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La Gazette des campus de LLN et de WSL-UCL ainsi que diverses infos intéressantes visant la vérité ou l'autre vérité (qui que ce soit qui la dise, mais sans forcément prôner l'auteur).  -  Duc
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FRANCE : L’AGRICULTURE EN GRANDE DÉTRESSE

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FRANCE : L’AGRICULTURE EN

GRANDE DÉTRESSE

 

Excédés, étranglés, les agriculteurs français passent à l’action en bloquant les routes de France… et des vacances. Leur détresse, c’est aussi celle que vivent nos agriculteurs wallons, étranglés par des prix trop bas et désespérés…

 

 

Dans la France de Hollande, « chaque jour, un agriculteur se suicide ». Un chiffre qui a doublé en quelques années. Le problème est à ce point dramatique que la Mutualité Sociale Agricole (MSA) a même jugé utile de lancer en 2014 un numéro vert, « Agri’écoute », destiné à venir en aide à cette population particulièrement fragile, puisqu’en matière de suicide, elle court un risque accru de 20 % par rapport au reste de la population.

 

Dans un secteur tendu à l’extrême depuis des années déjà, les répercussions des sanctions contre la Russie et le climat global très morose de l’économie ont rendu la situation intenable et donc explosive. Dans le sillage des autres révoltes, comme celle des pigeons, suivie de celle des poussins, puis de celle, très dure et très efficace, des bonnets rouges (qui appellent aujourd’hui à soutenir les agriculteurs !), sans oublier le climat semi-insurrectionnel lié au conflit entre les Taxis et les chauffeurs UberPop, voici le soulèvement des agriculteurs.

 

Tout a commencé le 19 juillet à Caen, au cœur de la Normandie, par une manifestation qui rassemblait des producteurs laitiers, des éleveurs de porcs et de bovins au lendemain d’un appel de François Hollande à la grande distribution. Ils étaient plus de 300 et au lieu de se disperser en soirée, ils ont bloqué le périphérique de Caen. Le lendemain, ils ont poursuivi le blocage afin de provoquer une rencontre avec le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. En l’absence de réaction en haut lieu, le mouvement s’est étendu au Pont de Normandie, au Mont Saint-Michel et même jusqu’en Bretagne.

 

En réalité, les problèmes que rencontre l’agriculture sont multiples. Les exploitants font face à de terribles problèmes de trésorerie et ils sont nombreux à frôler le dépôt de bilan. Les cours de la viande et du lait baissent inexorablement. La concurrence étrangère — intraeuropéenne — fait mal. Les syndicats majoritaires comme la FNSEA incriminent principalement les marges de la grande distribution.

 

Pourtant, le secteur de la grande distribution n’est pas en grande forme non plus. Le véritable problème de la France, comme celui de la Belgique, réside dans la compétitivité… et cela à tous les échelons. Quand un grand groupe comme Carrefour, par exemple, cherche à améliorer ses marges pour ne pas devoir licencier du personnel, il lui est malheureusement plus facile de faire pression sur ses petits fournisseurs que de se tourner vers l’État obèse pour que ce dernier allège ses charges excessives, surtout quand les socialistes sont à sa tête.

 

L’État providence est passé maître en dissimulation. Sous couvert de mécanismes de pseudo-concertation et autres « tables rondes », il parvient en réalité à semer la division entre les acteurs en détournant leur attention du véritable scandale, celui des indécentes charges qu’il prélève auprès de tous. C’est la magie des corps intermédiaires, tous ces syndicats, ces lobbies et toutes ces institutions qui jouent le rôle de courroie de transmission entre le citoyen et l’État et qui, au passage, diluent les problèmes, sans vraiment les résoudre.

 

Le jour où la grande distribution et le monde agricole, comme les taxis et les chauffeurs Uber, comprendront qu’ils sont, en définitive, tous des victimes d’un même parasite, l’État avide de recettes et qu’à ce titre, plutôt que de se tirer dans les pattes, ils doivent faire pression ensemble sur lui, un grand pas aura été franchi. En attendant, cela n’ôte rien ni à la légitimité de la grogne des agriculteurs ni à la profondeur de leur détresse.

