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L’achat du silence : comment le ministère des Affaires étrangères saoudien contrôle les médias arabes (WikiLeaks)

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L’achat du silence : comment le ministère des

Affaires étrangères saoudien contrôle

les médias arabes (WikiLeaks)

 

Lundi, l’Arabie saoudite a célébré la décapitation de son 100e prisonnier, cette année. L’histoire n’était présente nulle part dans les médias arabes, même si l’histoire a circulé dans les services de presse. Même les médias internationaux ont été relativement muets sur cet épisode, par rapport à ce que cela aurait été si cela avait concerné un pays différent. Comment une histoire comme celle-ci a pu passer inaperçue ?

 

La publication par WikiLeaks, aujourd’hui, des « Câbles saoudiens » provenant du ministère saoudien des Affaires étrangères montre comment cela est fait.

 

Le royaume riche en pétrole de l’Arabie saoudite et sa famille régnante adoptent une approche systématique pour maintenir une image positive du pays sur la scène internationale. La plupart des gouvernements du monde entier se livrent à des campagnes de relations publiques pour repousser les critiques et bâtir des relations dans les lieux influents. L’Arabie Saoudite contrôle son image par la surveillance et l’achat d’allégeances depuis l’Australie jusqu’au Canada et partout ailleurs.

 

Les documents révèlent les vastes efforts pour surveiller et coopter les médias arabes, en veillant à corriger tout écart dans la couverture régionale de l’Arabie saoudite et les questions qui y sont liées. La stratégie de l’Arabie saoudite pour coopter les médias arabes prend deux formes, correspondant à l’approche de la « carotte et du bâton », mentionnée dans les documents comme « neutralisation » et « confinement ». L’approche est personnalisée en fonction du marché et des médias en question.



Lire la suite du communiqué (en anglais) : https://wikileaks.org/saudi-cables/buying-silence

 

 

 

Par wikileaksactu.wordpress.com – le 23 juin 2015

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USA/Chine : les tensions montent, le pétrole de l’archipel des Spratleys en ligne de mire

USA/Chine : les tensions montent, le pétrole de l’archipel des Spratleys en ligne de mire | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Carte : dombosco.fr


 

 

USA/Chine : les tensions montent, le pétrole de l’archipel des Spratleys en ligne de mire

 

Nouveau conflit Chine/USA à prévoir, sous fond de fortes odeurs de pétrole ? Cela y ressemble…

 

Les États-Unis ont affirmé samedi qu’ils continueraient à envoyer des navires et avions militaires dans les zones disputées de mer de Chine méridionale, appelant parallèlement à l’arrêt immédiat des opérations d’aménagement de Pékin dans ces eaux.

 

Le réel enjeu du dossier ? Selon le ministère américain de l’Énergie, jusqu’à 5,4 milliards de barils de pétrole et jusqu’à 55 100 milliards de mètres cubes de gaz pourraient être extraits dans la région de Reed Bank  de l’archipel…

 

S’exprimant lors d’une conférence à Singapour réunissant de hauts responsables militaires, y compris des représentants chinois, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a estimé que « la Chine n’était pas en phase avec les règles et les normes internationales » avec ses « constructions d’îles semi-artificielles » dans l’archipel des Spratleys.

 

Rappelons que cet archipel de plus de 100 îlots, récifs et atolls, situé à mi-chemin entre le Vietnam et les Philippines, est l’une des zones les plus disputées en raison de son importance militaire stratégique. La Chine effectue de gigantesques opérations de remblaiement, transformant des récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses. Mais le nerf de la guerre pourrait être encore une fois les richesses en hydrocarbures dont la zone est dotée.

 

En vue d’obtenir un « règlement pacifique de tous les différends », Ashton Carter a demandé « l’arrêt immédiat et durable des travaux de remblaiement par tous ceux qui revendiquent la souveraineté sur l’archipel ». Ajoutant que les États-Unis s’opposaient également à toute militarisation supplémentaire de la zone et indiquant que les soldats américains continueraient à évoluer en mer de Chine méridionale.

 

« Il ne devrait pas y avoir de méprise : les États-Unis voleront, navigueront et opéreront partout où les lois internationales le permettent, comme les forces américaines le font dans le monde entier », a-t-il souligné.

 

Si Ahston Carter a certes reconnu que d’autres pays avaient développé des avant-postes dans la zone, à des échelles diverses, le Vietnam à hauteur de 48 avant-postes, les Philippines de huit, la Malaisie de cinq et Taïwan un, le gouvernement américain estime que la Chine est « allée beaucoup plus loin et beaucoup plus vite que n’importe quel autre ».

 

Lors des 18 derniers mois, « la Chine a aménagé plus de 800 hectares, soit plus que tous les autres réunis et plus que dans toute l’histoire de la région », a-t-il poursuivi.

 

S’exprimant à la suite, un responsable militaire chinois a toutefois estimé que ses critiques étaient infondées et non constructives. « La liberté de navigation en mer de Chine méridionale n’est pas du tout un problème, car cette liberté n’a jamais été affectée, a ainsi déclaré le colonel Zhao Xiaozhuo de l’Académie de science militaire. Selon lui, « les activités de la Chine sont légitimes, raisonnables et justifiées ».

 

À la mi-mai, différents médias internationaux avaient indiqué que le Pentagone étudiait la possibilité d’envoyer l’aviation et la flotte américaines dans la région des îles Spratleys, revendiquées par Pékin en mer de Chine méridionale.

 

Le Wall Street Journal avait indiqué pour sa part que le secrétaire à la Défense Ashton Carter avait ordonné à ses subordonnés qu’ils examinent la possibilité d’effectuer des vols de surveillance de l’aviation américaine au-dessus des îles Spratleys, et d’envoyer dans cette région de navires de guerre américains. Le quotidien avait alors relevé qu’une telle démarche, si elle était approuvée par la Maison-Blanche, signalerait que les USA ne reconnaissent pas les revendications territoriales de la Chine sur la zone de 12 miles d’îles artificielles construites par la Chine près de l’archipel des Spratleys.

 

 

 

Par Élisabeth Studerleblogfinance.com -  le 30 mai 2015.

Sources : AFP, WSJ, Sputniknews.

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Les routes de 5e génération

Les routes de 5e génération | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : dans son projet Solar Serpent, l'architecte suédois Måns Tham propose de couvrir les autoroutes d'un toit de panneaux photovoltaïques afin de produire de l'électricité, qui alimenterait l'éclairage, la signalisation, etc. – et même les véhicules !

 

 

Les routes de 5e génération


Par Nicolas Hautière,

Chantal De La Roche et

Jean-Michel Piau (*)

 


Économes en matériaux et en main-d’œuvre, non polluantes, productrices d’électricité, automatisées, sûres, etc. : les routes de demain devront répondre à des exigences nouvelles et nombreuses. Voici comment.

 

 

L’essentiel

 

— Les routes de demain sont confrontées à trois grands enjeux : le développement durable, la transition énergétique et la mobilité.


— Les revêtements et les chaussées seront conçus de façon à économiser matériaux, énergie et main-d’œuvre.


— À l’aide de panneaux photovoltaïques, les routes produiront elles-mêmes l’énergie nécessaire à l’éclairage, la signalisation ou la recharge des véhicules.


— Des systèmes de gestion et d’information automatisés joueront un rôle essentiel.

 

 

Après le chemin muletier, la voie romaine, le macadam puis l’autoroute, voici venu le temps des routes de cinquième génération. Dans un avenir plus ou moins proche, celles-ci intégreront diverses évolutions techniques et multiplieront les interactions entre véhicules et infrastructures afin de mieux répondre aux enjeux du développement durable, de la transition énergétique et de la mobilité.


Les routes d’aujourd’hui résultent d’une évolution plus que bimillénaire. Conçues initialement pour les cavaliers, elles se sont revêtues de pavés pour permettre aux services de poste et à l’armée de parcourir plus rapidement l’ensemble de l’Empire romain. Au début du XXe siècle, avec l’essor du trafic automobile, mais aussi avec le développement de la bicyclette, les chaussées, constituées de gros cailloux tassés au rouleau compresseur, ont été revêtues de goudron, de pavés bitumineux ou d’asphalte, comme c’était déjà le cas pour les trottoirs dès le début du XIXe siècle. Mais l’automobile continuait à utiliser les chemins et axes de transports des chevaux et hippomobiles, selon des tracés qui n’avaient pas été créés pour elle. C’est l’autoroute qui allait, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, répondre aux besoins des voitures et des poids lourds, tant du point de vue de la vitesse que de la sécurité.



Trois enjeux majeurs


Ainsi, les routes sont vouées à se rénover en permanence, à assurer de nouvelles fonctions. Elles sont confrontées aujourd’hui à trois enjeux majeurs. Le premier est celui du développement durable, idée que l’on résume en « un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Le deuxième enjeu est celui de la transition énergétique, le passage du modèle énergétique actuel, fondé à 80 % sur les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), à un nouveau modèle où domineront les énergies non carbonées (nucléaire et renouvelables). Enfin, le troisième enjeu est celui de la mobilité, qui conditionne le développement économique et social dans un monde de plus en plus connecté.


Ces enjeux nécessitent de repenser le transport routier, qui assure dans les pays développés plus de 80 % des flux de passagers et de marchandises, tout en consommant 60 % de l’énergie fossile produite sur Terre et en étant responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre.


Cela appelle sans doute de nouvelles sources d’énergie pour les véhicules, mais aussi un nouvel art de construction des routes, afin de diminuer les nuisances, améliorer les conditions de mobilité et le cadre de vie dans les villes et les campagnes.


Il faut le souligner, les choix en la matière sont en grande partie politiques. Mais ils dépendent aussi des technologies disponibles. Aussi, de leur côté, ingénieurs et chercheurs développent et testent des techniques susceptibles de bénéficier aux routes du futur, au sein de scénarios généraux guidés par les trois grands enjeux mentionnés. Passons en revue un certain nombre de ces innovations, qui donneront une idée plus concrète de ce que seront les routes d’ici 10, 20 ou 30 ans.


Un premier aspect porte sur les procédés de construction de chaussées. De façon générale, il s’agit d’économiser les ressources naturelles, en construisant des routes à partir de matériaux plus endurants au trafic et au climat, et cela avec des techniques compatibles avec le développement durable.


Pour économiser les ressources naturelles, une stratégie consiste à recycler les matériaux en place ou à employer, seuls ou en supplément de matériaux neufs, des matériaux granulaires de diverses sources locales (mâchefers, pneus usagés, matériaux de déconstruction, coproduits industriels, etc.).


L’utilisation de ressources locales permet en outre de limiter les transports de matériaux liés aux chantiers routiers eux-mêmes, et ainsi de diminuer le coût énergétique des chantiers, dû en grande partie au transport des matériaux.


Pour les liants, une première idée consistait à remplacer les liants bitumineux, issus de la distillation des pétroles bruts, par des liants issus de matières végétales (celles utilisées pour fabriquer des biocarburants par exemple). Elle s’est vite heurtée à la réalité de la disponibilité des ressources et de la compétition avec la production alimentaire. S’il n’est donc pas concevable de remplacer la totalité du bitume par ce type de liants, d’autres pistes sont à l’étude, par exemple l’emploi de ces liants végétaux en petite quantité pour régénérer le bitume ancien lors des opérations de recyclage, ou bien la mise au point de liants alternatifs issus de biomasses non alimentaires. On peut notamment citer les liants à base de microalgues, qui font l’objet du projet Algoroute porté par plusieurs organismes français, dont l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux).


Par ailleurs, on cherche à augmenter les taux actuels de recyclage des matériaux pour chaussées, qui atteignent généralement 10 à 30 %...


 

>>> Pour la suite de l'article de fond : voir ici



 

Par Nicolas Hautière, Chantal De La Roche et Jean-Michel Piau (*) — pourlascience.fr – le 21 mars 2015

 

(*)

Nicolas HAUTIÈRE est directeur de projet au département Composants et systèmes de l’Ifsttar, à Marne-la-Vallée.

Chantal de la Roche est responsable de projet Route de 5e génération à l’Ifsttar, à Nantes.

Jean-Michel Piau est chercheur au laboratoire lames de l’Ifsttar, au centre de Nantes.

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Après François Hollande, Matteo Renzi s’est rendu à Moscou

Après François Hollande, Matteo Renzi s’est rendu à Moscou | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Crédit : Reuters

 

 

Après François Hollande, Matteo Renzi

s’est rendu à Moscou

 

Le Premier ministre italien Matteo Renzi est devenu le 4 mars le deuxième dirigeant d’un pays membre de l’OTAN, après François Hollande, à se rendre à Moscou depuis l’éclatement de la crise ukrainienne. Trois thèmes ont dominé ses entretiens avec Vladimir Poutine : l’Ukraine, la crise en Libye et les relations économiques bilatérales.

 

Avant leur rencontre, Renzi s’était réuni à l’ambassade italienne avec 130 hommes d’affaires italiens, qui lui ont dressé le bilan des dégâts économiques dus aux sanctions. Rien qu’en 2014, les exportations italiennes envers la Russie ont chuté de 15 %. Lors de leur conférence de presse, Poutine et Renzi n’ont abordé que l’amélioration des relations économiques, sans autre détail. Mais Rome s’est prononcé contre de nouvelles sanctions.

 

À propos de l’Ukraine, Renzi a réitéré sa proposition consistant à appliquer le modèle du Tyrol du Sud à l’Ukraine orientale. Le Tyrol du Sud (Alto Adige) est une région italienne jouissant d’un « statut spécial », dont d’importants privilèges fiscaux et un régime bilingue.

 

Le dossier libyen est particulièrement urgent pour l’Italie. Conséquence de la guerre menée par Sarkozy, Cameron et Obama en 2011, la Libye est aujourd’hui déchirée par une guerre civile, qui risque de permettre à Daech de renforcer sa présence sur place.

 

Or, si le pays devait sombrer dans le chaos total, l’Italie pourrait perdre un grand fournisseur de pétrole et voir affluer chez elle des centaines de milliers de réfugiés. Sans parler de la menace terroriste. L’Italie s’est rapprochée dans la période récente, comme la France, de l’Égypte, qui soutient, sur les plans politique et militaire, le gouvernement internationalement reconnu à Tobrouk, contre les factions des Frères musulmans à Tripoli.

 

En cas d’échec des négociations en cours sur la formation d’un gouvernement d’unité nationale entre Tobrouk et Tripoli, dirigées par l’envoyé spécial de l’ONU Bernardino Leon, le gouvernement de Renzi est prêt à soutenir un Plan B au Conseil de sécurité. Dans le cadre de ce Plan B, une solution militaire dirigée par l’Égypte serait soutenue politiquement et matériellement, tandis qu’une « coalition des volontaires » mettrait en place un blocus naval. Renzi a invité la Russie à participer à un tel blocus.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 10 mars 2015

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Renforcement du pouvoir citoyen et des droits sociaux, sanctions envers les États-Unis : le Venezuela répond à la tentative de coup d’État

Renforcement du pouvoir citoyen et des droits sociaux, sanctions envers les États-Unis : le Venezuela répond à la tentative de coup d’État | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Renforcement du pouvoir citoyen et des droits sociaux,

sanctions envers les États-Unis :

le Venezuela répond à la tentative de coup d’État

Par Thierry Deronne (*)

 

 

Alors qu’en 1973 il restait des médias occidentaux pour s’émouvoir du coup d’État perpétré au Chili, ceux d’aujourd’hui scandent à l’unisson : « Président du Venezuela, laisse-toi te renverser ! C’est pour ton bien ! Renonce à défendre le choix des électeurs ! Renonce à la loi, à la Constitution. Si tu arrêtes un putschiste, nous dénoncerons la répression au Venezuela !». Le bulldozer des news, déjà bien rodé pour créer le personnage Chavez, a été réactivé pour fabriquer le tyran Maduro qui agite au loin un poing brutal pour mieux écraser des foules fanatisées alors que la voix feutrée de l’opposition de droite ou du porte-parole de la Maison-Blanche, de face, en plan proche, s’étonne de tant de violence.

 

Même lors du coup d’État manqué contre Chavez en 2002, jamais on n’avait observé une telle intensité dans le bombardement médiatique pour nous faire accepter la nécessité d’une intervention extérieure, ou d’un coup d’État, sans attendre les élections.

 

C’est sans doute l’erreur historique, et suicidaire, de la gauche européenne : ne pas avoir démocratisé la propriété des médias, avoir laissé le service public mimétiser « l’information » des grands groupes privés (1). Qu’arriverait-il au journaliste d’un grand média qui parlerait des 40.000 conseils communaux et de conseils du pouvoir citoyen qui apportent la matière grise de nombre de décisions gouvernementales au Venezuela ?

 


Et le Maduro réel ?

Celui que n’isolent pas les téléobjectifs de l’AFP et de Reuters ?

 

Le jeudi 26 février, lors de la création du nouveau Conseil des personnes handicapées et des personnes âgées (2), il a approuvé les crédits pour octroyer 300 mille pensions de plus, ce qui élève les bénéficiaires de ce droit à trois millions de citoyen (ne) s. Il a confirmé l’octroi de 10.000 allocations de santé pour mieux protéger les personnes âgées. Il a félicité les employés de la nouvelle mission sociale « Foyers de la patrie » qui a visité en une fin de semaine 200 communautés populaires, soit 25 mille familles : « Cette méthodologie nous permet d’arriver directement jusqu’aux familles en évitant les mafias des intermédiaires ».

 

Avant d’entamer à travers le territoire un nouveau cycle de « gouvernement de rue » (3) Maduro a rappelé l’idée centrale de sa politique : malgré la guerre économique (4) et la chute des prix du pétrole, pas d’austérité, mais l’approfondissement d’un État social et participatif. « Comme le dit le maire Rodriguez, on nous agresse parce que nous sommes un gouvernement des pauvres. Il n’y a que dans le socialisme que les ressources sont administrées en fonction de celui ou celle qui en a besoin ».

 

Pendant cette assemblée un gros dossier arrive aux mains de Maduro. Anibal, affecté d’une incapacité de l’ouïe, un des porte-paroles du nouveau conseil national, prend la parole en langage de signes : « Nous sommes 120 porte-paroles venus des 24 états du pays, nous avons travaillé ensemble sur ces propositions ». « C’est pour cela que j’ai créé les conseils de gouvernement populaire, pour que le peuple prenne le pouvoir, pour qu’il assume le pouvoir politique, pour qu’il se convertisse en peuple président » lui répond Maduro. (5)

 

Le samedi 28 février lors d’une mobilisation populaire contre l’ingérence des États-Unis, le président a poursuivi : « The Wall Street Journal a écrit récemment que l’heure est venue de m’appeler tyran, je réponds : je serais un tyran parce que je ne me laisse pas renverser ? Et si je me laisse renverser, je serais un démocrate ? Le peuple devrait permettre que s’installe un « gouvernement de transition », éliminant la Constitution ? Je ne le permettrai pas et s’il le fallait je me battrai dans la rue avec notre peuple et nos forces armées. Nous voulons construire la paix, la stabilité la coexistence, la vie en commun. Que ferait le président Obama si un coup d’État était organisé contre son gouvernement ? Celui qui persiste dans ses activités terroristes, putschistes, celui qui agit hors de la Constitution, sera arrêté pour être jugé même si The Wall Street Journal ou le New York Times m’appellent le tyran, ce n‘est pas la tyrannie, non, c’est tout simplement la loi. »

 

Durant cette marche qui a parcouru les rues de Caracas, Maduro a signé un décret indemnisant 74 familles de victimes du « Caracazo » (6) : en 1989, après deux jours d’émeutes populaires qui suivirent l’application des mesures néo-libérales exigées par le FMI, le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez avait suspendu les garanties constitutionnelles et avait envoyé l’armée « rétablir l’ordre ». En 72 heures, 2000 à 3 000 personnes furent assassinées. Maduro a rappelé que cette même austérité de choc fait partie du programme que la droite vénézuélienne avait prévu d’appliquer en cas de succès du coup d’État le 12 février 2015 (7).

 

Jusqu’à l’élection de Hugo Chavez, aucun gouvernement n’avait accepté de reconnaître les fosses communes, les disparitions, et les tortures. Les 74 indemnisations décrétées par Maduro s’ajoutent aux 596 accordées à d’autres familles par le gouvernement bolivarien.

