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Les apprentis sorciers du vivant : que devient l’éthique ?

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Les apprentis sorciers du vivant :

que devient l’éthique ?

 

« La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d’être des hommes. »  Jean Rostand (biologiste)

 

Un scoop ! La première femme a accouché avec une implantation d’un utérus et donné naissance à un bébé bien portant. Avant cette prouesse médicale, d’autres tentatives de greffes avaient été faites, avec des utérus provenant de donneuses vivantes ou non, mais s’étaient soldées par des échecs. La première, en Arabie saoudite en 2000, avait échoué au bout de trois mois. Une autre en Turquie en 2011 eut le même sort.

 

Pour l’équipe médicale qui l’a mis au monde, c’est la concrétisation de quinze années de recherche. Pour les femmes nées sans utérus, c’est l’espoir de pouvoir un jour porter un enfant. En annonçant, le 3 octobre, la naissance du premier bébé après greffe d’utérus dans la revue The Lancet, Matts Brännström (université de Göteborg, Suède) et ses collègues ont ouvert un nouveau champ dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP) et de la transplantation. (…) Une transplantation est le seul traitement envisageable pour des stérilités d’origine utérine. Absence congénitale de cet organe (comme dans le syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser, qui toucherait environ une femme sur 4 500), ablation chirurgicale notamment après un accouchement compliqué d’hémorragie, ou encore utérus non fonctionnel : des dizaines de milliers de femmes aux États-Unis, des milliers en France, sont potentiellement concernées. (1)

 

 

Les hommes « enceints » c’est pour demain !

 

Rien dit-on, ne doit arrêter le progrès !  Au nom de la science et d’un vertige prométhéen qui fait fi des barrières éthiques, beaucoup de scientifiques pensent que l’homme peut aussi porter une gestation. Les représentations naturelles sont mises au défi. On peut greffer un utérus à l’homme ! La théorie du Genre recevrait, si cette technique s’avérait possible, une brillante et dangereuse confirmation.

 

« Une perspective stupéfiante qui risque d’ici quelques années, de faire voler en éclats nos représentations de la maternité et de la reproduction. Ne serait-ce qu’au niveau légal, il est dit que la mère au sens strict du terme « c’est celle qui accouche ». Or, si l’on ne modifie pas la loi, l’homme qui accouche serait donc une mère… Tel est le titre provocateur d’une publication qui nous informe « que cela est possible ».

 

Personne ne s’était posé la question de savoir si l’on pouvait greffer un utérus à un homme, ce qui lui permettrait de pouvoir lui aussi porter des enfants. Une idée révolutionnaire qui soulèverait forcément de nombreuses questions éthiques, mais à l’époque où nombreux sont ceux qui luttent pour l’égalité des sexes, cette éventualité ne serait pas dénuée de sens. 0ui, c’est possible, un homme pourrait tomber « enceint », (mais si on lui greffait un utérus et s’il recevait une supplémentation hormonale dans les premières semaines de grossesse avant que le placenta ne prenne le relais). Les médecins interrogés s’empressent tout de même d’ajouter qu’ils se l’interdiront pour des raisons déontologiques. » (2)

 

Henri Joyeux, chirurgien cancérologue, président de « Familles de France » déclare :

 

« On pourra greffer un utérus à un homme dans la mesure où on sait le faire à une femme. » Henri Joyeux a expliqué : « Je suis chirurgien ! Sachez que l’on peut vous greffer un utérus, sachez que vous pourrez avoir des bébés. Pas de problème. Donc on pourra greffer un utérus à un homme dans la mesure où on sait le faire à une femme. Il n’y a aucun problème. » « Monsieur pourra avoir un bébé. » « Avec des hormones, Monsieur pourra avoir un bébé, mais, la seule chose, ça sera une grossesse où l’accouchement se fera par césarienne obligatoire parce que ça ne passe pas d’accord. » « On peut même lui greffer l’utérus de sa propre maman à sa fille. On n’est pas obligé d’aller chercher une Ukrainienne (…). » (3)

 

 

Futur : utérus artificiel, est-ce ainsi que les bébés naîtront ?

