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France - Le juge Trévidic. « La religion n’est pas le moteur du jihad »

France - Le juge Trévidic. « La religion n’est pas le moteur du jihad » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Marc Trévidic. Photo MaxPPP

 

 

France - Le juge Trévidic.

« La religion n’est pas le moteur du jihad »

 

Terrorisme ? « Pire qu’avant ». Loi sur le renseignement ? « Un raté ». Alors qu’il quitte le pôle antiterroriste après 15 années (*), le juge MarcTrévidic dresse un inquiétant bilan sur les menaces, et les réponses qui leur sont apportées.

 

> Attentat en Isère, le direct

> Vivre avec la menace

 

 

— Quelle est la situation aujourd’hui, alors que vous quittez le pôle antiterroriste ?


Elle est pire qu’il y a dix ans. Et même pire que lorsque j’ai débuté au parquet en 2000.

 

 

— Qu’est-ce qui a changé ?


Le nombre de personnes atteintes de délire jihadiste est exponentiel ! La population concernée est plus jeune, plus diverse et aussi plus imprévisible, avec des personnes qui sont à la limite de la psychopathie... mais qui auraient été dangereuses dans tous les cas, avec ou sans djihad (...). Avant, nous avions un groupe puissant en Afghanistan. Aujourd’hui, il est proche de nos frontières. Il y a aussi la facilité avec laquelle reviennent certains combattants. Et on ne savait même pas qu’ils étaient partis ! C’est le cas, à vue de nez, pour un retour sur cinq. Et, depuis un an, on constate de plus en plus de retours.

 

 

— Vous affirmez que le jihadisme est devenu « un phénomène de mode » ?


Oui. Ceux qui partent faire le jihad agissent ainsi à 90 % pour des motifs personnels : pour en découdre, pour l’aventure, pour se venger, parce qu’ils ne trouvent pas leur place dans la société... Et à 10 % seulement pour des convictions religieuses : l’islam radical. La religion n’est pas le moteur de ce mouvement et c’est ce qui en fait sa force. C’est pour cette même raison que placer la déradicalisation sous ce seul filtre ne pourra pas fonctionner.

 

 

— Faut-il s’inquiéter de ces retours de jihadistes en France ?


Clairement, les services n’ont pas les moyens de faire le tri pour savoir qui est réellement dangereux, ou pas. Les enquêtes ne sont pas assez longues, et il n’y a pas assez d’enquêteurs pour les suivre.

 

 

— Le gouvernement vient pourtant d’allouer de nouveaux moyens humains aux services du renseignement ! Et une loi leur donne aussi un nouveau cadre, avec un recours simplifié à des méthodes intrusives...


Il faut arrêter de croire que c’est le renseignement, acquis grâce à des écoutes/sonorisations/balises administratives, qui permet d’arrêter les terroristes ! Seul, le judiciaire permet d’interpeller. Savoir qu’untel risque de passer à l’acte ou stocke des armes chez lui, grâce à une écoute administrative par exemple, n’a aucune valeur judiciaire. Une information n’est pas une preuve ! On n’envoie pas en prison, on ne débarque pas chez quelqu’un sur un simple renseignement. C’est la base de notre droit. Quand on touche aux libertés individuelles, il y a des règles à respecter. Demain, si un service de renseignement me dit que vous êtes un dangereux terroriste qui projette de poser une bombe, devrais-je croire ce service sur parole, sans aucun élément ? C’est pourtant la tendance qui se dessine. Aujourd’hui, on demande à des procureurs et à des juges des libertés d’accorder leur feu vert à des opérations sur la base d’un procès-verbal de quatre lignes ! C’est ça ou prendre la responsabilité d’un éventuel attentat ! C’est ce chantage qui est de plus en plus souvent exercé.

 

 

— C’est le passage du renseignement au judiciaire qui pose problème. Trop tôt et il n’y a pas de preuve, le « client » s’en tire et la surveillance est grillée. Trop tard et il passe à l’acte...


Oui. Mais il suffit de judiciariser plus tôt ! Plus vous retardez le passage au judiciaire, plus vous perdez de preuves. Regardez les derniers attentats : ce ne sont que des dossiers - Merah et les frères Kouachi - qui n’ont pas été judiciarisés à temps. Il faut arrêter de tergiverser ! Elle est là la réalité !

 

 

— Les effectifs judiciaires de la DGSI vont doubler et passer de 150 à 300 policiers...


La DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), c’est 3.500 personnes. On a augmenté un petit peu les moyens judiciaires et massivement les moyens en renseignement. C’est l’inverse qu’il fallait faire. C’est une question d’équilibre. Et d’efficacité ! Le renseignement doit être au service du judiciaire. Pas l’inverse.

 

 

— Pourquoi le gouvernement a-t-il malgré tout privilégié le renseignement ?


Il ne peut pas contrôler le judiciaire. Le renseignement, sur lequel il a la main, si.

 

 

— C’est lourd de sens ! Le renseignement, c’est la police du roi, le fait du prince ? 

 

Dans 95 % des cas, tout va bien. Le problème en renseignement, c’est le conflit d’intérêts : quand un dossier entrave la bonne marche du service, risque de mettre en péril des relations avec d’autres services, ou gêne une personnalité proche de l’exécutif... Quel directeur, nommé par ce même exécutif, osera dire non ? Et sans aller jusque-là, on constate souvent qu’il y a un zèle naturel des services dans les dossiers auxquels le pouvoir prête une grande attention. L’inverse est aussi vrai. Et puis, il y a encore un autre danger. Quand le pouvoir exige une belle opération alors qu’une surveillance n’est pas mûre, qu’on manque de preuves, au risque de tout foutre en l’air. Je l’ai vu ! Dans un cas, un juge a malgré tout refusé. Le pouvoir a alors lui-même sabordé la surveillance, en informant les individus qui étaient de vrais dangereux ! Tout ça pour forcer la main du juge !

 

 

— Il y a tout de même un contrôle prévu...


Ce contrôle est a posteriori, très compliqué et peu efficient. Avec la loi de mars 2014, un procureur qui souhaite placer une balise sur une voiture doit en demander l’autorisation à un juge des libertés et de la détention. Avec la loi sur le renseignement qui vient d’être votée, le pouvoir exécutif peut faire la même chose sans autorisation. Et sans risque de poursuite : il lui suffit d’opposer le secret défense pour bloquer toute procédure judiciaire ! Et c’est valable pour le terrorisme, mais aussi pour les intérêts économiques et scientifiques, les intérêts internationaux de la France, la paix publique, la criminalité organisée et la sécurité nationale.

 

 

— Mais la loi sur le renseignement ne fait que régulariser une situation déjà existante ?


Oui, cela existait avant. Mais dans quelles proportions ? Ces actions illégales n’étaient pas aussi nombreuses que ça, de crainte d’être pris la main dans le sac. Aujourd’hui, c’est autorisé et il y aura même un budget pour acquérir ces nouveaux moyens. Ils seront donc plus faciles à obtenir. Que croyez-vous qu’il va se passer ? Ces opérations vont se généraliser. Et quand on sait qu’aucun vrai contrôle n’existe, les services ne vont plus se gêner.

 

 

 

Propos recueillis par Hervé Chambonnière - letelegramme.fr – le 28 juin 2015

 

* Le Conseil supérieur de la magistrature a rendu un avis positif à la nomination du juge Trévidic à la vice-présidence du TGI de Lille. Il était atteint par la limite d’âge de dix ans à un poste spécialisé.

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La prévisible défaite de la France au Moyen-Orient

La prévisible défaite de la France au Moyen-Orient | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le 6 juillet 2012, le criminel de guerre Abou Saleh (Brigade Farouk) était l’invité spécial du président François Hollande (le jeune homme de face, assis sur le côté de la tribune, à la droite de la photo). Il avait dirigé l’Émirat islamique de Baba Amr et fait égorger en public plus de 150 personnes.

 

 

 

La prévisible défaite de la France

 au Moyen-Orient

Par Thierry Meyssan (*)

 

Alors que la signature de l’accord entre Washington et Téhéran se rapproche, Thierry Meyssan retrace et analyse la politique de François Hollande au Proche-Orient de soutien aux monarchies du Golfe et à l’apartheid israélien. De manière incontestable, il montre que cette politique, contraire aux valeurs de la République et aux intérêts de la Nation, sert exclusivement les ambitions personnelles de quelques individus et du groupe social qu’ils représentent.

 

Élu en mai 2012, le président de la République française, François Hollande aura imposé à son pays une orientation de politique étrangère entièrement nouvelle. Le fait qu’il s’est présenté comme un homme de gauche a masqué aux yeux de ses concitoyens que ce haut fonctionnaire tournait le dos aux intérêts de la Nation, à son histoire et à sa culture, et plaçait l’État au service d’un groupuscule de grands bourgeois néoconservateurs.

 

 

Le changement du printemps 2012

 

Alors que durant sa campagne électorale, il avait semblé ouvert à toutes les analyses, s’entourant de plusieurs groupes de réflexion concurrents, il devait mettre bas son masque dès sa prise de fonction, le 15 mai. Ainsi plaçait-il son mandat sous les auspices de Jules Ferry. Avec subtilité, il affirmait honorer le fondateur de l’école laïque et obligatoire et non pas le théoricien socialiste de la colonisation. Pourtant, la laïcité de Ferry ne visait pas à garantir la liberté de conscience, mais à extirper les enfants des mains de l’Église catholique et à les former, sous l’autorité des « hussards noirs », pour en faire la chair à canon de ses expéditions coloniales.

 

Le 6 juillet, il réunissait à Paris une coalition d’États autoproclamés « Amis de la Syrie », pour saboter l’accord de Genève et relancer la guerre contre la Syrie. Symboliquement, il saluait les « démocrates » (sic) du Conseil national syrien, une organisation fantoche composée par le Qatar en s’appuyant sur la société secrète des Frères musulmans. Il se pavanait aux côtés du criminel de guerre Abou Saleh qui avait dirigé l’Émirat islamique de Baba Amr et fait décapiter plus de 150 de ses compatriotes. Il prononçait alors un discours, écrit en anglais par ses mentors, puis traduit en français.

 

Dans la foulée, le 22 juillet, il affirmait solennellement que la France était comptable des crimes commis par le gouvernement illégitime de Philippe Pétain envers les citoyens juifs. En d’autres termes, le haut fonctionnaire Hollande posait la supériorité de l’État sur la République.

 

J’écrivais alors que François Hollande, prenant la succession de Philippe Pétain, avait offert la France aux puissants du moment et renouait avec la politique coloniale [1]. Considérant que mon exil politique m’avait fait perdre le sens de la mesure, beaucoup décidèrent d’ignorer ce qu’ils considéraient comme une outrance.

