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Dans les rues d’Athènes avec Frantz Fanon

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Dans les rues d’Athènes avec Frantz Fanon

 

Évoquer depuis la Grèce les quatre-vingt-dix ans de la naissance de Frantz Fanon (*) s’impose comme allant de soi. Le hasard a voulu que je me trouve dans ce pays à cette date et dans ces circonstances. Dans ce pays, où la société est froidement acculée à la misère, le regard fanonien sur les enjeux politiques du monde, se vérifie implacablement.

 

Au pied du Parthénon, cette Europe qui se drape dans l’humanisme et les Lumières qu’elle aurait inventés pour éclairer le monde se révèle telle que la voyait cliniquement Fanon dans sa fulgurante conclusion des Damnés de la Terre. Une Europe dont le centre est à Francfort et dont tout l’esprit est dans son marché bancaire globalisé.

 

Cette Europe que nous, dans ce qu’il convenait d’appeler alors le tiers monde, avons rencontrée aussi dans les infâmes cercles de négociateurs de la dette des clubs de Londres et de Paris, face à ces fonctionnaires fourbes des ministères des Finances néocoloniaux et leurs ondoyants banquiers centraux ou d’affaires et lors des « assemblées générales » d’aigrefins vraiment très distingués du FMI et de la Banque mondiale.

 

Cette Europe usurière, boutiquière et sans âme, celle qui, pour paraphraser Yannis Varoufakis, l’ex-ministre grec de l’Économie, pose un regard vide sur les pauvres, les déshérités, ceux qui doivent payer pour épargner les riches. Cette Europe des technocrates serviles et des multinationales financières. L’Europe selon Goldman Sachs qui généralise la précarité dans le déroulement logique de sa collusion avec les bourgeoisies apatrides, de droite ou de gauche, qui ont forgé ces liens de sujétion avec les marchés financiers.

 

Fanon aurait eu quatre-vingt-dix ans ce 20 juillet si le destin en avait voulu autrement, et nul ne sait ce que la correction infligée au peuple grec aurait suscité en lui. Mais il y a plus que de l’ironie à voir l’arrogance des finanz-kommandos allemands (et de leurs hypocrites collaborateurs) piétiner avec délectation un pays qui fut la matrice, lointaine et par trop orientale certes, mais matrice reconnue, de l’Europe des philosophes et de sa Kultur. Qu’aurait-il pensé de la froide indifférence des autres peuples de cette Union européenne ? Aurait-il renié ce qu’il proclamait puissamment au terme des Damnés de la Terre ?

 

Il est cruellement révélateur d’observer que les peuples d’Europe ne montrent pas beaucoup d’empathie pour leurs « frères » hellènes, illustrant en cela le caractère absolument artificiel d’une construction antidémocratique fondée sur le profit et l’exploitation. Pourtant, la dureté inflexible des conditionnalités imposées à Athènes devrait faire réfléchir, car le laboratoire grec est aujourd’hui le terrain d’expérimentation des médecines qu’ils subiront demain. Cela aussi Fanon le décrivait avec sa lucidité chirurgicale, il suffit de relire les Damnés…

 

Mais face à la forteresse d’argent et au cynisme des fossoyeurs d’espoir, on peut saluer le courage du peuple grec et la solidarité des peuples du sud du monde avec les manifestants de la place Syntagma. En effet, même si l’absence de solidarité des peuples du nord est criarde, le peuple grec n’est pas seul. Ceux qui ont connu les programmes d’ajustement structurel, les rééchelonnements, les restructurations et même les « reprofilages » de la dette – vocable popularisé en Algérie à la fin des années 1980 et au début des années 1990 – n’ignorent rien des souffrances et des privations endurées par les Grecs. L’Afrique et l’Amérique Latine connaissent d’expérience la religion du marché et les évangélistes criminels de l’ultralibéralisme.

 

L’Europe des marchés est une impasse sordide, elle débouche sur le mur aveugle des populismes vulgaires, des nationalismes criminels et l’omnipotence de l’argent-roi. Plus que jamais, elle se replie sur les échecs de son histoire, jusqu’à la caricature. Alors, oui au nom de l’humanisme universel et de la fraternité humaine, il faut sauver cette Europe d’elle-même comme nous y invite Fanon dans son ultime recommandation : « Pour l’Europe, pour nous-mêmes et pour l’humanité, camarades, il faut faire peau neuve, développer une pensée neuve, tenter de mettre sur pied un homme neuf. »

 

Dans les rues d’Athènes, avec le peuple grec.