 

Rien ne doit s’ » opposer une science débridée, sous peine d’être traité de rétrograde qui bloque le train fou de la science ! Toujours dans le même ordre. Des scientifiques pensent à révolutionner la nature depuis que le monde est monde. Les équipes scientifiques rivalisent d’ingéniosité en tournant le dos aux fondamentaux de la société : un père une mère et des enfants. Le jour où des embryons humains pourront se développer hors du ventre maternel, on pourra enfanter sans grossesse. Les recherches sont encore loin d’aboutir, mais les questions éthiques se posent déjà.

 

« Sur le principe d’une longue fécondation in vitro, le fœtus grandirait pendant neuf mois dans des « couveuses » recréant l’univers utérin. Déjà en 1932, dans Le Meilleur des mondes, l’écrivain britannique Aldous Huxley en parlait : « Bref, une vraie fabrique à bébés ! Cette pure fiction faisait pourtant écho aux travaux d’un généticien anglais, John Haldane, inventeur, neuf ans plus tôt, du mot « ectogenèse », qui désigne le fait de concevoir des enfants en dehors de l’utérus féminin. Près d’un siècle plus tard, des chercheurs travaillent toujours sur l’idée d’un caisson artificiel, capable d’accueillir des cellules et de faire grandir hors du corps d’une femme un embryon, puis un fœtus, neuf mois durant. » (4)

 

« Lors d’une FIV, on sait déjà faire vivre des embryons à l’extérieur d’une femme jusqu’au cinquième jour, explique Henri Atlan, biologiste, ancien membre du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé et auteur du livre L’Utérus artificiel (2007). En couveuse, on sait aussi maintenir en vie des enfants prématurés à partir de vingt-quatre semaines. Reste à mettre au point la machine qui fera le lien entre les deux, pendant les six mois restants. »(4)

 

Ainsi, dès 1997, le chercheur japonais Yoshinori Kuwabara avait réussi à placer des fœtus de chèvre dans une cuve. Les animaux se sont développés trois semaines dans une sorte de liquide amniotique de synthèse. (…) Le placenta est un organe complexe, qui évolue au cours de la grossesse. Il est donc impossible pour l’instant de l’imiter. Mais des essais sont en cours pour fabriquer un liquide amniotique artificiel qui permettrait à des fœtus d’être viables, avant le seuil des 24 semaines à partir duquel on sait maintenir un prématuré en vie » (4).

 

 « En février 2013, une nouvelle étape a été franchie. Le chirurgien américain George Mychaliska est parvenu à faire vivre dans des cuves artificielles des fœtus de chèvre ayant d’abord grandi in utero. « Je pense que cet exploit sera bientôt réalisable avec des fœtus humains, annonce Thomas Shaffer, chercheur américain et inventeur du liquide amniotique artificiel, en 1997. Mais, d’ici moins de cinq ans, tout cela sera sûrement possible. À condition que la Food and Drug Administration, l’agence américaine qui autorise les médicaments, nous donne son accord. » (4)

 

Car, au-delà du défi technique, ces études sur l’utérus artificiel, encore à leurs balbutiements, soulèvent des questions d’ordre législatif, éthique et sociétal. Pour Henri Atlan, une chose est sûre : « L’utérus artificiel, s’il voit le jour, rendra la procréation de plus en plus médicalisée et la parentalité de moins en moins biologique. Il mettra aussi l’homme et la femme sur un nouveau terrain d’égalité, puisqu’aucun des deux ne portera l’enfant ! Attention, ajoute-t-il, cela ne sera sans doute pas possible avant cinquante ou cent ans. » (4)

 

Ainsi, des bébés viendraient au monde sans passer un seul instant dans le ventre de leur mère : est-ce une fable futuriste ou une réalité scientifique ? Marie Mandy revient sur les fondements de la maternité, ses mythes et ses phantasmes. S’il s’agit d’avancées considérables en matière de procréation (sauver les prématurés, aider les femmes sans utérus…), cela soulève beaucoup de questions d’ordre bioéthique : qui seront les parents ? Qui pourrait y avoir recours ? Une histoire qui interroge la valeur de la vie et le pouvoir de la science.

