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La Gazette des campus de LLN et de WSL-UCL ainsi que diverses infos intéressantes visant la vérité ou l'autre vérité (qui que ce soit qui la dise, mais sans forcément prôner l'auteur).  -  Duc
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La mort aux dents !

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La mort aux dents !

 

Il y a quelques semaines j’ai relaté dans ce blog l’interaction entre le déséquilibre des acides gras omega-6 par rapport aux omega-3 dans les corps gras utilisés dans la malbouffe industrielle et l’apparition de maladies cardiovasculaires (voir le lien) à la suite du développement d’inflammations chroniques au niveau des artères provoquant l’apparition de plaques d’athérome. Souvent la malbouffe est associée, compte tenu de sa richesse en sucres à une mauvaise hygiène dentaire et ces deux facteurs conjugués forment un cocktail explosif pour les artères et en particulier les artères coronaires, mais pas seulement.

 

Une dentition mal entretenue favorise également l’apparition de rhumatismes articulaires. Or, on a toujours considéré que la bouche était une cavité indépendante du reste du corps et cette affirmation est totalement fausse. Un mauvaise hygiène buccale n’intervient pas directement sur l’ensemble de l’organisme, mais par l’intermédiaire de bactéries particulièrement pernicieuses qui se sont munies d’armes redoutables pour survivre sur et dans la plaque dentaire au niveau des gencives qu’elles finissent par léser. Ce processus est de plus aggravé par un mauvais brossage des dents.

 

Une étude réalisée en Grande-Bretagne a montré sans ambiguïté qu’une bactérie particulière était responsable du danger (voir le lien ci-dessous) et il s’agit de la bien-nommée Porphyromonas gingivalis, une bestiole qui envahit les fibroblastes de la gencive et se met ainsi à l’abri des antibiotiques. Elle se moque des antiseptiques présents dans les pâtes dentifrices et provoque un déséquilibre des défenses immunitaires de l’organisme grâce à l’action d’un mécanisme redoutablement destructeur qui favorise, ironie de la situation, la colonisation de la cavité buccale par d’autres bactéries, tout pour plaire

 

Hippocrates avait en son temps affirmé que les infections dentaires favorisaient l’apparition d’arthrites et dans les années 1900 un médecin anglais du nom de William Hunter suggéra que les abcès dentaires étaient à l’origine de nombreux maux. Hunter s’appuyait sur une observation à faire grincer des dents : certaines personnes se faisaient extraire systématiquement toute dent douteuse et elles se trouvaient dans un état de santé général beaucoup plus satisfaisant que les sujets qui gardaient jalousement dans leur bouche comme des reliques des vieux chicots passablement pourris. Cette observation, sans base scientifique solide à l’époque, trouva son explication quand on découvrit la stratégie diabolique de la Porphyromonas gingivalis.

 

Cette bactérie dispose en effet d’un équipement enzymatique d’une rare efficacité lui permettant de tout trouver pour survivre et se multiplier quand elle a commencé à infecter les cellules de l’épithélium buccal dont en particulier celui des gencives en contact avec la plaque dentaire. Puisque comme toute forme vivante a besoin de fer pour survivre, cette bactérie va se servir directement en détruisant la ferritine, une protéine du sang qui transporte le fer jusqu’aux cellules. Elle récupère ce fer à son profit tout en digérant la ferritine et affaiblit alors les cellules qu’elle a infectées. Pire encore, elle envoie dans la circulation sanguine et lymphatique ces enzymes qui à leur tour vont perturber la réponse immunitaire de l’organisme et favoriser toutes sortes de points d’inflammation. D’où l’apparition d’arthrites, de sclérose et de durcissement des artères dont en particulier les carotides et les coronaires, un vrai désastre organisé !

 

Depuis, on considère que non seulement cette bactérie et ses commensales est responsable direct de problèmes cardiovasculaires, mais également de l’apparition de diabètes de type 2 (voir le lien, PlosOne) et même de cancers (lien, British Dental Health Foundation). Que faire ? Se brosser les dents avec une brosse électrique est fortement préconisé par les spécialistes de la bouche. Utiliser des pâtes dentifrices enrichies en fluor, et si on est courageux se faire des bains de bouche avec de l’eau de Javel relativement concentrée, les bactéries anaérobies comme celle mentionnée ont une aversion pour l’oxygène qui les tue instantanément… Et aussi et surtout ne pas garder comme des vestiges d’un passé révolu des dents infectées ou déchaussées, c’est tout simplement dangereux !

