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« L’impérialisme américain n’a qu’à aller se faire foutre »

« L’impérialisme américain n’a qu’à aller se faire foutre » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : © Alex Domanski Source : Reuters

 



« L’impérialisme américain n’a

qu’à aller se faire foutre »

 

Un homme politique allemand, Oskar Lafontaine a dénoncé les actions des États-Unis en Ukraine. Il a qualifié le secrétaire américain de la Défense Ashton Carter de « ministre militaire » sur sa page Facebook.

 

« Les États-Unis ont délibérément déstabilisé la situation en Ukraine, et l’Europe subit des pertes économiques et des pertes d’emploi », a écrit sur sa page Facebook l’homme politique de gauche et l’ancien président du SPD (Parti social-démocrate allemand) Oskar Lafontaine.

 

« Le ministre militaire américain appelle les Européens à s’opposer à « l’agression » russe. Mais les Européens ont toutes les raisons de s’opposer à l’agression américaine. Le grand maître de la diplomatie américaine George Kennan a qualifié l’élargissement de l’OTAN vers l’est de la plus grande faute de politique étrangère américaine depuis la guerre froide, parce que cela entraîne une nouvelle guerre froide.

 

La diplomate américaine Victoria Nuland a avoué que les États-Unis ont dépensé plus de cinq milliards d’euros pour déstabiliser la situation en Ukraine. Ils vont même plus loin et l’Europe en a payé le prix avec la baisse du commerce avec la Russie et les pertes d’emplois.

 

« L’Europe n’a qu’à aller se faire foutre », a dit la diplomate américaine Nuland. Nous avons besoin d’une politique étrangère européenne qui limite l’impérialisme belliciste américain ! L’impérialisme américain n’a qu’à aller se faire foutre ! », a posté Oskar Lafontaine.

 

C’est la réaction de l’ancien président du SPD aux appels du ministre de la Défense Ashton Carter de se réunir pour s’opposer à la Russie. L’homme politique allemand s’est rappelé l’enregistrement de l’entretien téléphonique scandaleux de la représentante officielle du Département d’État Victoria Nuland avec l’ambassadeur américain à Kiev diffusé sur YouTube. Dans sa conversation, elle avait directement offensé l’UE.

 

 

 

Par Mickaelnews360x.fr – le 24 juin 2015.

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Passé, présent, futur : l’irrésistible ascension de l’OTAN

Passé, présent, futur : l’irrésistible ascension de l’OTAN | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Passé, présent,

futur :

l’irrésistible

ascension de l’OTAN

 

«...Malheureusement, personne n’a vu, au fronton du temple de la société de consommation, le vers gravé par Dante a l’entrée de l’Enfer : Vous qui entrez ici perdez toute espérance... »

 

 

Devant les agressions révisionnistes répétées concernant les événements ayant précédé et suivi la Seconde Guerre mondiale, révisionnisme alimenté pour l’essentiel par la montée des tensions entre le Bloc occidental et la Russie, le Saker Francophone a décidé d’informer ses lecteurs le plus scrupuleusement possible au sujet de ces tentatives de falsification historique, menées par un groupe de pays en déclin dans la mouvance états-unienne.

 

Francis Fukuyama, philosophe, chercheur en sciences politiques américain, a écrit La Fin de l’Histoire et le dernier homme, livre dans lequel il défend l’idée que la progression de l’histoire humaine, envisagée comme un combat entre des idéologies, touche à sa fin avec le consensus sur la démocratie libérale qui tendrait à se former après la fin de la guerre froide (Wikipédia).

 

Donc l’histoire est finie, le passé est inutile. Ce rêve éveillé de la fin de l’Histoire, comme tous les rêves, n’a manifestement rien changé à la réalité du cauchemar.

 

Le monde est au moins aussi angoissant et incertain quant à son avenir qu’il le fut au IIIe siècle de l’empire romain, après Dioclétien, ou durant la guerre de Trente Ans au début du XVIIe siècle, deux épisodes qui sont la conséquence du chaos ayant suivi la perte de légitimité des puissances installées.

 

À l’énorme différence près, qu’à aucune de ces périodes, l’humanité en état de déréliction ne s’est vue opposer un brutal et définitif There Is No Alternative. Pas le choix !

 

Malheureusement, personne n’a vu au fronton du temple de la société de consommation le vers gravé par Dante a l’entrée de l’Enfer : Vous qui entrez ici perdez toute espérance.

 

Il n’était pas non plus en calicot sur le monastère de San Jeronimos à Lisbonne où fut signé le funeste traité de l’Union européenne.

 

 

Notre civilisation sans avenir ne doit pas avoir de passé

 

Partant de ce principe évident, tout est fait pour effacer de la mémoire le temps où les hommes avaient pu connaître autre chose que ce qu’ils vivent maintenant.

 

Exit l’enseignement de l’histoire à l’école, réduite à la portion congrue, où la chronologie n’a plus de sens, temps désormais immobile.

 

Exit les langues anciennes grecque et latine, rayonnement fossile qui témoigne d’une civilisation dans laquelle l’homme a pu être grand et pauvre. Et qui témoigne surtout d’une généalogie des mots dont la seule connaissance interdit la manipulation du sens qu’ils transmettent. L’étymologie [le discours sur le vrai] est une arme redoutable contre les charlatans du sens qui tourmentent les mots, pour les mettre à la solde de leurs sinistres appétits, avec l’aide de tous les clercs, chiens de garde stipendiés, et corrompus (précisément parce que clercs et stipendiés).

 

Il s’agit de faire croire et accepter que nous sommes condamnés à vivre dans un éternel présent [Reich de mille ans] avec des mots et des concepts caméléons dont nos maîtres modifieront le sens à volonté, caractéristique qui a toujours accompagné le fascisme.

 

 

L’histoire du passé proche doit être réécrite

 

Pour être plus récents, avec des témoins encore vivants, les événements de la Seconde Guerre mondiale sont plus difficiles à effacer. Alors il faut tout falsifier en sacrifiant la vérité au narratif des puissants du moment. Le Saker Francophone rafraîchit la mémoire.

 

Sur la genèse de la Seconde Guerre mondiale

 

— La Seconde Guerre mondiale organisée par les ploutocrates anglo-américains (I)

— La Seconde Guerre mondiale organisée par les ploutocrates anglo-américains (II)

 

Sur le rôle de la Russie pendant la Seconde Guerre mondiale

 

— Le rôle de l’URSS dans la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) [1/3]


— Le rôle de l’URSS dans la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) [2/3]

— Le rôle de l’URSS dans la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) [3/3]

 

Sur les manœuvres occidentales pour attaquer l’Armée Rouge, leur alliée, au printemps 1945, alors que Berlin n’était pas encore tombée

 

— 1945, les prémices de la Guerre Froide ? L’incident de Berne ou la fin de la coalition anti-Hitler


— Revanchisme et russophobie : les racines profondes et sombres de la guerre en Ukraine


— 1945 – Opération Unthinkable, naissance de la Guerre Froide

 

Sur les manœuvres de l’OTAN après 1945 pour forger une Europe vassale des États-Unis, protégée du socialisme et du communisme

 

 

 

 

Par le Saker Francophone – Le 1er juin 2015.

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Sakwa : la politique de l’UE en Ukraine est d’une grande stupidité

Sakwa : la politique de l’UE en Ukraine est d’une grande stupidité | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le professeur Richard Sakwa - fortruss.blogspot.fr

 

Sakwa : la politique de l’UE en Ukraine est d’une grande stupidité

 

Entretien avec Richard

Sakwa par le journal allemand Deutsche Wirtschafts  Nachrichten 

 

Le chercheur britannique et analyste politique de la Russie, Richard Sakwa, pense que la responsabilité de l’escalade en Ukraine revient à Washington et à Bruxelles. La guerre n’est pas dans l’intérêt de Poutine, c’est la dernière chose dont il a besoin. Sakwa appelle l’Occident à mettre la pression sur le régime de Kiev, car l’Ukraine, en tant qu’État fédéral, doit également tenir compte des intérêts du peuple de Donbass.


Dans le Guardian, Jonathan Steele, un ancien correspondant à Moscou, fait la critique d’un livre remarquable de Richard Sakwa, Frontline Ukraine, où il dénonce la vision biaisée de l’Occident sur le conflit, et analyse minutieusement les erreurs de l’UE et des États-Unis. Il critique le manque d’indépendance de la politique étrangère européenne ainsi que les accusations sans fondement portées contre le président russe Vladimir Poutine. Steele souligne que jamais, même aux périodes les plus sombres de la guerre froide, des politiciens soviétiques comme Brejnev ou Andropov n’ont été si ouvertement et si massivement insulté que Poutine dans le conflit actuel.

 



Deutsche Wirtschafts Nachrichten interviewe Richard Sakwa, qui détient une chaire d’Études russes et européennes à l’Université de Kent (Canterbury, Royaume-Uni). Il est membre du programme Russie et Eurasie de l’Institut royal des affaires internationales de Chatham House. Depuis septembre 2002, il est membre de l’Académie des sociétés savantes pour les sciences sociales. Dans son livre La crise de la démocratie russe, il critique le processus de transformation en Russie.

 

 

— Deutsche Wirtschafts Nachrichten (DWN) : dans votre livre sur l’Ukraine, vous avez utilisé l’Histoire pour clarifier le dilemme actuel : Les Russes, comme Gorbatchev l’a souvent dit, ont renoncé à leur empire sans guerre. Ils l’ont fait parce qu’ils pensaient que cela était une bonne chose pour les deux camps. Ils s’attendaient à un partenariat. Mais les Américains ont considéré la chute de l’Union soviétique comme la victoire de leur camp. Est-ce que c’est cela qui a déclenché une nouvelle guerre froide en Europe ?

 

 

Richard Sakwa (RS) : Exactement. Le point de départ a été la conférence de Malte en décembre 1989. C’est là, immédiatement après la chute du mur de Berlin, que l’ordre d’après-guerre a été institué. Le président américain George W. Bush a certainement compris que la puissance de l’Union soviétique déclinait, mais il n’a pas compris que Mikhail Gorbatchev avait prévu d’établir un nouveau genre de rapport politique, sans vainqueurs, sans perdants. Au contraire, les États-Unis ont vu cela comme la victoire de leur propre politique. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, nous comprenons la profondeur de la défaite stratégique. Le pire, c’est qu’il n’y avait aucun homme d’État européen à la conférence de Yalta, même pas Churchill, pour défendre les intérêts des Européens occidentaux. Donc le destin de cette partie du continent a été réglé sans notre participation.

 

 

— DWN : les manières divergentes d’interpréter l’Histoire peuvent-elles aussi conduire à une nouvelle guerre froide ?

 

 

RS : C’est déjà fait. Et je le dis depuis des années. En Europe, nous avons vécu pendant 25 ans au paradis des bienheureux sans régler aucune des questions fondamentales de sécurité. Aussi doit-on plutôt parler d’une période de paix froide. Maintenant, cet ordre s’est effondré, et nous sommes revenus à la guerre froide.

 

 

— DWN : L’OTAN semble déterminée à agir. L’existence de l’OTAN dans sa forme actuelle dans un monde modulaire est-elle une partie du problème ou une partie de la solution ?

 

 

RS : Nous aurions pu dissoudre l’OTAN après 1989, ou on aurait dû inclure la Russie dans une organisation remodelée. Au lieu de cela, nous avons choisi la pire option : une OTAN élargie, qui commence maintenant à encercler la Russie de tous côtés tout en l’excluant. Il ne faut pas être un génie stratégique pour comprendre que la Russie, une puissance nucléaire, s’y opposerait tôt ou tard.

