Ukraine/Donbass : un radar et un sniper US oubliés dans Debaltsevo | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Ukraine/Donbass : un radar et un sniper US

oubliés dans Debaltsevo !

 

La situation s’est stabilisée le long de la ligne de contact. Sur l’ancienne poche de Debaltsevo, il ne reste que quelques mini réduits kiéviens qui seront éradiqués d’ici un ou deux jours tout au plus. Les forces de Nouvelle Russie ont mis en place des unités de sécurisation qui traquent d’éventuels éléments laissés sur zone par les forces de Kiev. On fait aussi l’inventaire de tous les beaux cadeaux de la Saint-Valentin abandonnés sur place par la glorieuse armée de Porochenko. Et parmi eux : un sniper et un radar de contre batterie US ! Pendant ce temps, en Nouvelle Russie, chacun cherche à améliorer le quotidien dans ce contexte de guerre en plein cœur de l’hiver. Un accord de livraison de gaz de la Russie aux républiques indépendantistes du Donbass semble avoir été acté. Et un nouveau convoi humanitaire russe est arrivé dans le Donbass.

 

La trêve, signée à Minsk, n’a jamais été appliquée, jusqu’à présent, par la partie ukrainienne. Comme si de rien n’était, les forces de Kiev continuent de pilonner l’aéroport de Donetsk, l’agglomération du même nom, Makeevka, Peski, Gorlovka à l’artillerie lourde, aux lance-roquettes multiples Grad, Uragan et aux mortiers lourds.


Les pertes des forces de Nouvelle Russie, lors de ces deux semaines d’affrontements sur l’ex saillant de Debaltsevo, peuvent être estimées à environ 500 tués et quelque 1.000 blessés. En outre les forces de la RPL et de la RPD ont perdu une vingtaine de blindés.


Cela est relativement peu par rapport aux pertes colossales des forces de Kiev (voir notre compte-rendu d’hier) en raison d’un emploi massif de l’artillerie de la part des FAN, en plus d’une augmentation de la qualité du renseignement opérationnel ces derniers temps (travail des DRG, emploi de mini drones, renseignement humain à l’intérieur de la poche…).

 

 

 

 

 

American Sniper !

 

 

 

 

 

La colère gronde au sein des forces ukrainiennes, notamment celles qui ont réussi à quitter la poche de Debaltsevo. À Artemovsk, des journalistes américains du New York Times en auraient croisé plus d’un qui se plaignent de l’incompétence de leur commandement et soulignent la situation désespérée dans laquelle ils se sont trouvés. Dans la ville, plusieurs groupes de militaires et de paramilitaires sortis du chaudron errent désormais en dehors de tout contrôle et d’encadrement, s’adonnant à des agressions de toutes sortes, des pillages, des beuveries, du brigandage.

 

Au niveau du secteur nord de l’ex saillant, la zone de Svetlodarsk – Luganskoe demeure un point de résistance important des forces de Kiev qui y ont massé des troupes mécanisées, mais aussi des batteries d’artillerie qui frappent encore de manière régulière la zone de Debaltsevo. Il s’agit d’unités qui avaient été retirées de la poche juste avant l’attaque générale des troupes républicaines. Il semble qu’il soit impossible pour les Ukrainiens, pour le moment, de réutiliser les maigres éléments qui se sont échappés du chaudron, en raison de leur état et d’un manque total de coordination. La plupart des unités les plus motivées politiquement, les paramilitaires essentiellement, ne sont plus opérationnelles. Ainsi, le 40e « bataillon Kryvbas », qui disposait d’un peu moins de 400 combattants répartis en trois compagnies, a eu 21 tués, 10 disparus et 97 de ses hommes sont en captivité (de source ukrainienne proche de l’unité). Quasiment tous ses blindés (il possédait quelques BRDM-2) sont détruits ou capturés et plus la moitié des rescapés du chaudron sont dans un état physique pitoyable, épuisés, souvent blessés.

 

 

 


 

Le butin, question équipements et armements lourds, semble colossal et peut être évalués à au moins 300 chars, blindés, engins divers, pièces d’artillerie de tous types et autres véhicules. Le détail ne peut être communiqué avec exactitude dans la mesure où l’inventaire n’est pas encore terminé et qu’une partie doit être remise en conditions de combat, revalorisée, réparée, alors qu’une autre servira de stocks de pièces de rechange. En tout état de cause, nous pouvons affirmer, sans risque d’être contredit sérieusement, que cet arsenal saisi sera bientôt en mesure d’équiper plusieurs brigades mécanisées.

 

 

 

 

 

Accalmie sur la partie sud de la ligne de front

 

En plus des frappes de l’artillerie lourde, le secteur de Donetsk et celui de Makeevka est en ébullition en raison de la présence avérée de groupes subversifs kiéviens qui opèrent sur les arrières des FAN. Plusieurs unités, en plus de la SOBR, sont à la recherche de ces petits commandos très mobiles.

 

Le dernier grand groupe tactique des forces armées de l’Ukraine est concentré désormais sur le secteur de Volnovakha qui contrôle la route N20 Donetsk – Mariupol.

 

La situation dans le sud de République populaire de Donetsk, y compris dans la zone de Mariupol, semble être redevenue relativement calme. Sur le front est de Mariupol, les éléments des FAN qui étaient allés aider à réduire la poche de Debaltsevo commencent à revenir à leurs positions antérieures. Ainsi, la ligne de front passant par Shirokino a été renforcée par les forces républicaines ces dernières 24 heures. En 2e échelon, les forces de Nouvelle Russie sur Novoazovsk ont déployé des moyens destinés à répondre à toute nouvelle éventuelle attaque de la part des forces de Kiev. On note la présence sur cette agglomération d’une vingtaine de blindés appuyés par une batterie d’automoteurs d’artillerie. Sur d’autres points de la zone de Novoazovsk, les FAN viennent d’ajouter une compagnie renforcée de 130 combattants sur BMP et BTR, 4 chars, 6 camions, appuyée par une batterie de 6 obusiers de 122 D-30 et une batterie de mortiers de 120 Sani.

 

En prévision d’échanges de prisonniers dans les jours à venir, les paramilitaires de la garde nationale organisent des rafles dans les villages du Donbass à proximité des premières lignes. Ainsi, à Myronivka, une trentaine d’hommes de tous âges ont été arrêtés sans autre forme de procès et emmenés vers une destination inconnue. Ils seront échangés contre des soldats et des paramilitaires ukrainiens, ce qui permettra à la junte de ne pas rendre de vrais prisonniers de guerre aux forces républicaines.

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 20 février 2015