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Redéfinition de la démocratie en Suède

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Photo : Stefan Löfven, Premier ministre de Suède.

 

Redéfinition de la démocratie en Suède

 

La démocratie n’est plus seulement malmenée en Europe, elle est en train d’être redéfinie par divers coups d’État insidieux, et se transforme peu à peu, sous nos yeux, en micro dictature.


La Suède vient de franchir un grand pas vers une démocratie orwellienne. Ce pays a au moins le mérite de montrer les choses telles qu’elles sont et ont toujours été :


les votes ne servent absolument à rien.

 

Par Avic


***

 

Coup d’État en Suède ?


Le putsch tranquille de l’establishment suédois, et l’étonnante intuition de Michel Houellebecq

Par Pascal Titeux

 

La nouvelle n’a pas fait la « une » des médias, et c’est pourtant un des événements les plus inquiétants de ce début de siècle. Le dernier masque de la démocratie représentative, dans sa version postmoderne et corrompue, vient en effet de tomber.

 

Cela ne surprendra pas les libéraux, qui savent à quel point l’étatisme électif peut se rapprocher à pas de loup des « vraies » dictatures, et de quoi il est capable lorsqu’il se sent menacé de perdre ses prébendes. On le voit déjà montrer les crocs, à grand renfort d’HADOPI, LPM et autres mesures « antiterroristes ». Mais en Suède il vient de mordre pour de bon, et saigner peut-être à mort une démocratie déjà bien abîmée par le très politiquement correct « modèle suédois ».

 

Les faits sont simples dans leur crudité cynique. Les dernières élections ont vu surgir un parti, disons atypique, le mot « populiste » étant, en Suède comme ailleurs, un mot dépourvu de sens (tous les partis courtisent le peuple !). Avec ses 12 %, le SD ne pouvait qu’être un parti d’opposition, mais lorsqu’un autre s’est joint à lui pour rejeter le budget, le gouvernement a été mis en minorité, et son budget invalidé : situation classique de « crise gouvernementale ». Dans toute démocratie, cela entraîne la démission du gouvernement, et chez nous ce serait un des cas où la dissolution s’imposerait. C’est si évident que dans un premier temps, le chef du gouvernement suédois, Stefan Löfven, a décidé, et annoncé pour le 22 mars 2015, la tenue de nouvelles élections.

 

Jusqu’ici tout va bien, me direz-vous, le peuple va trancher.

 

Mais voilà : les sondages se sont mis à dessiner une forte hausse du SD, l’amenant à des niveaux tels que ni l’alliance socialistes verts, ni le centre droit, ne puissent espérer gouverner. Craignant de perdre, avec leurs dernières plumes, les places qu’ils occupaient chacun leur tour dans une aimable alternance, ces partis ont décidé de se répartir les postes non plus alternativement, mais simultanément, et pour toujours. En tout cas jusqu’en 2022, première date de révision de leur accord.

 

 

Le coup d’État

 

Stefan Löfven vient donc de revenir sur sa décision : les élections prévues pour 2015 n’auront pas lieu, et le résultat de celles de 2019 est d’avance neutralisé puisque l’entente des sortants, ou plutôt de ceux qui ne veulent pas sortir, est organisée jusqu’en 2022. La Suède aura donc la « chance » d’être la première démocratie du monde à connaître la composition de son gouvernement avant les élections, et à savoir qu’il restera en place indépendamment de leur résultat. C’est sûr que ça renouvelle le concept de démocratie, tellement même qu’il faudrait trouver un nouveau nom.

 

Mais ce nom existe déjà : comment nomme-t-on un événement où les élections annoncées sont brutalement reportées, le pouvoir annonçant que de toute façon il restera en fonction, quel qu’en soit le résultat ?

 

Bien sûr, cela n’a pas été proclamé sur fond d’hymne national par un colonel dont la garde prétorienne vient de s’emparer de la télévision : la Suède n’est pas une république bananière. C’est du moins ce que les naïfs croyaient jusqu’ici. Car si la Junte est habillée en civil, et que le parlement fait partie de la farce, c’est quand-même, très exactement, ce qu’on nomme un coup d’État. C’est d’ailleurs ainsi qu’il est vécu de l’intérieur (cf. I.Carlqvist et L. Hedegaard) :

 

« L’accord de décembre peut valablement être décrit comme un coup d’État en douceur, qui engage la Suède sur la route de l’autodestruction.

