’a posés le général de Gaulle, de souveraineté et d’équilibre européen sont toujours valables aujourd’hui, surtout avec le retour d’une Allemagne, renouant avec ses vieux démons impérialistes. La vision d’une Europe pacifiée autour d’un axe franco-russe est, à mon sens, la seule raisonnable. Je laisserais donc les derniers mots de conclusion au général de Gaulle. Il les prononça en janvier 1942 après la victoire soviétique devant Moscou : « Pour le malheur général, trop souvent depuis des siècles l’alliance franco-russe fut empêchée ou contrecarrée par l’intrigue ou l’incompréhension. Elle n’en demeure pas moins une nécessité que l’on voit apparaître à chaque tournant de l’Histoire. »

 

 

Par Xavier Moreau (*) - stratpol.com – le 22 juillet 2015

 

(*) Xavier Moreau : Saint-Cyrien et officier parachutiste, titulaire d’un DEA de relations internationales à Paris IV Sorbonnes, spécialisé sur les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide. Installé en Russie depuis 15 ans, il dirige la société LinkIT Vostok. Il est l'auteur de la "Nouvelle Grande Russie"

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Crétin des Bois, notre héros

Crétin des Bois, notre héros | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ce ne sera pas dans vos salles de cinéma, mais bien dans votre vie de tous les jours que ce mauvais scénario s'intégrera tel un cancer.


Alors, bon film !


D'ici peu, il y aura aussi à l'affiche "Les Salopards de l'UE", comme également "Donation de l'Europe aux USA" (via TTIP et autres noms du même panier). Mais aussi, "Présence Néfaste des Lobbies à l'UE", "Parlementaires UE Vendus", etc.


Donc, rassurez-vous, il y aura encore beaucoup d'autres mauvais films du genre jusqu'à vos 67 ans, âge de plus en plus lointain de votre retraite.


Il ne reste plus qu'à remercier vos "bons" bergers pour de si jolis cadeaux faits à leurs moutons si dociles qu'ils appellent "électeurs" !


Duc


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FRANCE - JUPPÉ, L’ÉLU DE LA FRENCH AMERICAN FOUNDATION, FAF...

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FRANCE - JUPPÉ, L’ÉLU DE LA

FRENCH AMERICAN FOUNDATION, FAF...

 

Juppé est apparu en photo sur le site de la FAF, French-Americain Foundation, et ce n’est pas un hasard. Considérant que Hollande est complètement discrédité et que Sarközy est fini, Washington veut faire élire un individu capable de battre Marine Le Pen. Le Young Leader François Hollande est abandonné au profit d’un autre Young Leader (sic), Alain Juppé.

 

On voit bien comment ça marche : deux ans avant les présidentielles, on assure la promotion médiatique d’un individu auquel les Français ne pensent pas, un politicien marginalisé même chez les siens, comme l’a montré le congrès des Républicains, la nouvelle étiquette de l’UMP. Mais le logiciel de l’ordinateur de la CIA, qui étudie tous les paramètres pour sélectionner le gagnant (authentique), a calculé que Juppé avait le meilleur profil pour battre Marine Le Pen. Le bordelais a de l’expérience, semble propre sur lui et peut faire la jonction entre les bobos socialo-écolos déçus par Hollande et la droite d’affaires au propre comme au figuré.

 

Juppé doit sa réapparition politique à ces philanthropes états-uniens qui l’ont recruté pendant son exil à Montréal quand il essayait de se faire oublier (affaire du financement des HLM de la Ville de Paris). Donc pour les services de Washington, the winner is : Alain Juppé. Reste à savoir si Sarközy, dont la route sera barrée, ne tentera pas de l’empêcher de gagner en se portant lui aussi candidat. Mais la révélation d’un scandale pourrait le dissuader de nuire à son compagnon, comme ils disent encore chez les gaullistes en carton. On sait que Strauss-Kahn a été éliminé de la course à la présidence par l’embuscade sarkozienne de New York, une embuscade montée par le même Sarközy avec le concours de la CIA. Un Clearstream sur la tronche un an avant l’élection s’il persiste à vouloir se présenter, voilà ce qui guette « Sarközy l’Américain ». En attendant, le lissage politique de cet homme bien sous tous rapports est en train de commencer dans la presse comme il faut. Il va y avoir un crescendo...

 

http://www.rtl.fr/…/alain-juppe-favori-pour-2017-francois-h…

http://french-american.org/actions/echanges/young-leaders/

 

 

Par Yves Bataille - facebook.com – le 27 juillet 2015.

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L’histoire secrète d’une victoire des lobbies à Bruxelles, contre la santé publique

L’histoire secrète d’une victoire des lobbies à Bruxelles, contre la santé publique | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’histoire secrète d’une victoire

des lobbies à Bruxelles,

contre la santé publique

 

>>> Excellent article du Canard

 

Des échanges de mails révèlent comment l’industrie chimique a torpillé l’interdiction des perturbateurs endocriniens. Un récit perturbant…

 

Ce n’est plus du lobbying, c’est de l’art… À Bruxelles, l’industrie chimique a réussi à saboter l’interdiction des perturbateurs endocriniens. Ces composés chimiques que l’on retrouve partout, dans les plastiques, les tapis, les dentifrices, les cosmétiques, les pesticides, et qui sont soupçonnés d’être responsables, même à très faible dose, de cancers, de troubles de la croissance et autres menus dégâts sur la santé.

 

Avec une maestria qui laisse baba, les lobbies ont reporté l’échéance d’au moins quatre ans. Dans un rapport rédigé en anglais et publié le 20 mai, une organisation indépendante, Corporate Europe Observatory, dévoile les coulisses de ce feuilleton. Des coulisses pas faciles à visiter : il a fallu deux ans à la journaliste française Stéphane Horel, coauteure du rapport, pour obtenir des milliers de pages de documents et plusieurs courriels croquignolets…

 

 

Experts gavés

 

Février 2013. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa, en anglais) s’apprête à publier un rapport étonnamment sympa pour l’industrie. À vous donner envie de déguster du perturbateur endocrinien au petit dej ! Pas si surprenant, en réalité : près de la moitié des 18 experts qui tiennent le stylo ont des liens d’intérêt étroits avec l’industrie, via des animations de colloques, des travaux de recherche ou des boulots de consultant, et les chèques qui vont avec. Manque de bol, au même moment, le 19 février exactement, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publient leur propre rapport. Et leur conclusion dépote :

 

Les perturbateurs endocriniens constituent « une menace globale » sur la santé, « qui impose de trouver une solution ». C’est clair et tranché.

 

Avec leur avis tiédasse, les experts de l’Efsa ont l’air malin ! Et ils s’en rendent vite compte. Le 20 février, dans un courriel à ses confrères, l’un d’eux gémit : « Chers collègues, la vie est compliquée… Il est presque embarrassant de comparer notre version actuelle avec le rapport de l’OMS/PNUE. » Et de se lamenter, en dévoilant toute leur cuisine, au passage : « Quand le rapport de l’OMS/PNUE souligne certaines caractéristiques des perturbateurs endocriniens et les signale comme spécifiques, notre rapport, au contraire, les minimise (sic) ou évite de les mentionner (re-sic). »

 

L’humiliation ne s’arrête pas là :

 

Quand le rapport de l’OMS/PNUE parvient à la conclusion que la méthode traditionnelle d’évaluation des risques des produits chimiques est inadéquate [pour les perturbateurs endocriniens], nous arrivons à la conclusion exactement opposée. » Notre expert n’a plus qu’à se planquer sous la table : « Je suis heureux de ne pas avoir à être présent à la conférence de presse (…) pour défendre le rapport actuel (…), sachant que l’auditoire aura lu le rapport de l’OMS. Un vrai cauchemar ! » Seule solution, soupire ce grand déprimé : « refaire notre rapport ou, au moins, le modifier de manière significative… » Scientifiquement, bien sûr. Pif, paf, pouf, à quoi ça tient, la santé de 500 millions d’Européens…

 

 

Du rapport ou du cochon ?

 

À peine moins effondré, son collègue Bernard Bottex, qui supervise le travail du groupe, répond, en opinant du chef : « Les (…) conclusions actuelles où nous expliquons que les perturbateurs endocriniens peuvent être traités comme la plupart des autres substances chimiques (…) nous isolent du reste du monde et pourraient être difficiles à défendre, étant donné les incertitudes [et] le manque de données et de méthodes que nous avons identifiées. » Bref, on a fait un travail de cochon, et ça va se remarquer ! Il n’y a plus qu’à relancer la foire aux idées : « Toute suggestion de reformulation (…) sera bienvenue. » Ce détricotage de dernière minute était sans doute trop compliqué : la conclusion du rapport n’a finalement pas bougé d’un iota…

 

Le ridicule ne tue pas. Avec l’aide de ses « experts », l’industrie repart au combat. Pour elle, il est vital de gagner du temps : le règlement européen sur les pesticides prévoit d’établir une nomenclature des perturbateurs endocriniens avant décembre 2013.

 

Une étape en forme de couperet : sitôt inscrits sur la liste, plusieurs pesticides, suivis d’un tas d’autres produits, seront interdits. Pour les lobbies, il y a le feu au lac : un premier rapport de travail, peu favorable à leurs intérêts, a déjà été remis à la Commission européenne. Commander un second rapport, inutile, à l’Efsa, était une première façon de jouer la montre. Mais il y a plus efficace pour gagner du temps : réclamer une étude d’impact sur le coût économique d’une éventuelle interdiction. Si c’est trop cher, tant pis pour les cancers ?

 

Dans les couloirs de Bruxelles, les croche-pattes de dernière minute s’enchaînent. Le 7 juin 2013 à 9 h 30, la Direction générale de l’environnement tient une réunion cruciale pour approuver un projet de définition. À 14 h 4, le géant de la chimie Bayer la court-circuite et envoie un courriel au plus haut niveau de la Commission : au secrétariat général de Barroso. Une définition « inappropriée » des perturbateurs aurait des conséquences désastreuses sur la « production agricole », plaide Bayer. Et de sortir une étude, encore une, de son chapeau. Après le déjeuner — et l’ultime message de Bayer —, la réunion capote : aucune définition n’est, validée…

 

Vite ! Le fer est chaud, il n’y a plus qu’à le battre et à faire monter une « controverse scientifique » là où l’OMS et les Nations unies n’en voyaient aucune… Dix jours plus tard, le 17 juin 2013, un groupe de 56 experts envoie un courrier à Anne Glover, la conseillère scientifique de Barroso. Sortis de nulle part, sans aucune lettre de mission, ces visionnaires descendent en flèche un projet qui n’est même pas encore ficelé : « Le projet actuel est basé sur une ignorance complète des principes de pharmacologie et de toxicologie. » Pas le cas de ces experts, qui connaissent leur sujet…

 

 

La victoire en chantage

 

Entre 2007 et 2012, le toxicologue Wolfgang Dekant, qui emmène les signataires, a cumulé à lui seul 18 contrats de recherche avec l’industrie. Un deuxième est consultant pour BASF. Un troisième, Gio Batta Gori, a empoché « plusieurs millions de dollars » avec l’industrie du tabac, selon des factures consultées par Stéphane Horel. Mais cela ne perturbe personne.

 

Le 2 juillet 2013, la secrétaire générale de Barroso, Catherine Day, se fend d’une très officielle note interne : étant donné les « vues divergentes » de la communauté scientifique « et les impacts potentiels sur l’industrie chimique et le commerce international », il convient de mener « une étude d’impact », laquelle renvoie l’interdiction aux calendes grecques… Le soir même, elle gèle le processus.

 

Victoire sur toute la ligne, et même au-delà : l’étude d’impact vient seulement d’être lancée, deux ans plus tard. Aucune interdiction ne sera possible avant 2017. Bingo ! C’était tout le plan de l’industrie : entretemps, les négociations sur l’accord transatlantique de libre-échange (Tafta) ont bien avancé et ont rendu l’interdiction encore plus compliquée, sous la pression américaine. Le lobbying, c’est une subtile chimie…

 

 

Source : Isabelle Barré, pour le Canard Enchaîné, juin 2015

 

 

***

 

 

Une molécule qui imite, change ou bloque l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement de l’organisme

 

L’exposition à certaines substances toxiques peut par exemple perturber la fonction reproductrice, avec la création d’anomalies au niveau des organes reproducteurs, baisse de qualité du sperme, etc.

 

Ces substances se comportent comme des hormones et peuvent interagir avec notre système hormonal, d’où le terme de « perturbateurs endocriniens ».

 

 

Une liste des perturbateurs endocriniens

 

C’est bien joli tout ça, mais on entend parler de perturbateurs endocriniens à tout va, encore faudrait-il savoir identifier toutes les substances qui correspondent à ces fameux perturbateurs. Si les effets nocifs des perturbateurs endocriniens sont difficiles à prouver, la recherche actuelle se focalise sur 5 familles de substances douteuses :

  

  • 1. Les Parabènes.
  • 2. Les Bisphénol A.
  • 3. Les Phtalates.
  • 4. Les Composés perfluorés.
  • 5. Les Composés polybromés.

 

Nous sommes tous exposés à ces substances toxiques via notre alimentation, notre respiration et notre peau. Par mesure de précaution, les autorités sanitaires ont défini pour certains perturbateurs endocriniens une dose maximale d’exposition. Or nos expositions sont tellement diverses et variables, qu’il est bien difficile de savoir exactement à quelle dose nous sommes réellement exposés quotidiennement, sans parler des effets combinés (exposition simultanée à plusieurs substances).

 

 

Dans quoi se cachent les perturbateurs endocriniens ?


1. Le bisphénol A

 

Le bisphénol A fait beaucoup parler de lui en ce moment, ce composé chimique rend les plastiques incassables et résistants à la chaleur. Autrement dit, il y en a partout et plus principalement dans les plastiques durs et transparents, et même à l’intérieur des boîtes de conserve : bouteilles plastiques, gobelets, assiettes et couverts en plastique, lunettes de soleil, téléphones portables, jouets, cannettes… S’il est aujourd’hui difficile d’y échapper, on peut au moins limiter l’usage des plastiques alimentaires : bouteilles et récipients en verre, plats en inox, etc. Et surtout, évitez de faire chauffer au four micro-ondes un plat ou une barquette en plastique, car ce fameux bisphénol A passe dans les aliments sous l’effet de la chaleur !

 

Évitez donc d’acheter des produits qui affichent les signes BPA ou PC (polycarbonate).

 

Nota : la Commission européenne a voté l’interdiction du bisphénol A dans les biberons au printemps 2011 ?!? Mais pas pour le reste, donc ce qui est dangereux pour bébé ne l’est pas pour maman ou papa ?… C’est à mourir de rire !

 

 

2. Les parabènes

 

Les parabènes sont des conservateurs très abondamment utilisés dans les cosmétiques, aliments, boissons et médicaments. Butylparaben ou propylparabens, également mentionné parahydroxybenzoate de propyl. Les parabènes se cachent aussi sous divers codes : E214, E215, E218, E219…

 

Pour ne pas se tromper au niveau de votre alimentation, privilégiez le bio pour limiter les conservateurs en général. Pour le reste, lisez les étiquettes pour éviter les produits qui en contiennent. Encore plus simple, il suffit de privilégier les produits qui affichent clairement sur leur emballage : « sans parabènes ».

