Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL
686.4K views | +0 today
Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL
La Gazette des campus de LLN et de WSL-UCL ainsi que diverses infos intéressantes visant la vérité ou l'autre vérité (qui que ce soit qui la dise, mais sans forcément prôner l'auteur).  -  Duc
Curated by Koter Info
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

L’histoire secrète d’une victoire des lobbies à Bruxelles, contre la santé publique

L’histoire secrète d’une victoire des lobbies à Bruxelles, contre la santé publique | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’histoire secrète d’une victoire

des lobbies à Bruxelles,

contre la santé publique

 

>>> Excellent article du Canard

 

Des échanges de mails révèlent comment l’industrie chimique a torpillé l’interdiction des perturbateurs endocriniens. Un récit perturbant…

 

Ce n’est plus du lobbying, c’est de l’art… À Bruxelles, l’industrie chimique a réussi à saboter l’interdiction des perturbateurs endocriniens. Ces composés chimiques que l’on retrouve partout, dans les plastiques, les tapis, les dentifrices, les cosmétiques, les pesticides, et qui sont soupçonnés d’être responsables, même à très faible dose, de cancers, de troubles de la croissance et autres menus dégâts sur la santé.

 

Avec une maestria qui laisse baba, les lobbies ont reporté l’échéance d’au moins quatre ans. Dans un rapport rédigé en anglais et publié le 20 mai, une organisation indépendante, Corporate Europe Observatory, dévoile les coulisses de ce feuilleton. Des coulisses pas faciles à visiter : il a fallu deux ans à la journaliste française Stéphane Horel, coauteure du rapport, pour obtenir des milliers de pages de documents et plusieurs courriels croquignolets…

 

 

Experts gavés

 

Février 2013. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa, en anglais) s’apprête à publier un rapport étonnamment sympa pour l’industrie. À vous donner envie de déguster du perturbateur endocrinien au petit dej ! Pas si surprenant, en réalité : près de la moitié des 18 experts qui tiennent le stylo ont des liens d’intérêt étroits avec l’industrie, via des animations de colloques, des travaux de recherche ou des boulots de consultant, et les chèques qui vont avec. Manque de bol, au même moment, le 19 février exactement, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publient leur propre rapport. Et leur conclusion dépote :

 

Les perturbateurs endocriniens constituent « une menace globale » sur la santé, « qui impose de trouver une solution ». C’est clair et tranché.

 

Avec leur avis tiédasse, les experts de l’Efsa ont l’air malin ! Et ils s’en rendent vite compte. Le 20 février, dans un courriel à ses confrères, l’un d’eux gémit : « Chers collègues, la vie est compliquée… Il est presque embarrassant de comparer notre version actuelle avec le rapport de l’OMS/PNUE. » Et de se lamenter, en dévoilant toute leur cuisine, au passage : « Quand le rapport de l’OMS/PNUE souligne certaines caractéristiques des perturbateurs endocriniens et les signale comme spécifiques, notre rapport, au contraire, les minimise (sic) ou évite de les mentionner (re-sic). »

 

L’humiliation ne s’arrête pas là :

 

Quand le rapport de l’OMS/PNUE parvient à la conclusion que la méthode traditionnelle d’évaluation des risques des produits chimiques est inadéquate [pour les perturbateurs endocriniens], nous arrivons à la conclusion exactement opposée. » Notre expert n’a plus qu’à se planquer sous la table : « Je suis heureux de ne pas avoir à être présent à la conférence de presse (…) pour défendre le rapport actuel (…), sachant que l’auditoire aura lu le rapport de l’OMS. Un vrai cauchemar ! » Seule solution, soupire ce grand déprimé : « refaire notre rapport ou, au moins, le modifier de manière significative… » Scientifiquement, bien sûr. Pif, paf, pouf, à quoi ça tient, la santé de 500 millions d’Européens…

 

 

Du rapport ou du cochon ?