 

Par ailleurs, le président a annoncé quatre mesures en réponse aux sanctions imposées par les États-Unis en violation du Droit international et dénoncées par l’ensemble des pays latino-américains (8), ainsi qu’aux 168 déclarations officielles émises par l’administration Obama contre le gouvernement bolivarien de 2014 à 2015 :

 

1 — L’entrée du territoire vénézuélien est interdite aux fonctionnaires étasuniens complices d’actes terroristes, de violations de droits de l’homme, de crimes de guerre.

 

Parmi ceux-ci l’ex-président George W. Bush, l’ex-vice-président Dick Cheney ; l’ex-directeur de la CIA George Tenet, notamment liés au massacre de centaines de milliers d’Irakiens sur la base du mensonge des « armes de destruction massive » et à la création de centres de torture – prisons secrètes en Europe, Abu Ghraib, Guantanamo, etc. « Interdit aussi d’accorder des visas aux citoyens américains qui ont violé les droits humains et ont bombardé des populations civiles ».

 

La décision concerne aussi les congressistes d’extrême droite Bob Menendez, Marco Rubio, Ileana Ross-Lehtinen et Mario Diaz-Balart, proches du réseau terroriste du Cubain Posada Carriles qui vit actuellement aux USA sous la protection des autorités.

 

2 —  Adéquation du nombre de fonctionnaires de l’Ambassade des États-Unis à Caracas. Le gouvernement étasunien y maintient plus de 100 employés alors que seulement 17 fonctionnaires vénézuéliens sont autorisés à travailler à l’ambassade vénézuélienne à Washington. La chancelière Delcy Rodriguez a rappelé que cette faculté de demander l’équilibre du nombre échoit à tout gouvernement en vertu de la Convention de Vienne.

 

3 — Réciprocité en matière de visas. « Les citoyens vénézuéliens qui voyagent aux États-Unis doivent payer pour obtenir un visa. À présent, pour rétablir l’égalité de traitement, les Étasuniens qui nous visitent devront obtenir un visa et payer ce que paye un Vénézuélien qui voyage aux États-Unis ».

 

4 — « Finies, les réunions des fonctionnaires étasuniens pour conspirer sur notre territoire ». Les responsables de l’ambassade étasunienne à Caracas ont été informés que dorénavant « toute réunion réalisée par eux au Venezuela devra être notifiée et approuvée par le gouvernement du Venezuela », conformément aux articles 41 et 41.2 de la Convention de Vienne.

 

Maduro a révélé : « nous avons détecté et capturé certains Étasuniens engagés dans des activités secrètes, notamment d’espionnage, essayant de recruter des gens dans les villages frontaliers avec la Colombie et sous influence paramilitaire. Dans l’État du Táchira, nous avons capturé un pilote d’avion étasunien d’origine latino-américaine, avec toute sorte de documents. Il est en train de faire des révélations ».

 

En concluant son discours, Maduro a réaffirmé son respect pour le peuple étasunien ainsi que pour la communauté afro-américaine, hispanique et caraïbe souvent victimes des violations de droits de l’homme de la part de leur propre gouvernement, rappelant que ces mesures ne sont pas prises contre eux, mais contre l’élite qui persiste à s’ériger en policier mondial et à refuser de respecter le principe de souveraineté.

 

 

Par Thierry Deronne (*) - mondialisation.ca - le 1er mars 2015

 

Notes :

(1) Cas récent d’une émission d’ARTE : http://vivavenezuela.over-blog.com/2015/02/le-venezuela-cartes-sur-table-l-humanite.html. En Europe le gouvernement Tsipras montre la voie en rouvrant la télévision publique fermée sur injonction de Bruxelles et en réembauchant tous ses salariés pour que la population jouisse d’un « service public démocratique et pluriel ». Toute révolution citoyenne devrait s’accompagner de la création d’un vaste réseau de médias populaires pour que les citoyens disposent réellement d’informations alternatives.

(2) Sur la nature de ces nouvelles instances de pouvoir citoyen, lire « Démocratisation de l’État, hausse des budgets sociaux : Nicolas Maduro met les bouchées doubles »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/12/31/democratisation-de-letat-hausse-des-budgets-sociaux-nicolas-maduro-met-les-bouchees-doubles/

(3) Sur le gouvernement de rue, lire « Nous t’écoutons Claudia »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/05/06/nous-tecoutons-claudia/

(4) « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les files d’attente au Venezuela sans jamais oser le demander »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/02/07/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-les-files-dattente-au-venezuela-sans-jamais-oser-le-demander/

(5) Voir le point (2) sur la démocratisation de l’État.

(6) « Comment la plupart des journalistes occidentaux ont cessé d’appuyer la démocratie en Amérique Latine »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/16/comment-la-plupart-des-journalistes-occidentaux-ont-cesse-dappuyer-la-democratie-en-amerique-latine/

(7) Lire « L’« accord de transition » Machado-Ledezma-Lopez : ce que révèle et ce qu’occulte le programme de la droite vénézuélienne en cas de succès d’un coup d’État »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/02/22/laccord-de-transition-machado-ledezma-lopez-ce-que-revele-et-ce-quocculte-le-programme-de-la-droite-venezuelienne-en-cas-de-succes-dun-coup-detat/

(8) Lire « L’Amérique Latine serre les rangs autour du Vénézuéla : les États-Unis isolés (avec déclaration intégrale du sommet de la CELAC) »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/02/05/lamerique-latine-serre-les-rangs-autour-du-venezuela-les-etats-unis-isoles-avec-declaration-integrale-du-sommet-de-la-celac/

 

 

(*) Thierry Deronne est licencié en Communications Sociales (IHECS, Bruxelles). Après un passage (1986-1988) par l’éducation populaire du Nicaragua révolutionnaire, il s’établit au Venezuela ou il vit et travaille depuis de nombreuses années. Fondateur de l’École populaire et Latinoaméricaine de Cinéma (1995), cofondateur des télévisions associatives Teletambores et Camunare Rojo Tv, ex-vice-président de la télévision publique Vive TV (www.vive.gob.ve) où il a créé notamment le programme « cours de cinéma ». Réalisateur de documentaires sur l’Amérique Latine (Le passage des Andes [2005] sur les racines bolivariennes du Venezuela ou Carlos, l’aube n’est plus une tentation consacrée à la vie du fondateur du Front Sandiniste Carlos Fonseca Amador... [Source : alterinfos.org].


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USA/Turquie main dans la main pour armer et former les rebelles syriens… encore une odeur de gaz

USA/Turquie main dans la main pour armer et former les rebelles syriens… encore une odeur de gaz | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


USA/Turquie main dans la main pour armer et former les rebelles syriens… encore une odeur de gaz


 

Cela a le mérite d’être clair : Turquie et États-Unis viennent de signer à Ankara un accord, scellé deux jours auparavant, en vue d’œuvrer à la formation et l’équipement des opposants syriens modérés en Turquie. C’est en effet ce qu’a indiqué le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu à des journalistes.

 

Les signataires sont le sous-secrétaire au ministère des Affaires étrangères turques Feridun Sinirlioglu et l’ambassadeur américain à Ankara John Bass, a précisé une source gouvernementale. Une annonce qui vient clôturer des mois de négociations difficiles entre les différents membres de l’OTAN, lesquels étaient à la fois divisés sur la nécessité de former des rebelles syriens et l’ennemi à combattre.

 

Ankara, qui ne ménage pas ses propos contre le président syrien Bashar al-Assad, souhaite que les factions de rebelles modérés soient entraînés pour combattre le régime de Damas, mais également le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui contrôle de larges zones de territoires en Irak et en Syrie jusqu’à la frontière turque.

 

Washington affiche pour sa part officiellement sa volonté de former les rebelles dans le cadre de sa lutte contre le groupe EI, alors que l’US Air Force effectue des attaques ciblées contre les positions de l’EI en Syrie.

 

Le Pentagone a laissé entendre que le gouvernement américain espère que le programme pourra débuter d’ici fin mars, l’objectif étant d’avoir que les combattants rebelles formés puissent être « opérationnels » d’ici la fin de l’année. 5.000 combattants syriens devraient être formés dès la première année. Vous noterez au passage que pas l’once d’une information concernant le montant des sommes ainsi mises sur la table n’a filtré, quant aux sources de financement elles-mêmes, il en est encore moins question…

 

Mais encore une fois, une forte odeur de pétrole et de gaz pourrait régner sur la région. Et les tensions entre Turquie et Syrie pourraient être ni plus ni moins que le reflet des importants différends qui séparent Russie et États-Unis. La guerre des pipelines n’arrangeant rien à l’affaire.

 

 

— La Turquie partenaire des États-Unis pour contrer le projet de pipeline entre Syrie, Iran et Irak

 

Rappelons en effet que Syrie, Iran et Irak ont signé en juillet 2011 un « mémorandum d’entente » pour la construction d’un gazoduc qui, d’ici 2016, devrait relier le gisement iranien de South Pars, le plus grand du monde, à la Syrie et à la Méditerranée. Plusieurs sociétés européennes devraient être associées à l’exploitation de ce « gazoduc islamique ».

 

Au final, la Syrie où a été découvert notamment un important gisement près de Homs, pourrait ainsi devenir un nœud de transit de couloirs énergétiques, offrant une alternative aux réseaux de gazoducs qui traversent… la Turquie et à d’autres réseaux de pipelines… contrôlés par les majors pétrolières US et européennes.

 

Le projet Iranien de gazoduc « gaz islamique » ou « Islamic Gas Pipeline » d’un coût estimé à 10 milliards de dollars devrait ainsi traverser l’Irak et la Syrie afin de proposer des livraisons de gaz liquéfié en Europe via les ports méditerranéens de Syrie. D’une longueur de 5.600 km, ses capacités pourraient permettre le transport de 35 Milliards de m³ de gaz par an. À terme, le Liban, l’Irak, la Jordanie et la Syrie pourront se raccorder à ce gazoduc.

 

Chose qui déplaît fortement aux États-Unis et à leurs alliés occidentaux, qui veulent garder la mainmise sur ce gaz, leur « défaite » sur le projet parallèle du gazoduc Nabucco leur restant encore en travers de la gorge. La Turquie ayant quant à elle tout à perdre de ce nouveau pipeline contournant son territoire.

 

En juillet 2011, les analystes indiquaient d’ores et déjà que la signature de l’accord sur le « gazoduc islamiste » pouvait être vue comme un échec de la stratégie américaine d’isolement de la Syrie, et comme un geste d’indépendance du gouvernement irakien de Nouri al-Maliki, en place depuis décembre 2010, à quelques mois du retrait des dernières troupes américaines.

 

 

— Un accord gazier Syrie/Russie qui déplaît fortement — 

 

Rappelons ainsi que c’est fort discrètement que le 25 décembre 2013 – en pleine trêve des confiseurs – que la Syrie a signé avec la Russie un accord pour le moins stratégique sur l’échiquier énergétique mondial. Et ce, sur différents aspects.

 

Il s’agit tout d’abord du premier accord de prospection pétrolière et gazière signée par la Syrie dans ses eaux territoriales, alors que suite à de récentes découvertes, ses réserves off-shore sont considérées comme les plus importantes de la Méditerranée.

 

Le fait que Russes et Syriens agissent de concert alors que le régime du président Bachar al-Assad est frappé de sanctions internationales, suite au conflit interne qui dévaste le pays, est également lourd de symboles. L’accord, d’une durée de 25 ans, a été paraphé au siège du ministère du Pétrole et des ressources minières à Damas par le ministre syrien du Pétrole, Sleimane Abbas, la Compagnie générale syrienne du Pétrole et l’entreprise russe Soyuzneftegaz. Le directeur général de la Compagnie générale syrienne du pétrole, Ali Abbas, soulignant à cette occasion qu’il s’agissait du premier contrat accordant des licences d’exploration de gaz et de pétrole dans les eaux syriennes.

 

Autre élément notable : les zones concernées font partie des gigantesques gisements de gaz et de pétrole récemment découverts en Méditerranée orientale, au large de pays tels que… la Syrie, le Liban, Israël et Chypre.

 

Précisons à cet égard qu’un accord de délimitation des zones économiques exclusives a été conclu le 17 décembre 2010 entre Israël et Chypre, en vue de permettre aux deux pays la poursuite des recherches off-shore d’hydrocarbures de part et d’autre. Provoquant de vives réactions des pays voisins… Turquie, Syrie, Liban et l’Égypte voyant d’un mauvais œil la volonté hégémonique de l’État hébreu sur les gisements récemment découverts tels que Tamar et Leviathan.


Nous avions également laissé entendre à plusieurs reprises que le gouvernement chypriote pourrait faire jouer la concurrence en vue de monnayer l’octroi d’un prêt salvateur… en l’échange de licences d’exploration d’immenses champs gaziers off-shore, la Russie étant confrontée à la troïka via l’intermédiaire de la BCE sur ce dossier.

 

Moscou semble donc désormais redoubler d’efforts pour avancer ses pions sur la zone… en passant par la Syrie. Histoire d’ajouter encore plus d’huile sur le feu…

 

Quoi qu’il en soit, le ministre syrien a indiqué que la prospection allait débuter sur une superficie de 2.190 km2, ajoutant que le coût de la prospection s’élèverait à 100 millions de dollars. Suite aux récentes découvertes réalisées en Méditerranée, les réserves de gaz pourraient s’élever à 38.000 milliards de pieds cubes.

 

Selon la revue « Oil and Gas », la Syrie détiendrait au final les plus grandes réserves prouvées de pétrole de la Méditerranée, avec 2,5 milliards de barils, dépassant ainsi ses voisins, hormis l’Irak. Reste que suite aux sanctions internationales, la Syrie a vu sa production pétrolière chuter de 90 % depuis mars 2011, date de début du conflit.

 

Il n’en demeure pas moins que la signature de ce contrat est loin de faire l’unanimité, ne serait-ce qu’au sein de la Syrie elle-même. La Coalition de l’opposition syrienne avait ainsi affirmé que le peuple syrien considérait comme nul l’accord signé la veille entre le gouvernement et la Russie. « La Coalition condamne cette signature qui vise à donner les richesses de notre sous-sol contre les armes russes destinées à tuer le peuple syrien », avait-elle indiqué jeudi dans un communiqué. Ajoutant que « la signature par la société russe d’un des plus importants contrats dans la région avec le régime criminel alors que les combats se poursuivent sans répit met en évidence le fait que le gouvernement russe a signé un accord pour fournir au régime des armes supplémentaires pour tuer le peuple syrien ».

 

En juillet 2013, à l’occasion du cinquantenaire du quotidien Al-Thawra, le président syrien avait répondu à plusieurs questions de journalistes. En réponse à l’un d’entre eux, lui demandant de faire la lumière sur les ressources en pétrole et en gaz des eaux territoriales syriennes, Bachar Al-Assad avait indiqué : « C’est la vérité, que ce soit dans nos eaux territoriales ou dans notre sol. Les premières études ont fait état d’importants gisements de gaz dans nos eaux territoriales. Puis, nous avons su que d’autres gisements s’étendaient de l’Égypte à la Palestine et sur tout le long de la côte ; ces ressources étant plus abondantes dans le Nord ».

 

Ajoutant : « certains disent que l’une des raisons de la crise syrienne est qu’il serait inacceptable qu’une telle fortune soit entre les mains d’un État opposant, mais, évidemment, personne ne nous en a parlé de façon directe. C’est une analyse logique de la situation et nous ne pouvons ni la réfuter ni la considérer comme une raison secondaire. C’est peut-être la raison principale de ce qui se passe en Syrie, mais, pour le moment, elle reste du domaine de l’analyse. »

 

 

 

Par Élisabeth Studer – leblogfinance.com   – 22 février 2015

Sources : AFP, Mondialisation.ca, Al-Thawra

 

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Aux États-Unis, le secteur de la fracturation hydraulique est en pleine débâcle

Aux États-Unis, le secteur de la fracturation hydraulique est en pleine débâcle | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Aux États-Unis, le secteur de la

fracturation hydraulique est en pleine débâcle

 

« Le mot « boom » vient toujours avec son misérable jumeau que personne ne veut voir « bust » (« fichu »), ils viennent invariablement en cycles, l’un après l’autre. On ne peut pas avoir l’un sans l’autre. C’est une question de temps. Et dans le monde du fracking, ce n’est pas différent », écrit Wolf Richter sur son blog Wolf Street.

 

Selon Richter aux États-Unis, l’avenir du secteur de la fracturation hydraulique est menacé.

 

Il rappelle que le boom de l’extraction du pétrole par facturation hydraulique a débuté en 2005, et que ce secteur s’était contracté de 60 % pendant la crise financière en raison du manque de capitaux. Mais comme la Réserve fédérale américaine s’est lancée dans un programme de quantitative easing qui l’a conduite à inonder les marchés d’argent frais, ce secteur a connu un nouvel essor.

 

En mai 2009, au plus fort de la crise financière, on ne comptait que 180 sites de forage actifs, mais l’année dernière, à la mi-octobre leur nombre était passé à 1 609. La production de pétrole a fortement augmenté en conséquence, et elle atteignait 9,2 millions de barils par jour en janvier.

 

La révolution de la fracturation hydraulique américaine a donc reposé sur l’exubérance d’investisseurs qui n’ont pas hésité à placer leur argent sur des produits à risque, et des particuliers qui ignoraient qu’ils investissaient dans ce secteur au travers de leurs fonds de pension gérés par des sociétés de gestion qui ont elles aussi investi dans ce boom.

 

Pendant une période de 5 ans, la production a fortement augmenté, mais elle a fini par dépasser la demande poussive. L’éclatement de cette bulle s’est produit en octobre 2014, après une chute des cours qui avait débuté 3 mois plus tôt. Depuis, chaque semaine, des dizaines de plates-formes de forage cessent leurs activités, et l’on est passé de 1.609 installations actives à seulement 1.056.

 

Si l’on assiste de nouveau à une contraction de 60 % comme lors de la crise financière, il pourrait ne plus subsister que 642 plateformes spécule Richter.

 

La crise s’est caractérisée par un choc sévère, mais de courte durée, suivie d’une relance rapide. Mais par le passé, il a souvent fallu beaucoup de temps pour résoudre les crises du secteur pétrolier. En outre, la production atteint toujours des niveaux record.

 

Si les cours ne se rétablissent pas rapidement, les producteurs et leurs fournisseurs risquent de connaître une longue période de grandes difficultés. La menace se fait déjà particulièrement sentir à Houston, au centre de l’industrie pétrolière américaine, où de nombreux projets ont déjà été suspendus.

 

 

 

PAR AUDREY DUPERRON - express.be - le 17 février 2015


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Pétrole : les fermetures de puits s’accélèrent aux États-Unis

Pétrole : les fermetures de puits s’accélèrent aux États-Unis | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo :  la-croix.com - un forage de pétrole à Tioga, dans le Dakota du nord  - AFP/Archives



 

Pétrole : les fermetures de puits

s’accélèrent aux États-Unis

 

Plus de 90 puits ont cessé leurs activités en l’espace d’une semaine, pénalisées par la récente dégringolade des prix du pétrole. La production de schiste est particulièrement touchée.

 

Les forages pétroliers américains ont de plus en plus de mal à résister à la dégringolade des prix du baril. Selon le groupe parapétrolier américain Baker Hughes, qui tient un décompte hebdomadaire, 94 sites de forage pétroliers ont cessé leurs activités au 30 janvier, soit une baisse de 7 % en l’espace d’une semaine. C’est la plus forte chute hebdomadaire jamais enregistrée depuis le début de ces statistiques en 1987, comme l’ont signalé les experts de Commerzbank.

 

Cette baisse historique amène le nombre total de sites encore actifs aux États-Unis à 1 223, 14 % de moins qu’à fin janvier 2014. « Ce nombre reste élevé. En revanche, on constate une chute très brutale en l’espace de quelques mois », explique-t-on chez IFP Energies nouvelles. En effet, les arrêts se sont brutalement accrus à partir d’octobre. En quatre mois, les États-Unis ont stoppé près d’un quart de leurs sites de pompage de brut.

 

Les données récoltées par Baker Hughes indiquent que les zones les plus touchées sont celles qui extraient des hydrocarbures non conventionnels. Le bassin Permien, qui s’étend sur l’ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique, a ainsi dû arrêter 27 de ses forages en l’espace d’une semaine. Depuis fin janvier, les sites emblématiques de la ruée vers l’or noir américain, Eagle Ford (sud du Texas) et Williston (Dakota du Nord), comptent 36 et 31 plates-formes de moins qu’il y a un an.