 

 

3. Les phtalates

 

Les phtalates contrairement au bisphénol A, sont incorporés aux plastiques pour leur donner de la souplesse, ils sont présents dans les emballages alimentaires, rideaux de douche, certains dispositifs médicaux, etc. Les phtalates sont également utilisés pour dénaturer l’alcool dans les produits cosmétiques et particulièrement les parfums.

 

Certains de ces phtalates sont interdits dans les jouets et les articles de puériculture. Une forte odeur de plastique dégagée par les produits neufs peuvent nous aider à repérer leur présence, les emballages alimentaires portant le code de recyclage n° 3, le nom diéthylphtalates ou DET dans la liste des ingrédients des cosmétiques, les termes « alco(h)ol dénat » et « éthanol » indiquent également les présences de phtalates.

 

Nota : Pas de micro-ondes ni de lave-vaisselle pour ces plastiques, bien aérer longuement et souvent en cas d’achat de produit ou matériel plastique neuf, pour évacuer les fortes émanations de phtalates !

 

 

4. Les composés perfluorés

 

Les composés perfluorés sont présents dans les ustensiles de cuisson antiadhésifs, dans les produits imperméabilisés et traités antitaches (moquettes, vêtements, cartons alimentaires…).

 

Lorsque vous faites la cuisine, évitez de rayer les revêtements antiadhésifs et remplacez-les dès les premiers signes d’usure. Pour les vêtements et les tissus d’ameublement, favorisez les produits affichant « sans composés perfluorés » ou « sans PFOA ».

 

Au niveau de l’alimentation, les composés perfluorés se concentrent dans les poissons gras (saumon, maquereau…) en raison du rejet industriel.

 

 

5. Les composés polybromés

 

Moins connus, les composés polybromés sont des retardateurs de flamme, les (CPB & PBDE) ils sont incorporés dans les produits inflammables : sièges, télé, ordinateurs, vêtements, capitonnage, tissus d’ameublement…

 

Ils sont libérés petit à petit dans l’air ambiant, ils se concentrent dans l’habitacle de notre voiture, notre bureau et notre logement : il est donc impératif d’aérer tous les jours, et encore plus après l’achat de matériels et produits neufs.

 

Dans l’alimentation les composés polybromés s’accumulent dans les produits riches en graisses, grâce encore une fois aux rejets industriels. On en retrouve dans les poissons, le lait, la viande… Pour s’en protéger, il suffit de privilégier les produits les plus naturels possible.

 

 

Conclusion

 

En attendant que d’autres études évaluent et confirment les risques sanitaires réels dus à ces substances, nous devons éliminer au maximum ces molécules par quelques petits gestes quotidiens, dans le choix de notre alimentation, de nos cosmétiques, de nos ustensiles de cuisine, et en aérant quotidiennement notre logement, voiture et lieu de travail.

 

Source : bon-coin-santé

 

Voir aussi ici

 

 

 

Par Olivier Berruyer - les-crises.fr – le 27 juillet 2015.

Unger Erik's curator insight, October 11, 2015 2:50 AM

Le lobbying,c'est une subtile chimie

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Vidéo - Il faut arrêter d’être le « dindon de la farce » des Américains !

Vidéo - Il faut arrêter d’être le « dindon de la farce » des Américains ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

- Conférence de presse à l’issue de la visite de la délégation française en Crimée.

- Thierry Mariani : le but de ce voyage en Crimée est de découvrir la situation réelle sur place

- L’hôtel du ministre ukrainien des Affaires étrangères, source : wikipedia

- Les parlementaires français qui ont visité la Crimée seront interdits d’entrée en Ukraine, a annoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères (alterinfo.net

 

 

Vidéo - Il faut arrêter d’être le

« dindon de la farce »

des Américains !

 

Ne boudons pas notre plaisir. Nous pouvons même pousser un petit cocorico à la suite de la visite de nos parlementaires en Crimée. De tous les pays belliqueux de l’OTAN, la France est le seul à voir une partie de ses représentants nationaux oser accomplir ce geste hautement symbolique. Cette visite en rappelle une autre, celle effectuée en Syrie en février dernier par quatre autres députés français. Dans les deux cas, l’exécutif français a désapprouvé, mais pouvait-il ne pas le faire, compte tenu des choix qu’il a pris dans la conduite de sa politique extérieure ?

 

Ces deux visites montrent que la France a encore des résistants de poids, mais soulignent quelque chose de particulièrement surprenant. Comment, en effet, des élus de la République ont-ils pu rester dans l’ignorance de la réalité pour ce qui concerne la situation par rapport à la Russie ? S’ils ont pris le risque de braver les condamnations officielles, c’est que, d’une certaine manière, ils doutaient de la véracité des fables véhiculées par les médias.

 

Cependant, pour que nous en soyons là où nous sommes aujourd’hui, c’est que, au départ, ils y ont un peu cru, alors que les mensonges étaient d’une telle absurdité que n’importe quelle personne un tant soit peu informée les aurait immédiatement perçus comme la plus éhontée des propagandes de guerre. La seule explication, c’est que, en matière d’information, les parlementaires sont logés à la même enseigne que le citoyen lambda. Et le seul remède, serait qu’ils fassent comme tout le monde, aller chercher ailleurs que dans leurs journaux favoris les informations qui sortent du cadre des potins mondains.  RI

 

 

***

 

 

Lors de la conférence de presse à l’issue de la visite de la délégation française en Crimée, les députés français ont appelé les dirigeants européens à restaurer la coopération avec la Russie dans les plus brefs délais.

.

Vidéo - la conférence de presse de la

délégation française à Moscou


 


Le député de la 14e circonscription de Paris Claude Goasguen a fortement critiqué la conduite des décideurs français et européens qui suivent docilement les recommandations des États-Unis.

 

« Il y a toujours un dindon de la farce. Les Européens perdent beaucoup d’argent à cause des sanctions. Mais les Américains y gagnent beaucoup. Ce sont les Américains qui bénéficient le plus des sanctions, mais les Européens, ils perdent tout. En France, on dit que nous sommes les dindons de la farce », a-t-il précisé.

 

Selon les estimations, les pertes économiques de l’UE par les sanctions imposées à la Russie atteignent 0.2 % du PIB européen. Cette somme s’élève à 300 millions d’euros. Mais d’après le plan de Jean-Claude Junker, la même somme doit être investie en économie européenne cette année. C’est pour cette raison que les trois députés qui ont pris part à la conférence de presse – Thierry Mariani, Claude Goasguen et Yves Pozzo di Borgo – sont persuadés qu’il faut arrêter d’être le « dindon de la farce »  des Américains, et restaurer la coopération avec la Russie.

 

Thierry Mariani : « Au moment où on lève le blocus à Cuba, on accepte un autre blocus en Europe »

 

Les députés européens sont arrivés jeudi 23 juillet à Moscou, pour se rendre ensuite en Crimée. Il s’agit du premier déplacement d’une délégation significative d’hommes politiques et de parlementaires européens sur la péninsule, qui a été rattachée à la Russie en 2014 suite à un référendum populaire, après l’introduction des sanctions contre la Russie.

 

 

En Crimée, on a pris plus de deux millions de gens en otage

 

Lors de la conférence de presse, Thiery Mariani a déclaré qu’il ne fallait pas attendre « qu’un président américain en fin de mandat décide de faire un geste pour lever ce blocus », en faisant le parallèle avec l’embargo cubain, récemment levé par Washington. En Crimée plus de deux millions de personnes ne peuvent pas se rendre en Europe parce que les ambassades ne veulent pas leur donner de visas.

 

« Chacun sait très bien qu’aujourd’hui, la situation qui fait que la Crimée est redevenue russe est durable. Donc on va faire quoi ? Pendant 60 ans on va ignorer deux millions de personnes ? » a-t-il questionné.

 

 

La métaphore artistique de Thierry Mariani

 

Les députés ont aussi mis en évidence que les Européens se font une fausse impression de la situation en Crimée. La majorité d’entre eux estiment que la Russie est l’agresseur, mais cela n’est pas vrai.

 

« L’opinion publique c’est un peu comme l’impressionnisme. C’est un tableau qui se fait par de petites touches », a souligné Thiery Mariani. Mais les médias européens noircissent ces derniers temps l’image de la Russie. Par exemple, tous les défilés militaires russes sont un « signe d’agression », même celui du 9 mai, tandis que les défilés militaires français sont qualifiés de « sympathiques ».

 

Toute la délégation est persuadée qu’on peut changer cette image d’agresseur de la Russie en Europe, en racontant ce qu’ils ont vu en Crimée. « Je pense que nos témoignages doivent donner un autre son de cloche », a dit Mariani, car l’Europe a besoin de la Russie, même dans la lutte contre le terrorisme.

 

« Même si les États-Unis avaient voulu que la guerre éclate, cette guerre n’a pas éclatée », a déclaré Claude Goasguen.

 

http://francais.rt.com/international/4814-conference-presse-delegation

 

 

 

Par reseauinternational.net – le 26 juillet 2015.

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Vidéo - Nucléaire iranien : la République Islamique persiste et signe

Vidéo - Nucléaire iranien : la République Islamique persiste et signe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Vidéo - Nucléaire iranien :

la République Islamique persiste et signe

Par Sayed Hasan

  

Le 18 juillet 2015, dans son premier discours consécutif à l’accord sur le nucléaire iranien conclu quatre jours auparavant, Sayed Ali Khamenei, le Guide Suprême de la Révolution Islamique, a adressé un message retentissant à l’Occident, et en particulier aux États-Unis et à Israël, démentant la propagande qui transforme une victoire éclatante de l’Iran en victoire de la diplomatie occidentale. Et afin de mieux souligner la détermination de la République Islamique d’Iran et son hostilité fondamentale à l’impérialisme américain, qui restera toujours pour elle le « Grand Satan » (de même qu’Israël restera la « tumeur cancéreuse qui doit disparaître de l’existence »), Sayed Khamenei a prononcé son discours en tenant à la main rien moins qu’un fusil d’assaut : c’est là un fait exceptionnel, surtout pour une telle autorité religieuse, dans une mosquée et à l’occasion du discours commémorant la fin du mois de Ramadan et l’Aïd-al-Fitr, un jour de fête dans tout le monde musulman. 

   

Bien entendu, afin de ne pas contrevenir à l’euphorie impériale qui se vante d’avoir fait plier l’Iran, les médias dominants n’y ont pas fait la moindre référence. L’Associated Press a même pu faire un compte rendu de ce discours avec une photo assez claire sans faire le moindre commentaire à ce sujet, tandis que Reuters a fait le choix de publier une photo de Sayed Khamenei datant de 2012. Pourtant, ce fait absolument unique méritait d’être mentionné selon les standards occidentaux, et aurait même pu aller dans le sens de la diabolisation du régime iranien et de ses supposées velléités agressives et expansionnistes. Mais l’heure est à l’autosatisfaction et à l’autocongratulation, et les presstituées, comme leurs maîtres, n’ont que faire de la réalité des faits ou de l’exigence de cohérence.

 

Plusieurs points de ce discours sont à retenir.

 

En premier lieu, Sayed Khamenei ne fait preuve d’aucun triomphalisme suite à cet accord. Il reste très circonspect, et rappelle que cet accord doit encore être scruté et validé par les plus hautes autorités de l’Iran – aucune référence, en revanche, à son approbation inévitable par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, instance nulle et non avenue aux yeux du Guide Suprême. Dès le lendemain de la conclusion de l’accord, Sayed Ali Khamenei avait adressé un message en ce sens au Président Hassan Rouhani, dans lequel, après avoir félicité l’équipe des négociateurs iraniens, il soulignait : 

 

« Cependant, il est nécessaire d’étudier très soigneusement le texte qui a été préparé, de sorte qu’il puisse ensuite suivre le processus légal qui a été déterminé pour qu’il soit accepté. Ensuite, en cas de ratification, il est nécessaire d’être à l’affût des éventuelles violations des accords par la partie adverse et de veiller à ce qu’ils ne soient pas bloqués. Vous savez très bien que certains des six gouvernements participants ne sont fiables en aucune façon. Je m’attends également à ce que notre cher peuple continue à préserver son unité et sa quiétude afin que nous puissions assurer les intérêts nationaux dans un environnement calme et raisonnable. » 

 

La méfiance, et même la défiance vis-à-vis des États-Unis et de leurs alliés (notamment la France, qui s’est distinguée par son hostilité à l’Iran due à sa servilité pro-Israël ; il y a fort à parier que l’Iran s’en souviendra, et que les entreprises françaises auront plus de mal à participer à la ruée vers l’or perse qui s’annonce) reste donc maximale, à juste titre. Fort de son expérience, l’Iran, loin de fonder de quelconques espoirs sur des accords conclus avec les États-Unis, ne compte – après Dieu – que sur lui-même, sur l’unité, l’éveil, la résistance et les facultés d’innovation de son propre peuple, et la sagesse de ses dirigeants. Une guerre ouverte reste un horizon possible, bien que non souhaité, et l’Iran continue à s’y préparer avec une grande confiance en ses capacités.

 

Sayed Khamenei a également tenu à réaffirmer les principes intangibles de la République Islamique et de sa politique extérieure, pour lesquels aucune compromission, aucune négociation même ne sont envisagées. Le dialogue Iran/États-Unis s’arrête à la question nucléaire et n’a pas vocation à s’étendre à d’autres questions. L’hostilité de l’Iran au gouvernement américain, considéré comme « le cœur de l’Arrogance mondiale », est inconditionnelle, de même que son hostilité à l’État d’Israël : « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël » resteront les slogans fondamentaux, constitutifs de l’identité même de la République Islamique et du peuple iranien – et John Kerry devrait savoir qu’il s’agit de bien plus que de simple rhétorique. Dans ce sens et de manière prévisible, Sayed Khamenei a réaffirmé le soutien indéfectible de la République Islamique aux peuples opprimés de la région, qu’il s’agisse du soutien humanitaire, diplomatique et moral pour le Bahreïn et le Yémen, ou du soutien total (économique, financier, militaire, etc.) pour les pays et mouvements de l’Axe de la Résistance – Irak, Syrie, Hezbollah, Hamas, Jihad Islamique et autres factions de la Résistance palestinienne. Du reste, Sayed Khamenei n’a pas même fait cette distinction, parlant simplement de soutien continu aux uns et aux autres.

 

Enfin, Sayed Khamenei a fait référence à la marche de l’histoire en soulignant les multiples errements et revers des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, appelés à se répéter. Le Guide Suprême de la Révolution Islamique, qui est également l’autorité ultime à laquelle se réfèrent des dizaines de millions de musulmans chiites du monde entier, tant en Orient qu’en Occident – dont le Hezbollah, qui le considère comme rien moins que le dirigeant de la Communauté Islamique dans son ensemble –, confirme que loin d’être un archiconservateur, comme le prétend la propagande occidentale, il reste à l’avant-garde des luttes politiques et sociétales internationales, à l’exemple d’un pays comme Cuba. Cela peut être difficile à concevoir en Occident, historiquement habitué à voir des autorités religieuses « traditionnelles », comme le pape pour l’Église catholique, avoir des positions conservatrices voire réactionnaires, sur nombre de questions de politique internationale et être attachés à maintenir l’ordre établi et à enseigner la résignation aux peuples. Pourtant, c’est bien sur l’Islam et en son nom que la République Islamique fonde sa politique, et l’Iran est voué à jouer un rôle de premier plan dans le monde de demain.

