Ukraine/Donbass : ambiance de veillée d’armes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Ukraine/Donbass : ambiance de veillée d’armes

 

Dans l’Ukraine « proeuropéenne », les opposants « disparaissent » les uns après les autres. Dans l’Ukraine béhachélisée, il faut tuer ou être tué. Là, il ne s’agit pas d’un Boris Nemtsov, opposant de papier à Poutine financé par l’Occident : toute la bien-pensance médiatico-politique se tait, et donc approuve de facto (voir ici pour plus d’infos). Dans le Donbass, les derniers événements dans la région de Donetsk montrent que la reprise des grandes opérations militaires est pour bientôt. Le régime « proeuropéen » va encore une fois tenter d’en finir avec la rébellion qui lui tient tête depuis plus d’un an. Tenter et… échouer !

 

L’Ukraine a refusé de façon unilatérale de rembourser une dette de 3 milliards de dollars à la Russie, conformément à une liste gouvernementale de dettes soumises à une restructuration. Ces méthodes de crapules qui consistent à emprunter ou acheter des biens à autrui et de ne pas les payer ou les rembourser se généralisent dans l’Ukraine béhachélisée.

 

Autres actes de la même veine : deux opposants au régime « proeuropéen » viennent d’être abattus en pleine rue à Kiev. Oles Bouzina, un journaliste ukrainien connu pour les positions anti-euromondialistes, a été tué par balle, aujourd’hui, devant chez lui. Notre confrère était rédacteur en chef du quotidien Segodnia, poste qu’il avait récemment dû quitter pour délit d’opinion. C’est le deuxième meurtre d’une personnalité de l’opposition dans la capitale ukrainienne en 24 heures, après l’assassinat, mercredi, du député Oleg Kalachnikov dans des circonstances similaires. Ces assassinats font suite à une série de « suicides » d’ex-responsables ukrainiens fidèles au régime qui a précédé le coup d’Etat antidémocratique du Maïdan.

 

 

Rotations de « bataillons » répressifs

 

Le commandement ukrainien a donné l’ordre de dissoudre le 40e « bataillon » de défense territoriale de Dniepropetrovsk « Kryvbas », une unité bien mise à mal dans la poche de Debaltsevo l’hiver dernier et qui n’est plus que l’ombre d’elle même. Ce qu’il en reste, soit quelques dizaines de paramilitaires, seront reversés dans les forces armées. Le 15 avril, au moins une compagnie du « bataillon Kharkov-1 », jusqu’à récemment stationnée dans la région Kupyansk, a été envoyée sur le front du Donbass, sans plus de précisions. Voilà encore quelques troupes fraiches pour les prochaines attaques des forces de Kiev sur la ligne de front.

 

Un renfort bien utile puisque, apparemment, plusieurs unités éparses appartenant plus ou moins à la mouvance de Praviy Sektor rechigneraient à rejoindre les rangs de l’armée, comme en a convenu Dmytro Yarosh, le « Führer » de Secteur droit, avec Porochenko.

 

Dans la zone de Dzerzhynsk, au nord-ouest de Gorlovka, près de Novgorodskoe (4 km au sud de Dzerzhynsk), une compagnie DUK donnerait encore du fil à retordre au commandement opérationnel local. En revanche, à l’ouest de Peski, les éléments du « bataillon OUN » auraient rejoint le bataillon de la 93e mécanisée présent sur place (à confirmer tout de même).

 

 

Ambiance de veillée d’armes sur le front du Donbass

 

 

 

 

Plusieurs brigades républicaines, placées à l’arrière depuis l’application des accords de Minsk dans le Donbass, pourraient remonter en première ligne dans les 48 heures. La situation sur la ligne de front, notamment vers Donetsk ces derniers jours, pourrait justifier un possible repositionnement d’unités. En effet, il semblerait que le commandement ukrainien se prépare à lancer une nouvelle phase d’opérations militaires de grande envergure sur le territoire de la République populaire de Donetsk. Le président de la République, Aleksandr Zakharchenko en est persuadé : son service de renseignements détient des preuves de l’augmentation significative du nombre d’unités et des équipements lourds à proximité de la ligne de contact.

