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Derrière la dette grecque

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De gauche à droite :

1) Joseph Retinger, ex-fasciste polonais devenu agent britannique. Dans le cadre de ses fonctions au MI6, il fonda l’European League for Economic Cooperation dont il devint le secrétaire général. À ce titre, il est le père de l’euro. Par la suite, il anima le Mouvement européen et créa le Club de Bilderberg.

 

2) Walter Hallstein, haut fonctionnaire allemand, rédigea le projet hitlérien d’Europe fédérale. Il s’agissait de détruire les États européens et de fédérer les populations par ethnies autour du Reich aryen. L’ensemble aurait été soumis à la dictature d’une bureaucratie non élue, contrôlée par Berlin. À la Libération, il mit en œuvre son projet avec l’aide des Anglo-Saxons et devint, en 1958, le premier président de la Commission européenne.

 

3) Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, est l’ancien vice-président Europe de la banque Goldman-Sachs. Il a masqué au Parlement européen son rôle dans les malversations opérées par la banque pour le compte du gouvernement grec, pourtant attesté par des documents de la banque.

 

4) Jean-Claude Juncker s’est indigné du référendum grec qu’il a qualifié de « trahison ». M. Juncker a été contraint à la démission de ses fonctions de Premier ministre du Luxembourg, après que l’ont eut établi son appartenance au réseau d’espionnage Gladio de l’Alliance atlantique. Un an plus tard, il devenait président de la Commission européenne.

 

 

 

Derrière la dette grecque

Par Thierry Meyssan (*)

 

Le débat actuel sur la dette grecque a donné lieu à toutes sortes de menaces, d’abord contre le gouvernement Tsípras, puis contre les électeurs grecs. S’abstenant d’entrer dans une discussion sur la partie odieuse de cette dette, Thierry Meyssan observe la campagne internationale contre la sortie de la Grèce de la zone euro. Il met en lumière le projet historique de l’Union et de l’euro, tel que formulé en 1946 par Churchill et Truman, pour conclure que la Grèce est aujourd’hui piégée par l’environnement géopolitique international et non pas par sa situation économique.

 

Le référendum grec a donné lieu à de vifs débats dans l’Union européenne qui illustrent l’ignorance générale sur les règles du jeu. Les participants se sont déchirés pour savoir si les Grecs étaient ou non responsables de leur dette tout en veillant à ne jamais accuser leurs créanciers d’usure. Mais ils l’ont fait en ignorant l’histoire de l’euro et les motifs de sa création.

 

 

L’euro : un projet anglo-saxon de la Guerre froide

 

Depuis le Traité de Rome, il y a soixante-quatre ans, les instances administratives successives du « projet européen » (CECA, CEE, UE) ont dépensé des sommes colossales et sans équivalent pour financer leur propagande dans les médias. Quotidiennement des centaines d’articles, d’émissions de radio et de télévision, sont payées par Bruxelles pour nous raconter une version mensongère de son histoire et nous faire croire que le « projet européen » actuel est celui des Européens de l’entre-deux-guerres.

 

Les archives sont pourtant désormais accessibles à tous. Elles montrent qu’en 1946, Winston Churchill et Harry Truman décidèrent de diviser le continent européen en deux : d’un côté, leurs vassaux, de l’autre l’URSS et les siens. Pour s’assurer qu’aucun État ne s’affranchirait de leur suzeraineté, ils décidèrent de manipuler les idéaux de leur époque.

 

Ce que l’on appelait alors le « projet européen » ne consistait pas à défendre de prétendues valeurs communes, mais à fusionner l’exploitation des matières premières et des industries de Défense de la France et de l’Allemagne de manière à être certain que ces pays ne pourraient plus se faire la guerre (théorie de Louis Loucheur et du comte Richard de Coudenhove-Kalergi [1]). Il ne s’agissait pas de nier de profondes différences idéologiques, mais de s’assurer qu’elles ne se confronteraient plus par la force.

 

Le MI6 britannique et la CIA états-unienne ont alors été chargés d’organiser le premier « Congrès de l’Europe », à La Haye en mai 1948, auquel participèrent 750 personnalités (dont François Mitterrand) de 16 pays. Il s’agissait, ni plus ni moins, que de ressusciter le « projet d’Europe fédérale » (rédigé par Walter Hallstein — le futur président de la Commission européenne — pour le chancelier Adolf Hitler) en se basant sur la rhétorique de Coudenhove-Kalergi.

 

Plusieurs idées fausses doivent être corrigées à propos de ce Congrès.


En premier lieu, il convient de le replacer dans son contexte. Les États-Unis et le Royaume-Uni venaient de déclarer la Guerre froide à l’URSS. Celle-ci répliqua en soutenant les communistes tchèques qui parvinrent légalement à s’emparer du pouvoir lors du « Coup de Prague » (« Février victorieux », selon l’historiographie soviétique). Washington et Londres organisèrent alors le Traité de Bruxelles qui préfigure la création de l’OTAN. Tous les participants au Congrès de l’Europe étaient pro-Anglo-Saxons et anti-Soviétiques.


— Deuxièmement, lorsque Winston Churchill prononça son discours, il employa le terme « Européen » pour désigner les habitants du continent européen (pas ceux du Royaume-Uni qui, selon lui, ne sont pas des Européens) qui se disaient anticommuniste. Il n’était pas question, à l’époque pour Churchill, que Londres adhère à l’Union européenne, mais uniquement qu’il la supervise.


— Troisièmement, deux tendances se firent jour au sein du Congrès : les « unionistes » pour qui il s’agissait uniquement de mettre en commun des moyens pour résister à l’expansion du communisme, et les « fédéralistes » qui souhaitaient réaliser le projet nazi d’État fédéral placé sous l’autorité d’une administration non élue.

 

 

Le Congrès précisa tout ce qui a été réalisé depuis sous les noms successifs de CECA, CEE et UE.

 

Le Congrès adopta le principe d’une monnaie commune. Mais le MI6 et la CIA avaient déjà fondé l’Independent League for European Cooperation (ILEC) [2] —devenue European League for Economic Cooperation (ELEC)—. Son objectif était, une fois les institutions de l’Union créées, de passer de la monnaie commune (la future European Currency Unit – ECU) à une monnaie unique (l’euro), de sorte que les pays adhérents à l’Union ne puissent plus la quitter [3].

C’est ce projet que François Mitterrand réalisa, en 1992. Au regard de l’Histoire et de la participation de François Mitterrand au Congrès de La Haye, en 1948, il est absurde de prétendre aujourd’hui que l’euro ait eu un autre but. C’est pourquoi, en toute logique, les Traités actuels ne prévoient pas la sortie de l’euro, contraignant la Grèce, si elle le souhaite, à sortir d’abord de l’Union pour pouvoir sortir de l’euro.

 

 

Le glissement du « projet européen »

dans le système états-unien

 

L’Union a connu deux tournants principaux :

 

À la fin des années 60, le Royaume-Uni refusa de participer à la guerre du Vietnam et retira ses troupes du Golfe persique et d’Asie. Les Britanniques cessèrent alors de se penser en 51e État des États-Unis et d’invoquer leur « special relationship » avec Washington. Ils décidèrent donc d’adhérer à l’Union (1973).

 

 À la dissolution de l’URSS, les États-Unis restèrent seuls maîtres du jeu, le Royaume-Uni les assista, et les autres États leur obéirent. Par conséquent, l’Union n’a jamais délibéré de son élargissement à l’Est, mais uniquement validé une décision prise par Washington et annoncée par son secrétaire d’État James Baker. De même, elle a adopté aussi bien la stratégie militaire des États-Unis [4] que leur modèle économique et social caractérisé par de très fortes inégalités.


Le référendum grec a fait apparaître une ligne de partage entre d’un côté des élites européennes qui trouvent la vie de plus en plus facile et soutiennent sans réserve le « projet européen » et, d’autre part, des classes laborieuses qui souffrent de ce système et le rejettent ; un phénomène qui s’était déjà exprimé, mais uniquement à l’échelle nationale, lors de la ratification du Traité de Maastricht et du projet de Constitution européenne par le Danemark et la France.

 

Dans un premier temps, les dirigeants européens ont mis en cause la validité démocratique du référendum. Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland (l’homme qui a été viré du jury Nobel pour corruption [5]) a déclaré :

 

— que la durée de la campagne était trop courte (10 jours au lieu de 14) ;

— qu’il ne pourrait pas être surveillé par des organisations internationales (trop longues à s’organiser),

— et que la question posée n’était ni claire ni compréhensible (alors que la proposition de l’Union publiée au Journal officiel est bien plus courte et simple que les Traités européens qui furent soumis à référendum).

Cependant, la polémique a fait long feu après que le Conseil d’État grec, saisi par des particuliers de ces trois points, a validé la légalité de cette consultation.

 

La presse dominante a alors affirmé qu’en votant « non », l’économie grecque sauterait dans l’inconnu.

 

Pourtant, le fait d’appartenir à la zone euro n’est pas une garantie de performance économique. Si l’on se réfère à la liste du FMI du Produit intérieur brut (PIB) en Parité de pouvoir d’achat (PPA), un seul État membre de l’Union se trouve parmi les 10 premiers dans le monde : le paradis fiscal du Luxembourg. La France ne figure qu’en 25e position sur 193.

 

La croissance de l’Union européenne était de 1,2 % en 2014, ce qui la classe au 173e rang mondial, c’est-à-dire un des plus mauvais résultats dans le monde (la moyenne mondiale est de 2,2 %).

 

Force est de constater qu’appartenir à l’Union et utiliser l’euro ne sont pas des garanties de succès. Mais si les élites européennes soutiennent ce « projet », c’est qu’il leur est profitable. En effet, en créant un marché unique, puis une monnaie unique, les Unionistes ont brouillé les cartes. Désormais, les différences ne sont plus entre les États membres, mais entre des classes sociales qui se sont uniformisées à l’échelle européenne. C’est pourquoi les plus riches défendent l’Union, tandis que les plus pauvres aspirent au retour des États membres.

 

 

Les contresens à propos de l’Union et de l’euro

 

Voici des années que le débat est faussé par le vocabulaire officiel : les Européens ne seraient pas les porteurs de la culture européenne, mais uniquement les membres de l’Union. Depuis la Guerre froide, on affirme ainsi que les Russes ne seraient pas Européens, et désormais qu’en sortant de l’Union, la Grèce quitterait la culture européenne dont elle est le berceau.

 

Or, « les chiens ne font pas des chats ». L’Union a été conçue par les Anglo-Saxons, avec d’anciens nazis, contre l’URSS. Elle soutient aujourd’hui le gouvernement ukrainien, nazis inclus, et a déclaré la guerre économique à la Russie en la parant du nom de « sanctions ».

 

Comme son nom ne l’indique pas, l’Union n’a pas été créée pour unir le continent européen, mais pour le diviser, en écartant définitivement la Russie. C’est ce que Charles De Gaulle avait dénoncé en plaidant, lui, pour une Europe « de Brest à Vladivostok ».

 

Les unionistes assurent que le « projet européen » a permis la paix en Europe depuis 65 ans. Mais parlent-ils de l’appartenance à l’Union ou de leur vassalité aux États-Unis ? En réalité, c’est celle-ci qui a garanti la paix entre les États ouest-européens, tout en maintenant leur rivalité hors de la zone OTAN. Doit-on rappeler, par exemple, que les membres de l’Union européenne ont soutenu des camps différents en ex-Yougoslavie avant de s’unifier derrière l’OTAN ? Et doit-on considérer que s’ils redevenaient souverains, les membres de l’Union recommenceraient nécessairement à se quereller ?

 

Pour revenir au cas grec, les experts ont largement démontré que cette dette est imputable à des problèmes nationaux non résolus depuis la fin de l’Empire ottoman tout autant qu’à une escroquerie de grandes banques privées et de dirigeants politiques. Au demeurant, cette dette est insolvable comme le sont également les dettes des principaux États développés [6]. Quoi qu’il en soit, Athènes pourrait facilement s’en sortir en refusant de payer la partie odieuse de sa dette [7], en quittant l’Union, et en faisant alliance avec la Russie qui est pour elle un partenaire historique et culturel bien plus sérieux que la bureaucratie bruxelloise. La volonté de Moscou et de Beijing d’investir en Grèce et d’y créer de nouvelles institutions internationales est un secret de polichinelle. Cependant, la situation de la Grèce est d’autant plus complexe qu’elle est également membre de l’OTAN et que l’Alliance y avait organisé un coup d’État militaire, en 1967, pour l’empêcher de se rapprocher de l’URSS [8].

 

 

 

Par Thierry Meyssan (*) - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | LE 6 JUILLET 2015

 

 

(*) Thierry Meyssan : Consultant politique, président fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

 

Notes :

[1] « Histoire secrète de l’Union européenne », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 28 juin 2004.

[2] La section française prend le nom de Ligue européenne de coopération économique (LECE). Elle est présidée par Edmond Giscard d’Estaing, père du futur président de la République et créateur de l’ECU.