 

Les nations et forces chiites sont aujourd’hui, par leurs actions, les plus représentatives de l’opinion publique des pays musulmans et des intérêts authentiques de leurs peuples, et on peut s’attendre à ce que grâce à l’aide internationaliste de l’Iran (et non pas sous sa tutelle intéressée), leur aura grandisse au sein du monde islamique de manière inversement proportionnelle à celle de l’Arabie Saoudite, qui se révèle aux yeux de tous comme un outil Usraélien, tandis que Téhéran apparait le seul espoir de la Palestine. Par ailleurs, on voit se forger et se renforcer une alliance objective entre l’Iran et ses alliés des BRICS et de l’OCS, en particulier avec la Russie traditionnellement orthodoxe, qui est aujourd’hui le principal adversaire de l’impérialisme américain à l’échelle mondiale et le champion de la défense du droit international. On peut aujourd’hui distinguer, avec de plus en plus de clarté, un avenir ou les équilibres des puissances classiques seront rétablis, ainsi que les forces et les valeurs traditionnelles, pour le meilleur intérêt des peuples et de la paix entre les Nations.

 

 

 

 

 

Section politique du discours

Source :

http://english.khamenei.ir//index.php?option=com_content&task=view&id=2102&Itemid=4

Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr

Vidéo de Franco Persia (2e partie du discours seulement)

 

 

Par Sayed Hasan - sayed7asan.blogspot.fr - reseauinternational.net - le 26 juillet 2015

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De Mozart à The Voice (2/2) - Quand la finance prend notre humanité en otage

De Mozart à The Voice (2/2) - Quand la finance prend notre humanité en otage | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : de gauche à droite :

1) Diego Frazao Torquato joue du violon en pleurant pendant les funérailles de son professeur, l’homme qui prit soin d’enfants de Rio de Janeiro, traumatisés par la violence, en leur apprenant la musique.

2) « Quand je regarde l’industrie de la musique chinoise, en dépit de son passé difficile, je vois l’avenir », a déclaré Max Hole…

3) Dans notre société embourbée dans le narcissisme et la brutalité de la culture de masse, même un Mozart sur son lit de mort s’avère plus vivant, créatif et humain que toutes les stars de la musique d’aujourd’hui. (Mozart composant son Requiem, tableau de William James Grant)

4) De gauche à droite : Mark Mccormack, John de Mol, Max Hole. Les trois mousquetaires de la bestialisation de la culture.

 

 

 

De Mozart à The Voice (2/2)

Quand la finance prend notre

humanité en otage

Par Cédric Gougeon

 

 

— Suite de la partie 1 —

 

Une musique sans âme

 

Mark McCormack, proche de Margaret Thatcher, a repéré un parallèle intéressant entre le business des sports de masse télévisés (dont il fut le pionnier) et le monde musical. Il se fraie alors par étapes le chemin qui le mène au business de la musique et prend la direction d’IMG (International Management Group), devenant l’un des plus grands sponsors de la musique classique. « Je ne pouvais pas faire la différence entre un bon et un mauvais violoniste », a-t-il déclaré un jour.

 

Mais il savait comment toucher gros grâce aux prestations des stars en gonflant les prix d’entrée et en collant des logos de produits sur leurs t-shirts et chapeaux. Grâce à sa fortune, McCormack invite bien des artistes classiques à recentrer leur carrière loin des concerts et opéras ordinaires, pour les amener à jouer dans des arènes ou même lors d’événements spéciaux… comme l’ouverture de grandes compétitions sportives.

 

L’accès populaire à la musique de Bach, Mozart et Beethoven se trouvant en danger, certains artistes tirent la sonnette d’alarme, comme le chef de l’orchestre de Saint-Pétersbourg Mariss Jansons, qui s’exprime dans une interview en 1993 :

 

Partout dans le monde, les politiciens ne s’occupent pas assez de l’art. Il y a eu certes des progrès technologiques, mais l’harmonie entre les choses matérielles et spirituelles s’est étirée. La vie spirituelle du monde a été dégradée avec les guerres et la diffusion massive des stupéfiants, et les âmes des hommes se vident. Couper dans la promotion de l’art crée de grandes tragédies.

Mais à quoi ce vide s’est-il substitué ?

 

 

Culture de masse, l’humain trépasse

 

Aujourd’hui, l’échappatoire qu’est devenue la télévision fait cruellement de l’ombre aux visites de musées ou aux concerts de Mozart dans les quartiers. La violence et le sexe gratuit de Game of Thrones ont remplacé les pièces révolutionnaires de Shakespeare, et les grandes œuvres de l’humanité sont peu à peu confisquées aux peuples par une élite déguisée en agneau.

 

À part quelques initiatives généreuses, les premières places avoisinent parfois les 200 €, faisant de l’auditorium « une place utilisée par l’élite pour se convaincre qu’elle n’est pas si froide, inhumaine et conservatrice qu’elle est accusée d’être », reconnaît même un certain Jacques Attali.

 

Le peuple, lui, se console en écoutant de la musique digitale ou en regardant la télévision, offrant en passant de nouvelles perspectives aux multinationales du numérique.

 

La musique « boîte de conserve » ou « marteau piqueur » qui dure 3 minutes 30 inonde alors très vite les marchés. L’essor de cette industrie n’a plus qu’un objectif : créer des stars de toutes pièces, les faire connaître et vendre autant que possible. L’éphémère et la punch line dictent leur loi, le beau n’a qu’à bien se tenir.

 

 

La bulle éclate

 

« J’ai toujours pensé que plusieurs heures par semaine, les gens veulent juste se divertir. Ils veulent se vautrer dans leur fauteuil, avec une tasse de café, et savourer une bonne émission sans rien faire », affirme le néerlandais John de Mol, l’un des plus gros milliardaires de ce monde.

 

Son grand-père, qui possédait un orchestre à lui seul, fait partie de cette oligarchie de la culture, un œil sur l’héritage, l’autre guettant avec inquiétude le comportement du bas peuple. Lui a choisi de s’occuper des « masses ». À l’aube de l’éclatement de la bulle informatique de l’an 2000, de Mol transforme le concept de la téléréalité et en fait un phénomène de société.

 

Big Brother, un jeu alliant voyeurisme, élimination et obscénité en sera le premier produit. En direct à la télévision, une très large audience de jeunes se passionne pour ces scènes où des adultes exhibent leurs pulsions les plus animales, sans limites ni complexes, qui deviennent rapidement les normes de comportement dont on discute à la récré.

 

Très vite, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les États-Unis, la Suède, la Belgique et la Suisse emboîtent le pas, sauf… la France.

 

Mais soudain, les grands actionnaires des chaines TV commerciales paniquent. La bulle des technologies informatiques explose, entraînant Vivendi et France Télécom dans les abysses. Indexées aux sociétés de l’information et de la communication, les chaînes privées TF1 et M6 voient leurs actions en bourse chuter sans revoir la lumière du jour, jusqu’en mars 2001 où la direction de M6 contacte John de Moll. M6 achète les droits de Big Brother, donnant naissance au fameux Loft Story, et voit ses actions se stabiliser sur les marchés.

 

Le 11 mai 2001, le directeur de TF1 Patrick Le Lay s’enflamme à la une du journal Le Monde : « Peut-on tout montrer à la télévision ? Comme deux Français sur trois, à TF1 nous répondons non. (…) Au CSA de dire si une chaîne généraliste en clair peut diffuser à une heure où une majorité d’enfants regardent la télévision, un programme incitant des jeunes gens à former un couple temporaire par appât du gain. »

 

Mais à la fin de l’été 2001, TF1 a perdu 80 % de ses valeurs sur le marché et décide dans la panique de suivre le troupeau en formation. Patrick Le Lay annonce la signature en exclusivité de tous les futurs programmes de la société Endemol, dirigée par John de Mol.

 

La domination de l’autre, la cupidité, le narcissisme et l’élimination du « maillon faible » deviennent la règle générale sur les plateaux télévisés. Est-ce vraiment du divertissement, lorsque le but du jeu est d’être le plus manipulateur, le plus pervers pour gagner ?

 

Dans un contexte dominé par la crise économique et le chômage, Le maillon faible ou Kho lanta sont là pour vous rappeler que pour survivre et gagner, vous devez être impitoyable et accepter de vous soumettre à la règle du jeu.

 

Évidemment, cette norme façonne également les plus jeunes générations. Plongée dans une société sans vision ni rêve commun, elle est torturée par l’ennui et le vide. Il lui faut sa dose de musique de fond, de télé, de cinéma, de jeux vidéos, de sorties en ville et en boîte. « Si les Français ont le sentiment d’avoir perdu leur identité, déclare le philosophe Bernard Stiegler, ce n’est pas du tout à cause des Magrébins, ou des Africains, ni des Asiatiques qui s’installent en France, c’est parce que le marketing les a privés de leur culture. (…) C’est parce que les profs ne peuvent plus concurrencer la télé qui capte l’attention beaucoup plus efficacement que les profs. »

 

Certains l’ont bien compris. Père artistique de Justin Bieber et Eminem, le Britannique Max Hole est directeur de UMGI (Universal Music Group International), la plus grande industrie de musique au monde, basée aux USA, mais appartenant désormais entièrement au groupe français Vivendi.

 

En 2011, Max Hole signe l’un des plus grands contrats avec John de Mol et achète les droits de The Voice, une émission présente sur tous les continents, mettant en scène de jeunes chanteurs qui devront savoir se vendre face à un public et un jury sans merci. Créer des stars de toutes pièces ? Pourquoi pas en appelant aux pouces levés ou baissés du public ?

 

L’industrie musicale a maintenant réussi à s’adapter à la logique d’une télévision entièrement consacrée à l’audience de masse, non pour élever les individus, mais pour former un empire capable de façonner une nouvelle culture de l’instantané, de l’apparence, où il faut « faire semblant ». De nouveaux Ozymandias éphémères s’érigent en prophètes devant un public vidé de tout sens spirituel et historique, pour le plus grand bonheur de l’oligarchie financière.

 

Déjà en 1956, le philosophe Joseph Folliet soulignait le danger d’une culture de masse basée sur le culte de l’individu, soi-disant libre, mais de fait constamment manipulé. Car, disait-il, pour être pleinement humaine, la culture doit être « démassifiée ».

 

Face à une culture de l’intimidation par l’argent et le pouvoir, nous devons nous battre pour recréer l’idéal républicain, où chacun, à sa manière et avec sa différence, apporte sa part de beauté dans la laideur omniprésente, au risque d’être parfois méprisé, et souvent surpris. C’est le cadeau généreux à offrir pour accueillir de nouveau une culture du peuple, par le peuple et pour le peuple. Suivons les conseils du grand poète allemand Friedrich Schiller :

 

« La dignité de l’homme est remise entre nos mains : gardons là ! Nous tomberons avec elle, avec nous, elle s’élèvera ! »

 

« Quand je regarde l’industrie de la musique chinoise, en dépit de son passé difficile, je vois l’avenir », a déclaré Max Hole, dirigeant d’UMGI pour l’Asie-Pacifique. « La Chine est non seulement le plus grand pays du monde, elle est aussi la plus grande expérience du monde à tester pour les nouveaux modèles d’affaires de demain. »

 

N’en déplaise à Max Hole, son nouveau modèle de business risque de rencontrer quelques obstacles : contrairement aux idées reçues, il n’y a aucun autre pays au monde où les grandes œuvres de la musique classique occidentale soient aussi largement admirées qu’en Chine.

 

Quelque 25 millions d’enfants chinois étudient le violon et 75 millions le piano, six fois le nombre d’enfants américains. Le gouvernement de Xi Jinping a engagé des sommes considérables pour construire de nouvelles salles de musique majestueuses, parmi lesquelles l’Opéra de Shanghai et le Centre national des arts de Beijing. En Chine, l’amoureux de musique classique et professeur du célèbre Scripps College, Hao Huang, parle d’une « frénésie pour la formation de la musique ».

 

La musique classique occidentale n’avait pas été présentée au public chinois jusqu’aux missionnaires chrétiens du XIXe siècle, mais elle a rapidement gagné en popularité dès les années 60 grâce au prestige européen de la « culture du progrès scientifique et de la modernisation ». Selon Huang, cette rigueur émancipée de la formation classique correspond aux valeurs de l’autodiscipline confucéenne. Confucius estimait que l’étude de la musique sérieuse était « un moyen indispensable pour la formation de l’esprit, et considérait même qu’elle était plus importante que les mathématiques ou l’écriture… ».

 

Le confucianisme et la musique classique furent sévèrement attaqués au cours de la Révolution culturelle de Mao Zedong (1966-1976). Le gouvernement communiste dépeint alors la musique européenne comme une invention bourgeoise utilisée à des fins contre-révolutionnaires.

 

Cependant, dans les années 80, le Parti communiste chinois commence à renouer avec Confucius, et la musique classique retrouve naturellement la grâce qui lui avait été confisquée. « Ironiquement, explique le professeur Huang, l’avenir de la musique classique occidentale est sans doute l’art vivant entre les mains (et les doigts) des musiciens de l’Est et non de l’Ouest, où la musique classique est marginalisée par l’industrie du divertissement contemporain en tant que genre ésotérique de quelques privilégiés. »

 

 

Par Cédric Gougeon - solidariteetprogres.org – le 25 juillet 2015

 

 

 

Sources :

Why western classical music is so popular in China.
Who killed classical music, Norman Lebrecht, 1996.

Temps de cerveau disponible, les médias de masse, documentaire de Christophe Nick et Jean Robert Vialle.

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Mort d'un amour

Mort d'un amour | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Heurtée par une voiture, une hirondelle se meurt tandis que son compagnon fait tout son possible pour l'aider. Il lui apporte aussi de quoi se nourrir, mais en vain, et il lui tient compagnie jusqu'à sa mort qu'il pleure à sa façon de volatile, mais la tristesse est bien là !


Désolé pour la source dont je n'ai pas connaissance, sauf que je sais que ces images ont été publiées par un journal français dont tous les exemplaires ont été vendus, comme quoi il reste encore beaucoup de gens sensibles sur la Terre, c'est rassurant !


Duc

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France - Les tares centenaires du parti socialiste

France - Les tares centenaires du parti socialiste | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Les tares centenaires du parti socialiste

 

« Désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements », diagnostiquait-on déjà en... 1918 : 

 

La série des Journaux de la guerre 14-18 met à notre disposition depuis cinquante semaines les facsimilés des quotidiens de l’époque.