 

Le Peuple a choisi de parcourir les routes de France et de croiser les barrages pour partir à la rencontre de ce monde agricole en détresse. Il vous livrera, au cours de cet été, différents témoignages de fermiers en colère parce que quand on en arrive à créer une « journée nationale pour les familles de suicidés en agriculture », le 11 octobre 2015, c’est que notre société touche le fond. Nous voulons comprendre comment on est arrivé là et le partager avec vous.

 

 

 

Par T.H - lepeuple.be - le 23 juillet 2015.

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PLUS DE SUICIDE APRÈS UN PIC DE POLLUTION

PLUS DE SUICIDE APRÈS UN PIC DE POLLUTION | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


PLUS DE SUICIDE APRÈS UN PIC DE POLLUTION

 

La pollution de l’air n’a pas fini de nous surprendre… Elle serait en effet associée à une augmentation du taux de suicide. C’est en tout cas ce que vient de révéler une étude américaine, sans pour autant que l’on en connaisse les raisons exactes. Les hommes de 36 à 65 ans seraient les plus concernés.

 

Si le lien entre pollution atmosphérique et suicide est encore peu connu, de plus en plus d’études confirment cette hypothèse. La dernière en date a été menée par l’équipe d’Amanda Bakian, psychiatre à l’université d’Utah. Ils ont comparé 1 546 suicides survenus entre 2000 et 2010 à Salt Lake City et la concentration de plusieurs polluants dans l’air. Ils ont alors constaté que, dans les 3 jours qui suivent une période où la concentration de dioxyde d’azote (NO2) est élevée, le risque de suicide est augmenté de 20 %. Pour les particules fines PM2, 5, l’augmentation est de 5 %. Les plus sensibles seraient les hommes et les personnes âgées de 36 à 65 ans : au printemps et à l’automne, le risque peut atteindre 35 %.

 

Mais alors, comment expliquer ce phénomène ? Les scientifiques avancent plusieurs hypothèses. La première c’est que les effets inflammatoires des polluants atmosphériques comme le NO2 ou les particules fines pourraient augmenter une dépression qui existe déjà. La seconde s’appuierait sur le fait que ces polluants diminuent l’oxygénation du cerveau et entraine ainsi la production de sérotonine, un neurotransmetteur lié au risque de suicide.

 

Les auteurs de cette étude restent tout de même prudents face à ces conclusions. En effet, ce n’est pas parce que l’air est pollué que l’on va tous se suicider ! D’autres facteurs (génétiques, sociologiques ou démographiques) entrent en jeu dans le « passage à l’acte ». Pour les chercheurs, le prochain objectif sera d’essayer de comprendre comme tous ces facteurs interagissent avec la pollution atmosphérique.

 

 

 

Par J.Maherou - asef-asso.fr – le 20 février 2015.



Références bibliographiques :

Kim Y, Myung W, Won HH, Shim S, Jeon HJ, Choi J, Carroll BJ, Kim DK, Association between Air Pollution and Suicide in South Korea: A Nationwide Study. PLoS One. 2015 Feb 18 ; 10(2) : e0117929.


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Dieu ne fait pas d'erreur ?

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Puisque Dieu ne fait pas d'erreur, il (elle) se suicide !


"Je suis une fille piégée dans le corps d'un garçon. Je ressens ça depuis mes 4 ans. (...) A 14 ans, j'ai appris ce que signifiait le mot transgenre et j'ai pleuré de bonheur. Après dix ans de confusion, j'ai enfin compris qui j'étais."


