L’accaparement mondialisé des terre agricoles : un marché spéculatif en forte expansion et  élimination des paysans | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’accaparement mondialisé des terres

agricoles : un marché spéculatif en forte

expansion et  élimination des paysans

Par Jules Dufour (*)


La concession ou l’acquisition de la terre pour des fins spéculatives n’est pas un phénomène nouveau. Celui-ci s’est produit, au cours des derniers siècles, avec l’établissement des latifundios, de grands domaines appropriés ou usurpés par de riches propriétaires terriens ou par les institutions bancaires comme on a pu l’observer fréquemment en Amérique latine. Ou encore quand des terres consacrées aux cultures vivrières sont transformées pour laisser place à des cultures pour l’exportation telles que les cultures du café, de la canne à sucre ou du cacao. 


En général, ceux qui faisaient l’acquisition de vastes propriétés foncières dans un pays étaient le plus souvent originaires ou habitaient le pays. Aujourd’hui, les acheteurs peuvent se retrouver un peu partout sur la planète et parcourent le monde pour saisir les possibilités d’acquisition de propriétés de valeur et très souvent offertes à bas prix par leurs propriétaires ou par les gouvernements nationaux. 


C’est la course aux investissements rentables ou la financiarisation du domaine foncier. C’est une forme extrême du colonialisme qui ne connaît pas de frontières. Dans les faits, c’est toute la planète qui est sacrifiée pour le bénéfice des grands pouvoirs financiers, et ce le plus souvent avec le concours des États et des organisations internationales telles que la Banque mondiale.


Le processus que nous observons aujourd’hui s’est développé au cours de la dernière décennie et les terres sont devenues l’objet d’un marché mondial. Un certain nombre de pays tels que l’Arabie Saoudite et la Corée du Sud se sont rués sur les terres du continent africain. D’autres ont opté pour celles des Amériques. Selon les derniers rapports rendus publics par les organisations non gouvernementales telles que GRAIN, le phénomène s’est intensifié au cours des dernières années et les expressions employées pour le qualifier ont souligné ses effets pervers pour la paysannerie des pays pauvres : Razzia, escroquerie au détriment de la population, néo-colonialisme foncier, destruction des ressources agricoles, extorsion coordonnée au plus haut niveau, etc. Cette agression par les pouvoirs financiers contre la paysannerie est tout simplement abominable comme on peut l’observer au Honduras et dans plusieurs pays africains. Elle laisse entrevoir un appauvrissement accentué des paysans qui deviennent des travailleurs agricoles dans leurs propres terroirs à l’instar de ceux qui ont été forcés d’abandonner leurs terres au profit des producteurs de fraises étrangers au Mexique dans les années 1970. (http://revistas.bancomext.gob.mx/rce/magazines/403/5/RCE5.pdf).



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intéressant article ici

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Par Jules Dufour - mondialisation.ca – le 13 juin 2015.



Jules Dufour, Ph.D., C.Q., géographe. Professeur émérite. Membre Chevalier de l’Ordre national du Québec. Membre de la Commission mondiale des Aires protégées de l’Union Internationale de la nature (UICN), Gland, Suisse. Membre, Cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, Paris.