[3] MI6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Stephen Dorril, The Free Press, 2000.

[4] « Stratégie européenne de sécurité », Réseau Voltaire, 12 décembre 2003.

[5] « Thorbjørn Jagland destitué de ses fonctions de président du Nobel de la Paix », Réseau Voltaire, 5 mars 2015.

[6] « Selon la BRI, la dette des États développés est insolvable », Réseau Voltaire, 13 avril 2010.

[7] Cf. la théorie économique d’Alexander Sack.

[8] « La guerre secrète en Grèce », par Daniele Ganser ; « Grèce, le facteur Otan », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 24 août 2013 et 7 avril 2015.

 

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Soros : L’Europe doit devenir comme l’Ukraine !

Soros : L’Europe doit devenir comme l’Ukraine ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Soros : L’Europe doit devenir comme l’Ukraine !

 

À la conférence de sécurité de Munich du mois de février 2015, George Soros (*) a fait des révélations sur ce que doivent devenir les pays de la zone euro. Fin février une loi est sortie en Ukraine pour interdire de critiquer ou d’émettre des avis contraires à la politique menée à l’intérieur du pays par ses habitants. L’Ukraine semble devenir une terre d’essai pour le reste des pays qui constituent l’Union européenne. L’avenir de l’UE avec le TTIP (le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement), qui doit passer en force sans un référendum populaire sous la Présidence lettonne du Conseil de l’Union européenne en 2015, sera ce qu’est l’Ukraine aujourd’hui !

 

Puni de 3 ans de prison. En Ukraine les habitants qui jugent la politique du gouvernement de Kiev inhumaine, suicidaire, gestapiste, nazie, ou simplement non conforme aux droits fondamentaux, sont menacés de mort par des groupes en ayant été montrés du doigt et sont passibles de 3 ans de prison. La démocratie n’existe donc pas et ne doit pas exister dans ce nouveau pays du côté de Kiev. Plus que jamais la volonté de sécession des habitants du Donbass se trouve justifiée tout comme la position de Moscou envers la Novorossia.


Un membre du parti communiste français, qui a traduit la réflexion du parti communiste ukrainien qui est interdit de citer à Kiev, qui s’inquiète d’avoir vu Porochenko participer à la manifestation du soutien à la liberté d’expression à Paris pour le défilé pour Charlie, met le doigt sur une situation dangereuse.


Lisons ce qu’il écrit, « le député du « Front populaire », Konstantin Mateychenko, a déposé un projet de loi au Parlement ukrainien (Verkhovna Rada), qui condamne toute personne pour avoir critiqué le gouvernement. La loi n° 2225 propose de modifier le Code criminel de l’Ukraine sur les « actes délibérés pour saper l’autorité de l’État et le gouvernement ».


Dans l’article du communiste français, on lit, « La liberté d’expression emprisonnée. Les actes illicites, socialement dangereux, qui portent atteinte à l’autorité de l’Ukraine en tant qu’État souverain, l’humiliation publique, l’abus, la souillure, ou autres actions visant à saper l’autorité des pouvoirs publics, les gouvernements, les associations de citoyens, ou quelques éléments structurels de l’administration publique (ses organes compétents), doivent être punis de travaux correctionnels pour un maximum de deux ans et de deux mois à trois ans d’emprisonnement. Des organes de presse se sont opposés à cette loi et dénoncent une volonté de réduire la liberté d’expression. Une ironie pour un gouvernement sensé exprimer les valeurs occidentales et européennes. D’autant plus que le Président ukrainien, Petro Porochenko, était venu à Paris pour soutenir la liberté d’expression ».


Les sources viennent du parti communiste ukrainien, « Les communistes (KPU) dénoncent une volonté d’écraser toute forme d’opposition et à légitimer la répression politique. Petro Simonenko, Premier secrétaire du Parti Communiste d’Ukraine (KPU) n’est pas surpris par cette loi. « Lorsque qu’un régime politique mène des attaques sans précédent contre les droits des citoyens, contre les salaires, déclenche une guerre contre son propre peuple, cela suscite une opposition active de la population. Les députés du parti au pouvoir « Front populaire » ont donc naturellement introduit un projet de loi qui prévoit une punition pour les citoyens qui critiquent le gouvernement à tous les niveaux. Critiquer le président ou le Parlement nous envoie en prison. Dénoncer l’inefficacité des fonctionnaires nous envoie en prison. Lutter contre la corruption du pouvoir, qui sape sa crédibilité, nous envoie en prison. Vous n’aimez pas les gangs et les atrocités nazies dans le pays et vous critiquez une « association de citoyens » est passible d’un emprisonnement » déclare Petro Simonenko. « En fait, je suis convaincu », déclare le leader communiste « que le projet de loi №2225 vise à détruire toute opposition, il viole les droits civils fondamentaux, notamment Européens ».


« Le projet de loi №2225 est un chemin direct à la dictature. C’est le début de la persécution des juges qui refuseraient de plier aux injonctions du pouvoir. Le dernier exemple vient des juges du tribunal administratif du district de Kiev, qui ont refusé l’interdiction du Parti communiste. Mais l’Europe et les États-Unis, tournent délibérément les yeux ailleurs, pour eux il existe des doubles standards ».


 

 

 

La télévision russe montre en exemple le cas d’une enseignante d’université de la ville de Lviv, qui fut Lemberg sous l’Empire autrichien, être menacée de mort par ses étudiants ! L’enseignante s’était seulement montrée critique envers la guerre en Ukraine. « Les autorités ont incité les étudiants de l’université à se regrouper contre la femme et à la harceler. L’enseignante doit se cacher de ses étudiants. L’enseignante informée par des collègues n’est pas arrivée à l’université et a ainsi évité un lynchage », explique la télévision russe. Sur un blog l’enseignante a écrit, « ils veulent me tuer. J’ai vu aujourd’hui à côté de moi 3 membres des services secrets d’État. Cela n’est donc pas une initiative des étudiants ». L’enseignante avait simplement expliqué dans une vidéo publiée suite à une conférence que cette guerre en Ukraine est un acte criminel contre le même peuple.


Soros à Munich. La guerre est en Ukraine. Un état particulier règne dans ce pays. Des lois particulières peuvent être appliquées pour cette raison. En tout cas, le gouvernement de Kiev obtient le soutient de l’Union européenne, de BHL, de Bernard Kouchner. Pour le combat des droits de l’homme et de la liberté d’expression, l’Euromaïdan avait été érigé. L’affaire de l’Ukraine est grave pour ce pays et pour les habitants des 28 pays de l’UE.


Avec l’Ukraine, l’Union européenne prouve sa volonté de ne pas respecter les volontés des peuples et de faire régner son influence sur toute la sphère européenne par l’emploi de la terreur. Les divers exemples de mesures mises en place et appliquées ou soutenues, voire tolérées par Bruxelles comme le Hartz IV en Allemagne, qui oblige les citoyens à travailler pour 1 euro ou qui pousse une grande partie de la population à devenir pauvre comme en France avec le RSA, montrent ce qu’est cette Union européenne.


Et la petite phrase de George Soros émise durant la conférence de Munich sur la sécurité, « l’Ukraine est aujourd’hui ce que doit devenir demain l’Union européenne », montre clairement ce qui pend au nez des Européens. Aussi ce n’est pas étonnant de connaître la position de l’ambassadrice lettone en France quand elle dit que c’est une chose normale d’avoir 13 % de non-citoyens en Lettonie.

 

 

Par Olivier Renault - Novorossia Vision – le 13 mars 2015

 

(*) George Soros, né György Schwartz le 12 août 1930 à Budapest, puis György Soros est un financier milliardaire américain originaire de Hongrie. Il est devenu célèbre pour ses activités de spéculation sur les devises et les actions, qui ont marqué l'histoire des bourses de valeurs. Il est à l'origine des hedge funds apparus dans les années 1970, qui se distinguent dès la bulle financière japonaise. Il est actuellement président de Soros Fund Management, basé à New York, qui gère en 2012, 25 milliards de dollars pour lui, sa famille et ses fondations1. Il a fondé l'Open Society Institute, devenu en 2010 Open Society Foundations, dont il est le président… (Source Wikipédia)


Koter Info's insight:


"L’Ukraine est aujourd’hui ce que doit devenir demain l’Union européenne" - George Soros


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Les États-Unis ont besoin d’un mouvement de masse pour le développement (partie 1/2)

Les États-Unis ont besoin d’un mouvement de masse pour le développement (partie 1/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

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À gauche : Helga Zepp-LaRouche, fondatrice et présidente de l’Institut Schiller

À droite : un portrait of Friedrich von Schiller. Photograph: Roger Viollet/Getty Images (The Guardian)


 

 

Les États-Unis ont besoin d’un mouvement de masse pour le développement (partie 1/2)

 

Extraits du discours prononcé le 14 février par Helga Zepp-LaRouche, lors d’une conférence de l’Institut Schiller à New York. Sa transcription complète (en anglais), est disponible ici.

(...)

Je crois que nous sommes confrontés à une situation incroyable. Nous sommes encore très proches d’une troisième guerre mondiale, même si le danger s’est quelque peu dissipé il y a trois jours, lors de la rencontre entre Madame Merkel, le président Hollande, Poutine et Porochenko à Minsk, où un accord (dit Minsk II) a été conclu.

 

Je regrette toutefois de vous dire qu’il s’agit là d’une pause très courte, potentiellement très fragile, de quelques heures peut-être ou quelques jours. La vérité est que nous sommes à la veille, à quelques minutes ou quelques secondes seulement, d’une troisième guerre mondiale. Ceci est généralement bien mieux compris, je pense, en Europe qu’aux États-Unis. Et nous sommes également à la vieille d’un éclatement total du système financier international. C’est la raison pour laquelle nous sommes confrontés à cette menace.

 

Le danger de guerre n’est pas seulement lié à l’Ukraine : il vient du fait que l’Empire, ce système globalisé qui s’est développé depuis la fin de l’Union soviétique, est sur le point d’éclater avec beaucoup plus de force que ce que nous avons eu avec Lehman Brothers et AIG en 2008. Laissez-moi vous résumer la situation.

 

L’accord de Minsk II est un accord en dix points. (…) Il est extrêmement fragile. Pourquoi ? Parce que le « principe d’Ibykus », comme je l’appelle, symbolisant le châtiment réservé aux mauvaises actions, pourrait venir hanter ceux qui ont travaillé à cet accord. Parce que c’est bien le refus déplorable de Merkel – elle qui dirige ce gouvernement allemand, soixante-dix ans après la Deuxième Guerre mondiale et la défaite d’un régime nazi ayant tenu douze ans – de reconnaître que la crise en Ukraine a été causée par un coup d’État nazi, qui nous a conduits à cette situation. Ce coup d’État a amené dans le gouvernement ukrainien, non pas simplement des « néonazis », mais de vrais nazis, dans la lignée de Stepan Bandera et de l’organisation qui a collaboré à l’occupation de l’Ukraine au cours des années 40.

 

Ces réseaux ont été maintenus tout au long de l’après-guerre, par la CIA, le MI 6 britannique et la branche Gehlen du Bundesnachrichtendienst (BND) allemand. On les a gardés en réserve un peu comme l’opération Gladio de l’OTAN en Italie, en tant que base arrière dans l’éventualité d’un affrontement avec l’Union soviétique durant la Guerre froide.

 

Ils étaient considérés comme de « bons nazis », car contrôlés par l’Occident, mais avec l’évolution de la situation sur le Maïdan, ils ont fait un coup d’État le 21 février [2014], et ceci n’a été reconnu ni en Allemagne, ni en France, ni aux États-Unis, ni au Royaume-Uni, ni dans l’Union européenne. Tous ont toléré la situation, et tous ont prétendu que le gouvernement ukrainien avait été installé légitimement et qu’il était plus ou moins acceptable de coopérer avec lui.

 

Il se trouve qu’aussitôt signé l’accord de Minsk II, Dmytro Yaroch, le dirigeant du Secteur droit, et d’autres membres de groupes nazis intégrés dans la Garde républicaine, ainsi que des bataillons indépendants, ont annoncé qu’ils rejetaient l’accord et qu’ils allaient continuer à combattre.

 

Ces gens ont la capacité de faire échouer ce fragile accord, car ce sont des nazis. Ils sont bien équipés et le seront bientôt davantage encore grâce aux États-Unis. Alors qu’on négociait pour parvenir à l’accord de Minsk, le Lt. Gén. Ben Hodges, qui dirige l’armée américaine en Europe, a annoncé qu’il allait poursuivre les envois d’armes à ces gens, ainsi que leur entraînement, de toute évidence pour la guerre contre les « rebelles » dans l’est du pays, et potentiellement au-delà.

 

Cela doit cesser. Car sinon, si ces nazis ne sont pas désarmés, et si ceux qui les soutiennent ne sont pas dénoncés ou mis face à leurs responsabilités, la situation pourrait échapper à tout contrôle et conduire à une troisième guerre mondiale.