 

Les demandes de permis de forages chutent au Texas tandis que les investissements s’affichent en baisse de 10 à 50 % selon les compagnies. Continental Resources, l’un des plus gros exploitants du bassin de Bakken (Dakota du Nord), a déjà prévu de réduire le nombre de puits de 30 % d’ici à la fin du premier trimestre et de 40 % sur l’ensemble de l’année. Selon les analystes, si toute l’industrie du schiste suit cet exemple, le nombre total de plates-formes aux États-Unis pourrait reculer sous les 1100 d’ici fin mars pour atteindre à peine 950 à la fin de l’année.

 

« Certaines compagnies ont couvert leur production donc elles ne subissent pas encore l’effet de la baisse des prix du baril »

 

Cette perspective de réduction de l’offre américaine, objectif directement visé par l’Arabie Saoudite, a provoqué un sursaut sur les marchés pétroliers. Mardi, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) s’affichait à 51,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

 

Mais selon les observateurs, il ne s’agit bien que d’un sursaut. « L’ajustement de la production ne se fera pas immédiatement, on y verra plus clair dans le courant de l’année », confirme Olivier Appert, président de l’IFP Energies nouvelles. Par ailleurs, si certains forages s’arrêtent, d’autres se poursuivent avec autant d’intensité qu’avant la chute du baril. « Certaines compagnies ont couvert leur production donc elles ne subissent pas encore l’effet de la baisse des prix du baril. D’autres restent rentables, même avec un baril à 25 dollars ! Enfin, certains opérateurs offshores choisissent de continuer de produire tant que le prix du baril couvre leurs dépenses d’exploitation », précise Olivier Appert.

 

Résultat : la production de pétrole américaine ne devrait pas fléchir avant 2016, selon l’agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA). En attendant, elle atteint encore des records à plus de 9,2 millions de barils par jour (mbj), du jamais vu depuis 1983. À cela s’ajoute la production des pays de l’OPEP, le cartel se refusant à fermer ses robinets. Cette surabondance de l’offre et la faiblesse de la demande mondiale ne permettent pas un retournement durable de la situation à court terme, selon les analystes. Tout juste ces derniers prévoient-ils une remontée des cours dans une fourchette de 50 à 70 dollars cette année.

 

 

Par Hayat Gazzane - lefigaro.fr – le 3 février 2015

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Guerre de l’ombre au Sahara (Arte)… ou les conflits qui cachent la boulimie de matières premières

Guerre de l’ombre au Sahara (Arte)… ou les conflits qui cachent la boulimie de matières premières | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


 

Guerre de l’ombre au Sahara (Arte)… ou les conflits qui cachent la boulimie de matières premières

 

Documentaire pour le moins édifiant du 27/01/2015 sur ARTE : « Guerre de l’ombre au Sahara ».

 

Son contenu ? La guerre menée par les grandes puissances de ce monde pour contrôler les ressources du XXIe siècle… avec au cœur : l’Afrique. Et tout particulièrement le Sahel… et le Mali.

 

Avec en prime, notamment, des informations que je vous ai transmises au fil des jours sur ce blog… ce qui m’a valu d’être contactée par Bob Cohen, coréalisateur de ce film avec Éric Nadler. Moment inoubliable…


À présent, tirons-lui notre chapeau pour avoir eu le courage d’affronter la réalité du terrain en face, et de conforter certains éléments ainsi mis en commun, par des enquêtes menées directement sur place, avec les risques encourus !

 

« Depuis des décennies, la France n’est plus la seule à avoir des vues sur le continent », précise la bande-annonce. Indiquant que « dès les années 1960, la découverte d’immenses gisements de pétrole dans le golfe de Guinée attire un nouvel acteur aux besoins inextinguibles : les États-Unis ».

 

Le 11 septembre 2001 semble « marquer un tournant » selon les réalisateurs. Lesquels ajoutent que Washington met un pied au Sahara dans le cadre officiel de sa « lutte contre le terrorisme ». Nous sommes bien en phase…

 

« En 2007, l’administration Bush renforce son instrument politico-militaire, à travers Africom, visant notamment à quadriller la région. Mais derrière ce combat se cachent d’autres batailles : la zone saharienne contient les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique, mais aussi de l’uranium, du fer, de l’or… Parallèlement, « la France renforce sa présence militaire sur le continent » poursuit la bande-annonce.

 

Alors que le pays intéresse fortement les majors pétrolières telles que Total pour les immenses ressources énergétiques du bassin de Taoudeni, situé à cheval sur les territoires du Mali donc, mais également de la Mauritanie, du Niger et de l’Algérie, ce sont également des réserves de gaz situées à la proximité de la capitale Bamako et ses mines d’or qui pourraient également attirer les convoitises, indiquais-je pour ma part dès janvier 2013. Ajoutant qu’il fallait également compter sur le coltan, matière première fort recherchée rentrant dans la fabrication des téléphones portables.

 

Parallèlement, j’indiquais que la carte d’implantation d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) au Sahel ressemblait « étrangement » à celle de l’implantation des ressources pétrolières de la région, l’un pouvant même se superposer à l’autre…


Toujours en janvier 2013, j’ajoutais que le New York Times avait indiqué que trois des quatre unités d’élite maliennes à commandement touareg formées par les États-Unis dans les années 2000 étaient passées dans le camp des rebelles lors du conflit de 2012.

 

Tout était dit en une simple petite phrase… ou presque. Puisque nous apprenions ainsi tout d’abord que les États-Unis ont « investi » dans la formation de militaires maliens, lesquels – ironie de l’histoire ou ultime étape d’un plan proche d’une stratégie du chaos – ont par la suite retourné leurs treillis pour désormais affronter les forces militaires du Mali. Pas étonnant en sorte, que l’armée française trouve les rebelles fort bien entraînés… tirant ainsi – sans le vouloir ou dans un message de « reconnaissance » à peine voilée ? - un formidable coup de chapeau aux instructeurs américains.

 

Quant au documentaire diffusé sur Arte, il inscrit les dernières opérations militaires dirigées par les États-Unis et la France dans « ce contexte de contrôle des ressources africaines » : « la Libye est un producteur majeur de pétrole, le Mali abrite d’importantes quantités d’uranium, alors que la Centrafrique occupe une place stratégique dans la région ».

 

Les réalisateurs Bob Coen et Éric Nadler donnent la parole à de nombreux intervenants en vue montrer comment les grandes puissances industrielles se positionnent.

 

 

 

Par Élisabeth Studerwww.leblogfinance.com – 27 janvier 2015

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Chute du pétrole : 23 000 emplois menacés au Canada

Chute du pétrole : 23 000 emplois menacés au Canada | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : les installations de Suncor près de Fort McMurray, en Alberta. PHOTO ARCHIVES REUTERS

 

 

Chute du pétrole : 23 000 emplois

menacés au Canada

 

La chute des prix du pétrole, provoquant un ralentissement généralisé dans le secteur au Canada, met en péril environ 23 000 emplois, a annoncé jeudi l’Association canadienne des entreprises de forages pétroliers.

 

Ce groupement professionnel prévoit une baisse importante du nombre de nouveaux puits de pétrole dans une étude basée sur un baril à 55 dollars. Le baril a clôturé à 46,31 dollars jeudi et la Banque du Canada a calqué mercredi ses prévisions sur un baril à 60 dollars.

 

Le nombre de plateformes actives passera de 370 par jour en 2014 à 203 en 2015, soit une baisse de 41 %, a indiqué cette association dans un communiqué.

 

Cette baisse de l’activité dans le secteur pétrolier et gazier canadien, concentré surtout dans la province de l’Alberta (ouest), devrait entraîner la suppression d’environ 3 400 emplois directs et de 19 500 emplois indirects dans d’autres secteurs, selon l’association.

L’impact négatif de la baisse des prix du pétrole sur l’économie du Canada, pays qui est un exportateur net d’or noir, a forcé mercredi la banque centrale canadienne à réduire son taux directeur d’un quart de point, à 0,75 %, dans l’espoir de soutenir l’économie par les exportations et la consommation.

 

Faisant le point sur sa politique monétaire, la Banque du Canada a dit s’attendre à une réduction de près de 30 % des investissements dans le secteur pétrolier et gazier canadien en 2015. Or les investissements dans ce secteur représentent environ 30 % des investissements totaux des entreprises au Canada, a précisé la banque.

 

L’organisation de prévision économique Conference Board prévoit de son côté une contraction de 12 milliards de dollars des investissements dans le secteur pétrolier et gazier cette année, situation qui, selon elle, risque de précipiter la richissime province de l’Alberta en récession.

 

 

Par la Rédaction de affaires.lapresse.ca – le 22 janvier 2015

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Pendant les sanctions ...

Pendant les sanctions ... | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


En quelques jours la Russie a racheté pour trois fois rien presque tous ses actifs gaziers et pétroliers détenus par des financiers.


La chute du rouble ainsi les bruits qui ont couru que la Banque Centrale de la Russie n’avait pas de moyens pour le consolider ce qui allait provoquer aussi la dévalorisation des actions, y ont grandement contribué. C’est ce qu’a annoncé début janvier la chaîne RT en citant comme source le portail d’information “InSerbia”.


“La Russie a fait un coup de “mat à l’étouffé”, – écrit la source. Grâce à la chute du rouble, Moscou a réussi à récupérer la plupart de ses actifs en possession chez des détenteurs étrangers, et en plus gagner 20 milliards de dollars seulement en quelques jours”.


Il est connu qu’auparavant, quasi la moitié des revenus de la vente du gaz et du pétrole allait non pas au Trésor public russe, mais chez des requins de la finance occidentaux. Avec la crise ukrainienne, le rouble s’est mis à baisser, suite à ça, les indices des actions des compagnies énergétiques russes se sont mis à chuter, eux aussi. Les gros bonnets financier occidentaux on paniqué et se sont mis à les écouler, tant qu’elles avaient encore de la valeur.


” Poutine a laissé les choses venir pendant une semaine ne faisant que sourire lors de la conférence de presse, et lorsque les indices se sont retrouvés au plus bas, il a donné l’ordre de racheter immédiatement les actifs détenus par les Européens et les Américains. Lorsque les gros bonnets financiers se sont rendu compte d’avoir été berné, il était déjà beaucoup trop tard. A présent tous les revenus de la vente du gaz et du pétrole resteront en Russie, le rouble va se consolider de lui-même sans qu’on ait à dépenser les réserves de change”.


“Les requins financiers européens sont restés le bec dans l’eau : en quelques minutes la Russie a racheté pour trois fois rien les actifs gaziers et pétroliers qui valent des milliards. On n’a jamais vu une opération aussi époustouflante depuis la création la bourse de valeurs”, – a conclu “InSerbia”.


Source : Novorossia Today


Koter Info's insight:


Et les "sanctions" nous font plus de mal qu'à ceux à qui elles se destinent, on est vraiment dirigés par des cornichons !  -  Duc


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L'Argentine & les Malouines

L'Argentine &  les Malouines | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


 

Les Malouines redoutent une attaque de l’Argentine, sur fond d’odeur de pétrole et d’aide de la Russie

 

 

Encore une forte odeur de pétrole   ? Cela y ressemble bigrement…

Quoi qu’il en soit, l’Argentine vient de conclure un accord avec la Russie au terme duquel celle-ci va lui prêter un certain nombre de bombardiers longue portée. De quoi inquiéter les îles Malouines… et de rappeler de bien mauvais souvenirs.

 

Rappelons que ce territoire outremer du Royaume-Uni est constitué d’un groupe d’îles (Falklands en anglais, Malvinas en espagnol) dans l’Atlantique Sud, situées à près de 500 km des côtes de l’Argentine.


En 1982, l’Argentine avait envahi les îles, revendiquant leur possession. Trois mois plus tard, elle devait jeter l’éponge, devant faire face à la riposte britannique. Près de 900 hommes sont morts au cours de ces combats.

 

Mais les tensions se ravivent à nouveau… Il est vrai que depuis 1998, des forages ont révélé la présence de pétrole au large des côtes… En 2010, un champ de pétrole de taille moyenne, facilement extractible, a même été identifié.

 

Rappelons qu’au mois de juillet 2014, le président russe, Vladimir Poutine, a signé un accord avec l’Argentine prévoyant le prêt de 12 avions Sukhoi Su-24 contre du blé, du bœuf et d’autres marchandises faisant l’objet de pénuries en raison des embargos alimentaires décrétés par l’Union Européenne compte tenu de la position russe en Ukraine.

 

Si les bombardiers sont certes des modèles assez anciens, ils n’en demeurent pas moins armés de missiles guidés par laser et ont une portée de plus de 3 000 kilomètres. De telle manière, qu’ils sont considérés par l’OTAN comme des avions de combat dangereux.

Un tel rayon d’action leur permettrait de participer sans difficulté à des patrouilles de surveillance au-dessus de Port Stanley, la capitale des îles Malouines.

 

Les habitants de l’archipel ont raison d’être inquiets, car les coupes sombres opérées dans le budget de la défense britannique ont porté un coup fatal à leur arsenal. Leur territoire n’est plus défendu que par 4 Eurofighters Typhoon, des missiles sol-air Rapier, et 1 200 hommes, soutenus – rarement – par des bâtiments de la Marine britannique.

 

Selon Andrew Lambert, un officier supérieur de la Royal Air Force et un membre du groupe de pression militaire UK National Defence Association, le ministère de la Défense « devrait s’inquiéter ».

 

En avril 2012, le Major Général britannique Julian Thompson avait estimé que l’Argentine pourrait bien tenter de reprendre possession des Malouines dans quelques années, lorsque le Royaume-Uni aura baissé la garde. Il envisageait un raid éclair avec 200 forces spéciales atterrissant par surprise dans un avion civil sur l’aéroport de l’archipel.


Deux mois auparavant, en février 2012, le ton était particulièrement monté entre l’Argentine et la Grande-Bretagne, concernant l’épineux dossier des Malouines. Alors que Londres avait indiqué « suivre de près » la situation autour de ces îles largement convoitées par les deux protagonistes – compte tenu de leur important potentiel pétrolier —  l’ambassadeur d’Argentine à l’ONU, Jorge Argüello, avait accusé certains groupes britanniques d’agiter « le spectre d’une guerre ».


La Grande-Bretagne a toutefois affirmé – certes officiellement – ne pas vouloir céder à l’escalade, l’Argentine ayant préalablement annoncé qu’elle prendrait les « mesures adéquates » pour empêcher l’exploitation pétrolière britannique dans la zone.

 

« Ce n’est pas la première fois que le pouvoir ou l’opposition agite au Royaume-Uni le spectre d’une guerre », a ainsi déclaré le diplomate à l’agence officielle Télam. Tout en ajoutant qu’envisager une agression argentine était « une ineptie ».

 

Il n’en demeure pas moins que l’archipel pourrait de plus en plus attirer les convoitises des majors pétrolières.


Alors que des forages ont été réalisés dès 1998, un premier champ de 350 millions de barils – certes d’une taille moyenne – a été découvert en 2010, dans des fonds relativement peu profonds. Son exploitation pourrait être en œuvre dès 2016.

 

D’après le journal « Le Monde », d’autres puits sont actuellement en cours d’exploration, dans des conditions plus difficiles – 2 000 m de profondeur –, mais sur des gisements au potentiel plus prometteur.


Toujours selon le quotidien, l’exploitation de telles ressources pourrait rapporter aux Malouines, sur vingt-cinq ans, entre 10 milliards et 140 milliards d’euros. Soit le double du budget de l’archipel. Une somme qui pourrait notamment permettre de financer la base militaire, laquelle coûte près de 100 millions d’euros par an à Londres.


Vous avez dit stratégique ?

 

 

Par Élisabeth Studerleblogfinance.com – le 4 janvier 2015

Sources : presse belge, Le Monde, AFP

 

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Peste à Madagascar & pétrole

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Peste à Madagascar… encore un coup

de la malédiction du pétrole ?

 

 

Le retour de la peste à Madagascar ? Une simple coïncidence  … alors que le Japon y concurrence les USA pour l’accès à ses nouvelles richesses en pétrole ?… Permettez-moi d’en douter…

Désolée d’être quelque peu « directe », mais avant tout sans langue de bois :  pour moi la peste pourrait être à Madagascar ce qu’Ebola est pour l’Afrique : une maladie diffusée par l’oncle Sam pour servir ses intérêts financiers et chasser des territoires terrestres ou off shore – désormais riches en pétrole – les majors pétrolières de Japon, Chine, Inde ou de tout autre pays « concurrent ».

 

Double peine en quelque sorte pour le peuple malgache qui, au-delà des crises politiques elles-mêmes le plus souvent générées pour servir les dieux de la finance – subirait aussi les conséquences des crises économiques et financières.

 

La peste pourrait en effet s’avérer être une arme redoutable « envoyée » par certains pour chasser certaines majors pétrolières de Madagascar, alors que du pétrole a récemment été découvert. Il est même fort possible que la pandémie actuelle soit le résultat d’un plan machiavélique du même type que celui qui pourrait être mis en œuvre via Ebola.

 

Mais revenons aux faits… Après après avoir disparu pendant dix ans, la peste touche à nouveau l’île de Madagascar, où 138 cas suspects ont été recensés depuis le mois de janvier, dont 47 mortels. Les quartiers insalubres de la capitale, Antananarivo, sont les plus touchés. C’est en effet ce qu’annonce une dépêche de l’AFP reprise sur BFM, sans préciser le nombre de décès survenus durant la même période pour cause d’accidents de la circulation, malnutrition, diabète, paludisme.

 

Selon l’Agence de Presse, la maladie a fait récemment son apparition dans la capitale de l’île Antananarivo, où la prolifération des rats et des puces, lesquels véhiculent la peste, inquiète. Le 11 novembre dernier, une jeune femme est morte de la maladie dans un bidonville de la ville, une zone insalubre où les habitations s’empilent entre marécages et rizières.

 

« Il y a maintenant un risque d’un rapide développement de la maladie » en raison de « la haute densité de population dans la ville » et des « faiblesses du système de santé », avertit quant à elle l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a fait état de 119 cas de peste dans le pays cette année, dont 40 mortels. Sans préciser toutefois le nombre de décès consécutifs à d’autres maladies, histoire de comparer ce qui est comparable.

 

Lundi soir, le ministère de la Santé malgache a donné un nouveau chiffre de 138 cas suspects de peste depuis janvier, dont 47 mortels. Un bilan qui pourrait s’alourdir du fait de la « recrudescence saisonnière » observée chaque année « entre octobre et mars » poursuit le communiqué.

 

Il n’en demeure pas moins que dans le quartier d’Ankasina où vivait la jeune femme de 21 ans, les habitants restent incrédules.

 

« On vit ici depuis 1975, avec les mêmes conditions de vie, alors pourquoi c’est aujourd’hui qu’on a la peste ? », s’interroge Bernadette Rasoarimanana, la mère de la victime.

 

Selon Christophe Rogier, directeur général de l’Institut Pasteur de Madagascar, le dernier cas de peste dans la capitale remonte à dix ans, « Il est possible que la peste ait continué à circuler à Antananarivo pendant dix ans, sans qu’elle ne touche les humains », avance-t-il. En revanche, les rats qui pullulent dans les bas quartiers de la ville ont pu continuer à être touchés par le virus.

 

À l’heure actuelle, l’OMS « ne recommande aucune restriction aux voyages et au commerce » à Madagascar, demandant néanmoins à ce que soit mis en place des indicateurs de risques pour les zones urbaines telles qu’Antananarivo. « Il y a eu pendant des années des surveillances qui ont été organisées, mais, malheureusement, elles se sont arrêtées depuis 2006 ou 2007, faute de moyens financiers », déplore le directeur de l’Institut Pasteur. Une absence de surveillance autorisant une diffusion de la maladie en toute impunité.


Il n’en demeure pas moins que – simple coïncidence ? – le Japon – qui doit faire face à des problèmes d’approvisionnement énergétique accrus suite à la catastrophe de Fukushima — montre un intérêt grandissant pour le pétrole et le gaz de l’Afrique et tout particulièrement celui de Madagascar.

