Ukraine/Donbass : des groupes de sabotage sur les arrières de la Nouvelle Russie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Ukraine/Donbass : des groupes de sabotage sur

les arrières de la Nouvelle Russie

 

Il y a exactement un an, le 26 mai 2014, le régime de Kiev lançait une offensive généralisée sur le Donbass et commençait le pilonnage à l’artillerie lourde de Donetsk, faisant fi des victimes civiles, des femmes, des vieillards, des enfants, touchés par ses tirs. Peu lui importait leur sort, puisque la junte considère que les gens qui habitent le Donbass sont des « sous-hommes « (dixit Arseny Yatseniuk le Premier ministre). Nous aurons donc, tout au long de cette chronique, une pensée émue pour toutes ces victimes d’un régime barbare qui est prêt à s’imposer jusqu’au dernier Ukrainien. Depuis, la guerre se poursuit, et pas à l’avantage de l’agresseur kiévien ; à tel enseigne qu’il est aujourd’hui obligé d’utiliser des méthodes toujours plus douteuses (terrorisme, sabotages, assassinats ciblés…) pour tenter d’inverser le cours de l’Histoire. Demain, la Nouvelle Russie sera libre ou ne sera pas.

 

 

Voici deux vidéos sur les funérailles d’Alekseï Mozgovoï,

chef de la brigade « Prizrak »


Vidéo 1

Vidéo 2

 

 

Selon un responsable d’Amnesty International, Krasimir Yankov, Alexander Alexandrov Evgeny Erofeev, les fameux soldats « russes » capturés par les troupes de Kiev vers Shachtye auraient subi des actes de torture pour passer aux aveux. Le plus inquiétant est que l’OSCE a validé ses « aveux » comme spontanés et crédibles.

 

Si la présence de « soldats russes » sur le territoire ukrainien est bien un mythe entretenu par Kiev et la caste politico-médiatique occidentale, en revanche il y a bien des groupes de sabotage kiéviens en opération sur le territoire de la Nouvelle Russie. Le sabotage d’une ligne de communication par voie ferrée a été constaté à seulement une quinzaine de kilomètres de l’endroit où a été assassiné Mozgovoï.

 

Aujourd’hui, on signalait aussi le minage d’un tronçon de chemin de fer sur l’axe Kvashino-Amvrosievka, à une vingtaine de kilomètres au sud de Torez, près de la frontière russe. Il n’y a pas de victimes, seulement de la casse de matériel roulant. Ce qui fait le troisième sabotage de voies ferrées en trois jours.

 

Ces commandos seraient donc capables d’opérer en profondeur sur les arrières des premières lignes des FAN. Nous sommes pour le moment dans l’impossibilité d’évaluer leur nombre et leurs capacités opérationnelles. Mais sont-ce des commandos « ukrainiens » ?

 

 

 

Voici deux vidéos - Entrainement d’une unité de chars lourds des FAN près de Lugansk, sans doute le bataillon « Avgust » (Août) puisqu’il y a des T-64BM Bulat aux côtés des T-72B1V et des T-64BV.

  

Vidéo 1

Vidéo 2

 

 

Des failles dans la préparation de l’offensive kiévienne

 

La préparation militaire et psychologique des troupes de l’armée ukrainienne dans le Donbass est faible, le mécontentement des populations locales est réel et en constante augmentation, et la crainte pour le commandement opérationnel de voir les désertions s’accroître en cas de lancement des opérations à grande échelle est une évidence.

 

Telles sont les conclusions d’une commission d’inspection de l’armée ukrainienne qui sont arrivées de façon inopinée sur le bureau du chef du service de renseignement des forces de la RPD. À cela s’ajoute la corruption endémique qui mine les forces de Kiev : après les vols d’effets militaires et de nourriture constatés dans les camps d’entrainement en Galicie, voilà que certains stocks d’essence sont l’objet de disparitions malencontreuses. Sur Channel 5 (contrôlée par le groupe de Porochenko), un combattant du « régiment » néonazi « Azov », Sergey Korotkov, s’est ému de ces vols d’essence de plus en plus fréquents et qui affecteraient, entre autres, son unité.