 

Dans la livraison de la semaine dernière, un numéro du journal radical La Lanterne publie un long article du député socialiste du Var Maurice Allard. Ce texte est une charge contre... les leaders du parti socialiste : « désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements, et même, propension inconsciente à contrecarrer tout ce qui était exigé par la nécessité pressante de la défense nationale... » 

 

Comment le parti en était-il venu à être dirigé par de telles gens ? Allard trouve la réponse sous la plume d’un autre socialiste, Augustin Hamon :

 

« Les cadres du parti se sont, au cours des ans, si fortement constitués, grâce à l’organisation du parti, sur le modèle du parti social-démocratique d’Allemagne, qu’il est impossible à aucun homme nouveau d’apparaître sous l’impulsion des circonstances... Et comme chaque individu, dans chaque clan, tient à la place qu’il occupe, il prend bien soin d’écarter toute personnalité qui lui porte, ou pourrait lui porter, ombrage. C’est là une des causes de la médiocrité du personnel. »  Conclusion d’Allard : « Le parti socialiste français, organisé à la manière allemande, n’est plus qu’une bureaucratie avec des chefs de bureaux arrogants et despotiques. Après avoir fait sa médiocrité, ce système fera sa perte. » 

 

Ceci était écrit au début de novembre 1918. Près d’un siècle plus tard et dans un contexte totalement différent, le diagnostic de La Lanterne s’applique toujours au parti socialiste. « Désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements, et même, propension inconsciente à contrecarrer tout ce qui était exigé par la nécessité pressante de la défense nationale... »

 

De François Hollande (toujours chef de bureau) à Laurent Fabius allant se faire mépriser à Téhéran (après trois ans d’iranophobie absurde), la médiocrité de ces dirigeants ne fait pas de doute.

 

Mais c’est le parti tout entier qui a pourri sur pied : sa « forte constitution » bureaucratique, structurée par le clanisme donc vide d’idées, a permis le ralliement du PS au libéralisme atlantique dès la fin des années 1980. Et elle l’a engrené d’un seul bloc dans la machine bruxelloise...

 

Aujourd’hui ce parti est incapable non seulement de prendre les décisions qui s’imposeraient, mais d’en discerner les raisons ; il ne sait même plus s’il est de gauche, à moins de réduire la gauche au périmètre du mariage-pour-tous qui restera la seule réforme du quinquennat. C’est d’ailleurs le cas : il y a quinze jours, la presse nous disait que les clans socialistes avaient réussi à redonner une impression d’unité grâce à un hommage à la loi Taubira*. Si vous ne vous étiez pas aperçu que le socialisme était mort, en voici la preuve officielle.

 

 

 

Par Patrice de Plunkett - plunkett.hautetfort.com - 30/07/2015

 

 

Notes : 

* Et même cet ultime « marqueur de gauche » n’est pas de gauche : le mariage gay est soutenu aux États-Unis par Goldman-Sachs (et toutes les multinationales) en tant que produit sociétal de l’ultralibéralisme. À moins que la « gauche » ne soit en réalité une idée typiquement bourgeoise, comme le démontre Michéa ?

 

> Si vous ne connaissez pas encore ce blog, ne vous y trompez pas : ce que nous disons ici du PS, c'est sans la moindre amitié envers l'ex-UMP ou le FN.


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Si vous lisez ceci, vous risquez de ne plus jamais boire du Coca

Si vous lisez ceci, vous risquez de ne plus jamais boire du Coca | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : © photo news.

 

Si vous lisez ceci, vous risquez de ne

plus jamais boire du Coca

 

Niraj Naik, un pharmacien britannique, a diffusé une infographie sur les effets néfastes du Coca-Cola (une canette de 33 cl) en une heure dans votre organisme. Le résultat est surprenant !

 

10 minutes

C’est l’équivalent de dix cuillères à thé. Vous avez déjà atteint la quantité de sucre quotidienne conseillée par jour. Vous ne vomissez pas immédiatement grâce à l’acide phosphorique.

 

20 minutes

C’est le pic d’insuline. Votre foie transforme tous vos aliments en graisse.

 

40 minutes

L’absorption de la caféine est complète. Vos pupilles se dilatent. C’est normal : vous avez consommé trop de sucre et c’est la réponse donnée par votre corps. Les récepteurs de l’adénosine sont bloqués et ils peuvent provoquer la somnolence.

 

45 minutes

La production de dopamine (l’hormone du bonheur) grimpe dans votre cerveau. L’héroïne donne le même effet.

 

60 minutes

C’est ce que l’on appelle le sugar crash. Vous devenez plus irritable et plus léthargique. Entretemps, l’eau contenue dans une canette de Coca-Cola (33 cl) a été digérée dans votre corps.

 

 

Par Christophe Da Silva7sur7.be – le 30 juillet 2015.

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Vidéo - Claude Bourguignon, Ingénieur agronome, nous parle de notre terre de moins en moins nourricière

Vidéo - Claude Bourguignon, Ingénieur agronome, nous parle de notre terre de moins en moins nourricière | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Photo : mange-mon-amour.be

 


Vidéo - Claude Bourguignon, Ingénieur agronome, nous parle de notre terre de moins en moins nourricière.

 

 

>>> ‪ « Appauvrissement des sols par

l'agriculture intensive »

 


 Politique de l’autruche ?

 

 

Vidéo ajoutée par klmiop123123 sur YouTube le 1er février 2015.


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La doctrine folle qui conduit Schäuble à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme »

La doctrine folle qui conduit Schäuble à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos - de gauche à droite :

1) Wolfgang Schäuble cherche à obtenir un Grexit pour imposer son plan ordolibéral - Crédit : Reuters

2) Walter Eucken (1891-1950)

3) Ludwig Erhardt, le ministre de l’Économie du chancelier allemand Konrad Adenauer. Crédit : perspective.usherbrooke.ca

4) Jacques Delors - Crédit : img.over-blog-kiwi.com

 

 

La doctrine folle qui conduit Schäuble

à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme »

 

À propos de la Grèce, nombreux sont ceux, aussi bien à droite qu’à gauche, qui s’interrogent sur la véritable raison ou même la simple rationalité des politiques délirantes infligées à la Grèce par la Troïka (BCE, Commission européenne, FMI) et leur adjoint, le Mécanisme européen de stabilité (MES).

 

De prime abord, on pourrait croire qu’il s’agit d’un simple aveuglement idéologique sans précédent. Quatre ans de coupes budgétaires ont fait chuter le PIB et le niveau de vie des Grecs de 25 % et provoqué un désastre humanitaire. Et la cure d’austérité supplémentaire qu’on exige aujourd’hui, selon les estimations, plombera le PIB d’environ 10 % supplémentaire et fera passer la proportion dette publique/PIB bien au-delà des 200 %. En clair, la Grèce, non seulement ne retrouvera pas la croissance, mais ne pourra même pas régler sa dette nécessitera sans cesse de nouveaux plans de sauvetage et de prêts relais !

 

Si l’on voulait provoquer le départ de la Grèce de la zone euro (Grexit) et susciter une grave crise institutionnelle qui obligerait dans les jours qui viennent nos dirigeants à réécrire les traités européens existants, l’on ne s’y prendrait pas autrement !

 

Depuis plusieurs années, Wolfgang Schäuble et Angela Merkel, pour atteindre leur objectif d’une « nouvelle Union européenne », souhaitent la réécriture des traités européens. Ce que propose « le Plan Schäuble », c’est qu’une poignée de pays du nord axés sur l’euro, passe à une intégration économique et monétaire beaucoup plus serrée sous la houlette d’un seul ministre des finances disposant d’un droit de veto sur les budgets nationaux. Et de tels transferts de souveraineté nécessitent des nouveaux traités européens.

 

Si Schäuble pousse aujourd’hui la Grèce au Grexit, c’est qu’il sait fort bien que sans crise systémique au sein de la zone euro, personne n’adoptera son « plan ».

 

On peut donc blâmer Merkel et Schäuble de volontairement jouer le « pourrissement » de l’euro. Cependant, il y a plus. Car Schäuble en particulier, n’est que l’expression la plus brutale et la plus fanatique d’un courant particulièrement néfaste : « l’ordo-libéralisme ».


En Europe, on a souvent tendance à penser que tout ce qui est mauvais nous vient forcément du monde anglo-américain. Certes, Adam Smith et David Ricardo parlaient anglais et c’est surtout avec « l’École de Chicago » (Friedman & consorts) que les émules de « l’École de Vienne » (Von Hayek) ont fini par formater l’ultralibéralisme de Margaret Thatcher et Ronald Reagan.

 

Ce que la plupart de nos concitoyens ignorent, c’est l’emprise de la pensée ordo-libérale, pas seulement sur l’Allemagne, mais sur toute la construction européenne. Et puisqu’ils ignorent la logique qui motive le choix des ordolibéraux, ils n’y voient qu’incohérence et stupidité.

 

 

Histoire

 

L’ordolibéralisme, connu sous l’étiquette de « l’École de Fribourg » ou de « l’économie sociale de marché » a pris son envol après la deuxième guerre mondiale autour de « ORDO », une revue théorique qui s’intéresse avant tout à l’ordre économique et social, publiée à partir de 1948 par deux professeurs de l’Université de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne), les économistes allemands Walter Eucken (1891-1950), « père de « l’économie sociale de marché » et le juriste et économiste Franz Böhm (1895-1977).

 

À noter, le fait que l’actuel ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, sans surprise, est né à Fribourg-en-Brisgau et a fréquenté l’Université où régnaient les ordolibéraux.

 

Avant la guerre, en 1938, 26 intellectuels et penseurs de l’économie libérale se retrouvent à Paris au « Colloque Walter Lippman ». Sont présents, Raymond Aron et Jacques Rueff ; les Autrichiens Ludwig von Mises et Friedrich von Hayek ainsi que les premiers ordoliberaux, les Allemands Wilhelm Röpke et Alexander Rüstow.

 

Tous s’accordent pour désigner les ennemis communs : le communisme, le fascisme, la planification française et le New Deal de Franklin Roosevelt. La plupart des participants se retrouveront en 1947 lors des rencontres organisées en Suisse par le think tank de Von Hayek, la Société du Mont Pèlerin.

 

Ce qui va différencier fondamentalement les ordolibéraux des libéraux classiques, c’est leur conception du rôle de l’État. Les néo-libéraux, c’est bien connu, combattent toute forme d’interférence de l’État dans les processus économiques, car ils croient que les marchés, grâce au laissez-faire finissent par s’autoréguler.

 

 

Le rôle de l’État

 

Diamétralement opposés à cette illusion que même Adam Smith critiquait, les ordolibéraux pensent au contraire que l’État doit jouer un rôle fondamental, celui d’organiser un marché « idéal ».

 

Laissé à lui-même, disent les ordolibéraux, la libre concurrence finit fatalement par donner naissance à des cartels en position d’oligopole, situation qui annule d’emblée les avantages supposés d’une concurrence libre et non faussée. Pour éviter cet aléa, les ordolibéraux plaident pour un État fort, capable d’imposer par des sanctions et des pénalités un cadre légal permettant à la libre concurrence de réaliser pleinement son potentiel théorique.

 

Tout comme la synarchie d’Empire, les ordolibéraux préfèrent « les experts » et « les règles » aux décideurs politiques. Ils œuvrent donc de toutes leurs forces pour une sorte de « constitution économique » et un ordre fondé sur quatre grands principes :

 

  • 1)  Le respect de la propriété privée ;
  • 2)  Une concurrence libre et non faussée garantie par une Cour de justice ;
  • 3)  La stabilité des prix grâce à une Banque centrale « indépendante » et hors de toute influence politique ;
  • 4)  La rigueur budgétaire absolue, inscrite dans la Constitution.

 

 

Économie « sociale » de marché

 

Pour « vendre » leur doctrine, les ordolibéraux la baptisent d’« économie sociale de marché », en réalité une doctrine qui assume que la concurrence libre en non faussée, en dernière analyse, profitera au plus grand nombre.

 

En 1948, les États-Unis imposent Ludwig Erhard comme ministre de l’Économie du Chancelier chrétien démocrate Konrad Adenauer.

 

Erhardt reprend le terme d’« économie sociale de marché » de Müller-Armack, un des ordolibéraux qu’il embauche avec les professeurs Euchen et Böhm comme conseillers scientifiques, tout en combinant leur ordolibéralisme avec certaines idées sociales-démocrates et la doctrine sociale de l’Église.

 

Erhardt cherche à obtenir et maintenir à la fois une croissance élevée, une faible inflation, le plein emploi, de bonnes conditions de travail et un minimum de protection sociale. Alors qu’on présente sa politique de dérégulation des prix (qui a mis fin au marché noir) et de privatisations des grands groupes du secteur public, comme le secret du « miracle économique allemand », c’est plutôt le Plan Marshall et les mesures adoptées lors la conférence de Londres en 1953 (allègement de 66 % de la dette de guerre et dévaluation relative du mark pour doper les exportations) qui permettront ce succès.

 

Alors que le reste de l’Europe se reconstruit avec une bonne dose de planification, on fait naitre le mythe que l’Allemagne renaît de ses cendres exclusivement grâce aux recettes ordolibérales.

 

En 1957, la Bundesbank est créée comme une autorité indépendante suivant les préceptes ordolibérales et sur le modèle de la Banque des règlements internationaux (BRI) de Bâle. À la même époque, l’Office fédéral de lutte contre les cartels (Bundeskartellamt) est créé pour faire respecter les règles de la concurrence.

 

À l’origine, l’ordolibéralisme se démarquait également du libéralisme classique par son rejet de l’hédonisme et le respect de la dignité humaine. Pour des raisons économiques, philosophiques et politiques, l’ordolibéralisme prônait le « dialogue social », vu comme une saine mise en concurrence des corps intermédiaires.

 

Avec le temps et l’évaporation de l’éthique judéo-chrétienne, le masque social de l’ordolibéralisme a fini par tomber notamment à partir de sa mise en concurrence avec l’ultralibéralisme thatchérien qui, importé aux États-Unis par l’Administration Reagan a gagné l’ensemble du monde anglo-américain.

 

Bien que les ordolibéraux estiment que chacun doit pouvoir bénéficier d’une assurance maladie et d’une retraite, ils abhorrent le modèle bismarckien de protection sociale. Pour eux, c’est à chacun de s’assurer auprès d’assureurs privés. Car ils craignent comme la peste toute subvention publique qu’ils considèrent comme une incitation à l’oisiveté et l’irresponsabilité.

 

Avant 1966, en Allemagne, les allocations familiales, attribuées uniquement à partir du 3e enfant, étaient de moitié de celles perçues en France, en Belgique ou même en Angleterre. Ce n’est qu’en 1966, lorsque les sociaux-démocrates entrent dans une « grande coalition » avec la CDU, qu’un vaste effort de rattrapage a eu lieu.

 

Plus récemment, c’est sous Kohl et Schäuble que l’ordolibéralisme a tenté son retour entre 1982 et 1998, tentative quelque peu retardée par la nécessité d’un minimum de politiques publiques suite à la réunification bien que l’ex RDA reste un champ de ruines faute d’initiatives publiques suffisantes.

 

L’ordolibéralisme a fait également des adeptes à gauche. En Allemagne, c’est surtout les politiques terribles de Gerhard Schröder, les mini-jobs, l’Agenda 2010 et les mesures Hartz IV, qui incarnent l’ordolibéralisme alors qu’en Angleterre, bien avant Cameron, la fameuse « troisième » voie de Blair n’est rien d’autre qu’une version fabienne du même moule ordolibéral. En France, Jacques Delors, l’homme qui a supprimé le Glass-Steagall en France en 1984, en est le meilleur représentant.

