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Grand marché eurasiatique ou guerre nucléaire ?

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Grand marché eurasiatique ou guerre nucléaire ?

 

Une source haut placée dans la diplomatie européenne a révélé à Asia Times que le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel n’y est pas allé de main morte avec Pékin, dans le but de faire dérailler son partenariat stratégique à plusieurs volets avec la Russie.

 

Pékin ne va pas nécessairement prêter l’oreille à ce geste politique de Berlin, car la Chine est trop occupée à accorder les cordes de son instrument qu’est la Nouvelle route de la soie paneurasiatique, qui implique des liens d’affaires et de commerce étroits à la fois avec l’Allemagne et la Russie.

 

La tactique allemande fait ressortir encore plus la pression exercée par les éléments durs au sein du gouvernement des USA, qui sont résolus à prendre pour cible la Russie et à l’encercler. En dépit de tous les beaux discours autour de l’indignation causée par les manigances de l’U.S. National Security Agency (NSA) qui l’a mise sous écoute, la chancelière suit la voie tracée par Washington. Si elle avait été vraiment outrée, elle aurait levé unilatéralement les sanctions imposées à la Russie. Comme Merkel ne l’a pas fait, nous voici donc en présence de la bonne vieille tactique de négociation du bon et du méchant.

 

Bref, Washington ne peut tolérer que l’Allemagne et la Russie s’engagent dans des relations commerciales et politiques étroites, qui menaceraient directement son hégémonie dans l’Empire du Chaos.


Ainsi, toute la tragédie ukrainienne n’a absolument rien à voir avec les droits de la personne et le caractère sacré des frontières. Rappelons que l’OTAN a arraché le Kosovo à la Yougoslavie-Serbie sans même se donner la peine de tenir un vote, comme on l’a fait en Crimée.

 

 

Ces S-500 sont à surveiller

 

Parallèlement à cela, une autre tactique fascinante est en cours. Certains éléments du royaume du baratin formé par les groupes de réflexion aux USA, qui ont des liens étroits avec la CIA, commencent à tergiverser à propos de la guerre froide 2.0, par crainte d’avoir mal jugé ce qui se passe vraiment sur l’échiquier géopolitique.

 

J’arrive de Moscou, où l’on a l’impression que le Service fédéral de sécurité et les services du renseignement militaire russe sont de plus en plus exaspérés par les provocations sans fin de Washington et de l’OTAN, des pays baltes à l’Asie centrale, de la Pologne à la Roumanie, de l’Azerbaïdjan à la Turquie.

 

Vous trouverez ici un résumé détaillé, mais partiel de ce que l’ensemble de la Russie considère comme une menace existentielle, soit la volonté de Washington et de l’OTAN d’empêcher la Russie de s’engager dans le commerce et le développement en Eurasie, de détruire son périmètre de défense et de l’amener à s’engager dans une guerre frontale.

 

Une guerre frontale n’est pas une idée particulièrement géniale. Les missiles antimissiles et antiaériens russes du système S-500 peuvent intercepter tout missile balistique intercontinental, missile de croisière ou avion existant. Ils sont propulsés à une vitesse de 25 000 km/h, atteignent une altitude de 185 km, parcourent horizontalement 3 500 km et peuvent intercepter jusqu’à dix missiles en approche. Aucun système antimissile des USA ne peut les arrêter.

 

Du côté des USA, certains disent que le système S-500 est déployé en accéléré, ce qu’a corroboré à Asia Times une source proche des services secrets des USA. Les Russes n’ont rien confirmé. Officiellement, Moscou dit que le système sera déployé en 2017. Ce qui veut dire que tôt ou tard, l’espace aérien appartiendra aux Russes. Il est dès lors facile d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

 

La politique de l’Administration Obama, qui consiste à promouvoir l’hystérie guerrière contre la Russie tout en lui livrant une guerre économique (à coup de sanctions), monétaire (contre le rouble) et pétrolière apparaît alors comme l’œuvre d’une bande de spécimens appartenant à une sous-classe de la zoologie.

 

Au sein de l’Union européenne, certains adultes voient déjà les signes avant-coureurs d’une guerre nucléaire. Les systèmes de défense conventionnels de l’OTAN ne sont pas de taille, tout comme l’accroissement de la puissance militaire en cours d’ailleurs, car le tout peut être démoli par les quelque 5 000 armes nucléaires tactiques dont Moscou dispose.

 

 

Dans le doute, ne t’abstiens pas de les intimider !

 

Il faut évidemment du temps pour transformer les mentalités actuellement fixées sur la guerre froide 2.0, mais certains signes laissent croire que les Maîtres de l’Univers prêtent l’oreille, comme dans cet article qui, pourrait-on dire, brise la glace (publiquement).

 

Admettons que la Russie décide de mobiliser cinq millions de personnes et de passer à la production militaire. L’Occident reviendrait alors aussitôt sur sa politique et proposerait une entente cordiale. Admettons aussi que Moscou décide de confisquer tout ce qui reste des richesses acquises de façon douteuse par les oligarques. Le taux d’approbation de Vladimir Poutine, déjà loin d’être négligeable, grimperait à au moins 98 %. Poutine a fait preuve d’assez de retenue jusqu’à maintenant, ce qui n’a pas empêché sa diabolisation hystérique puérile de se poursuivre.

 

Nous assistons à une perpétuelle escalade. Les révolutions de couleur ; le coup d’État de Maidan ; les sanctions ; le méchant Hitler-Poutine ; l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN ; des bases de l’OTAN partout. Sauf que dans la réalité, le contrecoup d’État en Crimée et les victoires sur le champ de bataille par les armées des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont fait dérailler les plans les plus détaillés du département d’État des USA et de l’OTAN. En plus de cela, Merkel et François Hollande ont été contraints de conclure une entente cordiale avec la Russie (Minsk 2), parce qu’ils savaient que c’était l’unique moyen d’empêcher Washington d’armer davantage Kiev.

 

Poutine est essentiellement engagé dans un processus très complexe de préservation et d’épanouissement de l’histoire et de la culture de la Russie, teinté de panslavisme et d’eurasisme. Le comparer à Hitler ne tient même pas la route comme blague de jardin d’enfants.

 

Mais il serait étonnant que les néocons à Washington comprennent quoi que ce soit à l’histoire et à la culture russe. La plupart d’entre eux n’arriveraient même pas à répondre à des questions portant sur Leo Strauss et Carl Schmitt, leurs héros adorés. En outre, leur anti-intellectualisme et leur arrogance exceptionnaliste n’offrent un espace privilégié qu’à une intimidation sans borne.

 

Une de mes sources, universitaire aux USA, a envoyé une lettre à Nancy Pelosi avec copie conforme à un néocon notoire, l’époux de Victoria, reine du Nulandistan. Voici la réponse du néocon, à partir de son adresse courriel à la Brookings Institution : Va donc te faire f… !

Un autre exemple éloquent de mari et femme faits l’un pour l’autre.

 

Il semble toutefois y avoir, dans l’entourage du gouvernement, des gens avec un QI décent qui sont prêts à affronter la cellule néoconservatrice au sein du département d’État, les néocons qui infestent les pages éditoriales du Wall Street Journal et du Washington Post, toute une série de groupes de réflexion et bien sûr l’OTAN, dont le chef militaire en place, le général Breedlove/Follehaine, fait tout pour se distinguer dans son interprétation postmoderne du docteur Folamour.