 

Inspiré d’un article paru dans The Guardian, illustration The Guardian.

 

 

 

Par jacqueshenry.wordpress.com – le 22 juillet 2015.

 

Liens dont question ci-dessus :

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/06/26/malbouffe-industrielle-maladies-cardiovasculaires/

http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0128344

http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa063186#t=articleTop

http://www.dentalhealth.org/news/details/845

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Santé en Grèce, des cobayes de l’austérité au laboratoire de l’autogestion : soyons fous, marchons sur la dette !

Santé en Grèce, des cobayes de l’austérité au laboratoire de l’autogestion : soyons fous, marchons sur la dette ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : la pharmacie du Dispensaire KIFA, dans le centre d’Athènes

 

 

Santé en Grèce, des cobayes de l’austérité au laboratoire de l’autogestion : soyons fous, marchons sur la dette !

 

 

Une délégation française au cœur de la tourmente grecque pour témoigner de la crise humanitaire imposée là-bas par les mémoranda européens, mais surtout pour apprendre de la résistance et de la dignité de ceux qui refusent de baisser les bras.

 

Au mois de mai, une délégation du collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé » s’est rendue à Athènes pour rencontrer des équipes des dispensaires sociaux solidaires. Ce collectif soutient les personnels des dispensaires sociaux et solidaires autogérés grecs depuis deux ans, grâce à des actions concrètes comme la collecte et l’envoi de médicaments, de matériel médical et d’argent, mais aussi sur un plan politique en informant sur cette nouvelle forme de résistance à l’austérité.

 

Du 11 au 16 mai 2015, professionnels de la santé, militants syndicaux, membres de partis politiques et personnes issues de la société civile, toutes membres de la délégation de « Solidarité France Grèce pour la Santé », ont pu visiter une dizaine de dispensaires, mais aussi rencontrer la coordination athénienne des dispensaires et pharmacies sociaux solidaires, l’association « Solidarité pour tous », la commission santé de Syriza ainsi que le ministre délégué à la santé, la confédération syndicale du privé et les équipes hospitalières et syndicales dans trois établissements.

 

Au moment où la délégation arrivait à Athènes, les femmes de ménage du Ministère des Finances fêtaient leur réintégration après 22 mois de lutte et d’occupation d’un coin de la place Syntagma. Leur emblème était un poing dans un gant de ménage rouge. Un signe encourageant.

 

 

Des dispensaires pour un accès à la santé pour tous

 

C’est leur engagement militant qui distingue ces structures au nombre de cinquante actuellement dans tout le pays, des structures humanitaires ou ONG. Les dispensaires sociaux et solidaires s’inscrivent dans une multitude d’actions solidaires sur les déterminants de santé que sont l’alimentation, le logement, les vêtements, la culture, l’éducation... Les volontaires de ces dispensaires rapportent unanimement que trois besoins font cruellement défaut actuellement : les soins bucco-dentaires, une demande psychiatrique et psychologique forte de la part des usager-es, conséquences directes de la pauvreté et de la précarité, la carence en médicaments pédiatriques et notamment vaccins et traitements de longue durée pour le diabète ou le cancer par exemple.

 

Les dispensaires sociaux solidaires réunissent des volontaires professionnels de la santé, médecins, infirmiers, pédiatres, sages-femmes, dentistes, etc., mais aussi de simples citoyens, souvent habitants du quartier, qui œuvrent au fonctionnement de la structure, que ce soit en gérant l’administration, le secrétariat ou en faisant le ménage. Lorsqu’ils ne peuvent pas offrir les consultations spécialisées sur place, les dispensaires dirigent leurs patients vers des praticiens en ville qui offrent des consultations gratuites. Ces dispensaires autogérés fonctionnent en assemblée générale de façon tout à fait horizontale. Les dispensaires sociaux et solidaires de la région d’Athènes (50 % de la population grecque) travaillent en réseau, grâce à une coordination qui permet les échanges de médicaments et d’information.