 

Fin 2013, le Centre d’information d’exploitation pétrolière (ICEP) nippon a ainsi envoyé une mission sur le territoire malgache en vue de « collecter des informations relatives aux extractions de gaz et d’hydrocarbures en Afrique et à Madagascar », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Madagascar. Déplacement certes qualifié alors de visite de courtoisie selon le chef de la diplomatie malgache Ulrich Andriantiana… mais il n’y a pas de fumée sans feu.

 

>>> Voir la suite de l’article : ici

 


Par Élisabeth Studer – leblogfinance.com – 29 novembre 2014

 

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EN PARALLÈLE DES NÉGOCIATIONS USA-IRAN - Exclusif : Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite

EN PARALLÈLE DES NÉGOCIATIONS USA-IRAN - Exclusif : Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


EN PARALLÈLE DES NÉGOCIATIONS

USA-IRAN

Exclusif : Les projets secrets

d’Israël et de l’Arabie saoudite

Par Thierry Meyssan (*)

 

La réponse de Tel-Aviv et de Riyad aux négociations entre les États-Unis et l’Iran se situe dans le prolongement du financement de la guerre contre Gaza en 2008 par l’Arabie saoudite : l’alliance d’un État colonial et d’une monarchie obscurantiste. Alors que le Proche-Orient s’apprête à vivre un changement pour dix ans de ses règles du jeu, Thierry Meyssan dévoile ici le contenu des négociations secrètes entre Tel-Aviv et Riyad.

 

D’aucuns, au Moyen-Orient, ont conscience que les accords secrets qui devraient être signés le 30 juin prochain — en marge de l’accord multilatéral sur le nucléaire — par Washington et Téhéran vont probablement fixer les règles du jeu pour les dix années à venir.

 

Ces accords interviennent alors que les États-Unis sont devenus le premier producteur mondial de pétrole, devant l’Arabie saoudite et la Russie. Ils n’ont donc plus besoin pour eux-mêmes du pétrole moyen-oriental et ne s’y intéressent que pour maintenir le marché mondial en dollars.

 

En outre, Washington a débuté un repositionnement de ses troupes, d’Europe occidentale et du Moyen-Orient vers l’Extrême-Orient. Ceci ne signifie pas qu’il abandonne ces régions, mais qu’il souhaite assurer autrement leur sécurité.

 

 

Israël

 

Selon nos informations, depuis 17 mois (c’est-à-dire depuis l’annonce des négociations entre Washington et Téhéran qui durent, elles, depuis 27 mois), Tel-Aviv mène des négociations secrètes avec l’Arabie saoudite. Des délégations à très haut niveau se sont rencontrées cinq fois en Inde, en Italie et en Tchéquie.

 

La coopération entre Tel-Aviv et Riyad s’inscrit dans le plan états-unien de création d’une « Force arabe commune », sous les auspices de la Ligue arabe, mais sous commandement israélien. Celle-ci est déjà effective au Yémen où des soldats israéliens pilotent des bombardiers saoudiens dans le cadre d’une Coalition arabe dont le quartier général a été installé par les Israéliens au Somaliland, un État non reconnu situé de l’autre côté du détroit de Bab el-Mandeb [1].


Cependant, Riyad n’entend pas officialiser cette coopération tant que Tel-Aviv refusera l’initiative de paix arabe, présentée à la Ligue arabe en 2002 par le prince Abdullah avant qu’il ne devienne roi [2].

Israël et l’Arabie saoudite sont tombés d’accord sur plusieurs objectifs.


— Au plan politique :

« Démocratiser » les États du Golfe, c’est-à-dire associer les peuples à la gestion de leurs pays tout en affirmant l’intangibilité de la monarchie et du mode de vie wahhabite ; Changer le système politique en Iran (et non plus faire la guerre à l’Iran) ; Créer un Kurdistan indépendant de manière à affaiblir l’Iran, la Turquie (pourtant longtemps un allié d’Israël) et l’Irak (mais pas la Syrie, qui est déjà durablement affaiblie).


— Au plan économique :

Exploiter le champ pétrolier de Rub’al-Khali et organiser une fédération entre l’Arabie saoudite, le Yémen, voire Oman et les Émirats arabes unis ; Exploiter les champs pétroliers de l’Ogaden, sous contrôle éthiopien, sécuriser le port d’Aden au Yémen, et construire un pont reliant Djibouti au Yémen.


En d’autres termes, si Tel-Aviv et Riyad font « contre mauvaise fortune bon cœur » et admettent que les deux tiers de l’Irak, la Syrie et la moitié du Liban soient contrôlés par l’Iran, ils entendent s’assurer que l’Iran renoncera à exporter sa révolution ; contrôler le reste de la région en excluant la Turquie qui a succédé à l’Arabie saoudite dans la supervision du terrorisme international et vient de perdre en Syrie.



Palestine


La reconnaissance internationale d’un État palestinien, conformément aux accords d’Oslo et à l’initiative de paix arabe, ne sera qu’une affaire de mois après la signature des accords états-uno-iraniens.


Le gouvernement palestinien d’union nationale, qui n’a jamais fonctionné, a soudainement démissionné. Il parait certain que le Fatah de Mahmoud Abbas sera largement soutenu par son peuple dès lors que l’État palestinien entrera aux Nations unies.


Le Hamas, qui incarnait depuis 2008 la Résistance, s’est soudainement discrédité en officialisant son appartenance aux Frères musulmans (alors que la confrérie a tenté plusieurs coups d’État en Arabie saoudite) et en prenant les armes contre le seul État de la région effectivement pro-Palestiniens, la République arabe syrienne. Aussi, pour se refaire une image, a-t-il décidé de se faire discret et de soutenir désormais plutôt des actions non violentes.


La reconnaissance de l’État palestinien mettra fin au droit au retour des Palestiniens chassés de leurs terres, mais leur ouvrira un nouveau statut. Les États-Unis et l’Arabie saoudite investiront massivement pour développer l’économie du nouvel État.


D’ores et déjà, plusieurs candidats se pressent pour succéder à Mahmoud Abbas (qui est âgé de 80 ans et dont le mandat a expiré en 2009). Parmi ceux-ci Mohammed Dahlan, l’ancien chef de la sécurité qui aurait organisé l’empoisonnement de Yasser Arafat et avait été contraint de quitter le pays en 2007. Après avoir travaillé pour les Émirats arabes unis, puis obtenu les nationalités monténégrine — comme l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra — et serbe, il est rentré en février en Palestine avec l’aide de ses anciens adversaires du Hamas. Devenu milliardaire, il achète sans compter combattants et voix. Un candidat plus sérieux pourrait être Marouane Barghouti, qui purge actuellement cinq peines de prison à perpétuité en Israël, et qui pourrait être libéré dans le cadre de l’accord de paix. C’est en effet la seule personnalité palestinienne non corrompue et ayant échappé aux tueurs du Mossad.



Arabie saoudite


Dans ce contexte, le voyage en Russie du prince Mohamad bin Salman, fils du roi Salman d’Arabie saoudite, a soulevé une vive inquiétude, une campagne de presse laissant entendre qu’il souhaitait négocier une cessation de l’aide russe à la Syrie. Il suivait d’une semaine le déplacement du directeur de l’Organisation de coopération islamique, Iyad bin Amin Madani. Il était accompagné de plusieurs ministres et d’une trentaine d’hommes d’affaires. La délégation saoudienne a participé au Forum économique de Saint-Petersbourg et le prince a été reçu par le président Vladimir Poutine.

Depuis sa création, le royaume wahhabite entretient des relations privilégiées avec les États-Unis et considère l’Union soviétique, puis la Russie, comme des adversaires. Il semble que ceci soit en train de changer.


L’importance considérable des accords économiques et de coopération, qui ont été signés, initie une politique nouvelle. L’Arabie saoudite a ainsi acheté 16 centrales nucléaires, accepté de participer au programme russe de recherche spatiale, et également négocié des accords pétroliers dont les détails sont pour le moment non publiés.


Pour lever toute ambiguïté sur ce rapprochement, le président Poutine a tenu à déclarer que la Russie ne modifiait en rien son soutien à la Syrie et qu’elle aiderait à toute solution politique conforme aux vœux du peuple syrien. Dans des interventions précédentes, il avait indiqué que ceci implique le maintien au pouvoir du président el-Assad jusqu’à la fin du septennat pour lequel il a été démocratiquement élu.



Les perdants de la redistribution des cartes


Tout laisse à penser qu’une fois les accords états-uno-iraniens signés [3], les perdants seront :


Le peuple palestinien qui se verra privé du droit inaliénable au retour pour lequel trois générations se sont battues ; La Turquie qui risque de payer chèrement son rêve hégémonique, son soutien aux Frères musulmans et sa défaite en Syrie [4] ;


La France qui s’est acharnée durant quatre ans pour rétablir ses intérêts coloniaux dans la région et qui se retrouve, en définitive, en simple position de fournisseur d’Israël et de l’Arabie saoudite [5].

 

 

 

PAR THIERRY MEYSSAN (*) - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) – LE 22 JUIN 2015

 

 

Notes :

[1] « La Force "arabe" de Défense commune », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 avril 2015.

[2] « L’Initiative de paix arabe présentée par le prince Abdullah bin Abdul-Aziz », Réseau Voltaire, 28 mars 2002.

[3] « Que deviendra le Proche-Orient après l’accord entre Washington et Téhéran ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2015.

[4] « Vers la fin du système Erdoğan », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 juin 2015.

[5] « La prévisible défaite de la France au Moyen-Orient », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 8 juin 2015.

 

 

(*) THIERRY MEYSSAN : Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

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Accélération, mais vers quoi ?

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Dessin : Anthropocène : y a de l’orage dans l’ère (Dessin Sylvie Serprix) liberation.fr


 

 

Une accélération, mais vers quoi ?

 

Les Hommes modifient le monde qui les entoure depuis maintenant des dizaines de milliers d’années. C’est dans leur nature, ils façonnent et modifient l’environnement existant et restent indifférents devant les conséquences de leurs actions.

 

L’échelle et la rapidité des transformations survenues depuis les années 1950 ont été presque incroyables. Si stupéfiants sont ces transformations que les scientifiques les ont ces quelques soixante-cinq dernières années surnommées la « Grande accélération ».

 

L’explosion de notre population, la demande accélérée en ressources naturelles, notre attitude je-m’en-foutiste face à la pollution et à la destruction des habitats ne font qu’augmenter ce qui était autrefois une pression encore tolérable sur les écosystèmes du monde.

 

Il y a seulement cent quatorze ans, la population humaine s’élevait à 1,6 milliard d’âmes. Nous sommes aujourd’hui plus de 7,2 milliards d’humains sur Terre, et selon les Nations-Unies, nous devrions être 9,6 milliards en 2050 – c’est 68,5 millions de personnes nées chaque année entre 2015 et 2050.

 

La variante inférieure des estimations des Nations-Unies pour 2100 est de 6,7 milliards d’habitants sur Terre. Leur variante supérieure est de 16,6 milliards et la ligne médiane se situe à 11 milliards.

 

« Le problème de ces prévisions de long terme est qu’elles sont basées sur des suppositions quant au taux de naissances – et que nous ne disposions toujours pas de méthode fiable de prédiction des niveaux de fertilité à une génération, et encore moins à un siècle » — Nicholas Eberstadt, American Enterprise Institute.

 

La croissance démographique ralentit, mais elle ne s’arrête pas, et il n’y a aucune chance que nous assistions à un renversement au cours de ces 35 prochaines années.

 

« Le pouvoir des populations est supérieur au pouvoir qu’a la Terre de fournir aux Hommes de quoi survivre. Une mort prématurée devra un jour ou l’autre venir rendre visite à la race humaine. Les vices de l’humanité sont les ministres de la dépopulation. Ils sont les précurseurs d’une armée de la destruction, et finissent souvent le travail eux-mêmes. Mais s’ils venaient à perdre cette bataille pour l’extermination humaine, des épidémies, des pestilences et des pestes viendront emporter des milliers d’Hommes. Si leur succès était incomplet, d’inévitables famines prendraient la main, qui viendraient durement niveler la population avec les ressources alimentaires du monde » , Thomas Malthus, 1798, An Essay on the Principle of Population.

 

Eser Boserup, agriculteur et économiste, adopte le point de vue opposé. Selon lui, la croissance démographique est le moteur de la productivité des sols – la capacité de notre planète à offrir refuge aux Hommes est basée sur les capacités de nos systèmes sociaux et de nos technologies plus que sur nos limites environnementales.

 

Que son un, deux ou sept milliards de personnes sur une planète qui, pour reprendre Bordland, le père de la Révolution verte, aurait une capacité de dix milliards d’habitants ? Nous devrions avoir une importante marge de développement.

 

Mais faire passer au second rang les limites environnementales ne me donne pas beaucoup d’espoir pour l’avenir. La Terre peut être assez vaste pour un, quatre, neuf ou dix milliards d’habitants. Mais viendra un nombre où nous en demanderons plus à la Terre que ce qu’elle pourra nous fournir. Et beaucoup pensent que ce nombre a déjà été dépassé.

 

 

Dépassement écologique

 

Pendant une majorité de l’Histoire humaine, nous avons sans aucun doute consommé des ressources à un taux bien moindre que la capacité de notre planète à les régénérer.

 

Nous avons malheureusement franchi un palier critique. La demande que nous imposons aujourd’hui aux ressources de notre planète semble avoir commencé à dépasser le rythme auquel la nature est capable de les renouveler.

 

L’écart entre la demande humaine et l’offre de notre planète est connu sous le nom de dépassement écologique. Pour mieux comprendre ce concept, prenons l’exemple d’un compte bancaire – supposez que vous y ayez déposé 5.000 dollars qui vous rapportent des intérêts chaque mois. Un mois après l’autre, vous retirez les intérêts générés, plus 100 dollars. Ces 100 dollars sont votre dépassement financier, ou écologique, et leur retrait n’est évidemment pas illimité.

 

Les Hommes produisent actuellement plus de ressources naturelles que ce que la Terre est capable de leur fournir sur une base durable. Au taux actuel, il nous faudrait une demi-Terre supplémentaire. D’ici à 2050, nous devrions avoir besoin des ressources de deux planètes.

 

Si tout le monde se mettait aujourd’hui à consommer des ressources naturelles de la même manière qu’un Américain moyen, nous aurions besoin de 3,9 planètes.

 

Selon le Global Footprint Network, le 19 août a représenté le jour où, en 2014, l’humanité a épuisé son budget écologique global pour l’année. Pendant les quatre mois et demi restants, nous avons été en dépassement écologique.

 

 

Anthropocène

 

Un groupe d’experts vient de se réunir pour déterminer si le temps était venu de décréter l’époque dans laquelle nous visons terminée et d’en amorcer une nouvelle – une ère déterminée par l’empreinte de l’Homme sur notre planète. Cette ère devrait être baptisée anthropocène.

 

Ceux qui adhèrent à cette idée pensent que « l’influence de l’humanité sur l’atmosphère de la planète Terre et la croûte terrestre au cours de ces quelques derniers siècles est telle qu’elle ait amorcé une nouvelle ère ».

 

Mais quelle en serait la date de commencement ?

 

Les roches sont utilisées pour déterminer les différentes ères de l’Histoire de la Terre. Par exemple, le début de l’ère cambrienne marque le moment où des groupes d’animaux majeurs ont commencé à apparaître sous forme de fossiles.

 

Le groupe d’étude de l’anthropocène a proposé plusieurs dates de commencement :

 

  • Les radionucléides qui ont été laissés derrière elles par les bombes atomiques des années 1940 et 1950. Les avantages de ces marqueurs nucléaires sont que le plutonium, le césium et le strontium peuvent tous être liés à une date précise et présentent une ligne distinctive dans la roche.
  • L’utilisation du plastic à grande échelle.
  • Les émissions d’hydrocarbonés poly aromatiques issus de la consommation d’énergie fossile.
  • Dernier point, mais pas le moindre : la contamination par le plomb en raison de l’utilisation répandue de pétrole.

 

Tous ont laissé derrière eux des traces dans les roches qui composent la croûte terrestre.

 

« Peu importe quand cette nouvelle époque a commencé, nous y vivons aujourd’hui. Et si nos descendants regardaient en arrière dans des milliers d’années, ils observeraient les signes de nos actions dans la roche » — Anthropocene.info

 

 

L’indice planète vivante global

 

Fédération mondiale de la faune

L’indice planète vivante global présente un déclin de 52 % entre 1970 et 2010. Cet indice est basé sur des tendances enregistrées auprès de 10.380 populations et 3.038 mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons.

 

Plus de la moitié des vertébrés de notre planète ont disparu entre 1970 et 2010.

 

 

Conclusion

 

J’aimerais proposer une date de commencement pour l’ère anthropocène : 1970.

 

Si le début de l’ère cambrienne marque le moment où des groupes majeurs d’animaux sont apparus, pourquoi ne pas prendre 1970 pour marquer le début de l’anthropocène, et définir le moment où ils ont commencé à disparaître ?

 

La question que nous devrions tous nous poser est la suivante : une grande accélération… vers quoi ?

 

Qu’avez-vous sur votre radar ? J’y conserve bien entendu l’empreinte de l’humanité.

L’empreinte de l’humanité, et la vôtre, sont-elles sur votre écran radar ?

Si elles ne le sont pas, elles le devraient.

 

 

 

Par Richard Mills 24hgold.com – le 15 avril 2015.

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Les think tanks : bras armé de la politique étrangère américaine, le cas de l’Hudson Institute

Les think tanks : bras armé de la politique étrangère américaine, le cas de l’Hudson Institute | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Alex Wong /Getty Images

 

 

Les think tanks : bras armé de la politique

étrangère américaine, le cas de l’Hudson Institute

par Alexandre Moustafa (*)

 

Les think tanks sont devenus omniprésents aujourd’hui sur les deux rives de l’Atlantique. Ils produisent des notes, des recherches sur différents sujets et cherchent à influencer au maximum, un gouvernement ou un parti. Ces « laboratoires d’idées » se veulent des lieux d’expertises au-dessus des partis. 

 


Les Think tanks et les USA

 

On comptait environ douze think tanks en 1970, contre plus de 1 500 aujourd’hui, cela montre bien l’intérêt qu’ils suscitent dans la société américaine, aussi bien auprès des médias que des hommes politiques. Pour résumer brièvement leur histoire, on compte trois phases de développement des think tanks : d’abord après la Première Guerre mondiale, où quelques organismes apolitiques sont apparus. D’autre part, après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de dissuasion nucléaire et de lutte contre la menace communiste. Enfin, la dernière, à partir des années 1980, entre la fin de la guerre froide et mutation du monde contemporain. 

 

Un des plus connus est notamment la Rand Corporation qui avait pour objectif de développer les capacités militaires des États-Unis dans un contexte de guerre froide et de lutte contre la menace communiste.

 

En 1984, un représentant de l’Heritage Foundation déclara « il y a quatre ans, nous avons lancé une mode ». La concurrence accrue entre les think tanks entraina également une collaboration intellectuelle entre eux. Ces think tanks ont permis l’apparition d’« experts », c’est-à-dire un intellectuel hybride, pouvant venir du monde professionnel, comme du monde universitaire. Ces think tanks, au-delà de l’influence en fonction des affinités politiques, peuvent servir d’abris fiscal pour de nombreuses sociétés commerciales. Les milieux néoconservateurs ont bien entendu investi ce créneau, sur des sujets aussi bien économique, que géopolitique, afin de préserver la suprématie américaine dans le monde et de maintenir l’unipolarité. Avant de parler d’un exemple typique de think tank, revenons aux origines des néoconservateurs, qui ont eu une influence décisive en ce début de XXIe siècle. 

 

 

Le mouvement néoconservateur

 

Ce mouvement de néoconservateur trouve ses origines au sein de la gauche, notamment au sein de militants trotskistes des années 1930, 1 940. Après la seconde Guerre mondiale, ils deviennent démocrates afin de défendre l’idéal démocratique, à cela s’ajoute la lutte anticommuniste. Ils se situaient à l’origine à la droite du Parti démocrate, et ils glissèrent progressivement vers les républicains pour montrer leurs désaccords vis-à-vis de l’influence de la New Left Democracy.

 

Lorsque Ronald Reagan détruit l’« empire du mal » que représente l’URSS, ils y voient un « messianisme démocratique ».