 

L’agression russe est un mythe. La stratégie adoptée jusqu’ici par Moscou est purement défensive. Moscou s’engagerait sans hésiter dans une coopération stratégique avec l’Occident si cette dernière comprenait les intérêts de la Russie en matière de sécurité. Si les intérêts de l’ours sont bafoués, comme lorsqu’on le provoque, l’ours se défendra. Quiconque possède une compréhension minimale de l’histoire sait que l’ours a déjà enduré quelques souffrances. Il ne s’effondra pas et ne disparaîtra pas non plus.

 

Par ailleurs, un autre mythe a été démoli, celui voulant que les sanctions nuisent grandement aux exportations et aux surplus commerciaux de la Russie. Elle a bien sûr été blessée, mais le mal était supportable. La Russie possède des matières premières à profusion et une immense capacité de production intérieure, ce qui suffit à répondre à la majeure partie de la demande dans le pays.

 

Ce qui nous ramène à l’UE, à la Russie, à la Chine et à tout ce qui se trouve autour, qui pourrait se joindre au plus grand marché commercial de l’Histoire couvrant l’ensemble de l’Eurasie. C’est ce que Poutine a proposé en Allemagne il y a quelques années. C’est aussi ce à quoi s’affaire déjà la Chine. Que proposent les néocons en retour ? Une guerre nucléaire en sol européen.

 

 

 

Par Pepe Escobar  - traduit par Daniel, relu par Diane pour Le Saker francophone

Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009) et le petit dernier, Empire of Chaos (Nimble Books).

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Le Saker interviewe Paul Craig Roberts - Partie 2/2

Le Saker interviewe Paul Craig Roberts - Partie 2/2 | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : Saker falcon drawing by “S.T.” & Paul Craig Roberts

 

Le Saker interviewe Paul Craig Roberts (*)

— Partie 2/2 —

 

  

The Saker : Pensez-vous que les gens qui dirigent aujourd’hui les États-Unis réalisent qu’ils sont sur une trajectoire de collision avec la Russie, qui pourrait conduire à la guerre thermonucléaire ?  Si oui, pourquoi prendraient-ils un tel risque ? Croient-ils vraiment qu’au dernier moment la Russie va flancher et céder, ou croient-ils réellement qu’ils peuvent gagner une guerre nucléaire ?  N’ont-ils pas peur que dans une conflagration nucléaire avec la Russie ils perdent tout ce qu’ils ont, y compris leur pouvoir et même leur vie ?

 

Paul Craig Roberts : Je suis aussi perplexe que vous. Je pense que Washington est perdu dans l’orgueil et l’arrogance et qu’il est plus ou moins fou. En outre, il est convaincu que les États-Unis peuvent gagner une guerre nucléaire avec la Russie. Un article paru dans Foreign Affairs vers 2005 ou 2006 arrivait à cette conclusion.  La croyance dans la possibilité de gagner une guerre nucléaire a été stimulée par la foi dans les défenses antimissiles balistiques. L’argument est que les États-Unis peuvent toucher la Russie tellement fort dans une première frappe préventive que celle-ci ne riposterait pas, de peur d’un second coup.

 

The Saker : Comment évaluez-vous l’état de santé présent de l’Empire ?  Pendant de nombreuses années, nous avons vu des signes évidents de déclin, mais il n’y a pas encore d’effondrement visible. Croyez-vous qu’un tel effondrement est inévitable et, si non, comment pourrait-il être évité ?  Verrons-nous le jour où le dollar américain deviendra soudain sans valeur ou un autre mécanisme précipiter la chute de cet Empire ?

 

Paul Craig Roberts : L’économie états-unienne a été vidée de sa substance. Il n’y a pas eu de véritable augmentation du revenu familial médian depuis des décennies.  Alan Greenspan, lorsqu’il était président de la Fed, a recouru à l’expansion du crédit à la consommation pour compenser l’absence d’augmentation du revenu des consommateurs, mais la population est maintenant trop endettée pour s’endetter davantage.  Il n’y a donc rien pour stimuler l’économie. Donc il y a eu tellement d’emplois dans la fabrication et les services professionnels négociables, comme l’ingénierie informatique, qui ont été délocalisés à l’étranger, que la classe moyenne a diminué.  Les diplômés de l’université ne peuvent pas avoir un emploi qui leur permette une vie indépendante. Donc ils ne peuvent pas fonder une famille, acheter des maisons, des appareils, des meubles et des accessoires pour la maison. Le gouvernement prend des mesures pour maintenir une inflation basse sans mesurer l’inflation, et un chômage bas sans mesurer le chômage.  Les marchés financiers sont truqués et l’or est maintenu artificiellement en baisse malgré une augmentation de la demande, grâce à la vente à découvert sur les marchés à terme. C’est un château de cartes qui a résisté plus longtemps que je ne le pensais. Apparemment, le château de cartes peut tenir debout jusqu’à ce que le reste du monde cesse de maintenir le dollar US comme réserve.

 

Peut-être l’empire a-t-il infligé trop de stress à l’Europe en l’impliquant dans un conflit avec la Russie. Si l’Allemagne, par exemple, se retirait de l’OTAN, l’empire s’effondrerait, ou si la Russie pouvait avoir l’illumination de financer la Grèce, l’Italie et l’Espagne en échange de leur sortie de l’euro et de l’Union européenne, l’empire subirait un coup fatal.


Ou alors la Russie pourrait dire à l’Europe qu’elle n’aura pas le choix d’épargner les capitales européennes avec des armes nucléaires maintenant qu’elle a rejoint les États-Unis pour lui faire la guerre.

 

The Saker : La Russie et la Chine ont fait quelque chose d’unique dans l’histoire et elles sont allées au-delà de la manière traditionnelle de former une alliance : elles ont accepté de devenir interdépendantes – on pourrait dire qu’elles ont convenu d’une relation symbiotique. Croyez-vous que ceux qui sont chargés de l’Empire ont compris le mouvement tectonique qui vient de se produire ou s’enfoncent-ils simplement dans un déni profond parce que la réalité leur fait trop peur ?

 

Paul Craig Roberts : Stephen Cohen dit qu’il n’y a tout simplement pas de discussion sur la politique étrangère. Il n’y a pas de débat. Je pense que l’empire pense que cela peut déstabiliser la Russie et la Chine et que c’est la raison pour laquelle Washington a des révolutions de couleur en cours en Arménie, au Kirghizstan et en Ouzbékistan. Comme Washington est déterminé à empêcher la montée d’autres pouvoirs et est perdu dans l’orgueil et l’arrogance, il croit probablement que cela réussira. Après tout, l’Histoire a choisi Washington.

 

The Saker : À votre avis, les élections présidentielles ont-elles encore de l’importance et, si oui, quel est votre meilleur espoir pour 2016 ?  J’ai personnellement très peur de Hillary Clinton dont je vois qu’elle est une personne exceptionnellement dangereuse et carrément mauvaise, mais avec l’influence néocon actuelle chez les Républicains, pouvons-nous vraiment espérer qu’un candidat non néocon puisse remporter l’investiture du GOP (Parti Républicain) ?