 

En apparence, les institutions démocratiques de la Suède semblent intactes, mais à partir de maintenant elles ne sont plus qu’une coquille vide. L’accord de décembre organise ce qu’on pourrait définir comme un système parlementaire à deux faces. Le parlement officiel reste en place, mais dans l’ombre se tapit le parlement réel, constitué des chefs des sept partis du spectre politique traditionnel. Cette officine d’arrière-cour mène ses délibérations en secret, à l’abri de tout regard public. De temps à autre, elle présentera ses décisions au parlement, où la ratification ne sera qu’une formalité.

 

Le nouveau système peut aussi être décrit comme une « dictature consensuelle ». Quel qu’il soit, celui qui gouvernera dans les huit prochaines années aura dans la réalité des pouvoirs de type dictatorial : ses budgets, fondements de toute politique, disposent d’avance d’une garantie d’approbation. En plus du budget, les partis de l’union ont annoncé qu’ils rechercheraient l’unanimité sur les questions de défense, sécurité, pensions et énergie. »

 

 

Indifférence générale ou complicité ?

 

Si cela s’était passé dans n’importe quelle Ukraine ou Zimbabwe ordinaire, la levée de boucliers aurait été unanime. Pas cette fois : à l’exception d’un bref article dans Valeurs Actuelles, aucun « Indignez-vous ! » vengeur. Pire : un « grand journal du soir », le même qui avait applaudi l’entrée des Khmers Rouges dans Phnom Penh (décidément, on ne se refait pas), n’en a parlé que pour en faire un modèle : « Une fois de plus, la Suède donne l’exemple. Confrontés à la perspective d’une crise politique prolongée, les partis politiques traditionnels, de gauche à droite, ont décidé de s’unir pour permettre au gouvernement de fonctionner en neutralisant la capacité de nuisance parlementaire du parti populiste. »

 

On admirera incidemment un des plus beaux exemples de langue de bois jamais énoncés dans la presse française. Des élus d’opposition qui votent contre le gouvernement, rejettent ses projets de loi, déposent des amendements, bref, des opposants qui s’opposent ? De la « nuisance parlementaire ». Vite, le parti unique, seule garantie d’un parlement sans nuisance !

 

La question n’est pas celle des programmes des uns ou des autres ; elle est celle de l’honnêteté de ceux qui s’affirment démocrates, pour aussitôt s’accorder sur la neutralisation des votes qui ne leur conviennent pas. On est démocrate ou on ne l’est pas, le concept ne se divise pas plus que celui de liberté.

 

On justifie parfois les « exceptions » en ressortant la vieille fable : « Hitler a été élu démocratiquement, donc il y a des limites à la démocratie ». C’est historiquement faux, chacun le sait, mais finalement cela aide à mieux voir la connivence entre le fascisme et la démocratie « avec limites ». Car si Hitler n’a jamais eu de majorité dans un cadre pluraliste, la manière dont il s’est imposé est typique : il était minoritaire lorsque Hindenburg l’a nommé chancelier, dans un gouvernement « d’union nationale » où ne siégeaient de son parti que deux autres ministres. Saisissant leur chance, les nazis ont très vite organisé un changement des règles du jeu qui les rendrait aussi indéboulonnables que nos malins Suédois. Même ainsi, après que l’incendie du Reichstag leur eut donné prétexte à supprimer toutes les conditions d’un débat démocratique, ils n’ont cependant atteint que 43,9 %. Hitler n’a donc jamais représenté démocratiquement le peuple allemand (dont on peut critiquer la passivité, mais c’est un autre sujet). Son arrivée au pouvoir n’est pas la preuve d’une « faille » de la démocratie, mais le résultat d’une de ces manœuvres de couloirs qu’on habille du joli nom de gouvernement d’union, négation même des choix différenciés de l’électorat. Les grands partis suédois ne font pas autre chose aujourd’hui, tout en jouant la vertu outragée, car désormais le totalitarisme est pleurnichard. À la naissance…