 

Il faut donc limoger sans délai la sous-secrétaire américaine pour les Affaires européennes et eurasiatiques Victoria Nuland, qui a soutenu sans discontinuer non seulement ces réseaux nazis, mais aussi celui qu’elle surnomme « Yats », le soi-disant Premier ministre de l’Ukraine. Vous vous souvenez tous de sa célèbre conversation téléphonique (qui a été enregistrée) avec l’ambassadeur américain à Kiev, Geoffrey Pyatt, dans laquelle elle a lâché le célèbre « f**k the EU ! » (« Que l’Europe aille se faire f** ! »), montrant ainsi qu’elle souhaitait imposer sa créature Iatseniouk plutôt que le candidat soutenu par l’Allemagne, Vladimir Klitschko. Tout le monde s’était dit choqué de l’entendre parler aussi vulgairement, mais le vrai scandale est qu’elle était prise la main dans le sac, en plein délit d’ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain, en imposant un individu favorable aux militants de Secteur droit et autres réseaux bandéristes.

(…)

Je reviens d’un voyage de deux semaines en Allemagne et au Danemark, où j’ai participé à une série d’événements visant à faire ce que l’on tente de susciter ici : éveiller les gens à la réalité stratégique. Ce que je suis en train de vous dire ne résulte pas de la lecture de tel ou tel rapport, mais de discussions que j’ai eues en Allemagne et à Copenhague, sur ce qui a provoqué cet effort diplomatique soudain et frénétique de la part d’Angela Merkel et de François Hollande.

 

C’est venu pour ainsi dire de nulle part. Tout d’un coup, Merkel et Hollande se sont rendus à Kiev, où ils ont rencontré Porochenko, puis Iatseniouk. Ils se sont ensuite rendus à Moscou. Ils ont rencontré Poutine pendant de longues heures. Madame Merkel est ensuite rentrée en Allemagne, avant de se rendre à Washington pour s’entretenir avec Obama. De retour en Europe, elle a assisté à des réunions de l’UE, puis s’est rendue mercredi [11 février] à Minsk, en Biélorussie.

 

Je peux vous assurer que ce qui a provoqué cette soudaine éruption d’activité diplomatique, qui n’était pas, selon mes sources les plus fiables, coordonnée avec Washington, est le sentiment que le monde était sur le point d’exploser. On annonçait alors que les Américains s’apprêtaient à envoyer en Ukraine des « armes défensives létales » (peu importe ce que cela peut bien signifier) et certains ont jugé que cela s’apparentait à une provocation immédiate contre la Russie.

 

Car fournir des armes lourdes américaines à ces individus peu recommandables impliquait de facto une intervention de l’OTAN et des États-Unis en Ukraine. Or, étant donné le caractère extrêmement tendu de la situation, incluant des combats lourds, d’une grande violence, dans l’est de l’Ukraine, les Européens ont pensé que dans cette hypothèse, les Russes réagiraient et entreraient en guerre : nous aurions par conséquent une grande guerre, non seulement en Ukraine, mais dans toute l’Europe. Et de par sa nature même, une guerre thermonucléaire globale. Telle est l’origine de cette intense activité diplomatique.

 

« Le spectre nucléaire est de retour », affirmait un article paru dans le Spiegel Online au moment des allées et venues de Merkel. Il était accompagné d’une photo montrant deux ogives nucléaires dirigées vers le lecteur, transmettant bien l’idée de ce qui est sur le point d’arriver. Il citait ensuite l’analyste américain Theodore Postol, avertissant que la doctrine de première frappe des États-Unis est un mauvais calcul, puisque l’on présume qu’il est possible de gagner une guerre après une première frappe nucléaire. L’article contenait quantité d’autres arguments de ce type. Le même magazine publie aujourd’hui même un autre article, ce qui est un changement complet de ligne éditoriale, disant essentiellement : « La guerre dans la cour voisine : la diplomatie de Merkel peut-elle sauver l’Europe, ou conduira-t-elle à une guerre incontrôlée, peut-être même nucléaire ? »

 

Cela est sans précédent, je peux vous l’assurer, mais sans comparaison avec l’immédiateté du danger, car nous sommes à quelques minutes, quelques heures ou quelques jours, de l’extinction de la civilisation.

 

Nous ne sommes pas en train de parler d’une guerre quelconque, mais de l’extinction possible de l’humanité, car la logique veut que si guerre nucléaire il y a, tout l’arsenal d’armes disponibles dans le monde sera utilisé, et il ne restera plus personne. Le fait que l’on n’en parle pas est quelque chose que l’on doit absolument changer.

 

Beaucoup reconnaissent en privé que la situation actuelle est bien plus dangereuse qu’à l’apogée de la Guerre froide, incluant la crise des missiles de Cuba. Car même au plus fort de cette crise, il existait une ligne de communication secrète entre Khrouchtchev et Kennedy. On a appris récemment que les deux dirigeants dialoguaient entre eux, alors que plusieurs experts viennent de reconnaître qu’il n’existe pas de liaison similaire entre Obama et Poutine. Ils ne communiquent pas. Il y a certes des conversations téléphoniques entre les militaires russes et américains, mais, comme plusieurs personnes impliquées me l’ont personnellement confié, ils ignorent si ce dont ils s’entretiennent a l’aval de leurs dirigeants politiques.

 

C’est une source d’inquiétude extrême.

 

En France, en Allemagne, en Italie et ailleurs, on entend certaines discussions privées, mais qui restent prudentes : l’Europe devrait-elle affirmer ses propres intérêts ou bien se laisser entraîner dans une guerre nucléaire ? Ceci est un phénomène nouveau. Tout le fondement de l’après-guerre, l’Alliance transatlantique, semble en train de s’éroder. Et lorsque le vice-président Biden a déclaré comme par enchantement (c’était, je crois, lors de la récente Conférence de Munich sur la sécurité), qu’il n’y avait aucune dissension au sein de l’Alliance atlantique et qu’il était sur la même ligne que Merkel, il s’agissait de toute évidence d’une tentative fragile pour dissimuler la réalité.

 

C’est intéressant, car l’ancien chef d’état-major de l’armée allemande, le général Kujat, avait, quelques jours plus tôt, participé à une émission télévisée très suivie, sur la première chaîne allemande, pour dire que le sursis obtenu avec l’accord de Minsk II ne peut conduire à une solution que si les États-Unis changent de politique.

 

C’est seulement si Obama et Poutine peuvent s’asseoir à la même table et se mettre d’accord tant sur l’Ukraine que sur un changement général de stratégie, que le calme pourrait revenir. L’Ukraine serait obligée de suivre, en raison de sa forte dépendance à l’égard des États-Unis, autant que la Russie, parce qu’elle aurait le sentiment d’être reconnue comme partenaire à part entière des États-Unis, et non pas traitée de manière irrespectueuse, en tant que « puissance régionale », comme l’avait fait Obama naguère. Tout pays disposant de missiles balistiques intercontinentaux armés d’ogives nucléaires n’est pas une « puissance régionale », a rappelé Kujat. Il faut aussi reconnaître clairement, a-t-il ajouté, que la Russie n’a jamais eu l’intention d’intervenir par la force en Ukraine ; si elle avait choisi de le faire, le conflit n’aurait pas dépassé 48 heures et les Russes auraient occupé Kiev en quelques jours seulement. Il a également souligné qu’en dépit d’éléments nazis bien équipés dans les milices et la Garde républicaine, l’armée ukrainienne est dans un état déplorable. Il faudrait des années pour en faire une force de combat efficace.

 

Comme je l’ai dit, en dépit de l’accord de Minsk, le Lt. Gén. Ben Hodges a déclaré qu’il n’allait pas ralentir le rythme des activités de l’armée américaine en Ukraine et que l’on maintiendrait les postes d’avant-garde de l’OTAN en Pologne, à Szczecin, ainsi que le transfert d’un bataillon de 600 parachutistes depuis Vicenza en Italie pour entraîner les Ukrainiens. Je le répète, ils entendent entraîner la Garde républicaine, Secteur droit, les groupes nazis, ces groupes qui déambulent avec des swastikas et autres symboles nazis.

 

Voilà ce à quoi nous devons faire face. (…)

 

La véritable cause de ce danger de guerre est la faillite du système financier transatlantique, autrement appelé « mondialisation », qui est la combinaison de Wall Street, de la City de Londres et autres institutions affiliées. La faillite d’une seule banque « trop grosse pour sombrer » provoquerait l’effondrement de tout le système.

 

C’est pourquoi Poutine affirme à juste titre que s’il n’y avait pas eu l’Ukraine, ils auraient trouvé un autre prétexte pour chercher querelle à la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré la même chose : que l’Ukraine n’est qu’un simple prétexte, cachant un objectif géopolitique plus général. C’est aussi l’avis de l’ancien ambassadeur de Ronald Reagan en Union soviétique, Jack Matlock, qui a déclaré partager l’analyse de Lavrov lors d’une conférence de presse à Washington.

(...)

 

Un vent de changement en Europe

 

On assiste à un immense changement en Europe. Celle-ci n’est plus ce qu’elle était il y a quelques semaines, avant la victoire électorale de Syriza et des Grecs indépendants en Grèce. Ceux-ci avaient fondé leur campagne électorale sur la promesse de mettre fin à l’austérité brutale de la Troïka, politique qui, au cours des dernières années, a fait chuter d’un tiers l’activité industrielle, a accru le taux de mortalité et de suicide, provoqué la chute de la natalité et fait grimper à 65 % le taux de chômage parmi les jeunes. Vous pouvez imaginer ce que peut être le sentiment général dans un pays où les deux tiers des jeunes sont sans emploi.

 

C’est cette volonté de mettre fin à la politique de la Troïka qui a donné au chef de file de Syriza, Alexis Tsipras, allié aux Grecs indépendants, une victoire écrasante : pas la majorité absolue, mais presque. Les deux partis ont formé un gouvernement qui bénéficie, selon les derniers sondages, du soutien de 70 % du peuple grec.

 

Une chose sans précédent est arrivée : ils ont été élus, et aussitôt après leur élection, ils ont déclaré : « Nous allons honorer notre promesse. » Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire récente d’aucun pays occidental. (…) C’est pourquoi les élites sont totalement paniquées, et pourquoi Schäuble, Merkel, et même Hollande, en dépit de quelques déclarations de circonstance, se retrouvent aux côtés de l’Italien Renzi, de la BCE, sur une ligne dure, disant : « Nous insistons pour que la livre de chair soit payée, les Grecs doivent s’en tenir au mémorandum, il n’y aura aucun compromis. » Ceci nous conduit également à un affrontement [à la fin de l’euro].

(…)

 

Pourquoi l’euro est-il fini ? Parce que si la BCE accepte le compromis et adoucit les conditions imposées à la Grèce, alors les autres pays qui souffrent de politiques d’austérité similaires, tels l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et même la France (dont la population déteste la politique d’austérité à l’allemande) y verront un signal, ouvrant la voie à un rejet de ces politiques. Si, à l’opposé, ils poussent la Grèce hors de l’Europe, ce qui pourrait survenir très rapidement, la Grèce se verrait alors forcée (et vous venez d’entendre le professeur Katsanevas à ce sujet) de se joindre aux BRICS, chercher d’autres sources de financement. (...)

 

La raison pour laquelle ils ont si peur n’est pas que la Grèce se soit refusée à rembourser sa dette, puisqu’elle n’a dépensé que 10 % des fonds de renflouement, 90 % étant retournés dans les coffres des banques – allemandes, françaises, italiennes ou espagnoles. Par conséquent, le nouveau gouvernement demande pourquoi il devrait payer pour ce que la Grèce n’a jamais reçu et affirme ne pas vouloir payer. La raison de cette panique est liée à la bulle des produits dérivés.

 

Personne ne connaît exactement l’étendue de l’exposition des banques à la bulle des dérivés, et toute modification du service de la dette grecque affecterait gravement non seulement les banques européennes, mais aussi celles de Wall Street. Car toute la procédure de renflouement a été conçue autour d’un accord de swap entre la Réserve fédérale américaine et les banques européennes, et pendant que la Fed déployait sa politique d’assouplissement quantitatif et faisait tourner la planche à billets, une grande partie de cet argent, peut-être la moitié, finissait en réalité dans les coffres des banques européennes. Toutes ces banques sont complètement empêtrées dans ce système, et c’est ce qui a semé la panique.

 

Sur les 246 milliards d’euros qui ont été accordés en principe à la Grèce au cours des cinq dernières années, seuls 24 milliards environ sont restés dans le pays, ce qui est fort peu, après tout. Le système bancaire transatlantique est en faillite totale. L’exposition totale aux dérivés atteint 2 millions de milliards de dollars, et tout cela ne sera jamais remboursé. Ces gens sont donc prêts à partir en guerre, et se disent : « Nous voulons sauver notre système et lorsque nous voyons émerger l’Asie, en particulier la Chine, nous préférons faire tomber la Russie, qui est membre des BRICS, et détruire cette combinaison avec l’Asie, plutôt que de reconnaître que nos politiques ont été un échec. » (…)

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 21 février 2015


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L’incroyable histoire de Wojtek, l’ours soldat qui a combattu les nazis pendant la guerre

L’incroyable histoire de Wojtek, l’ours soldat qui a combattu les nazis pendant la guerre | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’incroyable histoire de Wojtek, l’ours soldat

qui a combattu les nazis pendant la guerre.