 

Aussi ai-je été soulagé en lisant le dernier ouvrage du démographe Emmanuel Todd, Qui est Charlie ? dans lequel il s’emploie à analyser comment et pourquoi l’électorat actuel du Parti socialiste est l’héritier des « Maréchalistes » [2]. J’ai toujours éprouvé une forte admiration pour cet intellectuel qui est parvenu à montrer l’impact inconscient des systèmes familiaux sur l’histoire.

 

Étant étudiant en sciences politiques, j’avais dévoré sa thèse montrant que la division du monde durant la Guerre froide correspondait en réalité aux structures familiales des peuples. Cartes à l’appui, il observe qu’aujourd’hui, l’électorat du Parti socialiste, largement déchristianisé, a perdu ses repères et se replie sur lui-même. Il avait déjà analysé le ralliement de la classe dirigeante autour du culte de l’euro, c’est-à-dire de la loi du plus fort dans l’espace européen. Il conclut que le Parti socialiste a vendu le pays à l’étranger avec l’approbation d’un électorat de possédants.

 

 

L’équipe de François Hollande

 

Le changement de politique étrangère voulu par le président de la République s’appuie sur une analyse simple : les États-Unis ayant moins besoin du pétrole du Golfe ont annoncé leur intention de faire pivoter leur dispositif militaire vers l’Extrême-Orient. En soutenant Washington à la manière d’un Tony Blair sur la scène internationale, François Hollande pourrait prendre la place que les États-Unis laissent vacante dans le Golfe et bénéficier d’argent facile.

 

C’est en toute logique que le Qatar — c’est-à-dire Exxon-Mobil, la société des Rockefeller — a largement financé la campagne électorale de François Hollande [3]. Ce don illégal au regard du droit français ayant été négocié par Laurent Fabius, M. Hollande, une fois élu, le désigna ministre des Affaires étrangères malgré leur vieille rivalité.

 

La cour effectuée par François Hollande auprès de ses généreux mécènes du Golfe s’accompagne d’un soutien appuyé à l’État d’Israël. On se souvient que le président Charles de Gaulle avait rompu avec cet État colonial, en 1967, affirmant que la France, qui s’était alliée avec lui pour contrôler le Canal de Suez et lutter contre l’indépendance de l’Algérie, ne pouvait plus le faire une fois qu’elle avait renoncé à son Empire. Le président Hollande choisit, au contraire, de déclarer en hébreu lors de son arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv, en novembre 2013 : « Tamid écha-èr ravèr chèl Israël, je suis votre ami et je le serai toujours » [4].

 

Pour mettre en œuvre son virage, le président a constitué une équipe autour de deux personnalités d’extrême droite : son chef d’état-major privé, le général Benoît Puga, et son conseiller diplomatique, Jacques Audibert.

 

Le général Benoît Puga est un ancien de « la coloniale » (infanterie de Marine). Chrétien lefebvriste, il ne fait pas mystère de son admiration de l’ancien archevêque de Dakar et de sa détestation de la Révolution française. Entre deux messes à Saint Nicolas-du-Chardonnet, il a dirigé les Opérations spéciales et le Renseignement militaire. Il avait été nommé à l’Élysée par le président Nicolas Sarkozy et, fait sans précédent pour cette fonction, a été incorporé dans son cabinet par son successeur.

 

Jacques Audibert est souvent qualifié par ses anciens collaborateurs d’« Américain avec un passeport français », sa dévotion à l’impérialisme états-unien et au colonialisme israélien étant bien plus grande que son respect pour la République française. Il a joué un rôle central dans le blocage durant des années des négociations 5+1 avec l’Iran. Il espérait être nommé représentant permanent de la France à l’ONU, mais a finalement rejoint le président Hollande à l’Élysée.

 

Lorsqu’il était directeur des Affaires politiques au Quai d’Orsay, Jacques Audibert a systématiquement éliminé les diplomates arabisants en commençant par les plus compétents. Les plus prestigieux ont été exilés en Amérique latine. Il s’agissait certes d’éliminer tout soutien aux Palestiniens pour satisfaire les colons israéliens, mais aussi, et surtout d’en terminer avec des siècles de « politique arabe de la France » de manière à laisser tomber les alliés traditionnels et à se rapprocher des milliardaires du Golfe, malgré leurs dictatures et leur fanatisme religieux.

 

Cette évolution, aussi surprenante soit-elle, correspond à ce que François Hollande avait annoncé, il y a plusieurs années. Reçu le 30 novembre 2005 par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), il avait alors déclaré, selon le procès-verbal de séance : « Il y a une tendance qui remonte à loin, ce que l’on appelle la politique arabe de la France et il n’est pas admissible qu’une administration ait une idéologie. Il y a un problème de recrutement au Quai d’Orsay et à l’ENA et ce recrutement devrait être réorganisé » [5].

 

 

Le fond de la pensée Hollande

 

François Hollande a exprimé le fond de sa pensée en évoquant la Résistance. Il a défini ce concept lors de la panthéonisation de quatre grandes figures de la Résistance française, le 27 mai dernier, en excluant les communistes de son hommage.

 

La Résistance française a inspiré des États et des milices qui, aujourd’hui, disent non à l’occupation de leur terre et à la soumission à un régime d’apartheid. En hommage à leurs prédécesseurs français, ils ont défini leur alliance comme l’« Axe de la Résistance ».

 

Mais aux Palestiniens, François Hollande a dénié le droit de résister et, dans la droite ligne de l’armistice de 1940 les a enjoints de « négocier » (sic). Il a fait qualifier le Hezbollah de « terroristes » par l’Union européenne, comme Philippe Pétain fit condamner Charles de Gaulle à mort pour « terrorisme » [6]. Il a livré la guerre aux Syriens et a imposé un siège économique aux Iraniens.

 

 

François Hollande et les dictateurs du Golfe

 

Durant les trois dernières années, la France a bénéficié du soutien d’Hillary Clinton et du général David Petraeus pour les États-Unis, d’Exxon-Mobil et de son État privé le Qatar, et enfin de la famille des Séoud et de l’État privé auquel elle a donné son nom d’« Arabie saoudite ».

 

La France a pu ainsi lancer une seconde guerre contre la Syrie et l’Irak en déplaçant des dizaines de milliers de mercenaires venus du monde entier, dont quelques milliers de Français. Elle porte ainsi une responsabilité primordiale dans les centaines de milliers de morts qui ont endeuillé le Levant. Bien sûr, tout cela a été fait sous couvert d’aide humanitaire à des populations martyrisées.

 

Officiellement, cette politique n’a pas encore donné ses fruits. La Syrie est toujours en guerre et il est impossible d’en exploiter le gaz, bien que les « Amis de la Syrie » (sic) se le soient déjà réparti, en juin 2012 [7].

 

Par contre,

la France a reçu une commande de 3 milliards de dollars en armement de l’Arabie saoudite pour l’Armée libanaise. Il s’agissait de remercier les Libanais de ne pas avoir enregistré les aveux de Majed el-Majed, l’agent de liaison entre l’Arabie saoudite et al-Qaïda et de remercier les Français de mener la guerre contre la Syrie [8].

 

la France a vendu 24 Rafale au Qatar pour 6,3 milliards d’euros.

Mais ces mégacontrats ne profiteront pas à la France :

 

les Israéliens ont opposé un veto à la vente au Liban d’armes capables de leur résister. La France n’a donc été autorisée qu’à fournir pour 700 millions de dollars d’uniformes, de véhicules de service et d’armes de poing. Les 2,3 milliards restants seront des armes dépassées fabriquées en Allemagne de l’Est.

 

le Qatar a certes acheté des Rafales, mais a exigé en échange que le gouvernement contraigne Air-France a abandonner certaines de ses lignes les plus profitables à Qatar Airways.

 

De toute manière, même si ces contrats avaient été honnêtes, ils n’auraient jamais remplacé ceux qui ont été perdus par l’acharnement de Jacques Audibert contre toutes sociétés françaises travaillant avec l’Iran, tel Peugeot ou Total, ni par celui du général Benoît Puga pour faire détruire toutes les usines françaises installées en Syrie.

 

 

L’accord Washington-Téhéran

 

Malgré les efforts de l’équipe Hollande en général et de Jacques Audibert en particulier, l’accord négocié entre les États-Unis et l’Iran devrait être signé le 30 juin 2015. On se reportera à mes articles antérieurs sur les conséquences de ce texte [9]. D’ores et déjà, il apparaît que les deux grands perdants seront le peuple palestinien et la France. Le premier parce que plus personne ne défendra son droit inaliénable au retour et la seconde parce qu’elle aura associé son nom à trois ans d’injustice et de massacres dans cette région.

 

Cette semaine, le 2 juin, le secrétaire d’État adjoint, Antony Blinken, est venu coprésider à Paris une réunion des 22 États membres de la Coalition internationale anti-Daesh. Contrairement à ce qu’en a dit la presse française, il ne s’agissait pas d’organiser la riposte militaire aux chutes de Ramadi et de Palmyre ; le Pentagone n’a pas besoin de réunir ses alliés pour savoir ce qu’il doit faire. Non, le sujet était de faire avaler son chapeau au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de lui faire accepter l’accord irano-états-unien. Ce qu’il a été contraint de faire.

 

La signature de l’accord était menacée par la chute de Palmyre qui coupe la « route de la soie », c’est-à-dire la voie de communication entre l’Iran d’un côté, la Syrie et le Hezbollah de l’autre [10]. Dans le cas où Palmyre resterait aux mains des jihadistes (c’est-à-dire des mercenaires luttant contre l’« Axe de la Résistance » [11]), Téhéran ne pourrait pas transporter son gaz et l’exporter vers l’Europe et n’aurait donc aucun intérêt à s’entendre avec Washington.

 

Le secrétaire d’État adjoint Antony Blinken a donc informé l’assistance qu’il avait autorisé l’« Axe de la Résistance » à amener en Syrie des troupes fraîches pour vaincre Daesh. Il s’agit en l’occurrence de 10 000 Gardiens de la Révolution, qui viendront renforcer l’Armée arabe syrienne avant le 30 juin. Jusqu’ici les Syriens se défendaient seuls, uniquement avec le Hezbollah libanais et le PKK turc, mais sans troupes russes ou iraniennes, ni milices irakiennes.

 

Antony Blinken a également informé ses interlocuteurs qu’il avait été conclu avec la Russie un accord autorisant la tenue d’une conférence de paix sur la Syrie, sous les auspices des Nations unies au Kazakhstan. Il a exigé que Laurent Fabius signe une déclaration finale acceptant le principe d’un gouvernement syrien désigné par « consentement mutuel » entre l’actuelle coalition au pouvoir (Baas et PSNS) et ses différentes oppositions, qu’elles soient à Paris ou à Damas.