 

 

Europe

 

Dès le traité de Rome de 1957 instituant la Communauté européenne, le poids de la pensée ordolibérale se fait ressentir. La France obtient notamment la création de la Politique agricole commune (PAC) mais le traité fixe (Art. 3) comme objectifs d’aboutir à « un marché intérieur caractérisé par l’abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux » (Art. 3c) et « un régime assurant que la concurrence n’est pas faussée dans le marché intérieur » (Art. 3 g).

 

En 1998, la BCE est créée sur le modèle de la Bundesbank et l’euro est introduit et géré lors de son lancement par les équipes de la BRI de Bâle. Alors qu’aux États-Unis, le patron de la Fed doit rendre des comptes au Congrès, la BCE est entièrement « indépendante » de toute autorité politique et ne doit veiller qu’aux prix et à la monnaie alors que la Fed est également responsable de la croissance et de l’emploi. « L’indépendance » de la BCE ne l’empêche pas de faire de la politique lorsqu’elle estime que sa domination est contestée comme nous venons de le voir en Grèce.

 

Les fameux critères « de convergence » du traité de Maastricht sont un chef-d’œuvre de folie ordolibérale. Vouloir inscrire des règles d’or interdisant tout déficit ainsi que des mécanismes automatiques de coupes budgétaires s’apparentent à une forme de maladie mentale. Pour les ordolibéraux, ce sont les lois et les règles qui doivent primer, et non l’action des hommes. Ceux qui contestent ou refusent de se soumettre aux règles doivent, si les pénalités imposées par la Commission européenne échouent à les recadrer, être exclus (Grexit) pour l’exemple.

 

Devant cette évolution, le peuple allemand doit prendre conscience à quel point l’Allemagne devient un objet de haine et de frustration pour le reste du monde. Non pas à cause de l’Allemagne de Friedrich Schiller, Beethoven ou Friedrich List, mais à cause d’un l’ordolibéralisme fascisant allemand érigé en pensée unique imposée à toute l’Europe.

 

L’ordolibéralisme est la loi de l’euroland et ses dirigeants s’en vantent. En 2013, parlant à Jérusalem, le président de la BCE Mario Draghi a déclaré que l’institution monétaire de la BCE s’en tient aux règles de « l’ordolibéralisme » qui est « l’adhésion aux principes d’un marché ouvert où règne la libre concurrence permettant une allocation efficace des ressources ».

 

Plus récemment, le 16 juillet 2015, l’ancien Premier ministre Donald Tusk, à l’heure actuelle le « Président » non élu de l’Union européenne, lors d’un entretien avec le Financial Times, a déclaré :

 

Si je cherche quelque chose d’inspirant au niveau économique (…) la meilleure école de pensée, c’est les soi-disant ordolibéraux en Allemagne (…) Ceci, pour moi, est la source de pensée qui peut s’avérer très utile pour aujourd’hui.

 

 

 

 

Par Karel VereyckenSolidarité & Progrès – le 30 juillet 2015.

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La Turquie en danger

La Turquie en danger | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : M. Erdoğan a perdu le contrôle de la situation.


La Turquie en danger

Par Thierry Meyssan (*)


Alors que la presse occidentale salue l’autorisation faite par la Turquie aux États-Unis d’utiliser ses bases militaires pour combattre Daesh, Thierry Meyssan observe les tensions internes de ce pays. Selon lui, le maintien de M. Erdoğan au pouvoir comme l’absence de nouvelle majorité lors des prochaines élections législatives conduiront sans délai à la guerre civile.


Depuis une quinzaine d’années, George Friedman, le fondateur de l’agence de renseignement privée Stratfor, persuade les dirigeants occidentaux que les BRICS ne joueront pas de rôle important au XXIe siècle, mais que la Turquie islamique y parviendra [1]. Friedman est un ancien collaborateur d’Andrew Marshall, le stratège du Pentagone de 1973 à 2015 [2].


La propagande en faveur de l’islamisme turc, comme modèle économique et politique, a été renforcée par le patronat islamique turc via certaines personnalités françaises qui se sont laissées corrompre (Anne Lauvergeon, Alexandre Adler, Joachim Bitterlich, Hélène Conway-Mouret, Jean-François Copé, Henri de Castries, Augustin de Romanet, Laurence Dumont, Claude Fischer, Stéphane Fouks, Bernard Guetta, Élisabeth Guigou, Hubert Haenel, Jean-Pierre Jouyet, Alain Juppé, Pierre Lellouche, Gérard Mestrallet, Thierry de Montbrial, Pierre Moscovici, Philippe Petitcolin, Alain Richard, Michel Rocard, Daniel Rondeau, Bernard Soulage, Catherine Tasca, Denis Verret, Wilfried Verstraete, pour ne citer qu’eux).

Pourtant, la Turquie est aujourd’hui au bord de l’implosion au point que sa survie, en tant qu’État, est directement menacée.



Le projet de démantèlement de la Turquie


En 2001, les stratèges straussiens du département de la Défense envisageaient un remodelage du « Moyen-Orient élargi » qui prévoyait la division de la Turquie au profit d’un Kurdistan indépendant, réunissant les Kurdes de l’actuelle Turquie, ceux d’Irak et d’Iran. Ce projet supposait la sortie de la Turquie de l’OTAN, la réconciliation de tribus kurdes que tout sépare — y compris la langue — et des déplacements considérables de population. Le colonel Ralph Peters a évoqué ce plan dans un article de Parameters dès 2001, avant d’en publier la carte, en 2005. Peters est un élève de Robert Strausz-Hupé, l’ancien ambassadeur des États-Unis à Ankara et le théoricien du Novus orbis terranum (le « Nouvel ordre mondial ») [3].


Ce projet insensé a refait surface, il y a un mois, avec l’accord israélo-saoudien négocié en marge des pourparlers 5+1 sur le nucléaire iranien [4]. Tel-Aviv et Riyad comptaient sur la Turquie pour renverser la République arabe syrienne. En effet, Ankara s’était fermement engagé dans ce sens lorsque l’OTAN avait terminé le transfert du LandCom (commandement joint des Forces terrestres) à Izmir, en juillet 2013 [5]. Désemparé par la passivité états-unienne, M. Erdoğan avait alors organisé sous faux drapeau le bombardement chimique de la Ghouta pour contraindre l’OTAN à intervenir. Mais en vain. Il avait récidivé, un an plus tard, en promettant d’utiliser la Coalition internationale anti-Daesh pour prendre Damas. Israël et l’Arabie saoudite qui ont fait les frais de ces promesses non tenues n’auront aucune retenue à provoquer la guerre civile en Turquie.



Le changement de politique à Washington


Cependant, deux éléments semblent s’opposer au démantèlement de la Turquie.


Premièrement, le secrétariat à la Défense lui-même. Depuis le départ d’Andrew Marshall, le nouveau stratège, le colonel James H. Baker, n’est pas un straussien. Il raisonne dans le cadre des principes de la paix de Westphalie et oriente le Pentagone vers une confrontation de type Guerre froide [6]. La vision de Baker correspond à celle de la nouvelle National Military Strategy [7]. En outre, elle est partagée par le nouveau chef d’état-major interarmes, le général Joseph Dundord [8]. En d’autres termes, le Pentagone aurait abandonné la « stratégie du chaos » [9] et souhaiterait désormais s’appuyer à nouveau sur des États.


Deuxièmement, préoccupée par le possible déplacement de l’Émirat islamique (« Daesh ») du Levant vers le Caucase, la Russie a négocié — avec l’accord de Washington — un accord entre  la Syrie (actuellement attaquée par Daesh),  l’Arabie saoudite (principal financier actuel de l’organisation terroriste)  et la Turquie (qui assure le commandement opérationnel de l’organisation).


Ce plan a été présenté le 29 juin par le président Vladimir Poutine au ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, et à la conseillère spéciale du président Bachar el-Assad, Bouthaina Shaaban [10]. Il a immédiatement été suivi d’échanges entre les parties. 


• Le 5 juillet, une délégation des services secrets syriens était reçue par le prince héritier saoudien, Mohamad ben Salman. 

• La Turquie a reçu un émissaire officieux de Damas, puis a envoyé le sien à Damas. Après la signature de l’accord 5+1, elle a stoppé son soutien à Daesh et a arrêté 29 passeurs [11].


Les deux évolutions sont donc actuellement possibles : soit un déplacement de la guerre de la Syrie vers la Turquie, soit une coordination régionale contre Daesh.



La situation en Turquie


Quoi qu’il en soit, la Turquie s’est transformée au cours des quatre dernières années.


Premièrement, son économie s’est effondrée. Son engagement dans la guerre contre la Libye l’a privée d’un de ses principaux clients et elle n’en a tiré aucun profit, car ce client est devenu insolvable. Son engagement dans la guerre contre la Syrie a été moins dramatique, car le marché commun syro-irano-turc était encore embryonnaire. Mais l’effet cumulé de ces deux guerres a cassé la croissance du pays qui est sur le point de devenir négative. En outre, une partie de l’économie turque est actuellement basée sur la vente de produits fabriqués pour des grandes marques européennes qui sont détournées des circuits commerciaux légaux à l’insu de leurs commanditaires. Ce piratage massif porte désormais atteinte à l’économie de l’Union européenne.


Deuxièmement, pour conquérir le pouvoir Recep Tayyip Erdoğan s’est protégé d’un coup d’État militaire en arrêtant des officiers supérieurs et en les accusant de comploter contre l’État. Dans un premier temps, il s’en est pris aux réseaux Gladio de l’OTAN (Ergenekon dans sa version turque) [12]. Puis, dans un deuxième temps, il fit arrêter les officiers qui envisageaient de changer d’alliance avec la fin de la Guerre froide et avaient pris contact avec l’Armée populaire chinoise en les accusant d’appartenir au même groupe Ergenekon, ce qui n’avait aucun sens [13]. En définitive, à la suite de ces purges, la majorité des officiers supérieurs a été arrêtée et incarcérée. Du coup, les armées turques sont affaiblies et ont perdu leur attrait au sein de l’OTAN.


Troisièmement, la politique islamiste de l’administration Erdoğan a profondément divisé le pays et a fait naître une haine d’abord entre les laïques et les religieux, puis entre les communautés sunnites, kurdes et alévies. De sorte que le parallèle avec le scénario égyptien, que j’évoquais il y a plus d’un an, devient aujourd’hui possible [14]. La Turquie est devenue une poudrière. Il suffirait d’une étincelle pour faire éclater une véritable guerre civile que personne ne pourra arrêter et qui ravagera durablement le pays.


Quatrièmement, la rivalité entre le clan islamiste de M. Erdoğan, la Millî Görüş (créé dans les années 70 par l’ancien Premier ministre Necmettin Erbakan), et le Hizmet de Fethullah Gülen a détruit le parti au pouvoir, l’AKP. Les deux écoles partagent la même vision obscurantiste de l’islam, mais Fethullah Gülen (qui vit aujourd’hui aux États-Unis) avait été recruté à la CIA par Graham E. Fuller et prêche une alliance des croyants autour de l’OTAN chrétien et d’Israël, tandis que la Millî Görüş défend le suprémacisme musulman. En outre, on ne voit pas comment les partisans de l’ancien président Turgut Özal (également islamistes et à ce titre membres de l’AKP, mais favorables à la reconnaissance du génocide arménien, à l’égalité en droit des Kurdes, et à une fédération des États turcophones d’Asie centrale) continueraient à lier leur sort à celui de M. Erdoğan.


Cinquièmement, en acceptant la proposition du président Vladimir Poutine de construire le gazoduc Turkish Stream, le président Erdoğan s’est directement attaqué à la stratégie globale des États-Unis. En effet, ce gazoduc, s’il doit voir le jour, ouvrira une voie de communication continentale et menacera la doctrine de « contrôle des espaces communs » par laquelle Washington maintient sa suprématie sur le reste du monde [15]. Il permettra à la Russie de contourner le chaos ukrainien et de passer outre l’embargo européen.

L’OTAN ne veut plus jouer.


Si les liens personnels de M. Erdoğan avec al-Qaïda ont été établis par la Justice turque, il ne fait plus aucun doute qu’il dirige personnellement Daesh.


En effet : 

L’organisation terroriste est officiellement commandée par Abu Bakr el-Baghdadi. Mais cette personnalité n’est mise en avant que parce que c’est un membre de la tribu de Qurays et donc un descendant du Prophète. Le commandement exécutif est confié à Abu Alaa al-Afri et Fadel al-Hayali (dit Abu Muslim al-Turkmani), deux Turkmènes agents du MIT (services secrets turcs). Les autres membres de l’état-major sont issus de l’ancienne URSS.  Les exportations de pétrole brut, qui ont récemment repris en violation de la résolution 2701 du Conseil de sécurité, ne sont plus assurées par Palmali Shipping & Agency JSC, la compagnie du milliardaire turco-azéri Mubariz Gurbanoğlu, mais par BMZ Ltd, la société de Bilal Erdoğan, le fils du président.  Les soins importants aux jihadistes blessés de Daesh sont fournis par le MIT en Turquie, dans un hôpital clandestin situé à Şanlıurfa et placé sous la supervision de Sümeyye Erdoğan, la fille du président [16].


C’est pourquoi, le 22 juillet, le président Barack Obama a téléphoné à son homologue turc, Recep Tayyip Erdoğan, et l’a lourdement menacé. Selon nos informations, le président états-unien a déclaré s’être mis d’accord avec le Premier ministre britannique David Cameron pour exclure la Turquie de l’OTAN — ce qui implique la guerre civile et la division en deux États — si la Turquie 


 1. ne rompt pas immédiatement l’accord gazier avec la Russie ;  2. ne participe pas immédiatement à la coalition internationale anti-Daesh.


Le président Erdoğan, qui a une formation islamique, mais pas politique [17], a réagi à la fois en tentant d’apaiser Washington et en poursuivant ses lubies. 


 1. la Turquie a autorisé l’OTAN à utiliser ses bases sur le territoire turc pour lutter contre Daesh, a arrêté des passeurs de Daesh, et a participé à des bombardements symboliques de Daesh en Syrie ;  


2. en outre, M. Erdoğan a déployé des efforts bien plus importants contre son opposition kurde que contre Daesh en bombardant massivement des positions du PKK en Irak, en arrêtant des membres du PKK en Turquie et bloquant de nombreux sites internet kurdes [18]. Le PKK a répondu par un communiqué laconique constatant que le gouvernement venait de rouvrir unilatéralement les hostilités ; 


 3. on ignore, pour le moment, les décisions relatives au gazoduc Turkish Stream.


Les États-Unis, par la voix du représentant spécial adjoint pour la lutte contre Daesh, Brett McGurk, et l’Union européenne, par la voix de la Hautre représentante pour la politique extérieure, Federica Mogherini, ont vivement critiqué l’attaque contre le PKK et souligné l’absolue nécessité de maintenir le cessez-le-feu. De son côté, Massoud Barzani, le président du gouvernement régional kurde d’Irak, a publié un communiqué pour contredire le Premier ministre Davutoğlu qui avait prétendu avoir reçu son soutien.