 

 

— DWN : Vous affirmez que l’Europe n’a pas été capable, à cette époque historique, d’avoir une politique indépendante.

 

 

RS : L’UE n’a pas vraiment de talent stratégique, comme on le voit lorsqu’elle est à la manœuvre, comme en Ukraine où elle s’est comportée avec une grande stupidité entraînée par la Pologne et les États baltes. Je fais maintenant référence au nouveau Pacte Atlantique, qui lie étroitement l’OTAN, les États-Unis et l’UE. Cela ne signifie pas que des pays comme la France et l’Allemagne ne puissent pas individuellement prendre des initiatives indépendantes. Mais tout ce qu’ils font est étroitement lié au partenariat transatlantique. L’Allemagne sous Mme Merkel a perdu beaucoup de son indépendance globale antérieure. C’est le prix qui nous avons payé pour que les États-Unis nous aident à devenir le chef de file de la politique européenne et à influencer sa politique économique. Je crois que Federica Mogherini serait capable de tirer les leçons des erreurs passées de l’UE en matière de politique étrangère, si les atlantistes n’exerçaient pas sur elle une telle pression. Avec les résultats catastrophiques que nous voyons maintenant.

 

 

— DWN : Comment voyez-vous la position du président russe Vladimir Poutine ?

 

 

RS : La position de Poutine est connue, il a prévenu à la Conférence de Munich sur la sécurité de février 2007, que la Russie n’était pas satisfaite de la situation stratégique actuelle. Malheureusement, personne ne l’a écouté. Vous devez comprendre que tout dirigeant de la Russie agirait comme Poutine. Ce n’est pas vrai que Poutine vit dans un autre monde ; le problème, c’est que personne en Occident n’a pensé que Poutine agirait comme ça dans la situation actuelle.

 

 

— DWN : Poutine tire-t-il profit du conflit, utilise-t-il la situation pour désigner un ennemi extérieur à son peuple ?

 

 

RS : Non, je ne crois pas. Il n’a pas besoin de cette guerre. Il a tout fait pour l’éviter. La responsabilité en incombe à Washington et à Bruxelles. Poutine bénéficie d’un taux de popularité fantastique. Les Jeux olympiques de Sotchi ont été un grand succès. Ce qui se passe maintenant est la dernière chose dont il a besoin. Ce n’est pas un leader révisionniste, et donc la lecture occidentale de sa gestion est presque entièrement erronée.

 

 

— DWN : Comment expliquez-vous le fait que tout l’Occident partage la même vision bornée de toute l’affaire, à savoir que c’est une agression russe – en dépit du fait que, grâce à l’interception du coup de fil de la diplomate américaine Victoria « Merde à l’UE « Nuland, nous sachions pertinemment que Washington a été activement impliqué dans le renversement du régime de Yanoukovitch ?

 

 

RS : Je pense que la vision occidentale tout à fait simpliste de la question est l’aspect le plus troublant de toute cette crise. C’est effrayant de voir comment le public et les élites de l’Ouest ont accepté ces fausses allégations. C’est toujours facile de rendre la Russie responsable de tout. La Russie est loin d’être parfaite, mais elle n’est bien sûr pas la force du mal que l’Occident prétend qu’elle est. Pour moi, il est tout aussi choquant de voir avec quelle facilité le leadership économique occidental a adhéré à cette fausse lecture.

 

 

— DWN : Pouvez-vous nous dire quelle serait selon vous, la meilleure organisation gouvernementale pour les Ukrainiens ?

 

 

RS : La meilleure chose serait un État fédéral, au lieu d’un état central. C’est peu probable à court terme, mais, sur le long terme, c’est la seule façon pour l’Ukraine de s’en sortir. Le Donbass ne fera plus jamais partie d’une Ukraine nationaliste centralisée.

 

 

— DWN : l’Occident devrait-il examiner la question de « l’intégrité territoriale » des États existants, en tenant compte de l’existence de minorités ethniques dans la plupart d’entre eux ?

 

 

RS : C’est en effet ce qu’il devrait faire. Nous avons besoin d’une nouvelle grande conférence, comme Yalta ou Helsinki, pour traiter de tous ces thèmes. Ces problèmes sont de plus en plus urgents. Cela concerne également la Transnistrie et d’autres régions, même le Kosovo.

 

 

— DWN : Le Premier ministre ukrainien Arseni Yatseniouk a maintes fois dit que tous ceux qui veulent être russes, doivent aller en Russie. L’idée d’un « nettoyage ethnique » de l’Est de l’Ukraine se profile-t-elle derrière ces déclarations ?

 

 

RS : Yatseniouk est aujourd’hui l’homme le plus dangereux d’Europe. Je ne comprends pas pourquoi on traite ce nationaliste pur et dur avec autant de respect.

 

 

— DWN : Ce conflit est-il une guerre pour les ressources ? Les Américains veulent-ils mettre un pied dans la porte pour s’approprier les ressources énergétiques ?

 

 

RS : Cela fait certainement partie du problème. Cependant, je crois que les Américains se font des illusions : en gros, il se passe la même chose qu’en Libye, en Syrie ou en Irak. Un « régime de chaos » a apporté un nouveau style de realpolitik à l’Europe, et nous laissons faire. À quoi sert l’UE si elle ne peut même pas empêcher une guerre sur son propre continent ?

 

 

— DWN : Quel est votre point de vue sur la participation des responsables américains au régime ukrainien, la ministre des Finances Natalie Jaresko, par exemple ?

 

 

RS : C’est choquant. Une nation fière comme l’Ukraine n’a pas besoin de gens comme ça. Ça a été une décision purement démagogique de la part de Porochenko et Yatseniouk.

 

 

— DWN : Comment ce conflit va-t-il se terminer ?

 

 

RS : Nous marchons sur un fil entre la guerre pure et simple et une sorte de moratoire. La courageuse initiative Merkel-Hollande pour Minsk II pourrait stabiliser la situation. Mais nous devons comprendre que ce n’est que le début d’un éventuel processus de paix. Il faut faire pression sur le régime Kiev pour que le pays soit organisé de façon à permettre à la population du Donbass de revenir en Ukraine. Mais il est plus probable qu’il y aura nouvelle partition de l’Ukraine. Le gouvernement actuel à Kiev aggrave les problèmes au lieu de les résoudre.

 

 

 

Par Deutsche Wirtschafts Nachrichten  - traduit de l’allemand le 21 mars par Tom Winter et de l’anglais (fortruss.blogspot.fr) par Dominique Muselet - arretsurinfo.ch – le 22 mars 2015.

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Patrice Lumumba : 54 ans après ou la trahison du Congo «colonial»

Patrice Lumumba : 54 ans après ou la trahison du Congo «colonial» | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Patrice Lumumba : 54 ans après

ou la trahison du Congo « colonial »

 

Trahies en de nombreuses occasions, ses idées politiques lui ont coûté la vie, avec la bénédiction des puissances occidentales.

 

Janvier dernier a marqué les 54 ans de la mort de Patrice Lumumba, le premier de l’histoire de la République Démocratique du Congo à être élu Premier ministre par ses concitoyens. Son assassinat, perpétré grâce à la complicité des intérêts occidentaux, entre autres, a signé l’arrêt de mort du jeune pays indépendant au profit d’une dictature de fer pendant plus de trente ans.

 

Il avait été proclamé héros national en 1966 sur ordre de Mobutu Sese Seko, celui-là même qui le moment venu n’a pas hésité à le trahir. Patrice Émery Lumumba s’était acquis le respect de son peuple par sa lutte incessante contre le colonialisme, et par ses revendications pour la liberté, l’indépendance et l’égalité. D’abord comme journaliste critique de la situation au Congo, plus tard, comme activiste pour l’indépendance de son pays. L’engagement vis-à-vis de ces principes finit par porter ses fruits lorsque, de manière inattendue, la Belgique décida d’accorder l’indépendance à l’ancien Congo Belge (30 juin 1960).

 

Peu de temps après, le peuple congolais consacra la lutte de Lumumba en l’élisant Premier ministre lors des élections de cette même année. Cependant, après son accession au pouvoir, l’attendait une annus horribilis (« année horrible ») aux conséquences dramatiques. Par certains aspects, l’indépendance accordée par la Belgique se révéla être un cadeau empoisonné : en effet, les clauses pactées stipulaient que la République Démocratique du Congo assumerait la dette belge sur son territoire, de sorte que le nouvel État partait déjà avec un handicap : l’endettement. De la défection belge, et de son empressement à rapatrier ses effectifs des secteurs sanitaire, administratif et de l’enseignement (entre autres) sans se préoccuper de leur remplacement, découla le naufrage de l’économie congolaise.

 

En outre, la Belgique, bien qu’ayant abandonné le Congo à son destin, n’avait cependant pas hésité une seule seconde à soutenir les sécessionnistes du Katanga afin de garder la main mise sur les importantes ressources minérales de la région et de fait, réussirent à y déployer des troupes. Lumumba fit valoir devant l’ONU les droits de souveraineté et d’inviolabilité du territoire et exigea le retrait immédiat des troupes belges. Mais, tant l’ONU que les États-Unis tournèrent le dos au gouvernement congolais, de sorte que le Premier ministre, dans la logique bipolaire de la Guerre froide, n’eut d’autre solution que de se tourner vers l’URSS.

 

Cette attitude provoqua la montée au créneau des secteurs rebelles de l’intérieur, et l’effervescence des services secrets étasuniens, plus encore que des Belges, qui n’avaient aucun intérêt à ce que le cœur de l’Afrique devienne un chaudron marxiste menaçant de contaminer un continent entier. Bien que Patrice Lumumba n’ait jamais adhéré aux idéaux marxistes, et qu’il ait été un rouage essentiel dans le Mouvement des pays non alignés, il fut malgré tout obligé de prendre certaines décisions dans un contexte pour le moins hostile, où l’unique allié possible n’était autre que Moscou.

 

La liste de ses ennemis ne cessa de s’allonger. Un grand nombre de ses initiatives politiques n’eurent pas l’heur de plaire ni dans le pays ni à l’étranger et provoquèrent de multiples trahisons. La première intervint quelques mois après son arrivée au pouvoir, lorsque le Président Joseph Kasa-Vubu, s’appuyant sur une mesure légalement douteuse, révoque le Premier ministre et son gouvernement.

 

La seconde fut encore pire : après sa destitution, Lumumba est arrêté sur ordre de Joseph-Désiré Mobutu, sur la foi de renseignements des services secrets étasuniens et belges. Toutefois, et malgré l’évidente implication de la CIA étasunienne, le rôle joué par certains secteurs congolais est indéniable. Patrice Lumumba vivra ses derniers jours, séquestré quelque part dans la plaine katangaise, victime de tortures incessantes de ses ravisseurs congolais et européens. Différentes thèses ont été émises au sujet de son assassinat, mais une chose est certaine, le 17 janvier 1961, sur l’ordre d’agents européens, l’ex Premier Ministre fut exécuté, criblé de balles par des compatriotes congolais.

 

Finalement, en 1966, Patrice Émery Lumumba fut réhabilité et proclamé « héros national » par l’un de ceux qui l’avaient trahi. Ce qu’a voulu ignorer Mobutu Sese Seko, c’est le fait que les Congolais lui avaient déjà accordé cet honneur, de nombreuses années auparavant, en l’investissant Premier Ministre librement élu de la République Démocratique du Congo, en reconnaissance de sa lutte pour l’indépendance et la liberté du pays et de ses habitants.

