Exclusif : les secrets du nouveau char russe T-14 Armata | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Exclusif : les secrets du nouveau char russe 

T-14 Armata

Par Valentin Vasilescu (*)

 

Le nouveau char russe défile pour la première fois à la parade militaire qui aura lieu sur la place rouge le 9 mai 2015. Des sources dignes de foi, sous couvert d’anonymat, révèlent en exclusivité à http://reseauinternational.net/ certaines des innovations technologiques intégrées du char T-14, précisant que les spécimens présents lors de la parade de Moscou sont des préséries qui ont pour mission de tester le matériel et qu’ils ne sont pas encore équipés de tous les systèmes prévus.

 

Néanmoins, nous saurons tout sur les chars T-14 Armata dont sera dotée l’armée russe, ainsi que tous les équipements prévus pour atteindre les performances requises par les spécifications de l’armée. Personnellement, je pense que certains des paramètres annoncés par la source au sujet de ce char sont un peu exagérés. Mais je préfère jouer le jeu tout en faisant des relations avec ce qui existe et que nous savons déjà.

 

Le char pèse 57 t et est propulsé par un moteur de 1 500 chevaux (une future version sera équipée d’un moteur de 2 100 ch), qui lui permettront d’attaquer les pentes avec une inclinaison de 60° et passer par-dessus les obstacles de 1, 30 m à 1, 50 m.

 

Le char T-14 a été monté sur la suspension russe la plus moderne grâce à un microprocesseur qui contrôle individuellement chaque galet (rouleau) des chenilles. Une des configurations créées par la suspension est la configuration « assise », qui assure au char un profil très bas en déplacement et une meilleure adhérence dans les lignes droites. Une autre configuration est « haute », avec l’avant surélevé par rapport à l’arrière, utilisée dans les manœuvres sur des terrains avec des obstacles. Le plus intéressant est la configuration « à genoux » qui soulève l’arrière du char plus haut que l’avant, donnant à l’arme à feu un plus grand angle. Notamment pour les cibles aériennes volant à faible altitude.

 

La transmission du char T-14 est contrôlée par un microprocesseur, permettant de pouvoir changer automatiquement le rapport de transmission, éliminant ainsi le levier de vitesses manuel. À titre de comparaison, les chars M1A2 Abrams et Leopard 2A5 ont quatre vitesses avant et deux vitesses arrière.

 

Le blindage proprement dit comprend des couches successives de matériaux composites faits de céramique, d’acier, d’alliage de titane et de CNT- nanotube de carbone (très probablement basé sur l’hybtonite). Le blindage du Leopard 2A, de type Chobham, est apparemment plus faible que celui du T-14, même s’il utilise un matériau composite multicouche de la troisième génération, qui comprend de l’acier, du tungstène et du matériau plastique renforcé avec des composants en céramique.

 

Lors des essais menés par l’armée des États-Unis, le blindage du Leopard 2A5, a montré qu’il offrait une protection double contre les projectiles cinétiques. Le char américain Abrams M1A2 incorpore dans son blindage des plaques en uranium appauvri. Le T-14 Armata aurait aussi des panneaux additionnels réactifs ERA (Explosive Reactive Armour) à l’avant, sur les côtés latéraux, et à l’arrière de la tourelle.

 

 

  

 

À propos du système de blindage actif « Afganit » (destiné à détourner les systèmes de guidage des missiles et des roquettes antichars à une distance minimale de 1-2 m avant le blindage lui-même), la source affirme qu’il est basé sur le radar Doppler et que c’est une génération plus avancée que les systèmes Arena et Trophy (les plus performants jusqu’ici à l’échelle mondiale).

 

 

 

Le T-14 est équipé d’une tourelle télécommandée, sur laquelle est monté le canon principal de calibre 125 mm entièrement stabilisé sur 3 axes par un système gyroscopique avec un laser. Notre source affirme que ce Canon développe une énergie cinétique supérieure de 30 % à celle du canon de 120 mm du char Abrams M1A2 (il peut percer jusqu’à 810 mm de blindage) et du Leopard 2A5.

 

Le Canon principal sur le T-14 dispose d’un mécanisme automatique pour le refroidissement du fût, ce qui permet d’obtenir une cadence de tir plus élevée que ceux des chars T-90. Il utilise un projectile perforant avec une enveloppe de tungstène, des sous-munitions antichar de type SADARM guidées par faisceau laser de type Kitolov 2M, et des roquettes antichars guidées par laser qui peuvent être lancées contre les hélicoptères ou les avions volant à basse altitude.

 

 

 

  

La tourelle dispose également d’un autre canon de 30 mm (avec une cadence de tir de 620 projectiles par minute) et d’une mitrailleuse de cal. 12,7 mm. Toutes les trois armes de la tourelle sont à chargement automatique. L’armement de la tourelle est relié au poste de gestion de tirs qui est équipé de deux systèmes complets de vision nocturne (avec des écrans vidéo protégés par un filtre anti-laser) à haute résolution (pouvoir grossissant de 15 à 20 fois), un télémètre laser, un processeur balistique couplé à des capteurs pour la vitesse et la direction du vent.

 

Le poste de gestion de tirs dispose d’un équipement d’identification IFF (ami/ennemi) avec deux canaux (laser et électronique), qui envoie à la cible un signal numérique de commande crypté. Le laser réalise l’identification en 0,6 seconde et, en cas de cible amie, il y a blocage du tir.

 

Le système de contre-mesures électroniques du char T-14 inclut un projecteur laser de brouillage. Le récepteur d’alerte laser localise la source de guidage du missile antichar ennemi et émet un spot laser de haute puissance qu’aveuglent les systèmes optiques de guidage du missile (télémètre laser, équipement de nuit, les caméras TV dans le spectre visible et infrarouge).

 

 

 

Le système de navigation du char T-14 Armata affiche la situation tactique sous forme d’une carte numérique, utilisant le GPS pour établir les coordonnées des cibles fixes et mobiles. Le matériel de communication du char a des capacités de combat radioélectroniques, disposant de récepteur à large bande et d’émetteur de brouillage. Aucun des deux ou trois membres d’équipage ne se trouve dans la tourelle, leur compartiment étant scellé et bien protégé.

 

 

 

Par Valentin Vasilescu (*) - traduction Avic – Réseau International – le 30 avril 2015

 

(*) Valentin Vasilescu : pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.