 

Toutefois leur démarche de solidarité ne s’arrête pas aux frontières : le soutien aux combattantes et combattants kurdes de Kobané par l’apport de matériel médical en témoigne ainsi que l’aide à l’obtention de papiers pour les personnes émigrées.

 

Au cours de leur séjour, les membres de la délégation ont débattu avec les militants de l’association grecque « Solidarité pour tous ». Elles et ils animent des groupes de réflexion locaux pour travailler autrement, relancer les petites entreprises en autogestion, raccourcir les circuits entre les agriculteurs et les consommateurs tout en luttant contre le gaspillage… Sur le volet de la santé, ce « facilitateur » d’entraide, comme aime à se définir « Solidarité pour tous », milite aux côtés du nouveau gouvernement pour que la prise en charge des soins de santé ne dépende pas du fait d’avoir un travail, comme c’est actuellement le cas en Grèce.

 

Depuis un an et demi, elles et ils travaillent avec des organisations syndicales et ouvrières autour de la question de la solidarité comme élément constitutif de leurs actions.

 

 

Le cofondateur du premier dispensaire autogéré au gouvernement

 

C’est avec une grande simplicité et une grande disponibilité que l’actuel ministre délégué à la Santé, Andréas Xanthos, a reçu les membres de la délégation de « Solidarité France Grèce pour la Santé » dans son ministère. Médecin hospitalier, Andréas Xanthos est le cofondateur du premier dispensaire social en Crête. C’était en 2008 dans le but de venir en aide aux migrants.

 

Le ministre délégué a insisté sur la dégradation de la situation sanitaire, sous-évaluée jusqu’en 2012 par les autorités et sur la désorganisation du service public au profit du secteur privé. C’est ainsi que la demande de soin envers le secteur public a progressé de 30 % quand les moyens ont diminué de 40 % et l’effectif en personnel a diminué dans un même temps de 30 %. 2,5 millions de Grec-ques sont actuellement sans couverture sociale.

 

Andréas Xanthos considère que l’existence des dispensaires a permis de mesurer la réalité de la catastrophe sanitaire en Grèce. Il a argumenté ensuite sur le fait que l’affrontement sévère entre le gouvernement grec et l’Union européenne concerne tous les peuples européens dans le sens où la Grèce sert de cobaye à l’Europe de la finance.


Le programme de santé du nouveau gouvernement Syriza prône le rétablissement et l’extension de la couverture maladie ; la suppression du forfait hospitalier de 5 € ; un accès aux soins primaires gratuits quelle que soit la nationalité, le revenu, le statut de l’emploi et la position sociale ; la restauration du système de santé (soins primaires et hôpital) ; la nécessité de créer un rapport de force européen sur la question du médicament face à la puissance des multinationales.

 

 

Le défi de Syriza

 

Quelques jours plus tard, direction le Parlement pour la délégation qui a été reçue par dix député-es de Syriza, tous membres des commissions santé. Les membres de la délégation ont particulièrement noté que la crise du service public confronté aux mesures d’austérité des mémoranda s’était couplée à une demande croissante de la population. Une demande toujours liée aux effets de la crise sur les ressources des grec-ques et sur leur santé. Les député-es de Syriza reconnaissent que les dispensaires sociaux solidaires constituent un élément essentiel de résistance et de mobilisation. Chacun d’eux alloue 20 % de leurs indemnités parlementaires à « Solidarité pour tous ». De nombreux projets sont bloqués faute de financement dans le cadre du bras de fer politique avec la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne (BCE).

 

En ce mois de mai, l’attente est longue, l’angoisse est grande et la fébrilité est presque palpable. Les visiteurs français se sont également beaucoup intéressés au fonctionnement du débat au sein de Syriza et à la manière dont le gouvernement pourra relever le défi.