"Ma mère m'a dit que j'avais tort, que Dieu ne faisait pas d'erreurs"
Leelah explique l'avoir immédiatement dit à sa mère. "Elle a réagi négativement me disant que ce n'était qu'une phase et je ne serais jamais une fille, que Dieu ne faisait pas d'erreurs, que j'avais tort. Si vous lisez ceci, parents, ne dites jamais cela à vos enfants. Même si vous êtes chrétien ou si vous êtes contre les personnes transgenres. Cela ne fera rien d'autre à votre enfant que le pousser à se détester. C'est exactement ce que ça m'a fait."

Leelah a été contrainte à voir un thérapeute catholique ("très partial", ironise-t-elle). "A 16 ans, j'ai réalisé que mes parents ne me soutiendraient jamais et que je devrais attendre mes 18 ans pour enfin prendre un traitement transitoire. Ca m'a brisé le coeur. Plus vous attendez, plus la transition est difficile à faire."

Futur sombre
Le temps n'a rien arrangé: les parents de Leelah lui ont interdit l'accès à son ordinateur, aux réseaux sociaux. "Ils m'ont isolée de mes amis." Leelah n'a jamais trouvé l'apaisement. Le futur lui semblait sombre. "Je ne trouverai jamais un homme qui m'aimera. Je ne serai jamais heureuse. Soit je vivrai comme un homme solitaire qui voudrait agir comme une femme. Soit je vivrai comme une femme solitaire qui se déteste."

"Ma mort doit vouloir dire quelque chose"
Leelah termine son message par ces mots: "Je reposerai en paix si un jour les transgenres sont traités comme des êtres humains et non comme je l'ai été. Des êtres humains avec des sentiments acceptables et des droits. Le sexe doit être enseigné dans les écoles, le plus tôt sera le mieux. Ma mort doit vouloir dire quelque chose."

La mère persiste
La mère de Leelah est sortie du silence. Malgré le drame, elle persiste et signe: "Nous ne le soutenions pas, religieusement", a-t-elle confié à CNN. "Mais nous lui avons dit que nous l'aimions de manière inconditionnelle. J'aimais mon fils. Les gens doivent savoir que je l'aimais. C'était un bon garçon."

Leelah n'a pas eu droit à un service funèbre: ses parents souhaitaient mettre le nom de Josh Alcorn sur sa tombe, ce qui était vu comme une "insulte finale" par certains protestataires. Mais pour la maman de Leelah, ce prénom n'existait pas. "Je n'avais jamais entendu ce nom avant de le lire dans sa note de suicide", assure-t-elle.


Source : 7sur7


Koter Info's insight:


Que la vie serait plus simple sans les religions qui coincent les esprits de trop de personnes !


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Santé en Grèce, des cobayes de l’austérité au laboratoire de l’autogestion : soyons fous, marchons sur la dette !

Santé en Grèce, des cobayes de l’austérité au laboratoire de l’autogestion : soyons fous, marchons sur la dette ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : la pharmacie du Dispensaire KIFA, dans le centre d’Athènes

 

 

Santé en Grèce, des cobayes de l’austérité au laboratoire de l’autogestion : soyons fous, marchons sur la dette !

 

 

Une délégation française au cœur de la tourmente grecque pour témoigner de la crise humanitaire imposée là-bas par les mémoranda européens, mais surtout pour apprendre de la résistance et de la dignité de ceux qui refusent de baisser les bras.

 

Au mois de mai, une délégation du collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé » s’est rendue à Athènes pour rencontrer des équipes des dispensaires sociaux solidaires. Ce collectif soutient les personnels des dispensaires sociaux et solidaires autogérés grecs depuis deux ans, grâce à des actions concrètes comme la collecte et l’envoi de médicaments, de matériel médical et d’argent, mais aussi sur un plan politique en informant sur cette nouvelle forme de résistance à l’austérité.

 

Du 11 au 16 mai 2015, professionnels de la santé, militants syndicaux, membres de partis politiques et personnes issues de la société civile, toutes membres de la délégation de « Solidarité France Grèce pour la Santé », ont pu visiter une dizaine de dispensaires, mais aussi rencontrer la coordination athénienne des dispensaires et pharmacies sociaux solidaires, l’association « Solidarité pour tous », la commission santé de Syriza ainsi que le ministre délégué à la santé, la confédération syndicale du privé et les équipes hospitalières et syndicales dans trois établissements.