 

 

 

Par Omar Benderra - arretsurinfo.ch – le 24 juillet 2015

 

 

Omar Benderra est responsable de la négociation de la dette extérieure de l’Algérie, 1989-1991 à la Fondation Frantz Fanon

Source :

http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com/article2302.html

 

 

(*) Frantz Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France (Martinique) et mort le 6 décembre 1961 à Baltimore (Maryland, États-Unis)‪, est un psychiatre et essayiste français fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés.

Il est l’un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste.

Durant toute sa vie, il cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique. Il a également écrit des articles importants dans sa discipline, la psychiatrie… (Source Wikipédia)

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Grèce - Mettre les populations dans un sentiment d’impuissance

Grèce - Mettre les populations dans un sentiment d’impuissance | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Grèce - Mettre les

populations dans 

un sentiment

d’impuissance


Par Jean-Claude Paye (*)

 

 

Dans ses célèbres conférences, l’historien Henry Guillemin, nous rappelait une phrase, datant de 1897, de Maurice Barrès, maître à penser de la droite nationaliste française : « la première condition de la paix sociale est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance. »

 

Ce paradigme éclaire le résultat des négociations menées par Alexis Tsipras. Les citoyens furent appelés par leur Premier ministre, à se prononcer, à travers un référendum, contre les propositions de l’UE qui furent rejetées par 61 % des votants. À la suite, Tsipras accepte un accord encore plus défavorable pour les populations grecques. De plus, tout en se soumettant au dictat de l’UE, il déclare : « je ne crois pas à cet accord. C’est un mauvais accord pour la Grèce et pour l’Europe, mais j’ai dû le signer pour éviter une catastrophe »

 

 

Double pensée

 

Tsipras développe ici une procédure de double pensée qui consiste à annuler un énoncé en même temps qu’il est prononcé, tout en maintenant ce qui a été préalablement donné à entendre. Ainsi, le citoyen doit avoir la capacité d’accepter des éléments qui s’opposent, sans relever la contradiction existante. Il possède alors deux visions incompatibles. Énoncer en même temps une chose et son contraire, produit une désintégration de la conscience. Il n’est plus possible de percevoir et d’analyser la réalité. Dans l’incapacité de mettre l’émotion à distance, on ne peut plus qu’éprouver le réel, lui être soumis et non le penser et de l’organiser.

 

Le déni de l’opposition entre les deux propositions empêche toute représentation. Cette procédure est nommée clivage par la psychanalyse. Elle interdit tout jugement et entraîne une indifférenciation des éléments de la réalité. La déconstruction de la faculté de symboliser empêche la formation d’une mémoire et s’oppose ainsi à la constitution d’un nous. Nous transformant en monades, le discours a alors un effet de pétrification face à la toute-puissance des institutions européennes et enferme dans la psychose : aucune autre politique n’est possible.

 

George Orwell a déjà décrit dans 1984, le dispositif de « double pensée » qui consiste à « retenir simultanément deux opinions qui s’annulent, alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. » Il avait déjà identifié ces « principes de l’asservissement » qui destituent l’individu de toute capacité de résistance, qui ont pour fonction d’effacer chez le sujet « tout souvenir de l’existence d’un désir possible de résistance »

 

 

Primauté de l’image

 

La capitulation ne remet pas en cause l’image du Premier ministre : « on ne peut pas me reprocher de ne m’être pas battu. Je me suis battu jusqu’où personne ne s’est battu. » Cependant, l’on sort d’une politique d’affrontement pour occuper une place de victime.

 

L’iconographie produite par l’idéologie victimaire possède deux faces, à la fois l’image du héros, celui qui s’est battu plus que tout autre, et celle de la victime. Ainsi, la mère d’Alexis, Aristi Tsipras, 73 ans, raconte à l’hebdomadaire people Parapolitika : « dernièrement Alexis ne mange plus, ne dort plus, mais il n’a pas le choix, il a une dette envers le peuple qui lui a fait confiance ». Son épouse ajoute : « Je ne le vois plus que rarement. Il va de l’aéroport au Parlement. Il n’a pas le temps de voir ses propres enfants, comment pourrait-il me voir moi ? » Tout se réduit à la souffrance de la « belle âme », celle d’un homme politique fidèle, mais blessé.

 

L’enjeu de l’affrontement se déplace de l’opposition entre des forces sociales au conflit intérieur du Premier ministre. Les populations sont ainsi dépossédées de la matérialité de leur résistance au profit de la sauvegarde de l’image de leur premier ministre. Or, ce dernier s’est totalement plié aux exigences des créanciers et accepté toutes les surenchères de ces derniers.

 

 

L’austérité comme seule politique possible

 

La « politique d’austérité » imposée au pays a déjà, en cinq ans, fait baisser de 25 % à 30 %, selon les différentes estimations, le PNB du pays et davantage le niveau de vie de la grande majorité de la population, les hauts revenus ayant été peu touchés par les mesures prises.

