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 Atrocités allemandes

Par Panagiotis Grigoriou

 

Ce pays doit certainement davantage à ses poètes qu’à ses créanciers. « La Liberté ou la mort ». Nous sommes en guerre contre les élites mafieuses de l’Allemagne néo-impériale. L’Europe comprend, la France est à l’étroit, le monde observe. Des milliards volatils sont dépensés pour maintenir artificiellement en ce moment le cours de la monnaie allemande (euro), cependant officiellement c’est le silence. Le café grec de ce matin se boit amer et l’euro est dans le marc.

 

« Le gouvernement devait être conscient depuis janvier, qu’en allant négocier à Bruxelles, il se retrouverait face aux chiens. Et face aux chiens, SYRIZA aurait dû préparer le peuple à la guerre » , remarque Costas Arvanítis (radio 105,5 - SYRIZA), c’est clair. Les chiens et autres comparses du totalitarisme financieriste, Schäuble en tête, exigent et imposent la fin de ce qui subsiste de la souveraineté de la Grèce. Parmi leurs armes de destruction massives, le transfert à Luxembourg du siège du TAIPED (Agence de privatisation et de gestion mise en place par la Troïka), « mettant ainsi en gage » 50 à 80 milliards des avoirs de la Grèce.

 

Ce même TAIPED que SYRIZA allait supprimer aussitôt au pouvoir, d’après ce que j’ai entendu une semaine avant les élections de janvier, lors de la présentation du livre de Nadia Valaváni (actuellement ministre déléguée aux Finances). Effectivement... la liberté et effectivement... la mort.

 

Lundi matin, les médias annonçaient que malgré tout, « l’accord serait en vue ». Et alors ? Le pays réel sort de ses... tripes. Temps graves, tragédies humaines comme depuis Antigone

 

Lettres de créance. Parmi les atrocités de l’élite allemande (en somme de l’élite mondialisante), et forcément dans le désordre, il y a l’exigence de faire adopter les premières mesures austéritaires par le Parlement grec mercredi, comme de revenir sur toute la (timide) législation à caractère social que le gouvernement a déjà validé depuis janvier. Très précisément, les agresseurs de notre pays et de notre société exigent la suppression de TOUTES les Conventions collectives ainsi que la « libéralisation » totale des licenciements.

 

 

« C’est la fin de toute une stratégie pour SYRIZA. Le mémorandum III est très précisément calculé pour frapper durement les classes moyennes et populaires et autant la démocratie. Donc en cas d’adoption d’un tel accord, c’est alors la rupture du lien entre la société grecque et SYRIZA. Rapidement, SYRIZA refera ses comptes en interne. D’abord, les déclarations de certains (le ministre Stathákis) proférées derrière les télés privées systémiques anthropophages de droite... parmi nous, lesquels exigent la démission des ministres et des députés qui ont déjà dit « NON » sont suspectes. En cas de crise majeure, il faut revenir aux règles fondamentales et ainsi décider en commité central et non pas autrement. SYRIZA est en ébullition, au niveau local et régional, nous nous reprenons, car il ne faut jamais oublier que la charte et le règlement intérieur de SYRIZA, où il est écrit noir sur blanc : SYRIZA est un parti pour lequel les intérêts du plus grand nombre et du monde du travail doivent être toujours et sans faille défendus. Alors, où allons-nous ? », déclare Davanelos, membre du Comité central SYRIZA à Costas Arvanítis (105,5, le 13 juillet).

 

Je rappelle aux lecteurs du blog que du temps où SYRIZA se trouvait encore dans l’opposition, l’actuel ministre Stathákis était (ouvertement) fut seul cadre du parti qui a cautionné ladite « Coopération Greco-Allemande », une structure néocoloniale mise en place lors de la funeste... gouvernance de Yórgos Papandréou. Depuis, nous avons connu... et supporter le personnage de Hans-Joachim Fuchtel, vice-ministre du gouvernement allemand chargé de la Grèce et initialement basé à Thessalonique, œuvrant ouvertement pour le compte des Landiers du IV Reich et surtout pour celui des entreprises allemandes. SYRIZA/ANEL au pouvoir, le Proconsul du Merkelisme avait plié bagage, mais c’était en janvier, si loin dans le temps d’une histoire qui coule à flot. Donc à mon humble avis, la... Droite au sein de SYRIZA, incarne autant le rôle d’une... solide cinquième colonne, et cela ne relève aucunement pas du complotisme, car hélas, je dispose autant de mes propres sources.