 

Au moment où la délégation arrivait à Athènes, les femmes de ménage du Ministère des Finances fêtaient leur réintégration après 22 mois de lutte et d’occupation d’un coin de la place Syntagma. Leur emblème était un poing dans un gant de ménage rouge. Un signe encourageant.

 

 

Des dispensaires pour un accès à la santé pour tous

 

C’est leur engagement militant qui distingue ces structures au nombre de cinquante actuellement dans tout le pays, des structures humanitaires ou ONG. Les dispensaires sociaux et solidaires s’inscrivent dans une multitude d’actions solidaires sur les déterminants de santé que sont l’alimentation, le logement, les vêtements, la culture, l’éducation... Les volontaires de ces dispensaires rapportent unanimement que trois besoins font cruellement défaut actuellement : les soins bucco-dentaires, une demande psychiatrique et psychologique forte de la part des usager-es, conséquences directes de la pauvreté et de la précarité, la carence en médicaments pédiatriques et notamment vaccins et traitements de longue durée pour le diabète ou le cancer par exemple.

 

Les dispensaires sociaux solidaires réunissent des volontaires professionnels de la santé, médecins, infirmiers, pédiatres, sages-femmes, dentistes, etc., mais aussi de simples citoyens, souvent habitants du quartier, qui œuvrent au fonctionnement de la structure, que ce soit en gérant l’administration, le secrétariat ou en faisant le ménage. Lorsqu’ils ne peuvent pas offrir les consultations spécialisées sur place, les dispensaires dirigent leurs patients vers des praticiens en ville qui offrent des consultations gratuites. Ces dispensaires autogérés fonctionnent en assemblée générale de façon tout à fait horizontale. Les dispensaires sociaux et solidaires de la région d’Athènes (50 % de la population grecque) travaillent en réseau, grâce à une coordination qui permet les échanges de médicaments et d’information.

 

Toutefois leur démarche de solidarité ne s’arrête pas aux frontières : le soutien aux combattantes et combattants kurdes de Kobané par l’apport de matériel médical en témoigne ainsi que l’aide à l’obtention de papiers pour les personnes émigrées.

 

Au cours de leur séjour, les membres de la délégation ont débattu avec les militants de l’association grecque « Solidarité pour tous ». Elles et ils animent des groupes de réflexion locaux pour travailler autrement, relancer les petites entreprises en autogestion, raccourcir les circuits entre les agriculteurs et les consommateurs tout en luttant contre le gaspillage… Sur le volet de la santé, ce « facilitateur » d’entraide, comme aime à se définir « Solidarité pour tous », milite aux côtés du nouveau gouvernement pour que la prise en charge des soins de santé ne dépende pas du fait d’avoir un travail, comme c’est actuellement le cas en Grèce.

 

Depuis un an et demi, elles et ils travaillent avec des organisations syndicales et ouvrières autour de la question de la solidarité comme élément constitutif de leurs actions.

 

 

Le cofondateur du premier dispensaire autogéré au gouvernement

 

C’est avec une grande simplicité et une grande disponibilité que l’actuel ministre délégué à la Santé, Andréas Xanthos, a reçu les membres de la délégation de « Solidarité France Grèce pour la Santé » dans son ministère. Médecin hospitalier, Andréas Xanthos est le cofondateur du premier dispensaire social en Crête. C’était en 2008 dans le but de venir en aide aux migrants.

 

Le ministre délégué a insisté sur la dégradation de la situation sanitaire, sous-évaluée jusqu’en 2012 par les autorités et sur la désorganisation du service public au profit du secteur privé. C’est ainsi que la demande de soin envers le secteur public a progressé de 30 % quand les moyens ont diminué de 40 % et l’effectif en personnel a diminué dans un même temps de 30 %. 2,5 millions de Grec-ques sont actuellement sans couverture sociale.