 

Après s’être fait remonter les bretelles, M. Fabius a ravalé son slogan « Bachar doit partir », a admis que le président el-Assad terminerait le mandat pour lequel son peuple l’a largement élu, et s’est piteusement rabattu sur un « Monsieur Bachar (sic) ne sera pas l’avenir de la Syrie ».

 

Dans trois semaines, le roi devrait être nu. En signant ensemble, Washington et Téhéran réduiront à néant les calculs de François Hollande, du néoconservateur Jacques Audibert et du néo-fasciste Benoît Puga.

 

 

Par Thierry Meyssan (*) - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) - le 8 JUIN 2015

 

(*) Thierry Meyssan : consultant politique, président fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

 

Notes :

[1] « La France selon François Hollande », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 30 juillet 2012.

[2] La majorité des Français qui soutinrent l’armistice de Philippe Pétain n’étaient pas des fascistes, mais des « Maréchalistes ». Traumatisés par la boucherie de 14-18, ils se réfugiaient derrière l’autorité du vainqueur de Verdun pour justifier leur refus de combattre l’envahisseur nazi.

[3] « François Hollande négocie avec l’émir de Qatar », Réseau Voltaire, 31 janvier 2012.

[4] « Déclaration de François Hollande à son arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv », par François Hollande, Réseau Voltaire, 17 novembre 2013.

[5] « France : le Parti socialiste s’engage à éliminer les diplomates pro-arabes », par Ossama Lotfy, Réseau Voltaire, 9 janvier 2006.

[6] « L’UE assimile la Résistance libanaise à du terrorisme », Réseau Voltaire, 22 juillet 2013.

[7] « Les « Amis de la Syrie » se partagent l’économie syrienne avant de l’avoir conquise », par German Foreign Policy, Horizons et débats (Suisse), Réseau Voltaire, 14 juin 2012.

[8] « Le silence et la trahison qui valaient 3 milliards de dollars », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 janvier 2014.

[9] Voir notamment : « Que deviendra le Proche-Orient après l’accord entre Washington et Téhéran ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2015.

[10] « La chute de Palmyre renverse l’équilibre géopolitique au Levant », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 25 mai 2015.

[11] « Les jihadistes au service de l’impérialisme », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 1er juin 2015.

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Rien ne va plus au Moyen-Orient

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Rien ne va plus au Moyen-Orient

Par André Vltchek (*)

 

Rien, absolument rien, ne va plus au Moyen-Orient. Il semble n’y avoir plus d’espoir, plus de ferveur. Tout ce qui était pur a été traîné dans la boue. Tout ce qui était grand a été volé ou brisé par des intervenants extérieurs. L’enthousiasme a été raillé, puis brisé ou réduit en cendres, ou démoli par des chars et des missiles.

 

La corruption prospère – une corruption qui avait inondé toute cette région dès le lendemain de la colonisation occidentale, puis qui a été soutenue par le régime impérialiste mondial actuel.

 

La terre du Moyen-Orient est fatiguée ; elle pleure d’épuisement. Elle est marquée par les guerres. Elle est parsemée de puits de pétrole et de carcasses de véhicules blindés. Il y a des cadavres partout ; enterrés, réduits en poussière, mais toujours présents dans les esprits des survivants. Il y a des millions de cadavres, des dizaines de millions de victimes, qui hurlent à leur manière en silence, qui refusent de reposer en paix, qui pointent leurs doigts accusateurs.

 

C’est sur cette terre que tant de choses ont commencé. L’Europe n’était rien du temps de Byblos et d’Erbil, quand une civilisation légendaire se formait en Mésopotamie, quand Alep, Le Caire et Al-Qods n’avaient pour rivales que les grandes villes de Chine...

Et c’est là que la grandeur, le progrès, la politesse et la gentillesse ont été brisés et plongés dans le sang par les Croisés, et plus tard par la racaille colonialiste.

 

Les Européens aiment dire que cette partie du monde est maintenant « arriérée », parce qu’elle n’aurait jamais connu la Renaissance. Mais avant d’être brisée et humiliée, cette région était déjà bien plus avancée que la Renaissance, en suivant son propre chemin. C’est d’ici qu’une Europe médiévale primitive et agressive a tiré la plupart de ses connaissances.

 

Tout cela ne veut rien dire maintenant. Il ne reste pratiquement rien de ce passé glorieux. De grandioses villes arabes qui affichaient jadis leurs concepts socialistes fabuleux, parmi lesquels des hôpitaux et universités publics et gratuits —, et ceci plusieurs siècles avant Karl Marx — étouffent désormais dans la pollution et l’absence quasi totale de services publics. Tout a été privatisé et les monarques, généraux et mafias corrompus tiennent fermement les leviers du pouvoir, de l’Égypte jusqu’au Golfe.

 

Les peuples aspiraient exactement au contraire. Après la Seconde Guerre mondiale, de l’Afrique du Nord à l’Iran, ils optèrent pour différentes formes de socialisme. Mais ils n’ont jamais été autorisés à suivre leur propre chemin. Tout ce qui était laïc et progressiste fut brisé, détruit par les maîtres occidentaux du monde. Puis vint la deuxième vague d’États semi-socialistes : la Libye, l’Irak et la Syrie. Ces derniers ont été bombardés et détruits aussi, car rien de socialiste, rien qui puisse être au service du peuple n’est toléré dans le « tiers monde » tel que conçu par Washington, Londres et Paris.

 

Des millions sont morts. L’impérialisme occidental a orchestré des coups d’État, dressé des frères les uns contre les autres, bombardé des civils et envahi directement lorsque tous les autres moyens pour atteindre ses objectifs hégémoniques avaient échoué.

 

Il a créé, et « éduqué » une importante couche de serviteurs cyniques de l’Empire, la couche des nouvelles élites qui n’ont de comptes à rendre qu’aux gouvernements à Washington, Londres et Paris, et qui traitent leurs propres populations avec mépris et brutalité. Cette couche est maintenant au pouvoir dans presque toute la région, et entièrement soutenue par l’Occident, et donc extrêmement difficile à éjecter.

 

Récemment, à « l’Université Américaine » de Beyrouth, l’un des enseignants locaux m’a dit « cette région est condamnée à cause de la corruption ». Mais d’où vient cette corruption, me suis-je demandé à voix haute. Les uns après les autres, les dirigeants laïcs et socialistes du monde arabe ont été éliminés, renversés. L’Empire a mis au pouvoir les voyous de la pire espèce, les monarques et dictateurs les plus rétrogrades.

 

La vérité est que les peuples du Moyen-Orient, comme ceux d’Afrique, ont perdu tout espoir d’être un jour autorisés à élire des gouvernements qui les défendent et représentent leurs intérêts. Ils sont tombés en « mode survie », à l’individualisme extrême, au népotisme et au cynisme. Ils y étaient obligés, pour survivre, pour pouvoir maintenir leurs familles et leurs clans à flot dans un monde qui leur a été imposé par d’autres.

Le résultat est atroce : l’une des civilisations les plus avancées de la terre a été convertie en l’une des plus rétrogrades.

 

***

 

Le résultat, c’est l’amertume, l’humiliation et la honte qui prévaut dans tout le Moyen-Orient. Il y règne une ambiance malsaine.

Les voyous à Beyrouth, Amman, Erbil, Riyad et Le Caire conduisent des berlines et 4x4 européennes rutilantes. Des centres commerciaux de luxe neufs et même flambant neufs offrent de grandes marques de luxe pour ceux qui font d’énormes profits avec les crises de réfugiés provoquées par l’Empire, ou grâce au pétrole extrait par les travailleurs immigrés maltraités. Des femmes de ménage d’Asie du Sud humiliées, souvent torturées, violées et maltraitées, sont assises sur les sols en marbre des centres commerciaux en attendant leurs maîtres qui se livrent à des orgies de nourriture et de shopping effrénées et dépenser l’argent qu’ils ont gagné sans jamais travailler.

 

Ces collaborateurs sont extrêmement bien récompensés pour servir l’Empire, pour faire marcher les affaires et assurer le pompage des puits de pétrole, pour fournir du personnel aux agences des Nations Unies et donner une légitimité à cet état grotesque des choses, pour laver les cerveaux de la jeunesse locale dans les écoles et universités parrainées par l’Occident.

 

Tout ceci est extrêmement pénible à observer et difficile à supporter, à moins d’être sur une certaine « longueur d’ondes », vacciné, indifférent, lobotomisé et résigné à cet état du monde.

Bien sûr, le Moyen-Orient n’est pas une exception — c’est juste une partie de ce que je décris souvent comme la « ceinture » des États asservis à l’Occident ; une ceinture qui serpente de l’Indonésie par la quasi-totalité de l’Asie du Sud-Est, puis par le sous-continent et le Moyen-Orient, jusqu’au Kenya, au Rwanda et à l’Ouganda.

 

***

 

À présent l’Arabie Saoudite bombarde le Yémen. Elle le fait pour fournir un appui total au régime pro-occidental sortant, et pour porter des coups aux musulmans chiites. Les actions saoudiennes récentes, comme tant d’actions précédentes de cet État brutal asservi à Washington, ouvriront la voie au terrorisme, et tueront des milliers d’innocents. De manière choquante, cela fait probablement partie du plan.

 

Je suis en permanence invité à des émissions de radio et de télévision, pour parler de tout ça. Mais que peut-on dire de plus ?

Les horreurs des agressions occidentales, israéliennes, saoudiennes et turques (directes et indirectes) se répètent, année après année, dans différentes parties du Moyen-Orient. Des gens sont tués, beaucoup de gens, même les enfants. Il y a quelques protestations, quelques accusations, un peu d’« agitation », mais à la fin, les agresseurs s’en tirent toujours. En partie grâce aux médias de masse en Occident qui déforment tous les faits, encore et encore, et qui le font avec beaucoup d’efficacité. Et la plupart des médias arabes se sourcent directement à la propagande occidentale, pour ensuite la rediffuser à leurs propres populations, sans vergogne. Et aussi parce qu’il n’existe aucun système juridique international efficace qui pourrait punir les agresseurs.

 

Lorsque les actes ou le véritable terrorisme sont commis, l’ONU est introuvable. De temps en temps, elle se déclare « préoccupée », et parfois même « condamne » les agresseurs. Mais il n’y a jamais de sanctions ou d’embargos imposés contre Israël ou les États-Unis, ni même l’Arabie Saoudite. Il est entendu que l’Occident et ses alliés sont « au-dessus des lois ».

 

Ce qui envoie des signaux forts aux dirigeants du Moyen-Orient. L’armée égyptienne, qui a tué des milliers de pauvres juste après s’être emparée du pouvoir par un coup d’État en 2014 (et qui n’est généralement pas qualifiée de coup d’État), est redevenue « admissible à l’aide militaire des États-Unis ».