 

Si l’armée ukrainienne connaît de très sérieuses failles dans la préparation de son offensive, en revanche elle semble avoir mis les bouchées doubles en matière de renseignement et de balisage de ses frappes d’artillerie. En effet, il semblerait que certains de ses drones pourraient placer des « balises » à des endroits précis du champ de bataille afin de guider avec plus de précision les tirs de son artillerie lourde. Reste à savoir d’où proviennent ces drones et qui les guide, puisque nous ne connaissons pas en Ukraine de modèles de drones fabriqués localement capables d’une telle chose.

 

Une artillerie qui se renforce chaque jour de façon de plus en plus inquiétante : vers Kramatorsk, on signale la présence de lanceurs de missiles tactiques sol-sol Tochka-U, en plus de batteries de lance-roquettes multiples Bm-27 Uragan et BM-21 Grad. Sur la zone de l’aérodrome de Kramatorsk, plusieurs sections d’automoteurs d’artillerie de 122 mm 2S1 Gvozdika, de même que des BTR, des hélicoptères Mi-24D, ainsi que des systèmes de défense aérienne Buk-M1 ont été constatés dernièrement.

 

Et les forces ukrainiennes ne cachent même plus leurs velléités offensives : elles viennent d’informer l’OSCE sur leur décision de faire remonter en première ligne l’ensemble de leurs moyens en artillerie lourde. Une déclaration faite par le commandant des forces armées de l’Ukraine à Dzerzhynsk et qui a été consignée dans le rapport de la mission de l’OSCE le 25 mai.

 

Mais déjà on constate que les plus fortes concentrations de troupes ukrainiennes se situent à la fois dans la zone de Volnovakha (entre Donetsk et Mariupol) et le long de la route reliant Kramatorsk à Dzerzhynsk (au nord-ouest de Gorlovka), ce qui accrédite la thèse que nous exposions, dans un précédent rapport de situation, quant à la possibilité d’une attaque conjointe contre Gorlovka-Donetsk à la fois par le nord-ouest et par le sud-ouest.

 

 

Secteur Nord : les Humvees prêts à se faire tailler en pièces

 

Au nord de l’axe Pervomaïsk – Lugansk, le secteur « A » des forces de Kiev a été secoué au soir du 25 mai près du village de Sizoe, Stanitsa Luganskaya et Shachtye, qui a dégénéré jusqu’au lendemain matin par divers accrochages d’intensité variable entre Sokolniki et Krymskoe, en plus de tirs mortiers contre les positions républicaines de Slavyanoserbsk. Les pertes des forces de Kiev se sont élevées à 4 tués, une douzaine de blessés, 2 BMP détruits par RPG et missile antichar guidé. En outre, une position de mortiers vers Krymskoe aurait été touchée par des tirs républicains de contre-batterie.

 

Dans l’après-midi d’hier, on signalait au nord de Novoaydar une grande colonne de 26 véhicules Hummer.

 

Ce secteur est tenu par ce qui reste du 24e « bataillon » de défense territoriale « Aydar », la compagnie « Zapad » commandée par Ihor Lapin (ancien commandant en second d’« Aydar »). Son unité a déploré la mort, le 26 mai, d’un de ses combattants appelés « Cherny », en plus de plusieurs blessés, sans doute des suites de l’accrochage de la nuit précédente.

 

 

La mort kiévienne frappe à nouveau Gorlovka

 

Gorlovka, hier soir vers 20 h, a été frappé de plein fouet par un important pilonnage des forces ukrainiennes. Les dégâts sont énormes et les victimes nombreuses : rue Korolenko, un homme et une fillette de 12 ans ont été tués, une femme et ses deux enfants sont dans un état critique : un petit garçon de 3 ans et demi a été blessé de même qu’un bébé de deux semaines ; leur mère, blessée elle aussi, a dû être amputée du tiers supérieur de l’avant-bras droit. Deux miliciens ont aussi trouvé la mort.