 

 

Les hôpitaux publics au bord de l’effondrement

 

Sous financement, manque crucial de personnel et de matériel, les hôpitaux de Sotiria, Geniko Kratiko Athinas et l’hôpital psychiatrique de Daphni témoignent des mêmes maux. En Grèce aujourd’hui, l’incidence de la tuberculose explose, le taux de suicide augmente et la plupart des cancers ne sont plus soignés. La malaria et la rage sont réapparues. La surcharge de travail des personnels soignants est énorme et en partie due à la désorganisation des soins primaires.

 

Avant l’arrivée de Syriza au pouvoir, l’administration demandait par exemple entre 600 et 1 000 € aux femmes enceintes pour accoucher. À défaut de paiement, l’administration fiscale faisait pression sur les membres de la famille. Une pression qui pouvait aller jusqu’à la saisie des biens au domicile. Des familles étaient poussées à la ruine dans les cas où un de leurs membres était atteint de maladies chroniques nécessitant une hospitalisation. Il a été ainsi fait état par le personnel hospitalier de personnes se suicidant à l’annonce d’une maladie grave pour éviter d’être une charge intolérable pour leurs proches.

 

 

Hôpital psychiatrique en résistance

 

Sur huit établissements publics de psychiatrie, il n’en reste que trois d’ouverts. Les structures extrahospitalières et associatives ont fermé les unes après les autres. À Daphni, 500 postes de soignant-es demeurent pourvus sur les mille à l’origine. Ce personnel assure les soins pour 1 100 patient-es hospitalisé-es et l’accompagnement de 600 autres en soin extra-hospitalier.

 

La demande de soins a augmenté de 60 % en quelques années, et la part des hospitalisations sur demande judiciaire est largement majoritaire (60 %). Les autres patient-es sont abandonné-es à la rue ou à charge des familles. Personnels et malades collaborent à la survie de l’hôpital en vendant le produit de cultures vivrières locales à l’entrée de l’hôpital. Si les mesures imposées par l’Union européenne sont suivies, cet hôpital devra fermer en juin. Les personnels s’organisent pour résister coûte que coûte.

 

Dans tout ce marasme, les personnels encore présents, toutes catégories confondues, œuvrent à maintenir des soins diversifiés et de qualité. Comme elles l’ont confié aux membres de la délégation, ces personnes sont aujourd’hui confrontées à un paradoxe. Alors qu’à une autre époque la plupart militaient pour une psychiatrie extra-hospitalière sectorisée, elles et ils sont contraintes aujourd’hui de se battre pour sauver leur hôpital, seule condition pour garder leurs maigres moyens. La pédopsychiatrie est réduite à quasi-néant et il faut plus de sept mois d’attente pour obtenir un rendez-vous.

 

 

Pour une Europe sociale

 

La résistance du peuple de Grèce est une force motrice qui aujourd’hui doit servir de référence aux autres peuples d’Europe. Le slogan souvent repris par les militant-es rencontré-es se traduit par : « Nous ne devons pas ! Nous ne vendons pas ! Nous ne payons pas ! »

 

Les membres de la délégation du collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé » ont été émus par ces rencontres souvent chaleureuses et militantes, qui témoignent de la dignité et d’un refus de la fatalité. Ils et elles retiendront l’immense engagement des volontaires, personnels, militant-es engagé-es dans des processus de solidarité, de convivialité et de lutte pour maintenir en autogestion un système de soin, dans le souci de préserver la dignité de chacun-es.

 

Les membres de la délégation retiendront aussi la nécessité de tous les peuples d’Europe de s’engager dans une lutte coordonnée et solidaire contre une austérité décrétée par des politiques qui agissent contre l’intérêt des peuples, pour revendiquer la construction d’un Europe sociale. Faute de quoi la situation subie aujourd’hui en Grèce sera la norme pour tous les peuples.

 

Le bilan de la délégation sous forme d’un dépliant PDF de 4 pages est disponible ici. N’hésitez pas à le faire circuler à vos contacts. D’autres articles, vidéos et documents sonores seront bientôt publiés sur le blog et la page Facebook du collectif.

 

 

 

Par Solidarité France Grèce pour la Santé - okeanews.fr – le 8 juin 2015.