 

À peine moins effondré, son collègue Bernard Bottex, qui supervise le travail du groupe, répond, en opinant du chef : « Les (…) conclusions actuelles où nous expliquons que les perturbateurs endocriniens peuvent être traités comme la plupart des autres substances chimiques (…) nous isolent du reste du monde et pourraient être difficiles à défendre, étant donné les incertitudes [et] le manque de données et de méthodes que nous avons identifiées. » Bref, on a fait un travail de cochon, et ça va se remarquer ! Il n’y a plus qu’à relancer la foire aux idées : « Toute suggestion de reformulation (…) sera bienvenue. » Ce détricotage de dernière minute était sans doute trop compliqué : la conclusion du rapport n’a finalement pas bougé d’un iota…

 

Le ridicule ne tue pas. Avec l’aide de ses « experts », l’industrie repart au combat. Pour elle, il est vital de gagner du temps : le règlement européen sur les pesticides prévoit d’établir une nomenclature des perturbateurs endocriniens avant décembre 2013.

 

Une étape en forme de couperet : sitôt inscrits sur la liste, plusieurs pesticides, suivis d’un tas d’autres produits, seront interdits. Pour les lobbies, il y a le feu au lac : un premier rapport de travail, peu favorable à leurs intérêts, a déjà été remis à la Commission européenne. Commander un second rapport, inutile, à l’Efsa, était une première façon de jouer la montre. Mais il y a plus efficace pour gagner du temps : réclamer une étude d’impact sur le coût économique d’une éventuelle interdiction. Si c’est trop cher, tant pis pour les cancers ?

 

Dans les couloirs de Bruxelles, les croche-pattes de dernière minute s’enchaînent. Le 7 juin 2013 à 9 h 30, la Direction générale de l’environnement tient une réunion cruciale pour approuver un projet de définition. À 14 h 4, le géant de la chimie Bayer la court-circuite et envoie un courriel au plus haut niveau de la Commission : au secrétariat général de Barroso. Une définition « inappropriée » des perturbateurs aurait des conséquences désastreuses sur la « production agricole », plaide Bayer. Et de sortir une étude, encore une, de son chapeau. Après le déjeuner — et l’ultime message de Bayer —, la réunion capote : aucune définition n’est, validée…

 

Vite ! Le fer est chaud, il n’y a plus qu’à le battre et à faire monter une « controverse scientifique » là où l’OMS et les Nations unies n’en voyaient aucune… Dix jours plus tard, le 17 juin 2013, un groupe de 56 experts envoie un courrier à Anne Glover, la conseillère scientifique de Barroso. Sortis de nulle part, sans aucune lettre de mission, ces visionnaires descendent en flèche un projet qui n’est même pas encore ficelé : « Le projet actuel est basé sur une ignorance complète des principes de pharmacologie et de toxicologie. » Pas le cas de ces experts, qui connaissent leur sujet…

 

 

La victoire en chantage

 

Entre 2007 et 2012, le toxicologue Wolfgang Dekant, qui emmène les signataires, a cumulé à lui seul 18 contrats de recherche avec l’industrie. Un deuxième est consultant pour BASF. Un troisième, Gio Batta Gori, a empoché « plusieurs millions de dollars » avec l’industrie du tabac, selon des factures consultées par Stéphane Horel. Mais cela ne perturbe personne.

 

Le 2 juillet 2013, la secrétaire générale de Barroso, Catherine Day, se fend d’une très officielle note interne : étant donné les « vues divergentes » de la communauté scientifique « et les impacts potentiels sur l’industrie chimique et le commerce international », il convient de mener « une étude d’impact », laquelle renvoie l’interdiction aux calendes grecques… Le soir même, elle gèle le processus.

 

Victoire sur toute la ligne, et même au-delà : l’étude d’impact vient seulement d’être lancée, deux ans plus tard. Aucune interdiction ne sera possible avant 2017. Bingo ! C’était tout le plan de l’industrie : entretemps, les négociations sur l’accord transatlantique de libre-échange (Tafta) ont bien avancé et ont rendu l’interdiction encore plus compliquée, sous la pression américaine. Le lobbying, c’est une subtile chimie…

 

 

Source : Isabelle Barré, pour le Canard Enchaîné, juin 2015

 

 

***

 

 

Une molécule qui imite, change ou bloque l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement de l’organisme

 

L’exposition à certaines substances toxiques peut par exemple perturber la fonction reproductrice, avec la création d’anomalies au niveau des organes reproducteurs, baisse de qualité du sperme, etc.