 

Paul Craig Roberts : La seule élection présidentielle qui pourrait avoir de l’importance serait si le président élu avait un fort mouvement derrière lui. Sans un mouvement, le président n’a aucun pouvoir indépendant et personne à désigner qui exécutera ses ordres.  Reagan avait quelque chose comme un mouvement, juste assez pour que nous soyons en mesure de traiter la stagflation malgré l’opposition de la CIA et du complexe militaro-sécuritaire.  En plus, Reagan était très vieux et il venait d’une époque où le président avait du pouvoir et il agissait en conséquence.

 

The Saker : Qu’en est-il des forces armées ?  Pouvez-vous imaginer un président du Comité des chefs d’état-major interarmées (JCS) disant : « Non, Monsieur le Président, c’est fou, nous ne le ferons pas » ou attendez-vous des généraux qu’ils obéissent à tous les ordres, y compris le déclenchement d’une guerre nucléaire contre la Russie ?  Avez-vous un espoir quelconque que l’armée des États-Unis puisse intervenir et stopper les fous actuellement au pouvoir à la Maison Blanche et au Congrès ?

 

Paul Craig Roberts : L’armée américaine est une créature de l’industrie de l’armement. Le but, en devenant général, est d’être qualifié comme consultant pour l’industrie de la défense ou devenir un cadre dirigeant ou de faire partie du comité d’une entreprise de la défense. L’armée sert de vivier pour des carrières après la retraite, quand les généraux font beaucoup d’argent. L’armée américaine est totalement corrompue. Lisez le livre d’Andrew Cockburn, Kill Chain.

 

The Saker : Si les États-Unis marchent délibérément sur le sentier de la guerre avec la Russie – que devrait faire la Russie ?  Est-ce que la Russie devrait céder et accepter qu’être soumis soit une option préférable à une guerre thermonucléaire ou devrait-elle résister et donc accepter la possibilité d’une guerre thermonucléaire ?  Croyez-vous qu’une démonstration de force délibérée et forte de la part de la Russie pourrait dissuader une attaque américaine ?

 

Paul Craig Roberts : Je me suis souvent posé cette question. Je ne peux pas dire que je connais la réponse. Je pense que Poutine est suffisamment humain pour se rendre plutôt que de participer à la destruction du monde, mais Poutine doit répondre à d’autres à l’intérieur de la Russie et je doute que les nationalistes soient favorables à une reddition.

 

À mon avis, je pense que Poutine devrait se concentrer sur l’Europe et lui faire prendre conscience que la Russie s’attend à une attaque américaine et qu’elle n’aura pas d’autre choix que de faire disparaître l’Europe en réponse. Poutine devrait encourager l’Europe à sortir de l’OTAN afin d’empêcher la Troisième Guerre mondiale.

 

Poutine devrait aussi s’assurer que la Chine comprend qu’elle est ressentie par les États-Unis comme la même menace que la Russie et que les deux pays ont besoin de s’unir.  Peut-être que si la Russie et la Chine unissaient leurs forces pour une alerte nucléaire, pas la plus élevée, mais à un niveau élevé qui ferait reconnaître la menace américaine et communiquerait cette menace au monde, les États-Unis pourraient être isolés.

 

Peut-être que si la presse indienne, la presse japonaise, la presse française et allemande, la presse britannique, la presse chinoise et la presse russe commençaient à rapporter que la Russie et la Chine se demandent si elles vont subir une attaque nucléaire préventive de Washington, le résultat serait d’empêcher l’attaque.

 

Pour autant que je puisse parler de mes nombreux entretiens avec la presse russe, il n’y a pas de conscience russe de la doctrine Wolfowitz. Les Russes pensent qu’il y a une sorte de malentendu sur les intentions russes. Les médias russes ne comprennent pas que la Russie est inacceptable, parce qu’elle n’est pas un vassal des États-Unis. Les Russes croient toutes les conneries occidentales sur la liberté et la démocratie et ils croient qu’ils manquent des deux mais qu’ils font des progrès. En d’autres termes, les Russes n’ont aucune idée qu’ils sont visés pour être détruits.

 

The Saker : Quelles sont, à votre avis, les racines de la haine de tant de membres des élites états-uniennes à l’égard de la Russie ?  Est-ce que c’est seulement un vestige de la guerre froide, ou y a-t-il une autre raison à la russophobie quasi universelle au sein des élites états-uniennes ?  Même pendant la guerre froide, il était difficile de savoir si les États-Unis étaient anticommunistes ou antirusses. Y a-t-il quelque chose dans la culture russe, la nation ou la civilisation, qui déclenche cette hostilité et, si oui, qu’est-ce que c’est ?

 

Paul Craig Roberts : L’hostilité à l’égard de la Russie remonte à la doctrine Wolfowitz :

« Notre premier objectif est d’empêcher la réémergence d’un nouveau rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui constituerait une menace sur l’ordre [international] équivalente à celle posée auparavant par l’Union soviétique. C’est une considération dominante qui sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale et qui exige que nous nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources pourraient, sous contrôle consolidé, suffire à produire l’énergie mondiale. »

 

Pendant que les États-Unis se concentraient sur leurs guerres au Moyen-Orient, Poutine a redressé la Russie et bloqué l’invasion de la Syrie et le bombardement de l’Iran projetés par Washington.  Le premier objectif de la doctrine néocon a été violé. La Russie devait être remise à l’ordre. C’est l’origine de l’attaque de Washington contre la Russie. Les médias états-uniens et européens dépendants et captifs répètent simplement la menace russe au public, qui est insouciant et mal informé autrement.

 

Le délit de la culture russe est là aussi – la morale chrétienne, le respect de la loi et de l’humanité, la diplomatie au lieu de la coercition, les mœurs sociales traditionnelles – mais tout ça est à l’arrière-plan. La Russie (et la Chine) sont haïes car elles sont le miroir qui reflète l’hybris de Washington, sa puissance unique et unilatérale. C’est ce miroir qui conduira à la guerre.

 

Si les Russes et les Chinois ne se préparent pas à une attaque nucléaire préventive de Washington, ils seront détruits.

 

 

 

Par Le Saker original (thesaker.is) - traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone - le 24 mars 2015

 

(*) Dr Paul Craig Roberts a été assistant au Secrétariat du Trésor des États-Unis, chargé de la politique économique sous le gouvernement de Ronald Reagan ; et éditeur associé du Wall Street Journal. Il a été journaliste pour Business Week, Scripps Howard News Service, et Creators Syndicate. Il a enseigné dans de nombreuses universités. Ses articles sur Internet sont largement suivis et reçoivent un accueil mondial. Ses derniers livres sont : The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West and How America Was Lost.

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Le « spectre de la guerre nucléaire » s’installe

Le « spectre de la guerre nucléaire » s’installe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source image : bengarneau.com


 

Le « spectre de la guerre nucléaire » s’installe

 

Il commence à apparaître que la conscience de la possibilité d’une guerre totale, c’est-à-dire la possibilité d’une guerre nucléaire, existe dans la logique folle de la crise ukrainienne. Les causes de cette prise de conscience sont sans doute diverses, mais tournent autour de la politique US – non-politique assimilable à la politique-Système fondée sur le développement incontrôlé d’une surpuissance agressive, marquée dans son plus récent spasme par l’exploration de la possibilité de livrer des armements avancés à Kiev.