 

Le plan imposé ne peut qu’accentuer cette tendance : austérité accrue et augmentation relative de la dette. La Grèce ne pourra pas faire face à ses engagements, ce qui impliquera une nouvelle intervention extérieure. La sortie de la Grèce de la zone euro pourrait être simplement reportée. De plus, la Grèce perd l’essentiel de ce qui lui restait de souveraineté nationale, car elle doit se conformer à des mécanismes de coupes automatiques de ses dépenses et soumettre ses réformes au bon vouloir des institutions européennes.

 

Où se situe la « catastrophe », dans un nouvel affaiblissement rapide et programmé du pays ou dans une sortie de l’Euro permettant un défaut sur la dette et ainsi une possibilité de relance de l’activité économique ?

 

 

Propager un sentiment d’impuissance

dans l’ensemble de l’UE

 

L’attaque contre le désir de résistance des populations prend tout son sens, non seulement en Grèce, mais aussi au niveau de l’UE. Tsipras a voulu croire que ce qu’il considérait comme tabou : un « Grexit » induisant un démantèlement de la zone euro, l’était également pour ses interlocuteurs. Or, pour les dirigeants de l’UE et principalement pour l’Allemagne, la construction européenne est destinée à disparaître dans le futur grand marché transatlantique.


L’attitude de l’Allemagne qui aussi bien au niveau de la lutte contre la fraude fiscale que celui de l’attaque contre l’euro a fourni un appui à l’offensive étasunienne. Cette volonté de mettre la zone euro en difficulté est confirmée par le refus réitéré de diminuer la dette grecque.

 

Cette attitude est cohérente avec l’engagement privilégié de cet État européen dans la mise en place d’une union économique avec les États-Unis. La dissolution de l’UE dans cette zone politique et économique ne peut se faire qu’au prix d’un important recul du niveau de vie et des libertés en Europe. Les populations de l’UE devront consentir au démantèlement de leurs acquis. L’expérience grecque conduisant à un sentiment d’impuissance face à ces politiques dévastatrices révèle alors son enjeu.

 

 

 

Par Jean-Claude Paye (*) - mondialisation.ca – le 22 juillet 2015.

 

(*) Jean-Claude Paye est sociologue, auteur de l’Emprise de l’image, Yves Michel 2012.

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Grèce/Dette : Christine Lagarde prend l’Europe à contre-pied

Grèce/Dette : Christine Lagarde prend l’Europe à contre-pied | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : le ministre grec des Finances avec la directrice du FMI - © Francois Lenoir Source : Reuters

 

Grèce/Dette : Christine Lagarde

prend l’Europe à contre-pied

 

Mais quelle mouche a donc piqué la directrice générale du Fonds monétaire international ? Celle qui défend depuis des mois une ligne dure face à Athènes demande désormais à l’Europe de revoir sa copie et d’alléger la dette hellène « insoutenable ».

 

Interrogée vendredi 17 juillet par Europe1 sur la viabilité du plan d’aide (entre 82 et 86 milliards d’euros) que les Européens ont promis d’accorder à la Grèce, Christine Lagarde lâche sèchement : « La réponse est catégorique : non ! ». D’ailleurs sans un allègement de la dette hellène, le FMI pourrait tout simplement refuser de participer au sauvetage de l’économie grecque, assène-t-elle encore.

 

En savoir plus : La dette grecque est fortement sous-évaluée, d’après un rapport confidentiel du FMI

 

Christine Lagarde, qui décidément ne s’embarrasse guère de rhétorique diplomatique et autres politesses, tord donc le poignet des Européens, et ce après avoir menacé Athènes du bâton pendant des semaines ! Un virage à 180 degrés qui a néanmoins été rapidement perçu et intégré par Bruxelles. Ainsi, alors que l’accord de lundi ne faisait qu’une vague référence à une restructuration du fardeau athénien sous la forme de possibles « mesures additionnelles », Mario Dhragi, le patron de la banque centrale européenne a affirmé jeudi matin qu’il fallait trouver « un moyen d’alléger la dette grecque, une nécessité indiscutable ».

 

 

L’oncle Sam vole au secours de Tsipras ?

 

Quant aux locomotives allemande et française, c’est le chef du Trésor américain, Jack Lew, qui s’est chargé de les convaincre. Ce dernier, en tournée dans le vieux continent mercredi 15 et jeudi 16 juillet, a fait un saut à Berlin et à Paris pour s’entretenir avec ses homologues. Évidemment au menu de leurs discussions : la Grèce et son colossal fardeau de 315 milliards d’euros. Des entrevues plutôt fructueuses puisque Michel Sapin et Wolfgang Schäuble semblent avoir infléchi leurs positions, acceptant désormais officiellement l’idée d’une restructuration. Le chef allemand des Finances a ainsi déclaré : « si le FMI nous dit que le rééchelonnement, la restructuration de la dette grecque sont un passage obligé, je crains qu’il ait raison ».