 

 

 

Par Pablo Arconada pour Guinguinbali - traduit de l’espagnol pour El Correo par : Florence Olier-Robine - El Correo. Paris, 6 mars 2015.

 

 

Pour comprendre la vengeance occidentale contre « l’insolence » de Lubumba : « Lumumba, muerte de un profeta el día de la Independencia » Fr/En

 

Voir aussi ce film en intégralité « Lumumba » (HISTOIRE VRAIE)

 

 

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Pour la PAIX - Mobilisons-nous !

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Pour la PAIX - Mobilisons-nous !

 Par Pierre Laurent

 

« Aujourd’hui, l’affirmation de la paix est

le plus grand des combats »

 

Ces mots prononcés par Jean Jaurès en janvier 1914 résonnent en nous avec intensité. Ces mots résonnent en nous, parce que nous voici nous aussi à un moment d’une extrême gravité.

 

Comme vous, je suis inquiet et révolté. Inquiet de voir la violence, la guerre se développer et se répandre à travers le monde particulièrement dans les pays où les peuples vivent déjà dans la misère et l’humiliation ; et je suis révolté de voir les dirigeants des premières puissances mondiales, les mêmes qui nous parlent depuis 20 ans de « lutte contre le terrorisme », employer toujours les mêmes méthodes, à commencer par les interventions militaires, pour un résultat qui n’est pas seulement nul au regard de leurs propres objectifs mais qui empire toujours la situation.

 

Ces dirigeants qui s’entendent si bien pour régler l’ordre du monde à la place de tous, pour soutenir tous les dictateurs possibles de Saddam Hussein à Ben Ali, en passant par Bachar Al-Assad jusqu’à ce qu’ils ne leur servent plus, fondent les points de croissance de nos pays, non sur les salaires et le pouvoir d’achat de nos peuples ou la réindustrialisation, mais sur le commerce des armes et le contrôle des ressources pétrolières ou gazières, et des richesses naturelles de continents entiers comme c’est le cas en Afrique dont les pays, à cause de décennies d’ajustements structurels, n’ont même pas les moyens de traiter l’épidémie d’Ebola – et avec lesquels notre solidarité doit se manifester plus que jamais.

 

La guerre, toujours la guerre comme unique solution – pourtant, détruire ce qui est déjà détruit ne permet pas de construire quoi que ce soit.

 

Oui, le commerce des armes, c’est Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, qui s’en félicite le 9 septembre, avec un incroyable cynisme « Ne boudons pas notre plaisir : les résultats de 2013 sont en forte hausse, et ce en dépit d’une très rude concurrence internationale, et la tendance au recul des dépenses militaires des États occidentaux, qui orientent à la baisse le marché de l’exportation de Défense. La France grâce à notre mobilisation collective a obtenu des résultats meilleurs encore qu’en 2012. En un an, les exportations d’armement ont réalisé un bond de près de 43 %, avec un total de 6,87 milliards d’euros de prises de commandes en 2013. Ces résultats, qui sont exceptionnels au regard de ces dernières années, mais surtout prometteurs, permettent à la France de figurer parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de matériels de défense, aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie et d’Israël. »

 

« Sans les exportations d’armement, précise-t-il, le déficit commercial de la France, sur la période 2008-2013, aurait été de 5 à 8 points plus élevé chaque année. » Et peu importe que ce commerce alimente les répressions, les crimes de guerre, les trafics d’armes, les guerres privées ou le mercenariat que notre gouvernement prétend combattre avec sa politique étrangère et de défense.

 

Car ces ventes d’armes si profitables financièrement en 2013, où et à qui ont-elles servi ? Quelle menace terroriste ont-elles endigué ? Certaines vendues à la Turquie d’Erdogan ont servi à réprimer les manifestants de la place Taksim faisant 6 morts et plus de 4 000 blessés. D’autres sont allés en Tunisie sous le gouvernement d’Ennahda. D’autres encore en Israël pour, à lui seul, un total de plus de 35 millions d’euros… ont sans nul doute servi lors des bombardements et l’offensive terrestre israélienne qui a fait plus de 2 000 morts palestiniens et plus de 12 000 blessés l’été dernier.

 

Non, pour ce gouvernement, les ventes d’armement participent à regonfler la balance du commerce extérieur, alors « continuons… » Et, on nous dit aussi : « Pour contenir la menace terroriste qui se répand, nous devons intervenir militairement ».

 

Mais d’où sortent ces forces obscures comme l’État islamique qui décime un peuple entier ? Elles ne sortent pas de nulle part. N’ont-ils rien retenu, nos dirigeants, des interventions en Afghanistan, en Irak, en Libye ? Lequel d’entre eux aura l’honnêteté d’avouer qu’elles ont été des désastres enfonçant les peuples dans l’humiliation et la misère ?

 

Lequel d’entre eux cessera cette hypocrisie de salon et reconnaîtra qu’ils ont joué délibérément avec le feu en en faisant des alliés de circonstances, en laissant des puissances régionales leur fournir des armes et des hommes, en contribuant à faire tomber en déliquescence des États entiers comme en Irak, en Libye ou au Mali, en attisant le confessionnalisme et le communautarisme, en laissant la misère et l’humiliation grandir.

 

Et maintenant que suggèrent-ils ces stratèges émérites ? De recommencer !


Oui, le monde est dangereux, car il est profondément inégalitaire, et que les fanatiques se nourrissent d’abord de cela : de la misère, de l’injustice, des inégalités et de leur cortège d’humiliations. Ils profitent du vide laissé par des États défaillants, corrompus, et des blessures de sociétés fragmentées et divisées par les haines religieuses ou raciales.

 

Ceux qui au lendemain des attentats du 11-septembre ont parlé d’un soi-disant « choc des civilisations » ont en fait tout mis en œuvre pour le créer. Se dire « occidental » aujourd’hui pour un pays comme la France ce n’est pas seulement se penser et se vouloir supérieur, ce qui est déjà grave, mais c’est avoir plusieurs siècles de retard, c’est rester englué dans l’esprit colonial. La France, ce n’est pas ça. C’est celle de l’internationalisme, des libertés, des droits, de l’égalité et de la fraternité entre tous les peuples du monde.

 

Ma conviction, et celle de millions de femmes et d’hommes de progrès et de démocrates en France, en Europe et dans le monde, est que nous devons mettre une ardeur inégalée à unir nos forces et nos voix pour enrayer cette folle mécanique.

 

Le capitalisme mondial et financiarisé, et sa crise historique, profonde, inédite entraînent les peuples du monde vers de plus grandes souffrances – et ceux qui veulent instaurer des régimes théocratiques dignes du Moyen-Age ne cherchent rien d’autre qu’à entraîner les peuples et le monde en arrière : dans ces pays, il y a des forces progressistes et démocratiques qui résistent et qui ont besoin de notre solidarité.

 

Si les États-Unis demeurent la première puissance mondiale, s’ils imposent à tous leur diktat dans la marche du monde et sur la logique qui prévaut aux relations internationales, avec la complicité de dirigeants qui comme en France démissionnent de l’indépendance et de la souveraineté de nos nations, les États-Unis sont en réalité désormais incapables de maîtriser le cours des événements. Ils sont dépassés par les monstres qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer pour diviser et affaiblir des sociétés entières.

 

Ce monde est dangereux parce qu’il n’est pas démocratique, parce que les relations internationales ne se déroulent pas sur un pied d’égalité : il y a les puissants en perte de vitesse, peu nombreux (le club du g7 ou la bande du g20), et le reste du monde, la majorité, qui devrait accepter cette hiérarchie.

 

La Guerre froide terminée, l’OTAN ne devrait même plus exister. Cette organisation politique et militaire est un anachronisme qui n’a aucune légitimité au regard des conventions et du droit international, et de la Charte des Nations unies et qui, comme on le voit, dans la crise ukrainienne attise le feu.

 

Non vraiment, il n’y a aucun espoir du côté de l’OTAN dont tous les membres sont réduits à des vassaux des États-Unis. La France n’a rien à faire, n’a rien à gagner dans cette alliance qui la prive de son indépendance politique et diplomatique, et qui l’entraîne sur tous les sentiers de la guerre.

 

À chaque fois, la réponse est militaire, strictement militaire, alors qu’à chaque fois, ces situations de violence et de destruction se sont installées en plusieurs années et qu’il était possible de faire d’autres choix, d’autres politiques fondées sur le développement, la coopération et la solidarité avec pour objectif l’éradication de la pauvreté, et la sécurité dans tous les domaines : santé, éducation, habitat, emploi et la lutte contre les trafics…

 

Oui « l’affirmation de la paix » est aujourd’hui « le plus grand des combats », car tout est fait pour empêcher les peuples de l’espérer et de la construire. Tout au contraire est facteur de division. On nous dit qu’un « monde sans leader » ne peut pas fonctionner et qu’à tout prendre, il faut accepter qu’il y ait un chef, que ce soit les États-Unis et leurs alliés dans l’OTAN.

 

Il ne faut pas nous laisser impressionner : un monde sans chef ne veut pas dire un monde sans loi ni droit. Ce dont nos peuples ont besoin c’est d’égalité et d’égalité devant le droit international comme d’égalité dans le droit au développement, de partage des ressources et des richesses, de démocratie.

 

 

 

Par Pierre Laurent - partage-le.com – le 21 janvier 2015

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Les États-Unis en plein délire

Les États-Unis en plein délire | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Dessin : bakchich.info

 

 

Les États-Unis en plein délire

Par Paul Craig Roberts (*)

 

Robert Parry est un de mes éditorialistes préférés. Il est crédible et honnête, il possède un grand sens de la justice et il a du punch. Il fut, tout comme moi, un journaliste mainstream, mais nous étions trop intègres pour eux. Ils nous ont foutus à la porte.

 

Je ne peux pas dire que Parry ait toujours été un de mes journalistes préférés. Durant les années 1980, il s’est beaucoup occupé de Reagan. De par mon expérience au sein des conseils d’administration, j’ai appris que les PDG savent à peine ce qui se passe dans leur entreprise. Il y a trop de gens et trop de programmes représentant trop d’agendas. Pour des présidents de pays aussi grands que les États-Unis, il se passe bien plus de choses que ce qu’un président a le temps d’apprendre, même s’il pouvait avoir les bonnes informations.

 

À mon époque, le Secrétaire Assistant et le chef du personnel étaient les gens les plus importants parce qu’ils contrôlaient le flux d’information. Les présidents doivent se focaliser sur la quête de fonds pour assurer leur réélection et pour leurs soirées. Ils consacrent plus de temps et d’énergie en formalités, en rencontres avec des dignitaires et en événements médiatiques. Au mieux, un président ne peut prendre le contrôle que de deux ou trois sujets. Si une clique organisée comme celle des néoconservateurs arrive à obtenir des postes d’autorité variés, ils peuvent en fait créer la réalité et retirer le gouvernement des mains du président.

 

Comme je l’ai rapporté à plusieurs reprises, mon expérience avec Reagan m’a laissé avec la conclusion qu’il s’intéressait seulement à deux sujets. Il voulait arrêter la stagflation et il avait besoin des économistes de l’offre qui avaient la solution, et il voulait mettre fin à la guerre froide, non la gagner.

 

Ces deux objectifs l’ont mis en désaccord avec deux des groupes d’intérêts privés les plus puissants aux États-Unis : Wall Street et le complexe militaro-sécuritaire.

 

Wall Street s’opposait en grande partie au programme économique de Reagan. Il s’y opposait parce qu’il le comprenait comme une pompe d’amorçage de déficits qui ferait exploser un taux d’inflation déjà élevé, ce qui conduirait les prix des obligations et des titres vers le bas.