 

Paul McAdams, du Ron Paul Institute, propose cette explication à l’absence des USA dans les négociations du quartet de Normandie qui contient en soi la cause de cette prise de conscience du risque nucléaire, sous la forme d’un rapport dont le Système a le secret. (Rassembler des noms prestigieux à Washington – Ivo Daalder, Michele Flournoy, l’amiral Stavridis, Strobe Talbott, etc.; sous l’égide de trois prestigieux think tanks évidemment complètement indépendants – Brookings Institution, Chicago Council on Global Affairs, Atlantic Council; conclure qu’il faut livrer très, très vite des armes à l’Ukraine pour défendre glorieusement son indépendance ; la note de ces fournitures est même détaillée, selon une répartition qui fait honneur au sens de l’équité entre eux des généreux donateurs du complexe militaro-industriel, lesquels ont, pour ajouter la générosité au symbole, financé ce rapport… La conclusion est qu’il faut $3 milliards de quincaillerie pour l’Ukraine.)

 

McAdams, ce 11 février 2015 : « C’est une nouvelle étude publiée la semaine dernière par un consortium de think tanks financés par l’industrie de la défense aux États-Unis, exhortant à une implication militaire états-unienne directe dans la crise ukrainienne, qui a poussé Hollande et Merkel à l’action. Alors que Washington est tombé en pâmoison collective à la lecture de la conclusion du rapport selon laquelle 3 milliards de dollars d’armes américaines devaient être envoyés au régime-client des États-Unis de Kiev, les Européens se sont tout à coup souvenus de leurs cent dernières années d’histoire et ils ont réalisé que ce n’est pas Washington ou Los Angeles que la guerre qui suivrait probablement l’implication directe des États-Unis laisserait en cendres, mais Bruxelles. Et Munich, Paris, etc.… »

 

Ce même 11 février 2015, Johannes Stern, de WSWS.org, fait une analyse à partir d’un article du Spiegel publié dimanche soir, après la conférence dite Wehrkunde, à Munich. L’article évoque, sous le titre « Crise OTAN-Russie : le spectre de la guerre nucléaire est de retour », la possibilité d’une guerre nucléaire et démarre sur une anecdote rapportée de ladite conférence de la Wehrkunde. L’anecdote évoque un incident datant de 1995, où une alerte nucléaire eut lieu en Russie à la suite du tir d’une fusée de recherche américano-norvégienne empruntant une trajectoire qui serait celle d’un éventuel tir d’un missile stratégique nucléaire Trident, la fusée en question ayant les mêmes caractéristiques radar qu’un Trident. L’incident fut réglé rapidement – les choses vont vite, dans ce cas –, notamment grâce à la bonne entente régnant à cette époque entre la Russie soumise de Eltsine et les USA pétulants de Clinton… Et l’on termine sur cette interrogation : aujourd’hui, compte tenu du climat entre la Russie et les USA, cela se passerait-il de cette façon ?

 

« L’article commence avec la description d’un événement peu connu qui a eu lieu le 25 janvier 1995 et qui a presque failli déclencher une guerre nucléaire entre les États-Unis et la Russie. À cette époque, des chercheurs norvégiens et américains avaient tiré une roquette à partir de l’île norvégienne d’Andøya, qui avait déclenché le niveau d’alerte le plus élevé chez les forces armées russes et avait incité le président russe Boris Eltsine à activer les clés d’accès aux armes nucléaires.


La fusée, que les scientifiques avaient lancée pour étudier les aurores boréales, avait pris la même trajectoire que les missiles nucléaires intercontinentaux états-uniens pour aller à Moscou. En outre, sur le radar de la Russie, la fusée de recherche à quatre étages ressemblait à un missile Trident tiré par un sous-marin américain. Puis tout est allé très vite. Les sirènes d’alarme ont retenti dans un centre de radar russe et les techniciens ont saisi leur téléphone pour annoncer une attaque de missiles américains. Eltsine a appelé des généraux et des conseillers militaires au téléphone, mais il a finalement donné le signal de fin d‘alerte parce qu’il n’y a pas eu de second missile.

 

Spiegel Online note qu’Eltsine à l’époque avait sans doute laissé les missiles nucléaires russes dans leurs silos ‹parce que les relations entre la Russie et les États-Unis en 1995 étaient relativement confiantes›. Aujourd’hui, cependant, la situation est totalement différente. Le magazine cite de hauts responsables politiques, des experts militaires et universitaires, qui insistent sur la dangerosité de la situation actuelle.

 

Un laps de temps de cinq ou six minutes peut suffire à prendre une décision si la confiance règne et si des voies de communication existent et qu’on peut les activer rapidement›, a déclaré l’ancien ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, au cours de la Conférence sur la sécurité de Munich dont l’ordre du jour a été dominé par l’escalade des puissances impérialistes contre la Russie.

 

Malheureusement, ce mécanisme fonctionne très mal actuellement›, a ajouté Ivanov. Interrogé sur ce qui se passerait aujourd’hui si l’incident de 1995 se reproduisait, il a dit : ‹Je ne suis pas sûr que les bonnes décisions seraient toujours prises.› »

 

Il y a quelque chose d’irréel dans cette anecdote. Ivanov, ancien ministre russe de la Défense, est le coauteur d’une étude, avec l’ancien ministre britannique Des Brown et l’ancien sénateur démocrate US Sam Nunn. Durant les années 1990, Nunn, spécialiste des questions militaires, fut très fortement impliqué dans les efforts accomplis pour rassembler et sécuriser l’arsenal nucléaire de l’ex-URSS qui avait suivi la situation chaotique de l’effondrement de 1989-1991 et risquait de disparaître dans des mains incertaines, selon une logique sauvage de prolifération nucléaire…

 

Les trois anciens hommes politiques décrivent dans leur rapport la situation à nouveau chaotique, aujourd’hui, mais cette fois au niveau des réseaux et des institutions qui, durant la Guerre froide, permettaient des échanges de communication entre les deux blocs et limitaient ainsi les risques d’accident nucléaire.

 

 « La confiance entre l’OTAN et la Russie est quasiment complètement détruite, explique Nunn au Spiegel. Il y a une guerre au cœur de l’Europe, les traités internationaux sont en lambeaux ou impuissants à faire sentir leurs effets, il y a des systèmes nucléaires tactiques partout en Europe. La situation est extrêmement dangereuse. »

 

… Ce qu’il y a d’irréel, c’est d’entendre et de lire de telles remarques à partir d’un rapport rédigé conjointement et en toute coopération par trois hommes qui appartiennent aux deux camps (Ivanov de la Russie, Brown et Nunn du bloc BAO[Bloc américano-occidental]), et d’observer à côté le climat extraordinaire de confrontation qui régnait à la conférence de la Wehrkunde, où le discours de Lavrov fut parfois salué par des rires sarcastiques et des huées à peine discrètes.