 

Là où cela coince, c’est finalement sur la forme que pourrait prendre cet allègement. Alors que le FMI se dit disposé à effacer purement et simplement une partie de l’ardoise hellène, un tel scénario est pour le moment catégoriquement rejeté par Berlin et Paris. « Ce qui était impossible durant les négociations et qui heurtait tout le monde, y compris moi, c’était de supprimer de la dette », a déclaré Michel Sapin vendredi matin. Aussi, les Européens semblent plutôt s’orienter vers un allongement des échéances (plus de temps pour rembourser) et un allongement du délai de grâce (période durant laquelle aucun remboursement n’est demandé) pour permettre à l’économie grecque de reprendre son souffle.

 

Reste que le retournement de situation, faisant du FMI le meilleur ami d’Athènes après des mois de confrontation, demeure assez mystérieux. Est-ce la mauvaise image collant au FMI - Alexis Tsipras avait évoqué la « responsabilité criminelle » du fonds - ou l’impopularité du plan de sauvetage imaginé par les Européens qui a poussé Christine Lagarde à changer de bord ?

Dans tous les cas, la Française, en quête d’une prochaine réélection tente sûrement, par cette manœuvre, de clore cette tragédie grecque en se plaçant du bon côté de l’Histoire : « to be with the good guys » comme disent si bien les Américains.

 

 

 

Par francais.rt.com – le 17 juillet 2015.

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NSA, le silence des alliés

NSA, le silence des alliés | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


NSA, le silence des alliés

Par Pascal Lorot

 

L’absence de réaction face aux pratiques de surveillance de Washington témoigne de la vassalisation de l’Europe aux intérêts américains.

 

La France aura été à l’honneur cette année lors de la célébration de la fête de l’Indépendance américaine. Présente le 4 juillet dernier devant la statue de la Liberté à New York, la réplique de l’« Hermione » – la fameuse frégate qui amena il y a plus de deux siècles le marquis de La Fayette vers les terres américaines – a connu un franc succès lors de son périple le long des côtes états-uniennes. « Plus ancienne alliée » de l’Amérique, comme se plaisent à le rappeler les dirigeants américains successifs, la France n’en est pas moins perçue à Washington comme une cible privilégiée par ses nombreuses agences de renseignement.

 

La révélation il y a quelques jours [le 23 juin] que les États-Unis (en d’autres termes, la NSA) avaient écouté sans interruption, de 2 006 à 2 012, les trois derniers chefs d’État français – Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande – a jeté un froid dans la relation étroite existant entre les deux nations. Créée en 1952 pour écouter l’URSS, la NSA s’est reconvertie à la chute de cette dernière dans la lutte contre le terrorisme. Il faut dire que le 11 septembre était passé par là. Peu à peu, la NSA (la communauté américaine du renseignement regroupe quelque treize « agences », dont la NSA compte parmi les plus importantes) s’est dotée de capacités technologiques colossales lui permettant de collecter en temps réel des millions d’informations circulant au niveau mondial dans les différents réseaux et tuyaux, tels Internet et ceux du téléphone. Elle bénéficie aussi d’un appareil législatif qui la protège pleinement dans un quotidien où le respect des libertés publiques n’est plus une priorité, tant s’en faut.

 

 

Une apathie coupable

 

À l’annonce de cet espionnage pour le moins discourtois entre « alliés », les réactions furent vives, mais de circonstance et, bien sûr, sans effet. Nous étions dans une séquence de communication à destination de l’opinion publique. Pourtant, ces révélations faisaient suite à d’autres, elles aussi récentes, témoignant d’un espionnage systématique de l’Europe, de ses dirigeants et ses entreprises. Or là, rien à voir avec la lutte avec le terrorisme. Derrière cet objectif noble se cache une réalité crue et moins glorieuse. Si l’Amérique, l’Europe et la France sont bien sûr des alliées, nous sommes aussi, dit plus prosaïquement, en situation de compétition économique exacerbée – de guerre économique diraient certains. Les États-Unis entendent maintenir leur domination économique, mais aussi monétaire par tous les moyens, le recours à l’espionnage en étant un des outils privilégiés.

