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Sexe, pouvoir et emploi en Belgique

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Sexe, pouvoir et emploi en Belgique

Par Joël Girès

 

 

On entend souvent dire aujourd’hui que les hommes et les femmes sont pratiquement égaux en Belgique. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Examinons cela à travers leur répartition sur le marché du travail. Observer les inégalités dans l’emploi est important, celles-ci étant extrêmement déterminantes (dans le sens qu’elles ont un fort impact sur toutes les autres – sur les inégalités de revenu, de santé ou de logement, par exemple) [1].

 

Pour voir quelle est la situation en Belgique, j’ai classé les individus selon leur emploi [2]. Les données proviennent d’une enquête récente pratiquée dans toute la Belgique [3]. L’étude présentée ici ne considère que les personnes qui ont un emploi ou qui sont demandeuses d’emploi (elles ont entre 20 et 60 ans) [4]. La classification possède 11 catégories. Les chefs d’entreprise sont les personnes qui contrôlent les moyens de production (les entreprises). Les indépendants sont les personnes ayant un emploi, mais qui ne sont pas subordonnés à un employeur. Les salariés constituent quant à eux la plus grande partie de la population. Ils se définissent comme soumis à la volonté d’un employeur. Cependant, les situations sont diverses au sein des salariés. C’est pourquoi ceux-ci sont différenciés selon leur autorité sur le lieu de travail et les privilèges associés à leur emploi. L’autorité est définie par le fait de superviser d’autres salariés. Ce critère permet de différencier les superviseurs des travailleurs.

 

Les privilèges de l’emploi occupé sont ceux en termes de salaire et de prestige. Ils sont abordés en distinguant 3 catégories d’emplois : les emplois très privilégiés désignent les emplois de juge, médecin ou ingénieur par exemple, qui donnent accès à de hauts salaires (ce type de personne vit dans un ménage qui gagne en moyenne, pour tous ses membres [5], 3 510 € net) et à beaucoup d’estime ; les emplois moyennement privilégiés désignent les emplois tels ceux d’infirmier, d’électricien ou d’enseignant dans le secondaire, considérés comme estimables, mais cependant moins bien payés (revenu net du ménage : 2 852 €) et réputés que les précédents ; les emplois peu privilégiés regroupent les emplois déconsidérés, peu valorisants et mal payés (revenu net du ménage : 2 523 €), comme les emplois d’ouvriers de manutention ou d’employés de bureau, à la poste ou dans l’administration [6].


En ce qui concerne les demandeurs d’emploi, ils sont classés selon leur dernier emploi. Les demandeurs d’emploi n’ayant jamais travaillé sont, eux, regroupés au sein d’une catégorie spécifique, représentant la part de la population active la plus démunie. Le résultat apparaît dans le tableau 1. (Voir ci-dessus)

 

Dans ce tableau, les cases ont été coloriées en orange lorsque l’on est sûr de trouver significativement plus d’hommes que de femmes dans la catégorie considérée [7].


Il est frappant de constater à quel point les positions de pouvoir sont occupées bien plus souvent par des hommes que des femmes. En effet, les hommes sont surreprésentés parmi les chefs d’entreprise et les superviseurs. Les deux seules catégories où les femmes sont surreprésentées (cases bleues du tableau) sont les travailleurs peu privilégiés et les personnes n’ayant jamais travaillé, position la plus défavorisée ! Détaillons ces résultats.

 

Si l’on considère uniquement les propriétaires d’entreprise (figure 1 – dans celle-ci ne sont repris que les propriétaires d’entreprise avec au moins 1 salarié), on remarque que ce sont pour 70 % d’entre eux des hommes. Et si l’on regarde du côté des salariés qui ont de l’autorité sur leurs lieux de travail (figure 2), la proportion est semblable : elle est de deux tiers. Par contre, si l’on considère la catégorie des travailleurs peu privilégiés (figure 3), ceux-ci comprennent une majorité de femmes [8].

Ainsi, dans le monde de l’emploi, les donneurs d’ordres sont bien souvent des hommes, et ceux qui les reçoivent, des femmes...