 

Brown-Ivanov-Nunn parlent selon l’état d’esprit de la Guerre froide, manifesté aussi bien durant la crise de Cuba de 1962 que durant le déploiement des euromissiles US en novembre 1983, lorsque Reagan annula l’exercice de simulation d’une guerre nucléaire Able Archer parce qu’il craignait que cet exercice fût pris comme une préparation réelle d’une attaque nucléaire par les dirigeants soviétiques. Durant la guerre froide, le spectre de la guerre nucléaire, lorsqu’il se manifestait de façon pressante, unissait les deux adversaires dans une terreur commune et tout était fait entre eux pour parvenir à un compromis de situation suffisant pour l’écarter. La guerre nucléaire était perçue d’une façon objective comme une menace de terreur absolue qui transcendait tout, y compris les intérêts nationaux, et imposait l’obligation de trouver une solution… Aujourd’hui, les choses sont différentes.

 

L’article de WSWS.org rappelle également que le Bulletin of the Atomic Scientists (BAS) vient de faire récemment passer son symbole de l’horloge de l’apocalypse du danger nucléaire au niveau trois minutes avant minuit, seulement atteint une fois durant la Guerre froide (en 1984). Il remarque alors, dans son inimitable style trotskiste, mais néanmoins fort justement : c’est très bien de signaler ce danger de la guerre nucléaire, mais encore faudrait-il préciser qui en est la cause… On comprend bien que BAS, comme le rapport Brown-Ivanov-Nunn, traitent effectivement d’une situation objective de terreur devant la perspective de la guerre nucléaire. On peut regretter qu’ils ne désignent pas les coupables, mais le fait est que leur démarche – y compris dans le chef de BAS, qui a toujours actionné son horloge de l’apocalypse de cette façon – s’accorde à la règle de la perception opérationnelle du seul fait objectif (risque d’une guerre nucléaire).

 

« Un moyen de mesurer la menace nucléaire est l’horloge du jugement dernier (Doomsday Clock), du Bulletin of the Atomic Scientists (BAS). Le 19 janvier, le BAS, qui existe depuis 1945, a réglé l’horloge à trois minutes avant minuit. L’unique et dernière fois où elle était réglée là, c’était en 1984, lorsque les États-Unis ont intensifié la course aux armements nucléaires contre l’Union soviétique et, par voie de conséquence, coupé ou limité toutes les voies de communication. Le BAS a justifié sa décision actuelle comme suit : les dirigeants politiques avaient échoué à protéger les citoyens contre une possible catastrophe et donc avaient mis en danger tous les habitants de la Terre. En 2014, les puissances nucléaires avaient pris la décision folle et dangereuse de moderniser leurs arsenaux nucléaires. Elles avaient abandonné leurs efforts raisonnables pour désarmer et avaient permis au conflit économique entre l’Ukraine et la Russie de se développer en une confrontation Est-Ouest.

 

« De manière significative, ni le Bulletin of Atomic Scientists ni le Spiegel Online ne nomment les responsables de la menace croissante d’une guerre nucléaire. Ce sont les puissances impérialistes qui ont ouvert les hostilités en organisant un coup d’État en Ukraine à l’aide des forces fascistes, qui, depuis, ont intensifié l’agression contre la Russie et qui maintenant se préparent à fournir des armes au régime pro-occidental à Kiev. »

 

C’est effectivement là, à ce point psychologique, que se situe le nœud de la crise ukrainienne dans sa dimension actuelle la plus déstructurante ; mais, pour notre compte, déstructurante dans le meilleur sens possible puisque menaçant cette fois directement les structures du bloc BAO. La question de la guerre nucléaire importe moins pour l’instant dans son opérationnalité que dans la perception psychologique qu’on a ou qu’on n’a pas de sa possibilité. L’événement qui s’est produit la semaine dernière n’est pas stratégique ni politique, il est psychologique.

 

Soudain, à cause de certaines circonstances (l’étude mentionnée par McAdams, l’engouement de plus en plus affirmé à Washington en faveur de la livraison d’armes à l’Ukraine), la possibilité d’un affrontement direct entre les USA et la Russie, fût-il accidentel, qu’importe, s’est très fortement concrétisé, déclenchant par conséquent le constat de la possibilité objective d’un conflit nucléaire. Brown-Ivanov-Nunn et BAS s’en tiennent à ce dernier constat objectif, mais on admettra que c’est déjà beaucoup puisque ledit constat confirme objectivement à partir de sources prestigieuses et reconnues comme très compétentes la possibilité extrêmement pressante d’un conflit nucléaire.

 

Du coup, il y a une réaction de terreur objective de ceux qui sont les plus proches du possible théâtre de la possible catastrophe, c’est-à-dire nombre d’Européens et certains experts non européens, avec, dans le chef de ces Européens principalement, la recherche simultanée de la cause humaine de cette terreur…

 

La recherche est vite bouclée, tant existe à Washington une sorte d’absence complète – parlera-t-on avec un brin d’ironie, d’une absence d’autiste ? – de la possibilité d’une guerre nucléaire en tant qu’événement absolument catastrophique.

 

Ainsi reste-t-on dans la psychologie. L’on dira que l’hybris époustouflant de Washington, véritable pathologie sans aucun doute, avec comme porte-drapeau un président d’un incroyable calme dans sa fonction de zombie alimentant l’ivresse de l’exceptionnalisme fou, entraîne un autisme absolument catastrophique par rapport aux risques fondamentaux qu’implique la situation ukrainienne.

 

Les clowns de Kiev renforcent l’impression de se trouver, entre Washington et Kiev, dans un hôpital psychiatrique pour adolescents autistes, où les pensionnaires jouent avec l’allumette qui allumera la mèche qu’on sait. Ainsi n’est-il aucunement nécessaire d’étudier la possibilité ou pas d’un conflit nucléaire en étudiant rationnellement les aspects d’une escalade, en termes stratégiques et militaires.

 

Nous sommes au niveau de la psychologie et de la pathologie qui va avec, et la fracture au sein du bloc BAO qui commence à apparaître entre une partie de l’Europe et les USA a tout à voir avec cela. Il suffit de savoir et d’admettre qu’un affrontement nucléaire est possible.

 

Les (des) Européens savent qu’il est question de la possibilité d’un engagement nucléaire et ils commencent (mais cela va très vite dans cette sorte de perspective) à en admettre la possibilité ; la ménagerie américaniste le sait également, mais c’est pour refuser catégoriquement d’en admettre la possibilité, parce qu’il ne fait aucun doute pour elle, représentant la nation exceptionnelle, que la Russie canera avant, qu’elle reculera – d’on ne sait quelle position avancée, mais bon –, et qu’elle se soumettra. À la limite, on pourrait croire, hybris et autisme aidant, que les USA se croient évidemment, et comme par une sorte d’immanence, justifiés de croire qu’eux seuls sont les maîtres du feu nucléaire et que toute guerre, tout conflit nucléaire passe par eux seuls ; dès lors, s’ils n’en admettent pas la possibilité, il n’y aucun risque à cet égard, d’autant (refrain) que la Russie canera

 

Tout cela relève de la psychanalyse et rappelle les ricanements de Freud apercevant les rivages de l’Amérique lors de son premier voyage de 1909, et songeant secrètement qu’il avait, devant lui, le territoire psychologique rêvé pour exercer sans la moindre retenue son activité.

