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Natalia Vitrenko : la politique d’austérité du FMI en Ukraine est une catastrophe

Natalia Vitrenko : la politique d’austérité du FMI en Ukraine est une catastrophe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Natalia Vitrenko, ici à Paris le 24 février 2014 avec Jacques Cheminade, lors du lancement de sa tournée européenne. Crédit : Institut Schiller

 

 

Natalia Vitrenko : la politique d’austérité du FMI

en Ukraine est une catastrophe

 

Mme Natalia Vitrenko est économiste et fondatrice du Parti socialiste progressiste d’Ukraine (PSPU).

 

Dans les jours suivant le coup d’État en Ukraine, elle a effectué en février 2014 une tournée remarquée en Europe, en commençant par la France et le Parlement européen, pour alerter les populations occidentales sur les dangers de guerre civile associés à l’arrivée au pouvoir à Kiev de mouvements d’obédience néonazie. (Voir notre entretien VIDÉO.)

 

Mme Vitrenko est une des signataires de l’appel de l’Institut Schiller demandant que l’UE et les États-Unis trouvent le courage d’abandonner la géopolitique et s’engagent dans politique de paix par le développement mutuel avec les pays des BRICS.

 

Le Fonds monétaire international (FMI) a finalement donné son accord le 11 mars pour octroyer un crédit de 5 milliards de dollars à l’Ukraine, dans le cadre d’un accord portant sur 17,5 milliards de dollars au total sur les quatre ans à venir... à condition que la situation se stabilise.

 

Dans un entretien accordé par le Dr Natalia Vitrenko à Executive Intelligence Review (EIR) le 15 mars, celle-ci a expliqué que le programme du FMI ne permettra en aucune manière de contrer la dynamique de désindustrialisation engagée.

 

Vitrenko, une économiste et présidente du Parti progressiste socialiste d’Ukraine, a rappelé qu’il faudrait, selon des sources indépendantes, « 340 milliards de dollars pour remettre l’économie ukrainienne sur pied. On ne voit au lieu de cela que de petites doses, qui n’ont aucun effet. » (Du point de vue politique toutefois, l’aide alimente le sentiment anti-russe, qui est son principal objectif.)

 

Aujourd’hui, 35 % des usines sont à l’arrêt en Ukraine :

 

« 25 % d’entre elles ont perdu leur marché, et un autre 10 % n’existent tout simplement plus. En 2014, le PIB a chuté de 7 %. Dans les négociations avec le FMI, le gouvernement a présenté un scénario optimiste et un pessimiste. Dans le premier, on anticipe une chute supplémentaire du PIB de 5 % ; dans le second, c’est une chute de 11,5 %. Deux années de chute de ce type, c’est la catastrophe, avec un chômage de masse. »

 

Pour obtenir un prêt du FMI, la Rada suprême (le parlement) a dû voter huit lois imposant une austérité drastique :

 

1)  le déficit budgétaire de l’État doit être ramené à 4,1 % du PIB, alors qu’il s’élevait à 13,5 % en 2014. Mission impossible.


2)  le prix du gaz pour les ménages devra augmenter de 280 % en avril ; le prix de l’électricité augmentera en cinq étapes, pour atteindre 3,5 fois le niveau actuel.


3)  les retraites du secteur public seront lourdement amputées ; les prestations seront réduites de 15 % pour les retraités qui ont encore un travail ; tous devront travailler cinq ans de plus pour avoir droit à une pension complète.

 

Natalia Virenko accuse le gouvernement de violer l’article 22 de la Constitution, qui garantit un niveau minimal de subsistance pour la population.

 

Dans une vidéo postée sur son site, elle donne des statistiques éloquentes sur l’inflation au niveau des produits de base en 2014 : 40 % pour le sucre, 67 % pour les pommes, 260 % pour les œufs, 150 % pour le bœuf, 160 % pour les frais de chauffage, et 200 % pour le métro et les bus.

 

Alors que le commerce avec la Russie s’est effondré, les exportations tant vantées avec l’UE ont augmenté de seulement 1,5 % en 2014.