 

En 1942, en Iran, les soldats de la 22e compagnie d’artillerie du Deuxième corps polonais découvrent et adoptent Wojtek, un petit ourson abandonné.

 

Les soldats le nourrissent alors de lait condensé contenu dans une bouteille de vodka vide. Plus tard, ils passent à des fruits, de la compote, du miel et du sirop, et le récompensent régulièrement par de la bière, qui devient sa boisson préférée.

 

De temps à autre, Wojtek fume aussi quelques cigarettes… ou les mange.

 

Au fil du trajet interminable entre l’Iran et la Palestine, l’ours devient rapidement la mascotte officieuse de la 22e compagnie. L’ours s’assoit autour du feu de camp avec les soldats, pour manger ou boire, et il dort dans une tente, comme les autres militaires.

 

Wojtek aime lutter (même si personne ne peut lui tenir tête), et apprend par ailleurs à faire un salut militaire, à la demande.

 

Lorsque le convoi se déplace, l’animal s’assoit dans le siège passager de l’une des jeeps, et passe la tête par la fenêtre, terrorisant les passants dans la rue.

 

Seul problème : le Haut Commandement britannique interdit aux militaires de posséder des animaux domestiques dans leur camp… aussi les Polonais font officiellement de Wojtek un soldat. Initialement, il obtient le grade de Soldat (à la fin de la guerre, il atteindra celui de Caporal), reçoit un numéro d’immatriculation, et est désormais inclus sur tous les documents administratifs du personnel.

 

L’heure de gloire des Polonais, pendant la guerre, est la Bataille de Monte Cassino. Cette campagne militaire sera plus tard décrite comme l’une des plus sanglantes du front occidental, et les Polonais sont alors utilisés pour lancer un dernier assaut afin de reprendre la forteresse. Durant les affrontements, Wojtek porte, dans ses pattes, des caisses de munitions allant jusqu’à 45 kilos, et les emmène des camions de ravitaillement aux lignes de combat.

 

Ses actes pendant la bataille sont si mémorables qu’ensuite, les autres soldats décident de changer l’insigne de la compagnie, pour le remplacer par une image de Wojtek portant un obus dans ses bras.

 

Après la guerre, la Pologne étant passée sous le contrôle de l’URSS, et les soldats ne voulant pas rentrer dans un pays contrôlé par les Soviétiques, plusieurs bataillons de l’armée polonaise (y compris Wojtek) sont déplacés en Écosse.

 

Wojtek finit alors ses jours au zoo d’Édimbourg. Là, il ne peut s’empêcher de tendre l’oreille lorsque des Polonais lui rendent visite, et ses amis militaires viennent le voir régulièrement au zoo… certains lui jettent même des cigarettes, ou sautent dans son enclos pour lutter avec lui, en souvenir du bon vieux temps.

 

Héros de la Seconde Guerre mondiale, Wojtek apparaît sous la forme de statues et de plaques à son effigie, partout en Pologne, à Édimbourg, au Musée Impérial de la Guerre à Londres, et au Musée de la Guerre du Canada.

 

Il décède en 1963, à l’âge de 22 ans.

 

 

Par bridoz.com – janvier 2015

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Ukr. - La voie des nazis, Bandera

Ukr. - La voie des nazis, Bandera | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : à gauche, un cliché de la manifestation ; à droite,  le portrait de Stepan Bandera (1909-1959), l’un des fondateurs de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) et dirigeant de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN)

 

 

 

Les nationalistes de Kiev montrent que

l’Ukraine suit « la voie des nazis »

 

Le défilé de milliers d’ultranationalistes ukrainiens dans le centre de Kiev jeudi soir montre que l’Ukraine est sur le chemin du nazisme, a estimé vendredi un responsable du ministère russe des Affaires étrangères.

 

« Les défilés aux flambeaux en Ukraine démontrent que le pays continue à suivre la voie des nazis ! Et tout cela au cœur de l’Europe civilisée ! », a lancé sur Twitter Konstantin Dolgov, délégué aux droits de l’Homme au ministère russe des Affaires étrangères.

 

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés jeudi soir dans le centre de Kiev à l’appel des partis d’extrême droite Svoboda et Pravy Sektor, à l’occasion du 106e anniversaire de la naissance du chef de file des nationalistes ukrainiens, Stepan Bandera.

 

Bandera, qui fut l’un des dirigeants du mouvement antisoviétique dans les années 1930-1950, reste un personnage controversé en Ukraine : célébré comme un héros national par beaucoup, il est honni par les rebelles prorusses de l’est du pays qui, à l’instar de Moscou, le considèrent comme un collaborateur nazi.

 

M. Dolgov a également condamné l’agression d’une journaliste russe à Kiev, qui couvrait le défilé pour la chaîne pro-Kremlin LifeNews et a été conspuée par certains Ukrainiens.

 

Des participants au défilé ont saisi par la force le téléphone de la journaliste, avant de détruire la caméra de son collègue.

 

« Il semble que les participants de la marche ont dû réaliser les failles de leur opinion », a écrit le responsable russe sur Twitter. « Sinon, pourquoi attaquer des journalistes russes qui ne faisaient que leur travail ? »

 

Le Comité d’enquête russe a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête sur cette agression.

 

Par lalibre.be – le 2 janvier 2015

 

 

 

Qui est Stepan Bandera ?

 

 

Le 22 janvier  2010, le président Viktor Yushchenko a honoré Stepan Bandera et l’a nommé à titre posthume, « Héros de l’Ukraine ». Le KGB soviétique a assassiné Bandera, un nationaliste ukrainien en exil à Munch en 1959. Beaucoup d’Ukrainiens, y compris parmi eux certains groupes d’émigrants ukrainiens au Canada, avaient fait pression sur Yushchenko pour qu’il octroie ledit honneur à Bandera, puisque ce geste « restaurerait la justice et la vérité sur le Bandera et la lutte de libération qu’il avait dirigée ». Aujourd’hui, de nombreux Ukrainiens voient en Bandera un martyr ayant combattu pour la liberté.

 

Comme leader intransigeant de l’aile terroriste et militante de l’Organisation de Nationalistes Ukrainiens (OUN), Bandera s’est converti en collaborateur des nazis qui a vécu avec ses adjoints sous la protection de l’Allemagne quand a commencé la Deuxième Guerre mondiale. Pour préparer leur attaque en Union soviétique, les nazis ont recruté les adeptes de Bandera pour agir comme policiers exigeant que l’on parle ukrainien et pour servir dans deux bataillons des volontaires ukrainiens. Bandera espérait une Ukraine libérée du gouvernement soviétique et s’il travaillait avec les nazis et il établirait son propre gouvernement. Une Ukraine indépendante lui avait été promise s’il recherchait l’amitié de l’Allemagne.

 

Parmi beaucoup d’autres, l’historien Karel Berkhoff a montré comment Bandera et ses acolytes partageaient avec les nazis une obsession : l’idée que les juifs d’Ukraine étaient derrière le communisme et l’impérialisme stalinien et devaient être détruits.

 

« Les juifs de l’Union soviétique sont les plus mortels défenseurs du régime bolchevique et forment l’avant-garde de l’impérialisme moscovite en Ukraine », déclare un pamphlet bandériste de l’époque.

 

Quand l’Allemagne a envahi l’Union soviétique en juin 1941 et a pris la capitale de la Galice de l’Est, de Lvov, les lieutenants de Bandera ont publié une déclaration d’indépendance en son nom. Ils ont promis de travailler aux côtés d’Hitler ce qu’ils ont accompli en initiant un pogrome qui a coûté la vie à 4.000 juifs de Lvov en seulement quelques jours, pour lesquels ils ont utilisé les armes allant du pistolet au bâton en fer. « Vos têtes seront jetées aux pieds de Hitler », disait un pamphlet banderiste sur les juifs ukrainiens.

 

Mais l’Allemagne voulait garder l’Ukraine pour elle-même. Ils ont arrêté Bandera à cause de son intransigeance au sujet de l’indépendance, bien que l’ayant libéré en 1944, en espérant que sa popularité auprès des Ukrainiens serait une aide pour freiner la progression soviétique. Et quelle fut leur déception avec les Allemands au sujet de leur indépendance, les partisans de Bandera n’ont jamais été en désaccord avec la politique allemande envers les juifs ce qui s’est traduit par la mise à mort d’un million et demi de juifs ukrainiens.

 

C’est là une vérité que certains, principalement dans la partie occidentale de l’Ukraine, nient. Dans son œuvre Erased (2007), Omer Bartov parle du buste de bronze de Bandera dans un parc de la ville de Drohobych, où sont morts la plupart des 15.000 juifs de la ville. Le parc occupe l’espace de l’ancien ghetto juif, mais il n’y a pas même de plaque à la mémoire des juifs massacrés. Ceci comme bien d’autres exemples disent à quel point il est nécessaire de condamner les actes d’Yushchenko.

 

Mais le reste de l’histoire, selon les documents déclassés par la CIA en 2007, témoigne de l’ironie de la reconnaissance d’Yushchenko.

 

Après la guerre, Bandera a vécu à Munich. L’intelligence britannique l’a utilisé pour infiltrer des agents en Ukraine et construire un service de renseignements qui travaillerait dans la clandestinité ukrainienne contre les Soviets. La CIA a utilisé certains des collaborateurs anciens de Bandera pour le même travail. « Bandera est, par nature, un homme politique intransigeant avec une grande ambition personnelle. Il s’est opposé à toutes les organisations d’émigrés qui favorisaient la formation d’un gouvernement représentatif de l’Ukraine au lieu d’un gouvernement de parti unique, un régime OUN/Bandera

 

Des sources ukrainiennes confirmaient que « les militants qui luttaient dans leur patrie n’étaient pas disposés à accepter Bandera comme dictateur » et que le programme de Bandera était « inacceptable pour la résistance ». En 1952, Bandera a temporairement démissionné de son poste comme leader d’OUN en arguant de « l’augmentation de l’opposition à son leadership entre les leaders nationalistes, qui s’opposaient à ses tactiques totalitaires ».

 

L’arrogance de Bandera et son insistance à diriger tous les aspects de la lutte clandestine ukrainienne tant en Ukraine qu’à l’étranger a fait que les Britanniques l’ont abandonné en 1953. Dépourvu de contacts de haut niveau, Bandera est resté isolé. Avec son autopromotion dans la presse écrite et radiophonique allemande Bandera a continué d’être populaire parmi les milliers d’exilés ukrainiens en Allemagne.

 

Son apparente popularité a fait que l’intelligence de l’Allemagne fédérale, le BND, a établi un contact en 1956. En 1959, le BND aidait Bandera à infiltrer une nouvelle génération d’agents depuis l’Allemagne en Union soviétique. Le général Reinhard Gehlen, directeur du BND, avait dirigé l’intelligence allemande en Union soviétique durant la guerre. Lui comme ses subordonnés étaient familiarisés avec le dossier de guerre de Bandera. Ce qu’ils ignoraient était que les agents soviétiques avaient « infiltré les services secrets allemands. Le 14 octobre 1959, Bandera s’était réuni avec un haut gradé pour déjeuner et pour discuter de l’étendue des opérations en Ukraine. Le lendemain, le KGB a assassiné Bandera dans son appartement.

 

L’autopromotion de sa légende et le fait d’avoir été assassiné par l’Union soviétique ont fait que beaucoup d’exilés qui ne connaissaient pas l’histoire l’ont considéré comme un martyre. 1500 personnes étaient présentes à ses obsèques à Munich. Au contraire, les renseignements des États-Unis ont considéré que ses méthodes totalitaires, sa concurrence avec d’autres groupes d’exilés faisaient que beaucoup ne regrettaient pas sa mort. Sa mort ne gênait en rien les opérations de la CIA contre l’Ukraine soviétique qui dépendaient de ces mêmes leaders en exil, bien qu’ils aient été des disciples de Bandera durant la guerre, ils avaient abandonné l’ancien chef devenu une caricature de lui-même. Ils ont poursuivi leur action sous la tutelle de la CIA jusqu’à l’effondrement de l’Union soviétique. Mais ceci est une autre histoire.

 

Il est triste pour la mémoire ukrainienne que l’homme déclaré Héros de l’Ukraine ait été à la tête d’un mouvement profondément impliqué dans l’Holocauste. Il est plus gratifiant qu’au moment de la mort de Stepan Bandera, la plupart des leaders ukrainiens avaient déjà repoussé ce charlatan dangereux qui a abîmé sa propre cause. Au moment de sa mort, Bandera s’était trouvé limité à devoir agir avec les services de renseignement les plus compromis de la Guerre froide, là où les Soviétiques pouvaient observer chacun de ses mouvements. Qualifier Bandera, de nos jours, en tant que héros est aussi stupide qu’offensant.