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La magie des vrais fruits (partie 2/2)

La magie des vrais fruits (partie 2/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

1) Professeur Henri Joyeux — ereflexion.org

2) fruits secs — fr.cdn.v5.futura-sciences.com

3) fruits frais — thelifeyoulive.com


  

La magie des vrais fruits (partie 2/2)

Par le Professeur Henri Joyeux (*)

 

 

>>> suite de la partie 1 <<<

 

 

Qu’en est-il vraiment des vitamines ?

 

Le carotène ou provitamine A si important pour notre rétine est abondant dans l’abricot frais (398 mg pour 100 g) mais absent des abricots secs. On en trouve 100 mg dans le melon et 38 mg pour 100 g dans la banane fraîche.

 

— La vitamine C n’est pas présente en aussi grande quantité que beaucoup le pensent. Le maillot jaune pour 100 g de fruits revient à la Goyave avec ses 240 mg, le cassis frais avec 186 mg, le Kiwi avec 100 mg, la fraise 62 mg, le citron frais avec 52 mg, l’orange 50 mg, la mandarine 41 mg, le melon 30 mg.

 

 

— La vitamine E est surtout présente dans la tomate au taux de 1 mg (pour 100 mg) et de 0,7 mg pour l’abricot frais, 0,5 mg pour la banane comme pour la mandarine. Les autres fruits n’en contiennent pas.

 

 

— Les vitamines du groupe B sont présentes en très petites quantités dans les fruits. Pour 100 g de fruits : on trouve pour la B1 (au maximum 0,11 mg dans les figues fraîches), la B2 (0,1 mg dans les figues fraîches), la B3 ou PP (0,9 mg dans la pêche, 0,8 mg dans les dattes fraîches, 0,7 mg dans l’abricot frais ou la banane fraîche, 0,6 mg dans les fraises, framboises fraîches ou tomates), la B6, 0,3 mg dans l’abricot et 0,5 mg dans la pastèque.

 

 

Les fibres sont d’une extrême importance pour votre santé

 

La fibre est le squelette de la plante en son centre ou sa périphérie et contient notamment une grande quantité de calcium.

Les experts recommandent abusivement la consommation des céréales au petit-déjeuner, confortant l’image très positive qu’elles véhiculent grâce à des publicités aguichantes et très bien construites.

 

« Aux femmes de consommer au moins 25 g de fibres alimentaires par jour et aux hommes au moins 38 g par jour. Après les 50 ans, les quantités à consommer quotidiennement retombent à 21 g pour les femmes et à 30 g pour les hommes. »

 

De plus, ces experts en nutrition font croire, notamment aux femmes, que les fibres vont les faire maigrir… ce dont beaucoup d’entre elles rêvent bien entendu. Mais sans aucun résultat.

 

 

On doit distinguer, parmi les fruits, les fibres douces des fibres dures.

 

C’est la peau des fruits qui est évidemment la plus riche en fibres. Il faut le rappeler : la peau de certains fruits est comestible si on la mastique correctement, c’est-à-dire au moins 20 à 30 secondes. Point n’est besoin d’éplucher quand le fruit est bio, de proximité et de saison. Il faut ajouter de plus que c’est la peau qui contient le plus de vitamines ! Et malheureusement aussi de pesticides [3] quand le fruit provient d’une agriculture productiviste.

 

Ainsi, selon sa taille, une pomme apporte 3 à 5 g de fibres.

 

On distingue les fibres douces ou solubles (petites bananes, pommes et poires sans leur peau, mandarines, kiwis) et des fibres plus dures également solubles si la mastication est de qualité (orange, pamplemousse ou ananas). Certaines sont mêmes insolubles, telles celles du son et des légumineuses avec leurs enveloppes, plus irritantes du tube digestif, surtout au niveau du côlon. Ces dernières sont donc plus présentes chez les végétaux légumes et légumineuses.

 

 

Combien de fibres ?