 

Vitrenko a lancé une sévère mise en garde dans son entretien avec EIR, déclarant que la politique de l’Occident non seulement conduit à la guerre avec la Russie, mais engendre aussi le désespoir chez des millions de gens, dont beaucoup sont armés :

 

« Toutes les catégories d’activité criminelle sont en hausse (…), le taux de mortalité également. L’Ukraine a été transformée en un camp de travail à bas salaire au centre de l’Europe, rempli de gens désespérés. »

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 1er avril 2015.


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Davos, Berlin, Donetsk : le sang rattrape la diplomatie

Davos, Berlin, Donetsk : le sang rattrape la diplomatie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : 22 janvier : attaque d’un bus à Donetsk, 15 morts civils et des dizaines de blessés

 


Davos, Berlin, Donetsk :

le sang rattrape la diplomatie

 

Cette guerre en Ukraine est très étrange, pleine de non-dits, d’intérêts divers et variés qu’il semble falloir protéger à tout prix.


Embargos, sanctions, échanges commerciaux, prêts. Tout se mélange. Et les esprits parfois aussi. Alors l’on négocie, la paix. Comme un réflexe de sauvegarde morale. Nous sommes des hommes, pas de cupides commerçants de BD. Non, des hommes, des vrais, qui s’inquiètent du sort du Monde.


On négocie la paix malgré les déclarations guerrières, mais non de guerre. Et l’on se contorsionne pour rester coûte que coûte dans cette petite frange grise d’incertitude bon marché. Malgré les échanges de tirs. Même quand les civils continuent à tomber les uns après les autres, presque toujours du même côté, sous les mêmes bombes. Mais le post-modernisme n’a-t-il pas une limite fondamentale : celle des faits ?

 

Aujourd’hui, plus précisément ce matin, un bus a explosé sous l’action d’un groupe de diversion ukrainien. 15 corps dans la rue, à la fenêtre, à terre, sur les sièges. 15 corps de femmes, de personnes âgées. 15 corps de civils et des dizaines de blessés. Hier, l’artillerie ukrainienne a bombardé un arrêt de tramway, 9 morts. Qui ne comprend pas pourquoi Poroshenko se fait appeler le Président de la paix. Qui ne comprend pas pourquoi l’on ne négocie ni ce que l’on négocie. De simples individus qui ne pourront plus se poser la question. Mais la question est reprise. Par les proches, par les voisins, les amis, par toute une population.

 

 

Hier, P. Poroshenko, venu à Davos chercher en vain des investisseurs, à côté d’une manifestation le traitant d’assassin, a au moins pu faire une belle déclaration devant un parterre bien discipliné. Brandissant un bout du bus de Volnovakha, explosé par les mines ukrainiennes, comme experts indépendants et témoins l’affirment, il continue à accuser, dans le silence complaisant général, les « terroristes à la solde de Moscou », lui le Président de la Paix.

 

Cela n’a même pas fait sourire. Il est seulement inquiétant que ces « terroristes » n’aient aucune victime civile ukrainienne à leur actif, en dehors du Donbass où se déroule les combats, ni à Kiev, ni Kharkov, ni à Odessa. Drôles de terroristes, qui ne commettent pas d’attentat, qui défendent leur terre et leurs proches. Horribles terroristes. 

 

Et ce Président de la Paix ose en même temps déclarer que les réunions et discussions ne servent à rien, qu’il suffit de retirer l’artillerie lourde, les tanks et d’arrêter de tirer, tout a déjà été dit et écrit. L’on ne peut qu’être d’accord. Que l’armée ukrainienne arrête de bombarder les villes, les quartiers d’habitation, les hôpitaux, les écoles, etc. Il n’y a pas de terroristes là-bas. Que ce Président de la Paix n’envoie pas de soldats sans préparation, avec de fausses informations au massacre. Qu’il ne les abandonne pas sur place, les officiers ayant déjà pris la fuite, comme ce fut le cas à l’aéroport de Donetsk hier. Où les soldats pensaient devoir récupérer les blessés et non se battre, pour la simple et bonne raison qu’on ne leur avait pas dit que l’aéroport était perdu. Devant les ruines, ils furent envoyés au massacre et abandonnés sur place. Les combattants les ont sortis des ruines, ont soigné les survivants, qui seront renvoyés dans leur famille. Ils ne veulent plus se battre.