Nous arrivons maintenant à l’issue du délai constitutionnel de 45 jours au terme duquel le chef du principal groupe parlementaire devait constituer un gouvernement. Les trois principaux partis d’opposition, conseillés par l’ambassade des États-Unis, ayant refusé de s’allier avec l’AKP, Ahmet Davutoğlu n’y est pas parvenu. De nouvelles élections législatives devraient être convoquées. Compte tenu d’une part de la division de l’AKP (islamistes) et d’autre part, de la haine entre le MHP (conservateurs) et le HPD (gauche et kurdes), il sera difficile de trouver une majorité. Si tel est le cas ou si l’AKP parvient à se maintenir, la Turquie entrera en guerre civile.



Par Thierry Meyssan (*) - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | 27 JUILLET 2015.



(*) Thierry Meyssan : consultant politique, président fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

Notes : 

[1] The Next 100 Years : A Forecast for the 21st Century, George Friedman (2009). L’ouvrage a été traduit avec un grand retard en français sous le titre Les 100 Ans à venir : Un Scénario pour le XXIe siècle (ZDL, 2012).

[2] « Après 42 ans, Andy Marshall quitte le Pentagone », Réseau Voltaire, 7 janvier 2015.

[3] Sur les travaux de Strausz-Hupé et de Peters, se reporter à L’Effroyable imposture 2, pp.117-224.

[4] « Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 juin 2015.

[5] “Izmir base likely to become NATO’s Land Component Command”, Todays Zaman, June 6, 2011.

[6] « Ashton Carter nomme le nouveau stratège du Pentagone », Réseau Voltaire, 17 mai 2015.

[7] « L’Europe encore en première ligne », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 16 juillet 2015.

[8] « Le général Dunford désigne la Russie comme menace principale », Réseau Voltaire, 13 juillet 2015.

[9] “Stumbling World Order and Its Impacts”, by Imad Fawzi Shueibi, Voltaire Network, 5 April 2015.

[10] « La Russie tire ses marrons du feu », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 juillet 2015.

[11] « Premières conséquences de l’accord 5+1 », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 juillet 2015.

[12] « Ergenekon : une légende urbaine ? », par Orhan Kemal Cengiz ;. « L’organisation Ergenekon mise en cause pour ses relations privilégiées avec Hizb ut-Tahrir », par Mutlu Özay et Mustafa Turan, Traduction Nathalie Krieg, Today Zaman (Turquie), Réseau Voltaire, 9 juillet et 3 août 2009.

[13] « Le coup d’État judiciaire de l’AKP », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 19 août 2013.

[14] « La division de la Turquie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 31 mars 2014.

[15] “The Geopolitics of American Global Decline”, by Alfred McCoy, Tom Dispatch (USA), Voltaire Network, 22 June 2015.

[16] « Le rôle de la famille Erdoğan au sein de Daesh », Réseau Voltaire, 26 juillet 2015.

[17] « Vers la fin du système Erdoğan », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 juin 2015.

[18] Dont Rudaw, BasNews, DİHA, ANHA, le quotidien Özgür Gündem, Yüksekova Haber, Sendika.Org et RojNews. Actuellement 81 000 sites internet sont inaccessibles depuis la Turquie.

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La "liberté" de fumer ?

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Jusqu'où iront les restrictions ou interdictions de fumer, jusqu'à la "liberté" de fumer seulement en extérieur, mais à l'extérieur de quoi exactement ?


Duc


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Les vitamines viennent-elles de l’espace?

Les vitamines viennent-elles  de l’espace? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

- La plaque d’Aluminium avec un dépôt de mat ! ères chimiques après l’expérience. Karen Smith/NASA Goddard

- Aussi appelée vitamine PP, la vitamine B3 permet notamment le transport de l’oxygène aux cellules. Inserm/CEIV/ROCHE

 

 

Les vitamines viennent-elles  de l’espace ?

 

NIACINE. La vitamine B3 (appellation qui regroupe deux composés : la niacine et la nicotinamide) a été isolée pour la première fois par un chimiste allemand à partir de la nicotine du tabac, d’où son appellation. C’est, comme toutes les vitamines, un élément indispensable à la vie humaine. Des traces de cette vitamine ont été repérées en 2011 et 2014 dans des météorites riches en carbone et de nouvelles expériences de laboratoire confirment qu’elle peut être synthétisée dans les glaces moléculaires au cœur de l’espace.

 

 

Une source plausible

 

C’est au Cosmic Ice LAB du Centre Goddard de la Nasa qu’ont eu lieu les nouvelles expériences. L’une d’elles consistait a mettre une plaque d’aluminium refroidie à -253 °C (qui représente la surface d’un grain de poussière cosmique) en présence de gaz contenant de l’eau, de dioxyde de carbone et de pyridine (une molécule carbonée simple). Le tout dans une chambre sous vide pour représenter les conditions spatiales. La plaque a ensuite été bombardée avec des protons provenant d’un accélérateur de particules pour simuler le rayonnement cosmique. Les scientifiques ont obtenu après ce traitement différentes molécules, dont de la vitamine B3. 

 

« Ce résultat suggère que des composés organiques importants peuvent provenir des poussières de l’espace. Ce type de chimie peut aussi être pertinent pour les comètes, qui contiennent de grandes quantités de glace d’eau et de dioxyde de carbone. Ces expériences montrent que la vitamine B3 et d’autres composés organiques complexes pourraient être fabriqués dans l’espace et il est plausible que les impacts de météorites et de comètes aient ajouté une composante extraterrestre à la fourniture de vitamine B3 sur la Terre antique » résume Karen Smith, une des auteures de ce travail publié dans la revue Chemical Communications.

 

 

TCHOURI.

Cette étude conforte la théorie selon laquelle la vie est apparue sur Terre grâce à l’apport de molécules biologiquement importantes en provenance de l’espace et convoyées par les météorites et les comètes.

 

« Les observations de la mission Rosetta, actuellement en orbite autour de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, pourraient encore renforcer cette idée si la sonde repère quelques-unes de ces molécules organiques complexes dans le gaz libéré par la comète ou dans son noyau », conclut Karen Smith.

 

 

Par Joël Ignasse - sciencesetavenir.fr – le 27 juillet 2015.


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VOYEZ COMME ILS S'AIMENT : UKRAINE-ÉTATS-UNIS - JUSQU’OÙ L’AMOUR DÉSINTÉRESSÉ PEUT ALLER

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VOYEZ COMME ILS S'AIMENT :

UKRAINE-ÉTATS-UNIS

JUSQU’OÙ L’AMOUR DÉSINTÉRESSÉ

PEUT ALLER

 

 

— UN COUP D’ÉTAT ORCHESTRÉ PAR LES É.-U. POUR CONTRÔLER L’UKRAINE

http://www.voltairenet.org/article182305.html

 

— TERRITOIRE TOUT DÉSIGNÉ POUR HARCELER ET PROVOQUER LA RUSSIE

http://www.legrandsoir.info/ukraine-les-etats-unis-nous-entrainent-dans-une-guerre-contre-la-russie-the-guardian.html

 

— OPPORTUNITÉ POUR RAPATRIER AUX É.-U. UNE PARTIE IMPORTANTE DE SON OR

http://www.wikistrike.com/2014/11/l-ukraine-admet-que-son-or-a-disparu-vole-par-les-usa.html

 

— UNE OPÉRATION QUI MOBILISE À SON SERVICE L’OTAN ET LES PAYS D’EUROPE

http://www.mondialisation.ca/pour-resserrer-lemprise-des-etats-unis-sur-leurope-ukraine-nouveau-rideau-de-fer/5386544

 

— UNE GUERRE DES SANCTIONS CONTRE LA RUSSIE QUI PÉNALISE PARTICULIÈREMENT L’EUROPE TOUT EN ALIMENTANT L’INDUSTRIE MILITAIRE É.-U..

http://fr.sputniknews.com/international/20150222/1014846283.html

 

— CONFLIT QUI PERMET DE FAIRE DE LA RUSSIE DE POUTINE LA CIBLE DE TOUTES LES CRITIQUES ET LA CAUSE DE TOUS LES MALHEURS

http://www.michelcollon.info/La-ploutocratie-occidentale-s-en.html?lang=fr

 

— PENDANT CE TEMPS, LES PEUPLES PAIENT LA NOTE DES ARMES ET CELLE DES MORTS TOUT EN VOYANT LEURS ÉCONOMIES ET AVANTAGES SE TRANSFORMER EN PEAU DE CHAGRIN.

http://www.wikistrike.com/2015/04/l-ue-n-a-pas-d-argent-pour-la-grece-mais-a-11-milliards-d-euros-pour-un-pays-non-membre-l-ukraine.html

 

 

Par Oscar Fortin - humanisme.blogspot.be – le 25 juillet 2015.

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France - Élevage, lait, agriculture : Non aux tueurs financiers !

France - Élevage, lait, agriculture : Non aux tueurs financiers ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France - Élevage, lait, agriculture :

Non aux tueurs financiers !

 

Les agriculteurs ont raison : ce ne sont pas des aides qu’il leur faut, mais des prix, c’est-à-dire le droit de vivre dignement de leur travail. Or, le plan d’urgence du gouvernement français visant à les « aider » est pire qu’un leurre, c’est un piège.

 

En proposant aux surendettés de s’endetter encore plus, on ne fait que leur offrir le même traitement qu’aux Grecs : régler, pour un jour, sa dette et mourir dans l’indignité.

 

C’est bien l’opposé de notre modèle productif et social européen. Bruxelles a provoqué le boycott russe de nos exportations de porc et le traitement infligé à la Grèce la conduit à renoncer à nos productions bovines. C’est encore l’UE qui a cédé aux demandes britanniques et allemandes de supprimer les quotas laitiers.

 

Ainsi, au lieu de re-réguler les marchés internationaux, François Hollande ne fait qu’accompagner une dérégulation imposée par une Commission européenne devenue courroie de transmission de la City et de Wall Street.

 

Cette capitulation est à l’origine de toutes les contradictions de sa politique. Au lieu de lever l’embargo contre la Russie, Hollande propose une plate-forme pour favoriser l’exportation. Alors qu’il réduit les dotations des collectivités territoriales, il leur demande d’acheter, de préférence, de la nourriture française, politique contraire à la « liberté de contracter » que nous imposent les traités européens.

 

Alors qu’il prône l’alliance franco-allemande, il livre nos abattoirs à une concurrence germanique dopée par une main d’œuvre venue d’Europe de l’Est, sous-payée et logée dans des campements de fortune. Hollande en appelle au dialogue, mais sans la moindre pression fiscale sur les centrales d’achat, nos producteurs resteront livrés à l’arbitraire, comme des poules à la merci du renard dans le poulailler.

 

Cette politique du renoncement doit cesser. Aucun producteur ne pourra croire à la bonne volonté des intermédiaires et de l’État si ce dernier ne fait pas preuve d’autorité pour arrêter les tueurs financiers qui se gavent en nous détruisant.

 

 

 

Par Karel VereyckenSolidarité & Progrès – le 27 juillet 2015.

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Ukraine/Donbass : une ligne de front figée sous un soleil de plomb

Ukraine/Donbass : une ligne de front figée sous un soleil de plomb | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : une ligne de front figée

sous un soleil de plomb

 

 

Il fait chaud dans le Donbass en ce milieu d’été, très chaud, autant qu’en France sous la canicule. L’offensive kiévienne tant attendue contre les positions républicaines n’a toujours pas eu lieu : essentiellement en raison de carences accrues dans les rangs des forces assiégeantes (des cas de refus d’obéissance dans la 17e brigade de chars par exemple), ajoutées aux problèmes internes d’un régime « proeuropéen » aux abois qui est confronté aux résultats de sa politique désastreuse et à une pression de plus en plus insistante des bandes armées d’extrême droite instrumentalisées par Washington qui ont été entrainées et légitimées depuis un an et demi. D’ailleurs, deux nouveaux « bataillons » de « police » viennent d’être créés…


Dans la situation actuelle, la ligne de front est figée et l’intensification significative des combats ne sera possible qu’en cas de provocations flagrantes de la part des forces ukrainiennes. Et, cela, alors que la situation à la frontière avec la Transnistrie ne cesse de devenir de plus en plus inquiétante, après les actions meurtrières des paramilitaires de Praviy Sektor : Kiev aurait déployé 5 à 7.000 militaires et paramilitaires sur cette zone, un acte évidemment hostile envers Tiraspol, alors que la présence de troupes américaines sur le territoire ukrainien devrait durer de longs mois encore.

 

 

L’essentiel des activités militaires dans le Donbass se résume à des accrochages sur l’ensemble de la ligne de contact, des duels d’artillerie plus ou moins intensifs et des mouvements de troupes correspondant à des rotations ou des arrivées de renforts. À noter que, le 14 juillet, l’artillerie des forces de Kiev s’est particulièrement déchaînée contre Donetsk et Gorlovka, principales grandes villes martyres du Donbass avec Lugansk (source).

 

Depuis, régulièrement, l’artillerie ukrainienne vise des quartiers résidentiels de Gorlovka et de Donetsk, sans but militaire. Et ce sont surtout les civils qui sont les principales victimes de cette folie meurtrière.

 

 

 

La plupart des unités d’artillerie des FAN sont désormais concentrées à l’arrière, ne restent en appui-feu que quelques mortiers de 120 et de 82, autant dire presque rien face à l’artillerie lourde ukrainienne qui n’a toujours pas été retirée en dépit des accords de Minsk-2 et de la parole donnée.

 

 

Le front au quotidien

 

Sur le front nord, au-delà de Lugansk, le secteur de Shachtye est censé devenir une zone démilitarisée, comme Shirokino. Or, comme à Shirokino, les forces de Kiev se sont maintenues : une trentaine de paramilitaires de l’ex « bataillon Aydar » composé pour l’essentiel de néonazis, tiennent encore l’école de police, la centrale thermique et quelques barrages routiers. Hier, vers 19 h (heure locale), un détachement des FAN aurait encerclé ce groupe armé kiévien, alors que l’OSCE reste impuissante face aux violations flagrantes par la partie ukrainienne des accords signés entre Kiev, Moscou et les représentants de Nouvelle Russie. Des véhicules blindés et des mitrailleuses lourdes tiennent en respect ces poches de résistance ukrainiennes.

 

 

 

 

On notera aussi que les forces de Kiev semblent avoir déployé des groupes subversifs de renseignement et de sabotage sur l’ensemble de l’agglomération de Donetsk, des éléments ont été signalés comme étant parfois en uniforme des forces républicaines dans le but de tenter de retourner la population contre les FAN.

 

Le secteur de Krasnogorovka – Marinka reste sous pression, les forces de Kiev tentent toujours de repousser en direction de l’entrée ouest de Donetsk les forces de Nouvelle Russie qui s’accrochent. Comme pour la zone de Mariupol et le secteur de Volnovakha, Marinka est une sorte de verrou du dispositif ukrainien qui permet de maintenir une certaine forme de cohésion sur la ligne de contact entre Donetsk et Mariupol. Si Marinka et Krasnogorovka tombent, c’est l’ensemble de la partie sud du front qui s’écroule pour Kiev.