 

La CIA et les militaires s’opposaient à ce que l’on mette fin à la guerre froide à cause de l’impact évident que cela aurait eu sur leur puissance et leur budget.

 

Les journalistes de gauche n’ont jamais saisi cela, ni d’ailleurs les journalistes de droite.

 

La gauche ne pouvait pas suivre la rhétorique de Reagan. Pour elle, Reagan, c’était la théorie du trickle-down [arrosez les riches et l’argent ruissellera vers la base, NdT], l’affaire Iran/Contra et les contrôleurs aériens licenciés.

La droite aimait la rhétorique de Reagan et l’accusait de ne pas la mettre en pratique.

 

Pour la gauche, les années Reagan furent une époque traumatisante. Robert Parry ne s’en est jamais remis. Il peut difficilement écrire une colonne sur les événements actuels, qui en comparaison sont abominables, sans y mettre Reagan. Parry ne le réalise pas, mais si tout était de la faute de Reagan, il n’y a pas besoin de considérer Clinton, Bush 1 et 2 et Obama comme responsables.

 

En finissant d’écrire ces lignes, j’anticipe déjà les dénonciations qui me viseront pour m’accuser d’essayer à nouveau de réhabiliter Ronald Ray-gun. Reagan n’a pas besoin d’être réhabilité. Cet éditorial n’est pas au sujet de Reagan et il n’est pas non plus une critique de Parry. Il s’agit d’une louange pour un article de Parry : Group-thinking’ the World into a New War. [Pensée unique, le monde entre dans une nouvelle guerre]. Lisez-le (en anglais).

 

Depuis Milosevic (et même avant), le schéma a toujours été de diaboliser un chef d’État et d’amener les États-Unis à entrer en guerre pour se débarrasser de lui. Ainsi, on arrive à ses objectifs sous couvert de la nécessité de renverser un dirigeant mauvais ou dangereux.

 

Parry décrit cela très bien. La pensée de groupe [pensée unique, NdT] joue un rôle important pour empêcher toute dissension, jeter la suspicion et le discrédit sur ceux qui cherchent à dédiaboliser la personne visée ou à examiner quels sont réellement les objectifs recherchés.

 

C’est maintenant au tour du Président Vladimir Poutine d’être diabolisé. Parry, moi-même et Stephen F. Cohen, l’expert russe le plus fiable, nous considérons que Poutine n’est pas Saddam Hussein et que la Russie n’est pas l’Irak, la Libye, la Syrie, la Serbie ou l’Iran. Fomenter un conflit avec la Russie qui pourrait conduire à une guerre est plus qu’irresponsable. Pourtant, comme l’écrit Parry, « depuis le début de la crise ukrainienne à l’automne 2013, le New York Times, le Washington Post et virtuellement tous les médias de masse étasuniens se sont comportés avec aussi peu d’honnêteté que durant leur course à la guerre en Irak. »

 

Lorsque le professeur Cohen faisait remarquer, avec justesse, que les mensonges au sujet de la Russie, de l’Ukraine et de Poutine étaient énormes, les propagandistes ont dû se débarrasser de l’homme avec les faits. Le New Republic [magazine libéral américain, NdT], un passe-temps pour demeurés au faible QI, a dit du meilleur expert états-unien sur la Russie [Cohen] qu’il était « le lèche-botte états-unien de Poutine ».

 

Selon ce que rapporte Parry, il apparaît que la pensée unique s’est répandue, depuis les médias et la communauté de la politique étrangère, au cœur des associations de recherches eurasiennes, est-européennes et slaves. La pensée unique a décidé que la carrière universitaire nécessitait l’adhésion à la ligne de propagande du gouvernement, ce qui signifie la ligne néoconservatrice.

 

Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs occasions, les faits ne jouent plus aucun rôle dans la vie politique états-unienne. L’analyse basée sur des faits disparaît aussi de la vie académique et ne joue plus aucun rôle dans les rapports économiques officiels. On a créé une matrix, une réalité artificielle, qui canalise les énergies et les ressources du pays vers un but secret qui sert les intérêts des groupes privés dirigeants et l’idéologie néoconservatrice qui les accompagne.

 

Le gouvernement et le peuple états-uniens ne peuvent pas affronter la réalité parce qu’ils ne savent plus ce qu’est la réalité.

 

Dans le monde d’illusion du narratif états-unien, les flagorneurs des néoconservateurs comme l’éditorialiste Thomas Friedman, donnent le ton de la pensée unique, alors que des experts fiables comme Stephen Cohen sont réduits au silence.

 

Effectivement, les États-Unis sont à la fois sourds et aveugles. Le pays vit dans un conte de fées, il va donc se détruire lui-même en engloutissant le monde avec lui.

 

 

Par Paul Craig Roberts (*) – Traduit par Lionel, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone — Source Paul Craig Roberts – le 31 janvier 2015

 

(*) Dr Paul Craig Roberts a été assistant au Secrétariat du Trésor des États-Unis, chargé de la politique économique sous le gouvernement de Ronald Reagan ; et éditeur associé du Wall Street Journal. Il a été journaliste pour Business Week, Scripps Howard News Service, et Creators Syndicate. Il a enseigné dans de nombreuses universités. Ses articles sur Internet sont largement suivis et reçoivent un accueil mondial. Ses derniers livres sont : The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West and How America Was Lost.

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La « politique-Système » des USA en Ukraine mise à nu

La « politique-Système » des USA en Ukraine mise à nu | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source de la carte : mondialisation.ca

 

La « politique-Système » des USA en Ukraine mise à nu

 

Le 22 décembre 2014, nous présentions des extraits d’une interview de George Friedman, de Stratfor, au quotidien russe Kommersant. Nous observions aussitôt, en fonction des extraits qui étaient présentés (l’interview initiale est en russe) qu’il s’agissait d’un événement sensationnel, puisqu’on pouvait interpréter l’intervention de Friedman quasiment comme la première reconnaissance quasi officielle de l’action offensive et subversive des USA en Ukraine, contre toute la narrative du bloc BAO (NDLGazette : bloc BAO = bloc américaniste-occidentaliste) à cet égard.

 

Depuis, les paroles de Friedman sont devenues une référence quasi obligée de ceux qui veulent montrer la vérité de la situation en Ukraine à la lumière des responsabilités originelles, et principalement l’action putschiste des USA en février 2014.

Nous commentions les extraits des déclarations de Friedman dont nous disposions de cette façon  :

 

«[...L] a déclaration de Friedman est importante, parce que Friedman, vu sa position, vu le statut quasi-officiel de Stratfor comme société agissant pour la communauté de sécurité nationale aux USA, s’exprime avec autant de crédit de communication qu’un « officiel » de l’administration (disons qu’on pourrait le désigner comme un « officiel » — officieux). Dans ce cas, il s’agit bien à notre connaissance d’une véritable première dans le champ de la communication, pour le domaine de la manigance politique du moment ; c’est la première fois qu’un « officiel » de Washington décrit sans ambiguïté, et même avec un brin de provocation, le changement de gouvernement à Kiev comme un « coup », et ce « coup » comme une intrigue totalement machinée par Washington...»

 

Russia Insider a eu l’excellente idée de reprendre l’entièreté de l’interview de Friedman à Kommersant et de le traduire en anglais. (Voir RI, le 20 janvier 2015, traduction en anglais de Paul R. Grenier, de US-Russia.org.) Nous-mêmes avons décidé de traduire cette version anglaise en français, car elle nous a paru particulièrement importante :

 

1) d’abord par les vérités indubitables qu’elle établit sur les responsabilités fondamentales de la crise ukrainienne ; ensuite,

 

 2) parce qu’elle développe une conception géostratégique qui est celle de l’establishment US, et du Système lui-même à la lumière de l’« idéal de puissance », avec son impeccable logique interne, mais aussi et surtout avec ses distorsions fondamentales de conception et de vision du monde (y compris celle qui est attribuée à la Russie).

 

Tout cela explique la marche des événements vers l’inéluctabilité d’une crise majeure, sinon finale, dont la responsabilité sera tout entière celle des USA, c’est-à-dire celle du Système. Pas de surprise, certes, mais il est bon d’en avoir la documentation quasi officielle et abondante.

 

Voici pour l’instant la traduction de la première partie de l’interview, décrivant la logique stratégique (et historique) des USA menant à leur action en Ukraine, et l’action US en Ukraine qui porte l’entièreté de la responsabilité de l’évolution de la crise ukrainienne (qui avait déjà commencé dès novembre 2013) dans sa phase catastrophique commencée en février 2014. (On notera que, dans cette interview, Friedman affirme non seulement que le putsch de février 2014 fut complètement monté par les USA, mais il détaille la pénétration subversive en Ukraine dans ce but, depuis plusieurs années, par divers moyens de financement d’influence présentés comme tels. Friedman ne dissimule pas non plus d’autres réalités historiques qui n’ont pas leur place dans la narrative officielle-BAO : 

la reconnaissance que l’URSS fut la véritable puissance victorieuse de l’Allemagne nazie ; le cas de la Yougoslavie et du Kosovo comme premier redécoupage des frontières dans l’Europe de l’après-Guerre froide, ce qui réduit à néant la principale accusation faite contre le rattachement de la Crimée à la Russie d’être justement le premier cas d’un tel acte dénoncé comme absolument illégal et déstabilisateur.)



***

 

Kommersant : « Dans vos analyses, vous vous référez à la fragmentation de l’Europe. Comment se manifeste cette fragmentation ? »

 

George Friedman : « Durant la Guerre froide, les frontières en Europe ont été préservées. Il était entendu que, si l’on changeait quelque chose, une déstabilisation s’ensuivait. Une fois la Guerre froide terminée, le bouleversement des frontières a commencé avec la Yougoslavie. Ensuite, il y a eu les changements de facto dans les frontières des pays du Caucase. Très récemment, 45 % des Écossais ont voté pour l’indépendance. Les Catalans veulent aussi leur indépendance. »

 

Dans le contexte de ce mouvement de fond, je ne pense pas que la situation ukrainienne (où une partie du pays est attirée par un rapprochement avec l’UE tandis que l’autre veut être proche de la Russie) est unique. La situation ukrainienne prend parfaitement sa place dans les tendances centrifuges que nous avons observées en Europe depuis un certain temps. Bien entendu et jusqu’à récemment, personne ne pensait à la question des rapports entre l’Angleterre et l’Écosse, qui semblait être réglée depuis 300 ans, et qui est réapparue de façon si soudaine et urgente. En d’autres mots, la crise ukrainienne, si elle est connectée avec la situation russe, est aussi une partie d’un processus qui marque la crise européenne elle-même. »

 

Kommersant : « Les politiciens européens disent que ce qui a causé la déstabilisation de l’Europe c’est l’action de la Russie en Ukraine. »

 

George Friedman : « Les Européens sont très fiers de ce qu’ils nomment leur « exceptionnalité ». Cela implique qu’ils se sont débarrassés de toute menace de guerre interne, depuis au moins un demi-siècle, et qu’ils ont vécu dans un monde de stabilité et de prospérité. Mais jusqu’aux années 1990, l’Europe a vécu, en fait, sous l’occupation conjointe des USA et de l’URSS. Et puis, il y a eu la Yougoslavie, et puis le Caucase. Le continent européen n’a jamais été complètement pacifié. »

 

Kommersant : « Mais les officiels US, aussi bien que les directions des États membres de l’UE, ont justifié leur politique très dure contre la Russie par le fait que, avec l’annexion de la Crimée, la Russie a « redessiné des frontières par la force » depuis la Seconde Guerre mondiale. »

 

George Friedman : « Les Américains savent que c’est un non-sens. Le premier exemple de changement des frontières par la force a été la Yougoslavie. Et le Kosovo fut seulement l’achèvement du processus. Et les USA sont directement impliqués dans ce processus. »

 

Kommersant : « Quel est le but de la politique US pour ce qui concerne l’Ukraine ? »

 

George Friedman : « Durant les cent dernières années, les Américains ont poursuivi avec constance une politique étrangère très consistante : empêcher quelque nation que ce soit de constituer une trop grande puissance en Europe. D’abord, les USA ont cherché à empêcher l’Allemagne de dominer l’Europe, ensuite ils ont cherché à limiter l’influence de l’URSS.