 

Andréas Xanthos considère que l’existence des dispensaires a permis de mesurer la réalité de la catastrophe sanitaire en Grèce. Il a argumenté ensuite sur le fait que l’affrontement sévère entre le gouvernement grec et l’Union européenne concerne tous les peuples européens dans le sens où la Grèce sert de cobaye à l’Europe de la finance.


Le programme de santé du nouveau gouvernement Syriza prône le rétablissement et l’extension de la couverture maladie ; la suppression du forfait hospitalier de 5 € ; un accès aux soins primaires gratuits quelle que soit la nationalité, le revenu, le statut de l’emploi et la position sociale ; la restauration du système de santé (soins primaires et hôpital) ; la nécessité de créer un rapport de force européen sur la question du médicament face à la puissance des multinationales.

 

 

Le défi de Syriza

 

Quelques jours plus tard, direction le Parlement pour la délégation qui a été reçue par dix député-es de Syriza, tous membres des commissions santé. Les membres de la délégation ont particulièrement noté que la crise du service public confronté aux mesures d’austérité des mémoranda s’était couplée à une demande croissante de la population. Une demande toujours liée aux effets de la crise sur les ressources des grec-ques et sur leur santé. Les député-es de Syriza reconnaissent que les dispensaires sociaux solidaires constituent un élément essentiel de résistance et de mobilisation. Chacun d’eux alloue 20 % de leurs indemnités parlementaires à « Solidarité pour tous ». De nombreux projets sont bloqués faute de financement dans le cadre du bras de fer politique avec la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne (BCE).

 

En ce mois de mai, l’attente est longue, l’angoisse est grande et la fébrilité est presque palpable. Les visiteurs français se sont également beaucoup intéressés au fonctionnement du débat au sein de Syriza et à la manière dont le gouvernement pourra relever le défi.

 

 

Les hôpitaux publics au bord de l’effondrement

 

Sous financement, manque crucial de personnel et de matériel, les hôpitaux de Sotiria, Geniko Kratiko Athinas et l’hôpital psychiatrique de Daphni témoignent des mêmes maux. En Grèce aujourd’hui, l’incidence de la tuberculose explose, le taux de suicide augmente et la plupart des cancers ne sont plus soignés. La malaria et la rage sont réapparues. La surcharge de travail des personnels soignants est énorme et en partie due à la désorganisation des soins primaires.

 

Avant l’arrivée de Syriza au pouvoir, l’administration demandait par exemple entre 600 et 1 000 € aux femmes enceintes pour accoucher. À défaut de paiement, l’administration fiscale faisait pression sur les membres de la famille. Une pression qui pouvait aller jusqu’à la saisie des biens au domicile. Des familles étaient poussées à la ruine dans les cas où un de leurs membres était atteint de maladies chroniques nécessitant une hospitalisation. Il a été ainsi fait état par le personnel hospitalier de personnes se suicidant à l’annonce d’une maladie grave pour éviter d’être une charge intolérable pour leurs proches.

 

 

Hôpital psychiatrique en résistance

 

Sur huit établissements publics de psychiatrie, il n’en reste que trois d’ouverts. Les structures extrahospitalières et associatives ont fermé les unes après les autres. À Daphni, 500 postes de soignant-es demeurent pourvus sur les mille à l’origine. Ce personnel assure les soins pour 1 100 patient-es hospitalisé-es et l’accompagnement de 600 autres en soin extra-hospitalier.

 

La demande de soins a augmenté de 60 % en quelques années, et la part des hospitalisations sur demande judiciaire est largement majoritaire (60 %). Les autres patient-es sont abandonné-es à la rue ou à charge des familles. Personnels et malades collaborent à la survie de l’hôpital en vendant le produit de cultures vivrières locales à l’entrée de l’hôpital. Si les mesures imposées par l’Union européenne sont suivies, cet hôpital devra fermer en juin. Les personnels s’organisent pour résister coûte que coûte.