 

L’Europe européiste n’est plus. Lundi matin, jour de l’accord... enfin conclu apprend-on en direct, les Grecs ont les traits tirés et les visages figés. Gueule de bois. Cigarette après cigarette et café après café, les discussions s’enflamment. « Qu’allons-nous devenir ? Nos salaires, nos retraites ? Nos enfants ? Ils finiront par quitter tous ce pays. C’est la morgue... »

 

Dans ce même café, les équipiers d’une flottille de voiliers loués par nos touristes suivent les instructions de leur pilote et guide quant au parcours du jour. Destination Hydra et mouillage en baie. « Beautiful Greece ! » Visages heureux, jubilation, insouciance et applaudissements en fin de partie. Bon vent les amis... à travers cette Grèce et cette Europe du vent mauvais, mais vous ne le rencontrerez pas (encore). Les Grecs observent, les... flotillistes regagnent leurs voiliers, les discussions reprennent. La rupture est autant observable au niveau... microsociologique.

 

S’adressant aux auditeurs de son émission quotidienne matinale (elle se termine à 10 h), Costas Arvanítis ne mâche plus ses mots : « Aujourd’hui, je ne peux pas vous saluer en disant « Venceremos », cela ne passa plus » (105,5 radio SYRIZA, le 13 juillet). Il y de jours... car Charon est passé par là.

 

C’est alors un « accord » et certainement un Coup d’État. « Les négociations reprendront. Le Parlement grec doit décider et adopter ce programme. La Grèce doit être aidée par la suite, car les conséquences des mesures seront importantes », d’après le premier communiqué officiel.

 

Le monde des îles, comme à Hydra et le monde... à part jubile, héliotropisme oblige. Jean-Claude Junker annonce « la mise en place d’un fund, lequel... gérera les avoirs de la Grèce, lesquels seront privatisés pour faire face aux besoins de la dette. Et nous verrons par la suite dans quelle mesure la dette grecque est viable ».

 

Pour mon ami F., Syriziste depuis... les années 1960, « c’est tout de même d’une victoire qu’il s’agit. La zone euro est un château branlant et cela se voit. L’Allemagne a certainement emporté sa dernière partie du jeu. Tôt ou tard, les autres peuples et nations se rebifferont contre l’imperium germanique. La brèche a été ouverte. L’essentiel est que SYRIZA reste au pouvoir et qu’à la prochaine occasion la bataille reprendra. La radicalisation des opinions en Grèce et en Europe fera le reste.”.

 

Déjà, le pseudo-axe franco-allemand n’est plus. La France, pour ses raisons, s’est plutôt rangée du côté des USA. Après cinq mois de SYRIZA/ANEL au pouvoir en Grèce, rien n’est tout à fait comme avant. Attendons, patentons et préparons le peuple et la Résistance d’en bas. Y compris en réorganisant notre économie autrement et enfin être prêts à quitter la zone euro dans d’autres conditions. Je le conçois, SYRIZA a pu commettre une erreur fatale : pas de « Plan B », pas de préparation ».

 

« Nous avons donné une énorme bataille. Le peuple grec peut continuer alors à se battre. Mais nous avons évité le pire. Finalement, la gestion des biens publics grecs ne sera pas transférée en dehors du pays. Nous léguons en Europe cette volonté de changer, déclare de son côté Alexis Tsípras. Les mesures à adopter apporteront la stagnation, sauf que les fonds expressément prévus en faveur du développement feront j’espère la différence et les investisseurs reviendront », a déclaré de son côté Alexis Tsípras. Donc... Brest-Litovsk !

 

Pour la revue Spiegel, la liste des mesures imposées à la Grèce s’apparente... à une liste d’atrocités. Un journaliste allemand s’adressant à Angela Merkel a comparé l’accord du jour au Traité de Versailles. Alors 1918 ou 1939 ? Réveillons-nous...

 

 

 

Par Panagiotis Grigoriou - greekcrisis.fr – le 13 juillet 2015.