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Photo : Nicolas Robin nous invite à profiter de la vie à travers une œuvre de la Liégeoise Brigitte Danse. © J.-P.D.V.
Louvain-la-Neuve : des « Brins de joie » pour Nicolas
Il s’appelait Nicolas Robin et il aimait marcher en équilibre sur le fil de la vie. Sa corde s’est peut-être rompue dans la nuit de 13 février 2013, mais elle a permis d’éclore des brins de joie dans le cœur de tous ceux et celles qu’il a croisés dans son existence, grâce à tous ces rêves qu’ils ont partagés.
Ce 20 avril, Nicolas aurait eu 22 ans. Ses parents Jean-Pol Robin et Catherine Sleex, ainsi que ses frères Antoine et François auraient bien voulu ce jour-là lui dédier une statue qui a finalement été dévoilée ce dimanche après-midi dans le lac de Louvain-la-Neuve, là précisément où Nicolas a perdu l’équilibre…
« Ce n’est finalement pas une mauvaise chose que cette cérémonie se déroule le jour de la fête des mères, a expliqué Catherine Sleex, devant les amis rassemblés pour l’occasion. C’est aussi ma fête aujourd’hui et Antoine et François sont encore là pour me le rappeler. Surtout, ici, comme pour nous démontrer qu’un endroit qui s’est révélé le plus désastreux de notre vie peut aussi être, au bout du compte, le plus beau. »
Tout de suite la famille a pensé à une statue pour rappeler le souvenir de Nicolas aux passants, « à commencer par tous ces jeunes qui vont venir bientôt faire leurs premiers barbecues autour du lac et qui commettront peut-être l’imprudence de boire plus que de raison ». Il restait seulement à trouver l’œuvre qui symbolise Nicolas au mieux. Pas en bronze, pour éviter un vol. Pas le long de la berge pour éviter les dégradations : « Mais en découvrant également que le lac appartient à l’université, qu’il est géré par la Province et que la promenade qui le borde est entretenue par la Ville. Et l’air qui est au-dessus, à qui appartient-il ? »
Une chose est sûre, c’est qu’il est à présent composé de « Brins de joie », une œuvre de la Liégeoise Brigitte Danse, que la maman de Nicolas a découverte sur la grande toile mondiale avant d’apprendre qu’elle venait faire sa première exposition à Louvain-la-Neuve. Comme s’il était des hasards qui se font nécessité…
« J’ai appelé cette statue ainsi, parce qu’elle est justement fabriquée en fils de fer, d’une hauteur de 3,5 m, sur un pied de métal rempli de béton enfoncé de 1,5 m dans la vase, nous explique la sculptrice. Ce n’est pas une œuvre commandée, mais c’est le fruit d’un travail que je considère comme joyeux, en équilibre, comme se doit d’être la vie. Cela m’a touchée en apprenant qu’elle correspondait bien au caractère de Nicolas. »
C’est Françoise et Cédric, la marraine et le parrain de Nicolas, qui ont dévoilé la borne qui indique aux passants le titre de l’œuvre et cet extrait d’une chanson de Pierre Rapsat : « Tous les rêves qu’on a partagés ».
Et dans les reflets du lac, l’on voit Nicolas danser, tout joyeux de nous expliquer que nous devons tous apprendre à marcher en équilibre sur le fil de notre vie.
Par JEAN-PHILIPPE DE VOGELAERE - lesoir.be – le 11 mai 2015
