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Trop triste : un mouchoir pour l’OTAN, svp.

Trop triste : un mouchoir pour l’OTAN, svp. | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source dessin : lucmichel.net


 

 

Trop triste : un mouchoir pour l’OTAN, svp.

 

La double attaque concertée de l’Occident – guerre sur le prix du pétrole et raid sur le rouble – visant à détruire l’économie russe et à soumettre ses ressources naturelles à une forme de vassalité a lamentablement échoué.

 

Les ressources naturelles étaient aussi la raison essentielle de réduire l’Iran à une vassalité occidentale. Cela n’a jamais rien eu à voir avec le développement d’une arme nucléaire par Téhéran, qui a été bannie successivement par le leader de la révolution islamique, l’ayatollah Khomeiny, et par le guide suprême l’ayatollah Khamenei.


Le projet du Nouveau Grand Jeu en Eurasie a toujours été le contrôle de la masse continentale eurasienne. Les revers mineurs subis par ce projet de l’élite américaine ne signifient pas que le jeu continuera à se limiter à une simple guerre d’usure. Mais bien plutôt le contraire.

 


Ce n’est qu’une question de PGS [Prompt Global Strike] ou première frappe globale.

 

En Ukraine, le Kremlin a été plus explicite, il a deux lignes rouges définitives. L’Ukraine n’adhèrera pas à l’OTAN et les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk ne seront pas écrasées.

Nous nous rapprochons d’une échéance potentiellement explosive – lorsque les sanctions de l’UE arriveront à échéance en juillet. Une Union européenne dans la tourmente, mais toujours esclave de l’OTAN – voir le pathétique Dragoon Ride, le convoi de parades militaires, de la Baltique à la Pologne, ou Resolve Atlantique, l’exercice d’exhibition de l’OTAN – peut décider d’étendre ces sanctions, et même essayer d’exclure la Russie du réseau SWIFT.

 

Seuls les imbéciles croient que Washington va risquer des vies américaines en Ukraine ou même en Pologne. Mais essayons de voir quelques coups à l’avance. Si jamais on en arrive à l’impensable – une guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine –, les cercles de défense russes sont sûrs de leur supériorité conventionnelle et nucléaire sur terre et sur mer. Et le Pentagone le sait. La Russie réduirait les forces de l’OTAN en miettes en quelques heures. Viendrait alors un choix difficile pour Washington : accepter la défaite ignominieuse ou escalader le conflit avec des armes nucléaires tactiques.

 

Le Pentagone sait que la Russie a les capacités de défense aérienne et antimissile pour contrer tout ce que les US pourraient leur balancer dans une première frappe globale (PGS). Mais simultanément, Moscou dit qu’il préférerait ne pas avoir à utiliser ses capacités.

 

Le Major général Kirill Makarov, chef adjoint de Forces de la défense aérospatiale de la Russie, a été très clair à propos de la menace de PGS. La nouvelle doctrine militaire de Moscou, définie en décembre 2014, qualifie le PGS ainsi que l’accumulation militaire actuelle de l’OTAN comme les deux principales menaces de sécurité pour la Russie.

 

Contrairement à la vantardise et à la diabolisation non-stop du Pentagone et de l’OTAN, les cercles de défense russes n’ont pas besoin de faire de la publicité sur le fait qu’ils sont maintenant en avance de deux générations sur les États-Unis dans leur armement de pointe.

 

Résultat : tandis que le Pentagone errait dans les déserts afghans et irakiens pour tenter de sortir du bourbier où il s’était aventuré, ils ont manqué complètement de voir venir le saut technologique de la Russie. La même chose vaut pour la capacité de la Chine de frapper les satellites et donc de pulvériser les systèmes américains d’orientation par satellite des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).

 

Le scénario privilégié actuel de la Russie est de gagner du temps jusqu’à ce qu’elle ait totalement étanchéifié son espace aérien contre les ICBM américains, les avions furtifs et les missiles de croisière – via le système S-500.