 

La quantité de fibres varie de 1 g à 12 g pour 100 g de fruit :

  • amandes avec peau 12 g
  • écorce d’agrume crue 11 g
  • fruit de la passion 10 g
  • bananes ou figues séchées 10 g
  • dattes 8 g
  • pruneau, avocat et raisins de Corinthe séchés 7 g
  • framboises 6 g
  • mûre 5 g
  • grenade 4 g
  • banane et kiwi 3 g
  • pomme avec peau, fraises, cerises, mandarines, nectarines, mangues, oranges, abricots et myrtilles 2 g
  • pomme sans sa peau, pamplemousse, pêche, melon 1 g.

 

 

Les 5 fonctions essentielles des fibres des fruits

 

— 1. Équilibrer la flore [4] digestive et constituer le microbiote intestinal [5] avec les fibres des fruits.

 

Le microbiote intestinal est à l’origine de la formation du système immunitaire intestinal qui correspond à 80 % de nos défenses immunes. À la naissance, le tube digestif du nouveau-né est stérile (heureusement pour le liquide amniotique !). Il faut attendre en moyenne 1 000 jours pour que l’immunité digestive soit en place. Le système immunitaire est alors mature.

 

Notre corps d’humain adulte contient 10 fois plus de cellules microbiennes que de cellules pour nos tissus et organes. On compte environ 1 kg de bactéries actives présentes sur une surface de 400 m2 si on étalait les villosités [6] très nombreuses et les microvillosités, c’est-à-dire toute la surface d’absorption digestive.

 

Notre génome, avec ses 46 chromosomes et ses 22 000 gènes, est différent du métagénome qui compte 3,3 millions de gènes, que l’on réunit sous le nom de microbiome intestinal.

 

Tout le long du tube digestif, les bactéries sont à des concentrations différentes [7] jouant à chaque niveau des rôles différents. Dans le côlon droit, c’est la synthèse de la vitamine K, dans le côlon gauche se concentrent les déchets terminaux avec au moins 1 011 bactéries pour 1 gramme de matières.

 

Au total on compte 500 à 1 000 espèces microbiennes, surtout des bactéries anaérobies, c’est-à-dire qui n’ont pas besoin d’oxygène ou d’air pour se développer.

 

Dans une lettre spécifique, je présenterai ce que l’on sait de cette flore sachant que les recherches actuelles nous font découvrir de plus en plus son importance et les rôles particuliers [8] des colonies différentes.

 

C’est sur les villosités que se développe une partie du microbiote, ce qui permet de finaliser le processus de digestion pour préparer l’absorption des nutriments au travers des cellules intestinales nommées « entérocytes ».

 

Des expériences menées sur des souris ont permis de démontrer que leur microbiote joue un rôle pour le maintien de la masse osseuse (éviter l’ostéoporose des souris), développer le coté positif ou négatif de l’immunité, faciliter ou réduire la formation des vaisseaux (angiogenèse) de l’intestin et même le stockage des graisses.

 

Le microbiote serait également capable d’agir sur l’expression des gènes de l’hôte. C’est ainsi qu’ont pu être constatées des relations entre les neurotransmetteurs des cellules nerveuses intestinales et celles des systèmes nerveux cardiaque et même cérébral.

 

Certains ont même imaginé le diagnostic précoce de maladies neurodégénératives par de simples biopsies du rectum, lequel possède un système nerveux essentiel à la contraction de sa musculature lisse lors des évacuations.

 

 

— 2. Digérer les sucres complexes des végétaux par la fermentation des fibres évite les ballonnements, les flatulences [9].

 

— 3. Faciliter l’absorption intestinale des nutriments qui passent dans la circulation sanguine : les sucres simples et les acides aminés, des minéraux et vitamines.

 

— 4. Réguler certains gènes pour la fabrication de la vitamine K en particulier.

 

— 5. Ordonner le transit intestinal en facilitant la constitution et l’évacuation du bol fécal. On évite ainsi la constipation.

 

 

Vous l’avez compris, les fruits sont excellents, il y en a pour tous les goûts, toutes les sensibilités, consommez en 4 à 6 par jour.

 

C’est la nature qui vous les offre. Choisissez de « vrais fruits », en privilégiant les « circuits courts », au plus près des producteurs, essayez de privilégier des agriculteurs bio ou biodynamique. On l’oublie trop souvent : cet agriculteur-là est en fait le premier acteur de votre bonne santé !