 

 

 

 

La mission de l’OSCE a confirmé que les forces républicaines ont bien évacué le village côtier de Shirokino « démilitarisé » (sic), alors qu’il y a encore des éléments ukrainiens dans la petite agglomération, avec la complicité de… l’OSCE ! L’essentiel du dispositif défensif républicain est désormais légèrement plus au nord-est, sur Sakhanka, et quelques kilomètres plus à l’est en direction de Novoazovsk.

 

La campagne de recrutement international lancée, il y a un mois, par la mouvance néonazie rassemblée autour du « bataillon Azov » semble marquer le pas. Néanmoins, il semblerait qu’une poignée de néonazis du British Movement aient répondu à l’appel, à travers la nébuleuse de recrutement « Misanthropic Division » dont le symbole est une « Totenkopf », une tête de mort stylisée de la SS d’Heinrich Himmler (source).

 

Il est probable qu’ils soient formés sur place par les 35 instructeurs militaires britanniques envoyés en Galicie dans le cadre de la « formation » des forces répressives kiéviennes. Dans les années 1990, lors de la guerre opposant Serbes et Croates, c’est le groupe britannique skinhead « Combat 18 » qui servait de sas de recrutement en Grande-Bretagne pour les paramilitaires croates néo-oustachis du HOS, bras armé du parti du Droit, qui opéraient en coordination avec l’OTAN.

 

 

La menace des nervis de l’Empire

 

Depuis le 3 juillet, jour de colère au centre de Kiev où tout ce qui compte comme extrémistes, néonazis, néobandéristes et autre lie d’une société ukrainienne bien malade s’était rassemblé pour exiger du pouvoir le lancement d’une grande offensive dans le Donbass, c’est un véritable harcèlement que mènent désormais contre le pouvoir de Porochenko les extrémistes ukrainiens (essentiellement galiciens). Ils étaient sans doute plusieurs milliers, de 300 à 4.000 selon les sources, ce 3 juillet, affiliés plus ou moins à des formations paramilitaires criminogènes comme « Donbass », « Aydar », « Tornado », « Dnepr-1 » et bien entendu « Azov » et Praviy Sektor, à menacer ainsi le régime imposé par la force, le crime, le mensonge et la corruption.

 

Quelques milliers d’excités c’est à la fois peu et beaucoup, surtout si on leur donne des armes, du matériel de guerre, des responsabilités (y compris dans les ministères comme l’Intérieur et la Défense) et de la légitimité alors qu’ils n’en ont aucune à la base, comme cela est fait depuis l’hiver 2013-2014.

 

 

 

 

Cette mouvance nauséabonde composée des rebus d’une société à la dérive est un instrument pour les faucons de Washington et de Bruxelles qui cherchent à maintenir une pression constante sur le gouvernement ukrainien au cas où se dernier viendrait à prendre des décisions moins radicales, plus rationnelles et surtout moins belliqueuses au regard de la situation sur le terrain qui est de plus en plus favorable à ceux qui ont toujours refusé le putsch du Maïdan. À force de jouer avec une grenade dégoupillée, cela finira très mal.

 

La menace d’un renversement du pouvoir kiévien pèse depuis de longs mois en Ukraine « proeuropéenne ». Après les provocations meurtrières de Mukachevo, la mouvance Praviy Sektor et, de facto, l’ensemble des extrémistes ukraino-galiciens exigent du gouvernement de rejeter les accords de Minsk et de se lancer à corps perdu dans une offensive dont l’issue est plus qu’incertaine pour le régime putschiste. Or, ces accords ne sont que foutaise et ne servent finalement qu’à permettre aux forces répressives de maintenir leur cohérence et leurs effectifs un peu plus longtemps avant l’effondrement inévitable.

 

Pierre Lorrain, journaliste et écrivain français, spécialiste de la Russie et de l’espace postsoviétique, dressait dernièrement pour l’agence Sputnik un parallèle entre le Praviy Sektor en Ukraine et Daesh (État islamique) au Proche-Orient. Selon lui, cette organisation constitue un nouveau point chaud aux portes de la Russie et présente un danger pour toute l’Europe (source).

 

Si actuellement, le « Führer » de Praviy Sektor, Dmytro Yaroch, n’a pas de soutien populaire réel et enraciné, en revanche ses troupes, progressivement transformées en « bataillons » de volontaires depuis février 2014, armées et entrainées, ont une réelle capacité de nuisance envers le pouvoir de Kiev, à défaut d’être véritablement efficaces en première ligne face aux FAN. D’ailleurs, seules les compagnies DUK encadrées de « contractors » anglophones, géorgiens, polonais et baltes, ou de mercenaires islamistes tchétchènes, ont une réelle potentialité opérationnelle et militaire.

 

En somme à peine un quart de la douzaine de « bataillons » DUK (Corps de défense de l’Ukraine) à l’effectif de deux ou trois compagnies chacun. Aussi, le Praviy Sektor reste peu de choses du point de vue électoral et véritablement politique, d’ailleurs Yaroch ne s’est même pas fait élire à la Rada sous ses couleurs, mais sous celles d’une liste moins marquée idéologiquement et avec l’appui financier et politique de l’oligarque multimilliardaire Kolomoïsky. Mais il faut souligner que les activistes de Secteur droit ont réussi à infiltrer une partie des troupes de la garde nationale et même de l’armée (n’oublions pas que Yaroch dispose désormais d’un bureau au sein du ministère de la Défense) et qu’ils jouent de facto un rôle moteur dans la motivation de nombres d’unités en première ligne. Yaroch est à la tête de tout un réseau de mouchardage au sein de l’armée et de la garde nationale destiné à dénoncer les militaires et les officiers qui ne seraient pas assez motivés à son goût

 

« Je crois qu’aussi bien Daesh que le Praviy Sektor sont des organisations terroristes parce qu’elles ne peuvent exister que par la peur qu’elles induisent auprès de la population », analysait Pierre Lorrain. Et de souligner : « Il y a, néanmoins, une différence. Si en Ukraine, toute la société civile n’est pas favorable à l’organisation et peut se lever contre, il est impossible que les populations de Syrie ou d’Irak se lèvent d’une manière cohérente contre Daesh. »

 

Le régime « proeuropéen » imposé par la force et le mensonge en février 2014 a mené le pays à un désastre économique tel que la situation pousse naturellement les gens vers l’extrémisme, surtout les esprits les moins évolués de l’Ouest ukrainien à qui l’on a promis monts et merveilles et qui forment le gros des unités néobandéristes et néonazies. Du point de vue des faucons des États-Unis, cette situation doit perdurer afin qu’il n’y ait aucun accord possible entre Kiev et les forces de Donbass. Plus la pression exercée par Yaroch et ses affidées durera, plus la longévité du régime kiévien sera assurée, jusqu’à l’écroulement final. Pendant ce tout temps-là, l’hyperpuissance US espère bien remettre en place en Europe centrale les conditions d’une nouvelle guerre froide face à la puissance russe, y compris des bases militaires et des batteries de missiles tactiques.

 

 

Des armes et des troupes occidentales pour Kiev

 

L’Ukraine, les États-Unis et 16 autres pays ont lancé lundi 20 juillet de vastes manœuvres militaires à l’ouest du pays, en Galicie. D’une ampleur sans précédent, ces exercices impliquant des chars, mais aussi des hélicoptères américains, se dérouleront jusqu’au 31 juillet sur le terrain militaire de Yavoriv, près de la frontière polonaise, où 350 parachutistes américains entraînent déjà depuis avril des unités ukrainiennes. Il est même prévu de renforcer cette « aide » militaire étatsunienne, le Congrès US vient de voter une aide de quelque 300 millions de dollars à cet effet. Le maintien permanent d’une force armée US sur le territoire de l’Ukraine semble acquis, alors que Kiev ne cesse de dénoncer la présence imaginaire de « troupes russes » dans le Donbass…

 

Et on apprend qu’un entrepôt d’armes de fabrication américaine vient d’être découvert à Lugansk, sur le site de l’aéroport libéré à l’été 2014. Bloqués dans les décombres depuis près d’un an, les stocks découverts portent les marques spéciales et des symboles d’appartenance au Département de la Défense des États-Unis, y compris des systèmes de missiles sol-air portables de type Stinger.

 

Les États-Unis fournissent officiellement une assistance militaire à l’Ukraine, notamment des uniformes et de l’équipement militaire, mais affirment n’avoir livré aucune arme létale. Or, courant juin, sur le secteur de Shirokino, les forces républicaines assurent avoir été attaquées par des tirs de missiles antichars de fabrication US de type Javelin. De plus, il est probable que des mortiers de 120 de fabrication US et leurs munitions aient été livrés à l’Ukraine, comme des fusils spéciaux de calibre 50 (12,7 mm) pour snipers.

 

Récemment, l’ambassadeur ukrainien aux États-Unis, Valeri Tchaly, a déclaré à l’hebdomadaire ukrainien Zerkalo Nedeli : « Nous recevons des armes, y compris létales, et personne ne peut l’interdire à l’Ukraine souveraine. Toutefois, on préfère ne pas citer les pays fournisseurs, mais leur nombre — rien qu’en Europe — s’élève à plus de 10 États. Notre coopération militaro-technique avec ces derniers s’exerce à différents niveaux et ne cesse de se développer » (source).

 

Mais tant que le Donbass résistera, ce sera une épine envenimée dans le pied du gouvernement de Kiev et un moyen pour la Russie que Washington ne puisse pas imposer durablement des bases atlantistes à seulement quelques heures de Moscou. Depuis le printemps 2014, ce sont quelque 15.000 à 20.000 personnes qui ont trouvé la mort dans le Donbass, pour l’essentiel des civils qui avaient le tort d’être russophones. Dans ces conditions, on imagine assez mal comment il pourrait y avoir un avenir commun entre le petit peuple du Donbass et ceux qui soutiennent volens nolens le régime génocidaire de Kiev.




Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 26 juillet 2015.


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De Mozart à The Voice (1/2) - Quand la finance prend notre humanité en otage

De Mozart à The Voice (1/2) - Quand la finance prend notre humanité en otage | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : de gauche à droite :

1) Diego Frazao Torquato joue du violon en pleurant pendant les funérailles de son professeur, l’homme qui prit soin d’enfants de Rio de Janeiro, traumatisés par la violence, en leur apprenant la musique.

2) « Quand je regarde l’industrie de la musique chinoise, en dépit de son passé difficile, je vois l’avenir », a déclaré Max Hole…

3) Dans notre société embourbée dans le narcissisme et la brutalité de la culture de masse, même un Mozart sur son lit de mort s’avère plus vivant, créatif et humain que toutes les stars de la musique d’aujourd’hui. (Mozart composant son Requiem, tableau de William James Grant)

4) De gauche à droite : Mark Mccormack, John de Mol, Max Hole. Les trois mousquetaires de la bestialisation de la culture.

 

 

 

De Mozart à The Voice (1/2)

Quand la finance prend notre

humanité en otage

Par Cédric Gougeon

 

Que se passe-t-il sur le continent de Platon, Shakespeare, Beethoven et Victor Hugo ? Depuis des décennies, l’héritage de notre culture humaniste se fane comme une rose sans printemps nouveau. Nous réclamons de nouveau la peine de mort, nous nous engageons sans remords dans des guerres destructrices, et dans la logique du laissez-faire économique, nous laissons mourir les migrants dans l’indifférence, torturant au passage le pays de Socrate et d’Homère.

 

Certains d’entre vous accuseront des « circonstances complexes et coûteuses » et d’autres rejetteront la faute sur les « tous pourris ». « La faute, cher citoyen, n’est pas dans les étoiles, mais en nous-mêmes », aurait sans doute répondu sévèrement William Shakespeare.

 

N’avons-nous pas notre part de responsabilité dans l’indifférence passive de nos actions quotidiennes ? Pour tous ceux qui veulent encore croire à l’avenir de l’humanité, il est grand-temps de reconnaître que notre sensibilité humaine est chaque jour mise à l’épreuve par ce que nous acceptons d’écouter, de regarder ou de lire. Si vous ne l’avez pas compris, d’autres l’ont compris pour vous.

 

 

Rebâtir une culture humaine

 

Le rôle d’une culture tournée vers les défis de l’humanité n’a pas échappé à tous les rescapés de la Seconde Guerre mondiale : en 1954, un groupe délégué par le directeur général de l’UNESCO vote une résolution visant à mettre en valeur le rôle de la culture classique et humaniste dans l’éducation et améliorer la vie culturelle de chaque pays concerné par l’UNESCO.

 

Voici quelques extraits tirés du rapport :

Au sein de chaque grande civilisation ou de chaque groupe de culture, un certain idéal humain (…), un certain trésor de textes littéraires et d’œuvres d’art, ont été longtemps reconnus comme le dépôt de la grandeur de l’homme et comme le témoignage de ses efforts vers la pleine réalisation de son humanité. Ces œuvres nous libèrent du momentané et du particulier, elles offrent un sens de l’éternité de certains problèmes fondamentaux.

 

D’une manière générale, l’importance qui est couramment reconnue à la culture classique repose sur la notion que, tout en appartenant à son temps, à sa société particulière, l’homme ne devient vraiment homme que s’il dispose des moyens de prendre un certain recul par rapport aux réalités et aux problèmes immédiats, recul qui apparaît nécessaire pour l’exercice du jugement et l’épanouissement de la personnalité libre. L’homme, dit-on, doit élargir son horizon autant qu’il le peut ; il doit échapper à l’hypnose du transitoire, prendre conscience de sa place dans l’ensemble de l’histoire humaine.

 

Une telle culture devrait (…) affiner le don d’appréciation et le sens critique, inspirer le sens des responsabilités politiques et civiques, permettre une intégration des différentes connaissances spécialisées, former la sensibilité et le jugement esthétique, rattacher chaque être humain à la communauté à laquelle il appartient, mais le rendre en même temps accueillant au message des cultures d’autres peuples.

 

En somme, une culture qui apporte les moyens et le désir d’imagination, « qui déborde le cadre limité et contraignant des problèmes immédiats, et par laquelle l’homme est en mesure de conquérir la forme de sagesse dont il a besoin pour surmonter la crise de civilisation… » Voilà qu’un son de clairon mélodieux s’élève pour ranimer l’universel qui repose dans les profondeurs de notre antiquité.

 

 

Un début de miracle culturel après-guerre

 

Ayant reconstruit leurs villes dévastées jusqu’aux années 60, il ne manquait plus aux nations de l’Europe d’après-guerre que l’infrastructure de l’esprit. À ce titre, le Royaume-Uni avait déjà inauguré en 1946 le Public Funding for the Arts, dont les fonds seront multipliés à l’aube des années 60, et grâce auquel on subventionne massivement les orchestres, les salles de concert et les opéras.

 

En Allemagne, la tradition voulant que l’État prenne en charge toutes les dépenses pour soutenir la musique, chaque nouvelle salle d’opéra à Berlin-Ouest reçoit une aide de vingt deutsche marks par place afin d’en faire bénéficier les populations les moins privilégiées, tandis que Hambourg bénéficie d’un budget tel que certaines œuvres musicales sont jouées par les meilleurs orchestres du monde, sans en faire souffrir les finances, ni le portefeuille de l’audience.