 

Cette prouesse médicale divise : il y a d’un côté ceux qui perçoivent les utérus artificiels comme purement thérapeutiques, c’est-à-dire des utérus qui permettraient à des femmes stériles ou ayant subi une hystérectomie d’enfanter, et d’un autre côté ceux qui y voient des dérives et des problèmes moraux et éthiques graves. Aujourd’hui, on peut implanter dans nos corps des dispositifs pour éviter la souffrance, atténuer les symptômes de maladies, voire restaurer certaines aptitudes. Demain, il serait possible de s’en servir pour améliorer nos performances physiques et intellectuelles. L’homme et la société n’en seraient-ils pas transformés, à tout jamais ? » (5)

 

 

Les bébés à la carte

 

Mieux encore, non contents de bousculer les fondamentaux millénaires de la procréation, des apprentis sorciers nous promettent outre la connaissance du sexe dès le premier mois de grossesse, la possibilité de choisir à l’avance le bébé souhaité :

 

« Taille, sexe, couleur des yeux : une méthode proposant aux parents de sélectionner des traits spécifiques pour leurs enfants a été brevetée aux États-Unis. Après cinq ans d’attente, la société 23andMe a réussi à faire breveter une méthode de sélection des gamètes des donneurs basée sur des calculs génétiques réalisés par ordinateur. Une méthode proposant aux parents de choisir certains traits spécifiques chez leurs enfants à naître a été brevetée. Il est clair que sélectionner des enfants de la manière préconisée par la méthode brevetée par la société 23andMe est hautement discutable sur le plan éthique », écrivent les quatre auteurs d’un commentaire publié jeudi 3 octobre par la revue Genetics in Medicine. » (6)

 

« La méthode décrite dans la demande de brevet prévoyait de sélectionner les donneurs d’ovules ou de spermes de manière à améliorer les chances de produire un bébé ressemblant aux caractéristiques souhaitées par le couple bénéficiaire (…) Si cette perspective fait rêver ceux qui souhaitent s’affranchir de notre condition humaine imparfaite, limitée et mortelle, elle en inquiète d’autres… Peut-on concevoir une humanité élargie incluant les animaux et les machines ? Quelle place restera-t-il à cet humain, ni animal ni machine, revendiquant sa complexité et son intériorité comme attributs de sa liberté ? (…)» (6)

 

Apparemment on y va sans garde-fous éthiques. Pour Laurent Alexandre : les dirigeants de Google veulent changer le monde et l’humanité… Google affiche un intérêt grandissant pour la biologie, la génétique ou encore la médecine. Pour Laurent Alexandre, chirurgien-urologue, l’ambition des dirigeants de Google est la suivante : « Changer le monde et l’humanité. »

 

Leur programme d’intelligence artificielle a été confié au chef de file du courant transhumaniste, Ray Kurzweil. Pourquoi le transhumanisme ? Parce que la définition de cette « idéologie » est la suivante : « Utiliser toutes les Nbic pour tuer la mort et augmenter les capacités intellectuelles de l’homme, puis d’interfacer notre cerveau avec l’intelligence artificielle. » Et selon Ray Kurzweil, l’intelligence artificielle pourrait dépasser l’intelligence humaine en 2029 et « en 2045 elle sera 1 milliard de fois plus puissante que les 8 milliards de cerveaux humains réunis. » (7)

 

 

Qu’est-ce que l’homme ?

 

En définitive, que reste-t-il de l’humanité ? Pour le philosophe Jean-Michel Besnier, par sa nature prométhéenne, l’homme veut se réaliser au-delà de ce qui lui a été donné, et la technique est un moyen d’y parvenir. L’évènement détonateur correspond sans doute à la découverte de l’ADN et aux techniques de numérisation. (…)

 

La troisième révolution industrielle bouscule nos repères traditionnels. Elle remet en cause des notions aussi classiques que l’État, le marché, l’entreprise, la démocratie représentative, et jusqu’à la vie elle-même, qui pourrait bientôt triompher de la mort…

 

Qu’est-ce que l’homme ? Des siècles de réflexion sur l’homme paraissent désormais périmés. Aristote le définissait comme un animal raisonnable. (…) Aujourd’hui, la place de l’homme et son statut unique sont malmenés de toutes parts : les sciences de la vie, en particulier avec la biologie moléculaire puis à présent la biologie de synthèse, l’ont réduit à un phénomène naturel pouvant être décrit par une série de relations de cause à effet, d’interactions de nature physico-chimiques. Même le libre arbitre -qui semblait son apanage – ne serait qu’une illusion réductible à une suite prévisible de réactions que les dernières découvertes de la neurobiologie tentent de décrypter ». (8)

 

