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Destituer Dilma Rousseff, liquider Lula, le PT [et les BRICS]

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Photo : cartacapital.com.br


 

Destituer Dilma Rousseff, liquider Lula, le PT

[et les BRICS]

Par Éric Nepomuceno (*)

 

Des appels à manifestations dans tout le Brésil ont été lancés pour ce dimanche. L’objectif : la révocation de la présidente Dilma Rousseff, réélue en octobre dernier pour un second mandat, qui prit effet il y a exactement 73 jours. Il y a deux jours, des manifestations avaient déjà eu lieu pour réclamer le maintien en fonctions de Dilma, dans 23 des 26 capitales de provinces brésiliennes, de même qu’à Brasilia, capitale fédérale. Elles avaient rassemblé quelque 150 mille personnes à travers tout le pays. Celles de dimanche prévoient des chiffres beaucoup plus élevés, bien au-delà de centaines de milliers.

 

C’est en réponse à l’appel de la CUT, la Centrale Unique des Travailleurs (Central Única de Trabajadores), des fédérations syndicales, des mouvements syndicaux, tous plus ou moins liés au PT, parti de Lula da Silva et de la présidente, que se sont déroulées les protestations de vendredi. Celles de dimanche se vantent d’être « spontanées », autrement dit, représenteraient le véritable ressenti de l’immense population brésilienne.

 

Mensonges. Elles ont été organisées, et même de manière grossière, par les perdants des élections présidentielles d’octobre dernier. Et, par perdants, il faut entendre non seulement les partis politiques et les candidats, mais surtout, les intérêts. Le système politico-économique qui a dominé le pays pendant de longues années se refuse à admettre un fait concret : il a été tenu en échec de façon accablante et répétitive aux présidentielles de 2002, 2006, 2010, et 2014.

 

Par delà les défaites successives des représentants de l’élite, on peut parler d’échec d’un système de contrôle de la société. D’un projet de classes sociales face à une ambition de nation, de société, de pays. Et, pour ces élites, c’est un phénomène inadmissible.

 

Le Brésil connaît une période de nervosisme et de tension où un curieux mélange de contradictions et de révélations voit le jour. Un exemple de prise de conscience : jamais auparavant les plaintes pour corruption n’avaient été autant prises au sérieux. Conclusion : c’est comme si le pays découvrait la nouveauté de la corruption alors qu’elle règne en maître depuis toujours, quel que soit le gouvernement.

 

Un exemple de contradictions : les manifestations de vendredi dernier. D’un côté, elles soutenaient Pétrobras (compagnie pétrolière), tant contre les accusations de corruption révélée, toujours objet d’une enquête approfondie, que des pressions qui tentent de détourner la législation mise en place par Lula da Silva et conservée par Dilma.

 

Revenir en arrière reviendrait à, non seulement faire le jeu des multinationales de manière quasi absolue, mais plus encore, dans les faits, ouvrir une brèche à la privatisation de l’entreprise. Par ailleurs, les manifestants défendaient une évidence, à savoir, que le résultat des urnes soit respecté et que Dilma aille au bout de son mandat présidentiel. Mais, d’un autre côté, ils protestaient aussi contre certaines initiatives prises par le gouvernement de la même Dilma, qui, selon les organisateurs, portent atteinte aux droits du travail, et plus particulièrement, contre les mesures prévues dans le cadre du remaniement budgétaire annoncé.

 

C’est ainsi que l’on proteste contre le gouvernement que l’on défend. Certains pensent que c’est cela qu’on appelle démocratie. Que c’est une chose de se plaindre ou de revendiquer, et que c’en est une autre, totalement différente, d’attaquer les institutions.

 

Ce dimanche, ce sont les opposants déclarés au gouvernement constitutionnel de Dilma Roussef et au maintien du PT au pouvoir, qui descendront dans la rue. Derrière ce mouvement se cache, outre les principaux partis d’opposition et les groupes radicaux de droite, le gros des élites, principalement dans les villes où le néolibéral Aecio Neves était parvenu à l’emporter l’année dernière.

 

Mais avant tout, et par-dessus tout, on y trouve les grands conglomérats des médias oligopolistiques. Le Brésil n’avait jusqu’alors qu’en de rares occasions, manié à ce point l’art de la manipulation.

 

Personne ne peut nier qu’il existe concrètement une bonne dose d’insatisfaction générale dans la société brésilienne, y compris chez ceux qui ont porté Dilma au pouvoir au mois d’octobre.

 

Cependant, c’est la première fois depuis le retour à la démocratie, après la période du régime civil militaire qui étouffa le pays entre 1964 y 1985, que jaillit en pleine lumière un sentiment jusque-là assez éloigné de la scène politique : la haine.

 

Ou, plus exactement, la haine de classe. Le préjugé de classe. Les élites et les classes moyennes traditionnelles se dressent, indirectement, avec une fureur débridée, contre l’objet de leurs préjugés : cette classe sociale ignare et mollassonne qui soudain envahit les aéroports, achètent des frigos neufs, submergent les rues avec leurs petites « citadines », exigent des normes de qualité en matière d’éducation, de santé, de transports, et donc contre ceux qui ont permis ce bouleversement drastique du cadre social brésilien.