 

Les élites égyptiennes totalement prostituées ont dansé dans les rues du Caire lors du coup d’État, à l’instar des élites du Chili en 1973. Je les ai vues, lorsque je tournais un documentaire pour la chaîne sud-américaine Telesur, un documentaire sur comment l’Occident a saboté le printemps arabe. Ils posaient devant mes caméras, applaudissaient et me prenaient dans leurs bras, pensant que j’étais un des hommes de main des États-Unis ou de l’Europe.

Je me suis récemment retrouvé avec une employée égyptienne des Nations Unies qui m’a fixé d’un regard menaçant :

« Un coup d’État ? » murmura-t-elle. « Vous appelez ça un coup d’État ? Le peuple égyptien ne l’appelle pas un coup d’État ».

Comment contredire une représentante si respectable de la Nation égyptienne ? J’ai remarqué que les élites égyptiennes pro-occidentales aiment à se présenter comme « le peuple égyptien », comme si elles faisaient partie de ceux qui vivent loin de leurs demeures et limousines avec chauffeur.

 

***

 

Il y a des dizaines de millions de personnes déplacées dans cette partie du monde. Elles viennent d’Irak, de Syrie et de la Palestine. Il y a de nouveaux réfugiés et des réfugiés qui le sont depuis des décennies. Il y aura très probablement bientôt quelques millions de réfugiés yéménites supplémentaires.

 

Rien qu’au Liban, 2 millions de réfugiés syriens vivent un peu partout, certains louant des cabanes ou des maisons et d’autres, lorsqu’ils en ont les moyens, des appartements à Beyrouth. Mais il y en a des centaines de milliers, ceux de la vallée de Bekaa et ailleurs, qui n’ont pas été inscrits par l’ONU et les autorités locales. Des réfugiés m’ont dit que beaucoup d’entre eux ont fait demi-tour. Sans inscription, pas de rations alimentaires, pas d’éducation pour les enfants et pas de soins médicaux.

 

J’ai vu des réfugiés de plusieurs villes irakiennes, à Erbil, dans le Kurdistan sous administration irakienne. Ils fuyaient l’État Islamique, qui a été créé par l’Occident.

 

Un scientifique nucléaire, Ismaël Khalil, originaire de l’Université de Tikrit, m’a dit : « Tout ce que je possédais a été détruit... Les Américains sont la principale cause de cette folie — de la destruction totale de l’Irak. Vous pouvez demander à n’importe qui, à n’importe quel enfant, et vous aurez la même réponse... Nous appartenions tous à une grande et fière nation. Maintenant, tout est morcelé et ruiné. Nous n’avons plus rien — nous sommes tous devenus des mendiants et des réfugiés dans notre propre pays... je me suis enfui il y a cinq mois, après que l’EI ait dévasté mon université. Et nous savons tous qui est derrière : les alliés de l’Occident : l’Arabie Saoudite, le Qatar et d’autres... »

 

Plus tard je me tenais sur ce qui restait d’un pont reliant les deux rives de la rivière Khazer, à quelques kilomètres de la ville de Mossoul. L’EI a fait sauter le pont. Quelques villages autour ont été détruits par les bombardements américains. Un colonel kurde qui me montrait la zone était fier de préciser qu’il avait été formé au Royaume-Uni et aux États-Unis. C’était de la folie totale — toutes les forces unies dans la destruction de l’Irak avaient les mêmes origines : les États-Unis, l’OTAN et l’Occident !

 

À quelques kilomètres de la ligne de front, il y a des champs de pétrole, mais la population locale dit que les compagnies pétrolières ne faisaient que voler leurs terres ; il n’y avait aucune retombée sur les communautés locales. Tandis que les flammes des raffineries de pétrole brûlaient, les populations locales grattaient le sol à la recherche de racines et de plantes, pour survivre.

 

Et il y avait aussi un camp de réfugiés syriens à proximité. Mais les réfugiés étaient filtrés. Seuls ceux qui exprimaient leur haine du président al-Assad étaient autorisés à rester.

 

***

 

Beyrouth est symbolique de ce qui se passe dans l’ensemble du Moyen-Orient.

Jadis glorieuse, la ville se classe désormais en bas des indices de qualité de vie. Avec pratiquement aucun transport en commun, elle s’étouffe, polluée et embouteillée. Les coupures d’électricité sont fréquentes. Des quartiers misérables sont visibles partout. L’éducation et les soins médicaux sont surtout privés et inabordables pour la grande majorité des habitants. L’argent sale propulse la construction d’immeubles d’habitation luxueux, de centres commerciaux chics et de restaurants hors de prix.

Les voitures de luxe sont partout. Appartements de luxe, yachts, véhicules et vêtements de marque sont les seules unités de mesure de la valeur.

 

Tout ceci est totalement grotesque, étant donné qu’il y a 2 millions de réfugiés syriens qui luttent pour survivre partout dans ce petit pays. Il y a de vieux réfugiés palestiniens dans des camps déprimants. Il y a les Bédouins détestés et discriminés, il y a les bonnes asiatiques et africaines, victimes de violences... « Le travail est une punition », affirme un credo local. Personne ne prend vraiment la peine de travailler.

 

Il y a beaucoup d’argent, mais la plupart ne vient pas du travail. D’énormes quantités proviennent du trafic de drogue, de « l’hébergement des réfugiés », des affaires en Afrique et ailleurs, et des envois de fonds de ceux qui travaillent dans le Golfe. Israël est la porte d’à côté. Il est menaçant, et périodiquement il attaque.

 

Le Hezbollah est le seul grand mouvement dans le pays qui se bat pour le bien-être social de la population. Il se bat aussi contre Israël lorsque ce dernier envahit. Et maintenant, il est aux prises avec l’EI dans un combat épique. Mais le mouvement figure sur la liste des organisations terroristes dressée par l’Occident, parce qu’il est chiite, et parce qu’il est trop « socialiste » et trop critique envers l’Occident.

 

À Beyrouth, tout est possible. Les riches dépensent leur argent à tour de bras. Ils conduisent leurs voitures et motos de luxe sans silencieux, écrasant les gens sur les passages pour piétons, et ne cèdent jamais le passage. Ils sont principalement formés en Occident et trilingues (arabe, français et anglais). Ils font la navette entre la ville et l’Europe comme s’il s’agissant d’un village voisin.

À Beyrouth, la seule chose qui compte c’est le besoin de paraître des classes supérieures.

 

Les pauvres — la majorité du peuple libanais — n’existent pas. On n’entend jamais parler d’eux. Ils sont hors sujet.

 

***

 

Ceux qui règnent sur le Moyen-Orient sont corrompus, cyniques et antipatriotiques. Et ils ont peur, parce qu’ils savent qu’ils ont trahi leurs propres peuples. Et plus ils ont peur, plus leurs tactiques sont brutales. Je les vois en action, à Bahreïn, en Égypte, en Irak et ailleurs.

 

La plupart des mouvements et partis de gauche au Moyen-Orient ont été détruits, achetés ou dévoyés. La politique n’est plus qu’une question de clans, de sectes religieuses et d’argent. Les idées de gauche n’existent pratiquement plus. On ne connaît rien du Venezuela, de l’Équateur, de la Chine ou de la Russie. Les pauvres aiment la Russie, parce qu’« elle est contre l’Occident », mais il y a très peu de compréhension du monde en dehors du Moyen-Orient et de l’ancien maître colonial — l’Europe.

 

Rien ne se semble aller au Moyen-Orient, ces jours-ci.

De nouveaux rapports nous parviennent, accusant Israël d’interroger et de torturer de jeunes enfants palestiniens.

Le Yémen, cette terre ancienne pour laquelle j’ai eu un coup de foudre, il y a de nombreuses années, est à feu et à sang. Deux berceaux de la civilisation — l’Irak et la Syrie — sont totalement déchiquetés et dévastés.

 

La Libye se disloque, probablement de manière irrémédiable, et n’est plus un pays. L’Égypte est une fois de plus sous un terrible joug militaire. Les chiites à Bahreïn et en Arabie saoudite souffrent d’une grande discrimination et de violences.

 

Les gens meurent ; des personnes sont déplacées, victimes de discriminations. Il n’y a pas de justice, pas de justice sociale pour la majorité, le même scénario qu’en Indonésie, que dans le sous-continent, qu’en Afrique de l’Est, comme partout où l’impérialisme occidental et le néolibéralisme ont réussi à s’imposer.

 

L’Occident a travaillé très dur pour transformer le Moyen-Orient en ce qu’il est devenu. Il a fallu des siècles pour transformer cette partie du monde, d’une grande et profonde culture, en une scène d’horreur. Mais c’est fait !

 

Le reste du monde devrait observer et apprendre. Il ne faut pas que cela se reproduise ailleurs. C’est en un « Couloir Asie du Sud-Afrique de l’Est » que l’Occident veut transformer toute la planète. Mais il ne réussira pas, car il y a l’Amérique latine, la Chine, la Russie, l’Iran, l’Afrique du Sud, l’Érythrée et d’autres pays fiers et déterminés qui se dressent sur son chemin.

 

Et le Moyen-Orient, un jour, se dressera aussi. Les gens exigeront ce qui leur est dû. Ils exigeront la justice. Récemment, ils ont essayé, mais ils ont été écrasés. Je n’ai aucun doute qu’ils n’abandonneront pas — ils vont essayer encore et encore, jusqu’à la victoire.

 

 

 

Par Andre Vltchek (*) (Counterpunch) - traduction par VD - legrandsoir.info - le 6 avril 2015

  

(*) André Vltchek (né en 1963) est un romancier, philosophe, journaliste, cinéaste, photographe et auteur dramatique américain. Il a parcouru des dizaines de zones de guerre, les conflits de Bosnie, du Pérou au Sri Lanka, la RD Congo et le Timor-Leste. Après avoir vécu pendant de nombreuses années en Amérique latine et en Océanie, Vltchek réside et travaille actuellement en Asie et en Afrique… (Source : Wikipédia)


Koter Info's insight:


Le "vrai" Moyen-Orient, tel que les médias ne vous le décriront jamais !  Excellent article que tous devraient lire !