 

Dans tout ce marasme, les personnels encore présents, toutes catégories confondues, œuvrent à maintenir des soins diversifiés et de qualité. Comme elles l’ont confié aux membres de la délégation, ces personnes sont aujourd’hui confrontées à un paradoxe. Alors qu’à une autre époque la plupart militaient pour une psychiatrie extra-hospitalière sectorisée, elles et ils sont contraintes aujourd’hui de se battre pour sauver leur hôpital, seule condition pour garder leurs maigres moyens. La pédopsychiatrie est réduite à quasi-néant et il faut plus de sept mois d’attente pour obtenir un rendez-vous.

 

 

Pour une Europe sociale

 

La résistance du peuple de Grèce est une force motrice qui aujourd’hui doit servir de référence aux autres peuples d’Europe. Le slogan souvent repris par les militant-es rencontré-es se traduit par : « Nous ne devons pas ! Nous ne vendons pas ! Nous ne payons pas ! »

 

Les membres de la délégation du collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé » ont été émus par ces rencontres souvent chaleureuses et militantes, qui témoignent de la dignité et d’un refus de la fatalité. Ils et elles retiendront l’immense engagement des volontaires, personnels, militant-es engagé-es dans des processus de solidarité, de convivialité et de lutte pour maintenir en autogestion un système de soin, dans le souci de préserver la dignité de chacun-es.

 

Les membres de la délégation retiendront aussi la nécessité de tous les peuples d’Europe de s’engager dans une lutte coordonnée et solidaire contre une austérité décrétée par des politiques qui agissent contre l’intérêt des peuples, pour revendiquer la construction d’un Europe sociale. Faute de quoi la situation subie aujourd’hui en Grèce sera la norme pour tous les peuples.

 

Le bilan de la délégation sous forme d’un dépliant PDF de 4 pages est disponible ici. N’hésitez pas à le faire circuler à vos contacts. D’autres articles, vidéos et documents sonores seront bientôt publiés sur le blog et la page Facebook du collectif.

 

 

 

Par Solidarité France Grèce pour la Santé - okeanews.fr – le 8 juin 2015.

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Bob Marley et la folle histoire du cannabis (partie 1/2)

Bob Marley et la folle histoire du cannabis (partie 1/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Bob Marley et la folle

histoire du cannabis (partie 1/2)

Par Jean-Marc Dupuis

 

 

Quand on parle de santé naturelle, de plantes médicinales, vient toujours le moment où l’on vous demande votre avis sur le cannabis.

Le cannabis est le nom latin d’une plante extrêmement banale, le chanvre.

 

 

Le chanvre, plante de nos campagnes

 

Le chanvre est connu et utilisé par l’homme depuis sans doute plus de 10 000 ans pour faire des cordes, des tissus, de l’huile (les premiers moteurs diesel fonctionnaient à l’huile de chanvre ! [1]), manger les graines et plus récemment faire du papier (la première Bible de Gutenberg fut imprimée sur du papier de chanvre [2]).

 

C’est une plante très fibreuse, originaire d’Asie, mais son utilité était si évidente qu’elle s’est vite répandue dans toutes les civilisations, des Chinois aux Romains en passant par les Égyptiens, la Mésopotamie, puis les Européens, les Arabes, le Mexique, puis le monde entier au XIXe siècle.

 

Les graines de chanvre étant parfois consommées comme nourriture, on suppose que les gens s’aperçurent de ses effets psychotropes (modification de conscience).


En effet, le chanvre contient des substances actives appelées « cannabinoïdes », dont le plus puissant est le tétrahydrocannabinol (THC), suivi du cannabidiol (CBD).