 

 

 

Par Norman J.W. Goda, Braman  - soutien-rebellion-donbass.blogspot.fr – le 3 janvier 2015

 

 

Sources de l’article, le lien : ICI 

Article original sur le site « HNN », le lien : ICI 

Article original de publié dans History News Network

 

Quelques autres articles sur Bandera

- Site « MEDIAPART », le lien : ICI

- Site « NEEBOOKS », le lien : ICI 

 

 

***


L’OUN-B & Bandera : un peu d’histoire

 

L’héritage laissé par l’OUN de Bandera est essentiel pour comprendre la nature de l’insurrection armée actuellement à l’œuvre en Ukraine. L’Organisation des nationalistes ukrainiens a été fondée en 1929, et en l’espace de quatre années, Bandera en est devenu le chef.

 

En 1934, lui et d’autres dirigeants de l’OUN ont été arrêtés pour l’assassinat de Bronislaw Pieracki, le ministre de l’Intérieur polonais. Libéré de prison en 1938, Bandera entra immédiatement en liaison avec le Quartier général de l’Occupation allemande, recevant des fonds et organisant des séances d’entraînement avec l’Abwehr pour 800 de ses commandos paramilitaires.

 

Lors de l’invasion nazie de l’Union soviétique, en 1941, les forces de Bandera se composaient d’au moins 7000 combattants, organisés en « groupes mobiles » et travaillant en coordination avec les forces allemandes. Bandera a reçu 2,5 millions de marks pour mener ses opérations subversives en Union soviétique.

 

Après avoir proclamé l’existence d’un État ukrainien indépendant sous sa direction en 1941, Bandera fut arrêté et envoyé à Berlin. Il resta toutefois en contact avec les nazis et ses « groupes mobiles » furent approvisionnés et purent bénéficier d’une couverture aérienne allemande tout au long de la guerre.

 

En 1943, l’OUN-B entreprit une campagne d’extermination de masse de Polonais et de juifs, tuant quelque 70 000 civils, selon les estimations, au cours du seul été de cette année-là. Même si Bandera dirigeait encore les opérations de l’OUN-B depuis Berlin, le programme de nettoyage ethnique était dirigé par Mykola Lebed, le chef du Sluzhba Bespeki, la police secrète de l’OUN-B.

 

En mai 1941, lors d’une réunion de l’OUN à Cracovie, l’organisation émit un document intitulé « La lutte et les actions de l’OUN pendant la guerre », où l’on affirmait que « les Moscalis, les Polonais et les Juifs nous sont hostiles et doivent être exterminés dans cette lutte ». (« Moscali » est, en jargon ukrainien, un terme péjoratif pour dire « moscovite » ou « russe ».)

 

Avec la défaite des nazis et la fin de la guerre sur le front européen, Bandera et plusieurs dirigeants de l’OUN-B se retrouvèrent dans des camps pour personnes déplacées en Allemagne et en Europe centrale.

 

Selon Stephen Dorrill, auteur du livre de référence sur le MI-6, MI-6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Bandera fut recruté en avril 1948 par les services secrets britanniques. La liaison fut arrangée par Gerhard von Mende, un ancien nazi de haut niveau qui dirigeait la Division caucasienne du ministère du Reich pour les Territoires orientaux occupés (Ostministerium). Von Mende avait recruté des musulmans du Caucase et d’Asie centrale pour combattre aux côtés des nazis lors de l’invasion de l’Union soviétique.

 

À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il travailla pour les Britanniques à travers une société-écran, Research Service on Eastern Europe, une agence qui recrutait en grande majorité des rebelles musulmans à l’intérieur de l’Union soviétique. Cet ancien dignitaire nazi joua un rôle déterminant dans la mise en place d’une plate-forme d’opérations des Frères islamiques à Munich et à Genève.

 

Grâce à von Mende, le MI-6 entraîna des agents de l’OUN-B qui étaient ensuite envoyés en Union soviétique pour y commettre des actes de sabotage et des assassinats entre 1949 et 1950. Un rapport du MI-6 de 1954 fait l’éloge de Bandera en tant qu’« agent professionnel muni d’une expérience terroriste et de notions impitoyables concernant les règles du jeu ».

 

En mars 1956, Bandera se retrouva au service de l’équivalent allemand de la CIA, la BND, alors dirigée par le général Reinhardt Gehlen, le chef des services de renseignement militaire pour le front oriental pendant la Deuxième Guerre mondiale.

 

Ici encore, von Mende fut l’un de ses parrains et protecteurs. En 1959, Bandera fut assassiné par le KGB en Allemagne de l’Ouest.

 

Le tueur le plus accompli de l’OUN-B, Mykola Lebed, qui dirigeait sur le terrain la police secrète du groupe, eut une carrière encore plus brillante après la guerre. Il fut recruté par le U.S. Army’s Counterintelligence Corps (CIC) en décembre 1946 et dès 1948, commença à travailler pour la CIA. Il recruta ensuite les agents de l’OUN-B qui n’avaient pas suivi Bandera au MI-6 et participa à de nombreux programmes de sabotage derrière le Rideau de fer, incluant l’« Opération Cartel » et l’« Opération aérodynamique ».

 

Lebed fut ensuite envoyé à New York, où il établit une société-écran pour le compte de la CIA, Prolog Research Corporation, sous le contrôle de Frank Wisner, qui dirigeait au cours des années 50 le Directoire des projets de la CIA. Prolog fut actif jusqu’au cours des années 1990, après avoir obtenu un fort soutien de la part de Zbigniew Brzezinski qui était alors le conseiller du président Jimmy Carter en matière de sécurité nationale. En 1985, le département de la Justice ouvrit une enquête sur le rôle de Lebed dans le génocide en Pologne et en Ukraine au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais la CIA fit de l’obstruction et l’enquête fut étouffée.

 

Néanmoins, en 2010, après la publication de milliers de pages d’archives sur la Guerre, les Archives nationales publièrent un document intitulé Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, U.S. Intelligence, and the Cold War, par Richard Breitman et Norman Goda, qui incluait un compte-rendu détaillé sur la collaboration de Bandera et Lebed avec les nazis et leur rôle dans les exécutions de masse de juifs et de Polonais. C’est cet héritage laissé par Bandera et Lebed, et les réseaux mis en place dans la période d’après-guerre, qui sont aujourd’hui au cœur des événements en Ukraine.

 

 

Par Olivier Berruyer - les-crises.fr – le 9 mars 2014

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Histoire révisionniste, Histoire négationniste

Histoire révisionniste, Histoire négationniste | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Histoire révisionniste, Histoire négationniste

 

 

L’histoire est révisionniste. C’est son projet même. Chaque cinq ou dix ans elle déniche un document inédit qui remet en question ce qu’on croyait acquis. Personne en principe ne devrait s’en plaindre et c’est conforme à notre notion de progrès vers la « vérité ». Toutefois, l’historien n’est pas sans savoir que tout politique à la tête d’un État cache son jeu, doit le cacher, et ce justement pour être un politique digne de ce nom, devant qui l’Histoire hésitera entre louange et condamnation.

 

De Gaulle en 1958 laissa croire aux pieds-noirs que l’Algérie resterait française. Les acteurs historiques, trompent, falsifient, dissimulent, que ce soit pour le bien ou pour le mal, mais restent honorés et souvent pardonnés quand ils font des choix douteux. Le peuple d’ailleurs aime ses menteurs comme il aime ses footballeurs et trouve toujours de bonnes raisons pour excuser ses errements et/ou ses mensonges. Si bien que les questions qu’on se pose par exemple de savoir si Churchill a « vaincu » le Premier ministre Halifax in extremis en mai 40, s’il a sauvé le Royaume-Uni des griffes d’Hitler, fut le Saint George de l’Occident menacé par le dragon nazi, si l’« arrêt devant Dunkerque » fut haute politique ou manœuvre de circonstance, si Roosevelt n’était pas si mécontent que ça de la victoire allemande de 40 et attendait tranquillement la suite, si Pétain ambassadeur à Madrid trahissait son pays, si, si, etc.

 

Tout ça, sont des questions utiles au spécialiste pour mieux élucider un processus, mais presque sans intérêt pour comprendre globalement la 2e Guerre Mondiale (GM). La somme des parties (quel qu’en soit le nombre) n’est, et ne sera jamais, le Tout. Prouvera-t-on que Roosevelt a joué le double jeu ? Et si oui, quelle conclusion en tirer ? Que les politiques sont des Machiavel (souvent au petit pied), parfois des traitres ? Que Pétain, vrai saint, fit « don de sa personne à la France » ? Qu’est-ce que ça apportera à notre perception globale de la 2e GM ? Peu de choses essentielles sinon que la guerre a été plus forte que tous les dirigeants, si futés qu’ils aient été et qu’elle les a tous emportés et parfois rapetissés. Ce qui nous réjouit d’ailleurs, selon l’adage que l’on est toujours rattrapé par ses erreurs ou par ses crimes. Ce qui ne nous réjouit pas, par contre, c’est qu’il y eut aussi 60 millions d’humains emportés, et eux, pas par l’Histoire, mais par la mort. Si bien que se pose la question de savoir si la tâche essentielle de l’historien n’est pas de dénoncer sans relâche ceux qui ont souhaité la guerre, l’ont préparée dans l’ombre à cause de leur haine tenace du peuple et de tout le genre humain ?

 

Cette « dénonciation », sait-on jamais, pourrait se révéler utile à l’approche de la prochaine qui, justement, est à nos portes… Le vrai révisionnisme ça devrait être ça : débusquer, dénoncer, faire condamner ceux qui ont voulu sciemment les guerres. Selon Chomsky, si on appliquait les critères du procès de Nuremberg, tous les présidents des USA depuis 1945 devraient être pendus.

 

On s’est gaussé longtemps de la vision marxienne de l’Histoire qui voyait la taupe creuser ses galeries et faire s’effondrer les idiots marchant dessus. Qu’est-ce qu’il était comique ce Marx ! On préférait alors (et ça recommence !), parler de la psychologie des dirigeants, de la valeur des capitaines, de l’armement des avions, de la finesse des hommes d’État, des maitresses de Pétain qui reposaient le guerrier fatigué de Verdun.

 

Depuis peu, la pauvre taupe est assimilée à l’immonde théorie du complot, dont bien sûr on se gausse dans les cercles huppés de l’Intelligence-Terra-Nova où il se dit qu’elle est une idée fasciste. Eh bien, n’en déplaise à ces messieurs-dames historiens faiblards, le « complot » a bien eu lieu. Il a consisté pour nos élites d’alors à faire oublier leurs bassesses (par exemple aider Hitler à arriver au pouvoir, chose abondamment décrite par beaucoup d’historiens et récemment par Jacques R Pauwels dans son livre « Le mythe de la bonne guerre »), faire semblant d’être scandalisé par le dictateur de Linz (ou l’être vraiment, mais ça revient au même), et puis surtout à faire un bon « wait and see » à partir de septembre 39 jusqu’à mai 40.

 

Pendant ledit « wait and see » des milliers mourraient, mais cela ne l’affectait pas le « Grand Wait » puisqu’il dura jusqu’au 6 juin 44 pour nous offrir la mise en scène du grandiose débarquement que Staline réclamait depuis bien avant Stalingrad.

 

L’idée, le complot dont les « grands » historiens parlent assez peu étant : Laissons s’entretuer Allemands et Russes longtemps et, quand des millions seront morts dans la souffrance, que des milliers de villes et villages, des centaines d’usines seront écrabouillés, on viendra guilleret « tirer les marrons du feu » avec la pochette surprise « plan Marshall ».

 

Russie 27 à 30 millions de morts. Combien l’Amérique-qui-nous-a-libérés a laissé de boys sur la terre de France ? Combien de Français à Caen ont payé de leur vie sa grossièreté stratégique et tactique ? Il y a eu plus de morts à Caen bombardé par les B 29 que sur les plages normandes ! Et pour quel résultat militaire, je vous prie ? Qui osera remplacer le 6 juin par cette date ou seulement la mentionner en présence du grand POTUS (1) ? Est-il permis de dire de telles « énormités » politiquement très incorrectes ou considérer que l’ » arrêt devant Dunkerque » est plus important ? Que, autre exemple, sans « le petit Père des Peuples » Staline, et l’héroïsme des Russes on serait tous Allemands (les malins diront que nous le sommes quand même, mais d’une autre façon, et ils ont raison) ? Que les Yankees, en Europe, furent de la « Vingt cinquième heure » ? Qui osera dira (à part un historien russe) que la 2e GM aurait pu durer moins longtemps si Roosevelt avait moins aimé Pétain et s’il avait eu le culot de débarquer en France plutôt qu’au Maroc en novembre 42 à une époque où le mur de l’Atlantique était loin d’être construit et surtout à une époque où Hitler avait jeté depuis février 41, 4/5 ses forces contre la Russie et l’Égypte anglaise ?