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Comment Washington, Tel-Aviv et Riya travaillent à la création d’un État Islamique docilisé

Comment Washington, Tel-Aviv et Riya travaillent à la création d’un État Islamique docilisé | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source photo : le360.ma/fr


 

 

Comment Washington, Tel-Aviv et Riyad

travaillent à la création d’un État Islamique docilisé

 

Le fameux croissant chiite qui va de Téhéran au Sud-Liban, en passant par Bagdad et Damas, reste plus que jamais la bête noire des États-Unis, d’Israël et des pays du Golfe. Aujourd’hui, ce triumvirat et leurs laquais travaillent d’arrache-pied à la création de facto de cet État islamique qu’ils prétendent combattre. En réalité, la campagne de bombardements en cours ne sert qu’à en fixer les futures limites géographiques. Ensuite, la zone ainsi créée sera « docilisée » par un océan de pétrodollars et l’extermination des récalcitrants. But final de l’opération : créer un ventre mou régional sunnite qui permette enfin de casser physiquement ce diable d’axe chiite et affaiblir ainsi à la fois l’Iran, le Hezbollah et par ricochet le Hamas palestinien.


 

Le triumvirat des peuples élus autoproclamés…

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit détour par notre fameux triumvirat, histoire de présenter les acteurs du dernier jeu de massacre géopolitique en cours. 
On connaît par cœur l’alliance indéfectible qui unit les États-Unis à son 51e État israélien, et qui permet à l’entité sioniste d’accumuler en Palestine et au Liban les pires boucheries et crimes de guerre depuis 60 ans sans aucun souci du lendemain.


On connaît aussi la révérence humide (1) de Washington et des pays du Bloc atlantiste pour la monarchie saoudienne, même si cette dernière est l’une des plus brutales théocraties du monde arabo-musulman ; même si son wahhabisme rétrograde est la matrice idéologique des terroristes d’al-Qaïda, Daech, al-Nosra et Cie.



On connait moins en revanche l’axe Riyad-Tel-Aviv puisque, instinctivement, on aurait plutôt tendance à classer la Grande Mosquée saoudienne dans le rang des ennemis « naturels » d’Israël. Sauf que, comme on dit, les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Or dans sa course effrénée pour conserver le leadership du monde musulman, Riyad n’a qu’un seul véritable ennemi : l’Iran chiite et ses alliés (2). Et il se trouve que pour des raisons sécuritaires cette fois, c’est exactement le cas pour Tel-Aviv qui craint par-dessus tout l’Iran et l’arsenal du Hezbollah.



Avec l’axe Washington-Tel-Aviv-Riyad, qui regroupe l’« exceptionnalisme » américain (3), l’État juif militarisé et la Mecque du salafisme : c’est un peu le triumvirat des peuples élus autoproclamés réunis dans la plus improbable et effrayante des coalitions.



 

 

Alimenter, mais circonscrire l’incendie

 

Au plan opérationnel, l’idée est donc simple et complexe à la fois. Simple, car il s’agit d’un côté d’alimenter l’incendie (argent, armes, combattants) des djihadistes de Daech, al-Nosra et consorts, mais aussi, de l’autre, de circonscrire ses contours pour qu’il ne ravage que la zone voulue (>>voir la carte). 
Au nord, pas question ainsi de s’approcher de la zone kurde et d’Erbil, chasse gardée à la fois des Américains et des Israéliens pour lesquels le clan Barzani roule à tombeau ouvert si l’on ose dire. 
Pas question non plus d’exercer une trop forte pression sur la frontière Turque, pays membre de l’OTAN par où nombre de djihadistes étrangers passent (4). Les frappes US se concentrent d’ailleurs majoritairement sur ces deux zones pour fixer de facto la limite nord de l’EI en Syrie, et sa limite Est en Irak.
 En Irak toujours, la limite Sud de l’EI se dessinera naturellement en venant buter contre la partie chiite du pays où il n’a aucune chance de s’implanter.
 Pour la limite ouest-irakienne, elle devra nécessairement être fixée assez loin des frontières du grand allié des États-Unis qu’est la Jordanie, où nombre de mercenaires font escale en ce moment pour y être formés par des instructeurs américains avant de partir semer la terreur en Syrie (5). 


 

 

Hezbollah armé : le binôme gagnant

 

Enfin, reste le problème de la frontière Ouest de l’État islamique en Syrie, frontière qui longe les zones particulièrement sensibles que sont le Liban et Israël.
 S’agissant du Liban, il est évident que c’est grâce à l’engagement du Hezbollah, puis de celui de l’armée libanaise, que le Pays du Cèdre a pu éviter d’être aspiré dans la spirale de la guerre. Notons aussi à ce stade que c’est l’entente entre le Courant Patriotique Libre du général chrétien Michel Aoun et le Hezbollah qui a permet actuellement la stabilité du pays dans son versant politique. Mais la pression reste très forte et des attaques sanglantes occasionnent de nombreuses pertes dans l’anti-Liban par exemple (6).À l’heure où nous écrivons ces lignes, plusieurs milliers de terroristes de EI et al-Nosra sont coincés dans un chaudron dans le Jurd, entre le Liban et la Syrie, pris sous les feux croisés de l’armée loyaliste de Bachar el-Assad, de l’armée libanaise et des forces du Hezbollah.
 Inutile de dire que l’hiver aidant, l’espérance de survie des djihadistes pris dans la nasse fond comme neige au soleil…


 

 

Quand Israël parie sur al-Nosra

 

Plus au sud, Israël a engagé une partie particulièrement perverse en soutenant clairement les bouchers d’al-Nosra. « Nous savons qu’Israël accueille des blessés d’al-Nosra dans ses hôpitaux pour les renvoyer ensuite au combat », nous confiait hier une source libanaise très bien informée. 
Pour l’État hébreu, l’objectif est en effet de tisser des liens étroits avec le groupe salafiste dont il entend se servir ensuite comme d’une force supplétive pour tenir une zone tampon qui courrait le long du Golan. Un peu comme il l’avait fait en son temps avec l’Armée du Liban Sud (ALS).
 « Lorsque vous avez aidé des combattants, précise notre source, négocié avec ses chefs et fait en sorte qu’ils vous doivent finalement beaucoup de leur succès et de leur survie, il est facile ensuite de traiter l’après-guerre avec eux en bonne intelligence. »

 

Ainsi, pour Israël, une chute de Bachar el-Assad – qui ferait voler en éclat le croissant chiite et casserait les lignes d’approvisionnement en armes du Hezbollah et du Hamas – représente ainsi un bénéfice bien supérieur au risque encouru par la présence de djihadistes aisément manipulables.
 Et puis, souvenons-nous que l’éclatement de l’Irak et de la Syrie figure au programme de l’État-major israélien depuis les années » 80 (7).


 

 

Iran et Russie en embuscade

 

En résumé, l’État islamique ainsi créé avec les garde-fous adéquats – dont pourquoi pas des Casques bleus pour faire tampon – pourrait même devenir à terme un partenaire officieux tout à fait convenable pour le Bloc atlantiste et Israël, une fois la poussière de la bataille retombée ; les tribus sunnites achetées et les cadres djihadistes récalcitrants exterminés lors d’une opération de nettoyage inspirée de celles conduites au Vietnam (Phoenix) ou en Amérique latine (Condor). 
Reste qu’évidemment tout cela est très joli sur le papier, mais l’affaire est loin d’être pliée.
 Car hormis le risque de perte de contrôle de l’incendie par le Bloc atlantiste, l’Iran, la Russie, la Syrie légaliste et la résistance libanaise sont également à la manœuvre et sont loin, très loin, d’avoir dit leur dernier mot.

 

 

PS : Une attaque du Hezbollah dans la zone des Fermes de Chebaa occupée par Israël a fait deux morts et des blessés dans les rangs de l’armée sioniste mercredi.

 

Il s’agissait d’une riposte attendue à l’attaque perpétrée par Israël en Syrie il y a une dizaine de jours, et qui avait provoqué la mort de six combattants du Hezbollah et d’un général iranien. Mais le Hezbollah a aussi clairement voulu dire à l’entité sioniste qu’elle n’avait pas les mains libres dans la région du Golan. Israël a riposté à son tour, tuant… un soldat espagnol de la Finul.

 

Il est peu probable qu’Israël prenne le risque de déclencher aujourd’hui une nouvelle guerre contre le Hezbollah qui lui avait déjà infligé l’humiliant revers que l’on sait en 2006, alors qu’à l’époque, la résistance libanaise disposait d’un arsenal bien moindre que celui qu’elle détient aujourd’hui (env. 100’000 roquettes).

 

 


Par entrefilets.com – le 29 janvier 2014

 

Notes :

1 Cette révérence est bien évidemment liée au ciment nauséabond du pétrole, mais pas seulement. Les USA se sont en effet toujours appuyés sur les sunnites pour conduire leur conquête du Moyen-Orient. Le sunnisme est en effet un pouvoir de marchands. Il préconise d’obéir au prince, fusse-t-il corrompu, puisque l’on ne saurait présumer du jugement final de dieu sur le bonhomme. À l’inverse, le chiisme ne fait pas de compromis avec le prince si celui-ci est perverti et préconise dès lors son renversement. Comme le souligne François Thual dans sa Géopolitique du chiisme : « Vivre dans l’attente du retour de l’Imam en luttant contre l’injustice sur cette terre est, très globalement, le programme de cette religion dans son aspect profane. » La pire des hérésies pour l’Occident qui, comme la Sunna, est un pouvoir de marchands qui veut bien traiter avec n’importe quel prince, tortionnaire, dictateur ou despote on s’en fout, pourvu qu’il ait le même dieu que lui, la Grande Calculette donc.


2 Depuis la première guerre du Golfe, jamais les pétromonarchies n’ont été plus éloignées de leurs références islamiques et leur soumission aux intérêts américains, voire israéliens, est très mal perçue par la rue arabe. Avec des positions (anti-israéliennes, anti-américaines) aux antipodes de ses voisins du Golfe, Téhéran s’affirme donc de plus en plus comme une référence religieuse plus convaincante malgré le fossé qui sépare les branches sunnites et chiites de l’Islam. Au demeurant, on constatera aussi que les pays du Golfe sont en proie à des troubles souvent liés à leurs très fortes minorités chiites, sans parler de Bahrein dont la population est à 70 % chiites. Pour les puissances du Golfe, la priorité absolue est donc à la chute de l’Iran chiite, dont la déstabilisation du régime chiite alaouite de Bachar al-Assad est un préalable.


3 Les États-Unis et le facteur religieux

4 Flux de combattants étrangers

5 Tentative de dessiner les futurs contours de Daech

6 Soldats libanais tués à la frontière

7 Stratégie pour Israël dans les années « 80


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Et soudain, tout devient clair !


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Ce que l’analyse des ordinateurs des terroristes nous apprend de leurs modes secrets de communication

Ce que l’analyse des ordinateurs des terroristes nous apprend de leurs modes secrets de communication | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Ce que l’analyse des ordinateurs des terroristes nous apprend de leurs modes secrets de communication

 


Atlantico : Des fichiers pédopornographiques avaient été retrouvés, en 2010, sur les ordinateurs de Chérif Kouachi et d’Amedy Coulibaly, des documents qui pourraient masquer des communications liées à leurs activités terroristes. Comment les terroristes communiquent-ils entre eux en général ?

