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Des universités américaines expulsent leurs étudiants dépressifs

Des universités américaines expulsent leurs étudiants dépressifs | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : police du campus | Ian D. Keating via Flickr CC License by

 

 

Des universités américaines expulsent

leurs étudiants dépressifs

 

Pour éviter notamment des suicides sur leur campus, certaines universités américaines bafouent les droits des jeunes souffrant de troubles psychiatriques.

 

Aux États-Unis, plusieurs étudiants souffrant de dépression aiguë ont récemment été forcés de prendre des congés médicaux et ensuite interdits de revenir sur leurs campus

 

Dans un long article de Buzzfeed, la journaliste Katie Baker raconte notamment l’histoire de Dave, un étudiant de la prestigieuse université de Brown qui avait des problèmes d’alcool et avait écrit sur Facebook qu’il était cliniquement dépressif et voulait se suicider. L’université l’a mis en congé médical pendant un semestre en 2013. Il a arrêté de boire, a repris des cours dans une autre université et a commencé à aller régulièrement chez un psychiatre. Lorsqu’il a voulu retourner à Brown, l’administration lui a demandé de renvoyer une candidature, qui a été refusée plusieurs fois, malgré une lettre de soutien venant du psychiatre. Comme il a insisté, Dave a reçu une injonction officielle de la fac lui expliquant qu’il n’avait plus le droit de contacter les membres de l’université par email ou par téléphone.

 

D’autres histoires similaires ont été relatées dans la presse américaine ces dernières années : en 2012, un étudiant de Princeton avait été banni pendant un semestre après une overdose d’antidépresseurs et, en 2005, un étudiant de George Washington University, dépressif à la suite du suicide d’un ami, a été expulsé après avoir été hospitalisé pour des idées suicidaires. Parfois les expulsions impliquent aussi que les étudiants n’ont pas le droit d’aller voir leurs amis sur le campus.

 

 

Troubles psychiatriques

 

Il est difficile de savoir combien d’élèves ont ainsi été bannis contre leur gré, mais, depuis les années 1990, une organisation de défense des droits des personnes souffrant de maladies mentales a défendu près de 20 étudiants dans des situations similaires.

 

Évidemment, aucune université ne veut d’un suicide sur le campus ou, pire, d’un étudiant souffrant de dépression qui tue avant de suicider, comme ce fut le cas en 2007 à Virginia Tech, où 32 personnes sont mortes. Mais, en voulant assurer la sécurité de tous, les administrations universitaires en viennent parfois à bafouer les droits d’étudiants souffrant de troubles psychiatriques. En effet, si prendre un congé peut être utile pour recevoir des traitements adéquats, les expulsions imposées sont parfois très longues et ne correspondent pas toujours aux recommandations des psychiatres.

 

Selon le droit américain, seuls les étudiants qui constituent une menace directe pour les autres peuvent être bannis, mais, dans les faits, il semble qu’un épisode dépressif soit suffisant pour déclencher un congé obligatoire. Les situations varient selon les universités, mais plusieurs élèves ont déjà fait des procès à leurs écoles. Cette année, l’université de Quinnipiac, dans le Connecticut, a notamment dû verser des dommages et intérêts à une élève dépressive qui avait été placée en congé médical forcé.

 

 

 

Par Claire Levenson - slate.fr – le 23 juin 2015.

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En médecine l’évaluation des risques laisse plutôt à désirer…

En médecine l’évaluation des risques laisse plutôt à désirer… | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



En médecine l’évaluation des risques

laisse plutôt à désirer…

 

Dans la rubrique médecine préventive qui est un terme plutôt vague et fourre-tout, les médecins n’en finissent pas de prodiguer des conseils à leurs patients (clients) pour les prémunir contre toutes sortes de pathologies.