 

 

Ce pilonnage meurtrier a été mené par les batteries d’obusiers 2A65 de 152 mm MSTA-B du 1er bataillon d’artillerie du lieutenant-colonel Viktor Yuzhko dit « Zamkomkorpusom » qui fait partie de la 44e brigade d’artillerie indépendante, commandée par le colonel Oleg Lisovoy

 

Toujours hier soir, vers Peski, au sud-ouest de l’aéroport de Donetsk, des frappes de mortiers de 120 mm étaient signalées. Dans la foulée, on apprenait qu’un paramilitaire du « bataillon Karpatska Sich » avait été victime d’une commotion cérébrale.

 

Plus au sud et toujours à l’ouest de Donetsk, le secteur de Marinka et de Krasnogorovka est toujours sous tension.

 

 

Nouvelle intensification de la pression sur Shirokino

 

Kiev remet au goût du jour le Service du travail obligatoire. Partout dans le pays, on réquisitionne des « volontaires » pour aller construire des fortifications dans le Donbass, comme à Mariupol, à Konstantinovka ou à Volnovakha. À Volodarskoe (10 km au nord-ouest de Mariupol), on a rassemblé tous les hommes valides pour aller creuser des tranchées pour l’armée ukrainienne. « Arbeit macht frei », comme on dit à Praviy Sektor

 

 

>>> Vidéo - En première ligne sur Shirokino

 

 

Shirokino à 21 h 45, le 25 mai, s’est une nouvelle fois enflammée : les accrochages d’intensité moyenne ont fait au moins un blessé du côté des Ukrainiens, par des éclats.

 

Plus au nord, le village de Sakhanka avait encore une fois, à la mi-journée, été pris sous les tirs d’artillerie des forces de Kiev. Si les affrontements ne cessent pas vraiment sur ce secteur, on note tout de même une accalmie relative en matinée et parfois même en journée : les forces ukrainiennes doivent parfois souffler, se ravitailler, évacuer leurs blessés et leurs tués, faire des rotations. En ce moment, une compagnie renforcée d’« Azov » maintient la pression sur le village, plus au nord c’est une compagnie de ce qui reste de « Donbass » qui tient les positions alors que le secteur sud-ouest, en bordure de côté est toujours tenu par les islamistes tchétchènes affiliés à Praviy Sektor.

 

À 2 km au nord de Sirokino, le 26 mai vers 22 h 20, la compagnie de « Donbass » a tenté une nouvelle approche, sans succès. Il y a un peu plus d’une semaine, l’unité était stationnée en 3e échelon à Melekino (10 km au sud-ouest de Mariupol, en bordure de côte) où elle était chargée de miner la plage près du sanatorium « Svetlana », qui lui servait de base.

 

 

Du changement en Pologne ?

 

Le résultat de l’élection polonaise pourrait ne pas être forcément favorable pour le régime de Kiev. Le président élu, Andrzej Duda, tient une position plus ferme contre les extrémistes de droite en Ukraine de son prédécesseur. A plusieurs reprises, il s’est interrogé sur la reconnaissance des membres de l’Armée insurrectionnelle l’Ukraine en tant que combattants pour l’indépendance de l’Ukraine et a rappelé les « centaines de milliers de victimes polonaises des massacres en Volhynie et en Galicie orientale pendant la Seconde Guerre mondiale ». Qui plus est, Duda est réputé « eurosceptique ». Si, en Pologne, le président a peu de pouvoir, il façonne les orientations politiques par ses discours et autres interventions publiques. Il pourrait bloquer les décisions du Premier ministre, l’ultralibérale Ewa Kopacz. Reste à savoir si ce nouveau président sera aussi servile envers les intérêts atlantistes que son prédécesseur et s’il appliquera ses principes affichés face à cette fosse septique qu’est devenue l’Ukraine « proeuropéenne ». Pendant sa campagne électorale, il a néanmoins promis de fournir des armes à Kiev en cas de victoire…

 

 

 

Par Jacques Frère – NationsPresse.info – le 27 mai 2015.