 

 

Cannabis, marijuana, haschich

 

Cannabis, marijuana et haschich sont des noms qui se réfèrent à différentes parties de la plante :

 

  • Le cannabis est la plante entière ; la teneur globale en THC (substance psychotrope) varie selon les espèces.
  • La marijuana, ce sont les fleurs femelles non fécondées du chanvre (ou cannabis) et séchées. La teneur en THC peut varier de 1 % à 20 %.
  • Le haschich est la résine du chanvre, raclée sur les feuilles et fleurs du sommet de la plante pour former une pâte brune. Elle est plus riche en THC (10 % à 30 %).
  • L’huile essentielle du chanvre peut être extraite grâce à des solvants. Elle est beaucoup plus riche en THC (80 %).

 

Il existe toutes sortes de moyens de consommer ces produits (en infusion, en vaporisation, sous forme de gâteau…), mais le plus courant est de les fumer, mélangés avec du tabac, ce qui s’appelle un « joint ».

 

Cette pratique est illégale dans la plupart des pays pour un usage « récréatif ». Mais un nombre croissant de pays dépénalisent la possession de petites quantités de cannabis pour un usage personnel et autorisent l’usage thérapeutique du cannabis : Canada, Australie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande et une vingtaine d’États américains.

 

 

Effets immédiats du cannabis

 

L’effet immédiat des cannabinoïdes est de diminuer la tension artérielle, musculaire, la coordination, provoquant une impression de flotter (être « high » ou « stone »), et diminuer la mémoire à court terme.

 

Le cœur bat plus vite, les yeux rougissent, la bouche est sèche, l’appétit augmente.

 

On parle donc d’une modification de l’état physique et psychique, qui explique le succès du chanvre dans les rites chamaniques et religieux (nous y reviendrons en détail).

 

Selon la quantité de THC et selon les individus, cet état peut être ressenti comme plus ou moins agréable, et plus ou moins violent.

Si certains parlent d’une détente et d’une euphorie provoquées par le cannabis, 430 000 personnes se rendent chaque année aux urgences des hôpitaux aux États-Unis pour des crises comme des attaques de panique ou des bouffées délirantes provoquées par le cannabis [3].

 

 

À long terme : baisse du QI, échec scolaire, schizophrénie, suicide

 

À long terme, l’usage régulier du cannabis réduit le QI (Quotient Intellectuel) de 3 à 6 points chez l’adulte, et de 8 points chez ceux qui commencent à l’adolescence, selon une grande étude néozélandaise réalisée en 2012. L’attention, la mémoire et la vivacité intellectuelle sont perturbées, et ce de façon accentuée et persistante [4].

 

Ces résultats ont été confirmés par une étude qui vient de paraître dans The Lancet, et qui indique que les adolescents de moins de 17 ans qui fument du cannabis tous les jours ont 60 % plus de risques de ne pas terminer leurs études secondaires et de ne pas réussir l’examen final, par rapport à ceux qui n’ont jamais fumé.

 

Bien plus grave encore, selon l’analyse, les fumeurs quotidiens de cannabis ont 7 fois plus de risques de commettre une tentative de suicide et 8 fois plus de risques de faire usage d’autres drogues plus tard dans leur vie [5].

 

Très inquiétant aussi, la consommation de cannabis est associée à une forte hausse du risque de schizophrénie, une grave maladie mentale [6].

 

Enfin, le cannabis fumé dégageant les mêmes toxines de combustion que le tabac (goudrons, monoxyde de carbone, radicaux libres…), il a les mêmes effets que celui-ci sur la hausse du risque cardiaque, de cancer du poumon, les dents jaunes, etc.

 

 

Cannabis : un usage très ancien et répandu

 

L’historien grec Hérodote (450 av. J.-C.) raconte que les Scythes (une peuplade des bords de la mer Noire) dressaient de petites tentes de laine serrée où ils organisaient des bains de vapeur à partir de fleurs de chanvre brûlées dans un vase contenant des pierres rougies qui « entraînaient la confusion des participants », un effet qu’Hérodote n’avait pas l’air de trouver formidable.