 

Revenons maintenant sur la question des privilèges associés aux emplois [9]. Dans la figure 4, on peut voir la répartition par sexe des emplois selon les privilèges qu’ils ouvrent. On remarque que les hommes en emploi occupent plus souvent que les femmes des postes très et moyennement privilégiés, et moins souvent des postes peu privilégiés [10].

 

Le diplôme est généralement invoqué pour justifier que certains ont de « meilleurs » emplois que d’autres (ceux-ci étant plus « qualifiés »). Or, si l’on s’intéresse au plus haut niveau de diplôme obtenu par les hommes et femmes [11], les différences ne vont pas dans le même sens que celles montrées pour les postes privilégiés. En effet, la figure 5 indique une proportion semblable d’hommes et de femmes ayant des diplômes de l’enseignement supérieur de type long [12]. Et si l’on prend aussi en compte les diplômes de l’enseignement supérieur de type court, on peut considérer les femmes sur le marché de l’emploi comme étant plus diplômées que les hommes [13] ! Malgré cela, les femmes occupent moins souvent les postes les plus privilégiés.

 

Les chiffres ne permettent pas de voir quels mécanismes sont à la base de cette inégalité ; on peut néanmoins penser que celle-ci est produite par le fait que les secteurs où la présence de femmes est importante (enseignement, santé, social) sont moins valorisés (socialement et financièrement), par le fait que les femmes ont moins de temps à consacrer à une carrière, s’occupant encore bien davantage que les hommes des tâches domestiques et ménagères, et par les discriminations sexistes dans le monde du travail [14].

 

 

Par Joël Girès - inegalites.be – le 1er mars 2015

 

 

Notes

[1] 

Voir Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, Le système des inégalités, Paris, La Découverte, 2008.

[2] 

La classification utilisée est inspirée de celle développée par le sociologue Erik Olin Wright : Class counts. Student edition, Cambridge, Cambridge University Press, 2000. Son opérationnalisation est issue des procédures que H. Leiulfsrud, I. Bison et E. Solheim proposent dans le document Social class in Europe II.

[3] 

Il s’agit de The European Social Survey (ESS). La base de données est librement accessible sur le site : http://www.europeansocialsurvey.org.

[4] 

Sont exclus de l’échantillon les étudiants, les personnes ne travaillant pas du fait d’un handicap ou d’une maladie durable, les retraités et les personnes au foyer.

[5] 

Je ne dispose que du revenu du ménage, et pas du salaire individuel de la personne. Ce dernier montrerait sans doute des différences plus importantes.

[6] 

Cette échelle des postes plus ou moins privilégiés est créée sur base du nom du métier occupé par la personne. Je pars de l’idée que certains groupes professionnels ont agi pour faire reconnaître leur emploi comme plus « complexe » que d’autres, légitimant par là divers privilèges, notamment en termes de salaires.

[7] 

L’enquête ayant été menée auprès d’un échantillon d’un peu plus de 4 700 personnes, on ne peut parfois pas dire si de petits écarts en pourcentage se retrouvent effectivement dans la population belge en général. Ce n’est pas le cas des cellules coloriées en orange ou en bleu, dont il est presque certain que la surreprésentation est réelle.

[8] 

Les écarts présentés par les figures 1 à 3 sont tous statistiquement significatifs.

[9] 

Ce point ne concerne donc que les salariés.

[10] 

Concernant les postes privilégiés, tous les écarts de proportion entre hommes et femmes sont statistiquement significatifs.

[11] 

La classification des diplômes comprend quatre niveaux. Le niveau supérieur long désigne les personnes qui ont un diplôme de l’enseignement supérieur non universitaire de type long, universitaire, ou un doctorat. Le niveau supérieur court désigne les personnes dont le diplôme le plus élevé est un graduat. Le niveau secondaire supérieur désigne les personnes qui ont au maximum un diplôme du secondaire supérieur (général, technique ou professionnel). Le niveau secondaire inférieur désigne les personnes qui ont au maximum un diplôme du secondaire inférieur (général, technique ou professionnel). Ce dernier niveau comprend également les personnes qui ont au maximum un diplôme du primaire ou qui n’ont aucun diplôme.