 

Cela n’a pas échappé à l’attention du Comité mixte du renseignement britannique (JIC) alors qu’il s’amusait à simuler, il y a quelque temps, que Washington pourrait lancer une première frappe contre la Russie. Selon ce Comité, Washington pourrait devenir méchant si :


a) un gouvernement extrême devait prendre le pouvoir aux États-Unis,


b) le manque de confiance des États-Unis dans certains, sinon la totalité, de ses alliés occidentaux augmentait en raison de l’évolution politique de ces pays,


c) il y avait soudain une telle avance aux États-Unis dans le domaine des armes, etc., que les volontés des va-t-en-guerre pourraient prendre le dessus.

 

Les spéculations des think-tank US, selon lesquelles les planificateurs militaires russes pourraient profiter de leur supériorité pour lancer une première frappe nucléaire contre les États-Unis sont totalement idiotes ; la doctrine russe est éminemment défensive.

 

Pourtant, cela n’exclut pas que Washington commette l’irréparable la prochaine fois que le Pentagone pensera être dans la position dans laquelle se trouve la Russie maintenant.

 

 

SWIFT change

 

L’ensemble des règles du jeu utilisées pour régner sur les mers est un don géopolitique que les États-Unis ont hérité de la Grande-Bretagne. Le contrôle des mers a fait des US l’héritier de cinq empires : Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France et Pays-Bas.

Tous ces porte-avions américains massifs qui patrouillent les océans afin de garantir le libre échange – comme le martèle la propagande hégémonique – pourraient se retourner contre la Chine en un éclair. C’est un mécanisme similaire à la chorégraphie soigneusement orchestrée du Deus ex machina des opérations financières faisant s’écrouler simultanément le rouble et les prix du pétrole pour amener la Russie à résipiscence.

 

Le plan directeur de Washington reste d’une simplicité trompeuse : neutraliser la Chine par le Japon, et la Russie par l’Allemagne, en soutenant ces deux piliers, l’Allemagne et le Japon. La Russie est la seule nation des BRICS bloquant, de facto, le plan directeur.

 

Ce fut le cas jusqu’à ce que Pékin lance la Nouvelle Route de la Soie, qui signifie essentiellement la coopération de toute l’Eurasie dans un processus commercial d’échange gagnant-gagnant grâce à la manne du rail à grande vitesse, et à l’éloignement du tonnage de fret des risques maritimes que représente la présence navale US.

 

Donc la diabolisation non-stop de la Russie par l’OTAN devient pittoresque. Pensez à l’OTAN se battant sans cesse contre le partenariat stratégique sino-russe en constante et complexe évolution. Et dans un avenir pas si lointain, comme je l’ai dit ici, l’Allemagne, la Russie et la Chine ont ce qu’il faut pour être les piliers essentiels d’une Eurasie entièrement intégrée.

 

Tel qu’il est, le théâtre d’ombres principal se joue entre Moscou et Pékin préparant silencieusement leur propre système SWIFT, tandis que la Russie se prépare à sceller son espace aérien avec le S-500. L’Ukraine occidentale est vouée à l’échec ; laissez-la à une UE ravagée par l’austérité – qui, soit dit en passant, n’en veut pas. Et tout cela alors que l’UE tente de handicaper les États-Unis dans le commerce avec un euro qui, même truqué, ne permet toujours pas de pénétrer plus avant les marchés américains.

 

Quant à une OTAN hors-jeu, tout ce qu’elle peut faire est pleurer, toujours et encore pleurer.

 

 

 

Par Pepe Escobar (thesaker.is) - traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone - le 2 mai 2015.

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Wall Street perd des millions sur les prêts énergétiques toxiques

Wall Street perd des millions sur les prêts énergétiques toxiques | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : nypost.com - Shutterstock


  

Wall Street perd des millions sur

les prêts énergétiques toxiques

Par Nick Cunningham (*)

 

Les sociétés pétrolières continuent de souffrir de la faiblesse du prix du pétrole, mais leur peine se propage désormais sur l’industrie financière. Les grosses banques qui ont décidé de soutenir certaines sociétés pétrolières en difficulté et acheté de la dette à haut rendement qui commence aujourd’hui à mal tourner encourent de lourdes pertes.

 

Le Wall Street Journal a rapporté que des dizaines de millions de dollars de prêts accordés à l’industrie pétrolière par Citigroup, Goldman Sachs et UBS ont désormais disparu. Les prêts accordés aux sociétés de production de pétrole et de gaz ont perdu de leur attrait, ce qui rend leur vente sur le marché très difficile pour les banques.