 

 

La menace se rapproche

 

Selon le traditionnel clin d’œil, « Toute ressemblance avec une situation française… », etc. Mais la plaisanterie ne fait pas vraiment rire : le fait est que cette histoire suédoise valide pour de bon, avec une variante, mais l’essentiel y est, l’intuition de Michel Houellebecq. Qu’on n’aime ou pas ses thèmes et son style, cette sorte d’empathie sociale, cette aptitude à percevoir l’état du monde qui l’entoure, font de lui un prophète qui en vaut bien d’autres (aïe, blasphème !). Nous avons peu de temps devant nous pour en tirer les leçons.

 

Le premier enseignement du coup d’État suédois comme du scénario de M. Houellebecq, c’est que les nobles envolées sur la démocratie, les valeurs républicaines, etc., explosent en un quart de seconde lorsque la caste au pouvoir se sent menacée. Le deuxième est que, contre cela, il n’y a aucune défense par le vote : le putsch se fait discrètement, en une nuit de négociations secrètes, et ensuite il est trop tard. Sauf à prendre les armes, ce qui nous amène à la troisième leçon : la seule solution pacifique est préventive et libérale : réduction maximale des pouvoirs de l’État. Au moins les dégâts seront-ils limités si les larrons de la foire aux voix s’entendent, et gageons qu’ils ne se gêneront pas plus ici qu’en Suède.

 

Évidemment, le réalisme impose de songer au sevrage progressif des hommes de l’État, que la drogue du pouvoir rend dangereux, surtout à l’approche de l’état de manque. Au fond, c’est une sorte d’assurance-vie que les politiciens suédois ont cherché à se procurer. Mais le moyen qu’ils ont choisi, le coup d’État, fondé sur un déni de réalité et donc gros de catastrophes futures, est celui qui finit toujours mal. Il y aurait un autre moyen, plus élégant : en échange de son renoncement à s’occuper de nos vies, garantir une forme d’existence rémunérée à la classe politique, même lorsqu’elle ne représentera plus rien (j’écris au futur pour ne blesser personne).

 

Ce ne serait pas une mauvaise affaire : un économiste plein d’humour, mais plus sérieux qu’il n’y paraît a récemment montré que payer les plus inutiles des agents de l’État en leur demandant de rester chez eux aurait un bilan positif, sachant bien sûr qu’on n’en recruterait pas de nouveaux, et qu’il s’agirait d’une forme d’extinction en douceur. Car un emploi inutile, mais inactif ne coûte que son salaire, tandis qu’un parasite actif coûte en supplément les dégâts qu’il fait tous les jours. C’est dire le gain potentiel dans le cas d’un gouvernement…

 

C’est une piste à creuser, je vous la livre pour détendre un peu l’atmosphère prédictatoriale qui doucement se met en place. Une bouffée d’optimisme, avant la lutte qui s’annonce difficile, mais qui n’est pas encore perdue : la démocratie en Suède vient de mourir, la lucidité de Michel Houellebecq est assez pessimiste, mais je m’efforce de croire, pour le temps qui nous reste, qu’un diagnostic lucide est la première phase d’un traitement réussi. Encore faut-il que le patient sorte du sommeil. Réveillons-nous, la Suède n’est pas loin.

 

 

Par reseauinternational.net – le 29 janvier 2015

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Suède :

coup d’État insidieux + micro dictature


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Tous Américains, tous Charlie, tous en guerre !

Tous Américains, tous Charlie, tous en guerre ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source image : formerplushaut.com


 

Tous Américains, tous Charlie, tous en guerre !

 

Deux semaines après le massacre de Paris et le déclenchement de l’immense opération de brainwashing « JeSuisCharlie », la poussière des émotions retombe enfin et on commence à mesurer l’étendue des dégâts.