 

Tous ces beaux humanistes qui gémissent de l’horrible 2e GM, de l’immonde bête nazie, croient-ils que le nécessaire a été fait pour lui couper le cou à ladite Bête ? Bête qu’ils écrivent d’une majuscule pour l’essentialiser en souvenir d’une extermination devenue Shoah qui fait que maintenant la 2e GM est, dans l’esprit de nos collégiens, avant tout une croisade anti-juive concentrée à Auschwitz ? Que la honte de notre époque, ce ne sont plus les injustices sociales actuelles, la faim dans le monde actuel, l’exploitation actuelle de milliards d’humains qui meurent comme des mouches partout sans que le moindre Kz (Konzentrationslager), soit nécessaire, mais… le Racisme ! Essence précieuse, et surtout l’Anti-sémitisme, Essence de l’Essence, résumé cosmique de l’histoire humaine, singularité à jamais indépassable, dans les archives de notre planète.

 

Quand je parle avec certains historiens en herbe, j’entends que tout devait aboutir aux 6 millions de Morts. Ils ont fini par oublier ce faisant, les centaines de millions d’autres avant, pendant et après la 2e GM. Mais, en même temps, ils ignorent que ces 6 millions de morts sont devenus le soubassement cadavéreux de l’État d’Israël qui, depuis sa fondation, a mené contre les peuples qui l’entourent, 6 guerres dont le bien-fondé aurait du mal à être démontré. État qui chérit la mort comme l’a montré l’historienne Idith Zertal dans son livre de 2002, « La Nation et la mort », État faisant semblant d’avoir peur qu’Hitler renaisse de ses cendres pour implanter — à la barbe de tous les antisémites qui sont bien sûr partout — ses colonies sur une terre qu’ils se sont accaparée grâce à la complicité et à l’hypocrisie de « la communauté internationale » (qui n’était alors que le regroupement des états impérialistes et colonisateurs), et que tout le monde loue, racistes compris, puisqu’autrefois « désertique », la sueur de ces « hommes nouveaux » que furent parait-il, les sionistes, l’a fait fleurir !

 

Et que ce pays fleuri serait encore menacé d’une Shoah du côté de l’Iran mollahtisé après avoir été menacé du côté de l’Irak sadamisé et du Beyrouth O. l.p.isé. Pour l’historien sérieux, c’est Israël qui, par sa présence déstructurante au Moyen-Orient, est le principal responsable des tueries qui s’y déchainent et qui, par là, gagnent le monde entier. Sans ce massacre acté symboliquement sur le 6 pour frapper les foules (étrange Bereschit [1] que ne commente désormais plus aucun érudit, et qui nous hante), le sionisme, suprématisme contemporain, n’aurait sans doute pas eu le même visage. Eichmann aurait fini ses jours en Argentine et pas au bout d’une corde comme le souhaitaient les meilleurs penseurs juifs de l’époque parmi lesquels Anna Arendt, qui comprit, et eux avec elle, la mascarade à laquelle ils avaient assisté…

 

Comme l’a dit il y a peu un rabbin français à l’humour très juif : « Si la Shoah n’avait pas existé ils (les Juifs) l’auraient inventée ».

 

Ces quelques lignes qui pourraient être suivies de milliers d’autres, étaient pour dire à nos historiens révisionnistes de l’histoire récente qui nous gavent de nouveautés événementielles comme nos managers nous gavent de nouveaux produits, ceci : Vos guerres, votre respectable érudition sur tel détail technique ou diplomatique ça ne ressuscitera pas les morts, mais surtout ça ne rendra pas plus sages nos chefs d’aujourd’hui embourbés dans leurs bêtises, leur arrogance et leur haine recuite !

 

Au lieu de vous torturer, ô historiens, à démontrer que tel avion était supérieur, tel tank décisif, telle tactique géniale, tel ministre de l’armement veule, tel Blum lâche, tel Pétain vieillard haineux, tel roi du Danemark un héros, notre Mitterrand une francisque cachée, Staline un salaud sanguinaire et Churchill la réincarnation d’une Jeanne non plus d’Arc, mais de l’Oxfordshire, voire même de tout l’Occident chrétien et doué d’une angélique intelligence, etc, etc. rappelez-nous plutôt que Marc Bloch n’a pas débloqué assez avec son « Etrange défaite », qu’Annie Lacroix Riz va encore plus loin et n’est pas lue hélas puisqu’elle est boycottée par l’établissement.

 

Expliquez-nous plutôt pourquoi vous ne voyez plus le monde dans lequel vous vivez et dont l’horreur dépasse l’horreur de la 2e GM. Que les camps de concentration sont désormais à l’air libre dans les mines de diamants du Congo ou du Libéria, en Palestine au bord de notre Méditerranée, sur les côtes de l’Inde où on échoue nos navires obsolètes pour les faire désosser par des fourmis sous-humaines et sous payées, au Bangladesh où s’effondrent de prétendus « ateliers textiles » qui ne sont que des prisons de béton mal coulé, sur les hommes qui dedans y tissent, en Chine où des esclaves aussi jaunes que ceux de Tokyo ou de Hanoi se tuent à la tâche pour nous inonder de leur bas de gamme que nos firmes leur ont commandés pour les vendre aux gagne-petit et aux chômeurs de nos villes, dans nos campagnes où fleurissent, comme l’a dit Élisabeth de Fontenay, philosophe peu suspecte d’outrance, des « camps de concentration » pour animaux et qui estime que des élevages de 20 000 poulets en des cages minuscules, c’est digne du nazisme. Sur les pas de l’Arménienne 1915, de la juive 1941-45, de la Slave, mêmes dates, de la Cambodgienne 75, de la Rwandaise 94, plusieurs grosses Shoah ont déjà eu lieu, d’autres pointent leur nez à l’horizon, d’autres accélèrent le pas, et s’installent aujourd’hui à l’est, sur les Marches de l’Empire où à peine cinq mille civils Ukrainiens ont trouvé la mort tués par des soldats tout autant Ukrainiens, tandis qu’un million cinq cent mille se sont réfugiés en Russie (une bagatelle, pensez donc !).

 

Y en aura pour tout le monde du gaz et du « petit four », les enfants, mais en plus perfectionné ! Ça viendra du ciel comme des cerfs volants rapides réalisant des frappes chirurgicales ciblées sur la tumeur.

 

Promis, il n’y aura pas de jaloux, chacun aura sa part et tous l’auront entière ! Plus de Kz, longs à construire et finalement déficitaires, on vous les livrera au salon les « Kz », chez vous bien au chaud !

 

Rappelez-vous Dresde au phosphore, sujet tabou, pensez au Tokyo incendié pour rien ou trois cent mille Japonais innocents furent assassinés en un jour avec le même produit et que ledit produit sert à nettoyer Gaza tous les deux ou trois ans… C’était du « bon boulot » hein monsieur Fabius ?… Et c’était pas encore de l’Al Nosra, ces rats fanatiques qui prient Allah, mais du made in USA ! Oubliez aussi le Vietnam qui fut écrabouillé par un tonnage de bombe supérieur au tonnage largué sur tous les théâtres d’opérations pendant le 2e GM et empoisonné par l’agent orange pour plusieurs générations. Toujours du made in USA. Quelques historiens vont-ils enfin le dire, le crier, le hurler que ce pays « démocratique » assassine les hommes, les femmes et les enfants par millions depuis 1945 ?

 

Et pour finir le panorama de l’horreur, faisons une petite excursion en révisionnisme, mais en révisionnisme-négationniste. Pas celui bien sûr de la narrative qui mit en jeu, Faurisson et ses amis et dont les médias firent et font toujours leurs choux gras. Ce négationnisme fleurit en ce moment sur notre continent comme le souligne le site Dedefensa.org sous la plume de Philippe Grasset : « Il s’agit des interventions diverses de dirigeants polonais et ukrainiens niant le rôle de l’URSS (de la Russie) dans l’acte fondamental de la victoire sur l’Allemagne nazie. Là-dessus s’est greffée une autre offensive de pure communication, et d’ailleurs avec des résultats mitigés, qui est celle du boycott des cérémonies du 9 mai par la majorité des chefs d’État et de gouvernement du bloc BAO (bloc américano-occidental). La grossièreté des premières attaques de négationnisme n’a d’égale, comme on le sait bien, que la grossièreté de la majorité des chefs d’État concernés du bloc BAO se rangeant comme des moutons stupides aux ordres de Washington, Washington suivant également comme une vache stupide les attaques hystériques des diverses marionnettes polono-ukrainiennes. Cette situation absolument pathétique représentant pour les Russes (en plus du négationnisme), une attaque par l’injure, la calomnie, l’insulte ». (Voir aussi le 13 janvier 2015 et le 21 janvier 2015)

 

Voilà le bref tour d’horizon réviso-négationniste !… Le chroniqueur du vingt-deuxième siècle, lorsque tous ceux qui lisent ces lignes seront morts, appellera l’Histoire que nous vivons depuis 1914, et qui poursuit son galop furieux, La guerre de 100 ans ! Et les survivants diront plus tard encore, l’œil mouillé et la figure triste : « Ah non, plus jamais ça », mettons vite des fleurs aux fusils !

 

Maintenant, si les femmes d’Hitler vous passionnent, si vous êtes tenté par une thèse sur « La diplomatie suédoise de mai 1940 à juillet 1944 », ou sur le rôle de la fille de Staline à Stockholm, on ne va pas vous l’interdire. Il est interdit d’interdire, mais ça dépend quoi et à qui !… Lisez, lisez l’Histoire, lisez si vous voulez l’« Histoire spectacle » qui abonde aujourd’hui, vous êtes libres, de plus en plus libres. Et « la liberté vous affranchira ». Comme disait l’Autre.

 

 

 

Par Cosette - oulala.info - le 4 juin 2015

 

NOTES

 

(1) P.O.T.U.S: « president of the United States »

(2) bereshit bara elohim… premiers mots hébreux de la Tora. Le mot bereshit peut se traduire de plusieurs façons et suscite pour cette raison des commentaires subtils de tout le livre par les érudits. Le chiffre proposé par Raul Hilberg, spécialiste reconnu de l’« Extermination des Juifs d’Europe », ne s’élève qu’à 5,1 millions de personnes. Ce chiffre a été arrondi à 6 pour frapper les imaginations juives pour qui le chiffre 6 a un sens religieux et métahistorique.

 

D’une façon générale, le chiffre des morts est sujet à caution dans tous les conflits. Dans les années cinquante et soixante, l’URSS indiquait 22 millions de morts dans la 2e GM. Ce chiffre, tout en étant important pour la « propagande victimaire », était sans doute volontairement sous-estimé pour des raisons aussi de propagande. Il ne fallait pas que les ennemis de l’URSS croient à son affaiblissement définitif, que le pays avait été saigné à blanc par les nazis. Ce sont des historiens — allemands surtout — qui dans les années 80 et 90 le feront remonter à 27, voire au-delà jusqu’à 30 puisque le comptage ne serait pas clôt.

 

 

PS. Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que son ou ses auteurs.

 

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« Les 300 », le symbole oublié de Zaporojié

« Les 300 », le symbole oublié de Zaporojié | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


« Les 300 », le symbole oublié de Zaporojié

Par Laurent Brayard (1)

 

Le courage de ces hommes a été passé sous silence en Occident, soit par mépris, soit par ignorance totale des faits. Ceci s’est passé dans une ville symbole de l’Ukraine, sur la frontière historique entre ce pays et ce qui fut l’Hetmanat des Cosaques qui se soulevèrent contre les Ukrainiens et les Polonais au XVIIe siècle. Vous ne connaissez pas cette histoire ? Vous pourriez en aborder quelques-unes des facettes en lisant les lignes de Tarass Boulba du grand auteur russe et ukrainien Nicolas Gogol (1809-1852). Les Cosaques y construisirent une Sitch (2) dans une île du Dniepr et lancèrent des raids vers l’Ouest et le Sud. C’est dans cette ville que quelques dizaines de courageux russophones ont été au cœur d’un acte à la fois sensationnel et ignoble.

 

Sur le Dniepr, Zaporojié est une ville de contraste, comme toutes les villes sur ce grand fleuve. Les Russophones étaient avant la guerre 57 %, les Ukrainiens seulement 42 %. Cela plante déjà le décor. Depuis toujours elle fut un lieu de passage, emprunté d’ailleurs par toutes les armées envahissantes pour les uns l’Est, pour les autres l’Ouest : Polonais, Cosaques, Russes, Tatars, Allemands, Bolcheviques, Blancs, Verts, Nazis… La ville était aussi sur la fameuse ligne du Dniepr, ligne de défense qui fut le dernier espoir des Hitlériens de se maintenir en Ukraine et qui fut forcée par l’Armée rouge en octobre 1943. Elle eut beaucoup à souffrir des combats et des destructions. Ville industrielle parmi les plus grandes d’Ukraine, elle comptait plus de 760 000 habitants en 2013.