 

Le professeur Stephen Walt, politologue à Harvard, précise sur ses néoconservateurs que, « leur inébranlable foi dans l’unilatéralisme de notre politique étrangère, leur défiance absolue envers le monde musulman leur confiance sans réserve dans tout ce que fait Israël, n’ont fait de bien ni à notre pays, ni à l’état du monde. Pourtant, non seulement les candidats républicains ne les considèrent pas comme toxiques, mais on voit même une nouvelle génération de néocons rejoindre les anciens ».

Leur cheval de bataille est la politique étrangère des États-Unis d’Amérique, afin de maintenir coûte que coûte ce monde unipolaire.

 

 

La fondation de l’Hudson Institute

 

L’Hudson Institute n’est pas le premier think tank américain, il reste toutefois un groupe de premier ordre, très actif sur les questions de géopolitiques. L’Hudson Institute est fondé par Herman Kahn, qui fut employé de la Rand Corporation, le principal think tank américain, qui fut très actif durant la guerre froide notamment. Il s’imposa d’abord comme géostratège et théoricien des systèmes.

 

En 1961, Kahn, Max Singer et Oscar Ruebhausen fondent un laboratoire d’idées politiques, l’Hudson Institute. De 1966 à 1968, au plus fort de la guerre du Viêt Nam, Kahn servit comme consultant du Département de Défense et s’opposa aux partisans d’une négociation directe avec le Nord Vietnam.

 

Il aurait un budget annuel de 7 millions de dollars, notamment grâce aux contributions privées ; l’institut est par ailleurs présent dans les grandes villes américaines.

 

L’Hudson Institute a reçu environ 25 millions de dollars entre 1987 et 2003 de subventions gouvernementales et dons d’autres fondations. Les fondations donnant notamment de l’argent sont la Scaife Foundation, la Shelby Cullom Davis Foundation, the Lynde and Harry Bradley Foundation.

 

Selon son rapport de 2012, 56 % de ses revenues viennent de fondations, 10 % de dons d’individus, 12 % d’entreprises, 8 % de subventions gouvernementales.

 

Il se déclare comme une organisation de recherche publique non partisane dédiée à l’innovation, ainsi que des analyses qui promeuvent la sécurité mondiale, la prospérité et la liberté. Les droits de l’homme sont notamment mis en avant pour en faire une diplomatie « occidentaliste » vis-à-vis des « dictatures » d’autres continents.

 

 

La Diplomatie des droits de l’homme

 

Pour Kenneth Weinstein, président de l’Hudson Institute, la valeur de liberté est érigée au sommet de la diplomatie américaine, or lorsque l’on connaît la réalité de la politique étrangère américaine et certaines de leurs amitiés, cela peut prêter à sourire. Il a ainsi pu affirmer dans différentes interviews ou prise de parole qu’« aujourd’hui, c’est ensemble que les puissances de la liberté doivent défendre les hommes et les femmes qui se battent pour faire reculer la tyrannie », car « nous défendons les droits de l’homme, partout où ils sont mis en péril ».

 

Le corpus idéologique des néoconservateurs a toujours reposé sur un élément fondateur « l’engagement pour les droits de l’homme. Dans les pays arabes, cet engagement pour les droits de l’homme a pris le sens spécifique d’une lutte contre les tyrannies – celle de Saddam Hussein, l’occupation syrienne du Liban, l’oppression des chiites en Arabie Saoudite ou la corruption et les violations des droits de l’homme par Arafat. Une lutte qui, soi dit en passant, ne s’inscrit pas dans une optique de « civilisations ».

 

On peut remarquer que droits de l’homme et Moyen-Orient sont mêlés dans les discours, afin de justifier les différentes interventions qui ont pu avoir lieu dans le passé. La défense de ces droits de l’homme ne suffit pourtant pas pour remettre en cause l’alliance des USA avec le Qatar et l’Arabie Saoudite, cette dernière monarchie a pourtant une législation proche de l’État Islamique.

 

Concernant la guerre de 2003 en Irak, ce même Monsieur Weinstein parle d’une « guerre pour la liberté » où, « notre vision morale des relations internationales s’est retrouvée assez isolée au sein des démocraties occidentales ». La France, l’Allemagne ou encore « l’ennemi russe » seraient dénoués de toute morale (la morale dans la Realpolitik…) car ils n’ont pas suivi les États-Unis dans leur guerre, malgré le véto du conseil de sécurité de l’ONU.

 

De plus, il voit même aux tragiques attentats du 11 septembre 2011, une issue positive, en ce que Ben Laden « a rallié la gauche américaine à la coalition patriotique et déclenché un sursaut chez l’élite « libérale », désormais portée à adopter des thèses sécuritaires et à défendre une option interventionniste qu’elle combattait jusqu’ici ». Cette vision des droits de l’homme doit être portée par toute l’« Europe occidentaliste » afin d’affaiblir l’ennemi de toujours, la Russie.

 

 

L’Europe, partenaire du bloc occidentaliste

pour encercler la Russie.

 

Sans surprise, Kenneth Weinstein se présente comme un ardent partisan de l’unification européenne, « aux États-Unis, la perspective de l’unification européenne n’a cessé d’être soutenue et encouragée », confirmant l’importance de l’Europe pour l’Amérique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, car, « tout au long de la guerre froide, Washington s’est efforcé d’accélérer l’avènement d’une Europe politique puissance et unie, solidement alliée aux États-Unis dans l’intention faire pièce à l’empire soviétique ».

 

Monsieur Weinstein semble connaître les intérêts du vieux continent mieux que les Européens, affirmant que nous partagerions des valeurs communes, un requis suffisant pour nouer des liens en relations internationales ; car « l’unité du monde occidental doit en effet demeurer notre souci partagé. Des droits de l’homme à la démocratie en passant par le sécularisme ou l’économie de marche, nous partageons des valeurs communes ».

 

Il montre par ailleurs très bien que la destinée de l’Europe est d’être arrimée au dos des États-Unis et à son service, étant donné que pour ce Think tank comme pour l’élite américaine, tout doit être fait pour éviter l’émergence d’un monde multipolaire ; « la constitution d’une puissance européenne ne saurait se résumer à accepter l’émergence d’un monde multipolaire, cette chimère géopolitique… qui reviendrait à donner carte blanche à des puissances non démocratiques comme la Chine et la Russie dans leurs zones d’influence ».

 

 A cette politique « occidentaliste » défendant les valeurs de libertés, s’ajoute une volonté de reconstruction du Moyen-Orient en détruisant les régimes laïques.

 

 

Une politique de chaos au Moyen-Orient

 

Comme la diplomatie américaine, l’Hudson Institute fait de la question du Moyen-Orient, une question centrale. L’institut prône une politique va-t-en-guerre dans cette région notamment vis-à-vis de la Syrie et de l’Iran.

 

Depuis le 11 septembre 2001, pour Laurent Murawiec (décédé depuis), il faut « modifier la carte du Proche-Orient. D’abord en créant une République fédérale d’Irak, sans monopolisation par un clan, une tribu, une secte ou un État fort centralisé ayant la mainmise sur le pouvoir et le pétrole ». Il affirme également que les « liens entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite s’appuient sur cinquante ans d’amitiés, d’argent, de pétrole, de compromissions ».

 

Rien ne semble pouvoir rompre l’idyllique amitié entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis, même pas les chrétiens d’Orient, amusant pour un pays, où le président prête serment sur la Bible…

 

On peut voir que les États-Unis n’hésitent pas à faire des parallèles douteux entre l’ancien Président irakien et le régime nazi, « Saddam Hussein est laïc pour les mêmes raisons qu’Hitler, autrefois, abhorrait les prêtres, les pasteurs et le pape… n’oublions pas qu’à l’extérieur de ses frontières, le régime irakien soigne ses passerelles et ses connexions avec le fascisme vert ».

 

Cette reconstruction du Moyen-Orient trouve ses marques dans les plus hautes sphères américaines, « le projet est né, depuis quelques années, dans les élites dirigeantes américaines. Il consiste à changer la règle du jeu au Moyen-Orient ». Pour ces néoconservateurs, « aussi longtemps qu’un pays arabe est soumis à un régime dictatorial, alimente, directement ou indirectement, le terrorisme, et propage l’instabilité dans la région ». De la bouche de ces mêmes néconservateurs, on peut donc voir que toute la politique américaine est programmée, depuis 2003, à savoir détruire tous les régimes nationalistes arabes pour laisser s’installer le chaos et des régimes islamistes.

 

En 2006, le rapport Baker-Hamilton prévoit le retrait progressif des troupes de combats en Irak ; ce retrait est « absurde. Point final » pour le même Kenneth Weinstein. Cette même année, dans une tribune dans le Figaro, il affirme que la Syrie aurait une « stratégie impérialiste sur le Liban », et que cette dernière « aurait un rôle néfaste dans la guerre contre le terrorisme et le processus de paix », cela explique surement la volonté de vouloir renverser le Raïs syrien depuis 2011, malheureusement pour eux, en vain. Par ailleurs, Obama serait même responsable du désordre irakien, car il aurait choisi de « laisser toutes les cartes » à Nouri Al-Maliki, ancien Premier ministre d’Irak.

 

Il ne regrette pas l’invasion américaine en Irak, mais la « manière dont Obama a mis fin à la présence américaine en Irak. En 2009, ce pays était en bien meilleur état qu’aujourd’hui. Nous récoltons aujourd’hui les résultats de ce retrait anticipé ». L’Institut semble surement oublier que l’Irak était en bien meilleur état encore avant 2003 et que plus de 1 million de chrétiens vivaient en Irak avant que le « Pays des droits de l’homme » ait installé la démocratie dans ce pays.

 

Lorsque l’on n’est pas d’accord avec les États-Unis, la politique étrangère du pays est dénuée de sens comme l’explique Laurent Murawiec, sur « la prétendue politique arabe de la France (qui) est une mascarade ».

 

L’Hudson Institute, think tank parmi tant d’autres, est un exemple atypique des liens entre la société civile néoconservatrice et le gouvernement américain.  Au cas où, le gouvernement américain oublierait ses fondamentaux — à savoir, la « diplomatie des droits de l’homme », maintenir sous dominium l’Europe, afin d’encercler la Russie, ou encore la destruction du Moyen-Orient —, des think-tanks, comme l’Hudson Institute sont là pour le lui rappeler.

 

François Hollande serait ainsi, apprécié par ces va-t-en-guerre américains, notamment car sa fermeté sur « les dossiers syrien et iranien lui a fait gagner un nouveau crédit auprès des faucons de Wahsington et de la communauté juive » selon Kenneth Weinstein.

 

Ainsi, la nouvelle politique étrangère de la France a au moins le mérite de plaire au supérieur américain, dans la mesure où la France est devenue plus néoconservatrice sur la scène internationale que les Anglais. La France semble avoir oublié qu’elle avait des intérêts propres à défendre, et que ces derniers n’étaient pas américains.

 

 

Par Alexandre Moustafa (*) - stratpol.com – le 10 mars 2015

 

 

(*) Alexandre Moustafa est diplômé d’un master 1 en science politique à la Sorbonne. Il est actuellement en Master 2 en Intelligence Économique et rédige un mémoire sur le « Renouveau de l’Influence Russe dans les Balkans, une influence énergétique ». Il est passionné de géopolitique, particulièrement de l’Europe Centrale et de l’Est, ainsi que du Moyen-Orient.

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Comment les États-Unis ont substitué Wall Street aux Nations Unies

Comment les États-Unis ont substitué Wall Street aux Nations Unies | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Alastair Crooke

 

 

Comment les États-Unis ont substitué

Wall Street aux Nations Unies

Par Alfredo Jalife-Rahme (*)

 

Jadis, le Conseil de sécurité des Nations Unies pouvait prendre des sanctions à l’encontre de personnes, de groupes ou d’États qui menaçaient la paix mondiale. Mais aujourd’hui, Washington utilise le vocable de « sanctions » pour masquer ses agressions économiques contre ceux qui lui résistent. Bien sûr, les « sanctions » unilatérales des États-Unis sont illégales en droit international. Il ne s’agit en réalité que d’embargos, forme moderne des sièges militaires.

 

Lors du Forum d’Istanbul, Alastair Crooke a offert un entretien d’une grande profondeur géostratégique à Yonca Poyraz Doğan, qui tient la rubrique Monday Talk dans le quotidien turc Today’s Zaman, pour l’édition en anglais [1].

 

Alastair Crooke a été fonctionnaire de haut rang dans le M16, avant d’être conseiller en politique extérieure de l’Union européenne et du sénateur états-unien George Mitchell ; il dirige actuellement le groupe de réflexion Conflicts Forum, qui a son siège à Beyrouth.

 

Citoyen britannique, Crooke est également l’auteur de l’ouvrage Résistance, l’essence de la révolution islamiste [2], et il approfondit ici des thèmes déjà développés par Juan C. Zarate, l’ancien vice-assistant de W. « Baby » Bush, dans son livre La guerre du Trésor : déclenchement d’une nouvelle ère de guerres financières [3] ; il reprend aussi le stratège financier James Rickards, qui avait présenté un exposé [4] à l’International Institute for Strategic Studies de Londres ; je m’étais moi-même basé sur leurs travaux pour offrir une conférence à l’Institut de Recherches Économiques de l’UNAM il y a deux ans.

 

 

 

Alastair Crooke explique donc en détail la nouvelle hégémonie US en termes de financiarisation de l’ordre global, à une époque où l’ordre international dépend plus du contrôle de la Réserve fédérale et du Trésor des USA que de l’ONU. Sa lecture géofinancière rend patente la suprématie du dollaro-centrisme de Wall Street par-dessus l’ordre légal caduc de l’ONU ; en effet le système de l’hégémonie du dollar n’a pas besoin de la dépendance US par rapport à l’ONU, et en laisse le contrôle au secrétariat au Trésor, contrôlé à son tour par David Steve Cohen, ce qui explique le fait que les instruments militaires sont devenus moins accessibles à l’administration états-unienne pour des raisons de politique extérieure. En effet, qui surveille donc le vigilant D. S. Cohen ?

 

Crooke considère que les USA et Wall Street sont parvenus à contourner l’ONU pour imposer leur ordre global « basé sur un système dollaro-centré » au moyen de « l’instrumentation de la position US comme contrôleur de toutes les transactions en dollars, ce qui permet de se passer de tous les vieux outils (sic) de la diplomatie et de l’ONU. »

 

À son avis, « le monopole de la devise de réserve est devenu l’instrument unilatéral US, déplaçant l’action multilatérale de l’ONU, tandis que les USA réclament que soit sous leur juridiction toute transaction formulée en dollars, partout dans le monde.

 

Jusqu’où les monétaristes de la Réserve fédérale et du Trésor US poussent-ils le mépris pour l’agonisante ONU ?

 

Aujourd’hui les USA ne tiennent plus compte de l’ordre international structuré autour de l’ONU et de son corpus de lois internationales, et ils tendent à imposer leurs « sanctions économiques pour faire pression sur certains (sic) pays. » Les sanctions économiques des USA se sont substituées aux lois internationales, tandis que la pléiade des financiers monétaristes israélo-anglo-saxons prend la place de la vieille garde des juristes de l’ONU.

 

L’année dernière, on a calculé que les transactions globales en dollars US correspondaient à un minimum de 65 % de l’échange de biens et de services, pourcentage qui a dû augmenter avec l’effondrement de l’euro et la guerre des devises qui a provoqué des dévaluations abruptes, depuis le yen japonais jusqu’au real brésilien.

 

Il faut souligner une coïncidence inédite : les chefs du colossal contrôle financier des USA, sont trois Israélo-Américains : David Steve Cohen, le surveillant en chef, Jack Lew, le secrétaire au Trésor, et Janet Yellen, gouverneur de la Réserve fédérale. Un énorme pouvoir financier…

 

David Steve Cohen est l’équivalent dans le Mexique néolibéral actuel, du point de vue opérationnel, d’Alberto Bazbaz Sacal, celui qui a négligé de porter son regard sur les pots-de-vin internes dans son Unité de Renseignement financier, du secrétariat aux Impôts, mais ne connaît aucune réprimande pour autant, et qui a ignoré la fraude étrange de Ficrea.

 

Quelles sont les chances de succès du nouvel ordre financier global imposé par Wall Street et les USA ?

 

La cosmogonie de Crooke est géofinancière : elle applique la géopolitique des finances aux grandes puissances, en particulier à la Chine et à la Russie, qui ont noué une alliance pour contrer la guerre financière entre les USA et la Russie, véritable conflit géostratégique qui se déploie en Ukraine, d’où émergera le Nouvel ordre mondial, ce qui est la thèse de notre blog [5].

 

Après la rude correction infligée par la banque israélo-anglo-saxonne à l’Iran, comme le signale le livre de Juan Zarate, et maintenant la guerre géofinancière contre la Russie, dans ses quadruples modalités, sanctions, effondrement du rouble et du pétrole, fuite massive de capitaux, le « système du pétrodollar qui cotise en dollars l’or noir, se trouve blessé à mort », selon Crooke, qui considère que la Chine a compris que la Russie constitue le premier domino ; si la Russie tombe, la Chine se retrouvera en première ligne. C’est pourquoi elles cherchent ensemble à créer un système financier parallèle (sic) déconnecté du système financier occidental, qui inclut la réplique du Swift et des entités comme la Banque de Développement Asiatique face au FMI.

 

Il faut encore ajouter la création de la nouvelle Banque de développement des BRICS et leur mini FMI lors du sommet de Fortaleza au Brésil, tellement important à mon avis qu’il a déclenché la fureur contre la Russie en Ukraine quelques jours plus tard (il faut comprendre dans ce cadre l’attentat contre le vol de la Malaysia Airlines, commis par les oligarques ukrainiens liés à l’OTAN).

 

Alastair Crooke signale que c’est la Chine, et non pas le FMI, qui est en train de sauver le Venezuela, l’Argentine et la Russie tandis que leurs devises s’effondrent, et il rapporte que la Chine se faisait déjà du souci pour le rouble à la mi-décembre, ce qui l’a poussée à intervenir pour arrêter la chute.

 

Les tendances financières sont favorables à la Chine, qui est en train de déplacer le FMI et la Banque mondiale et qui opère comme « barrière face à un système financier qui se trouve pris dans un virage dramatique pour évoluer et se distancer du contrôle occidental », ce qui touche de près le Proche-Orient et ses flux financiers provenant du pétrole.

 

Il annonce « la fin du système du pétrodollar pour recycler les revenus pétroliers de Wall Street », alors que la chute du prix du pétrole a créé subitement d’immenses turbulences financières qui ont mis en danger le système financier global.

 

Le long texte de l’entretien avec Crooke est fascinant : il révèle qui sont derrière les salafistes du groupe DAESH /ISIS/ISIL et nous fait comprendre comment l’effondrement artificiel des prix du pétrole a pour but de faire du tort à l’Iran et de faire pression sur la Russie pour leur faire changer d’attitude envers le président Baschar al Assad de Syrie, processus dans lequel les dérivés financiers de Wall Street ont joué un rôle décisif, comme ils le font maintenant avec les métaux précieux, en particulier l’or et l’argent.

 

  

Par Alfredo Jalife-Rahme (*) (La Jornada - Mexique) - Traduction Maria Poumier - RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL - MEXICO (MEXIQUE) – le 4 MARS 2015

 

Notes :

[1] “Turkey might become hostage to ISIL just like Pakistan did”, Yonca Poyraz Doğan, Today’s Zaman, February 1, 2015.

[2] Resistance : The Essence of the Islamist Revolution, Alastair Crooke, Pluto Press (February 17, 2009), 328 pages.

[3] Treasury’s War : The Unleashing of a New Era of Financial Warfare, Juan Zarate, PublicAffairs (2013), 512 pages.

[4] Currencies of Power and the Power of Currencies : The Geopolitics of Currencies, Reserves and the Global Financial System, James Rickards, IISS Seminar (2012), 18 pages.

[5] Blog d’Alfredo Jalife-Rahme (en espagnol).

 

 

(*) Alfredo Jalife-Rahme : professeur de Sciences politiques et sociales à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Il publie des chroniques de politique internationale dans le quotidien La Jornada et l’hebdomadaire Contralínea. Dernier ouvrage publié : El Hibrido Mundo Multipolar : un Enfoque Multidimensional (Orfila, 2010).