 

Dans l’hypothèse qu’on développe, cette folie US pourrait effrayer, à juste raison, dans la mesure où elle indique un blocage sans rémission et fait craindre le pire – justement un enchaînement jusqu’au conflit nucléaire. Mais il y a un avantage en apparence paradoxal à cet extrême, c’est celui d’activer l’opposition des Européens justement jusqu’à l’extrême, de ne laisser aucun répit à cette opposition en poursuivant sans cesse une politique de renchérissement dans l’agressivité et dans la violence, en alimentant la hantise du spectre nucléaire en Europe. Cela implique une division grandissante du bloc BAO, division que, paradoxalement encore, les USA ne supportent pas. Autant ce pays ne limite jamais l’usage unilatéral de la pression et de la violence, autant il entretient le besoin malgré tout d’être soutenu dans cet emportement par une cohorte d’alliés vassaux, dont le nombre semblerait parfois exigé du côté US comme pour apaiser une angoisse secrète qui se cacherait derrière ce déchaînement.


Ainsi l’affrontement intra-bloc BAO pourrait-il très vite prendre une place de choix au côté de l’affrontement avec la Russie dans le chef des USA washingtoniens, voire aller jusqu’à le supplanter. Ainsi verrions-nous de plus en plus renforcé notre vertueux pari pascalien du 3 mars 2014 : « La crise ukrainienne, et la réalisation que les pressions du Système […] peuvent conduire à l’extrême catastrophique des affaires du monde (la guerre nucléaire), peuvent aussi bien, grâce au formidable choc psychologique dont nous parlons et à l’immense crainte qu’il recèle, déclencher une autre dynamique d’une puissance inouïe… » ; cette dynamique étant à son terme l’effondrement du Système, certes, mais passant évidemment et nécessairement par la division meurtrière et fratricide du bloc BAO à laquelle chacun semble désormais s’employer.

 

 

 

Par Philippe GrassetDedefensa - Traduction des parties en anglais Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone - le 12 février 2015

Koter Info's insight:


C'est très sérieux, mais puisqu'on n'en parle pas à la télé ... les citoyens restent inconscients !


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Marché-Système en déroute : petit survol d’une grande crise

Marché-Système en déroute : petit survol d’une grande crise | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source dessin : bearingdrift.com


 

 

Marché-Système en déroute :

petit survol d’une grande crise

 

Depuis une vingtaine d’années, la succession phénoménale de crises qui secouent le monde connaît une accélération exponentielle en termes de nombre comme d’intensité. Que ce soit au niveau écologique, sanitaire, alimentaire, économique ou géopolitique, toutes les coutures du monde connu semblent en train de craquer quasiment en même temps. C’est que toutes ces crises n’en forment en réalité qu’une seule gigantesque : celle de l’effondrement d’un Marché-Système poussé dans ses ultimes excès par la folle gouvernance US.

 

Matrice éclairée d’un progrès technologique guérisseur de tous les maux, notre Modernité triomphante incarne des valeurs indépassables et constitue la seule voie possible vers une humanité préservée de la guerre, du froid et de la faim. Voilà en substance la promesse de campagne, le faux nez de notre Marché-Système globalisé sous gouvernance US.

 

Près de 70 ans après les premiers clips promotionnels de l’American dream, la réalité du monde s’avère pourtant à l’exact opposé de l’illusion proclamée. Rongée par sa toxicité et dépassée par ses contradictions (1), la machine atlantiste à dominer le monde s’affole désormais et, au Moyen-Orient comme en Ukraine, toutes ses machinations pour maintenir son hégémonie tournent au fiasco.

 

 

Petit survol d’une grande crise.

 

 

Le saccage du vivant

 

Le Marché-Système à la sauce américaniste qui emprisonne aujourd’hui l’humanité n’est que le rejeton désaffecté et monstrueux des grands empires coloniaux. Comme ses géniteurs, il assure sa domination par la violence, les machinations et l’intrigue. Son modèle de civilisation mercantile est en fait une contre-civilisation dont l’essor et la pérennité reposent sur un déchaînement ininterrompu de pillages et de tueries de tous ce qui pousse, nage, vole, rampe ou marche sur notre planète.

 

En quelques décennies, les fragiles équilibres de notre biosphère ont ainsi été brisés, nos océans et notre terre pollués, notre air vicié.


Les espèces animales et végétales s’éteignent à une vitesse phénoménale. Celles qui survivent sont soit muséifiées, soit sacrifiées dans un océan de souffrances et de dégradation industriel, ou encore génétiquement manipulées pour que rien du (sur)vivant n’échappe à la voracité d’un Marché dont la main invisible est devenue la seule référence au sacré.

 

Qu’une telle razzia globalisée ait finalement produit quelques bénéfices matériels pour une minorité élargie est, dirions-nous, la moindre des choses au regard du prix terrifiant consenti. Désormais, la marchandisation du monde a infecté jusqu’au ventre des mères, et rien ne semble pouvoir arrêter notre  grande marche éclairée vers le « progrès » ultime : c’est-à-dire  l’avènement d’un homme nouveau, d’une humanité nouvelle amoureuse de sa servitude à une machine néo-libérale seule à même de susciter en elle cette infinité de désirs qui, à défaut de pouvoir être assouvis, lui offre l’illusion d’une vie (je Dé-pense donc je Suis).

 

Il faut alors consommer encore, consommer toujours pour stimuler et sauver le désir, pour le PIB, la croissance, les parts de marché, le CAC 40, les charts, les chiffres, la City et Wall Street.

 

Il faut produire encore plus, donc détruire encore plus.

Le Marché-Système l’exige.

Notre contre-civilisation l’exige.

Il n’y a pas d’alternative.

Point de salut hors la fuite en avant.

 

 

La guerre éternelle

 

Au plan géopolitique, l’hyperpuissance US qui pilote la machine use d’une force militaire sans rival pour imposer ses rapines et maintenir la domination de son Marché-Système; pour voler, piller, s’approprier tant que faire se peut les derniers minerais, les dernières nappes de pétrole, d’eau potable, les derniers marchés.

 

Tout cela bien sûr sous le vernis de la lutte pour ces fameuses « valeurs indépassables » dont les mots « liberté », « démocratie » ou « droits-de-l’homme » sont devenus les coquilles vides de la novlangue politico-médiatique.

 

Le mensonge domine tout le discours jusqu’à la nausée, jusqu’au ridicule. Il inonde les ondes docilisées, broie les esprits.

Les plus fantastiques fables deviennent alors vérité sans heurts, sans contestation admise.

 

Car la vérité n’a plus d’importance.

La communication est Tout.

 

Seule compte la densité, le volume, la force, la violence du Message.

Hurlé assez fort, le Message, le Mensonge, devient vérité.

 

Le 11 septembre 2001 en a fourni un exemple stupéfiant. Le monde entier ainsi a pu voir l’effondrement parfaitement symétrique de 3 tours sur leur empreinte, officiellement provoqué par 2 avions (2). Malgré l’invraisemblance et le ridicule de la fable, il aura suffi de la hurler assez fort pour l’imposer comme une vérité. Et désormais, on qualifie de « révisionnistes du 11 Septembre » (3) ceux qui osent douter du catéchisme officiel, et bientôt de « négationnistes » cela va sans dire. La vérité révélée doit être défendue à tout prix.