 

Alors que le mouvement Euromaïdan était sorti vainqueur dans sa lutte pour le pouvoir, en utilisant massivement les militants néonazis des Partis Svoboda et Pravy Sektor, la situation en avril 2014 était explosive en Ukraine. Ayant pris une importance capitale dans l’appareil du pouvoir en train de naître après le coup d’État du Maïdan, les nationalistes-ultras sortirent de l’Ouest de l’Ukraine et de Kiev pour se répandre dans tout le pays. Ils furent encore une fois à l’avant-garde de toutes les manifestations russophobes, antisémites et pro-européennes. Passages à tabac d’opposants russophones, intimidations, destructions de biens privés, pillages, mises à bas de monuments et de sculptures rappelant la période soviétique : statues de Lénine, cimetières militaires, plaques commémoratives des combattants de l’Armée rouge, vestiges de la Seconde Guerre mondiale, cimetières juifs ou de soldats soviétiques, porteurs de rubans de Saint-Georges (symbole patriotique soviétique et russe), tout cela fut mis à bas, détruit, saccagé, persécuté, tabassé.

 

Le 13 avril 2014, quelques dizaines de russophones s’étaient rassemblés à Zaporojié sur une place publique pour protester contre la tournure du Maïdan, tournure clairement néonazie à ce moment-là et qui allait se dévoiler par le massacre d’Odessa quelques jours plus tard. Les opposants russophones furent bientôt, comme vous le verrez sur cette vidéo, encerclés par une foule vociférante composée de fanatiques armés de bâtons, de barres de fer, de marteaux et d’autres armes contondantes, y compris des couteaux. Les opposants russophones n’étaient pas armés, ils étaient venus ici pour protester pacifiquement. Ils furent bientôt entourés par une horde véritablement hystérique, les quelques dizaines de russophones étant encerclés par des « septembriseurs » prêts au massacre et dix fois plus nombreux. C’est avec peine que la police, par ailleurs très molle a protégé la vie de ces hommes. Ils furent insultés pendant six longues heures, canardés de farine, d’œufs, puis de pierres, de bouteilles et d’autres projectiles. Formant un cercle de défense compacte, pour exprimer leur protestation de manière démocratique, ils ont été insultés de la pire des manières.

 

Les néonazis présents étaient venus en nombre et entrainèrent probablement la foule dans son hystérie. À un moment, les manifestants russophones pacifiques furent même atteints, certains traînés et roués de coups, avec l’intention avérée de les lyncher sans autre forme de procès. Courageusement ils firent face, devant subir les outrages d’une foule surexcitée de plus en plus nombreuse. Les fascistes lançaient des slogans et des appels au meurtre, ils promettaient la mort à ceux qui ne jetteraient pas les rubans de Saint-Georges, à ceux qui ne s’agenouilleraient pas au sol et qui ne chanteraient pas l’hymne national ukrainien.

 

Aucun d’entre eux même malgré l’évidence que leurs vies étaient en danger ne mit le genou à terre. L’ironie du sort est qu’ils furent finalement embarqués par la police, comme des criminels, chargés dans des paniers à salade par les forces de l’ordre et emmenés au poste. Ils furent ici interrogés, malmenés, pressés psychologiquement et fichés comme de vulgaires délinquants. Les fanatiques assoiffés de sang les avaient suivis jusque devant le commissariat de Police… où ils durent encore être exfiltrés par les policiers sous les injures…

 

Ces hommes ont donné à l’Europe un symbole très fort, de liberté, de refus de se soumettre, de lutte pour la Démocratie et la liberté d’expression. Il n’était pas convenable pour des journalistes de parler de leur histoire. Ils étaient russophones donc du mauvais côté. Il n’était pas convenable de les montrer en exemple, comment expliquer que le mouvement Euromaïdan n’était nullement démocratique, qu’il y avait déjà des persécutions à caractère politique et racial en Ukraine quand les médias vendaient leurs fables de la méchante Russie ? Ils furent passés sous silence. Auraient-ils été massacrés comme à Odessa que les médias français et européens auraient sans doute tronqué le sujet. C’est l’histoire de tous les civils morts en Ukraine depuis le début de l’Euromaïdan, d’abord à Kiev, puis dans toutes les villes et enfin surtout dans l’Est de l’Ukraine.

 

Alors, toi, citoyen français qui regardera cette vidéo, demande-toi de quel côté est la Démocratie. Demande-toi pourquoi notre gouvernement soutient les hommes qui étaient armés de matraques et de barres de fer. Ce sont les sbires de Porochenko, ce sont eux qui sont montrés comme des « héros ». Devant cette injustice, pour ne pas finir à genou, les gens du Donbass eux ont choisi de répondre, de se défendre par les armes. Des milliers d’entre eux sont déjà morts, la France a participé à leur assassinat en supportant l’Armée ukrainienne, en fournissant de l’argent avec l’Union européenne, jusqu’à faire les honneurs au chef suprême de cette « Ukraine démocratique » du Palais de l’Élysée. Est-ce cela la Démocratie des Charlie ? En voulez-vous plus citoyens français ?

 

 

Par Laurent Brayard (1) - Novorossia Vision – le 26 février 2015

 

 

 

(1) Laurent Brayard : né à Clermont-Ferrand (origines dans la Bresse et le Lyonnais). Historien spécialiste des Armées de la Révolution et de l’Empire, secrétaire de la SEHRI, la société d’études historiques révolutionnaires et impériales et membre correspondant de la Société d’Émulation de l’Ain, l’une des plus anciennes sociétés savantes de France (créée en 1746). Rédacteur et journaliste à La Voix de la Russie vivant à Moscou depuis bientôt deux ans. Il poursuit ses travaux historiques en Russie et écrit un livre sur une famille russe durant la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1948… (Source : ici)

 

(2) La sitch ou sietch, (Січen ukrainien) était le centre politique démocratique des cosaques, particulièrement des Zaporogues. L’instance suprême de décision de la sitch était la Rada, l’assemblée des Cosaques. (Source Wikipédia

 

 

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CETTE DETTE QUE L’ALLEMAGNE DOIT ENCORE À LA GRÈCE : ENTRETIEN AVEC L’HISTORIEN DE L’ÉCONOMIE ALBRECHT RITSCHL

CETTE DETTE QUE L’ALLEMAGNE DOIT ENCORE À LA GRÈCE : ENTRETIEN AVEC L’HISTORIEN DE L’ÉCONOMIE ALBRECHT RITSCHL | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Albrecht Ritschl, professeur d’histoire économique à la London School of Economics. (Capture d’écran via Proud2bGreek1/YouTube)

 


CETTE DETTE QUE L’ALLEMAGNE DOIT ENCORE À LA GRÈCE : ENTRETIEN AVEC L’HISTORIEN DE L’ÉCONOMIE ALBRECHT RITSCHL

 


Dans une interview datant de novembre 2014, Albrecht Ritschl, professeur d’histoire économique de la London School of Economics, discute des dettes de guerre de l’Allemagne et des réparations dues à la Grèce après la Deuxième Guerre mondiale. Selon lui, l’Allemagne est le plus grand fraudeur de la dette du 20e siècle.

 



— Michael Nevradakis : Beaucoup de gens ignorent tout du prêt que le régime nazi a imposé à la Grèce pendant la Deuxième Guerre mondiale. Faites-nous un résumé de ce problème.

 

Albrecht Ritschl : Les éléments essentiels sont les suivants : pendant l’occupation, l’Allemagne a forcé la Banque de Grèce à lui prêter de l’argent, ce prêt forcé n’a jamais été remboursé et il est probable que personne n’ait jamais eu l’intention de le faire. Nous avons là une tentative de déguisement, de camouflage, pourrait-on dire, des frais d’occupations en prêt forcé – et ce prêt avait bien des mauvais côtés. Il a alimenté l’hyperinflation grecque, qui avait déjà lieu à cause de l’occupation italienne, et surtout, il a ponctionné des ressources vitales. Ce qui a eu pour conséquence une baisse catastrophique de l’activité économique ; et cela n’a rien fait pour rendre l’occupation allemande moins impopulaire qu’elle ne l’était avant. Cela a raffermi la résistance grecque dans sa résolution et a eu pour effet tout un tas de choses très tragiques et néfastes.

 

 

— Les nazis ont-ils forcé d’autres pays occupés à leur accorder des prêts ?

 

Oui, c’était une façon de faire très fréquente et largement utilisée. Juste pour vous expliquer un peu ce qui se passait alors, les nazis avaient instauré un système monétaire à taux fixe dans les pays occupés, en alignant les taux de change sur le reichsmark, la devise allemande de l’époque, plus ou moins à leur gré. Le système était centralisé à la banque centrale allemande, la Reichsbank de Berlin, grâce à un système de créance à court terme, comme des comptes à découvert, et l’Allemagne était à découvert en ce qui concerne les pays occupés – ce qui a créé l’illusion de paiements.

 

Quand les officiers allemands se rendaient dans des usines françaises, belges ou néerlandaises – dans les trois pays d’où l’Allemagne tirait la plus grande partie de ses ressources et réquisitionnait des machines et des matières premières – ils payaient effectivement, et ces paiements étaient essentiellement crédités sur leurs comptes nationaux à la Reichsbank. Le prêt imposé à la Grèce a suivi un schéma similaire. Comme je l’ai déjà dit, l’essentiel de ces prêts provenait majoritairement des pays d’Europe de l’Ouest. La Grèce, à cause de son économie réduite, ne représentait qu’une fraction de tout cela. Néanmoins, les effets sur l’économie grecque ont été dévastateurs.

 

 

— Que s’est-il passé après la Deuxième Guerre mondiale en ce qui concerne les prêts forcés de la Grèce et des autres pays concernés – ainsi que des réparations et des remboursements des dettes de guerre allemandes en général ?

 

Vous seriez surpris d’apprendre qu’il ne s’est rien passé, et la raison est la suivante : après l’invasion des Alliés et la chute du régime nazi, la première chose que les autorités d’occupation ont faite a été de bloquer toutes les revendications à l’encontre et de la part du gouvernement allemand, en vertu d’une fiction juridique selon laquelle le gouvernement et l’État allemand n’existaient plus. La question était alors de savoir ce qu’on allait en faire après la mise en place de nouvelles structures étatiques à la fin des années 1940. La question était très controversée, car beaucoup de gouvernements d’Europe de l’Ouest disaient : « Nous sommes tous tellement heureux de refaire du commerce et de renouer des relations économiques avec l’Allemagne occupée, et au fait, nous avons toujours ces comptes qui n’ont pas été liquidés avec les Allemands… Et si les Allemands nous livraient tout simplement des marchandises pour combler les déficits de ces comptes ? »

 

C’est devenu une préoccupation majeure pour les occupants, surtout pour les Américains, puisqu’ils craignaient beaucoup que les zones occupées de l’Allemagne saignent l’économie avec un tel système de remboursement des prêts de guerre, et les Américains cherchaient avant tout à renflouer et relancer l’Allemagne. Les raisons de leur inquiétude trouvaient leurs racines dans l’histoire des réparations à la fin de la Première Guerre mondiale, quand un système similaire avait été mis en place après la fin de l’hyperinflation allemande. C’était un projet américain de stabilisation de l’économie allemande, le plan Dawes, qui fonctionnait comme suit : l’Allemagne payait des réparations aux alliés occidentaux et les États-Unis fournissaient une aide financière à l’Allemagne. Entre 1924 et 1929 ce système était hors de contrôle et c’était en fait les États-Unis qui finançaient les réparations allemandes.

 

Donc les Américains, après la Deuxième Guerre mondiale, craignant de voir ce schéma se répéter, ont bloqué tout cela. Comment l’ont-ils bloqué ? Grâce à un dispositif ingénieux, quoiqu’un peu malveillant : tout pays souhaitant recevoir l’aide du plan Marshall devait signer une renonciation dans laquelle il abandonnait toute poursuite financière à l’encontre de l’Allemagne en échange de l’aide du plan Marshall. Cela ne revenait pas à bloquer complètement les réclamations, mais à les repousser jusqu’à l’époque où l’Allemagne aurait remboursé l’aide qu’elle avait reçue du plan Marshall. En termes techniques, cela a placé les réparations et les demandes de remboursements faites à l’Allemagne à un rang inférieur à celui du plan Marshall. Et comme tout le monde voulait recevoir l’aide du plan Marshall, tout le monde a signé les renonciations à contrecœur. La situation pendant la période du plan Marshall était donc celle-ci : les dettes existaient encore sur le papier, mais elles ne valaient plus rien en ce sens que la dette était bloquée.

 

 

— Combien dit-on que l’Allemagne doit à la Grèce et aux autres pays pour ce qui est des dettes de guerre ?