 

« L’essence de cette politique est ceci : maintenir aussi longtemps que possible un certain rapport de forces en Europe [qui les avantage], en aidant les partis les plus faibles, et lorsque le rapport de forces existant était [ou est] sur le point d’être modifiée, – en intervenant au dernier moment. Ce fut le cas durant la Première Guerre mondiale, lorsque les USA intervinrent seulement après l’abdication du tsar Nicolas II en 1917 pour éviter que l’Allemagne s’affirmât d’une façon prééminente. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les USA ouvrirent un second front très tardivement (en juin 1944), après qu’il fût devenu évident que les Russes allaient l’emporter sur les Allemands.

 

» Par-dessus tout, l’alliance potentiellement la plus dangereuse, selon le point de vue des USA, a toujours été une alliance entre la Russie et l’Allemagne. Cela serait une alliance entre la technologie et le capital allemands avec les ressources naturelles et humaines de la Russie. »

 

Kommersant : « Aujourd’hui, que croyez-vous que les USA tentent de contenir ? »

 

George Friedman : « Aujourd’hui, les USA cherchent à bloquer l’émergence d’un ensemble d’hégémonies régionales potentielles : la Serbie, l’Iran, l’Irak. En même temps, les USA utilisent des attaques de diversion. Par exemple, dans une bataille, quand l’ennemi est sur le point de parvenir à une victoire, vous le frappez de façon à déstabiliser son avantage. Les USA ne cherchent pas à « vaincre » la Serbie, l’Iran ou l’Irak, mais ils cherchent à créer le chaos dans ces zones pour empêcher ces pays de devenir trop forts. »

 

Kommersant : « Et pour ce qui est de la Russie, quelle tactique utilisent-ils ? »

 

George Friedman : « La fragmentation de l’Europe est accompagnée par l’affaiblissement de l’OTAN. Les pays européens n’ont pratiquement par de réelles armées qui leur sont propres. Dans l’alliance, seuls les USA sont puissants en termes militaires. Dans le cadre de l’affaiblissement de l’Europe, la puissance relative de la Russie a considérablement grandi.»


L’impératif stratégique de la Russie est d’établir une zone de sécurité la plus profonde possible sur ses frontières occidentales. Par conséquent, la Russie a toujours été particulièrement sensible à ses relations avec la Biélorussie, l’Ukraine, les pays baltes et les autres pays d’Europe de l’Est. Ils sont d’une très grande importance pour la sécurité nationale de la Russie.»


Au début de cette année [2014], il existait en Ukraine un gouvernement assez prorusse, mais très faible. Cette situation convenait parfaitement à la Russie : après tout, la Russie ne voulait pas contrôler complètement l’Ukraine ni l’occuper ; il était suffisant pour elle que l’Ukraine ne rejoignît ni l’OTAN ni l’UE. Les autorités russes ne peuvent tolérer une situation où des forces militaires occidentales seraient stationnées à une centaine de kilomètres de Koursk ou de Voronezh. »

 

Les USA, pour leur part, étaient intéressés par la formation d’un gouvernement pro-occidental en Ukraine. Ils voyaient que la puissance russe augmentait et ils cherchaient à empêcher la Russie de consolider cette position dans l’espace postsoviétique. Le succès des forces pro-occidentales en Ukraine devait permettre de contenir la Russie. »

 

La Russie définit l’événement qui a eu lieu au début de cette année [en février 2014] comme un coup d’État organisé par les USA. Et en vérité, ce fut le coup [d’État] le plus flagrant dans l’histoire. »

 

Kommersant : « Vous parlez bien de la liquidation de l’accord du 21 février [2014], c’est-à-dire du processus Maidan ?

 

George Friedman : « Tout le processus. Après tout, les USA ont soutenu ouvertement les groupes des droits de l’homme en Ukraine, y compris par des soutiens financiers. Pendant ce temps, les services de renseignement russes rataient complètement l’identification de cette tendance et sa signification. Ils n’ont pas compris ce qui était en train de se passer, et quand ils ont enfin réalisé ils se trouvèrent incapables de stabiliser la situation, et ils firent une mauvaise évaluation de l’état d’esprit dans l’Est de l’Ukraine. »

 

Kommersant : « En d’autres mots, la crise ukrainienne est le résultat de la confrontation entre la Russie et les USA ? »

 

George Friedman : « Vous avez là deux puissances : l’une veut une Ukraine neutre, l’autre une Ukraine qui forme un élément d’une ligne de restriction de l’expansion russe. On ne peut dire que l’une des deux parties se trompe : tous les deux agissent selon leurs intérêts nationaux. Il y a juste le fait que leurs intérêts nationaux sont antagonistes.

 

» Pour les Américains, comme je l’ai dit, il est important d’empêcher l’émergence d’une hégémonie en Europe. Récemment, les USA ont commencé à s’inquiéter des intentions et du potentiel de la Russie. La Russie est en train d’évoluer de la position défensive qu’elle avait depuis 1992 vers une restauration de son influence. Il s’agit d’une divergence des intérêts nationaux de deux grandes puissances »

 

Comme commentaire général de ce passage, on relèvera déjà la distorsion dont nous parlons plus haut, qui est un passage systématique d’une interprétation honnête des intentions russes, d’abord présentées comme naturelles et non agressives, ensuite interprétées comme un processus d’expansion (in fine apprécié comme dangereux pour le bloc BAO) sans aucune raison factuelle valable. D’abord, Friedman explique la position russe vis-à-vis de l’Ukraine comme une nécessité normale de type défensif : « L’impératif stratégique de la Russie est d’établir une zone de sécurité la plus profonde possible sur ses frontières occidentales... [...] Au début de cette année [2014], il existait en Ukraine un gouvernement assez prorusse, mais très faible. Cette situation convenait parfaitement à la Russie : après tout, la Russie ne voulait pas contrôler complètement l’Ukraine ni l’occuper ; il était suffisant pour elle que l’Ukraine ne rejoignît ni l’OTAN ni l’UE. Les autorités russes ne peuvent tolérer une situation où des forces militaires occidentales seraient stationnées à une centaine de kilomètres de Koursk ou de Voronezh. »

 

... Puis Friedman, sur la fin de cet extrait de son interview, passe brusquement au jugement que ce comportement russe qui est de rechercher à établir cette « zone de sécurité » (ou « zone tampon », si l’on veut) est en réalité un mouvement expansionniste ; il effectue ce tour de passe-passe encore plus sémantique qu’intellectuel sans s’en expliquer d’une façon objective, sinon en arguant de l’analyse de la situation par les USA, – mais sans doute est-là, pour une psychologie américaniste, la vérité objective par définition... « Pour les Américains, comme je l’ai dit, il est important d’empêcher l’émergence d’une hégémonie en Europe. Récemment, les USA ont commencé à s’inquiéter des intentions et du potentiel de la Russie. La Russie est en train d’évoluer de la position défensive qu’elle avait depuis 1992 vers une restauration de son influence. Il s’agit d’une divergence des intérêts nationaux de deux grandes puissances » (ainsi les Russes qui veulent une Ukraine neutre, qui ne veulent pas occuper l’Ukraine, qui ne voient même pas venir le putsch US, tout d’un coup deviennent expansionnistes dans l’analyse de Friedman.)

 

On voit comment Friedman passe d’une analyse qui prend en compte ce qui est la réelle préoccupation des Russes (assurer leur sécurité sur leurs frontières) à une conception offensive (la recherche de l’hégémonie) qui est en réalité une projection sur la politique russe de la conception et de la psychologie de l’américanisme qu’il prend beaucoup de temps, au début de l’interview, à détailler comme une politique interventionniste, déstabilisatrice, offensive, etc., – sous le prétexte d’empêcher une hégémonie en Europe. (Il y a beaucoup, beaucoup à dire sur l’interprétation que Friedman fait du comportement US durant les deux Guerres mondiales, comme venu d’un plan mûrement réfléchi et d’une politique rationnellement mise n œuvre.)

 

Friedman, tout en reconnaissant les spécificités de la conception russe de la sécurité nationale, est incapable de développer ce constat en admettant que les buts de la Russie sont d’assurer un équilibre en Europe prenant en compte leur sécurité nationale ; au contraire, il le transforme en projetant l’état d’esprit et la psychologie US, toute entière dominée par la politique-Système et inspirée par l’« idéal de puissance », qui est la recherche finale de l’hégémonie comme seule possibilité d’évolution de la politique et des relations internationales.

 

Ce dernier jugement est faux, basé sur une psychologie marquée par un hybris quasi pathologique. Il est démenti par l’Histoire qui montre plus d’une occurrence où une/des puissance(s) cherchèrent des conditions d’équilibre à partir de leurs propres puissances très affirmées, plutôt qu’une hégémonie déstructurante et dissolvante que certaines de ces puissances pouvaient affirmer. Le cas évident du Congrès de Vienne de 1814-1815 vient à l’esprit, comme exemple archétypique de ce refus d’une politique d’hégémonie dans le chef de certains des participants qui imposèrent finalement leurs vues (notamment la Russie, la plus forte puissance militaire de la coalition à ce moment, l’Autriche-Hongrie et la France de Louis XVIII et de Talleyrand).

 

 

Par Philippe Grasset (journaliste & écrivain) - dedefensa.org - le 21 janvier 2015

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Diogène Senny : dettes fatales ou le leurre des fausses indépendances africaines

Diogène Senny : dettes fatales ou le leurre des fausses indépendances africaines | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Diogène Senny. Crédit : Institut Schiller

 

 

Diogène Senny : dettes fatales ou le leurre des fausses indépendances africaines

 

Voici la transcription de l’intervention de Diogène Senny, secrétaire général de la Ligue panafricaine — UMOJA (LP-U), lors de la conférence internationale de l’Institut Schiller des 13-14 juin 2015 à Paris.

 

 

Chers Camarades,

 

Nous voilà à nouveau réunis comme en octobre 2014 à Francfort, en Allemagne, autour de l’initiative prise par les BRICS et ce, grâce aux camarades de l’Institut Schiller, auxquels nous remercions et saluons l’engagement constant. Nous saluons aussi nos amis de Solidarité et Progrès, Jacques Cheminade, Odile Mojon et tous les autres, pour leurs efforts inlassables à maintenir le lien entre nous.

 

Enfin, je salue nos amis de CADTM (Comité d’annulation de la dette tiers-monde), dont Éric Toussaint et Damien Millet, qui se battent depuis des années pour dénoncer l’immense scandale des dettes odieuses et illégitimes.

 

 

I. Introduction

 

Chers Camarades,

 

Nous avons intitulé notre intervention : « Dettes fatales ou le leurre des Indépendances africaines ». Pour comprendre la problématique de la dette fatale qui assaille l’Afrique, il convient de revenir à ses origines et aux raisons qui ont conduit à son développement. Après avoir démontré que la dette africaine est une reconquête savamment orchestrée du néocolonialisme, il sera aisé à tout un chacun de la caractériser d’odieuse et d’illégitime.