 

Au nord de la ligne de front, vers Stanitsa-Luganskaya, au cours de la nuit du 15 au 16 avril, des affrontements ont été signalés à plusieurs reprises, alors que des escarmouches sont quotidiennement signalées plus à l’ouest vers la zone des points forts numérotés.

 

Mais l’essentiel des événements, ces dernières heures, se situe toujours au niveau du nord et de l’ouest de Donetsk. La pression s’est accentuée ces derniers jours sur Spartak (nord-ouest de Donetsk) et sur Peski avec l’appui de moyens d’artillerie importants du côté de Kiev. Plusieurs attaques localisées ont eu lieu, toutes repoussées par les FAN. Hier sur le secteur de l’aéroport de Donetsk et vers Spartak plusieurs assauts des forces de Kiev ont été repoussés : 8 blindés ukrainiens ont été détruits, sans compter les tués et les blessés. Les pertes humaines décomptées sont approximativement de plusieurs dizaines de combattants des deux côtés.

 

Selon les interceptions radio des forces de Nouvelle Russie, les combats de ces dernières semaines vers Peski et Spartak auraient fait environ 300 blessés et tués du côté des Ukrainiens.

 

Dans la matinée, les forces de Kiev ont continué leurs pilonnages d’artillerie contre Spartak malgré la présence de représentants de l’OSCE.

 

Des éléments de la brigade « Vostok » (au moins un bataillon renforcé) ont été positionnés sur l’ouest de Donetsk, notamment vers Peski, suite aux tentatives de pénétrations dans ce secteur. Cette nuit encore, plusieurs accrochages importants ont eu lieu sur cette zone qui semble être un axe de tentative de pénétration des forces de Kiev à l’ouest de l’agglomération de Donetsk. En face, outre les blindés de la 93e, les forces de Kiev disposent d’un bataillon de reconnaissance de parachutistes et d’une demi-compagnie du « bataillon OUN ». On signale en outre l’arrivée sur l’ouest de Peski d’une compagnie de paramilitaires du « bataillon Karpatska Sich ».

 

Plus au sud, entre Volnovakha et Mariupol, un bataillon renforcé de la 72e brigade mécanisée semble avoir achevé ses positions retranchées. Le commandement kiévien espère ainsi empêcher toute contre-attaque républicaine contournant par le nord Mariupol.

 

À Mariupol, justement, le commandement ukrainien continue la construction de lignes de défense, composées de bunkers, de tranchées et d’obstacles divers.

 

À l’est de la cité portuaire, il ne reste plus qu’une quarantaine de personnes dans Shirokino. Le village est toujours sous le feu de l’artillerie ukrainienne et constamment harcelé par les raids répétés de petits groupes d’« Azov », de Praviy Sektor ou encore des forces armées.

 

 

 

 

 

 

Il n’y a toujours pas de troupes russes en Ukraine, il n’y en a jamais eu, en revanche les troupes américaines, mais aussi canadiennes et britanniques arrivent par air et par route. Plusieurs avions gros porteurs US ont été signalés sur les aérodromes de Lviv et de Kiev ces derniers jours, de même que des convois de l’armée américaine. Pour la plupart, ce sont des éléments de la 173e brigade aéroportée qui sont officiellement chargés de former la garde nationale (y compris les paramilitaires néonazis), pendant six mois.

 

 

 

Kiev crache à la gueule de Varsovie

 

Seulement quelques heures après le discours du président polonais Bronislaw Komorowski au parlement ukrainien, appelant au pardon et à la réconciliation, l’Ukraine « proeuropéenne » a adopté une loi glorifiant les collaborateurs du IIIe Reich et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) de Stepan Bandera, qui ont massacré quelque 100.000 Polonais.

 

À partir du printemps 1943, les bandéristes menèrent également des opérations de nettoyage ethnique contre les habitants polonais de Volhynie, de Polésie et de Galicie orientale afin de les éradiquer entièrement. Aujourd’hui, tout en demandant le soutien politique et militaire de la Pologne, ils glorifient cette politique criminelle qu’ils entendent réitérer à l’encontre des russophones du Donbass et à plus grande échelle (source).

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 16 avril 2015.