 

François-Bernard Huyghes  (*) : Le plus simple pour un terroriste c’est d’avoir un téléphone ou un numéro non repéré. Les terroristes peuvent utiliser des cartes SIM anonymes, et ils ont des méthodes pour obtenir des téléphones anonymes. Si elle ne connaît pas votre terminal, la police ne peut pas vous intercepter.

 

Sur Internet, il existe une cinquantaine de voies pour communiquer, et il est théoriquement très facile de le faire secrètement. Mais c’est plus difficile psychologiquement, car les gens font beaucoup d’erreurs, ce qui permet de les intercepter.

Les terroristes peuvent aussi utiliser de la cryptologie, ce qui peut tromper la gendarmerie, mais pas la NSA.

 

La dernière méthode consiste à ne pas communiquer : les personnes ouvrent des comptes sur des boîtes de messagerie, s’envoient une fois les mots de passe et n’utilisent que le mode brouillon.

 

En théorie il existe 500 méthodes différentes pour communiquer, mais il faut savoir que ce ne sont pas les méthodes les plus sophistiquées qui fonctionnent le mieux. Dans la pratique les gens ont tendance à oublier d’être prudents, à cause du stress, ou par habitude. Il est très difficile de s’en tenir pendant plusieurs semaines aux règles de sécurité que l’on s’est imposées.


La pornographie peut aussi être un moyen pour eux d’échanger des informations. Plus de cent documents d’Al-Qaïda ont ainsi été découverts cachés à l’intérieur d’un film pornographique en 2012. Pourquoi utiliser de tels moyens de communication ?

 

Pour les documents d’Al-Qaïda, il y a eu beaucoup de légendes concernant de qu’on appelle la stéganographie, c’est-à-dire placer un micropixel sur un écran, une vidéo ou une image. Mais à ma connaissance, l’utilisation de cette pratique pour ces documents n’a jamais été prouvée.

 

Des personnes doivent certainement utiliser des moyens de communication à caractère pornographique, mais on ne le voit pas beaucoup.

 

 

Quelles sont les difficultés que les spécialistes de l’antiterrorisme rencontrent lorsqu’ils cherchent à déceler ce type de communication ?

 

La police peut intercepter ces communications de manière légale ou non légale. De manière légale, les policiers mettent un tuyau sur la borne par laquelle passent les communications. Mais il faut attendre pour cela un mandat du juge et consacrer du temps à mettre les gens sur écoute.

 

Il y a aussi des tas de méthodes illégales d’interception des ondes, du Bluetooth, ou encore mettre des « saletés » dans l’ordinateur des gens. Mais, en principe, notre gendarmerie n’est pas censée faire des choses comme ça.

 

 

 

Par François-Bernard Huyghe (*) - atlantico.fr – le 17 janvier 2015

 

(*) François-Bernard Huyghe est directeur de recherche à l’IRIS. Spécialiste des stratégies de l’information (chercheur à l’Iris responsable de son Observatoire Géostratégique de l’Information) il est l’auteur de nombreux ouvrages - dont « l’Ennemi à l’ère numérique » (PUF),  « Comprendre le pouvoir stratégique des médias » (Eyrolles), « Les terroristes disent toujours ce qu’ils vont faire » (avec A. Bauer, PUF) et « Terrorismes, Violence et Propagande » (Gallimard). Son dernier ouvrage : « Think tanks, quand les idées changent vraiment le monde » (Vuibert). Son site internet est le suivant : www.huyghe.fr


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Frères Musulmans : terroristes

Frères Musulmans :  terroristes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Vidéo ajoutée par le Cercle des Volontaires sur YouTube le 11 décembre 2014

 


Bassam Tahhan (*) :


« Les Frères Musulmans sont une

organisation terroriste »

 

 


 

L’Académie de Géopolitique de Paris organisait à l’Assemblée Nationale ce jeudi 11 décembre un colloque intitulé « Géopolitique du Terrorisme ». Se sont succédés plusieurs intervenants de qualité. Nous avons choisi de vous retransmettre l’intervention de Bassam Tahhan, Professeur de géostratégie à l’École Nationale Supérieure de Techniques Avancées (Ensta).

 

Voici un extrait :

« Je dirais au président de la République française : comme j’ai montré par les textes [des Frères Musulmans nda], l’organisation des Frères Musulmans est une organisation terroriste. Il faut absolument la classer comme telle, et officiellement, au niveau juridique. Je dirais que le Hezbollah ne l’est pas. Le Hezbollah défend une cause juste, qui est une Résistance […]. On vous dit « l’Iran est terroriste ». Mais dites-moi, depuis des années, qu’a commis l’Iran ? » Raphaël Berland.

 

« Le Djihâd selon le fondateur des frères musulman »

 


Par Agoravox TV - le 12 décembre 2014



(*) Bassam TAHHAN est né en Syrie dans une famille de lettrés, linguistes, poètes et chanteurs (son père Aref TAHHAN  fut le secrétaire général du parti gaulliste d’Alep et de la Syrie du Nord durant la Deuxième Guerre mondiale). 

Professeur de lettres arabes, islamologue, politologue… (Source Wikipédia)

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Vidéo - Ukraine - Qui sont les terroristes selon les habitants bombardés ?

Vidéo - Ukraine - Qui sont les terroristes selon les habitants bombardés ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : captures d’écran de la vidéo ci-dessous

 

 

Vidéo - Ukraine - Qui sont les terroristes

selon les habitants bombardés ?

 

 

La Web TV d’opposition ukrainienne « Kanal 17 », fondée par d’anciens journalistes de chaînes progouvernementales licenciés à cause de leur « indiscipline », a réalisé entre autres ce reportage sur le récent pilonnage de la banlieue de Gorlovka. Quelles que soient les préférences des habitants quant au futur statut du Donbass, ils ont tous un point commun : ils sont tous révoltés contre la politique de destruction et de chaos, contre les crimes du gouvernement de Kiev mis au pouvoir après le coup d’État de janvier 2014 et qui avait initié officiellement la guerre civile quelques mois plus tard.

 

(Note : Kanal 17 n’est pas une chaîne opérée par les insurgés, mais par l’opposition ukrainienne existant encore du côté ouest).

 

 

>>> Voir la vidéo ici

 

 

Vidéo ajoutée par Vincent Parlier sur YouTube le 12 juin 2015.


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Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls

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Edward Snowden dégomme

la loi Renseignement de Valls

 

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes.

 

« Pour la première fois depuis les années 70, nous assistons à une restriction et non à une expansion des privilèges et prérogatives dont jouissent les services de renseignement », se réjouit Edward Snowden. Deux ans après ses révélations explosives, le Congrès américain s’est enfin prononcé en faveur du Freedom Act, conférant un cadre beaucoup plus strict aux collectes massives de métadonnées qui ont visé des millions de citoyens. Une petite victoire, mais tout reste à faire : de nombreux programmes « encore plus intrusifs » sévissent toujours, prévient-il.

 

Dans une récente interview accordée au Guardian, il s’était ému du caractère liberticide de la future loi Renseignement française : « Nous savons que dans les attentats de Charlie Hebdo, du Canada, de l’Australie, tous les individus étaient déjà connus des gouvernements. Le problème n’est pas que nous ne surveillons pas assez les gens, mais que nous les surveillons trop et que nous ne comprenons pas les informations que nous recueillons. »

 

L’ex-agent de la NSA se montre encore plus virulent dans une tribune publiée ce vendredi par Libération, où il reproche au gouvernement d’avoir « exploité des tragédies récentes afin d’essayer d’obtenir de nouveaux pouvoirs intrusifs, malgré des preuves éclatantes que ceux-ci n’auraient pas permis d’empêcher ces attaques ».

 

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes. De plus, rappelle Snowden, les Nations unies ont conclu qu’elle « constituait sans ambiguïté une violation des droits humains ». Jamais nos pérégrinations virtuelles n’ont été autant explorées par des technologies qui « transforment la vie privée en livre ouvert ». Nos centres d’intérêt, nos déplacements, nos paiements peuvent être scrutés à la loupe. Si la loi Renseignement est entérinée, des boîtes noires d’algorithmes installées sur le réseau balayeront des milliards de données à la recherche d’un hypothétique terroriste – qui aura sans doute pris ses précautions pour glisser entre les mailles du filet.

 

Mais voilà. Le rapport de force est en passe de s’inverser. « En Amérique latine, les efforts de citoyens brésiliens ont mené à l’adoption du Marco Civil, la première Déclaration des droits de l’Internet au monde », s’enthousiasme Snowden. Face au tollé exponentiel que suscite la loi Renseignement au sein de l’opinion publique et des acteurs du Web, souhaitons que la France lui emboîte le pas. Aux États-Unis, 140 entreprises IT, dont Google, Yahoo! et Apple, ont exhorté Barack Obama à s’opposer à la mise en place de « backdoors » (outils servant à décrypter le chiffrement des données, qui réduiraient donc à néant toute confidentialité) réclamées par la NSA, le FBI et les autorités militaires. Leur flicage à grande échelle n’a, en tout cas, pas contrecarré le piratage des données de quatre millions de fonctionnaires américains par des hackers chinois, jeudi dernier, après celui des services fiscaux la semaine précédente.

 

Les détracteurs d’Edward Snowden ont beau s’acharner à le discréditer, tel l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, qui l’accuse d’avoir contribué à favoriser l’essor de l’État islamique, les citoyens, eux, ne se laissent plus berner. Ils ont compris le danger qu’implique, pour leur liberté individuelle, cet opportunisme sécuritaire législatif aux latitudes illimitées. « La valeur d’un droit ne se mesure pas à ce qu’il cache, mais à ce qu’il protège. »

 

 

 

Par Eloïse Gloria, journaliste - bvoltaire.fr – le 6 juin 2015.

 

 

Lire aussi : Surveillance de masse : les USA freinent, la France accélère

 

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France - Les terroristes de Charlie Hebdo ont changé de véhicule devant un local utilisé par l’armée israélienne

France - Les terroristes de Charlie Hebdo ont changé de véhicule devant un local utilisé par l’armée israélienne | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France - Les terroristes de Charlie Hebdo

ont changé de véhicule devant un

local utilisé par l’armée israélienne

 

Lors de leur fuite, les auteurs de l’attentat du 7 janvier auraient volé une voiture devant un commerce lié au ministère israélien de la Défense. Révélations.


Dans la photographie ci-dessus, on peut discerner, face à la voiture, une boutique comportant une terrasse et un rideau métallique partiellement descendu. Il s'agit d'un restaurant-pâtisserie cacher dénommé Patistory et situéau 45, rue de Meaux.