 

Ces substances se comportent comme des hormones et peuvent interagir avec notre système hormonal, d’où le terme de « perturbateurs endocriniens ».

 

 

Une liste des perturbateurs endocriniens

 

C’est bien joli tout ça, mais on entend parler de perturbateurs endocriniens à tout va, encore faudrait-il savoir identifier toutes les substances qui correspondent à ces fameux perturbateurs. Si les effets nocifs des perturbateurs endocriniens sont difficiles à prouver, la recherche actuelle se focalise sur 5 familles de substances douteuses :

  

  • 1. Les Parabènes.
  • 2. Les Bisphénol A.
  • 3. Les Phtalates.
  • 4. Les Composés perfluorés.
  • 5. Les Composés polybromés.

 

Nous sommes tous exposés à ces substances toxiques via notre alimentation, notre respiration et notre peau. Par mesure de précaution, les autorités sanitaires ont défini pour certains perturbateurs endocriniens une dose maximale d’exposition. Or nos expositions sont tellement diverses et variables, qu’il est bien difficile de savoir exactement à quelle dose nous sommes réellement exposés quotidiennement, sans parler des effets combinés (exposition simultanée à plusieurs substances).

 

 

Dans quoi se cachent les perturbateurs endocriniens ?


1. Le bisphénol A

 

Le bisphénol A fait beaucoup parler de lui en ce moment, ce composé chimique rend les plastiques incassables et résistants à la chaleur. Autrement dit, il y en a partout et plus principalement dans les plastiques durs et transparents, et même à l’intérieur des boîtes de conserve : bouteilles plastiques, gobelets, assiettes et couverts en plastique, lunettes de soleil, téléphones portables, jouets, cannettes… S’il est aujourd’hui difficile d’y échapper, on peut au moins limiter l’usage des plastiques alimentaires : bouteilles et récipients en verre, plats en inox, etc. Et surtout, évitez de faire chauffer au four micro-ondes un plat ou une barquette en plastique, car ce fameux bisphénol A passe dans les aliments sous l’effet de la chaleur !

 

Évitez donc d’acheter des produits qui affichent les signes BPA ou PC (polycarbonate).

 

Nota : la Commission européenne a voté l’interdiction du bisphénol A dans les biberons au printemps 2011 ?!? Mais pas pour le reste, donc ce qui est dangereux pour bébé ne l’est pas pour maman ou papa ?… C’est à mourir de rire !

 

 

2. Les parabènes

 

Les parabènes sont des conservateurs très abondamment utilisés dans les cosmétiques, aliments, boissons et médicaments. Butylparaben ou propylparabens, également mentionné parahydroxybenzoate de propyl. Les parabènes se cachent aussi sous divers codes : E214, E215, E218, E219…

 

Pour ne pas se tromper au niveau de votre alimentation, privilégiez le bio pour limiter les conservateurs en général. Pour le reste, lisez les étiquettes pour éviter les produits qui en contiennent. Encore plus simple, il suffit de privilégier les produits qui affichent clairement sur leur emballage : « sans parabènes ».

 

 

3. Les phtalates

 

Les phtalates contrairement au bisphénol A, sont incorporés aux plastiques pour leur donner de la souplesse, ils sont présents dans les emballages alimentaires, rideaux de douche, certains dispositifs médicaux, etc. Les phtalates sont également utilisés pour dénaturer l’alcool dans les produits cosmétiques et particulièrement les parfums.