Les médecins sont d’autre part assaillis de publicités en provenance des laboratoires pharmaceutiques et de recommandations émanant des organismes étatiques à tel point qu’ils ne savent parfois plus vraiment comment formuler un jugement sinon objectif du moins crédible. L’un des domaines très « juteux » des recommandations prodiguées par les médecins à leurs patients est tout ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, dont l’athérosclérose.


Les enjeux économiques sont en effet considérables et le corps médical subit la pression constante des laboratoires pharmaceutiques pour prescrire telle ou telle drogue supposée active dans le traitement de cette affection.


Une récente étude réalisée conjointement par une dizaine d’universités américaines et publiée dans le dernier numéro des Annals of Internal Medicine (doi:10.7326/M14-1281) indique clairement que l’estimation des risques de maladies cardiovasculaires était erronée, et ceci depuis de nombreuses années.


Cette étude a concerné 4 227 personnes non diabétiques et ne présentant aucun signe clinique de maladies cardiovasculaires au début de l’étude, âgée de 50 à 74 ans, hommes et femmes, suivies depuis l’année 2002. Passons sur les détails des analyses statistiques utilisant 4 méthodes d’approche différentes, mais celles-ci ont permis d’évaluer le bien-fondé des recommandations concernant la prévention des risques cardiovasculaires.


Il est apparu que, systématiquement, le facteur risque était surestimé. Pour que les choses soient plus parlantes, cette estimation a été traduite en pourcentages, 100 % étant une évaluation fidèle ou très proche de la réalité compte tenu des paramètres biochimiques et sanguins des patients. Chez les hommes la surévaluation était systématique et variait entre 137 et 254 %. En d’autres termes et au minimum près de 40 % des hommes s’étaient vu prescrire au moins un médicament inutilement et parmi les 60 % restants c’était systématiquement des prescriptions pléthoriques et inutiles conduisant à l’apparition de symptômes secondaires induits par ces outrances médicamenteuses.


Cette étude remet en cause un certain nombre de pratiques médicales par exemple la prescription d’aspirine qui est certes un médicament anodin, mais pas tant que ça. L’aspirine inhibe la formation de caillots sanguins, mais présente aussi un facteur de risque hémorragique et la surestimation des risques cardiovasculaires a conduit à des hospitalisations en urgence avec des conséquences sur la santé des patients et des ramifications financières qui auraient pu être largement évitées.


Pour la prescription des statines, ces médicaments réduisant le taux de cholestérol sanguin et de plus en plus prescrits sans raison évidente, la situation est encore plus préoccupante. La surestimation du risque de maladies cardiovasculaires semble conduire les médecins à justement ne pas prendre de risques eux-mêmes et à prescrire 2,5 fois trop souvent ces statines.


Énoncé autrement sur 5 patients trois d’entre eux se voient prescrire ce genre de médicament sans raison justifiée, ça fait beaucoup… Une métaétude a montré que les statines réduisaient effectivement les risques d’accidents cardiovasculaires, mais la même étude n’a pas pris en compte l’incidence des effets secondaires de ces médicaments sur la santé, sinon le bien-être, des patients.


En définitive, les médecins appliquent des règles d’évaluation des pathologies de leurs patients qui ne sont pas toujours adaptées et les patients encouragent leur médecin traitant à leur prescrire des médicaments sans justification, parce qu’ils se sentent rassurés.


On se trouve donc dans une situation inédite où en quelque sorte la médecine est mise en équations et le médecin ne joue plus que le rôle de prescripteur au détriment des conseils d’hygiène de vie personnelle qu’il pourrait prodiguer à ses « clients » devenus des consommateurs avant d’être de vrais malades. Cette dérive coûteuse et dangereuse de la pratique médicale est à déplorer, mais ce sont aussi les organismes officiels et les laboratoires pharmaceutiques qui sont responsables de cet état de fait avec souvent une complicité inavouée (on appelle ça le lobbying) bafouant les règles fondamentales de l’éthique.

 

 

Par Jacques Henry – Forbes - jacqueshenry.wordpress.com - le 19 février 2015

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