 

Vous n’en retirerez que des bienfaits : d’abord vous réduirez votre surpoids. En effet, l’apport calorique ne dépasse pas 50 calories pour 100 g de fruits frais. N’hésitez donc pas à faire des salades de fruits à la place de tous les desserts lactés et glacés qui inondent nos publicités et se retrouvent stockés en gras.

 

Avec les antioxydants des fruits, vous renforcerez vos défenses immunitaires pour éviter tant de maladies auto-immunes. Vous réduirez votre taux de cholestérol [10] qu’il faut maintenir autour de 2,50 g/litre de sang.

 

Évidemment, ce ne sont pas des jus de fruits que je vous recommande, surtout ceux de l’industrie qui vous matraque de publicité. Si vous voulez des jus de fruits : mastiquez simplement longuement vos fruits.

Vous fortifierez aussi votre système osseux grâce au calcium et autres minéraux que votre tube digestif attend avec impatience. Et avec une juste et régulière activité physique vous ne connaîtrez par l’ostéoporose [11].

 

Enfin, je sais que, comme moi, vous ne voulez pas vous retrouver avec un cancer du tube digestif, quelle que soit la localisation. Des milliers d’études scientifiques ont démontré que la consommation des fruits frais de saison, et j’ajoute de proximité et bio, joue un rôle pour prévenir jusqu’à 50 % des cancers.

 

Régalez-vous et passez un bel été.

 

Très cordialement à tous

  

Professeur Henri Joyeux - santenatureinnovation.com - le 23 juin 2015

 

 Notes :

[3] Dans ce cas, laisser tremper le fruit la nuit quand vous dormez. À votre réveil, il aura perdu 80 % de ses pesticides. Frottez le bien et consommez-le avec sa peau. Les 20 % de pesticides consommés, vous les stockerez dans votre tissu gras sous la peau. Vous les éliminerez par la transpiration au moins deux fois par semaine par une activité physique de votre choix.

[4] Le terme de « flore » vient du fait que ce sont des botanistes qui, les premiers, se sont intéressés aux bactéries intestinales. Le mot « bactérie » vient du grec « petit bâton »βακτηρία, baktêria, « bâton pour la marche ».

[5] Il mérite à lui tout seul une lettre spéciale à venir.

[6] Très fines structures en forme de petites vagues qui constituent de très nombreux « replis » de l’intestin qui permettent l’absorption de la majeure partie des nutriments, des vitamines et des minéraux.

[7]Œsophage et estomac sont habituellement « stériles » grâce au pH alcalin du premier et acide du second. Le duodénum et le jéjunum comprennent essentiellement des bactéries aérobies-anaérobies facultatives (104 à 105/ml, surtout des streptocoques). L’iléon contient des anaérobies prédominants (105 à 108/ml). Le côlon voit une prédominance d’anaérobies stricts (109 à 1 011 /gramme de selles). La matière fécale contient 1 010 à 1 011 de bactéries vivantes et mortes/gramme de selles.

[8] Les unes pour la formation des probiotiques, d’autres pour apporter l’énergie aux cellules du côlon, d’autres encore pour dégrader les mucus ou pour produire les gaz.

[9] On parle aussi de météorisme.

[10] Selon l’étude internationale Interheart publiée le 20 octobre 2008, les personnes ayant une alimentation riche en fruits (et en légumes) « ont 30 % de risque en moins de subir une attaque cardiaque que celles en consommant pas ou peu. »

[11] Méfiez-vous des ostéodensitométries si largement prescrites autour de la ménopause, paramétrées pour vous faire peur et vous prescrire largement des médicaments inutiles et dangereux.

 

 

(*) NDLGazette : Henri Joyeux, né le 28 juin 1945 à Montpellier est professeur des universités, praticien hospitalier de cancérologie et de chirurgie digestive à l’université Montpellier 1. Il est également écrivain, conférencier, marié et père de six enfants. Wikipédia

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Voir : La magie des vrais fruits (partie 1/2) ici


Isaure Veronique's curator insight, January 30, 2016 7:07 AM



Voir : La magie des vrais fruits (partie 1/2) ici