« Il existe comme une convergence des approches scientifiques pour dissoudre l’homme dans la nature. Il y a comme une jouissance des scientifiques à faire de l’homme un animal comme les autres. (…) Au fond, aujourd’hui l’homme est tantôt animalisé – il apparaît comme un être de pulsion – tantôt ramené au rang de machine – une mécanique bien huilée pourrait expliquer son fonctionnement. Pour sortir de cette oscillation entre la bête et le robot, les technoprophètes qui se disent post-humanistes annoncent une évolution radicale. Selon eux, l’homme a fait son temps et il doit à présent confier à la technologie le soin de l’augmenter et de le transformer. Toutes ces réflexions soulignent le caractère dramatique de la question de l’homme, aujourd’hui. Pour ma part, je pense que ce qui demeure le privilège paradoxal de l’homme c’est qu’à la différence des animaux, il est conscient de sa fragilité. Il se déshumanise en l’oubliant. » (8)

 

 

Où allons-nous sans garde-fous ?

 

Autant de questions qui dérangent. Dans un colloque ayant pour thème « L’espèce humaine peut-elle se domestiquer elle-même ? » l’ex-directeur général de l’UNESCO, M. Matsuura, a posé la problématique de la condition humaine en termes d’enjeu scientifique, et d’enjeu éthique : « Pour la première fois de son histoire, l’humanité va donc devoir prendre des décisions politiques, de nature normative et législative, au sujet de notre espèce et de son avenir. Elle ne pourra le faire sans élaborer les principes d’une éthique qui doit devenir l’affaire de tous. Car les sciences et les techniques ne sont pas par elles-mêmes porteuses de solutions aux questions qu’elles suscitent. » (9)

 

Où s’arrête l’humain ? Où commence le cyborg ?  Où est la paternité ? Que veulent dire les mots parents, père, mère ?  La question reste posée, car en l’absence d’une éthique et d’une définition claire de ce que c’est que l’humain, en l’absence d’une éthique de la vie à la fois philosophique et/ou religieuse le mythe prométhéen ne peut être contenu sans justement une éthique à toute épreuve. Il pourrait amener l’humanité à une dérive de tous les dangers. À trop jouer avec le feu, on risque de perdre ce qui est notre patrimoine le plus précieux notre humanité au profit d’une chimère. Comme l’écrit Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra » : « L’homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain, – une corde sur l’abîme. Il est dangereux de passer de l’autre côté, dangereux de rester en route, dangereux de regarder en arrière » Triste fin pour le surhomme !

 

 

 

Par le Professeur Chems Eddine Chitour (École Polytechnique  Alger) - mondialisation.ca – le 25 mai 2015

 

Notes/Références

1. Sandrine Cabut : Greffe d’utérus : la France sur les rangs Le Monde 13.10.2014

2. http://rmc.bfmtv.com/emission/les-hommes-enceints-c-est-pour-demain-le-fil-d-ariane-du-2801-860102.html

3. http://www.chirurgieesthetiquefrance.fr/video-greffer-un-uterus-a-un-homme-cest-possible-henri-joyeux-lcp/

 4 http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/futur-uterus-artificiel-est-ce-ainsi-que-les-bebes-naitront-02-09-2013-

5. http://iatranshumanisme.com/2015/03/22/luterus-artificiel/

6.http://tempsreel.nouvelobs.com/a-retenir/20131003.OBS9745/bientot-des-bebes-a-la-carte.html 03-10-2013

7. http://iatranshumanisme.com/2015/05/02/laurent-alexandre-les-dirigeants-de-google-veulent-changer-le-monde-et-lhumanite/

8.http://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/20120116.OBS8861/restons-conscients-de-notre-fragilite.html

9. http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/160668-la-destinee-humaine-a-l-epreuve-des-apprentis-sorciers.html

 

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Ukraine/Donbass - Donetsk les 10 signes qui montrent qu’on est toujours vivant

Ukraine/Donbass - Donetsk  les 10 signes qui montrent qu’on est toujours vivant | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : Facebook/Eugeniya Marty - ANDREY BORODULIN/AFP

 


Ukraine/Donbass - Donetsk :

les 10 signes qui montrent qu’on est toujours vivant

 

Une habitante de Donetsk a présenté une liste de routines quotidiennes qu’elle et beaucoup d’autres résidents de cette ville de l’Est de l’Ukraine ont développées après des mois de bombardements incessants.