 

Par conséquent, son annulation n’est pas une sollicitation de la générosité des créanciers, mais une réparation et une justice rendue aux peuples trahis.

 

 

II. Les origines et les raisons de la dette africaine

 

Au tournant des indépendances africaines dans les années 1960, les anciennes puissances coloniales sont confrontées à deux défis : empêcher par tous les moyens la montée au pouvoir dans les anciennes colonies des régimes nationalistes-panafricanistes et, confrontées à la Guerre froide et aidées en cela par les États-Unis, empêcher l’URSS d’avoir des alliés en Afrique, donc d’accéder aux minerais, ce qui était jusque-là l’exclusivité occidentale.

 

Globalement, l’Occident réussit à écarter les nationalistes soit par des assassinats (c’est le cas de Lumumba au Congo en 1961), soit par des guerres et des massacres à grande échelle (c’est le cas des leaders de l’UPC, l’Union des populations du Cameroun), soit par divers artifices, en jetant les opposants en prison ou en exil (c’est le cas d’Abel Goumba en Centrafrique en 1964, après l’accident mystérieux en mars 1959 de Barthélémy Boganda).

 

Dans les quelques pays où les régimes s’allient à l’URSS, l’Occident garde malgré tout une présence et profite de la moindre occasion pour renverser les pouvoirs afin d’installer des régimes qui lui sont favorables et serviles ; par exemple le renversement et l’assassinat de Thomas Sankara illustrent parfaitement ce dernier cas.

 

L’Occident mettra tout en œuvre pour garder la mainmise sur les anciennes colonies. L’une des armes qu’il va utiliser est la dette, prétextant dans les discours officiels reproduire le succès du plan Marshall à l’Afrique, alors qu’en réalité, la raison essentielle est de maintenir une emprise géopolitique stratégique et avoir un accès aux minerais comme à l’époque coloniale. Ainsi, l’adage suivant a été parfaitement appliqué : celui qui contrôle les finances d’une nation n’a pas besoin du contrôle total sur la gestion politique intérieure pour être le vrai patron, en tirant les ficelles en coulisses.

 

Au moins trois phénomènes historiques ont permis à l’Occident de disposer des moyens financiers colossaux pour réaliser sa mainmise sur l’Afrique. En premier lieu, au moment des indépendances africaines en 1960, les banques privées occidentales regorgent d’eurodollars issus des prêts faits par les États-Unis aux Européens dans les années 1950, destinés au plan Marshall dans le cadre de la reconstruction d’après-guerre.

 

Pour éviter le retour massif de ces eurodollars aux États-Unis, à cause non seulement de la forte inflation que cela allait provoquer dans l’économie américaine, mais aussi du risque d’assèchement de l’or dans les coffres-forts américains, comme le stipulaient les accords en vigueur, c’est-à-dire d’échanger les remboursements contre de l’or ; les Occidentaux vont inciter leurs banques à prêter massivement à des taux avantageux aux pays africains nouvellement et nominalement indépendants.

 

Naturellement les régimes africains, dont l’Occident a pris soin de s’assurer l’allégeance, vont se montrer intéressés, surtout à des fins personnelles, par un tel déferlement de capitaux.

 

Le deuxième phénomène historique qui explique l’explosion de la dette africaine est le choc pétrolier de 1973 provoqué par un quadruplement soudain des prix du pétrole. Les émirs des pays du Golfe vont déposer les immenses quantités de dollars résultant des profits réalisés par les ventes de pétrole dans les banques occidentales. C’est le phénomène dit des pétrodollars.

 

Ces pétrodollars s’additionnant aux eurodollars liés au financement de la reconstruction de l’Europe dévastée par la guerre vont à nouveau affluer vers l’Afrique. Ainsi, en vingt ans, de 1960 à 1980, la part privée de la dette du tiers-monde va exploser. Quasiment de 0 au début des années 1960, elle atteint 2,5 milliards de dollars en 1970 puis 38 milliards de dollars en 1980.

 

Enfin, le troisième phénomène de cette explosion de dette est ce qu’on appelle « l’aide liée », qui est de source bilatérale, c’est-à-dire accordée entre États directement. L’aide liée est une sorte de subvention indirecte des grandes entreprises occidentales, dont les intérêts sont payés par les peuples africains. Cette pratique date de la crise qui frappe l’Europe à partir des années 1973-1975, connue sous le nom de « la fin des Trente glorieuses », c’est-à-dire la fin des trente années de forte croissance due principalement aux capitaux investis dans le cadre du plan Marshall.

 

En fait, pour trouver des débouchés aux marchandises qui ne trouvent plus preneurs en Occident à cause de la baisse du pouvoir d’achat, l’idée est d’accorder des prêts exclusivement destinés à acheter des marchandises fabriquées dans le pays créancier, même si elles ne sont pas moins chères ou les mieux adaptées au plan de développement du pays acheteur. De 6 milliards de dollars en 1970, l’aide bilatérale explose et s’élève à 36 milliards de dollars en 1980.

 

Alors, chers Amis,

 

Quiconque a bien suivi l’historique et les raisons de l’explosion de la dette africaine qui deviendra fatale et mortifère pour les peuples conclura avec nous que toutes ces initiatives n’ont rien à voir avec de la générosité et le souci du développement, d’autant que les régimes africains alignés sur l’Occident et bénéficiaires de ces immenses transferts étaient ostensiblement despotiques, corrompus et vénaux.

 

La Guerre froide, le pompage des matières premières et l’aide liée ont justifié le soutien financier, voire même militaire, à une bande de dictateurs crapuleux et dangereux contre leurs peuples, d’Idi Amin Dada de l’Ouganda, en passant par Mobutu du Zaïre, Mengistu d’Éthiopie, Samuel Doe du Libéria, Bokassa de la Centrafrique, qui rivalisaient dans la brutalité, dans la folie dépensière et dans l’indifférence totale face aux besoins primaires et fondamentaux de leur peuple.

 

On se souvient encore que le couronnement de Bokassa en 1977 (avec l’accord du Vatican), grand admirateur de Napoléon 1er et grand ami de Giscard d’Estaing, coûta un cinquième du budget annuel de la nation centrafricaine, soit près de 22 millions d’euros. Des détournements colossaux de Mobutu déposés dans les comptes en Occident à près de 8 milliards de dollars alors que la dette du Zaïre, lors de sa chute en 1996, s’élevait à 12 milliards de dollars.

 

Aux deux acteurs du financement de la dette déjà mentionnés plus haut, les banques occidentales pour la part privée et les États occidentaux pour la part bilatérale avec l’aide liée, il faut aussi mentionner la paire FMI – Banque mondiale pour ce qui est de la part multilatérale. Nulle au début des années 1960, la part multilatérale de la dette africaine a atteint 1,2 milliard de dollars en 1970 puis 15,5 milliards de dollars en 1980.

 

Dette privée, dette bilatérale et dette multilatérale, en tout et pour tout en 1980, l’Afrique croule sous le poids de 89 milliards de dollars de dette, mais sans système de santé viable, sans infrastructures de qualité, sans système éducatif et la misère est toujours grandissante. Que sont devenus les 89 milliards de dollars empruntés par les pouvoirs publics ? Quid du développement humain ?

 

Rappelons qu’en 1980, la dette africaine est libellée en dollars, en francs français, en deutsche marks, en livres sterling et en yens japonais, ce qui oblige les États africains à se procurer des devises fortes pour rembourser les prêts contractés.

 

Bon an, mal an, l’Afrique règle sa dette jusque-là. Cependant, sous l’effet conjugué de la chute des cours des matières premières et de la hausse brutale des taux d’intérêt du dollar et de la livre sterling au début des années 1980, l’Afrique, comme l’ensemble du tiers-monde endetté, se trouve incapable désormais de rembourser. Ainsi est née la crise de la dette avec l’entrée en scène des thérapies de choc et de la médecine de cheval de la paire FMI – Banque mondiale, Club de Paris, Club de Londres et consorts.

 

 

III. La crise de la dette et les thérapies de choc du FMI et de la Banque mondiale

 

À l’instar du Mexique, qui annonce publiquement en août 1982 son impossibilité de rembourser la dette à cause de la baisse du prix des matières premières et de l’explosion des taux d’intérêt, la plupart des pays africains annoncent aussi leur impossibilité de payer.

 

Cette crise débouche sur un étranglement, d’autant que les banques occidentales refusent d’accorder des nouveaux prêts tant que les anciens ne sont pas remboursés. Le monde allait droit vers un défaut de paiement massif et historique en cascade.

 

Afin d’éviter les faillites bancaires successives qui allaient s’ensuivre, le FMI et les pays industrialisés accordent de nouveaux prêts pour permettre aux banques privées d’éviter les faillites. C’est l’effet « boule de neige » qui consiste à contracter de nouveaux prêts pour rembourser des emprunts antérieurs.

 

Mais les nouveaux prêts seront conditionnés par l’adoption des PAS (plans d’ajustements structurels) allant jusqu’à la perte de la souveraineté en matière économique.

 

Depuis les années 80, y compris après le retour du multipartisme au début des années 1990, les PAS relookés en PPTE aujourd’hui, se traduisant par des baisses massives de salaires, le gel drastique des recrutements, l’arrêt des subventions aux services de base (santé, électricité, eau courante, éducation…), privatisation des sociétés d’État et mise massive au chômage…, ont été appliqués brutalement contre les populations.

 

Tout se passe comme si les populations africaines devraient subir la double peine. Après avoir subi les affres des régimes dictatoriaux, elles sont sacrifiées régulièrement sur l’autel des remboursements des dettes odieuses et illégitimes, contractées par ces mêmes régimes injustes avec la complicité des créanciers véreux. Le cynisme atteint son comble, lorsque les populations doivent subir aussi le remboursement des dettes contractées pour des achats d’armes de guerre ayant causé des milliers de morts parmi elles lors des conflits successifs.

 

D’après la CNUCED, entre 1970 et 2002, l’Afrique a reçu 540 milliards de dollars en prêts, mais elle a remboursé 550 milliards de dollars et elle en doit encore 295 milliards.

 

D’après les travaux du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM), en ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, les flux sortants vers l’étranger, à travers le service de la dette et le rapatriement des bénéfices des transnationales, sont quasiment équivalents aux flux entrants au sein de la région au titre de l’aide publique au développement et de l’envoi de ressources par les migrants, avec même un solde négatif d’un milliard de dollars. En 2012, le rapatriement des bénéfices de la région la plus appauvrie de la planète a représenté 5 % de son PIB contre 1 % pour l’aide publique au développement.

 

Dans ce contexte, il convient de se demander : qui aide qui ?

C’est pourquoi un audit de la dette africaine est une exigence.

 

 

IV. Nous exigeons un audit citoyen de la dette africaine

 

Instrument de souveraineté, l’audit citoyen consiste à analyser de manière critique la politique d’emprunts suivie par les autorités du pays et à répondre à de nombreuses questions.

 

Par exemple : pourquoi l’État a-t-il été amené à contracter une dette qui ne cesse d’enfler ? Au service de quels choix politiques et de quels intérêts sociaux la dette a-t-elle été contractée ? Qui en a profité ? Était-il possible ou nécessaire de faire d’autres choix ? Combien d’intérêts ont été payés, à quels taux, quelle part du principal a déjà été remboursée ? Comment des dettes privées sont-elles devenues « publiques » ?