 

La dette due à la Grèce était de l’ordre d’un peu moins de 500 millions de reichsmarks ; la dette totale due à l’Europe de l’Ouest sur les comptes de compensation était d’environ 30 milliards de reichsmarks. De nos jours ça n’a l’air de rien, mais cela prend tout son sens si je vous dis que le montant total équivalait à environ un tiers du Produit National Brut de l’Allemagne en 1938, un an avant que l’Allemagne ne déclenche la Deuxième Guerre mondiale. Ce n’était pas la seule dette, car l’Allemagne avait manipulé la valeur de la dette grâce au système de taux de change qu’elle contrôlait.

 

Il y a des calculs faits par les fonctionnaires du gouvernement allemand vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, donc toujours sous le régime nazi, qui essaient de rendre compte de la valeur réelle de la dette totale contractée dans l’Europe occupée, et qui arrivent à des résultats proches de 80 ou 90 milliards. Ce qui se rapproche fortement du PNB de l’Allemagne en 1938 ; disons 85 ou 90 %. Nous parlons désormais de très grosses sommes. Juste pour vous donner une idée : le PNB de l’Allemagne l’an dernier [2013, NDLR], était d’un peu plus de deux mille milliards d’euros, disons 90 % de ce chiffre. Nous sommes toujours au-dessus de deux mille milliards d’euros, juste pour vous donner une idée de ce que la dette représentait alors dans le potentiel économique de l’Allemagne.

 

 

— Y a-t-il un moyen de quantifier cette dette et sa valeur actuelle si on l’ajustait à l’inflation et au taux de change des dernières décennies ?

 

Il y a plusieurs façons de faire. Ce que je viens de faire en est une, et nous dirions alors que le total de cette dette, si l’on prend le PNB allemand comme mesure et que l’on ne fait pas intervenir l’inflation, la valeur totale de la dette mesurée en pourcentage du PNB allemand sur un an, serait aujourd’hui de plus de deux mille milliards d’euros.

 

 

— Quels arguments l’Allemagne avance-t-elle, historiquement et présentement, quant au problème des dettes de guerre et des réparations ?

 

Il y a eu une importante période provisoire avec les Accords de Londres sur la dette allemande. Au début des années 1950, des négociations ont commencé entre l’Allemagne de l’Ouest et les pays créanciers. Une solution a été trouvée – ou plutôt de nouveau imposée par les Américains et dans une certaine mesure par les Britanniques – qui avait deux effets. Premièrement, ils ont réuni les dettes de guerre et les réparations – ce qui n’était pas anodin. Deuxièmement, ils ont tenu des propos confus, qui étaient ouverts à l’interprétation, disant que l’on repoussait la résolution de ces problèmes jusqu’à la réunification de l’Allemagne. Pourquoi ces deux points sont-ils importants ?

 

Le premier point est le suivant : si vous réunissez les dettes de guerre et les réparations allemandes, vous mettez tout dans le même sac. Et il ne fait aucun doute que l’Allemagne a payé des réparations considérables en nature après la Deuxième Guerre mondiale, principalement à travers deux choses : les livraisons forcées – qui étaient très importantes pour ce qui est devenu ensuite l’Allemagne de l’Est – et la cession de territoires, qui sont désormais une partie de la Pologne et, dans une moindre mesure, de la Russie, ce que nous pouvons dans les deux cas appeler des réparations en nature. Donc si vous réunissez les dettes de guerre et les réparations, la balance est plus légère, car ces réparations en nature ont été considérables. Le second point ce sont ces propos confus repoussant la résolution de ces problèmes au lendemain de la réunification allemande, car la grande question était alors de savoir si cette clause, l’article 5 des accords de Londres, constituerait une obligation après la réunification allemande, qui a effectivement eu lieu en 1990.

 

 

— En ce moment, la presse et les médias parlent beaucoup de la success-story de l’économie allemande, de sa responsabilité budgétaire, que l’on compare à l’irresponsabilité budgétaire supposée des pays d’Europe du Sud, comme la Grèce. Mais vous soutenez que l’Allemagne a été le plus grand fraudeur de la dette au 20e siècle. Pourquoi pensez-vous que c’est le cas ?

 

Eh bien, nous pouvons juste faire parler les chiffres, et j’ai déjà parlé de ces dettes de guerres presque égales au rendement économique de l’Allemagne en 1938, quand l’Allemagne connaissait le plein-emploi. Donc au fond, ces sommes n’ont jamais été remboursées. Nous avons de plus la dette publique de l’Allemagne, qui a été effacée par une réforme monétaire entreprise par les Américains dans les zones occupées de l’Allemagne de l’Ouest et par les Soviétiques dans les zones occupées de l’Allemagne de l’Est en 1948. Les Soviétiques ont totalement effacé la dette publique ; les Américains en ont effacé 85 %. Si maintenant nous additionnons tout cela et essayons de parvenir à un total global, à la fois interne et externe, effacé par la réforme monétaire et les accords de Londres, nous arrivons à un chiffre qui est approximativement – c’est très approximatif, juste pour avoir un ordre d’idée – quatre fois le revenu national de l’Allemagne. Pour donner un ordre d’idée actuel, si l’on accepte que le PNB est de l’ordre de deux mille milliards d’euros, ce qui fait plus de deux mille milliards et demi de dollars, nous parlons alors d’un défaut de paiement et d’un allègement de dette de l’ordre de dix mille milliards de dollars. J’aurais tendance à penser que c’est sans équivalent dans l’histoire du 20e siècle.

 

 

— Avez-vous connaissance de mouvements ou d’activistes qui essaient actuellement de sensibiliser l’opinion aux dettes et aux réparations de guerres ?

 

Il y en a relativement peu. Pour expliquer cela, plongeons-nous dans la situation juridique à l’époque de la réunification allemande de 1990. L’Allemagne a reçu cette espèce de certificat de baptême pour une Allemagne unifiée qui est rédigé d’une manière incroyablement subtile et dont le seul but était, apparemment, d’empêcher toute réclamation quant aux réparations ou aux restitutions à l’encontre de l’Allemagne unifiée, sous prétexte qu’il existait désormais un État allemand unifié et que l’article 5 des accords de Londres pourrait tout d’un coup être réactivé.

 

Du point de vue allemand, le traité de 1990 ne mentionne pas les réparations ou les dettes de l’Allemagne nazie, et puisque ce point n’est pas couvert par le traité, le problème est enterré. Ça été l’attitude systématique du gouvernement allemand. Et jusqu’ici cette attitude a plutôt réussi… De nombreux essais ont été faits pour contester ce point à la Cour européenne, mais ont échoué, et il me semble que d’un point de vue légal, il y a relativement peu de chances que cela réussisse.

 

Ce qui nous amène à la question suivante : pourquoi n’y a-t-il pas une plus grande sensibilité à ces problèmes en Allemagne ? Et une chose nous met sur la voie. Il est clair que Berlin n’a aucune intention de parler de ces problèmes, parce que les avocats craignent toujours de créer un précédent, Berlin reste donc silencieux là-dessus. Le seul qui en ait parlé, et c’est assez révélateur, a été l’ancien Chancelier Helmut Kohl, que l’on a interrogé sur ce point à la sortie d’une conférence de presse au moment des négociations. Il a déclaré : « Écoutez, nous affirmons que nous ne pouvons pas payer les réparations, parce que si nous ouvrons la boite de Pandore, compte tenu de la cruauté et la brutalité nazies, des génocides – et les nazis sont à l’origine de plusieurs génocides – compte tenu de ces faits horribles et de l’échelle incroyable de ces crimes terrifiants, tout essai de quantification et de réclamation à l’Allemagne finira soit avec des compensations ridiculement basses ou bien cela va dévorer toute la richesse nationale de l’Allemagne. » C’est resté la position de l’Allemagne depuis : les dommages causés par les nazis, pas seulement en termes de souffrance humaine et morale, mais tout simplement en termes de dommages matériels et financiers, sont si élevés que cela remplacerait la capacité de remboursement de l’Allemagne.

 

Et en tant qu’économiste, j’ai bien peur que ce ne soit pas totalement tiré par les cheveux ; il y a de cela. Ce qu’a ensuite affirmé Helmut Kohl était qu’au lieu d’ouvrir la boite de Pandore et de s’enfoncer dans les demandes de réparation, il serait sûrement préférable de continuer dans ce qui lui semblait être une coopération économique fructueuse en Europe. À l’époque, c’était une bonne idée, et c’était à cette époque préeuro où tout le monde était très optimiste quant à l’avenir de la coopération économique en Europe. Nous sommes devenus désormais un peu plus réalistes, mais à l’époque ce n’était pas totalement irréaliste et déraisonnable de penser régler ces problèmes ainsi.

 

 

— Selon vous, quelle serait la meilleure solution pour régler le problème des dettes et réparations de guerre pour les gouvernements grec et allemand à l’heure actuelle ?

 

La meilleure solution serait sans doute d’essayer de dépolitiser les choses au maximum. Alors je sais bien que c’est complètement irréaliste parce que c’est un sujet politique depuis le début. Ce que je préférerais faire, plutôt que de donner une opinion personnelle et illusoire, c’est de faire quelques prévisions sur ce qui va se passer selon moi.

 

Laissez-moi dire quelques mots sur ce que je crois qu’il faut faire – je ne vais pas complètement éluder votre question. Je crois vraiment que nous avons besoin de plus d’annulation de dette, et je crois que nous allons en avoir besoin assez vite. Je suis de ceux qui sont assez préoccupés par la situation politique actuelle de la Grèce. Le gouvernement grec [NDLR le gouvernement de Samaras] sert manifestement deux maîtres. L’un est l’électorat grec, qui est naturellement et clairement peu satisfait de la situation, c’est le moins qu’on puisse dire, et l’autre est composé des créanciers internationaux, menés par l’Allemagne, et dans une moindre mesure par le FMI. À l’évidence, les intérêts, du moins à court terme, des créanciers et de la population grecque, ne concordent pas ; ils s’opposent même. Cela met le gouvernement grec en mauvaise posture. Je suis inquiet de l’avenir de la démocratie en Grèce, et en tant qu’Allemand j’en suis inquiet pour deux raisons.

 

D’abord parce qu’on ne peut pas nier la responsabilité historique de l’Allemagne, et ensuite parce que l’Allemagne a traversé une expérience très très similaire. Cette expérience s’est faite à la fin des problèmes de réparation qui ont suivi la Première Guerre mondiale, pendant la Grande Dépression des années 1930. Le gouvernement allemand devait payer des réparations selon un programme très strict. Le programme, le plan Young, avait commencé en 1929 ; c’était rude, et à bien des égards, cela me rappelle ce que le ministre des finances allemand et la troïka imposent à la Grèce ; les effets ont été les mêmes : chute de la production économique de 25 à 30 %, le chômage de masse, la radicalisation politique. En gros, le plan Young a fait sortir les nazis du bois. Oui, je suis assez inquiet de la situation en Grèce, donc je pense que nous devrions rapidement prendre des mesures pour stabiliser la démocratie grecque. Est-ce que je pense que cela va se produire ? Je suis un peu sceptique. J’ai peur que deux choses se passent : d’abord, qu’à la fin il y ait une annulation de dette généralisée, mais cela arrivera assez tardivement, et des dégâts profonds auront déjà été causés à la démocratie grecque.

 

 

Par Michael Nevradakis - okeanews.fr – le 10 février 2015

Source : truth-out.org

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L’UE ferme les yeux alors que des nazis et des fascistes défilent dans les rues de Kiev

L’UE ferme les yeux alors que des nazis et des fascistes défilent dans les rues de Kiev | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’UE ferme les yeux alors que des nazis

et des fascistes défilent dans les rues de Kiev

 

Ce qui a fait la UNE de notre journal Nouvelle Solidarité en mai 2014 s’avère malheureusement vrai. Des milliers de fascistes ont marché dans les rues de Kiev le 1er janvier, pour célébrer le 106e anniversaire de la naissance du collaborateur nazi Stepan Bandera.

 

Contrairement à la grande majorité de la presse « libre » européenne, le président tchèque Milos Zeman a décidé de ne pas faire l’impasse sur l’événement. Dans une série d’entretiens les 3 et 4 janvier avec plusieurs médias, Zeman a déclaré que « le Maidan était loin d’une révolution démocratique. L’Ukraine est actuellement en proie à la guerre civile. » Il a également fait remarquer que « quelque chose ne tourne pas rond en Ukraine et en Europe », où ces manifestations n’ont pas été dénoncées, et que ces manifestants lui faisaient penser, avec leur portrait de Bandera, à Reinhard Heydrich, le « Reich-Protector » des territoires de la République tchèque contrôlés par les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale.

 

Les pourparlers se poursuivent malgré tout pour aboutir à un cessez-le-feu dans le sud-est de l’Ukraine, et vers la fin de l’année les ministres des Affaires étrangères russe, ukrainien, allemand et français ont discuté de relancer les Accords de Minsk de septembre 2014, pour résoudre la crise.

 

Signalant sa volonté de réduire les tensions, le président Poutine a annoncé que la Russie allait livrer 500 000 tonnes de charbon par mois à l’Ukraine, sans exiger de paiement préalable.

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 6 janvier 2015

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