 

Certains de ces phtalates sont interdits dans les jouets et les articles de puériculture. Une forte odeur de plastique dégagée par les produits neufs peuvent nous aider à repérer leur présence, les emballages alimentaires portant le code de recyclage n° 3, le nom diéthylphtalates ou DET dans la liste des ingrédients des cosmétiques, les termes « alco(h)ol dénat » et « éthanol » indiquent également les présences de phtalates.

 

Nota : Pas de micro-ondes ni de lave-vaisselle pour ces plastiques, bien aérer longuement et souvent en cas d’achat de produit ou matériel plastique neuf, pour évacuer les fortes émanations de phtalates !

 

 

4. Les composés perfluorés

 

Les composés perfluorés sont présents dans les ustensiles de cuisson antiadhésifs, dans les produits imperméabilisés et traités antitaches (moquettes, vêtements, cartons alimentaires…).

 

Lorsque vous faites la cuisine, évitez de rayer les revêtements antiadhésifs et remplacez-les dès les premiers signes d’usure. Pour les vêtements et les tissus d’ameublement, favorisez les produits affichant « sans composés perfluorés » ou « sans PFOA ».

 

Au niveau de l’alimentation, les composés perfluorés se concentrent dans les poissons gras (saumon, maquereau…) en raison du rejet industriel.

 

 

5. Les composés polybromés

 

Moins connus, les composés polybromés sont des retardateurs de flamme, les (CPB & PBDE) ils sont incorporés dans les produits inflammables : sièges, télé, ordinateurs, vêtements, capitonnage, tissus d’ameublement…

 

Ils sont libérés petit à petit dans l’air ambiant, ils se concentrent dans l’habitacle de notre voiture, notre bureau et notre logement : il est donc impératif d’aérer tous les jours, et encore plus après l’achat de matériels et produits neufs.

 

Dans l’alimentation les composés polybromés s’accumulent dans les produits riches en graisses, grâce encore une fois aux rejets industriels. On en retrouve dans les poissons, le lait, la viande… Pour s’en protéger, il suffit de privilégier les produits les plus naturels possible.

 

 

Conclusion

 

En attendant que d’autres études évaluent et confirment les risques sanitaires réels dus à ces substances, nous devons éliminer au maximum ces molécules par quelques petits gestes quotidiens, dans le choix de notre alimentation, de nos cosmétiques, de nos ustensiles de cuisine, et en aérant quotidiennement notre logement, voiture et lieu de travail.

 

Source : bon-coin-santé

 

Voir aussi ici

 

 

 

Par Olivier Berruyer - les-crises.fr – le 27 juillet 2015.

Unger Erik's curator insight, October 11, 2015 2:50 AM

Le lobbying,c'est une subtile chimie

Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe

Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : un agriculteur répand des pesticides dans son champ, à Valmy, près de Lens, en juin 2014. DENIS CHARLET / AFP

 

 

 Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe

 

Obésité, diabète, troubles de la fertilité et neuro-comportementaux : la part de ces maladies et troubles chroniques attribuable aux perturbateurs endocriniens (PE) coûte chaque année à l’Union européenne plus de 157 milliards d’euros, soit environ 1,23 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Union. Frappante, cette estimation est le principal résultat d’une série d’études conduites par une vingtaine de chercheurs américains et européens, à paraître dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism et qui devaient être présentées à San Diego (Californie), jeudi 5 mars, au congrès annuel de l’Endocrine Society – la principale société savante dévolue à l’endocrinologie. Les auteurs, qui ne font pas mystère des marges d’incertitudes inhérentes à ce genre de calculs, placent la fourchette haute de leur estimation à quelque 270 milliards d’euros annuels, soit 2 % du PIB européen.

 

Les PE sont une catégorie de molécules présentes dans de nombreux pesticides et plastiques, dans certains cosmétiques ou conditionnements alimentaires, et susceptibles d’interférer avec le système hormonal, même à de faibles doses. Aux échelles européennes ou nationales, certains d’entre eux – bisphénol A et phtalates – ont déjà fait l’objet de restrictions ou d’interdiction. Mais la plupart de ces substances ne sont pas régulées en tant que telles, et sont toujours autorisées. Selon l’Endocrine Society, « près de 100 % des gens ont des niveaux détectables de perturbateurs endocriniens dans leur organisme ».