 

L’historien romain Pline l’Ancien témoigne lui aussi que les effets des graines de cannabis étaient connus :

 

« Certains mangent les graines frites avec des sucreries. Les graines apportent une sensation de chaleur et si consommées en grandes quantités, affectent la tête en lui envoyant des vapeurs chaudes et toxiques. »

 

La première interdiction date de 1378, lorsque l’émir Soudoun Sheikouni interdit la culture du chanvre en Égypte, à Joneima, et condamne ceux pris en train d’en consommer à avoir les dents arrachées.

 

Mais en réalité, personne ne songea à créer une psychose autour du chanvre jusqu’au XXe siècle.

 

Il y en avait partout, c’était indispensable pour les cordes, les tissus, le papier, et les enfants des paysans – qui tous avaient du chanvre dans leur jardin – ne semblaient pas particulièrement obsédés par l’envie d’en cueillir et d’aller en fumer en cachette au fond des bois.

 

 

Effets thérapeutiques du cannabis : peu spectaculaires

 

D’un point de vue thérapeutique, on connaissait les effets du chanvre, qui n’ont rien de spectaculaire d’ailleurs.

 

L’abbesse allemande Hildegarde de Bingen (1098-1179) en cultive dans le jardin du couvent, aux côtés d’autres simples. Elle préconise son usage pour combattre les nausées (anti-émétique) et contre les douleurs de l’estomac. Les personnes qui en consomment s’aperçoivent également que cela relaxe les muscles.

 

Ces effets du cannabis (antinausée, antidouleur, relaxant) seront rappelés par un médecin irlandais au XIXe siècle, William Brooke O’Shaughnessy, et le cannabis continuera son petit bonhomme de chemin dans les pharmacies, y compris aux États-Unis où il fait partie de la pharmacopée officielle (substances reconnues et autorisées pour leur effet médicinal) jusqu’en 1936.

 

Actuellement, l’engouement pour le cannabis (nous parlerons des causes plus loin) a déclenché de nombreuses tentatives de démontrer que c’était une extraordinaire plante médicinale.

 

 

Fausses informations sur le cannabis

 

Certains sites peu fiables (par exemple Wikipédia) prétendent qu’il faudrait en donner aux enfants pour traiter le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), aux autistes, aux paraplégiques, aux parkinsoniens, aux cancéreux, aux malades atteints d’Alzheimer, en cas d’ulcère, de diarrhée, de migraine, de maladie auto-immune, aux dépressifs, aux schizophrènes, aux insomniaques, aux drogués même pour soigner la dépendance à la cocaïne.

 

C’est totalement faux. Et quand Wikipédia recommande le cannabis en cas de schizophrénie et autres troubles mentaux, c’est criminel.

 

On sait au contraire que l’usage de la marijuana à l’adolescence augmente le risque de psychose à l’âge adulte [7], en plus de provoquer une baisse temporaire des facultés cognitives [8].

 

 

Les véritables études scientifiques qui ont été réalisées n’ont fait que confirmer ce que Hildegarde de Bingen (et probablement les chamans des millénaires avant elle) savaient déjà : que le cannabis aide contre les nausées, stimule l’appétit, relaxe les muscles et a un certain effet antidouleur.

 

Dans ce cadre, on pouvait supposer qu’il serait susceptible d’aider les patients traités par chimiothérapie contre le cancer (qui ont des nausées et des douleurs), les malades du sida (qui perdent l’appétit), les personnes ayant des tensions incontrôlables et douloureuses dans les muscles (épilepsie, sclérose en plaque, syndrome de Tourette [tics nerveux]).

 

 

 

Par Jean-Marc Dupuis - santenatureinnovation.com – le 1er février 2015

 

Notes :

[1] Wikipedia : Chanvre – Huile

[2] Wikipedia : Chanvre – Histoire

[3] Highlights of the 2011 Drug Abuse Warning Network (DAWN) Findings on Drug-Related Emergency Department Visits

[4] Ados : fumer régulièrement du cannabis abîmerait durablement le cerveau

[5] Le cannabis chez les jeunes augmente les risques d’échec scolaire

[6] CANNABIS AND SCHIZOPHRENIA A Longitudinal Study of Swedish Conscripts

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