 

Dans une perspective américaine, on peut comprendre cet objectif qui entend faire prévaloir les intérêts supérieurs du pays. Il est en revanche dommageable qu’en Europe et en France, nous n’osions pas qualifier la réalité telle qu’elle est. Ce n’est pas en faisant l’autruche que l’Europe sera demain plus forte économiquement et politiquement. La sorte de renoncement face aux menées inamicales de Washington à laquelle on assiste depuis la fin de la guerre froide témoigne d’une vassalisation croissante de notre partie du monde, et de notre intégration dans un grand ensemble atlantico-occidental où l’Europe a de moins en moins son mot à dire. La prochaine étape de ce renoncement sera sans doute l’acceptation du grand marché transatlantique qui, derrière des arguments économiques très largement contestables, nous ligotera définitivement.

 

Pour en revenir au cas d’espionnage qui nous intéresse, l’absence de réaction est souvent mise sur le compte du fait que « tout le monde espionne tout le monde ». Oui, peut-être est-ce le cas, mais, à moins de faire preuve d’une cécité confondante, force est de constater que, du fait notamment de l’indigence de ses moyens, le David européen ne risque pas demain de terrasser le Goliath américain…

 

 

 

Par Pascal Lorot - lenouveleconomiste.fr – le 8 juillet 2015.

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Pétition : Non à l’austérité, Oui à la démocratie !

Pétition : Non à l’austérité, Oui à la démocratie ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Pétition : Non à l’austérité,

Oui à la démocratie !

Par Altersummit

 

En juin 2015, la Grèce se trouve à un carrefour. Elle doit choisir entre la poursuite des programmes d’ajustement macroéconomique imposés par ses créanciers ou briser les chaînes de sa dette. Cinq ans après le début des programmes d’ajustement, le pays reste plongé dans une grave crise économique, sociale, démocratique et écologique. La boîte noire de la dette n’a pas été ouverte.

 

À ce jour, aucune autorité, grecque ou internationale, n’a cherché à faire la lumière sur les causes et les modalités d’assujettissement de la Grèce au régime de la Troïka. La dette, au nom de laquelle rien n’a été épargné à la population, reste le dogme au nom duquel est imposé un programme d’ajustement néolibéral qui s’accompagne de la plus profonde et la plus longue récession jamais connue en Europe en temps de paix.

 

Dans la continuité de la semaine d’action européenne en soutien avec la Grèce, nous appelons, d’ici au 5 juillet, à « voter » symboliquement contre l’ultimatum des créanciers, en signant et en faisant signer l’appel ci-dessous, et en organisant des votations citoyennes symboliques et rassemblements ou manifestations.

 

À Bruxelles,

une grande manifestation est prévue

vendredi 3 juillet 18 h 30

à la gare Centrale !

Soyons nombreux et nombreuses !

 

 

>>> Participez à la pétition lancée

par Altersummit ici

 

 

 

Par Altersummit - cadtm.org – le 30 juin 2015.

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Immigration : l’Europe paie les pots cassés

Immigration : l’Europe paie les pots cassés | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Légende photo : Danielle Ryan

Source du dessin (en dessous) : boxdessins.over-blog.com


 

 

Immigration : l’Europe paie les pots cassés

La couverture médiatique sur la crise des migrants en Europe ignore la cause principale : l’OTAN

Par Danielle Ryan

 

Les médias semblent déterminés à ne pas mettre le doigt sur la principale cause de la vague d’immigration clandestine que subit l’Europe, c’est-à-dire le chaos et la misère provoqués par la politique des États-Unis en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen et en Somalie.

 

L’ampleur de cette crise que subit l’Europe ne doit pas être sous-estimée. Elle est vraiment sans précédent. Ce qui est plutôt sous-estimé, on peut même dire complètement ignoré par les médias de masse, sont les causes réelles de cette crise.

 

Le débat autour de l’immigration clandestine en Europe se passe presque entièrement sans référence aux causes de ce récent afflux de migrants originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L’éléphant dans le magasin de porcelaine se nomme OTAN et personne ne veut vraiment en parler.

 

Des centaines d’articles, construits autour de chiffres, de propositions et de prédictions, évitent pourtant d’établir le moindre lien entre une cause et son effet. Les journaux d’actualités semblent stupéfaits, la mâchoire tombante, à la vue des photos d’apocalypse qu’ils voient arriver sur leurs bureaux, et pourtant personne n’a l’air de vouloir en tirer une déduction évidente. Elle est pourtant si simple et logique qu’il est difficile à comprendre pourquoi elle n’est pas énoncée régulièrement et à voix haute.

 

Cela tient peut-être au fait que les journalistes sont si conditionnés à présenter les stratégies américaines et de l’OTAN sous un jour positif que cette déduction ne leur vient même pas à l’esprit. Ou alors ils sont tellement embarrassés qu’ils essayent de détourner l’attention de leur ancien et fort soutien aux différentes interventions militaires occidentales dans ces pays.

