La Belgique deviendra-t-elle une colonie des fonds vautours ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : les fonds vautours se déchaînent contre l’Argentine et... la Belgique. Mercredi, plusieurs députés ont introduit une proposition de loi visant à couper les ailes des fonds vautours. Ici, lors de la préparation du texte.

 

 

La Belgique deviendra-t-elle une colonie

des fonds vautours ?

 

 Déclaration d’Agora Erasmus

 

Cela dépasse l’imagination. D’après les dernières informations disponibles sur Internet, le fonds américain d’investissement NML Capital, en conflit avec l’Argentine sur le règlement de sa dette, a fait saisir « un ou plusieurs comptes » de l’ambassade d’Argentine à Bruxelles.

 

Il s’agit d’une saisie conservatoire « pratiquée sur un ou plusieurs comptes de l’ambassade d’Argentine à Bruxelles », a indiqué le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères, Hendrik Van de Velde.

 

Chose incroyable, « Cette saisie a été signifiée par un huissier de justice agissant non pas pour les autorités belges ni pour la justice belge, mais à la requête d’une société étrangère et en vertu d’un jugement étranger », a ajouté le porte-parole.

 

Cette opération de piraterie financière intervient :

 

1  Au moment où l’Argentine, associée à la dynamique des BRICS, vient de signer un partenariat stratégique avec la Russie.

2  Au moment où l’Argentine a réussi, à la barbe des fonds vautours, une émission obligataire de 1,4 milliard de dollars destinée à des investissements dans l’infrastructure.

3  Au moment où des députés de la majorité et de l’opposition ont déposé mercredi à la Chambre une proposition de loi visant à mieux lutter contre les « fonds vautours ». L’ambassadeur d’Argentine était d’ailleurs présent mercredi à la Chambre afin de soutenir le dépôt de la proposition de loi.

 

C’est dans ce contexte qu’Agora Erasmus, qui se félicite que ces pratiques infâmes apparaissent enfin au grand jour, appelle le gouvernement à débloquer immédiatement les comptes de l’Ambassade.

 

Agora Erasmus rappelle que l’inviolabilité des ambassades est garantie par l’article 22 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Les agents de l’État hôte n’ont pas le droit d’y pénétrer sans l’accord du chef de la mission. L’État hôte, en l’occurrence la Belgique, doit prendre toutes les mesures nécessaires à la protection de la mission et de ses avoirs.

 

Les locaux de la mission, leur ameublement et les autres objets qui s’y trouvent, ainsi que les moyens de transport de la mission (voitures diplomatiques par exemple), ne peuvent faire l’objet d’aucune perquisition, réquisition, saisie ou mesure d’exécution.

 

Les huissiers agissant pour le fonds vautour NML Capital ont donc agi en toute illégalité et doivent être punis par la loi belge.

 

Agora Erasmus précise que tant que l’accord de libre-échange TAFTA n’est pas ratifié par l’Union européenne, c’est bien la loi belge qui reste d’application à Bruxelles ! À moins que nous soyons déjà une colonie des fonds vautours !

 

Rappelons que le 17 septembre 2014, l’appel d’Agora Erasmus pour une action conjointe entre la Belgique et l’Argentine contre les fonds vautours avait recueilli les signatures de huit députés dont certains viennent d’introduire la nouvelle proposition de loi visant à leur couper les ailes. Signez cet appel !

 

 

 

Par agora-erasmus.be – le 7 mai 2015