 

En France, le ministre de la Culture André Malraux signe un chèque en blanc à tous ceux qui disent pourvoir à la revitalisation de la grande musique et nomme le compositeur Marcel Landowski à la direction de la musique au nouveau ministère des Affaires culturelles, qui définit un plan décennal dont l’objectif sera l’accès de tous à la musique classique, et qui aboutira entre autres à la création des orchestres de Régions.

 

La majorité des pays européens se joignent à cet effort de reconstruction culturelle, telle une réponse collective au besoin de beauté et de rêve commun, un acte politique dont l’embryon existait déjà avant-guerre, mais qui avait échoué. Toute une génération est désormais appelée à construire un meilleur vivre ensemble.

 

Mais cet élan populaire vers la musique classique n’a pas vu le jour sur le vieux continent. C’est au sortir de la Grande Dépression que le président des États-Unis, Franklin Roosevelt, ordonnait en 1935, sous l’influence de sa femme Eleanor, la création du Federal Music Project.

 

Le but : inspirer le goût de la grande musique en facilitant l’accès aux concerts et en introduisant l’enseignement pour chaque élève d’un instrument dans les salles de classe, ciblant particulièrement les enfants les plus défavorisés. Un effort considérable y est engagé à faire renaître les œuvres de Bach, Mozart et Beethoven et même les Negro Spirituals (chants d’espérance des esclaves du Sud). Malgré l’immense succès du projet, il est annulé en 1943 par les ennemis du New Deal, la clique politique au service de Wall Street et de ses intérêts.

 


La finance se met au diapason

 

Après la mort de Roosevelt, les États-Unis d’après-guerre prennent un tout autre chemin. La musique de Mozart ne trouvant plus de budget public digne de ce nom, la généreuse Ford Foundation et le groupe Rockefeller déposent une part de leur fortune sur la table. Seul bémol : sur les 82,5 millions de dollars qu’ils mettent à disposition des orchestres, chaque compagnie musicale se doit de lever le double du montant pour tout concert ou initiative engagée de sa part. Pour survivre, la musique classique est soudainement priée de s’adapter à une logique financière sans merci.

 

Cette tendance s’accentuera jusque dans les années 70, mais c’est surtout par l’Angleterre que cette pratique entre en Europe. D’après le chroniqueur musical de la BBC Norman Lebrecht, les réseaux de la haute finance anglaise offrirent à l’immense industrie américaine une infiltration sans précédent en Europe, faisant le pont depuis Wall Street jusqu’à la City de Londres.

 

Le 3 mars 1982, l’élite financière anglaise inaugure pour une centaine de millions de livres sterling le fameux Barbican Center, ouvrage prestigieux présenté par le centre financier de la City de Londres comme un don à la nation (École de musique et théâtre de Guildhall, Orchestre symphonique de Londres, Royal Shakespeare Company).

 

Libres de toutes règles ou restrictions, l’art et la culture sont alors livrés aux caprices des fonds privés. Les compagnies Lucky Strike et Phillip Morris en sont parmi les plus actifs. C’est d’ailleurs dans les bureaux de l’Imperial Tobacco à Londres que fut fondée l’une des plus grandes associations pour le mécénat des arts. Son directeur, Luke Rittner, devient rapidement le secrétaire général du Conseil des Arts, sous la tutelle du Premier ministre Margaret Thatcher.

 

 

Le krach…

 

Les affaires allant bon train, les grandes fortunes investissent dans l’opéra, conscients de son cachet social et des possibilités exclusives qu’il offre pour l’image des multinationales. Une pyramide de fonds propres se forme autour des salles de marché de Wall Street.

 

Le business de la musique classique tombe presque exclusivement entre les mains de quelques riches privilégiés lorsque le krach boursier du 19 octobre 1987 frappe soudainement l’économie mondiale. Pris au piège d’un assèchement des marchés, les artistes n’ont d’autre choix que d’embaucher des consultants pour dénicher de nouveaux sponsors.

 

S’ils doivent parfois jouer jusqu’à deux à trois fois plus dans l’année pour toucher un salaire décent, certains tombent dans un engrenage où le temps de réflexion entre les représentations se fait rare et cher, au détriment de l’art.

 

Dans l’Angleterre des années 90, les fonds de sociétés privées ont largement remplacé les budgets publics, coupés à la hache par Margaret Thatcher : seuls 20 % des sommes dédiées aux arts sont publiques.

 

En France, le groupe Caisse des Dépôts investit 27 millions d’euros pour « raviver la vie musicale » au luxueux théâtre des Champs Élysées et France Télécom devient le grand sponsor des opéras régionaux, eux aussi victimes des coupes budgétaires de l’État.

 

Pour accélérer le phénomène, la Commission européenne publie un rapport en 1991 justifiant le rôle essentiel du mécénat pour l’essor de l’art, et crée dans la même veine un Comité européen pour le rapprochement de l’économie et de la culture (CEREC) afin d’encourager un mécénat culturel paneuropéen.

 

C’est alors que l’illusion de générosité désintéressée des fonds privés se dissimule habilement dans un paysage de démocratisation des arts et de la culture, tandis que les dirigeants politiques louent la charité des nouveaux philanthropes de l’art. C’est précisément à cette époque charnière que les metteurs en scène sont priés d’« innover », de retravailler les grandes œuvres classiques, afin d’attirer un public plus large. On remplace systématiquement le langage métaphorique par le symbolique, on introduit le sang, le sexe et l’anachronisme dans les opéras de Verdi et Mozart.

 

Encore aujourd’hui, certaines grandes œuvres sont défigurées au nom du renouveau artistique. Mais comme l’avouera le directeur de Digital, ce qui importe, c’est que « la somme d’argent dépensée dans les arts ait un grand effet de retour sur investissement (sic) – nous pouvons en mesurer les affaires par des bénéfices plus que probants ».

 

Le prix des places dans les salles de concerts étant devenu exorbitant pour la majorité, il n’est plus pensable de savourer en direct une symphonie, d’en être ému dans sa chair : ceci étant réservé à une classe de privilégiés, la majorité est réduite à l’écouter en CD, privée de l’intimité et de l’effervescence d’une représentation vécue.

 

 

 

Par Cédric Gougeon - solidariteetprogres.org – le 25 juillet 2015

 

 

 

Sources :

Why western classical music is so popular in China.
Who killed classical music, Norman Lebrecht, 1996.

Temps de cerveau disponible, les médias de masse, documentaire de Christophe Nick et Jean Robert Vialle.

 

 

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Couple fatigué ? Donc divorce ?

Couple fatigué ? Donc divorce ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Histoire peut-être vécue ou jolie fiction, mais belle manière d'aborder la fatigue d'un couple. Retenez que tout divorce a commencé par une formidable histoire d'amour qui n'a pas pu s'adapter à l'évolution de la vie.


Le sentimental que je suis n'a pu s'empêcher de la publier en espérant recadrer certaines personnes omettant de porter un bon regard envers leur couple un peu usé par le temps et la routine de vie.


Si comme moi, vous pouvez dire que vous aimez toujours votre conjoint après 43 ans de mariage, alors vous savez que c'est le bien le plus précieux que vous ayez acquis au travers d'une vie.


Alors, prêt pour cette expérience si riche ?


Duc


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Je revenais à la maison, ma femme servait le souper. Je lui ai pris la main et lui ai dit : j’ai quelque chose à t’annoncer. Elle s’assis et mangea tranquillement sans dire un mot. Encore une fois je vis la peine dans ses yeux.


Soudainement je ne savais plus ouvrir la bouche. Mais je devais lui faire part de ce que je pensais. Je veux divorcer. J’ai soulevé le sujet calmement. Elle n’a pas semblé contrarié par mes paroles, elle m’a simplement demandé : <<pourquoi ?>>


J’ai fui sa question. Elle s’est alors fâchée. Elle lança les baguettes et cria vers moi, tu n’es pas un homme !


Ce soir-là nous ne nous sommes pas adressé la parole. Elle pleurait. Je savais qu’elle voulait savoir ce qui était advenu de notre mariage. Mais je ne pouvais lui donner une explication satisfaisante, elle avait perdu mon coeur pour Julie. Je ne l’aimais plus. J’avais seulement de la pitié pour elle.


Avec une énorme culpabilité, je lui fis part de mes arrangements pour le divorce, que je lui léguais la maison, l’auto et je mettais en jeu 30% de mon entreprise. Elle y jeta un coup d’oeil et le détruisit en morceaux.


Cette femme qui avait passé 10 ans de sa vie avec moi, était devenue une étrangère. J’étais désolé pour elle de ce temps gaspillé, de ressource et d’énergie, mais je ne pouvais reprendre ce que je venais de lui dire, car j’aimais beaucoup Julie.


Soudainement elle s’est mise à pleurer très fort devant moi, ce à quoi je m’attendais. Dans le fond, ses pleurs étaient pour moi une délivrance. Cette idée de divorce qui m’obsédait depuis plusieurs semaines, me semblait maintenant plus ferme et claire.


Le jour suivant, je suis revenu à la maison très tard, et l’ai trouvée assise à la table en train d’écrire. Je n’ai pas soupé et je suis directement allé me coucher et m’endormir aussitôt car j’étais fatigué de ma journée mouvementée avec Julie.


Lorsque je me suis réveillé, elle était toujours assise à la table à écrire. Je ne m’en suis pas occupé, je me suis retourné de côté et rendormi à nouveau.


Au matin elle me présenta ses conditions de divorce : elle ne voulait rien de moi, mais avait besoin d’un mois d’avis avant le divorce.


Sa requête était que, durant ce mois, nous devions tous deux se battre pour vivre une vie aussi normale que possible. Sa raison était simple : notre fils devait passer un examen à la fin de ce mois-là et ne voulait en aucun cas, le déranger avec un mariage brisé.


C’était parfait pour moi. Mais elle ajoutait autre chose, elle me demanda de lui rappeler comment je l’avais transportée dans notre chambre nuptiale le jour de notre mariage.


Sa deuxième requête était que durant ce mois, je devais la transporter de notre chambre au seuil de la porte tous les matins. Je croyais qu’elle devenait folle. Pour faire de ses derniers jours supportables, j’acceptais son étrange requête.


J’avisais Julie des étranges conditions de divorce. Elle s’est mise à rire et croyait elle aussi, que c’était absurde. Julie me dit avec mépris, que peu importe les ruses qu’elle prendrait, elle devait faire face au divorce.


Ma femme et moi n’avions plus aucun contact physique depuis que j’avais pris la décision de divorcer.


Alors quand j’ai dû la sortir de la chambre le premier jour, nous étions tous les deux maladroits. Notre fils applaudissait derrière nous, papa porte maman dans ses bras. Ces mots m’apportaient de la peine. De la chambre au salon, ensuite à la porte, j’ai marché environ 10 mètres avec elle dans mes bras.


Elle ferma les yeux et me demanda doucement de ne pas parler du divorce à notre fils. J’ai fait oui de la tête, j’ai ressenti un étrange sentiment plutôt bouleversant. Je l’ai déposée par terre à l’extérieur de la porte. Elle est partie attendre l’autobus pour le travail. J’ai conduit seul jusqu’au bureau.


Le deuxième jour, tous les deux agissions plus facilement. Elle s’appuya sur mon estomac. Je pouvais sentir la fragrance de sa chemise. Je réalisais que je n’avais pas regardé cette femme attentivement depuis un bon bout de temps. Je réalisais qu’elle n’était plus jeune. Il y avait des rides sur son visage, ses cheveux grisonnaient ! Notre mariage avait fait des ravages sur elle. Pour une minute je me suis demandé ce que je lui avais fait.


Le quatrième jour, j’ai ressenti un retour d’intimité. C’est cette femme qui m’avait donné 10 ans de sa vie.


Le cinquième et sixième jours, je réalisais que l’intimité ressentie grandissait à nouveau. Je n’ai pas parlé de ceci à Julie. Il était plus facile de la transporter au fur et à mesure que le mois avançait. Peut-être que ce travail chaque jour me rendait plus fort.


Un matin qu’elle tentait de choisir quoi porter, elle essaya quelques robes mais ne parvenait pas à trouver la convenable. Elle murmura que toutes ses robes étaient devenues trop grandes.

Soudainement je prenais conscience qu’elle avait maigri, et c’est la raison pour laquelle je pouvais la transporter plus facilement.


Ça me frappa… elle avait enterré tant de peine et d’amertume dans son coeur. Inconsciemment j’ai atteint et touché sa tête.


Notre fils est arrivé à ce moment et a dit : « papa il est temps de porter maman dehors ». Pour lui, voir son père transporter sa mère dehors était devenu une partie essentielle à sa vie. Ma femme fit un geste à notre fils de venir plus près et le serra très fort.


J’ai tourné la tête parce que j’avais peur en cette minute de changer d’idée. Je l’ai ensuite prise dans mes bras, marchant de la chambre au salon et dans l’entrée. Elle mit ses bras autour de mon cou tout doucement et naturellement. J’ai tenu son corps serré, c’était comme le jour de notre mariage. Mais sa maigreur me rendait triste.


Le dernier jour, lorsque je l’ai prise dans mes bras, je pouvais à peine bouger d’un pas. Notre fils était parti pour l’école.


Je la tenais fermement et lui dit: « je n’avais pas remarqué que notre vie avait manqué d’intimité ».


Je conduisis jusqu’au bureau… Rapidement je sautai hors du véhicule, sans barrer les portes. J’avais peur qu’un seul délai puisse me faire changer d’idée… Je montais les marches. Julie ouvrit la porte et je lui dis : « désolé Julie, je ne souhaite plus divorcer maintenant ».


Elle me regarda sidérée et me toucha le front. Fais-tu de la fièvre? Je retirai sa main de mon front. Désolé Julie, mais je ne divorce pas. Ma vie de mariage était probablement devenue ennuyeuse parce que, ni elle ni moi n’avions évalué les détails de nos vies, mais non parce que notre amour était mort. Maintenant je réalise que depuis le jour ou je l’ai transportée dans notre demeure le jour de notre mariage, c’est mon devoir de la soutenir jusqu’à ce que la mort nous sépare.


Julie semblait soudainement comprendre. Elle me gifla violemment et claqua la porte puis éclata en sanglots. Je redescendis l’escalier et je suis parti.


En route, j’arrêtai chez un fleuriste, j’ai commandé un bouquet de fleurs pour mon épouse. La vendeuse me demandait ce qu’elle devait écrire sur la carte. Je souris et écrivis « je te porterai dehors tous les matins jusqu’à ce que la mort nous sépare ».


Cet après-midi-là j’arrivais à la maison, fleurs à la main, sourire aux lèvres, je montais les marches à la course, pour retrouver ma femme seule dans notre lit. Morte.

Ma femme se battait contre un cancer depuis des mois, mais j’étais tellement préoccupé avec Julie que je ne m’en suis jamais aperçu.


Elle savait qu’elle allait mourir sou peu et elle voulait me préserver, peu importent les réactions négatives de notre fils, au cas où nous aurions divorcé. – Au moins, aux yeux de mon fils – je suis un mari aimant…


Les plus petits détails de votre vie sont ce qui compte vraiment dans une relation; ce n’est pas la maison, l’auto, la propriété, l’argent en banque. Ceci crée un environnement favorable pour la joie mais ne peut donner la joie à soi-même.


Source : Ayoye

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