 

Avant celle du 9/11, d’autres fables avaient déjà permis d’autres rapines comme l’invasion et le dépeçage de l’Irak notamment.

Après elles, d’autres fables ont encore permis le saccage de la Libye, puis celui de la Syrie.

 

Une énième fable, celle de la révolution de Maïdan (4), a récemment permis de provoquer un affrontement avec l’insoumise Russie pour tenter de préserver la full-spectrum-dominance de l’hyperpuissance américaine.

 

Le risque d’une guerre nucléaire à large échelle est même pleinement assumé. Ce qui en dit long sur le jusqu’au-boutisme du Marché-Système sous gouvernance US.

 

 

Le Parti «Janus »

 

Au plan politique, la même inversion pourrit la plupart des grandes nations.

 

La démocratie y est réduite à l’opposition théâtralisée des profils gauche-droit d’un seul « Parti Janus » contrôlé par une caste au service ou esclaves du Marché-Système.

 

Pour crédibiliser la farce il suffit alors, là où c’est encore nécessaire, de favoriser l’émergence de quelque épouvantail, à grand renfort d’une insécurité et d’un racisme savamment entretenus, pour ensuite déclencher le fameux réflexe dit « républicain » au moment opportun.

 

Pour canaliser les énergies populaires vers des causes et des combats inoffensifs pour le Marché-Système, et notamment pour canaliser l’énergie naturellement rebelle de la jeunesse, la caste dominante a aussi pris soin de réduire le social au sociétal, la défense du bien commun à celle de minorités de plus en plus marginales, de plus en plus bizarres, mais cool, dont on s’applique à faire l’éloge et la promotion.

 

C’est qu’il faut égarer et fragmenter toujours davantage le corps social ; atomiser le plus possible les individus en les enfermant dans des catégories qui n’existent que par opposition les unes aux autres.

Diviser pour régner donc, et l’affrontement est alors partout.

 

Hommes contre femmes; jeunes contre vieux; LGTB contre hétéros; citadins contre banlieusards; laïques contre croyants;  communauté contre communauté; religion contre religion.

 

C’est le triomphe de l’isolement et de l’éclatement sous prétexte de rassemblement ; le triomphe du dérisoire et de l’artificiel qui garantit l’absence d’opposition réelle au Marché-Système.

 

 

Les collabos de la misère en marche

 

Au plan idéologique, l’inversion est également totale. Le Marché-Système produit ainsi la censure, le contrôle de masse et l’interdit au nom de la défense des libertés. Il produit l’uniformité en prétendant lutter contre ce qui menace la diversité.

 

Infectée jusque dans son ADN par le Marché-Système, la démocratie opère ainsi lentement mais sûrement sa mutation vers un totalitarisme mou parfaitement compatible avec l’État de droit.

 

Au plan intellectuel, la désertification avance elle aussi au pas de charge.

 

Les débats de pure forme ronronnent dans des cénacles monopolisés par des esprits serviles et bien rémunérés.


Ceux qui osent dévier de la ligne éditoriale du Marché-Système sont immédiatement exclus, ostracisés, voire persécutés.

Il n’y a plus dès lors d’intellectuels autorisés ni même capables de « penser » l’avenir.

 

La sécheresse est partout.

 

À de rares exceptions près, toute la caste intello-culturo-mondaine en place sert de caution à cette farce.

 

Tous baignent ainsi mollement dans les sucs gastriques du Marché-Système qui les digère bien sûr; mais qui en même temps les préserve dans leur rang, leur fonction et leurs privilèges, leur faisant ainsi aisément oublier, par la vertu du nombre et de l’instinct grégaire, qu’ils sont tous des collabos de la misère en marche.

 

 

Accélération

 

Sauf que voilà. Le Marché-Système ne parvient plus à donner le change.


Il est vrai que jamais, auparavant, l’Histoire n’avait connu de situation où une civilisation, formellement à l’agonie du fait de son incapacité à produire du sens ni même un modèle de fonctionnement viable, ne peut ni mourir ni disparaître du fait de sa seule hyperpuissance médiatique, militaire et technologique.

 

Ne reste donc que cette hyperpuissance à l’état brut qui, sans état d’âme, ni espoir, ni projet, cherche simplement à « persévérer dans son être » puisqu’elle est programmée pour cela. Logiquement, la rage, le désespoir et la violence que le Marché-Système projette vers l’extérieur pour survivre se retournent contre lui et se révèlent ainsi les seules forces capables de l’atteindre et de l’affaiblir à travers la multiplication et l’accumulation des crises insolubles qu’ils produisent.

 

C’est l’extension permanente du domaine du chaos.

 

La crise d’effondrement du Marché-Système sur lui-même, par lui-même, est entrée dans sa phase finale avec, au-delà, la possibilité d'un renouveau.

 

Le Système devenu anti-Système en somme.

 

 


Par entrefilets.com – le 2 avril 2015

Notes :

1Les avertissements sont de plus en plus nombreux qu’une nouvelle catastrophe financière se prépare

2 Ingénieurs et architectes face au mystère du WTC7 (ici en version courte, avec en prime un décryptage, une interview d’expert et une contre-expertise)

3 Conspirationnisme : un état des lieux

4 Enfumage ukrainien : contre-propagande

Koter Info's insight:


Le chaos et les collabos de la misère en marche.


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Professeur Stephen Hawking : coloniser d’autres planètes pour sauver l’espèce humain

Professeur Stephen Hawking : coloniser d’autres planètes pour sauver l’espèce humain | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : rt.com/uk


 

Professeur Stephen Hawking :

Coloniser d’autres planètes

pour sauver l’espèce humaine

 

Le physicien Stephen Hawking, mondialement célèbre, a dit que l’humanité doit coloniser d’autres planètes afin d’assurer l’avenir de l’espèce. Il a répété qu’une agression armée pourrait mettre fin à la civilisation et que les voyages dans l’espace seraient le moyen de fournir un endroit où aller.

 

Tout en faisant un tour du Musée des sciences de Londres, en compagnie d’un visiteur états-unien, le physicien a dit que coloniser d’autres planètes pourrait être une assurance-vie pour tout ce qui resterait de l’espèce humaine, si elle existait encore à la suite d’une apocalypse nucléaire.

 

« Envoyer des hommes sur la Lune a changé l’avenir de l’espèce humaine d’une manière que nous ne comprenons pas encore », dit-il.

 

« Cela n’a pas résolu la totalité de nos problèmes immédiats sur la planète Terre, mais cela nous a donné de nouvelles perspectives et nous a permis de regarder à la fois vers l’extérieur et vers l’intérieur. »

 

« Je crois que l’avenir à long terme de l’espèce humaine doit être l’espace et que celui-ci représente un élément important de l’assurance-vie pour notre espèce, car il peut éviter la disparition de l’humanité en colonisant d’autres planètes », ajoute-t-il.