 

 

Substances problématiques

 

Selon les résultats présentés, les substances les plus problématiques sont les pesticides organophosphorés et organochlorés. Les coûts directs (soins, traitements médicaux, etc.) et indirects (perte de productivité, absentéisme, etc.) des troubles et des maladies attribuables à ces substances se montent à quelque 120 milliards d’euros par an en Europe. Les produits utilisés dans les matières plastiques – phtalates et bisphénol A – pèsent pour leur part quelque 26 milliards d’euros. Les retardateurs de flamme bromés, utilisés dans les mousses des canapés ou dans l’électronique, coûtent de leur côté environ 10 milliards d’euros par an.

 

En considérant le coût pour chaque effet sanitaire lié aux PE, la baisse des capacités cognitives de la population (estimée en perte de points de quotient intellectuel) et les maladies neuro-développementales (troubles du spectre autistiques, hyperactivité et troubles de l’attention) viennent en tête avec un fardeau de 132 milliards d’euros. Viennent ensuite les troubles du métabolisme (obésité et diabète de type 2), qui pèsent quelque 15 milliards d’euros. Les troubles du système reproducteur masculin (malformations génitales à la naissance, infertilité) viennent loin derrière avec un fardeau économique estimé à 4 milliards d’euros.

 

Si les chiffres annoncés semblent énormes – bien qu’inférieurs au coût du tabac, de l’ordre de 45 milliards d’euros par an pour la France – ils sont en réalité très en dessous de la réalité.

 

 

Sous-estimation volontaire

 

Cette sous-estimation tient à la méthodologie choisie par les chercheurs, qui ont privilégié la solidité scientifique de l’analyse au détriment de son exhaustivité. « D’abord, nous avons identifié les maladies et troubles pour lesquels les niveaux de preuve d’une implication des perturbateurs endocriniens sont les plus élevés et nous nous sommes principalement fondés pour cela sur le rapport de référence publié en 2012 par l’Organisation mondiale de la santé et le Programme des Nations unies pour l’environnement », explique Leonardo Trasande, professeur associé à l’université de New York, premier auteur de ces travaux.

 

Les chercheurs ont ensuite cherché dans la littérature scientifique les études épidémiologiques susceptibles de chiffrer l’augmentation du risque de contracter ces maladies après tel niveau d’exposition à telle ou telle substance, au cours de telle ou telle période donnée. « Enfin, ajoute M. Trasande, il a fallu rassembler les études permettant d’estimer l’exposition de la population à chaque substance. » De telles études ne sont pas légion. Ainsi, même lorsque les effets biologiques d’un produit sont avérés sur l’animal et l’homme, les chercheurs l’ont exclu de leur analyse en cas d’absence d’études épidémiologiques solides ou de données d’imprégnation de la population...

 

 

Un intense lobbying

 

Les auteurs confessent ainsi n’avoir pu tenir compte que de 5 % de l’ensemble des PE en circulation et « seulement une petite part des maladies liées à ces substances », dit M. Trasande. En particulier, les cancers du sein et de la prostate, en forte augmentation depuis trois décennies et plausiblement favorisés par l’exposition à certains PE, n’ont pas été pris en compte. « Il manque à l’analyse toute une partie sur les troubles liés au système reproducteur féminin, précise la biologiste Barbara Demeneix (CNRS/Muséum national d’histoire naturelle), coauteure d’une part des travaux publiés. Mais nous manquons de données issues d’études suffisamment longues pour estimer l’augmentation des risques de cancer du sein, après des expositions in utero, par le biais des femmes enceintes. »

 

Pour M. Trasande, « de futures analyses » combleront ces lacunes et, de toute évidence, réhausseront encore l’estimation. Pour l’heure, ces travaux encore préliminaires n’en devraient pas moins être versés au dossier réglementaire en cours d’instruction à la Commission européenne. Celle-ci devait publier en décembre 2013 les critères d’inclusion de ces fameux PE, afin de commencer à les réglementer. Sous le feu d’un intense lobbying, Bruxelles a reporté sine die sa décision, justifiant le retard par le lancement d’une étude sur l’impact économique que la régulation aurait sur les entreprises. La Suède a, depuis, lancé une action en carence contre Bruxelles devant la Cour de justice de l’Union européenne.