La particularité du lieu ?


Patistory est l'un des sept "points de vente" -dans toute la France- à destination d'un gala annuel dédié à l'armée israélienne et organisé par l'association française Migdal. En 2008, des membres du groupe France-Palestine Solidarité avaient d'ailleurs hué le service d'ordre du gala : la Ligue de défense juive.


 

C’est l’une des séquences les plus mystérieuses de la journée du 7 janvier : que s’est-il exactement passé, autour de midi, dans la rue de Meaux ? 

 

>>> Suite de cet article très documenté en photographies, plan et vidéos ici


Si vous doutez de l'intérêt de lire l'article source complet, pour vous stimuler à adopter un esprit critique, voici un résumé succinct de ce singulier imbroglio : des djihadistes - terroristes - antisémites présumés prennent la fuite en direction du quartier où vit la plus importante communauté juive de France, abandonnent leur véhicule devant un commerce "cacher" tenu par un couple ultra-sioniste collaborant avec le ministère israélien de la Défense et volent à visage découvert -selon des témoins anonymes- la voiture d'un marchand de journaux non identifié et lié à deux de leurs victimes.

 

Par panamza.com – le 31 janvier 2015


Koter Info's insight:


Quand les coïncidences étranges s'additionnent ...


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Syrie. Alep encerclé, l’Occident cherche une autorisation spéciale pour sauver ses hordes de terroristes (NEO)

Syrie. Alep encerclé, l’Occident cherche une autorisation spéciale pour sauver ses hordes de terroristes (NEO) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Syrie. Alep encerclé, l’Occident cherche une

autorisation spéciale pour sauver

ses hordes de terroristes (NEO)

Par Tony Cartalucci (*)


 

L’armée arabe syrienne serait proche d’encercler complètement les miliciens qui ont occupé la ville du nord d’Alep depuis qu’ils ont envahi la Syrie à partir des territoires de l’OTAN en 2012. Une fois que l’encerclement sera complet, les analystes estiment que la ville sera finalement libérée, dans un processus similaire à la reprise de Homs, plus au sud.

 

Le désespoir des miliciens face à cette phase finale de la bataille d’Alep se révèle au travers des tentatives de leurs sponsors occidentaux pour négocier un cessez-le-feu et organiser une « aide » pour les atteindre. Des tentatives similaires ont été faites en vain pendant les dernières phases de la bataille d’Homs à la mi-2014 — la ville de Homs ayant été l’épicentre de l’activité terroriste à partir de 2011 est maintenant sous le contrôle du gouvernement syrien. De petites poches de miliciens ont été isolées au sein d’Homs, permettant ainsi de rétablir l’ordre dans la majorité de la ville et de la région environnante.

 

Alors que le gouvernement syrien retrouve systématiquement le contrôle de la nation jusque là contrôlée en partie par des terroristes soutenus par l’Occident qui inonde le pays par des torrents d’argent, d’armes et d’équipements, le désespoir des Occidentaux au regard de leurs intérêts a visiblement augmenté.

 

Le journal The Guardian, un des leaders parmi les nombreux médias propagandistes qui déforment le récit du conflit depuis ses débuts en 2011, tente maintenant de former un récit de la situation en affirmant que seule l’OTAN pourra garantir la sécurité en établissant un « no-fly zone » sur Alep qui permettra d’aider les « rebelles modérés » à repousser les forces gouvernementales syriennes, et repousser les forces de « l’État Islamique (EI) ».

 

Dans un article intitulé « les rebelles syriens se préparent à défendre Alep ruiné alors que les troupes et les milices sont en passe de s’affronter », The Guardian déclare :

 

Depuis, les gains supplémentaires du régime ont été âprement disputés, la plupart des percées ont été repoussées par les combattants rebelles et les habitants, tous deux encore sous le choc de la diminution de leurs forces dans la guerre avec l’EI. Pendant ce temps, l’EI rôdait à plus de 30 kilomètres, narguant le Front islamique avec une station de radio, qui joue régulièrement des chants islamiques insultant les membres du groupe.

 

« Il s’agissait de pertes stratégiques pour nous », a déclaré le commandant d’Alep suite aux gains effectués par l’EI. « Et même [encore] maintenant les Étatsuniens doutent de notre engagement à les combattre ? Lorsque [les États-Unis] sont revenus en Syrie, nous pensions que le moins qu’ils pouvaient faire était de neutraliser la flotte aérienne d’Assad. Mais elle a bombardé la ville plus qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant, et cela avant l’arrivée des Étatsuniens. Bien sûr, nous pensons qu’ils ont un accord avec le régime. C’est évident ».

 

Bien sûr, la réalité est tout autre : les États-Unis ont simplement utilisé l’EI comme prétexte pour violer l’espace aérien syrien, l’étape suivante étant d’établir des zones interdites de survol (« no-fly zone ») qui ont en fait été prévues de longue date, pour contrecarrer l’armée arabe syrienne. Tout comme en Libye, le no-fly zone permettrait tout simplement de donner le reste de la Syrie à l’EI (et à d’autres entités affiliées à Al-Qaïda) — qui est clairement la force milicienne la plus engagée dans la lutte contre le gouvernement syrien, et clairement les bénéficiaires de la grande majorité du matériel de soutien fourni par l’OTAN et leurs partenaires régionaux, notamment l’Arabie saoudite, le Qatar et Israël.

 

Il convient de noter que, tandis que The Guardian affirme que les miliciens restants encerclés à Alep s’opposent à l’EI, le même article admet que ces mêmes miliciens en coordination avec le Département d’État US sont en lien avec l’organisation terroriste étrangère, Al Nosra. The Guardian admet ainsi :

 

La lutte pour Zahraa, une des rares enclaves chiites dans le nord de la Syrie, est dirigée par l’organisation Jabhat al-Nusra affiliée à al-Qaida, avec qui le Front islamique a une entente, mais aucune alliance formelle. Après avoir tenu difficilement ce territoire pendant une grande partie de l’année écoulée, al-Nosra a récemment saisi de grandes parties de territoire près de la frontière turque, se réaffirmant comme une force déterminante au détriment des groupes non djihadistes. L’évolution rapide de la situation sur le terrain oblige à de nouveaux arrangements avec le Front islamique, qui déclare qu’il a attendu en vain l’aide promise par les pays arabes, mais qui n’a jamais été livrée.

 

Ces mêmes forces de l’EI qui sont présumées être opposées aux « rebelles modérés » ont vu des milliers de soi-disant « modérés » faire défection pour rejoindre récemment leurs rangs apportant avec eux de grosses sommes d’argent et des armes fournies par l’Occident. Cet Al Qaïda — à la fois Al Nusra et l’EI — semble prospérer le long de la frontière turque indiquant que le soutien de l’OTAN ne va pas uniquement aux « rebelles modérés », mais va aussi intentionnellement à Al-Qaïda, ou à des groupes modérés dont l’OTAN sait, qu’ils collaborent avec, ou vont se joindre prochainement à Al-Qaïda.

 

Avec la menace des propres groupes qu’il a créés — perpétués jusqu’à ce jour et prospérant le long des frontières de l’OTAN, cherchant refuge sur le territoire de l’OTAN et recevant en toute impunité un approvisionnement ininterrompu provenant des territoires de l’OTANl’Occident cherche à influencer les opinions publiques en instrumentalisant la crainte de propagation de l’EI et en faisant accepter au monde, une plus grande intervention militaire directe, jusqu’à la création de zones de survol interdites, et peut-être de politiques plus agressives, y compris la constitution de « zones de sécurité » dans lequel l’EI pourrait organiser des opérations militaires de plus grande envergure et plus efficaces à l’intérieur de la Syrie.

 

Comme exposé en 2007 par Seymour Hersh, journaliste qui a gagné à deux reprises le Prix Pulitzer, dans son article du New Yorker intitulé « The Redirection », l’Occident a conspiré pour former et disséminer dans le monde arabe des terroristes mercenaires affiliés à Al-Qaïda afin de débuter une guerre (par procuration) contre l’Iran et affaiblir son influence grandissante. Le soutien étatsunien devait transiter par l’Arabie Saoudite de façon à maintenir un semblant de déni plausible et une compartimentation opérationnelle. De toute évidence, ce qui se déroule aujourd’hui en Syrie, est la manifestation in extenso, de l’article méticuleux de neuf pages de Hersh.

 

Pour lutter contre cette conspiration criminelle, la Syrie et ses alliés doivent assurer que le conflit en cours est une invasion terroriste, et non une « guerre civile » et que toute stratégie formulée pour lutter contre ce fléau du terrorisme doit inclure le gouvernement syrien — manifestement le plus capable d’affronter Al-Qaïda et l’EI depuis 2011. Ainsi, plus l’Occident et ses alliés régionaux aident ce front terroriste, plus grand sera le soutien en Syrie et sur la scène mondiale pour le combattre — et acculer la politique étrangère occidentale permettant aux Syriens de finalement rétablir l’ordre dans leur nation assiégée.

 

 

Par Tony Cartalucci (*) (journal-neo.org) — le-blog-sam-la-touch.over-blog – le 25 janvier 2015

 

Tony Cartalucci, est un écrivain et un chercheur en géopolitique basé à Bangkok géopolitique, écrivant en particulier pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ».

 

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France - De source militaire, « les trois terroristes tués font partie d’un groupe de dix »

France - De source militaire, « les trois terroristes tués font partie d’un groupe de dix » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

France - De source militaire, « les trois

terroristes tués font partie d’un groupe de dix »

 

Suite aux récents événements, nous avons souhaité nous entretenir avec le Brigadier Toul*, afin de mieux comprendre le déroulement des faits, les protagonistes, et l’action des services secrets français ainsi que celle de notre gouvernement. Nous précisons encore une fois que nous ne partageons pas forcément l’ensemble des positions et des analyses des personnes que nous interrogeons, des points de vue que nous relayons.

 

— Cercle des Volontaires : Vous me disiez que les personnes qui ont commis l’attaque de Charlie Hebdo et la personne qui a commis la prise d’otage à Porte de Vincennes appartiennent au même groupe?

 

— Brigadier Toul : C’est le même groupe. Les gars ont décidé de faire leur djihad et ils vont aller au carton jusqu’au bout. Donc c’est exactement le même groupe et sur ce groupe il en manque sept qui sont toujours sur Paris, et armés et dangereux.

 

— CdV : Donc les deux qui ont fait l’attentat à Charlie Hebdo sont assiégés, il y en a deux qui sont à Vincennes, qui vient de faire une prise d’otages, et tu me dis qu’il y en a encore sept autres ?


— BT : Ils étaient dix. Le groupe de Vincennes, ils sont dix. Il y en a sept dont on n’a pas de nouvelles.

 

— CdV : Mais alors à Vincennes ils sont combien ?