 

Ses remarques sont venues alors qu’il escortait Adaeze Uyanwah, de Palmdale, en Californie, dans le musée. Cette dernière avait remporté un prix après la production d’un blog et d’une vidéo décrivant un jour parfait dans la capitale.


Hawking a dit aussi que si c’était possible, il éradiquerait l’agressivité de la liste des défauts humains, soutenant qu’elle avait la capacité de mettre fin à l’humanité.

 

« Le défaut humain que je voudrais corriger le plus est l’agressivité. Cela a peut-être été un avantage assurant sa survie quand l’homme vivait dans des cavernes, pour obtenir plus de nourriture, un territoire ou un partenaire avec qui se reproduire, mais maintenant ce défaut menace de nous détruire tous. »

 

« Une guerre nucléaire serait la fin de la civilisation, et peut-être la fin de l’espèce humaine. »

 

Lorsqu’on lui a demandé quel aspect de l’homme il estimait le plus, il a répondu que c’était l’empathie.

 

« La qualité que je désire magnifier chez l’homme est l’empathie. Elle nous rassemble dans un cadre paisible et aimant », a dit Hawking.

 

Uyanwah, qui est enseignante et rédactrice, a dû se mesurer à des dizaines de milliers de participants pour remporter le prix.

 

Elle dit que l’occasion de rencontrer le professeur a été incroyable.

« C’est incroyable de penser que dans quelques décennies, quand mes petits-enfants apprendront les théories scientifiques de Stephen Hawking en classe, je pourrai leur dire que je l’ai rencontré personnellement et que j’ai pu entendre son point en de vue d’on ne peut plus près. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. »

 

Hawking a déjà émis d’autres sombres avertissements au sujet de l’avenir de l’espèce humaine. En décembre de l’année dernière, il a affirmé que l’intelligence artificielle pourrait marquer la fin de la civilisation.

 

 

 

Par rt.com/uk - traduit par Toma, relu par Diane et jj pour le Saker Francophone

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Danger de guerre nucléaire : les mises en garde se multiplient

Danger de guerre nucléaire : les mises en garde se multiplient | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Danger de guerre nucléaire :

les mises en garde se multiplient

 

Le président du Conseil des Affaires internationales de Russie, Igor Ivanov, qui a également été ministre des Affaires étrangères de 1998 à 2004, a prévenu dans un article du Moscow Times du 25 janvier que la crise ukrainienne est plus dangereuse que toute autre crise survenue lors de la Guerre froide. Il a demandé aux dirigeants politiques actuels de faire le nécessaire pour empêcher qu’une guerre nucléaire éclate :

 

La menace d’un affrontement nucléaire est plus élevée aujourd’hui qu’à l’époque de la Guerre froide. En l’absence d’un dialogue politique, dans un environnement de méfiance mutuelle atteignant des sommets historiques, l’éventualité d’un événement imprévu, y compris un accident conduisant à l’emploi des armes nucléaires, devient de plus en plus grande.

 

Cette évaluation à faire froid dans le dos est la dernière d’une série de mises en garde de ce type lancées par des personnalités de haut niveau qui ont contribué dans le passé à calmer, de manière non officielle, les différends entre l’Occident et les pays de l’Est.

 

Ivanov a été le vice-président du Dialogue Track II en 2012 et 2013, qui avait pour ambition de « construite une sécurité mutuelle dans la région euroatlantique ». Ses interlocuteurs étaient le Britannique Lord Des Browne, l’ancien ambassadeur allemand aux États-Unis Wolfgang Ischinger, et l’ancien sénateur américain Sam Nunn. La journée précédant l’article d’Ivanov, Nunn avait lui-même lancé un avertissement contre le danger d’un affrontement nucléaire.

 

Ivanov dénonce comme un exercice de rhétorique l’idée qu’une nouvelle Guerre froide a commencé. L’histoire ne peut se répéter, précise-t-il, car les conditions actuelles ne correspondent aucunement à celles de l’ancien paradigme.

 

« Au cours de la Guerre froide, en dépit des dangers, les relations internationales étaient encadrées par un ordre établi après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Indépendamment de toutes les lacunes et des engagements découlant de cet ordre, l’humanité se trouvait en mesure d’éviter un nouveau désastre global. (…) Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où l’ordre ancien a cessé d’exister, et un nouvel ordre répondant aux attentes des principaux pays n’a pas encore été établi. C’est ce qui rend notre époque si différente de celle de la Guerre froide. Officiellement, nous souscrivons tous aux normes établies du droit international. Comme l’a montré une nouvelle fois la crise ukrainienne, les vieilles institutions ont sensiblement perdu leur efficacité, et le droit international se délite au bénéfice des intérêts politiques. »

 

Ivanov ne le précise pas, sans doute par esprit de politesse, mais il est clair que « l’ère post-westphalienne » proclamée par le Premier ministre britannique Tony Blair à Chicago en 1999 a ouvert la porte, quelques années à peine après la chute du mur, non seulement à l’érosion du droit international, mais aussi au pillage des pays ciblés par les principaux intérêts financiers de Londres et de Wall Street. Ces intérêts financiers ne se sentiraient désormais plus liés par le respect de la souveraineté des peuples ni celui des droits des individus qu’ils entendaient exploiter (comme le montre le terrible accident de Rhana Plaza en avril 2013, au Bangladesh).

 

Pour Ivanov, il est urgent « de mettre de côté les ambitions et les insultes mutuelles, de manière à amorcer un dialogue sur l’ordre mondial à venir, pour que toutes les nations puissent construire leur propre avenir. Sinon, plutôt qu’une nouvelle Guerre froide, nous serons confrontés un jour à un véritable conflit nucléaire, à grande échelle. »

 

 

La poudrière ukrainienne et l’allumette d’Obama

 

Depuis la mise en place, avec l’aide directe de Victoria Nuland, d’un gouvernement ouvertement acquis à l’idéologie bandériste (un ex-collaborateur nazi), et dirigé par son homme « Yats » (le surnom affectueux donné par Nuland au Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk), l’Ukraine a sombré dans une guerre civile servant de terrain d’entraînement pour un futur affrontement avec la Russie.

 

Sans attendre même une seconde les éléments permettant de comprendre qui a été responsable de l’attaque du 24 janvier sur des civils ukrainiens dans la ville de Marioupol, dans l’est du pays, et surtout sans avancer la moindre preuve, le président Obama, en visite en Inde, a immédiatement accusé la Russie d’être responsable de l’attaque. Ainsi les « rebelles ukrainiens » auraient perpétré cette horrible attaque contre leurs propres confrères, « avec le soutien de la Russie, de l’équipement russe, un financement russe, un entraînement russe et des soldats russes », a déclamé Obama, avant d’ajouter que « toutes les options supplémentaires qui sont à notre disposition, à part l’affrontement militaire », seront utilisées. Cela ne laisse plus grand place à la négociation.

 

Le Conseil permanent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a de son côté fait part, suite à une réunion d’urgence le 26 janvier, « de sa grande préoccupation à propos des violences accrues dans les régions de Donetsk et de Lougansk », et insisté sur la « nécessité d’un retour de toutes les parties à la table de négociation de manière à convenir d’un cessez-le-feu durable et pour la mise en application de toutes les dispositions des accords de Minsk. »

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 28 janvier 2015

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