 

Il résulte de cette attitude une histoire faite pour croire que cette crise est apparue de manière soudaine et aléatoire. On assiste à une conversation sur la manière de gérer ces arrivées de bateaux remplis de Libyens cherchant à traverser la Méditerranée, comme si la Libye était un pays qui venait tout juste d’exploser et sans aucune raison apparente.

 

Le débat fait rage sur que faire de ces migrants, ce qui se comprend, car c’est effectivement le problème urgent ; mais nous avons aussi besoin de débattre sur la politique, celle de l’OTAN, qui a été le catalyseur de cette crise.

 

Même si l’Europe réussit à formuler une solution au problème, celle si ne sera qu’un cautère sur une jambe de bois, car elle ne s’adressera qu’aux symptômes. En vérité, à quoi sert de panser votre blessure alors que le gars qui vous a blessé est encore dans la pièce avec son couteau ? Pas besoin d’être très malin pour deviner comment l’histoire se terminera.

 

Même si la cause est parfois mentionnée, à contrecœur, par les médias, elle ne l’est que brièvement et de manière abstraite lorsque, par exemple, un auteur en parle en utilisant le terme conflit ou fait mention de nouvelles flambées de violence dans ces pays.

 

Les éditeurs du New York Times, quant à eux, adorent mettre carrément la faute sur le dos de l’Europe. Comme dans cet article qui dit que la crise des migrants « met en évidence les erreurs politiques de l’Europe ». Un autre article, écrit par le comité éditorial, fait la leçon aux Européens sur la meilleure manière de gérer la situation.

 

En avril, le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a plaidé pour une solution globale à la crise et promis que l’OTAN aiderait à stabiliser la situation. Le rôle de l’alliance dans la stabilisation de l’Afghanistan est une partie de cette solution globale à la crise des migrants en Méditerranée, a-t-il dit.

 

Bien vu de la part d’un chef d’une alliance, faite pour la défense et la sécurité, mais qui a poursuivi pendant des années une stratégie de déstabilisation offensive dans les régions même d’où sont originaires les personnes fuyant, par centaines de milliers, cette situation. Mais les commentaires de Stoltenberg et les actions de l’OTAN sont facilement décodables avec un peu de logique.

 

Le modus operandi de l’OTAN est clair. Cette tactique, employée à chaque fois, implique la déstabilisation totale d’une région suivie prestement par la mise en place d’une solution de l’OTAN au problème. Couplé à l’utilisation de porte-paroles mentant sans vergogne ou feignant l’ignorance (Jen Paksi, Marie Harf…) et de médias assez complaisants pour régurgiter la ligne officielle, sans remise en question, et vous obtenez la situation actuelle.

 

L’intervention de l’OTAN en Libye de 2011 a été autorisée par les Nations Unies sur des bases humanitaires et a abouti à la mort de 50 000 à 100 000 personnes et au déplacement de 2 millions d’autres. Belle réussite humanitaire.

 

De même, à la suite de la campagne américaine de déstabilisation en Syrie dans le but de renverser Bashar al-Assad et de faciliter (et même soutenir) l’avènement d’EI dans la région, un nombre impressionnant de 10 millions de personnes ont été déplacées (selon Amnesty international) et les pays européens doivent maintenant recoller les morceaux. L’Allemagne, par exemple, s’est engagée à héberger 30 000 réfugiés syriens. La Suède, qui ne fait pas partie de l’OTAN, a avancé des chiffres identiques.

 

Il faut quand même avoir conscience que ces chiffres promis par les pays européens sont pâlichons comparés au nombre de personnes déjà accueillies par les pays du Moyen-Orient. Le Liban accueille 1,1 million de réfugiés syriens, la Jordanie plus de 600 000, l’Irak presque un quart de million et la Turquie 1,6 million.

 

Il existe par contre un pays qui s’en sort bien, du moins à ce niveau là, ce sont les États-Unis. Ils ont hébergé moins de 900 réfugiés syriens en quatre ans de guerre. Des fonctionnaires américains ont présenté la sécurité nationale comme excuse pour ne pas en accueillir plus et quand même prétendu vouloir voir ce chiffre augmenter.

 

 

Débat non autorisé

 

On peut aussi percevoir entre les lignes une deuxième faute journalistique : dans les pays européens où un afflux massif d’immigrants du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord a provoqué de sérieux problèmes sociétaux, où les migrants ont du mal à s’assimiler (pour un ensemble de raisons allant des politiques gouvernementales aux croyances religieuses radicales), les médias occidentaux n’autoriseront personne à en parler franchement et cloueront au pilori tous ceux qui s’y essayent.