 

Si le Brésil a su ou a cru savoir dissimuler des doses massives de préjugés raciaux, en revanche, personne ne se soucie de contenir ses ardeurs de préjugés sociaux. Les élites brésiliennes haïssent la pauvreté, et plus encore, ceux qui ont cessé d’être pauvres. Les élites brésiliennes revendiquent le maintien de leurs privilèges de toujours, et prétendent être menacées par une crise économique déclenchée par des gouvernements qui ont gaspillé des torrents d’argent à faire en sorte que les misérables deviennent pauvres, et que les pauvres accèdent à l’échelon supérieur, de citoyens intégrés à une économie de consommation, c’est-à-dire, au marché.

 

En fin de compte, il ne s’agit que d’une seule et unique chose : Dilma, dehors, le PT, aux orties, exit Lula ! Aux oubliettes le projet de pays ! Le peuple, au rencart !

 

 

 

 

Par Eric Nepomuceno (*) pour La Jornada - traduit de l’espagnol pour El Correo par : Florence Olier-Robine - El Correo. Paris, le 17 mars 2015.

 

 

 (*) Éric Nepomuceno est un homme de Lettres. Il a quitté son Brésil natal pour se rendre à Buenos Aires en 1973, où il a débuté dans le monde du journalisme dans une langue qui n’était pas la sienne. Il a alors travaillé en tant que correspondant du journal Diario de São Paulo, il a collaboré avec La opinión et avec le magazine Crisis, dirigé par Eduardo Galeano. En 1976 il déménage à Madrid, pour devenir la plume du magazine brésilien Veja en Espagne. Il démarre alors une collaboration avec Cambio 16 et avec le tout nouveau journal El País ; mais trois ans plus tard, il retraverse l’océan pour s’installer cette fois au Mexique. Nepomuceno est revenu au Brésil en 1983 pour travailler de nouveau avec El País, relation qui a duré jusqu’en 1989. Il est actuellement le correspondant à Rio de Janeiro du magazine argentin Página 12. En plus de cette facette journalistique, Éric Nepomuceno est écrivain et traducteur. Il a traduit en portugais les œuvres de certains de ces amis, tels que Gabriel García Márquez, Julio Cortázar, Eduardo Galeano, Juan Rulfo et d’autres écrivains de renommée comme Miguel de Unamuno. Parmi ses traductions, on retrouve un étrange trésor : Fuego en las entrañas, un roman porno écrit par Pedro Almodóvar en 1979 lorsqu’il était fonctionnaire chez Telefónica

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Sa politique n'étant pas dans la ligne de conduite voulue par les USA, il faut la "supprimer", comme les autres chefs d'état Sud-américains similaires. Et nos médias y contribuent en divulguant la désinformation programmée dans ce but.


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France - Début de panique chez les « élites » ?

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France - Début de panique chez les « élites » ?

 

Dans le contexte de menace terroriste majeure à laquelle la France est confrontée depuis mercredi, la gestion de la protection des personnalités est devenue extrêmement délicate. Au cabinet du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, on se refuse à livrer des noms. « C’est une question de sécurité et nous n’exposerons pas la vie des personnes », déclare au Figaro un conseiller du ministre.

 

Le sujet est d’autant plus sensible que « des dizaines de demandes ont afflué à Beauvau en 24 heures, de la part de personnalités se sentant en danger », confie un haut fonctionnaire de police. Au point que le ministère a dû organiser une réunion pour faire un « tri », selon des critères draconiens.

 

Les bénéficiaires d’une équipe de gardes du corps préfèrent ne pas trop ébruiter la chose.

Et ceux qui se sont vu refuser cette « faveur » peuvent nourrir une certaine frustration.

 

À Paris, la Préfecture de police a accordé des agents en tenue pour protéger des bâtiments de presse notamment.

 

Mais la protection individuelle dépend de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Les anges gardiens qu’elle dépêche sont alors prélevés au sein de l’ex-Service de protection des hautes personnalités (SPHP), rebaptisé récemment Service de la protection (SDP).

 

Composée de 770 agents surentraînés, dont une quarantaine de femmes, cette unité d’élite protège déjà à l’année des dizaines de personnalités, au premier rang desquelles figurent le chef de l’État et les membres du gouvernement.

 

L’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), rattachée au DGPN, jauge le risque réel.

 

« Tout est apprécié au cas par cas, et un diagnostic est rendu, enrichi d’une échelle de risques graduée de 4 (normal) à 1 (très élevé) », dit l’un de ses membres.

 

« Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection », précise-t-il.

 

Aveuglés par la haine, extrémistes et fondamentalistes peuvent se focaliser sur une cible, en lui envoyant des colis suspects, des balles dans des enveloppes ou en multipliant les appels anonymes. Certains sont prêts à passer à l’acte coûte que coûte.

 

Dans son rapport publié en 2010 sur la protection des hautes personnalités, la Cour des comptes préconisait la réduction des dépenses des « bodyguards » de la République.

 

Selon les calculs de la juridiction financière administrative française, le budget moyen d’un policier affecté pour ce type de contrat s’élèverait à 71.879 euros par an.

Une somme à apprécier au regard de ce que vaut une vie.

 

 

 

Par fortune. fdesouche.com – le 9 janvier 2015

Source : lefigaro.fr (par Christophe Cornevin, Jean-Marc Leclerc) 


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