[12] 

En effet, la différence de proportion d’hommes et de femmes ayant des diplômes de l’enseignement supérieur long n’est pas statistiquement significative.

[13] 

Mis à part le niveau de diplôme le plus élevé, les écarts de proportion entre hommes et femmes concernant le niveau d’éducation sont tous statistiquement significatifs.

[14] 

Voir le rapport très complet Femmes et hommes en Belgique. Statistiques et indicateurs de genre. Édition 2011.

 

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Dieu ne fait pas d'erreur ?

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Puisque Dieu ne fait pas d'erreur, il (elle) se suicide !


"Je suis une fille piégée dans le corps d'un garçon. Je ressens ça depuis mes 4 ans. (...) A 14 ans, j'ai appris ce que signifiait le mot transgenre et j'ai pleuré de bonheur. Après dix ans de confusion, j'ai enfin compris qui j'étais."


"Ma mère m'a dit que j'avais tort, que Dieu ne faisait pas d'erreurs"
Leelah explique l'avoir immédiatement dit à sa mère. "Elle a réagi négativement me disant que ce n'était qu'une phase et je ne serais jamais une fille, que Dieu ne faisait pas d'erreurs, que j'avais tort. Si vous lisez ceci, parents, ne dites jamais cela à vos enfants. Même si vous êtes chrétien ou si vous êtes contre les personnes transgenres. Cela ne fera rien d'autre à votre enfant que le pousser à se détester. C'est exactement ce que ça m'a fait."

Leelah a été contrainte à voir un thérapeute catholique ("très partial", ironise-t-elle). "A 16 ans, j'ai réalisé que mes parents ne me soutiendraient jamais et que je devrais attendre mes 18 ans pour enfin prendre un traitement transitoire. Ca m'a brisé le coeur. Plus vous attendez, plus la transition est difficile à faire."

Futur sombre
Le temps n'a rien arrangé: les parents de Leelah lui ont interdit l'accès à son ordinateur, aux réseaux sociaux. "Ils m'ont isolée de mes amis." Leelah n'a jamais trouvé l'apaisement. Le futur lui semblait sombre. "Je ne trouverai jamais un homme qui m'aimera. Je ne serai jamais heureuse. Soit je vivrai comme un homme solitaire qui voudrait agir comme une femme. Soit je vivrai comme une femme solitaire qui se déteste."

"Ma mort doit vouloir dire quelque chose"
Leelah termine son message par ces mots: "Je reposerai en paix si un jour les transgenres sont traités comme des êtres humains et non comme je l'ai été. Des êtres humains avec des sentiments acceptables et des droits. Le sexe doit être enseigné dans les écoles, le plus tôt sera le mieux. Ma mort doit vouloir dire quelque chose."

La mère persiste
La mère de Leelah est sortie du silence. Malgré le drame, elle persiste et signe: "Nous ne le soutenions pas, religieusement", a-t-elle confié à CNN. "Mais nous lui avons dit que nous l'aimions de manière inconditionnelle. J'aimais mon fils. Les gens doivent savoir que je l'aimais. C'était un bon garçon."

Leelah n'a pas eu droit à un service funèbre: ses parents souhaitaient mettre le nom de Josh Alcorn sur sa tombe, ce qui était vu comme une "insulte finale" par certains protestataires. Mais pour la maman de Leelah, ce prénom n'existait pas. "Je n'avais jamais entendu ce nom avant de le lire dans sa note de suicide", assure-t-elle.


Source : 7sur7


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Que la vie serait plus simple sans les religions qui coincent les esprits de trop de personnes !


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Graffiti de protection

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Voici une excellente vidéo (un peu osée) pour vous rappeler qu'il faut "sortir couvert", car il y va de votre protection, tant celle de la santé que celle de la fécondation non programmée !


Duc


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Votre vie vaut plus qu'un bon coup vite fait ...


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