 

En Suède par exemple, ou la maladie du politiquement correct en est à un stade encore plus avancé que dans le reste de l’Europe, toute tentative de débat sur la cohérence de la politique d’immigration toutes portes grandes ouvertes est cataloguée de raciste. Et, ironie du contexte suédois, le pays fait face à une crise du logement et en manquera donc pour héberger les gens qu’ils ont promis d’accueillir. Quel bon sens dans la planification !

 

Il en résulte un mélange explosif pour l’Europe. Un intenable mélange d’afflux migratoire, de politique extérieur qui perpétue cet afflux, de médias complaisants et une épidémie de politiquement correct qui a contaminé tout le continent.

 

Recette pour une crise migratoire : parler beaucoup de migrants, ne dites pas pourquoi ils fuient et traitez quiconque en fait un problème de raciste – Succès garanti. Vous gagnerez même une partie gratuite si vous pouvez, en passant, relier cela avec un peu d’agression russe, de Vladimir Poutine et d’OTAN comme alliance défensive.

 

Quelques pays européens tentent une approche plus dure et se font réprimander pour cela. La Hongrie par exemple voudrait construire une barrière le long de sa frontière avec la Serbie comme celles déjà construites le long des frontières Grèce–Turquie et Bulgarie-Turquie. Là encore, cela lui a valu d’être accusée de xénophobie et de racisme de la part des médias et des instances politiques européennes.

 

Mais cela fait partie du jeu, n’est-ce pas ? Si les soutiens aux guerres de l’OTAN peuvent centrer le débat sur le fait que quiconque voulant critiquer la politique d’immigration soit raciste, nous éviterons ainsi de nous demander pourquoi les migrants débarquent en masse et pourquoi ils font face à de si sévères conditions chez eux.

 

Oksana Boiko de Russia Today a récemment essayé d’aborder le sujet avec Peter Sutherland, le représentant de l’ONU pour les migrations internationales et le développement, mais cela ne mena nulle part. Elle argumenta que l’on ne peut avoir de débat au sujet de l’immigration en Union européenne sans s’occuper d’abord du cœur même du problème, mais elle s’aperçut que la politique de l’OTAN est un sujet dont on ne peut pas discuter.

 

Débattre de la crise migratoire européenne sans reconnaitre le contexte dans lequel elle est apparue est inutile. Cela reviendrait à demander aux Américains de débattre des brutalités policières sans aborder la question du racisme. Les deux sujets sont intimement interconnectés et toute solution émergeant d’un débat biaisé serait vouée à l’échec.

 

En tous cas, il semble que pour l’instant l’Europe doive continuer à débattre de cette crise migratoire en termes de quoi faire sans penser à comment l’arrêter et rester ainsi à tourner dans ce cercle vicieux.

 

La solution évidente serait que l’OTAN arrête ses campagnes de déstabilisation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais cela nécessiterait d’abord de reconnaitre et accepter des vérités un peu dures a avaler.

 

 

 

Par Danielle Ryan (Russia Insider) – traduit par Wayan, relu par Diane pour le Saker francophone - le 23 juin 2015.

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Tsipras au Forum économique de Saint-Pétersbourg : « L’Europe n’est pas le centre du monde »

Tsipras au Forum économique de Saint-Pétersbourg : « L’Europe n’est pas le centre du monde » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Tsipras au Forum économique

de Saint-Pétersbourg :

« L’Europe n’est pas le centre du monde »

 

Seul dirigeant occidental à participer au Forum économique de Saint-Pétersbourg, le Premier ministre grec Alexis Tsipras y a envoyé un message très mal reçu à Bruxelles.

 

S’adressant au Forum peu avant sa rencontre avec Vladimir Poutine, Tsipras a d’abord déclaré qu’il était présent à Saint-Pétersbourg et non pas « à Bruxelles en train de négocier », car « un pays qui souhaite examiner et explorer les possibilités de réussite doit avoir une politique multidimensionnelle et communiquer avec des pays qui jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans les événements économiques mondiaux ».

 

L’Europe se croit le centre du monde, a-t-il ajouté, mais en réalité « le centre de gravité de l’économie mondiale s’est déplacé ». L’amélioration de « la coopération régionale en Asie, en Amérique latine et en Afrique, ainsi que le renforcement de la coopération entre les pays des BRICS sont la preuve irréfutable de l’émergence d’un Nouveau Monde économique ». Tsipras a également signalé que l’Union économique eurasiatique est une nouvelle source potentielle de production de richesse et de pouvoir économique.

 

Il a prévenu que l’Europe doit choisir entre « réagir de manière positive aux nouveaux défis en construisant des liens de coopération avec le monde émergent, ou bien rester attachée à ses vieilles doctrines, en érigeant de nouveaux murs de conflits géopolitiques ».