 

Pour compliquer davantage la situation, une majorité du crédit émis par les grosses banques a été rattaché à des sociétés de services pétroliers plutôt qu’à des sociétés de forage – c’est-à-dire à des sociétés qui offrent du matériel, des logements, la construction de puits, des camions, etc. Ces compagnies se sont multipliées pendant le boom, mais sont les premières à souffrir d’une réduction des activités de forage. Puisque ces sociétés commencent à manquer d’argent avec lequel rembourser leurs prêts, Wall Street a des difficultés à se séparer de ses montagnes de prêts toxiques.

 

Robert Cohen, gestionnaire de portefeuilles de prêt cher DoubleLine Capital, a déclaré au Wall Street Journal avoir refusé d’acheter des prêts énergétiques à Citibank. « Nous craignons beaucoup de nous réimpliquer avec les grands noms de l’énergie. Pour le moment, nous attendons de voir. »

 

Mais certains gros investisseurs ont replongé sur les marchés de la dette à haut rendement au mois de février, alors que le prix du pétrole semblait se stabiliser et en passe de rebondir. Mais selon Bloomberg, depuis le 4 mars, les prix ont recommencé à baisser, et l’équivalent de sept milliards de dollars de dette à haut rendement appartenant à des sociétés énergétiques en péril a été annulé.

 

Le marché de la dette à haut rendement est dominé par l’industrie de l’énergie. La dette à haut rendement est passée de 65,6 milliards de dollars en 2007 à 201 milliards de dollars aujourd’hui. C’est une conséquence du recours de sociétés de forage aux marchés de la dette, et du déclassement de certaines sociétés autrefois stables. Les rendements de la dette toxique sur l’énergie ont atteint 7,44 % de plus que les obligations gouvernementales soit plus de deux fois le taux de juin 2014.

 

Près d’un trillion de dollars de prêts auraient été offerts à l’industrie énergétique au cours de cette dernière décennie, et une majorité de cette somme aurait été transmise à d’autres investisseurs. C’est une pratique commune, qui cesse cependant de fonctionner lorsque les prêts commencent à se détériorer. Les banques comme Citi sont restées assises sur des prêts toxiques dans l’attente d’un rebond. Mais avec la récente baisse du prix du pétrole, les grosses banques commencent à encourir de lourdes pertes. Certains prêts toxiques ont été vendus à la mi-mars à hauteur de 65 centimes par dollar, selon un rapport publié le 18 mars par le Wall Street Journal.

 

La dégradation de la dette apparaît alors que les sociétés de production de pétrole et de gaz émettent de nouvelles actions à un rythme record sur plus de dix ans. Les sociétés de forage cherchent désespérément à obtenir des financements et émettre de nouvelles actions, une solution qui bien qu’elle ne soit pas optimale puisqu’elle entraîne la dilution de toutes leurs autres actions, reste préférable à la contraction de davantage de dettes. Environ 8 milliards de dollars de nouvelles actions ont été émises au premier trimestre de 2015 par le secteur de l’énergie, un record trimestriel sur plus de dix ans. Mais la baisse du prix du pétrole a aussi engendré un effondrement de la valeur des actions, une réduction de la valeur des nouvelles actions, et une diminution des financements pouvant être levés.

 

Les difficultés éprouvées par Big Finance en matière de déchargement de prêts énergétiques toxiques devraient se répandre sur l’ensemble de l’industrie. Si les institutions financières ne peuvent pas trouver d’acheteurs, alors elles auront moins de chances d’émettre de la nouvelle dette. Les sociétés de production de pétrole et de gaz à la recherche de financements auront donc des difficultés à trouver des partenaires. Quand elles ne pourront plus obtenir de financements, les sociétés en difficultés seront plongées dans une crise de liquidités.

 

 

 

Par Nick Cunningham (*) (oilprice.com) - 24hgold.com - le 26 mars 2015.

 

(*) Basé à Washington DC, Nick Cunningham est rédacteur pour Oil Price ; il écrit sur les questions énergétiques et environnementales. 

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