Ukraine/Donbass : Washington et Kiev veulent une guerre régionale | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : capture d’écran d’une vidéo montrant des milliers de personnes manifestant pour demander la démission de Porochenko et des autorités ce 6 juin 2015 à Kiev.


 

 

Ukraine/Donbass : Washington et Kiev

veulent une guerre régionale

 

L’Ukraine est en pleine mobilisation, tous les hommes aptes à faire la guerre sont appelés à rejoindre les rangs de l’armée ou de la garde nationale. Le régime de Kiev, poussé par Washington avec l’assentiment de Bruxelles, se prépare à s’engager militairement contre la Russie. Déjà en échec dans le Donbass depuis plus d’un an, face à une armée indépendantiste faite de bric et de broc, composée de mineurs, de paysans et de simples citoyens russophones qui défendent leur identité, leur langue, leurs familles et leurs villages ou quartiers, il est difficile de croire que les forces de Kiev trouveront les moyens de leur politique. Mais il semblerait que ce régime criminogène, mis en place dans la violence et le déni de démocratie en février 2014, ne se soucie guère des pertes passées et à venir. Kiev agit en vassal de l’hyperpuissance US qui cherche à lancer une guerre régionale, voire plus, en plein cœur de l’Europe centrale. Certains ont oublié les échecs cuisants de deux petits caporaux aux XIXe et XXe siècles.

 

 

Les forces ukrainiennes ont intensifié leurs pilonnages contre les agglomérations du Donbass durant toute la semaine. Les secteurs les plus fortement touchés par les frappes aveugles de l’artillerie kiévienne sont les quartiers de Petrovsky, de Kuibyshev, de Kyivskyi de la grande agglomération de Donetsk. D’incessants combats se déroulent au nord et au nord-ouest de Lugansk, au nord de Debaltsevo, au nord-ouest de Gorlovka, sur Avdeevka au nord de Donetsk, sur Spartak, sur la zone aéroportuaire de Donetsk, sur Peski, vers Dokuchaevsk, sur le nord-est de Mariupol et bien entendu sur Shirokino.

 

L’ensemble de la ligne de front est concerné, nous assistons aux préparatifs d’une offensive majeure de la part des troupes ukrainiennes. Ces dernières viennent de déplacer près de la ligne de front la plupart de leurs réserves en artillerie lourde. Sur Kramatorsk (70 km au nord-ouest de Donetsk), le commandement kiévien a remis en batteries plusieurs lanceurs de missiles sol-sol tactiques OTR-21 Tochka-U. Toujours à Kramatorsk, les troupes ukrainiennes ont participé dans la journée à un exercice impliquant des hélicoptères.

 

Les combats d’hier, notamment dans la zone de Donetsk, on fait de nouvelles des pertes parmi les forces assaillantes : entre 20 et 35 tués et de 100 à 140 blessés, selon les estimations du renseignement des FAN. Mais la presse kiévienne sous contrôle de la junte, relayée par les béni-oui-oui des médias occidentaux, se gargarise d’une « grande victoire » ukrainienne sur Marinka, alors qu’il n’en est rien.

 


Situation confuse à Marinka

 

 

Voir les vidéos qui suivent : la guerre du régime de Kiev faite au petit peuple du Donbass, c’est çà ! Il faut être une ordure ou un malade mental pour soutenir un tel régime.

 

 

 

La situation sur Marinka n’est pas claire : aucune des parties ne semble en mesure de tenir ce bourg. Les forces républicaines, après une percée localisée, semblent être partiellement revenues à leurs positions de départ, sans la moindre contre attaque des forces de Kiev.

 

Erwan Castel, qui est intégré dans une unité de combat des forces républicaines non loin de Donetsk, relève un certain nombre de faits troublants qui expliquent en partie la situation particulièrement opaque rencontrée depuis le 3 juin sur ce secteur du front : « Si des erreurs de préparation et de coordination peuvent être observées du côté des républicains qui ne maîtrisent pas encore suffisamment les procédures et la coordination, si les Ukrainiens disposent de moyens de renseignements (observation, écoute…) développés, cela ne suffit pas à expliquer comment ils connaissaient l’heure de la contre-attaque et nos positions d’assaut au point que nous avons essuyer des tirs d’artillerie dans la minute de notre arrivée ! […] En attendant, ce qui est sûr, c’est que, attribuée à Kiev ou Donetsk, cette victoire restera pour son vainqueur une « victoire à la Pyrrhus », et ceci, autant sur le plan militaire que politique, car le front semble s’être à nouveau ancré dans une guerre de position plus durcie que jamais… »

 

À la nuit tombée, avant-hier soir, les combats ont repris sur Marinka. Les 2e et 5e bataillons (sauf erreur de notre part) de la garde républicaine de Donetsk sont toujours en première ligne, prêts à stopper toute nouvelle attaque d’envergure. Ils ont beaucoup souffert ces derniers jours, mais le moral semble bon.