 

Ainsi, moins de deux heures avant la réunion de Berlin entre les ministres des affaires étrangères allemand, français, ukrainien et russe, Poroshenko déclare que cela ne sert à rien. Mais le ministre russe S. Lavrov, tient la ligne de l’intégralité territoriale ukrainienne : les parties doivent discuter entre elles, c’est un seul et même pays, un seul et même peuple, donc peu importe où passe la ligne de démarcation. Et après la réunion de déclarer pour la énième fois que cela fut très utile, car maintenant on va pouvoir faire reculer l’artillerie lourde, les combattants sont d’accord, il ne reste plus que l’accord de Kiev. Et, bien entendu, chacun doit discuter, garder le contact, le groupe de contact sous l’égide de l’OSCE va être à nouveau constitué, c’est une grande victoire.

 

La réponse ukrainienne est tombée ce matin. Dans toute sa violence. Les bombardements de Donetsk n’ont pas cessé de la nuit. L’artillerie s’est intensifiée depuis hier. Un bus de passager a été touché, certainement par un des groupes de diversion qui attaquent la ville de l’intérieur.

 

 

 

 

Entre 13 et 15 morts selon les estimations, des dizaines de blessés. Les corps partout au milieu des rues. Leur tort était d’être à Donetsk et de vivre. C’est tout. Et deux choses sont à remarquer. 

 

La première est la réaction des proches qui accusent Poroshenko, ne le considèrent pas comme un Président de la Paix, le rendent responsable de ce qui se passe chez eux. Ils n’accusent pas les combattants, pas les Russes, mais l’armée de Poroshenko.

 

La deuxième est la haine qui s’empare de la population lorsqu’un des Ukrainiens qui bombarde la ville est traîné pour s’expliquer. Il est insulté et la foule veut se faire justice sur le pavé. Il est alors encadré par les combattants et mis dans une voiture.

 

Comment peut-on expliquer à des gens qui se font massacrer par l’armée ukrainienne qu’ils sont Ukrainiens ?


Comment peut-on leur demander de leur faire confiance, de tout oublier et à nouveau de vivre ensemble quand le sang a coulé entre frères ?


Et aussi comment expliquer aux Ukrainiens de l’Ouest, qui envoient leurs fils, leurs pères se battre dans l’Est, à toutes ces familles qui ne les voient pas revenir, que ce n’est pas si grave que ça, que finalement il sera possible de vivre ensemble, en bons voisins ?

 

C’est impossible. Et aucune commission de réconciliation nationale et de perte de mémoire collective n’y arrivera. Car cette paix, personne en Ukraine ne la veut. Trop de sang, trop de chairs, trop de charniers, trop de douleurs.

 

La conception post-moderne des guerres contemporaines trouve ici sa limite, au risque de discréditer ceux qui la poussent trop loin. Certes, rien n’est insurmontable vu de confortables bureaux à Washington ou à Moscou. Quoi que Moscou connaisse mieux la situation et devrait en percevoir l’absurdité et le caractère inacceptable. Mais le commerce doit continuer, la Russie fournit du charbon aussi en plus du reste à l’Ukraine, l’UE n’a pas intérêt à la reconnaissance d’un conflit armé, car les sanctions coûtent déjà assez cher. Pour sa part, la Russie non plus n’a pas intérêt à s’y engager plus, car elle ne veut pas intégrer le Donbass, mais politiquement ne peut pas le laisser se faire massacrer.

 

Pourquoi ces accords de Paix ne peuvent fonctionner ? Simplement, car c’est une guerre, et les négociations politico-diplomatiques n’interviennent de manière efficace qu’au terme d’une victoire militaire d’un camp sur l’autre. Or, ces négociations, ici, interviennent à chaque avancée militaire des combattants pour les bloquer. Il n’y a donc aucun fondement à une paix durable, pour l’instant.

 

 

Par Karine Bechet-Golovko (*) - russiepolitics.blogspot.ru – le 22 janvier 2015

 

(*)Karine Bechet-Golovko est une Française et une experte en droit russe, professeur invité à la faculté de droit l’Université d’Etat de Moscou (Lomonossov). 



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Tous pour Charlie et rien à foutre du Donbass !


Presque tout le monde s'en fiche, même ou surtout chez nous ! Sauf sur le web où l'info circule et où une minorité de lecteurs se tiennent au courant des actions nazies en Ukraine et de Porochenko, le petit Hitler.


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