 

Les menaces de la mise au ban de la communauté internationale ne sont qu’une façon de décourager les États à franchir le pas. Car, contrairement aux idées reçues, les travaux récents de deux économistes, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, ont dénombré 169 défauts de paiement qui ont duré en moyenne trois ans, entre 1946 et 2008.

 

Mais en tant qu’organisation politique, notre organisation, la Ligue panafricaine – UMOJA, est consciente que la question de la dette africaine est une question éminemment politique. Il ne suffit pas de vouloir ou de réclamer l’audit de la dette, encore faudrait-il créer le rapport de force favorable pour engager les États africains dans cette voie.

 

C’est pourquoi, face aux créanciers rassemblés sous la bannière du FMI et de la Banque mondiale, un front uni contre la dette est aussi un objectif panafricaniste.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 19 juin 2015.

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Belgique - Julien Lahaut, victime du réseau anticommuniste d’André Moyen selon le Ceges

Belgique - Julien Lahaut, victime du réseau anticommuniste d’André Moyen selon le Ceges | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : l’assassinat du président du Parti communiste belge Julien Lahaut, le 18 août 1950, a été commandité au sein du réseau anticommuniste d’André Moyen, selon un rapport d’enquête du Ceges (Centre d’étude Guerre et Sociétés contemporaines) - Belga

 

 

Belgique - Julien Lahaut, victime du réseau anticommuniste d’André Moyen selon le Ceges

 

Julien Lahaut avait été tué à son domicile de Seraing, une semaine après le « Vive la République » lors de la prestation de serment du roi Baudouin. Il a été victime du réseau anticommuniste d’André Moyen selon le Ceges.

 

L’assassinat du président du Parti communiste belge Julien Lahaut, le 18 août 1950, a été commandité au sein du réseau anticommuniste d’André Moyen, qui pourrait avoir été soutenu par la haute finance et protégé par des soutiens policiers et à la Sûreté de l’État, ressort-il du rapport d’enquête du Ceges (Centre d’étude Guerre et Sociétés contemporaines), présenté mardi au Sénat.

 

Julien Lahaut a été tué à son domicile de Seraing, une semaine après le « Vive la République » lancé au Parlement lors de la prestation de serment du roi Baudouin. Ce cri a été attribué à Julien Lahaut, même s’il pourrait avoir été lancé par le député carolo Georges Glineur.

 

La thèse d’un assassinat perpétré par des léopoldistes a longtemps tenu la rampe, jusqu’à une première étude scientifique en 1985. Rudi Van Doorslaer et Étienne Verhoeven y pointaient du doigt des réseaux de renseignement anticommunistes, nés dans les prémisses de la Guerre froide en marge des services de renseignement officiels. Deux auteurs potentiels de l’assassinat de Lahaut y étaient identifiés.

 

La nouvelle enquête scientifique lancée en 2011 par le Ceges conclut que la trame de fond de l’assassinat n’est pas la Question royale, mais bien la Guerre froide.


Emmanuel Gérard, Widukind de Ridder et Françoise Muller pointent du doigt l’agent de renseignements anticommuniste André Moyen, dont certaines activités ont été financées par des grandes entreprises comme la Société Générale, l’Union minière ou Brufina, inquiètes d’un risque de déstabilisation dû aux tensions sociales auxquelles participait Julien Lahaut. Des documents disponibles au sein de certaines archives policières ou à la Sûreté de l’État n’auraient jamais circulé entre services.

 

 

Par lavenir.net – le 12 mai 2015

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Les frères John Foster et Allen Dulles un siècle de guerre froide

Les frères John Foster et Allen Dulles  un siècle de guerre froide | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Les frères John Foster et Allen Dulles -

un siècle de guerre froide

Par Karel Vereycken

 

Quiconque se demande pourquoi les États-Unis ont fini par être autant détestés dans le monde devrait lire ce livre.

 

Écrit par Stephen Kinzer, un ancien correspondant du New York Times, ce livre vient à point nommé. Pourquoi ? Parce qu’il expose comment des individus ont sciemment mis en place dès les années 1950 la mécanique de guerre froide, qui fait à nouveau vaciller le monde au bord du chaos.

 

La nouvelle génération de journalistes aux commandes aujourd’hui, sans doute trop occupée pour étudier l’Histoire, nous offre chaque jour des répliques caricaturales de rhétorique anti-russe, n’hésitant pas à présenter Vladimir Poutine comme le « fantôme de Staline », ce dictateur ayant fait des millions de victimes. Nos médias (Libération, Canal+, etc.) regorgent de rapports de basse police, présentés comme des enquêtes sérieuses, sur les « réseaux de Poutine » qui infiltrent notre pays pour le soumettre à sa tyrannie.

 


La guerre froide, hier et aujourd’hui

 

À l’origine, si le sénateur américain Joseph McCarthy [1] occupait le devant de la scène avec ses discours anticommunistes enflammés, ce sont bien John Foster Dulles (1888-1959) et son frère Allen Dulles (1893-1969) qui menaient la danse.

 

Le président Harry Truman (1884-1972) avait ouvert le bal, mais c’est lorsque le président Dwight David Eisenhower (1890-1969) et son vice-président Richard Nixon (1913-1994) (tous deux républicains) prennent leurs fonctions, en 1953, que John Foster Dulles devient secrétaire d’État et Allen Dulles dirigeant de la CIA. John Foster Dulles restera à ce poste jusqu’à sa mort en 1959, Allen Dulles jusqu’en 1961. Tous deux étaient des avocats d’affaires du fameux cabinet Sullivan & Cromwell, le bras armé des intérêts coloniaux et cupides qui occupent la City et Wall Street. [2]

 

Grâce à ce gros plan sur le pire de ce qui a été fait au nom de l’Amérique, l’auteur permet au monde d’identifier ce qui nous conduit aujourd’hui à l’abîme. Car avec l’intervention en Libye, la guerre en Syrie et le coup de force occidental en Ukraine, où l’OTAN et l’UE se félicitent d’avoir installé au pouvoir des néonazis pour faire reculer la « menace russe », on vient de remonter dans le temps. Obama, lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU le 24 septembre, n’a-t-il pas déclaré que la Russie était l’une des trois menaces pesant sur le monde, avec l’État islamique et Ebola ?

 

Si la Russie et la Chine sont les premières cibles, c’est l’ensemble des pays des BRICS et leurs alliés qui sont aujourd’hui dans le collimateur (voir p. 4). Contester le FMI et la Banque mondiale, vouloir échanger du gaz et du pétrole en d’autres devises que le dollar, comme le souhaitait Jean-Christophe de Margerie, et faire de la Russie et de la Chine des partenaires est devenu désormais un péché mortel aux yeux de Washington et de Londres, dont les banques vacillent.

 

Si ce n’est pas la guerre froide, « ça y ressemble quand même beaucoup », estime Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut français de géopolitique : « On retrouve les mêmes protagonistes, le même axe est-ouest. » Et surtout, « on est clairement dans une situation hybride entre paix et guerre », la définition même d’une « guerre froide ».

 

 

Biberonné à l’impérialisme

 

Les frères Dulles sont nés du mariage du révérend presbytérien Allen Macy Dulles et d’Edith Foster. Dès leur petite enfance, ils sont initiés aux secrets de la politique mondiale par leur grand-père John Watson Dulles (1836-1917), le secrétaire d’État américain du Président Harrison, le premier à participer au renversement d’un gouvernement étranger, celui d’Hawaï. Il créa l’embryon d’un service de renseignement militaire.

 

L’autre grande référence pour les deux adolescents fut leur « oncle », Robert Lansing (1864-1928), le beau-fils de John Watson Dulles. Lansing fut lui aussi secrétaire d’État, mais pour le président démocrate Woodrow Wilson, un autre interventionniste. Lansing, qui prit les deux frères sous sa protection, créa un petit service de renseignement, le Bureau of Secret Intelligence, ancêtre de l’actuelle Diplomatic Security Service.

 

>>> Lire la suite de ce long et

intéressant article de fond  ici

 

 

Par Karel Vereycken - agora-erasmus.be - le 10 mars 2015


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« L’AMÉRICANITÉ OU L’EUROPE »

« L’AMÉRICANITÉ OU L’EUROPE » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


« L’AMÉRICANITÉ OU L’EUROPE »

Par Diego Fusaro (*)

 

 

Après la disparition des systèmes socialistes sous les décombres du Mur de Berlin (9 novembre 1989), et l’élimination subséquente de toute alternative politique digne de ce nom, l’ancien dilemme de Novalis « L’Europe ou la chrétienté » (de l’ouvrage du même titre) s’est reconfiguré sous les traits d’une alternative perverse et macabre : celle de « l’américanité ou l’Europe ».

 

La puissance sortie victorieuse de la Guerre froide a depuis lors renforcé ce processus délétère d’américanisation intégrale du « Vieux Continent », déjà entamé à partir de 1945. Cela s’est manifesté notamment dans la culture, non seulement celle de masse, avec l’américanisation de la musique populaire, mais aussi la culture scolaire, qui a subi toute une restructuration capitalistique de son logiciel, et qui s’est dès lors vu de plus en plus façonner sur le modèle entrepreneurial, selon la logique « dettes/crédits », faisant ainsi des professeurs des managers, et des étudiants des apprentis-consommateurs. Cela s’est également manifesté dans les politiques sociales, au travers de la démolition du système européen d’assistanat.

 

De fait, dans l’histoire récente de l’Europe, de la chute du Mur jusqu’à l’implosion de l’Union soviétique (peut-être la plus grande tragicomédie géopolitique du XXe siècle), plusieurs événements successifs sont venus alimenter un plus vaste processus de substitution paradigmatique du modèle américain, fondé sur un capitalisme dépourvu de toute base éthique, au modèle européen, qui s’était lui constitué en haute lutte comme équilibre entre le capitalisme, le Welfare state et de solides fondations axiologiques. Aujourd’hui, on voit l’Europe devenir de plus en plus un protectorat américain, les États européens étant aux États-Unis ce qu’étaient les satellites du pacte de Varsovie vis-à-vis de l’URSS et de sa ligne de conduite marxiste.

 

Dernière manifestation en date de ce scénario scandaleux, la stupeur déclenchée il y a quelque temps lors des révélations sur les pratiques obscènes d’espionnage des États-Unis à l’égard de leurs prétendus « alliés » (dans les faits leurs subordonnés).  Mais en réalité, pourquoi tant de stupeur ? Est-ce une nouveauté que cette absence de relation inter pares entre les États européens et les États-Unis ? Qu’y a-t-il d’exceptionnel à cela ? Fallait-il s’attendre à ce que l’Empire du Bien traitât l’Italie, l’Allemagne, et l’Espagne comme des États libres et égaux à lui ?


La « Quatrième Guerre mondiale » (selon le concept de Costanzo Preve, sur la séquence historique qui s’étend de 1991 à nos jours) a vu la puissance américaine systématiquement entrer en lutte contre les forces qui résistaient à sa domination ; et, aussi bien avec l’Irak en 1991 qu’avec la Libye en 2011, l’on a vu à chaque fois ses soi-disant « alliés » se retrouver acculés à servir leur maître en prenant activement part à ses agressions impérialistes.

 

L’on songe ici à ce que Carl Schmitt écrivait déjà en son temps dans « La notion de politique » (1927) : « Si, sous forme de sentence ou de quelque autre manière, un peuple se laisse prescrire par un étranger l’hostis (l’ennemi) qui doit être le sien, contre lequel il lui est permis ou interdit de combattre, c’est qu’alors il n’est plus un peuple politiquement libre, mais un peuple satellisé ou subordonné à un autre système politique ». Ces mots sont à l’image de l’Europe actuelle.