 

 

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La Russie prête à défendre ses intérêts en Arctique avec des moyens militaires (Choïgou)

La Russie prête à défendre ses intérêts en Arctique avec des moyens militaires (Choïgou) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source carte : courrierinternational.com

 

La Russie prête à défendre ses intérêts en Arctique

avec des moyens militaires (Choïgou)

 


MOSCOU, 25 février (Xinhua) -- La Russie n’écarte pas la possibilité de protéger ses intérêts nationaux en Arctique avec des moyens militaires, a déclaré mercredi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

 

Un large éventail de menaces et de défis en matière de sécurité surgit dans la zone arctique de Russie, a fait remarquer le ministre de la Défense.

 

« Certains pays développés qui n’ont pas accès direct au cercle arctique prennent aussi des démarches politique et militaire pour obtenir des avantages (dans la région arctique) », a souligné M. Choïgou lors d’une rencontre avec de hauts commandants de l’armée.

 

« Face à cette tendance, le ministère de la Défense doit mettre l’accent sur le développement des infrastructures militaires dans la zone », a estimé M. Choïgou cité par l’agence de presse Tass.

 

La présence militaire permanente en Arctique est considérée comme faisant partie de la politique de la sécurité nationale de la Russie et la possibilité de protéger les intérêts nationaux dans la région par des moyens militaires, a conclu le ministre.

 

 

Par french.xinhuanet.com (Chine) – le 26 février 2015

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Méchant Assad, méchant Kadhafi et maintenant méchant Poutine : Comment l’Ouest vend ses guerres (et commet ses massacres)

Méchant Assad, méchant Kadhafi et maintenant méchant Poutine : Comment l’Ouest vend ses guerres (et commet ses massacres) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : l’ennemi N° 1

 

 

Méchant Assad, méchant Kadhafi

et maintenant méchant Poutine :

Comment l’Ouest vend ses guerres 

(et commet ses massacres)

Par Ghada Chehade (*)

 

 

Politiques de distraction et variables économiques en Ukraine Parallèle avec la Syrie, la Libye et l’Irak. 

 

Alors que le conflit en Ukraine persiste et que les pourparlers de paix entre Poutine et les dirigeants d’Europe occidentale (Merkel et Hollande) continuent, il est important de s’intéresser aux acteurs et aux intérêts économiques qui bénéficient du conflit et du changement de régime en Ukraine, et de faire la comparaison avec la situation de pays comme la Syrie, la Libye et l’Irak.

 

Il y a des aspects de ces conflits, et des intérêts qui les sous-tendent, qui échappent au public parce que les médias subventionnés occidentaux les passent sous silence et que les gens, submergés par les difficultés humaines et politiques, ne pensent pas à les rechercher. Par exemple, les médias subventionnés passent tout leur temps à diaboliser un ennemi après l’autre, que ce soit Poutine du fait de la situation en Ukraine, Assad en Syrie, Kadhafi en Libye ou Saddam Hussein en Irak, etc., au lieu d’enquêter sur la manière dont des acteurs externes exploitent ou renforcent ces conflits et ces situations pour en tirer des profits politico-économiques, comme l’accès au pétrole, l’obtention de prêts du FMI aux conditions d‘octroi destructrices ou l’interruption de politiques nationales qui nuisent aux intérêts économiques et à l’influence de puissances étrangères.

 

Les médias occidentaux, ont une approche binaire aussi trompeuse que dangereuse, qui veut que l’opposition aux agendas impérialistes et entrepreneuriaux occidentaux dans une région donnée revienne à soutenir des méchants comme Poutine ou Kadhafi. Cela fait partie de ce que j’appelle la politique de distraction ou la politique de confusion, aux termes de laquelle l’opposition aux politiques néolibérales et impérialespar exemple aux prêts du FMI assortis d’une exigence d’austérité qui ravage et appauvrit une nation, son peuple et son agriculture – est confondue avec le soutien à certains tyrans (désignés comme tels par l’Occident).

 

Dans le cas du changement de régime, et du conflit qui s’en est suivi en Ukraine, les médias occidentaux sont tellement obsédés par la diabolisation du président russe Vladimir Poutine à cause de l’annexion de la Crimée que peu d’attention est accordée à ce que JP Sottile appelle l’annexion de l’Ukraine par les multinationales.

Sottile note à propos du plan économique du pays que, « pour les entreprises américaines comme Monsanto, Cargill et Chevron, l’agrobusiness et l’exploitation de l’énergie en Ukraine sont une véritable mine d’or. »

 

Certains législateurs européens considèrent le conflit en Ukraine comme un écran de fumée pour permettre aux multinationales de l’agrochimie et de la biotechnologie agricole financées par le FMI/Banque mondiale/Banque européenne pour la reconstruction de voler les terres agricoles très fertiles et très convoitées de l’Ukraine.

 

La politique de distraction qui enveloppe le conflit ukrainien – par exemple, la mise en scène de l’Ouest contre le méchant Vladimir Poutine – cache la réalité des appropriations de terres agricoles massives, qui enrichiront grandement les entreprises agroalimentaires de l’Ouest tout en ouvrant la voie à des politiques et des pratiques toxiques telles que la culture des OGM.

 

Après avoir évincé Ianoukovitch, le nouveau gouvernement en Ukraine a accepté des réformes d’austérité en échange de l’aide du FMI et de la Banque mondiale.

 

En plus de l’impact dévastateur de ces réformes sur la pauvreté et le niveau de vie des Ukrainiens, les mesures d’austérité permettront également aux sociétés agroalimentaires occidentales de contourner les mesures européennes très restrictives sur la culture d’OGM.

 

Comme l’explique Lendman, l’Ukraine a longtemps été le grenier à blé de l’Europe : « Sa riche terre noire est très appréciée et idéale pour la culture des céréales. » Avec un tiers des terres agricoles de l’Europe, le potentiel de l’Ukraine est vaste, ce qui en fait une cible idéale pour les géants agro-industriels occidentaux, qui cherchent à amasser des profits énormes en modifiant génétiquement et en empoisonnant les ressources alimentaires de la région. Pour de nombreux analystes, ces motifs économiques sont à l’origine du conflit Ukraine.

 

Cela n’est pas sans rappeler les motifs économiques qui ont présidé à l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 et à la guerre contre le terrorisme. Tout le monde sait maintenant que l’administration Bush a menti à propos des armes de destruction massive de Saddam Hussein – l’ancien allié et complice des États-Unis dans le crime (de guerre) devenu ennemi public numéro un – pour avoir le prétexte d’envahir le pays.

 

Comme je l’explique dans un livre à paraître, les motifs de la guerre en Irak ont été principalement économiques ; les multinationales états-uniennes ont obtenu des contrats énormes – en grande partie payés par les contribuables états-uniens – pour reconstruire un pays (infrastructures, privatisations de services publics, etc.) que l’armée américaine venait de détruire. En plus des contrats de développement, les firmes pétrolières comme Halliburton et Chevron ont réalisé d’énormes profits. Halliburton, dont le PDG n’était autrefois nul autre que l’ancien vice-président Dick Cheney, aurait fait 39.5 milliards de dollars de profit sur la guerre en Irak, à elle toute seule.


De même, l’implication de l’OTAN en Libye avait principalement des motifs économiques. Comme Saddam Hussein, Kadhafi était un allié – et un ancien ennemi – de l’Ouest qui était tombé en disgrâce avant la rébellion de 2011 contre lui.

 

 Alors que les États-Unis ont hypocritement affirmé que l’implication de l’OTAN en Libye était humanitaire, de nombreux analystes pensent qu’elle avait plus à voir avec le pétrole et la protection du système monétaire international.

 

En effet, comme Newman l’explique, le régime de Kadhafi est passé de modèle et d’allié important de l’Ouest à ennemi à abattre en l’espace de seulement quelques années. Ce revirement soudain a très probablement été causé par le projet de Kadhafi d’arrêter de vendre le pétrole libyen en dollars américains – un projet qui aurait été particulièrement dévastateur pour l’économie américaine et le dollar américain [Saddam Hussein avait aussi ce projet, Note du Saker Francophone].

 

De même, on peut dire que le plan d’intervention en Syrie était et est toujours motivé par des intérêts pétroliers, et non par des préoccupations humanitaires. Dans son analyse globale de la situation, Nafeez Ahmed explique que la violence et le meurtre de civils – dans les deux camps – sont exploités dans le seul but géopolitique de contrôler le pétrole du Moyen-Orient et les pipelines de gaz. Son rapport s’appuie sur de nombreuses sources officielles, y compris des fuites de documents gouvernementaux, des fonctionnaires retraités de l’OTAN et l’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas, pour montrer comment la situation en Syrie est liée au désir ancien des Occidentaux de contrôler le pétrole du Moyen-Orient et les pipelines ; depuis 2011, les États-Unis et le Royaume-Uni entraînent des forces d’opposition syriennes pour provoquer l’effondrement du régime syrien de l’intérieur.

 

L’appropriation du pétrole par l’Ouest est le facteur déterminant en Irak, Libye et Syrie (en plus, dans le cas de la Libye, de protéger le dollar et les banques européennes). Mais en Ukraine, il s’agit principalement d’accaparer les terres riches et fertiles du pays pour la culture des OGM par les multinationales de l’industrie agroalimentaire occidentale, introduites grâce à un prêt conditionnel du FMI de 17 milliards. Il est intéressant de noter, avec Joyce Nelson, de The Ecologist, qu’à la fin de 2013, Viktor Ianoukovitch, alors président de l’Ukraine, a rejeté un accord d’association avec l’Union européenne lié à un prêt du FMI de 17 milliards de dollars, lui préférant un plan d’aide russe de 15 milliards de dollars incluant un rabais sur le gaz naturel russe. Comme l’explique Nelson, « sa décision a été le principal facteur déclencheur des manifestations meurtrières qui ont suivi et qui ont conduit à son renversement en février 2014 et à la crise actuelle ». Cela signifie que le prêt d’aujourd’hui du FMI – et la voracité de ses clauses – était sur la table bien avant l’éviction de l’ancien président Ianoukovitch, et que le changement de régime dans le pays a commodément permis au prêt de prendre racine.

 

En plus d’ouvrir les riches terres agricoles de l’Ukraine aux géants occidentaux de l’agrobusiness et à la production d’OGM, les prêts du FMI sont généralement accompagnés de conditions de restructuration économique strictes sous la forme de programmes d’ajustement structurel (PAS). Ces programmes obligent essentiellement la nation emprunteuse à restructurer son économie en réduisant les dépenses publiques et les subventions dans des domaines comme l’emploi, le soutien du pouvoir d‘achat, la santé et l’éducation ainsi qu’à privatiser des services (auparavant accessibles) tels que la santé. Si les conditions du FMI sont appliquées en Ukraine, cela va dévaster et appauvrir le pays.

 

Malgré leur importance, ces projets politico-économiques dont l’Ukraine fait les frais, sont rarement traités en profondeur, voire pas du tout, dans les médias mainstream occidentaux. Alors que le conflit en Ukraine se poursuit et que les grands médias se concentrent principalement sur les drames humains et politiques du conflit et de l’accord de cessez-le-feu de Minsk 2, on peut seulement espérer que le peuple de l’Ukraine n’aura pas à subir sur le long terme le même sort politique et économique que les peuples d’Irak, de Syrie ou de Libye.

 

 

 

Par Ghada Chehade (*) - traduit par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone – le 21 février 2015.

Source Russia Insider

 

(*) Ghada Chehade est une poète et écrivaine d’origine égyptienne. Elle vit à Monréal. En tant qu’« artiste intellectuelle », elle exprime ses opinions par le biais de paroles poétiques, par des articles d’analyse, des commentaires pertinents et de publications académiques. Elle est titulaire d’un doctorat de l’Université McGill. (source : russia-insider.com)


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Le nouvel État fantoche de Bruxelles dans les Balkans : Vojvodine

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Le nouvel État fantoche de Bruxelles

dans les Balkans : Vojvodine

Par Wayne MADSEN (*)

 

Si l’Union Européenne et l’OTAN parviennent à leurs fins, la province serbe de Vojvodine va fusionner avec le Kosovo. Pour mémoire, le Kosovo avait été arraché par l’Union Européenne et l’OTAN à la Serbie pour constituer un État ethnique albanais dirigé par l’organisation terroriste appelée Armée de Libération du Kosovo (ALK). Vojvodine s’annonce d’ores et déjà comme le prochain État indépendant fantoche des Balkans.

 

Après avoir assisté à la création de toutes pièces de la province du Kosovo par les troupes de l’OTAN à la suite de machinations de l’Union Européenne, la Serbie est aujourd’hui sur le point de perdre la province de Vojvodine, dans le fertile bassin du Danube, pour le compte des manipulateurs de frontières de Bruxelles. Si l’on se fie aux derniers commentaires de l’ancienne sous-secrétaire générale de l’OTAN en charge de la diplomatie et présidente croate nouvellement élue Kolinda Grabar-Kitarovic, la Croatie sera le prochain rempart mis en place par l’OTAN, qui prévoit de retirer le contrôle de Vojvodine à la Serbie.

 

But de l’opération : en faire une « terre d’accueil » indépendante, pluriethnique et multilingue, pour les Hongrois, les Roms, les Slovaques, les Croates, les Roumains ainsi que des réfugiés albanais amenés récemment en bus dans la région par l’UE depuis le sud de l’ancienne Yougoslavie.

 

Les médias financés par Soros et les ONG parlent d’ores et déjà de Vojvodine comme le « Kosovo hongrois », même si la population de la province est constituée à 66 % de Serbes. Comptant 25 groupes ethniques, Vojvodine est la région qui présente la plus grande diversité ethnique d’Europe. Pour les planificateurs de guerres de l’OTAN et les spécialistes de l’ingénierie démographique de Soros, Vojvodine offre un terrain fertile pour les conflits ethniques et la poursuite de la « balkanisation des Balkans ».


Les Hongrois ne représentent que 13 % de la population, les Croates 2,7 % et les Slovaques 2,6 %. Soros et les manipulateurs des médias néoconservateurs ont appelé à ce que Vojvodine devienne une terre d’accueil pour le peuple (« gitan ») rom. Pourtant, les Roms ne représentent que 2,1 % de la population. Les projets irrédentistes roumains concernant Vojvodine sont risibles quand on sait que les Roumains n’y représentent que 1,3 % de la population. Les Bunjevci (proches des Croates) et les Ruthènes, quant à eux, n’en représentent qu’une partie infime.

 

Après l’avoir emporté – sur le fil du rasoir par 50 à 49 %, résultat « arrangé » par George Soros selon certains – sur le président sortant Ivo Josipovic, Grabar-Kitarovic n’a pas perdu de temps et s’est empressée de jeter le gant à la Serbie dans son discours de victoire.

 

Elle s’est déclarée disposée à se battre pour l’autonomie des Croates de Vojvodine, message codé signifiant son soutien à la sécession de cette région de la Serbie. Kolinda Grabar-Kitarovic a également annoncé son intention de restaurer d’étroites relations avec l’Allemagne. Ce n’est pas une surprise pour qui connait les liens historiques qui unissent son parti, l’Union Démocratique Croate (HDZ) aux oustachis nazis croates, qui avaient mis en place un gouvernement fantoche inféodé au Troisième Reich.

 

L’irrédentisme de Grabar-Kitarovic concernant les Croates de Vojvodine, en particulier de la majorité croate du district de Srem, mais également d’Herzégovine, constitue ce qu’on pourrait qualifier dans la Croatie d’aujourd’hui de « néo-oustachisme », autrement dit, un nationalisme extrême.

 

Grabar-Kitarovic n’a également guère apprécié la décision prise récemment par le Tribunal international de La Haye, qui a rejeté l’accusation de la Croatie selon laquelle la Serbie aurait commis un génocide pendant la guerre de 1991-1995 entre la Croatie et l’ex-République Fédérale de Yougoslavie, alors dominée par la Serbie. Le Tribunal international a également rejeté la demande reconventionnelle de la Serbie à l’encontre de la Croatie, suscitée par les accusations de génocide par les forces croates, soutenues par des mercenaires étatsuniens lors de l’Opération Tempête. La guerre éclair des forces croates et de leurs conseillers étatsuniens contre la République Serbe de Krajina, dans l’est de la Croatie, visait à l’épuration ethnique de la population serbe.

 

Pour donner un autre exemple des liens étroits entre le néonazisme et le sionisme, le conseiller politique de la présidente Grabar-Kitarovic, et chef de l’équipe de transition, n’est autre que la cinéaste documentaire Jadranka Juresko Kero. Elle aussi a été implantée par les États-Unis dans les structures de gouvernance de l’Europe de l’Est, et soutient avec acharnement Israël et la cause sioniste.

 

Juresko Kero réside dans l’Upper East Side de Manhattan depuis 1999. Elle est mariée à Domagoj Kero, ancien consul général de Croatie à New York. On sait que si le HDZ l’emporte aux prochaines élections parlementaires, Grabar-Kitarovic souhaite que Juresko Kero soit son Premier ministre. Le pays serait alors gouverné par un duo féminin. Lorsqu’elle était ambassadrice aux États-Unis, Grabar-Kitarovic a favorisé des accords commerciaux entre la grande société de produits alimentaires croate Podravka et les distributeurs étatsuniens, entre autres, de goulache de bœuf et de terrine de poulet. Le hasard faisant bien les choses, la branche nord-américaine de Podravka est justement dirigée par le mari de Juresko Kero, Domagoj Kero.

 

Grabar-Kitarovic et ses alliés néoconservateurs répandent en Vojvodine, avec une insistance croissante, l’idée que la région n’a jamais été serbe, mais qu’avant la Première Guerre mondiale elle faisait partie de l’Empire austro-hongrois. Répétant le scénario de l’Ukraine orientale après le coup d’État fomenté conjointement par les néonazis et les sionistes contre le gouvernement élu démocratiquement de Viktor Ianoukovitch, la langue serbo-croate et l’alphabet cyrillique se voient aujourd’hui éclipsés en Vojvodine, les non-Serbes cherchant à réestampiller la province comme nation germano-hongroise utilisant l’alphabet latin.

 

Les séparatistes bénéficient du soutien non dissimulé du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban et du nouveau président roumain, issu d’une ethnie allemande, Klaus Iohannis.

 

De toute évidence, Vojvodine est la prochaine cible de l’alliance néoconservatrice de George Soros. L’Union Européenne transfère actuellement des Albanais du Kosovo, de Macédoine et du Monténégro en Vojvodine.

 

En arrivant à Novi Sad, principale ville de Vojvodine, les interlocuteurs de l’UE donnent 35 euros aux Albanais pour se disperser dans la province et y revendiquer le droit de résidence permanente. Selon le dernier recensement effectué en Vojvodine, le nombre de musulmans s’élevait à 3 360. Toutefois, la transplantation d’Albanais musulmans issus d’autres régions de l’ex-Yougoslavie par l’UE vise clairement à alimenter une rébellion pour l’indépendance, à l’instar de ce qui s’est passé au Kosovo.

 

En Vojvodine, toutes les organisations de Soros et néoconservatrices se montrent extrêmement actives. On y trouve notamment le National Endowment for Democracy et l’Open Society Institute de Soros. Boja Pajtić, président du gouvernement provincial de Vojvodine, qui parle couramment le hongrois et l’anglais, est comme un poisson dans l’eau au milieu des agents des ONG financées par Soros et la CIA dans la province.

 

Ces mêmes agents coopèrent étroitement avec la sous-secrétaire d’État en charge des affaires européennes Victoria Nuland, celle-là même qui a guidé Grabar-Kitarovic vers la victoire en Croatie et se tient prête à lancer les provocateurs professionnels arrivés récemment de Roumanie, de Hongrie, d’Albanie et des camps roms des Balkans dans une guerre d’indépendance pour Vojvodine.

 

Si le scénario est inspiré de l’Ukraine, on a tout lieu de penser que ce que Nuland et ses néoconservateurs ont en tête pour Vojvodine sera de chasser les Serbes, afin de disposer d’un pays accueillant pour les sociétés pétrolières et gazières occidentales désireuses d’exploiter les réserves d’hydrocarbures dans le secteur de Banat, dans la partie orientale de Vojvodine.

 

La Serbie a été amputée du Kosovo pour permettre à un pipeline de traverser les Balkans et offrir aux États-Unis une base militaire permanente, Camp Bondsteel. Aujourd’hui, l’indépendance de Vojvodine offrira à l’OTAN un approvisionnement stable en pétrole et en gaz naturel de Banat, et la vallée fertile du Danube pour la production d’aliments génétiquement modifiés. À l’instar de l’Ukraine, le complexe militaro-industriel occidental s’intéresse à Vojvodine pour extraire des hydrocarbures par fracturation hydraulique et confier l’agriculture à Monsanto.