L’instrumentalisation jusqu’à la nausée de l’affaire a fonctionné à merveille. Le cadavre politique Flanby et sa cour ont ressuscité dans les sondages et, surtout, la mobilisation complète de la machinerie politico-merdiatique hexagonale a provoqué une sorte de « reset » permettant l’incorporation instantanée de la France dans le grand délire islamophobe du choc des civilisations US.


Au plan intérieur, la tentation totalitaire est bien réelle avec une classe dirigeante qui a d’ores et déjà réduit la liberté d’expression à l’expression de ses seules opinions.

 

 

Islamophobie et paranoïa


 

Le bilan est désastreux. Au moment même où tous les Charlies de l’Hexagone prétendaient manifester pour la liberté d’expression : des dizaines de personnes ont été arrêtées pour « apologie de terrorisme » (dont une jeune fille de 14 ans) parfois pour de simples commentaires ironiques (1) ou même un dessin ; Dieudonné a été placé en garde à vue pour un tweet ; des dizaines d’attaques islamophobes ont été perpétrées à travers la France (2).

Sous couvert de réflexe républicain, chacun y est allé de son islamophobie en exigeant des musulmans qu’ils condamnent le massacre.


Comme si cette tuerie avait un quelconque rapport avec l’Islam en tant que religion.


A-t-on exigé des Juifs de France qu’ils condamnent le massacre de plus de 2.000 Palestiniens, dont 500 enfants par les Israéliens en mars 2014 ?

 

Rupert Murdoch, possesseur du plus grand groupe de presse du monde, aura parfaitement résumé la puanteur de l’esprit du moment dans un seul tweet : « Peut-être que la plupart des musulmans sont pacifiques, mais jusqu’à ce qu’ils reconnaissent et détruisent leur cancer djihadiste croissant, ils doivent être tenus pour responsables. » (3).

 

 

Tentation totalitaire


 

Autre sujet d’inquiétude : la tentation totalitaire qui s’est manifestée au plus haut niveau.

 

Le concept de « totalitarisme » vient, rappelons-le, du fait qu’il ne s’agit pas seulement de contrôler l’activité des personnes, comme le ferait une dictature classique, mais de s’immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l’adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.

 

Et là, sans s’arrêter à l’appel de la députée UMP des Yvelines Valérie Pécresse pour un « Patriot Act à la française », la palme de la dérive totalitaire revient à Nathalie Saint-Cricq, journaliste de France2, responsable du service politique de la chaîne depuis juin 2012 : « C’est justement ceux qui ne sont pas « Charlie » qu’il faut repérer, ceux qui, dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui « balancent » sur les réseaux sociaux et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur. Eh bien, ce sont eux que nous devons repérer, traiter, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale. »
No comment.

 

 


L’école mobilisée pour former des Charlies ?


 

Les déclarations de la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem sont également stupéfiantes : « Même là où il n’y a pas eu d’incidents, il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves. Et nous avons tous entendu les « Oui je soutiens Charlie, mais… », les « deux poids, deux mesures », les « pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ? » Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école, qui est chargée de transmettre des valeurs. »
 Mais alors de quelles valeurs s’agit-il exactement ?

 

La ministre Belkacem en a dessiné les contours après l’annonce du Président-Poire Flanby d’un « acte II » de la refondation de l’école (4).

Les mesures proposées sont notamment :

 

« Un nouvel enseignement moral et civique »
 [s’agit-il d’inculquer aux enfants les valeurs du Système en leur imposant de renoncer à leur libre arbitre ?] ;

 

« Un renforcement de l’éducation aux médias et à l’information »
[s’agit-il d’apprendre aux enfants à aimer la propagande officielle et ses canaux, et à renoncer à la tentation de l’information dissidente sur internet ?]

 

« une Journée de la laïcité célébrée chaque 9 décembre »
 [S’agit-il de promouvoir une laïcité respectueuse des religions, ou cette laïcité nihiliste à la CharlieHebdo qui impose à chacun (enfin presque) d’accepter que sa religion soit injuriée sans broncher, bref, s’agit-il de former des Charlies ?]

 

Lorsqu’une ministre de l’éducation estime que les questions des élèves sont insupportables, l’inquiétude est en effet plus que légitime.