 

Lire La Commission européenne s’isole sur les perturbateurs endocriniens

 

« Il y a de toute façon des choses que nous ne parviendrons jamais à chiffrer économiquement, conclut M. Trasande, comme la souffrance psychologique et la détresse des familles qui sont confrontées à ces maladies en augmentation. »

 

 

 

Par Stéphane Foucart - lemonde.fr – le 5 mars 2015

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

TAFTA (TTIP) : sous pression américaine, l’Europe renonce à interdire les perturbateurs endocriniens

TAFTA (TTIP) : sous pression américaine, l’Europe renonce à interdire les perturbateurs endocriniens | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


TAFTA (TTIP) : sous pression américaine, l’Europe renonce à interdire les perturbateurs endocriniens

 

 

S’il fallait encore des preuves que notre santé, ils s’en foutent, du moment que cela remplit les caisses…

 

Suite aux pressions des responsables du commerce des États-Unis en vue de l’accord sur le TAFTA (TTIP), l’Union européenne a renoncé à prendre des mesures règlementaires relatives aux perturbateurs endocriniens liés au cancer et à la stérilité masculine.

 

C’est ce qui ressort des documents qu’a obtenus le Réseau européen d’action contre les pesticides (PAN Europe). Les critères de l’Union européenne en projet auraient pu interdire 31 pesticides contenant des produits chimiques, perturbateurs endocriniens. Mais ils ont été abandonnés par crainte d’une réaction commerciale violente, alimentée par un lobby états-unien agressif.

 

Le 2 juillet 2013 au matin, une délégation de haut niveau de la Mission des États-Unis vers l’Europe et de la Chambre états-unienne du Commerce, rendait visite aux responsables du commerce de l’Union européenne, afin d’insister pour que les Européens abandonnent leurs nouveaux critères pour mettre en évidence les perturbateurs endocriniens, et ce, en faveur d’une nouvelle étude d’impact. À la fin de la journée, l’Union européenne avait cédé.

 

Les minutes de la rencontre montrent que les responsables de la Commission expliquent que « bien qu’ils veulent que le TAFTA soit un succès, ils n’aimeraient pas passer pour des gens qui affaiblissent les normes européennes ».

 

Le TAFTA est un accord commercial en cours de négociation entre les États-Unis et l’Union européenne pour supprimer les barrières commerciales et favoriser le libre échange. Dans les minutes, on peut lire que les représentants de la Chambre de Commerce des États-Unis qui répondaient aux négociateurs états-uniens, « se plaignaient de l’inutilité de créer des catégories et donc des listes » de substances interdites. Les représentants des États-Unis insistaient pour qu’une approche basée sur le risque soit adoptée pour la réglementation, et « mettaient l’accent sur la nécessité d’une évaluation d’impact ».

 

Plus tard lors de cette journée, la secrétaire générale de la Commission, Catherine Day, envoyait une lettre à Karl Falkenberg, directeur du département Environnement, en lui disant de suspendre les critères en projet :


« Nous suggérons que, comme l’ont fait les autres Directions générales, vous envisagiez de procéder à une unique évaluation d’impact commune pour couvrir toutes les propositions. Nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire de préparer des recommandations de la Commission, relatives aux critères pour identifier les substances qui sont des perturbateurs endocriniens. »

 