 

Ce qui se déroule à Vojvodine n’est rien d’autre que de l’ingénierie démographique. On s’efforce de marginaliser la population serbe de Vojvodine en procédant de la même manière qu’avec les Serbes résidant auparavant dans les enclaves Zubin Potok, Zvečan, Kosovska Mitrovica et Leposavić, dans le nord du Kosovo, mais que l’UE s’est empressée d’oublier pour déclarer le Kosovo comme État albanais indépendant.

 

Aujourd’hui, l’OTAN et d’autres provocateurs occidentaux ont amené les villes ukrainiennes de Lougansk, Donetsk et Marioupol à figurer en première page des quotidiens au titre de zones de tuerie. Si des forcenées néoconservatrices telles que Grabar-Kitarovic, Juresko Kero et Nuland parviennent à leurs fins, les bains de sang de demain porteront le nom de villes situées sur les zones de fracture ethnique de Vojvodine, telles que Novi Sad, Sremska Mitrovica, Kanjuza et Subotica.

 

 

 

Par Wayne MADSEN (*) - traduit par Gilles Chertier pour Réseau International

 

Source :

http://m.strategic-culture.org/news/2015/02/15/brussels-next-balkans-ersatz-state-vojvodina.html

 

(*)Wayne Madsen : ancien contractant de la National Security Agency (NSA), devenu journaliste spécialisé sur le renseignement électronique, puis sur le renseignement en général. Il a notamment été chef de rubrique de la revue française Intelligence Online jusqu’à son rachat par Le Monde. Il publie le Wayne Madsen Report et intervient régulièrement sur la chaîne satellitaire Russia Today. (Source : voltairenet.org)


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« L’Empire du Chaos » dans la maison des Saoud

« L’Empire du Chaos » dans la maison des Saoud | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le Président US Barack Obama rencontre le nouveau roi d’Arabie Saoudite Salmana  à Riyad, le 27 janvier 2015 (Reuters/Jim Bourg)

 

 

« L’Empire du Chaos » dans la maison des Saoud

Par Pepe Escobar (*)

 

Aucun média institutionnel ne vous dira pourquoi le président des USA, Barack Obama, se rend à Riyad à la tête d’une délégation de haut niveau pour présenter ses hommages au roi Salman, le nouveau potentat de la maison des Saoud.

 

Tout le gratin est présent, y compris le chef de la CIA John Brennan ; le général Lloyd Austin, chef du Commandement central des USA ; le secrétaire d’État John Kerry ; la chef de file du parti démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi ; et même le sénateur sénile John, il faut bombarder l’Iran McCain.

 

Que cela a dû être déchirant pour la plupart de ces protagonistes d’avoir à annuler une visite au Taj Mahal en Inde pour faire cet arrêt imprévu de dernière minute à Riyad.

 

Voici comment cet illustre exemple de médiocrité faisant office de conseiller adjoint à la sécurité nationale, Ben Rhodes, a présenté les choses : « En gros, je crois que c’est pour souligner le changement de direction à la tête de l’État et pour rendre hommage à la famille et à la population de l’Arabie saoudite, mais je suis convaincu qu’en notre présence, il sera question de certains des grands enjeux qui font l’objet d’une coopération très étroite avec l’Arabie saoudite. »

 

Rappelons que la Maison-Blanche et le Pentagone n’ont pas daigné rendre hommage en personne au peuple français après le massacre de Charlie-Hebdo. Les occupants de la maison des Saoud, qui sont nos principaux salopards dans le golfe Persique, comptent évidemment bien plus.

 

Sauf qu’il y a un petit problème dans le pilotage de l’Air Force One. Des sources provenant des hautes sphères du milieu financier m’ont informé que l’objet de ce voyage est d’obtenir le soutien du nouveau roi dans la guerre financière et économique livrée par Obama contre la Russie, alors que la maison des Saoud commence à avoir des doutes. Le rôle des Saoudiens dans cette guerre a été de provoquer un choc pétrolier, qui frappe non seulement la Russie, mais aussi l’Iran et le Venezuela, entre autres. Soit dit en passant, le guignol des USA en charge de l’Ukraine, Petro Porochenko, vient juste de faire sa petite visite en Arabie saoudite.

 

La Russie n’est pas l’Iran, toute révérence gardée pour l’Iran. Si la maison des Saoud croit vraiment que son interlocuteur est le chef d’une superpuissance plutôt qu’une marionnette ventriloque, rôle joué par Obama, elle est carrément condamnée. Les véritables Maîtres de l’Univers qui dirigent l’Empire du Chaos veulent que la maison des Saoud fasse la majeure partie du sale boulot à leur place contre la Russie. Ils s’occuperont ensuite de ces têtes [enturbannées] de serviettes, c’est l’expression consacrée à Washington, à propos du développement de missiles nucléaires avec le Pakistan. D’autant plus que la guerre des prix du pétrole déclenchée par les Saoudiens aura tôt fait de détruire l’industrie pétrolière des USA, ce qui va à l’encontre des intérêts nationaux des USA.

 

La maison des Saoud n’a absolument rien à gagner dans cette guerre financière et économique contre la Russie. Les Saoudiens ont déjà perdu le Yémen et l’Irak. Le Bahreïn est tenu par une armée de mercenaires qui réprime l’aliénation de la majorité chiite. Ils voient avec horreur la possibilité que l’Iran, l’ennemi ultime, parvienne à un accord sur le nucléaire avec la Voix de son Maître. Ils désespèrent de voir Assad s’accrocher. Ils veulent que tout Frère musulman dans leur champ de vision, ou à proximité, soit emprisonné ou décapité. Ils craignent les soulèvements de style Printemps arabe encore plus que la peste. Puis voilà ce faux califat de l’EIIS/EIIL/Da’ech qui menace de se rendre jusqu’à La Mecque et Médine. La maison des Saoud est effectivement encerclée de toutes parts.

 

 

Une feuille de route suicidaire

 

Alors que la tempête gronde, tout le monde est tout sourire, au beau milieu d’un carnage fratricide. Le puissant clan des Sudairi a pris sa revanche alors que le corps du roi Abdallah était encore chaud. Le roi Salman, qui a presque 80 ans et dont l’Alzheimer aura tôt fait de le réduire en bouillie, n’a pas perdu de temps pour nommer son neveu, Mohammed ben Nayef, prince héritier en second. Juste au cas où le népotisme ne serait pas encore assez évident, il a aussi nommé son fils, le prince Mohammed ben Salman, ministre de la Défense. Mohammed ben Nayef, en sa capacité de chef de l’antiterrorisme de la maison des Saoud, est l’enfant chéri du Pentagone et de la CIA.

 

Aussi bien dire qu’il s’agit de la version du désert de ce classique de Giuseppe di Lampedusa qu’est Le Guépard : Se vogliamo che tutto rimanga com’è bisogna che tutto cambi. (Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change.) Ce qui est intéressant, c’est que la phrase semble s’appliquer aujourd’hui beaucoup plus à la maison des Saoud qu’à l’Empire du Chaos.

 

Apparemment, le jeu qui se déroule autour du trône de nos salopards vise à faire en sorte que tout reste tel que c’est. Ils resteront nos salopards. Le Pentagone a même eu la délicate idée d’amener le chef d’état-major des armées des USA [1] à parrainer un concours de rédaction d’essais en l’honneur de feu le roi Abdallah.

 

Vous êtes donc cordialement invités à faire l’éloge du roi pour sa répression sans merci de la minorité chiite de l’est de l’Arabie saoudite, riche en pétrole ; pour la peine qu’il a infligée au cheikh Nimr Baqir al-Nimr, l’éminent religieux chiite et dissident politique au franc-parler, soit la décapitation, à la Da’ech, pour avoir tout simplement dirigé un mouvement non violent cherchant à promouvoir les droits des chiites, les droits des femmes et une réforme démocratique en Arabie saoudite (même Human Rights Watch reconnaît que les chiites saoudiens sont victimes de discrimination systématique en matière de religion, d’éducation, justice et d’emploi).

 

Louangeons le regretté roi pour les milliers de prisonniers politiques, pour les accusations de terrorisme proférées contre les femmes qui osent conduire une voiture, pour le quart de la population vivant sous le seuil de la pauvreté et, dernier point, mais non le moindre, pour sa contribution à l’expansion d’Al-Qaïda en Irak, devenu l’EIIS depuis. Le Pentagone vous adore rien que pour cela.

 

Toute cette tempête du désert de fric saoudien investi dans le prosélytisme et l’endoctrinement wahhabites, que j’ai vu de mes yeux du Maghreb à Java, est un héritage important ; une religion médiévale toxique (rien à voir avec l’Islam véritable), qui n’a de cesse de détruire des vies et des communautés et d’engendrer des fanatiques, indéfiniment. Vive le roi pour tout cela, au nom du Pentagone, en oubliant bien sûr d’en parler dans tous les médias institutionnels arabes qui sont sous le contrôle absolu de la maison des Saoud.

 

Une réforme dans la maison des Saoud, dites-vous ? En marge de l’ignoble et barbare establishment religieux salafiste ? Ça, c’est la blague du millénaire. Rien ne va changer.

 

Sauf qu’en jouant le jeu de l’Empire du Chaos, en livrant une guerre financière et économique à la Russie, ils changent la donne, car ils jouent carrément avec le feu. Les sanctions imposées par les USA et l’UE, les attaques contre le prix du pétrole et le rouble par l’industrie financière des produits dérivés, qui agit à titre de mandataire, c’est très au-dessus des compétences des Saoudiens. La maison des Saoud jure qu’elle n’a pas changé ses quotas de production en 2014. Sauf qu’il y a un excédent de stock, qui a été mis sur le marché pour contribuer à la chute des prix du pétrole, de pair avec la manipulation des spéculateurs sur les produits dérivés.

 

Plusieurs analystes du secteur pétrolier n’arrivent pas encore à comprendre pourquoi la maison des Saoud s’en est prise à la Russie. C’est essentiellement pour des raisons politiques et non économiques (le soutien de la Russie à la Syrie et à l’Iran les USA en accord avec la stratégie, etc.). Le fait demeure que Moscou considère la manœuvre comme une déclaration de guerre économique par l’Arabie saoudite. Prudemment, l’hebdomadaire Petroleum Intelligence Weekly a déjà laissé entendre que les choses pourraient devenir beaucoup plus graves, en parlant de risques de perturbations dans les monarchies du Golfe au Moyen-Orient.

 

Il faut se méfier d’un empereur qui apporte des cadeaux, ou qui pleure un roi défunt. L’Empire du Chaos demande essentiellement à la maison des Saoud de se transformer en kamikaze contre la Russie. Tôt ou tard, quelqu’un à Riyad se rendra compte que cette feuille de route mène au suicide de la maison des Saoud.

 

 

Par Pepe Escobar (*) – traduit par Daniel relu par jj pour Le Saker francophone - le 27 janvier 2015 – source RT

 

Notes

[1] Dempsey Sponsors Essay Competition ot Honor Saudi King, U.S. Department of Defense, 26-01-2015

 

(*) Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009) et le petit dernier, Empire of Chaos (Nimble Books).

Koter Info's insight:


Seul point positif durant ce voyage, apparue non voilée, Michelle Obama a scandalisé l'Arabie saoudite. Naturellement, les dignitaires ont refusé de lui serrer la main. Tiens donc !


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Quand l’attentat de Charlie hebdo pourrait déteindre sur Areva au Niger

Quand l’attentat de Charlie hebdo pourrait déteindre sur Areva au Niger | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

 

 

Quand l’attentat de Charlie hebdo

pourrait déteindre sur Areva au Niger

 

Simple coïncidence ? Permettez-moi d’en douter… alors que le géant du nucléaire français Areva éprouve quelques « difficultés » au Niger dirons-nous poliment, sous fond de négociations de la manne générée par l’exploitation de l’uranium, une dizaine de morts est à déplorer dans le pays, suite à des émeutes anti-France.

 

On voudrait profiter de « l’occasion » de l’attentat ayant frappé Charlie Hebdo pour chasser de bien gênants concurrents qu’on ne s’y prendrait pas autrement…

 

En tout état de cause, plusieurs dizaines de fondamentalistes ont saisi la perche tendue par l’attentat de Charlie Hebdo pour s’en prendre à la minorité chrétienne du Niger et aux Occidentaux, faisant plusieurs victimes et d’importants dégâts. Les autorités musulmanes appellent quant à elles au calme. Prouvant ainsi, s’il en était besoin, qu’elles sont bien loin de tout ce vacarme, voire de ce qui pourrait bien être une manipulation.

 

Cerise sur le gâteau, oserais-je dans un cynisme le plus total, Zinder, la deuxième ville du Niger d’où sont parties les violences se situe à la frontière du Nord Nigéria, une région frappée de manière sanglante par Boko Haram ces derniers jours. Alors même que, ministres de la Défense et diplomates s’alarmaient le 15 décembre dernier, lors du Forum Paix et Sécurité à Dakar, d’un fort risque de recrudescence des violences et du terrorisme dans ce pays riche en pétrole, à quelques semaines d’élections stratégiques.

 

En tout état de cause, plusieurs dizaines d’hommes, certains arborant l’étendard de Boko Haram, sèment la terreur dans la ville depuis le début du weekend, faisant 5 morts et 45 blessés.

 

Armés de barres de fer, ils ont détruit le centre culturel français, s’en prenant aux églises et aux chrétiens. Environ 300 d’entre eux ont dû être placés sous protection militaire à Zinder. Environ 70 autres se sont retranchés dans une église évangélique, protégés par des gendarmes et des policiers.

 

Les violences se sont poursuivies à Niamey, la capitale, où environ 300 jeunes hommes armés s’en sont à nouveau pris à des églises, faisant au moins 5 nouvelles victimes. Des drapeaux français ont également été brûlés. À Niamey, de nombreux bars, hôtels, débits de boisson ou commerces appartenant à des non-musulmans ont également été détruits. Les expatriés français ont été appelés par l’ambassade de France à ne pas sortir de chez eux.

 

Vous avez dit manipulation ? Alors qu’on est en droit de s’interroger à qui profite le crime, une vingtaine d’oulémas (des théologiens) sont intervenus à la télévision du Niger ce weekend, exhortant cette jeunesse, « si elle agit au nom de l’Islam, d’arrêter ces violences qui nous détruisent ».

 

Si l’Islamisme radical semble être une méthode toute trouvée pour motiver les foules et les mercenaires à moindre coût, l’orientation des cours des matières premières à la baisse pourrait être la nouvelle arme du 21e siècle, avais-je suggéré le 25 décembre dernier dans un article relatant mon échange avec le Général de Division Dominique Rakotozafy, ministre de la Défense nationale de Madagascar, lors du  Forum Paix et Sécurité en Afrique qui s’est tenu à Dakar le 15-16 décembre dernier.

 

J’indiquais alors que si la dégringolade du cours du pétrole plombe littéralement des économies dépendantes de la manne pétrolière, telles notamment la Russie et le Vénézuéla, la chute du cours de l’uranium pourrait diminuer la rentabilité de vastes projets comme ceux d’Areva au Niger.

 

Ajoutant que – comme le disait lui-même Dominique Rakotozafy – « la nature ayant horreur du vide », cette situation était propice à l’implantation d’autres multinationales, concurrentes d’Areva. Et rappelant ma réponse à sa remarque fort judicieuse : certains pourraient être enclins à créer eux-mêmes le vide….

 

 

 

Par Élisabeth Studer leblogfinance.com - le 18 janvier 2015

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À quoi joue la maison des Saoud ?

À quoi joue la maison des Saoud ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

À quoi joue la maison des Saoud ?

Par Pepe Escobar(*)

 

La maison des Saoud se retrouve maintenant dans de bien beaux draps. Sa guerre du pétrole à haut risque pourrait éventuellement se retourner contre elle. La succession du roi Abdallah pourrait tourner au massacre. Son protecteur américain pourrait aussi changer d’attitude.

 

Commençons par le pétrole et une mise en contexte. L’approvisionnement en pétrole des USA a augmenté de quelques millions de barils par jour. Cette hausse est toutefois compensée par la baisse des exportations provenant de l’Iran et de Kirkouk, en Irak, et l’arrêt de la production en Libye et en Syrie. En gros, la stagnation et la récession en Europe et le ralentissement relatif de la Chine font en sorte que l’économie mondiale, pour le moment du moins, ne cherche pas à obtenir plus de pétrole.

 

Depuis 2011, l’Arabie saoudite inonde le marché pour compenser la baisse des exportations de l’Iran causée par la guerre économique que lui livrent les USA à coup de sanctions. Qui plus est, Riyad a empêché l’OPEP de réduire les quotas de production des pays membres. La maison des Saoud croit qu’elle peut laisser aller les choses, le temps que l’extraction par fracturation hydraulique, qui se fait surtout aux USA, soit inexorablement évincée du marché en raison de ses coûts trop élevés. C’est que les Saoudiens croient qu’ils reprendront des parts de marché.

 

Parallèlement, la maison des Saoud a de toute évidence bien du plaisir à punir l’Iran et la Russie pour leur soutien à Bachar al-Assad à Damas. La maison des Saoud a aussi une sainte horreur de tout accord sur le nucléaire éventuel entre les USA et l’Iran (il n’y a rien de moins sûr) menant à une détente à long terme.

 

Téhéran continue toutefois de tenir tête. La Russie n’a pas trop fait de cas de l’attaque, parce que la faiblesse du rouble fait en sorte que les revenus de l’État sont restés les mêmes, ce qui ne causera pas de déficit budgétaire. Quant à l’Asie de l’Est, assoiffée de pétrole dont la Chine, le plus gros client des Saoudiens, elle savoure la débandade le temps qu’elle dure.

 

Les prix du pétrole vont demeurer très bas pour l’heure. Cette semaine Goldman Sachs a réduit ses prévisions de 2015 pour le pétrole brut WTI et le Brent. Le Brent est passé de 83,75 $ à 50,40 $ le baril ; le brut WTI de 73,75 $ à 47,15 $ le baril. Le prix du baril pourrait même atteindre 42 $ et 40,50 $. Jusqu’à l’inévitable reprise en V.

 

La firme Nomura Securities [1] s’attend d’ailleurs à ce que le prix du pétrole remonte à 80 $ le baril d’ici la fin de 2015.

 

 

Punir la Russie ou faire faillite

 

Au cours de l’entrevue indiquée au point [2], le président des USA, Barack Obama, a admis ouvertement qu’il souhaitait des perturbations touchant le prix du pétrole parce qu’il croyait que le président russe Vladimir Poutine aurait énormément de mal à les gérer. Voilà qui règle toute controverse à propos de la volonté de punir la Russie et de la collusion entre les USA et les Saoudiens, d’autant plus que John Kerry, le secrétaire d’État des USA, a donné son aval au roi Abdallah, à Djeddah, pour qu’il augmente la production de pétrole parallèlement à l’adoption d’une stratégie de coupure des prix.

 

Que Kerry ait sacrifié l’industrie américaine du gaz de schiste par ignorance ou incompétence (probablement les deux), n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que si l’on avait sommé la maison des Saoud de reculer, elle l’aurait fait aussitôt. L’Empire du Chaos domine ses vassaux du golfe Persique, qui ne peuvent émettre le moindre soupir sans l’approbation implicite des USA.

 

Ce qui est beaucoup plus inquiétant, c’est que la bande au pouvoir à Washington ne semble pas défendre les intérêts nationaux et industriels des USA. Car en plus des mégas déficits commerciaux qui reposent sur la manipulation de la devise, c’est toute l’industrie pétrolière des USA qui risque d’être détruite par tout ce racket sur les prix du pétrole. N’importe quel analyste sensé interpréterait cela comme contraire à l’intérêt national des USA.

 

Chose certaine, l’accord de Riyad était de la musique aux oreilles des Saoudiens. Leur politique officielle a toujours été d’empêcher le développement de tout substitut éventuel au pétrole, y compris le gaz de schiste américain. Alors, pourquoi ne pas faire chuter les prix du pétrole et les maintenir bas assez longtemps pour rendre insensé tout investissement dans le gaz de schiste ?