 

— BT : Il est tout seul, d’après les écoutes qu’on a.

 

— CdV : Ça fait longtemps qu’on sait qu’ils sont sur le point de commettre un attentat ?

 

— BT : Ça fait un petit moment, mais premier problème, c’est qu’en France on a tellement l’habitude de faire la politique de l’Autruche que les alertes ne sont pas prises en compte. On en a parlé déjà plusieurs fois. C’était éminent, ben voilà, ça se confirme.

 

— CdV : Mais les services étaient au courant, donc.

 

— BT : Mais les services savaient que ça allait se produire, mais on n’avait pas de date précise.

 

— CdV : Bien sûr, et quand il y a plein de menaces, c’est compliqué de surveiller tout le monde, mais là, peut-être que ça aurait dû être fait quand même ?

 

— BT : Le problème, c’est que pour assurer le suivi d’une personne, il faut être au minimum vingt personnes pour un individu. Donc en réduisant les équipes et les budgets, tu fais le calcul… Il faut bien que les gens se reposent de temps en temps. Pour un individu, il faut une équipe de vingt, donc tu vois un peu la situation… Comme on a réduit les effectifs, on a réduit les moyens, et ben voilà.

 

— CdV : Le groupe de sept, ils sont, à ton avis, en région parisienne, ou ils peuvent être disséminés partout en France ?

 

— BT : Non non, ils sont dans la région parisienne, ça, c’est clair. Ils sont connus des services. Mais bon, ça, ce n’est pas le plus grave. Le plus grave, c’est qu’il y a trois cents individus qui sont rentrés du même groupe, qui sont disséminés sur l’ensemble du territoire national.

 

— CdV : Il y en a sept dans cette cellule, mais des gens comme eux, il y en a trois cents en tout qui reviennent de Syrie et d’Irak ?

 

— BT : Voilà, sur l’ensemble du territoire national, et là c’est beaucoup plus grave.

 

— CdV : Ok. Et surtout, ça va leur donner de la suite dans les idées, ce qui s’est passé…

 

— BT : Tout à fait, logique.

 

— CdV : Eux, ça fait combien de temps qu’ils sont rentrés, le groupe des dix ?

 

— BT : Si tu veux, ils étaient tous incarcérés, on les avait mis en taule. Avec ce genre d’individus, il ne faut pas se poser la question. Si tu les « attrapes », tu sais que forcément, ce sont des gens qui vont aller au carton. Donc, à mon avis, il faut répondre à leur manière. Il ne faut pas tergiverser avec eux. Avec ces gens-là, tu ne peux négocier, tu ne peux pas discuter, parce qu’à un moment ou à un autre, ils vont commettre un attentat.

 

— CdV : Mais la solution ne serait-elle pas de les envoyer en prison pour plusieurs dizaines d’années, et/ou les munir d’un bracelet électronique ?

 

— BT : Non, d’après moi, il faut une solution radicale.

 

— CdV : Vous parlez de la peine de mort ?

 

— BT : Il n’y a pas à discuter avec ces gens-là. Il est inutile de parler de peine du mort, inutile de les placer en jugement. C’est une guerre. Point barre.

 

— CdV : Exécution extrajudiciaire ?

 

— BT : Voilà, c’est clair, net et tout simple. C’est une guerre.

 

— CdV : Donc tu es finalement du même point de vue qu’Aymeric Chauprade, qui disait qu’il ne fallait pas les laisser rentrer en France, qu’il fallait les éliminer in situ ?

 

— BT : Mais bien sûr, et la morale n’a rien à voir là-dedans. C’est une guerre avec des gens qui sont déterminés à te foutre sur la gueule et à tuer tout le monde, tu ne peux pas te permettre de les laisser passer, parce que ce sont des innocents qui paient, et ce sont nos libertés qui sont en jeu. Donc le boulot doit être fait, peu importe la méthode. Il n’y a pas de morale qui tienne, ni judéo-chrétienne, ni rien, ça n’a rien à voir, ni une morale politique. Il faut que ça soit fait. C’est tout. Point barre. Si on ne veut pas des veuves et des orphelins, il faut absolument appliquer cette politique, zéro tolérance. Il ne faut même pas chercher à discuter, et il faut y aller.

 

— CdV : Le gouvernement français est quand même un peu coupable dans le sens où toutes les armes…

 

— BT : Il est coupable dans le sens où il a laissé faire, où il a coupé les budgets de l’armée française, il est coupable parce qu’il a fourni des armes et de la logistique et des moyens à ces groupes-là, donc il est totalement coupable et responsable.

 

— CdV : De plus, le gouvernement français a donné un mobile supplémentaire en disant : « Bachar ne mérite pas de vivre », etc. Donc les jeunes des banlieues avaient d’un côté des imams radicaux qui essayaient de les manipuler en disant « il faut tuer Bachar Al Assad », et de l’autre côté le gouvernement français qui leur disait « Bachar el Assad ne mérite pas de vivre », ils avaient les deux en stéréo…

 

— BT : Quand on sait que c’est grâce aux informations que nous ont fournies les services de renseignement de Bachar Al-Assad que la plupart de ces djihadistes ont été « levés » [repérés, ndj] dès le départ, ça la fout mal quand même, on est cons à un moment donné. En clair, nous avons pu les identifier grâce au gouvernement syrien et à ses services. Soit on continue cette politique suicidaire, soit on se met à prendre vraiment le taureau par les cornes. Sinon, on ne va pas avoir d’autre solution que de faire intervenir l’armée, in fine. Et là, on ne va pas rigoler, parce que ce n’est pas possible un truc pareil. Je te jure que ce n’est pas possible. Parce qu’on en a marre de voir des femmes et des hommes de valeur se faire décimer parce qu’on a un gouvernement lâche. Et ça, c’est clair.


Depuis le temps qu’on le dit, voilà. Alors il faut prendre le taureau par les cornes, et on y va franchement. Il n’y a pas d’autre solution. Il faut arrêter de jouer. On n’est plus à se poser des questions. Il faut y aller. Il ne faut pas faire d’amalgame à propos des musulmans : l’immense majorité sont des Français musulmans sont sans histoire, mais il y en a quelques-uns qui sont entrés en guerre. Ceux-là, on les connaît, on sait qui ils sont, il faut y aller. Il faut les débusquer et les stopper. Il ne faut pas tergiverser.

 

— CdV : Personnellement, je ne suis pas militaire, je suis un civil, et en tant que citoyen, je me dis qu’on ne peut pas demander ça au GIGN : abattre trois cents personnes en France. Je pense qu’il faut les arrêter et les mettre en prison.

 

— BT : Ça, c’est de la morale « bisounours »… La priorité, c’est d’éviter le maximum de frais pour nous les citoyens, et nos institutions.

 

— CdV : Si je peux me permettre : imaginons que les peines de prison prononcées à l’encontre des djihadistes, s’ils étaient arrêtés, soient des peines de vingt ans de prison incompressibles…

 

— BT : Mais tu sais bien que même s’ils font vingt ans incompressibles, ils sortiront. Ils font des émules à l’intérieur des prisons. Tu te doutes bien.

 

— CdV : Ça dépend comment les prisons sont organisées. Telles qu’elles sont organisées aujourd’hui, oui, c’est sûr, malheureusement.

 

— BT : Le problème il est là. Et comme en France, nous n’avons pas pris les bonnes décisions, à un moment donné, il faut faire face à la réalité.

 

— CdV : Avec ce qui vient de se passer ces derniers jours, la loi sécuritaire pourrait très vite évoluer vers des peines beaucoup plus sévères pour tout ce qui touche de prêt ou de loin au terrorisme…

 

— BT : Non, ça, ce sont des paroles. Il faut des actes. Il faut arrêter le blabla. Avec ces gens-là, tu ne peux pas négocier et tu ne peux pas discuter. C’est une guerre, point barre. Il n’y a pas de discussion possible et pas de négociation possible. À un moment donné, il faut se le mettre dans la tête.

 

— CdV : Donc là, le groupe des sept risque de continuer à commettre des attaques, des attentats, des prises d’otage sur Paris et la banlieue ?

 

— BT : Bien sûr. Il faut surveiller ce qui se passe sur les réseaux sociaux. C’est une véritable bombe à retardement. Et comme les djihadistes sont plus armés que nous, ils sont dehors, sur le terrain, il n’y a pas trente-six solutions. Parce que ce n’est pas avec un 9 millimètres [arme standard des policiers français, ndj] que tu arrêtes des gens comme ça.

 

— CdV : C’est dur. J’avais de la peine quand je lisais les témoignages des deux policiers en vélo qui ont essayé d’arrêter les deux gars qui ont été à Charlie Hebdo.

 

— BT : Ils ont eu un courage exceptionnel, ces hommes. Ils devraient même être reconnus comme héros de la Nation.

 

— CdV : C’est des gens comme eux qui devraient avoir la Légion…

 

— BT : Aller se taper des mecs armés avec des kalachnikovs et des balles qui sont capables de percer des gilets traditionnels de policiers, aller aux gaufres avec leurs neuf millimètres, et bien, chapeau bas. Quand tu vois que des policiers municipaux comme la petite qui s’est fait descendre il y a quelques jours, je suis désolé, elle aussi c’est une victime, mais tu imagines bien que n’importe qui peut tomber sur ces zigotos, que ce soit un journaliste et tout ça ; Et comme les djihadistes n’ont pas peur de se faire tuer, il faut se dire que tous les policiers de France et de Navarre sont susceptibles d’être victimes de ces gens-là. Mais ils ne sont pas équipés pour leur faire face.

 

— CdV : La situation est vraiment tendue.

 

— BT : Bien sûr, mais on le sait depuis longtemps, ce n’est pas faute d’avoir tiré les sonnettes d’alarme.

 

— CdV : On nous a dit que les assaillants étaient trois à Charlie Hebdo, et là en Seine-et-Marne, ils ne sont que deux retranchés. Où est le troisième ?

 

— BT : Non, ils n’étaient que deux à Charlie Hebdo. Le troisième, c’est un gars qui les a accompagnés, mais qui ne faisait pas partie du groupe. Il s’est rendu à la police. Il y en a sept autres qui sont du même acabit qui sont actuellement dans la nature.

 

— CdV : Donc ceux qui ont participé à l’attaque de Charlie Hebdo n’étaient que deux et le troisième c’était un chauffeur de voiture qui ne savait même pas où est-ce qu’il allait en fait.

 

— BT : Oui.

 

— CdV : Brigadier Toul, merci pour votre témoignage.

 

— BT : Merci à vous.

 


* Le nom a été modifié

  

 

PAR RAPHAËL "JAHRAPH" BERLAND - cercledesvolontaires.fr - LE 9 JANVIER 2015

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