 

 

Attaques au nord et à l’ouest de Donetsk

 

Depuis le 4 juin, l’agglomération de Gorlovka est sous le feu de l’armée ukrainienne, jour et nuit, et est pilonnée à partir du nord comme du nord-ouest. Les accrochages sur les lignes de défense des FAN sont nombreux, mais on ne noter aucun assaut d’envergure pour le moment.

 

Il n’en est pas de même sur Peski et Spartak, respectivement au nord-ouest et au nord de Donetsk (près de l’aéroport), qui dans la nuit du 5 au 6 juin ont été l’objet de plusieurs assauts en règle, repoussés, attaques réitérées dans la nuit du 6 au 7 juin, y compris contre la ville de Yasinuvata (nord de Donetsk et sud-est d’Avdeevka). Les forces de Kiev par ces reconnaissances offensives cherchent à la fois à affaiblir les FAN et à trouver une faille dans la défense pour percer en direction du centre-ville de Donetsk.

 

 

 

En fin d’après-midi, des résidents de Konstantinovka (plus de 30 km nord-ouest de Gorlovka et au nord de Donetsk) ont signalé que des camions militaires kiéviens transportant des soldats et tractant des pièces d’artillerie se dirigeaient vers Donetsk.

 

 

Pression accrue sur le front de Donetsk à Mariupol

 

À environ 15 km au sud de Donetsk, Dokuchaevsk est un verrou face aux forces de Kiev massées vers Volnovakha plus au sud. Depuis 3 jours, tout le secteur situé sur la ligne de front comprise entre le sud-est de Donetsk et le nord-est de Mariupol subit une pression intense de l’artillerie et des attaques localisées des unités ukrainiennes. Telmanovo, important nœud routier à seulement 10 km de la frontière russe, est sous pression des forces de la 72e brigade mécanisée. Le 4 juin, plusieurs frappes de batteries de BM-21 Grad, ordonnées par le chef de corps, le colonel Grishchenko, ont tué un petit garçon de 4 ans et blessés plusieurs civils. Les frappes d’artillerie se poursuivent, de façon régulière. Il s’agit à la fois de faire pression sur les forces indépendantistes et de terroriser la population.

 

Sur la partie la plus au sud, l’essentiel de la pression kiévienne, tant en frappes d’artillerie qu’en attaques localisées se situe sur Shirokino. Les pilonnages peuvent durer pendant des heures, alternant entre mortiers de 120, obusiers de 122, de 152 et Grad.

 

Fait important : dans la journée, une vedette ukrainienne des garde-côtes a explosé en pleine mer d’Azov, à quelques encablures de l’estran. Plusieurs marins ont été légèrement blessés. Aujourd’hui à 14 h 20, à la sortie du port de Mariupol, l’UMC-1 000, avec à son bord 7 gardes-frontières, a été endommagée par une explosion. Plusieurs blessés sont à déplorer parmi l’équipage.

 

 


Ratonnades homophobes en plein centre de Kiev

par des extrémistes progouvernementaux

 

 

 

 

Comme il fallait s’y attendre, la deuxième Gay Pride de l’histoire ukrainienne s’est tenue, samedi 6 juin à Kiev, dans la violence. Les organisateurs de la « marche de l’égalité » n’ont réussi qu’à rassembler à peine 200 personnes, protégées par un déploiement policier extrêmement imposant, mais qui a été incapable d’assurer la sécurité des participants… Plusieurs diplomates européens étaient présents, de même que deux députés du parti de Porochenko.

 

Lors des heurts qui ont suivi la dispersion de la manifestation, un policier a été atteint par une bombe artisanale, laissant derrière lui une large flaque de sang. Quelques interpellations, mais sans plus, ont été faites, les nervis étant bien vite relâchés, avec des excuses. On n’allait tout de même pas s’en prendre aux petits chiens de garde du régime « proeuropéen » !

 

Les groupes d’extrême droite avaient très ouvertement fait part de leur intention d’empêcher la tenue du défilé. Dmytro Yaroch, dirigeant de Praviy Sektor et qui dispose d’un bureau au ministère de la Défense, avait même appelé au lynchage des participants à cette manifestation homosexuelle. Rappelons que les Femen sont très proches de Praviy Sektor, comme on a pu le constater à plusieurs reprises, notamment lors du massacre d’Odessa début mai 2014. Et, comme par hasard, elles étaient absentes de cette manifestation…

 

Cette extrême droite américano-compatible, admirée des bobos germanopratins, présentée comme l’avant-garde de la « révolution » du Maïdan, de la « liberté » (dixit Le Monde), de « l’Europe » (dixit Libé), bras armé d’un régime responsable des pires exactions dans le Donbass depuis la Seconde Guerre mondiale, s’est une fois de plus illustrée comme il se doit. Avec les compliments de Bernard-Henri Levy, de Caroline Fourest et de Laurent Fabius, pour ne citer qu’eux.

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 7 juin 2015.