 

Il y a cependant un énorme problème. La maison des Saoud ne va pas tirer assez de revenus du pétrole pour boucler son budget annuel à moins de 90 $ le baril. Faire mal à l’Iran et à la Russie est peut-être bien réjouissant, mais ce l’est beaucoup moins quand son propre portefeuille cousu d’or s’en ressent.

 

Les perspectives à long terme tendent vers un redressement des prix. Le pétrole peut être remplacé dans bien des cas, mais il n’y a pas encore de solution de rechange au moteur à combustion interne. Donc peu importe ce que l’OPEP fait, son objectif est de préserver la demande de pétrole par opposition aux substituts aux hydrocarbures, et de maximiser le rendement d’une ressource limitée. Pour résumer, oui, il s’agit bien d’une pratique de fixation des prix déloyale.

 

Là encore, un vecteur aussi crucial qu’immense vient compliquer les choses. La maison des Saoud et les autres pays producteurs du golfe Persique ont beau inonder le marché, mais c’est Goldman Sachs, JP Morgan et Citigroup qui font le sale travail dans l’ombre au moyen des contrats à terme sur les produits dérivés à effet de levier.

 

Les prix du pétrole constituent un racket tellement opaque que seules les grandes banques de négoce du pétrole, comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley, ont une petite idée de qui achète et de qui vend les contrats à terme ou les contrats de produits dérivés, ce qu’on appelle le pétrole papier. L’absence de règles qui caractérise ce casino multimilliardaire contient tous les ingrédients d’une bulle spéculative, avec l’aide des amis qui gèrent les pompes à pétrole du Golfe. Avec les marchés des contrats à terme sur le pétrole et les bourses de Londres et de New York qui monopolisent les contrats à terme, ce n’est plus l’OPEP qui contrôle les prix du pétrole. C’est Wall Street. C’est cela le grand secret. La maison des Saoud peut se bercer de l’illusion qu’elle a le contrôle. Mais il n’en est rien.

 

 

UN mariage dysfonctionnel

 

Comme si tout ça n’était pas assez confus, voici propulsée au-devant de la scène la question cruciale de la succession de la maison des Saoud. Âgé de 91 ans, le roi Abdallah s’est retrouvé hospitalisé à Riyad pour une pneumonie la veille du jour de l’An, obligé de respirer à travers un tube. Il pourrait – ou non, il s’agit ici de la secrète maison des Saoud – avoir un cancer du poumon. Il n’en a plus pour très longtemps. Le fait qu’il soit acclamé comme réformateur progressif dit tout ce qu’il y a à savoir sur l’Arabie saoudite. La liberté d’expression dites-vous ? Vous voulez sans doute rigoler [3] !

 

Alors, qui sera le prochain ? Le premier dans l’ordre de succession devrait être le prince héritier Salman, âgé de 79 ans, qui est aussi le ministre de la Défense. Il a été gouverneur de la province de Riyad durant 48 longues années. C’est ce même faucon authentique qui supervisait la multitude de dons privés versés aux moudjahidines afghans lors du djihad des années 1980, avec l’aide des prêcheurs wahhabites purs et durs. Au nombre de ses fils, on compte le gouverneur de Médine, le prince Fayçal. Nul besoin d’ajouter que la famille Salman contrôle virtuellement la totalité des médias saoudiens.

 

Pour mettre la main sur le Saint Graal, Salman doit s’en montrer digne. Ce n’est pas gagné d’avance. D’autant plus qu’Abdallah, qui a la peau dure, a déjà survécu à deux de ses princes héritiers, Sultan et Nayef. Les choses semblent plutôt mal se présenter pour Salman : il a subi une chirurgie vertébrale et un accident vasculaire cérébral, et – très opportunément – il souffrirait peut-être de démence.

Ce qui n’augure rien de bon non plus pour Salman, c’est que peu après avoir été promu au poste de sous-ministre de la Défense, on lui a montré la porte, car il s’était compromis dans l’atroce jeu djihadiste de Bandar Bush en Syrie.

 

Quoi qu’il en soit, Salman a déjà un successeur en la personne du second vice-premier ministre, le prince Moqren, ancien gouverneur de la province de Médine et alors chef du renseignement saoudien. Moqren est très, très proche d’Abdallah. Moqren semble être le dernier fils capable d’Ibn Saoud, capable étant ici bien sûr une figure de style. En fait, le vrai problème arrivera quand Moqren deviendra prince héritier. Car alors, le prochain dans l’ordre de succession sera choisi parmi les petits fils d’Ibn Saoud.

 

Ce qui nous amène aux princes dits de la troisième génération – des gars pour le moins pas très doux. Le principal d’entre eux n’est nul autre que Mitaeb bin Abdallah, 62 ans, le fils du roi ; et là on peut crier au népotisme. Tel un seigneur de la guerre, Mitaeb contrôle son propre détachement au sein de la garde nationale. Certaines de mes sources m’ont dit que Riyad est inondée de rumeurs voulant que Abdallah et Moqren aient conclu un accord : Abdallah s’arrangerait pour que Moqren devienne roi, et Moqren ferait en sorte que Mitaeb devienne prince héritier. Une fois encore, comme il s’agit ici de la secrète maison des Saoud, le mantra hollywoodien est de mise : personne ne sait rien.

 

Les fils d’Abdallah sont partout : gouverneur de la Mecque, sous-gouverneur de Riyad, sous-ministre des Affaires étrangères, président du Croissant rouge saoudien. C’est la même chose du côté des fils de Salman. Mais il y a aussi Mohammed ben Nayef, fils du défunt prince héritier Nayef, devenu ministre de l’Intérieur en 2012 et responsable des questions ultrasensibles de sécurité intérieure, que les mesures répressives presque tous azimuts ne rebutent pas. Il est le principal concurrent de Mitaeb parmi les princes de troisième génération.

 

Oubliez donc l’unité familiale, surtout lorsqu’un butin aussi juteux est en jeu : un faux pays qui n’est en fait qu’une hacienda pétrolifère. Malgré tout, celui qui héritera du butin se retrouvera devant un gouffre et la même litanie de cris de détresse : chômage à la hausse, inégalité abyssale, divisions sectaires épouvantables, djihadisme sous toutes ses formes – sans parler, et ce n’est pas la moindre des choses, du faux Califat d’Ibrahim en Syrak, qui menace déjà de marcher vers la Mecque et Médine. N’oublions pas non plus l’effroyable Conseil des oulémas dignes de l’époque médiévale (ces gars qui adorent fouetter, amputer et décapiter), la dépendance totale vis-à-vis du pétrole, la paranoïa sans limites vis-à-vis de l’Iran et une relation qui bat de l’aile avec la Voix de son Maître, les USA.

 

 

Quand appelleront-ils la cavalerie ?

 

Comme par hasard, il se trouve que les Maîtres de l’Univers, les vrais, ceux de l’axe Washington-New York, débattent justement de l’érosion de cette relation, ceux de la maison des Saoud n’ayant quant à eux personne d’autre à qui s’adresser que des guignols, des sous-fifres de Bush II à Kerry tout au plus, et ce, à l’occasion. Je soutiens dans cette analyse que toute promesse faite par Kerry à la maison des Saoud en échange de sa coopération pour mettre à mal l’économie de la Russie ne signifie absolument rien.

 

Les grondements qui se font entendre du côté du territoire des Maîtres de l’Univers laissent croire que tôt ou tard la CIA pourrait se retourner contre la maison des Saoud. Si cela devait se produire, la seule façon pour la maison des Saoud d’assurer sa survie serait de se faire amie avec nulle autre que Moscou. Voilà qui met en lumière une fois de plus la trajectoire suicidaire sur laquelle s’est engagée la maison des Saoud en tentant de s’attaquer à l’économie russe.

 

Comme quiconque demeure inexorablement étranger devant l’opacité totale de la maison des Saoud, il existe un courant d’analyse voulant que ses membres sachent ce qu’ils font. Ce qui n’est pas nécessairement le cas. La maison des Saoud semble croire que le fait de plaire aux néoconservateurs des USA améliorera sa position à Washington. Mais cela ne se produira tout simplement pas. Les néoconservateurs demeurent obsédés par le fait que la maison des Saoud aide le Pakistan à mettre au point ses missiles nucléaires, dont certains – et encore une fois, cela reste ouvert aux spéculations – pourraient même être déployés sur le sol saoudien à des fins défensives contre la menace mythique iranienne.

 

C’est confus ? Le mot ne suffit même pas à donner une petite idée de la situation. Mais une chose est certaine : quel que soit le jeu auquel la maison des Saoud croit se livrer, elle aurait tout intérêt à commencer à parler sérieusement avec Moscou. Souhaitons seulement qu’elle n’envoie pas de nouveau Bandar Bush en mission en Russie.

 


Par Pepe Escobar (*) - Traduit par Daniel et Jacques pour Le Saker francophonereseauinternational.net - le 20 janvier 2015

 

Source : What game is the House of Saud playing? RT, 17-01-2015

Notes

[1] Saudi Will Win the Price War, Oil to Rebound 50% by December : Nomura, Barron’s Asia, 13-01-2015

[2] Transcript : President Obama’s Full NPR Interview, NPR, 29-12-2014

[3] Saudi blogger faces next 50 lashes as government ignores global protests, The Guardian, 14-01-2015

 

 

(*) Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009) et le petit dernier, Empire of Chaos (Nimble Books).

 

http://lesakerfrancophone.net/a-quoi-joue-la-maison-des-saoud/

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Euro, pétrole, géopolitique...

Euro, pétrole, géopolitique... | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Mais quel début d’année mes amis, quel début d’année ! Tout d’abord, n’imaginez pas que je sois particulièrement satisfait d’avoir raison… Il y a des fois où, même en ayant raison, on aurait préféré avoir tort tant la situation actuelle est grave et peut dégénérer en chaos finalement beaucoup plus rapidement que ce que l’on pourrait penser ou que ce que l’on voudrait croire. Cela ne retire néanmoins rien à la satisfaction intellectuelle d’avoir eu et d’avoir la bonne approche.

 

La lucidité permet de voir et de comprendre ce qu’il se passe loin du politiquement ou de l’économiquement correct affiché comme il se doit.

 

La réalité c’est qu’encore une fois, il était évident que nous allions connaître de nouveaux épisodes de crainte et de peur des acteurs économiques en particulier en Europe, pour l’Europe et pour l’avenir même de la monnaie unique européenne.

 

 

L’effondrement du pétrole et

les conflits géopolitiques

 

Entre baisse de la demande, excédent de l’offre, croissance économique mondiale anémique et conflit géopolitique entre pays producteurs de pétrole, c’est l’or noir qui n’en finit plus de s’effondrer depuis quelques semaines. Résultat ? Cette baisse du pétrole ne peut que finir par entraîner les marchés vers le bas, ne serait-ce parce que la plus grosse capitalisation à la Bourse de Paris, pour ne prendre que cet exemple, est la société Total, qui représente plus de 15 % de l’indice CAC 40.

 

Il ne faut pas oublier non plus que les banques américaines comme canadiennes sont particulièrement impliquées dans le financement de l’industrie nord-américaine au sens large du gaz de schiste. Or ce secteur est non seulement responsable d’une très grande partie de la fameuse croissance économique américaine (qui du coup va commencer à battre sérieusement de l’aile), mais en plus n’est rentable qu’avec un baril dont le prix de vente est au moins supérieur à 70 dollars… Or le pétrole s’approche très dangereusement de la zone des 40 dollars le baril…

 

Enfin, il est à noter sur le front des relations internationales – la seule annonce importante du président Hollande lors de son intervention sur France Inter d’hier – que le Président français pour la première fois depuis maintenant plusieurs mois semble montrer des signes de détachement vis-à-vis du positionnement américain à l’égard de la Russie. L’inflexion sémantique est particulièrement notable et Hollande semble vouloir faire la paix avec Moscou. Ce faisant, la France retrouve sa place historique de pont entre les USA et la Russie, et c’est évidemment de mon point de vue une excellente chose. Néanmoins, cela risque d’agacer à Washington, et les Américains aiment « punir » la France (expression employée par Georges Bush après le refus de la France de s’engager en Irak). Lorsque nos grands zamis les Zaméricains sont agacés, leurs rétorsions sont généralement économiques.

 

« Pour François Hollande, il faut désormais trouver une issue rapide au conflit qui, en Ukraine, oppose les rebelles prorusses et l’armée. « M. Poutine ne veut pas annexer l’Est de l’Ukraine. Il me l’a dit », a-t-il rappelé. Pour aider à désamorcer le conflit, le chef de l’État se dit prêt à se rendre à la réunion internationale qui doit se tenir à Astana le 15 janvier. Pour François Hollande, les sanctions contre la Russie « devront être levées s’il y a des progrès » : « Si la Russie a une crise, ce n’est pas forcément bon pour l’Europe. Je ne suis pas pour la politique du pire. Et le président Poutine lui-même doit savoir s’arrêter, il le paye suffisamment cher. » »

 


L’euro n’est plus irrévocable

 

Vous pouvez être pour ou contre, vous pouvez aimer l’Europe et l’euro ou les détester, cela m’importe peu, car intellectuellement et économiquement parlant, il ne s’agit pas de savoir si on aime l’euro ou pas, mais de savoir si, dans le contexte actuel, l’euro est viable, et je répète depuis des années que ce n’est pas le cas.

 

Une monnaie unique sur des économies hétérogènes n’est, par définition, pas possible longtemps et à la première crise elle s’effondre. Ceux qui veulent sauver l’Europe et l’euro doivent mettre en place une Union de transfert, c’est-à-dire une Europe avec un impôt européen, des obligations européennes et une Europe où les plus riches payent pour les plus pauvres. Dans un tel cadre, alors oui l’euro est techniquement viable.

 

Le seul gros souci c’est que les Allemands, aussi sympathiques soient-ils, n’ont pas du tout envie de payer pour tout le reste de l’Europe. Par conséquent, ils refusent (et on peut les comprendre) obstinément toute idée d’Europe fédérale et c’est exactement ce qu’a laissé entendre ce week-end Angela Merkel. Si la Grèce ne veut pas de la gestion budgétaire allemande, alors elle dégage de l’euro…

 

Ces déclarations rapportées par le journal Der Spiegel ont d’ailleurs commencé à mettre un tel bazar en Europe que « la Commission européenne a voulu couper court aux spéculations, estimant que la présence d’un pays au sein de la zone euro était irrévocable », ce que je trouve cocasse par rapport au titre de mon édito d’hier et de ma conclusion où j’écrivais « désormais l’euro n’est plus irréversible »… Non pas que le Contrarien Matin donne le ton de l’opinion mondiale à Bruxelles, rassurez-vous, plus prosaïquement, nous dirons simplement que tout le monde a bien interprété les paroles de la chancelière allemande comme elles devaient l’être (en tout cas pour ceux qui ont plus de deux neurones).

 

« « L’appartenance à l’euro est irrévocable », a déclaré Annika Breidthardt, porte-parole de l’Union européenne (UE) au cours d’un point de presse, rappelant que cette règle était inscrite dans le Traité de Lisbonne, signé en 2007, « article 140, paragraphe 3 ». « Nous n’allons pas entrer dans des spéculations et des scénarios qui risquent d’être interprétés dans un contexte qui ne se pose pas », a ajouté un autre porte-parole, Margaritis Schinas. »

 

 

Les marchés baissent fortement…

parce qu’ils ont peur de l’explosion de l’euro !!

 

Les marchés démarrent donc logiquement assez mal l’année avec une belle baisse de presque 3,5 % sur la Bourse de Paris, en Grèce c’est un carnage (en Russie n’en parlons même pas…).

L’euro baisse à un plus bas de 9 ans et c’est paradoxal…

 

Pour certains, cette baisse de l’euro s’expliquerait par l’arrivée prochaine du QE européen lancé par Draghi… Je ne crois pas du tout à cette interprétation des événements, car si les marchés étaient persuadés que Draghi aura bien les mains libres pour lancer un énorme QE (impression monétaire massive), alors les marchés devraient monter… S’ils baissent, c’est parce que justement les « zinvestisseurs » ont peur, et à très juste titre, que la BCE ne puisse pas se lancer dans un programme de rachat massif d’actifs en raison de l’opposition allemande… constante depuis 7 ans maintenant, le tout avec des conflits portés devant les juridictions et la volonté germanique de faire appliquer les traités… Et les traités n’autorisent pas le financement direct des États.

 

Je pense donc que ce qui fait baisser l’euro ce n’est pas l’éventuel QE européen, qui sera au mieux très décevant et au pire inexistant, mais bel et bien les craintes de sortie de la zone euro de la Grèce…

 

Or, là encore, c’est paradoxal (enfin pas vraiment vous allez très vite comprendre). Si la Grèce, qui est l’économie la plus moisie d’Europe, sort de la zone euro alors l’euro en réalité deviendrait plus fort, car il n’aurait plus à supporter le poids mort de la Grèce. Je parle bien évidemment de l’économie et des dettes, pas du peuple grec qui endure les pires souffrances économiques depuis maintenant presque 7 années. Résultat logique : si le maillon le plus faible sort, à ce moment-là la « chaîne » globale devient plus forte et l’euro sans la Grèce devrait, en réalité, s’apprécier… Si nous poussions logiquement le raisonnement, si tous les pays sortaient pour ne laisser plus que l’Allemagne dans l’euro alors l’euro serait la monnaie la plus forte au monde…

 

Conclusion : si l’euro baisse, ce n’est pas parce qu’il va y avoir un QE européen lancé par la BCE.

Si l’euro baisse, ce n’est pas parce que la Grèce pourrait sortir de l’euro.

 

Si l’euro baisse, c’est parce que la sortie éventuelle de la Grèce risquerait de créer un précédent politique majeur avec, partout en Europe, des partis politiques eurosceptiques qui n’attendent que cela et dès lors, c’est le risque d’explosion de l’euro qui revient comme prévu et, comme je l’ai écrit à de multiples reprises, sur le devant de la scène en cette nouvelle année 2015.

 

Logiquement donc nous assistons à une baisse de l’euro, à une appréciation du dollar américain et des autres devises hors euro (nous pouvons mettre le rouble de côté). Logiquement, nous avons aussi assisté à une forte hausse de l’or coté en euro… (Or nous achetons et vendons notre or en euro… C’est donc le critère essentiel pour nous autres, Européens.) Et l’or vient même de se payer le luxe de franchir un seuil très important : celui des 1 000 euros l’once !!!


Logiquement, nous voyons également les emprunts d’État des nations européennes les plus solides, à commencer par l’Allemagne, atteindre de nouveaux plus bas historiques… Les « zinvestisseurs » préfèrent avoir de la dette allemande ne rapportant rien, mais l’assurance d’obtenir de futurs marks plutôt qu’être juste détenteurs d’euros pouvant disparaître…

 

C’est donc bien la peur du désaccord politique qui désormais mène la danse en Europe et nous devrons faire le choix politique le plus crucial de ces 30 dernières années. Soit nous voudrons collectivement plus d’Europe, soit nous ne voudrons plus de cette Europe et par conséquent de cet euro qui ne fonctionne pas.

 

Il arrive un moment où l’on doit quitter le monde de l’incantation et de l’idéologie pour se concentrer sur la réalité des faits. C’est ce qui commence enfin à se passer, et la volatilité sur les marchés ne fait que matérialiser ces inquiétudes autour d’une question fondamentalement politique. Le calme sera sans doute ramené par quelques déclarations bien senties auxquelles tout le monde voudra encore croire, mais à un moment, il faudra des actes et plus seulement des mots pour s’occuper de nos maux. Et ce moment c’est l’année 2015.

 

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

 

À demain… si vous le voulez bien !!

 

Par Charles SANNAT (*) - lecontrarien.com – le 6 janvier 2015

(*) Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques.

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La guerre du pétrole...

Vidéo ajoutée le 30 novembre 2014 par l’Agence info libre TV

 


Bassam Tahhan :


« La guerre du pétrole vise à affaiblir la Russie... »

 

Un nouveau numéro des Causeries d’Ivry avec Bassan Tahhan cette fois-ci sur l’importante baisse du prix du pétrole. « Une supercherie » selon lui !

 

 

Bassam TAHHAN est né en Syrie dans une famille de lettrés, linguistes, poètes et chanteurs (son père Aref TAHHAN  fut le secrétaire général du parti gaulliste d’Alep et de la Syrie du Nord durant la Deuxième Guerre mondiale). Professeur de lettres arabes, islamologue, politologue. (Source : Wikipédia)


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