Suite à cela, la législation prévue pour 2014 fut repoussée au moins jusqu’en 2016, malgré les coûts pour la santé que provoquent les maladies, comme la perte de QI, l’obésité ou le cryptorchidisme – maladie qui affecte le système génital des petits garçons, et que l’on estime à 150 milliards d’€ chaque année. [1]) Un mois avant cette rencontre, la Chambre du Commerce des États-Unis avait prévenu l’Union européenne des « vastes implications » qu’aurait l’adoption des critères en projet. Cet organisme commercial voulait que l’évaluation d’impact de l’UE fixe des seuils plus souples pour les expositions acceptables aux perturbateurs endocriniens, basés sur les propriétés de la substance. Le président du comité environnement de la Chambre de Commerce des États-Unis écrivait dans une lettre à la Commission :

 

« Nous sommes inquiets de voir que cette décision qui est source de nombreux débats scientifiques puisse être prise pour des raisons politiques, sans qu’auparavant, ses impacts sur le marché européen ne soient évalués ».

 

Ils pourraient être considérables, nous dit la lettre.

 

Dans une note interne de niveau élevé, envoyée peu après au commissaire à la Santé, Tonio Borg, son directeur général prévenait que la politique de l’Union européenne relative aux perturbateurs endocriniens « aura des conséquences importantes sur l’économie, l’agriculture et le commerce ». Cette lettre fortement expurgée, envoyée une semaine avant que l’Union européenne n’abandonne ses projets poursuit : « Les États-Unis, le Canada et le Brésil ont déjà exprimé leurs inquiétudes concernant ces critères qui pourraient avoir des répercussions importantes sur le commerce ».

 

Article complet en anglais sur Theguardian.com

Traduction en intégralité sur Amis de la terre via Sott.net

 



Juste pour le petit plus…

 

Les perturbateurs endocriniens sont partout et auraient des effets néfastes sur notre santé. Un répac » s’impose !

 

 

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

 

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme. Elles peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants (OMS, 2002).


Ces substances peuvent interférer avec « la production, la sécrétion, le transport, le métabolisme, la liaison, l’action ou l’élimination des hormones naturelles » (Multigner, 2007).

 

 

On en trouve où ?

 

Voir le dessin ci-dessus. 

Source : La voix du nord

 

 

Les risques ?

 

Parmi les différents perturbateurs endocriniens identifiés comme cancérogènes, on peut notamment citer :

  • Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), associés au cancer du sein
  • Le bisphénol A, associé au cancer du sein, ovaires et prostate
  • Le Diéthyltilbestrol (DES), associé au cancer de l’utérus et du sein
  • Les pesticides organochlorés
  • Les dioxines, en cause dans les cancers du sein, les lymphomes malins non hodgkiniens, et les myélomes multiples chez l’homme uniquement ;
  • Les phtalates, associés au développement de l’endométriose chez les femmes et au cancer du sein, des tumeurs hépatocellulaires dans les modèles animaux et des tumeurs du testicule après exposition en continu
  • Les retardateurs de flamme bromés (RFB), qui altèrent le système immunitaire, la thyroïde et le métabolisme, sont associés à une puberté tardive et à une ménopause précoce, deux facteurs de risque importants dans la survenue du cancer du sein


Source : Institut National du Cancer

 

 

S’en protéger

 

Je vous donne quelques conseils simples pour limiter votre exposition aux perturbateurs endocriniens, dans votre cuisine et dans le choix de vos cosmétiques.

 

Dans la cuisine

 

  • Préférez les bocaux en verre, plutôt qu’en aluminium.
  • Utilisez des plats en verre ou sans bisphénol A, pour réchauffer vos plats.
  • Préférez des tupperwares en verre (plutôt lourds, donc), ou en plastique, mais sans Bisphénol A. Vous avez ici un récapitulatif des contenants, sur le site Ikea.
  • Évitez l’usage de papier d’aluminium, surtout pour la cuisson en papillote par exemple. Préférez alors du papier cuisson (idéalement bio, donc sans produits chimiques).
  • Si vous devez changer vos ustensiles, préférez-les en inox (évitez alors les bouilloires et passoires en plastiques, tout comme les paniers en plastique de votre cuit-vapeur).


Article complet sur ma-naturopathe-a-paris.com

 

 

 

Par lesmoutonsenrages.fr - le 23 mai 2015

No comment yet.