 

Il apparaît chaque jour plus évident que cet État sorti vainqueur de la Guerre froide, qui œuvre aujourd’hui à la stigmatisation de toute contre-puissance se refusant à subir sa domination et sa vision du monde (elle se voit alors immédiatement condamnée comme rogue State, « État voyou »), repose sur une culture impérialiste foncièrement incompatible avec la perspective d’un véritable rapport à l’Autre : qu’elle le présente sous les traits du « terrorisme » ou de la « dictature », ou qu’elle le range avec mépris dans le champ du « Rest of the world », dans tous les cas, elle se refuse a priori à lui accorder la moindre légitimité.

 

Cette règle n’épargne pas les États européens : dans l’horizon de l’idéologie impériale américaine, ces derniers ont le droit d’exister tout au plus comme protectorat de la Mère-Patrie.

 

À cette caractéristique, que l’on retrouve dans presque toutes les formes d’impérialisme de l’Histoire, doit être rajoutée une autre : le facteur explicatif majeur que constitue en soi la prégnance aux États-Unis du protestantisme puritain d’origine vétérotestamentaire. Telle est l’idéologie qui alimente la « monarchie universelle » [on se réfère ici à l’« Universalmonarchie » mentionnée par Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795)] américaine : sous sa caution, les Américains tendent naturellement à se concevoir comme le « Peuple élu », si ce n’est même comme la seule nation digne de ce nom, entraînant par là des conséquences désastreuses sur la vie internationale.

 

 « America stands as the world’s indispensable nation », pouvait-on entendre dans le discours de Bill Clinton du 20 janvier 1997. Si l’Amérique est la seule nation indispensable au monde, alors toutes les autres ne sont plus bonnes à exister que comme ses colonies, au mieux ses subordonnées.

 

Porte-drapeau d’une « Special mission » qui lui aurait été assignée par Dieu, « l’Empire du Bien » étiquette immédiatement comme « terroristes » toutes les formes de résistance que peuvent lui opposer les peuples opprimés ou les États (de l’Iran à Cuba, en passant par la Corée du Nord jusqu’au Venezuela), qui, malgré des contradictions internes parfois très lourdes, ne se plient pas au diktat de la mondialisation capitaliste. Par leur positionnement géostratégique courageux, ces derniers rappellent ainsi aux Européens que résister est encore possible (pour prendre à rebours le titre du peu glorieux best-seller de Walter Sitti : Résister ne sert à rien).

 

Dans une opposition revendiquée aux chantres du Politiquement correct et à nos éternels « repentis », toujours prompts à discréditer comme pure nostalgie la récupération des catégories de pensée à même de déceler les contradictions de notre temps, la revivification de la critique de l’impérialisme est aujourd’hui d’une importance vitale. Face aux stratégies manipulatoires de la propagande officielle, capable de déclarer à son gré telle ou telle perspective critique comme complètement dépassée, l’impérialisme est aujourd’hui plus vivant que jamais – et que, par son pouvoir d’adaptation, il se soit métamorphosé sous un nouveau visage, compatible avec l’idéologie mondialiste, n’y change rien – ; face à lui, la tendance à le disqualifier comme une catégorie politique désuète révèle une volonté mal cachée d’anesthésier toute critique en faisant passer pour mort l’objet pourtant bien vivant sur lequel elle est censée s’exercer.

 

Comme Voltaire en son temps, nous n’aurons de cesse de le répéter : il ne pourra y avoir de démocratie en Europe tant que son territoire sera sous l’emprise de bases militaires états-uniennes. Il ne pourra y avoir d’Europe sans souveraineté géopolitique. Il ne pourra y avoir d’Europe démocratique d’États libres et égaux tant que le « Vieux Continent » continuera d’exister comme simple protectorat d’une monarchie universelle, ou simple pion de l’Eurocratie en place. S’étonner qu’une telle affaire d’espionnage ait pu avoir lieu est un privilège de vierges effarouchées. Il faut, au contraire, s’appliquer à éliminer à la racine les conditions qui rendent possibles des scandales comme celui-ci.

 

 

Par Diego Fusaro (*) — metamag.fr – le 6 mars 2015

 

(*) Diego Fusaro, né en 1983, est professeur d’histoire de la philosophie à l’université Saint-Raphaël de Milan. Intervenant régulier dans la presse italienne, très présent sur internet, il est déjà l’auteur d’une dizaine d’ouvrages. Diego Fusaro est considéré en outre comme le principal disciple du philosophe Costanzo Preve, décédé en 2013. Derniers essais parus : « Idealismo e prassi. Fichte, Marx et Gentile » (2013) ; « Minima mercatalia. Filosofia e capitalisme » (2012) ; « Essere senza tempo. Accelerazione della storia e della vita » (2010) ; « Filosofia e speranza. Ernst Bloch e Karl Löwith interpreti di Marx » (2005). 

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Nicolas Sarkozy ne veut pas d’une nouvelle guerre froide en Europe, imposée par les USA !

Nicolas Sarkozy ne veut pas d’une nouvelle guerre froide en Europe, imposée par les USA ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Nicolas Sarkozy ne veut pas d’une nouvelle guerre froide en Europe, imposée par les USA !

 

Nicolas Sarkozy a changé de discours vis-à-vis de l’Amérique et reconnaît le référendum qui a réintégré la Crimée à la Russie. L’UE partage la même civilisation avec la Russie sur le même continent, elles doivent s’entendre sans tenir compte des Américains.

 

 

 

Lors du Conseil national de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) qui s’est déroulé le 7 février à Paris ; le discours de l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy a déclenché un orage d’applaudissement.


Il a souligné que « les intérêts des Américains avec les Russes, ce ne sont pas les intérêts de l’Europe avec la Russie », avant d’affirmer que « nous ne voulons pas de la résurgence d’une guerre froide entre l’Europe et la Russie ».

 

 

PAR ÉMILIE DEFRESNE - medias-presse.info – le 18 février 2015

 

Koter Info's insight:


Nos intérêts ne sont pas ceux des USA ? Mais je ne cesse pas de le clamer tout au long de "La Gazette", alors expliquez-moi notre politique suivie jusqu'à ce jour vis-à-vis de la Russie.


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Danger de guerre nucléaire : les mises en garde se multiplient

Danger de guerre nucléaire : les mises en garde se multiplient | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Danger de guerre nucléaire :

les mises en garde se multiplient

 

Le président du Conseil des Affaires internationales de Russie, Igor Ivanov, qui a également été ministre des Affaires étrangères de 1998 à 2004, a prévenu dans un article du Moscow Times du 25 janvier que la crise ukrainienne est plus dangereuse que toute autre crise survenue lors de la Guerre froide. Il a demandé aux dirigeants politiques actuels de faire le nécessaire pour empêcher qu’une guerre nucléaire éclate :

 

La menace d’un affrontement nucléaire est plus élevée aujourd’hui qu’à l’époque de la Guerre froide. En l’absence d’un dialogue politique, dans un environnement de méfiance mutuelle atteignant des sommets historiques, l’éventualité d’un événement imprévu, y compris un accident conduisant à l’emploi des armes nucléaires, devient de plus en plus grande.

 

Cette évaluation à faire froid dans le dos est la dernière d’une série de mises en garde de ce type lancées par des personnalités de haut niveau qui ont contribué dans le passé à calmer, de manière non officielle, les différends entre l’Occident et les pays de l’Est.

 

Ivanov a été le vice-président du Dialogue Track II en 2012 et 2013, qui avait pour ambition de « construite une sécurité mutuelle dans la région euroatlantique ». Ses interlocuteurs étaient le Britannique Lord Des Browne, l’ancien ambassadeur allemand aux États-Unis Wolfgang Ischinger, et l’ancien sénateur américain Sam Nunn. La journée précédant l’article d’Ivanov, Nunn avait lui-même lancé un avertissement contre le danger d’un affrontement nucléaire.

 

Ivanov dénonce comme un exercice de rhétorique l’idée qu’une nouvelle Guerre froide a commencé. L’histoire ne peut se répéter, précise-t-il, car les conditions actuelles ne correspondent aucunement à celles de l’ancien paradigme.

 

« Au cours de la Guerre froide, en dépit des dangers, les relations internationales étaient encadrées par un ordre établi après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Indépendamment de toutes les lacunes et des engagements découlant de cet ordre, l’humanité se trouvait en mesure d’éviter un nouveau désastre global. (…) Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où l’ordre ancien a cessé d’exister, et un nouvel ordre répondant aux attentes des principaux pays n’a pas encore été établi. C’est ce qui rend notre époque si différente de celle de la Guerre froide. Officiellement, nous souscrivons tous aux normes établies du droit international. Comme l’a montré une nouvelle fois la crise ukrainienne, les vieilles institutions ont sensiblement perdu leur efficacité, et le droit international se délite au bénéfice des intérêts politiques. »

 

Ivanov ne le précise pas, sans doute par esprit de politesse, mais il est clair que « l’ère post-westphalienne » proclamée par le Premier ministre britannique Tony Blair à Chicago en 1999 a ouvert la porte, quelques années à peine après la chute du mur, non seulement à l’érosion du droit international, mais aussi au pillage des pays ciblés par les principaux intérêts financiers de Londres et de Wall Street. Ces intérêts financiers ne se sentiraient désormais plus liés par le respect de la souveraineté des peuples ni celui des droits des individus qu’ils entendaient exploiter (comme le montre le terrible accident de Rhana Plaza en avril 2013, au Bangladesh).

 

Pour Ivanov, il est urgent « de mettre de côté les ambitions et les insultes mutuelles, de manière à amorcer un dialogue sur l’ordre mondial à venir, pour que toutes les nations puissent construire leur propre avenir. Sinon, plutôt qu’une nouvelle Guerre froide, nous serons confrontés un jour à un véritable conflit nucléaire, à grande échelle. »

 

 

La poudrière ukrainienne et l’allumette d’Obama

 

Depuis la mise en place, avec l’aide directe de Victoria Nuland, d’un gouvernement ouvertement acquis à l’idéologie bandériste (un ex-collaborateur nazi), et dirigé par son homme « Yats » (le surnom affectueux donné par Nuland au Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk), l’Ukraine a sombré dans une guerre civile servant de terrain d’entraînement pour un futur affrontement avec la Russie.

 

Sans attendre même une seconde les éléments permettant de comprendre qui a été responsable de l’attaque du 24 janvier sur des civils ukrainiens dans la ville de Marioupol, dans l’est du pays, et surtout sans avancer la moindre preuve, le président Obama, en visite en Inde, a immédiatement accusé la Russie d’être responsable de l’attaque. Ainsi les « rebelles ukrainiens » auraient perpétré cette horrible attaque contre leurs propres confrères, « avec le soutien de la Russie, de l’équipement russe, un financement russe, un entraînement russe et des soldats russes », a déclamé Obama, avant d’ajouter que « toutes les options supplémentaires qui sont à notre disposition, à part l’affrontement militaire », seront utilisées. Cela ne laisse plus grand place à la négociation.

 

Le Conseil permanent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a de son côté fait part, suite à une réunion d’urgence le 26 janvier, « de sa grande préoccupation à propos des violences accrues dans les régions de Donetsk et de Lougansk », et insisté sur la « nécessité d’un retour de toutes les parties à la table de négociation de manière à convenir d’un cessez-le-feu durable et pour la mise en application de toutes les dispositions des accords de Minsk. »

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 28 janvier 2015

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