 

Evguenia Martynova a 33 ans et n’a pas quitté Donetsk. Comme la plupart de gens autour d’elle, cette jeune femme ne comprend pas pourquoi elle devrait fuir sa propre maison.

 

« Le Donbass est ma maison. C’est vraiment comme ma famille pour moi. Et vous n’allez pas laisser tomber un de vos parents s’il tombe malade, n’est-ce pas ? », confie-t-elle à RT, ajoutant qu’il faut « étonnamment peu de temps » pour s’habituer aux bombardements et aux explosions constants.

 

Sur sa page Facebook Evguenia a répertorié la liste des « 28 signes qui montrent que vous vivez à Donetsk ».

 

Voilà les dix points les plus marquants :

 

1. Vous vous levez chaque matin avec la surprise agréable d’être toujours en vie.

 

2. Les Likes et commentaires de vos amis à Donetsk sur les réseaux sociaux montrent qu’ILS sont toujours vivants.

 

 

3. Tandis que vous vous habillez pour sortir, vous pensez involontairement à votre apparence au travail ou dans la rue, mais aussi celle que vous aurez, Dieu nous en garde, dans un hôpital ou à la morgue. Sous-vêtements élimés et les chaussettes trouées : votre place est à la poubelle.

 

 

4. Quand vous quittez la maison, vous essayez de ne pas vous disputer avec vos proches. C’est peut-être la dernière fois que vous les voyez.

 

 

5. Pendant que vous marchez dans une rue ou que attendez le bus, vous passez automatiquement au crible les environs afin de trouver des cavités, des fossés et des parapets, bref, des endroits ou vous pourrez vous réfugier si vous être surpris par un bombardement.

 

 

 

6. Vous avez perdu tout intérêt pour les films d’horreur. Ils semblent stupides, tirés par les cheveux et pas effrayants du tout. Inconsistants par rapport à ce qui se passe ici, dans la vie réelle.

 

 

7. Dans votre tête, vous avez « votre propre cimetière » de gens que vous connaissiez : amis, amis en ligne et proches qui sont morts dans des bombardements ou d’une crise cardiaque. Ce chiffre augmente de manière constante.

 

 

.

8. Vous apprenez à économiser l’argent et réalisez avec surprise que vous achetiez beaucoup de choses inutiles auparavant. L’argent a perdu son ancienne valeur. Quand un obus frappe une Lada [voiture de la classe économique faite en Russie] et une Toyota Land Cruiser, elles brûlent de la même manière, avec tous ceux qui sont à l’intérieur.

 

 

9. Vous emmenez votre passeport partout avec vous. Dans le meilleur des cas, vous pourrez le montrer si on vous le demande. Au pire, cela simplifiera et accélérera considérablement l’identification de vos restes.

 

 

 

10. Vous ressentez une angoisse croissante quand il y a un silence soudain autour de vous après l’arrêt des bombardements. C’est le calme avant la tempête et beaucoup de sang va à nouveau couler.

 

Evgenia estime que c’est difficile de prédire quand le conflit se terminera quand on vit en son cœur, mais elle et ses amis espèrent se « réveiller un matin et voir les files des militaires ukrainiens faire demi-tour et partir ».

 

Un sommet des dirigeants russe, allemand, français et ukrainien se déroule aujourd’hui à Minsk, en Biélorussie, pour trouver un accord sur la mise en place d’un processus de paix qui mettrait fin au conflit dans le sud-est de l’Ukraine.

 

Selon des informations non confirmées, les pourparlers se concentreront sur la création d’une zone démilitarisée, le retrait des armes lourdes et l’établissement d’un dialogue entre Kiev et les insurgés.

 

En savoir plus : Une zone démilitarisée sera à l’ordre du jour de la rencontre de Minsk au « format Normandie »

 

Le conflit en Ukraine a commencé en avril dernier quand Kiev a envoyé des forces régulières et des bataillons de volontaires dans les régions de Donetsk et de Lougansk où une partie de la population a refusé de reconnaître les nouvelles autorités du pays arrivées au pouvoir après un coup d’État. Les combats qui durent depuis lors ont coûté la vie à plus de 5 300 personnes, selon l’ONU.



Par RT France – le 11 février 2015

Koter Info's insight:


Pour ceux qui n'imaginent pas ce que signifie vivre dans une zone de guerre. Et cela pourrait se passer près de chez vous si les "va-t-en-guerre" ne se calment pas bientôt !


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