 

Reste qu’aujourd’hui, au lendemain de ce qui se prétendait être un grand rassemblement républicain, la France n’a jamais été aussi divisée entre prédateurs et travailleurs, classe politico-merdiatique et peuple, bobos des villes et kaïras des cités, Juifs, laïcs, musulmans et, désormais, entre Charlie et pas Charlie.

 

 

La loi mobilisée pour une purge idéologique d’internet ?

 

À cette crispation idéologique viennent évidemment s’ajouter les tentations liberticides de l’appareil sécuritaire.

 

Verbatim

Jean-Jacques Urvoas, député PS : « Nous voulons avoir accès aux ordinateurs. »
 Christian Jacob, chef de file des députés UMP : « Si nécessaire, il faudra restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns. »
 Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur : « Dans le combat que nous menons contre le terrorisme, il devra y avoir Internet. »
 Là encore, l’inquiétude est plus que légitime, à plus forte raison lorsque l’on connaît la volonté quasi hystérique du Premier ministre Valls de purger internet selon son goût, et notamment en créant l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme (5).

 

Valls, discours au Trocadéro, 19 mars 2014 : « Nous devons faire corps pour combattre cet antisémitisme nouveau, qui se nourrit de l’antisionisme, qui se déverse sur la toile et sur l’Internet. Il nous faut réfléchir, il nous faut travailler, il faut si c’est nécessaire, légiférer. »


 

 

« La guerre, c’est la paix »


 

À l’internationale, bien sûr, c’est la curée.

 

Comme le relève le Figaro : « Un climat d’unanimité inédit a présidé mardi (13 janvier) au vote des députés et sénateurs sur la prolongation des frappes aériennes françaises en Irak contre l’État islamique (EI), alias Daech. »

 

Certes. Qui oserait aujourd’hui critiquer cette décision ? Et peu importe encore une fois si ces djihadistes-assassins sont un pur produit de la politique étrangère conduite par le Bloc atlantiste au Moyen-Orient depuis 25 ans (6). Peu importe si les USA et la France notamment les soutiennent, les entrainent et les financent depuis 3 ans en Syrie notamment.

 

Hier « Tous Américains » ; aujourd’hui « Tous Charlie » et, bien sûr, tous en guerre contre le terrorisme donc, dans cette guerre ingagnable (7) et éternelle à laquelle il est devenu impossible d’échapper.

 

Mais c’est tout bénéfice pour le Système, dont la France politique est devenue un simple rouage.

 

Car comme le pressentait très bien George Orwell dans son roman d’anticipation, « 1984 » : « Peu importe que la guerre ne soit pas réelle, ou, si elle l’est, que la victoire ne soit pas possible. La guerre ne vise pas à la victoire. Elle vise à être continuelle. (…) La guerre est menée par l’oligarchie contre ses propres sujets, et son objet n’est pas de remporter la victoire sur l’Eurasia ou l’Estasia, mais de garder la structure même de la société intacte. »
 La guerre sans fin contre le terrorisme n’a donc d’autre but que de permettre au Système de « perdurer dans son être » ; de permettre à ses privilégiés de conserver leurs privilèges malgré les inégalités croissantes, malgré sa toxicité, malgré la censure et le contrôle, malgré tout.

 

Comme le proclament les dirigeants du régime totalitaire imaginé par Orwell : « La guerre c’est la paix. La Liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force. »
 Dont acte.

 

Postscriptum : « La lutte était terminée. Il avait remporté la victoire sur lui-même. Il aimait Big Brother ».

Georges Orwell, « 1984 », derniers mots.

 

 

 

Par entrefilets.com - le 23 janvier 2014

 

 

Notes :

1La France commence à incarcérer des gens pour des commentaires ironiques

2 Augmentation de 110 % des actes islamophobes

3 « Paris attacks » Pas au nom de l’Islam

4 L’école mobilisée pour former des Charlies

5 Après le terrorisme, les sites antisionistes bientôt bloqués sans juge ?

6 Le Charlie’s Sytem Magic Tour

 7 Le terrorisme ne se combat pas par la guerre, par Pierre Conesa

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