Des enseignantes du collège du Biéreau et de l’institut des Hayeffes se sont déguisées pour bloquer certaines voies aux ronds-points de LLN.
La grève nationale à Louvain-la-Neuve, c’est sur les ronds-points que ça c’est joué. Tôt le matin, les grévistes ont bloqué le passage avec leur véhicule aux différents giratoires de la N4, engendrant des embarras de circulation.
L’entrée au parc scientifique au niveau du magasin Voltis a été coupée à la circulation par un front commun syndical rouge, vert et bleu.
Sur le rond-point au niveau du magasin Oh! Green, les manifestants ont bloqué le passage vers le boulevard Baudouin Ier. Toutefois, vers 8h20, les policiers, qui étaient d’ailleurs présents à tous les giratoires, ont fait reculer la voiture qui obstruait la voirie pour fluidifier le trafic sur la N 4, de nombreux véhicules arrivant depuis l’autoroute via le rond-point menant au boulevard de Wallonie où des grévistes étaient aussi présents. «Nous avons accepté de lever le piquet, car nous ne sommes pas là pour créer des bagarres ou des accidents», souligne une gréviste.
Sur ces trois ronds-points, on retrouvait notamment des membres de La Poste, d’Ores, de Laborelec (Linkebeek) ou encore de l’ASBL Cape (Centre d’accueil pour l’enfant) ainsi que des professeurs et enseignantes du collège du Biéreau(Louvain-la-Neuve) et de l’institut Notre-Dame des Hayeffes (Mont-Saint-Guibert), dont certaines déguisées en «petites vieilles», perruque sur la tête et canne dans la main…
Les automobilistes énervés sont très énervés
«On devait bloquer le rond-point de Corroy-le-Grand, mais comme il y avait assez de monde, on s’est réparti sur les autres ronds-points, témoigne une gréviste au giratoire de la sortie 8A de l’E411. Globalement, cela se passe bien. On essaye de discuter avec les gens, on propose un itinéraire bis (NDLR: il y a toujours eu moyen d’accéder au centre de Louvain-la-Neuve). On tente de convaincre les conducteurs de rentrer chez eux. Ce qui est pour nous une petite victoire. Mais les gens énervés sont très énervés…»
Certains s’arrêtent et parfois injurient les grévistes. Et de finalement lancer un cinglant: «Moi, j’ai le droit de travailler.»
D’autres tentent de forcer dangereusement le passage, quitte à grimper sur la bordure… «J’ai eu un peu peur, raconte une gréviste. Un camion a voulu passer. Un étudiant venu nous soutenir a tenté de lui barrer la route. Pour finir, le camion s’est bloqué lui-même à cause de la bordure.» Et une autre d’ajouter: «On laisse passer les infirmières, les médecins, les étudiants, les personnes en CDD… On n’est pas des monstres.»
Pas facile toutefois de sensibiliser les travailleurs. Les tracts prévus n’ont majoritairement pas été distribués. «Mais par notre présence, on montre qu’on veut défendre notre place et notre dignité. Et ainsi le message passe.»
De la soupe pour les sans-abri
Au collège du Biéreau (maternelle et primaire) à Louvain-la-Neuve, 29 professeurs sur 34 faisaient grève. Ils avaient choisi de préparer de la soupe pour les sans-abri fréquentant l'ASBL UTUC (Un toit Un coeur).
Sur les 450 élèves, 25 se sont rendus à l’école où une garderie était organisée. Les professeurs grévistes, en compagnie des enseignants de l’institut Notre Dame des Hayeffes à Mont-Saint-Guibert, après avoir renforcé les piquets aux ronds-points, ont cuisiné une soupe avec les légumes qu’ils avaient apportés.
Cette soupe a été distribuée aux sans-abri fréquentant l’ASBL UTUC (Un Toit Un Cœur).
«Comme on dit, c’est toudi les p’tits qu’on spotche. On s’est donc dit qu’on ferait bien une action envers les plus défavorisés. Nous allons aussi leur donner des biscuits et du café», explique Christine Thiry, cotitulaire des 1re et 2e primaires au collège du Biéreau.
Source : Lavenir.be