Belgique - « Nos jeunes sont en moins bonne condition physique qu’il y a 15 ans » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le nombre d’heures passées par les jeunes devant les écrans a doublé en dix ans - JEAN-PIERRE MULLER – BELGAIMAGE

 


Belgique - « Nos jeunes sont en moins bonne

condition physique qu’il y a 15 ans »

 

 

L'Observatoire de la Santé du Hainaut s'est penché sur la santé de nos jeunes. Il vient de publier un rapport de plus de 200 pages, résultat de quinze années d'enquête. Il passe au crible les habitudes des 11-17 ans: alimentation, assuétudes, activité physique...

 

Ce rapport fait plusieurs constats positifs, notamment en ce qui concerne les habitudes alimentaires de nos ados. Il semble que les campagnes de sensibilisation à l’alimentation saine commencent à faire tout doucement leur effet : les jeunes Hennuyers mangent aujourd’hui plus de fruits et légumes (10 % des garçons en consommaient tous les jours en 2003, 18 % en 2012) et moins de frites et croquettes (54 % des filles en mangeaient plusieurs fois par semaine en 2004, contre 33 % aujourd’hui). Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont en meilleure condition physique pour autant : les cas d’obésité chez les ados ont doublé en 15 ans.

 

 

Des jeunes plus sédentaires

 

« La sédentarité entraîne de l’obésité, ou du moins favorise son maintien, explique le Dr Christian Massot, qui a coordonné cette enquête. Mais elle va aussi être un facteur de risque pour d’autres maladies, surtout si elle est combinée à une alimentation qui n’est pas équilibrée. Elle peut ainsi aboutir à des cas de diabète de type 2, que l’on retrouve maintenant chez certains jeunes, alors qu’auparavant c’était surtout une pathologie des 50 ans et plus ». L’ordinateur et la console figurent parmi les principaux coupables : nos ados passent aujourd’hui deux fois plus de temps devant les écrans, soit plus de 4 h en moyenne les jours où ils ne vont pas à l’école. Du temps qui n’est pas consacré au sport... ou au sommeil.

 

 

L’influence du milieu familial

 

Un jeune dont les deux parents font du sport prendra plus facilement le chemin des salles et des clubs (93 % des garçons dont les deux parents ont une activité sportive régulière suivent leur exemple). Les chiffres de cette étude montrent aussi clairement que le contexte socio-économique a une incidence sur la pratique du sport, les habitudes alimentaires et le tabagisme. Même si, pour ce qui est des assuétudes, c’est surtout la situation familiale (famille biparentale, monoparentale, recomposée ou garde alternée) qui va jouer. « On voit nettement que les jeunes qui vivent avec leurs deux parents présentent moins de risques de devenir accros à l’alcool, au tabac au cannabis ».

 

 

Le Hainaut, moins bon élève ?

 

On pointe souvent du doigt le mauvais bulletin de santé des Hennuyers, c’est aussi valable pour les plus jeunes. L’Observatoire de la Santé du Hainaut a en effet mené cette étude conjointement avec celui de la Province de Luxembourg. Et, dans la plupart des cas (pratique du sport, alimentation, poids...), on constate que les jeunes Luxembourgeois ont de meilleurs résultats ou de meilleures habitudes que les jeunes de notre province. « Si l’on parle d’activité physique, il faut reconnaître qu’un environnement rural est plus favorable à cette activité que le milieu urbain », ajoute le Dr Massot. Seule exception : le premier contact avec l’alcool, qui se fait plus tôt dans la province de Luxembourg qu’en Hainaut.

 

 

 

Par Stéphanie Vandreck - rtbf.be – le 30 avril 2015