 

Il a mis en garde contre la crise en Ukraine qui « ravive une Guerre froide obsolète », avec sa militarisation et des sanctions. La Grèce, au contraire, « cherche à établir un pont de coopération dans sa région », et à promouvoir l’investissement, le commerce, et les échanges dans la culture et l’éducation, « à la croisée des chemins entre trois continents... »

 

Comme vous le savez, a-t-il poursuivi, « nous sommes actuellement au milieu d’une tempête. Mais nous sommes un peuple de navigateurs, habitué aux tempêtes et qui n’a pas peur de naviguer sur de vastes mers, dans des eaux nouvelles, vers des ports nouveaux et mieux sécurisés ».

 

Ne nous racontons pas d’histoire, a-t-il ajouté. Le soi-disant problème grec n’est pas un problème grec. C’est un problème européen. Le problème n’est pas la Grèce. Le problème est la zone euro, et sa structure même.

 

En marge du forum de Saint-Pétersbourg, Tsipras et le ministre grec de la reconstruction productive, de l’environnement et de l’énergie Panagiotis Lafazanis, ont rencontré les directeurs de la Nouvelle banque de développement des BRICS. Ils ont également rencontré le nouveau dirigeant de Gazprom, Alexeï Miller, pour discuter de l’extension vers la Grèce et la Turquie du gazoduc Turkish Stream.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 25 juin 2015.

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Le Pentagone encercle la Russie avec des dépôts d’armes et de munitions le long de ses frontières.

Le Pentagone encercle la Russie avec des dépôts d’armes et de munitions le long de ses frontières. | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : Photo 2 : Credit: Photo by Brittany Y. Auld/USAF / Rex Features (2095646l) - Photo 3 : Dépôt de Giessen


 

 

Le Pentagone encercle la Russie

avec des dépôts d’armes et de munitions

le long de ses frontières.

 

La création de dépôts de matériel militaire et de munitions avant le déclenchement d’une agression armée permet à l’État agresseur de dépenser moins et de maintenir les troupes prêtes à entrer en action. Fondamentalement, l’agresseur ne doit déployer ses troupes hors du continent américain que quand leurs équipements de combat et les munitions sont stockés et préparés pour la bataille dans les États sur le territoire desquels sera déclenchée l’agression militaire.

 

En 2003, pour pouvoir attaquer l’Irak, l’armée américaine a constitué, dans les bases militaires de Ali Al Salem, Camp Buehring, Camp Virginia, Camp Arifjan et Camp au Koweït, d’énormes dépôts de l’US Central Command (CENTCOM). Ils sont aujourd’hui les dépôts de l’armée des États-Unis pour le théâtre d’opérations pour l’Asie du Sud-ouest. Ici, il y est stocké des dizaines de milliers de chars, des véhicules blindés, du matériel logistique, des hélicoptères et des munitions, qui peuvent constituer 1-2 corps d’armée.

 

Les États-Unis ont 32 000 soldats américains déployés sur le continent européen. Trois brigades de chars et d’infanterie (modèle Stryker, des véhicules de transport de troupe LAV-25 Stryker) sont stationnées en Allemagne. Des forces terrestres américaines stationnées en Italie se résument à la 173e brigade aéroportée.

 

Les forces aériennes américaines en Europe se composent de six groupes aériens composites (avion multirôles, de transport, de ravitaillement en vol, de reconnaissance et des hélicoptères). Les avions américains opèrent à partir de bases aériennes en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni.

 

La Russie estime que les États-Unis disposent déjà suffisamment d’armes et de munitions en Europe. Ils ont environ 20 grands dépôts de la 7e Armée US et le 5e corps d’armée en Allemagne, dont les troupes ont été retirées du continent européen depuis 1990. Ils sont subordonnés à l’US European Command (EUCOM). Le dépôt le plus connu est à Giessen, où sont stockés le matériel et les munitions d’une brigade de chars américains.

 

Le Pentagone a accru les tensions avec la Russie, en annonçant pour la première fois depuis la chute du « rideau de fer », son intention d’établir, en plus des référentiels existants en Allemagne, en Italie, en Turquie et au Royaume-Uni, des dépôts supplémentaires d’armes lourdes dans plusieurs autres pays membres de l’OTAN. Les pays baltes, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et peut-être la Hongrie, ne voient aucune objection au plan américain.

 

Les armes stockées dans ces pays équiperont deux à trois brigades mécanisées ou de chars, avec toutes les sous-unités d’artillerie automotrice d’appui-feu. Une ou deux d’entre elles seront dans les pays baltes et la Pologne, et la troisième en Roumanie, la Bulgarie et probablement la Hongrie. Une brigade mécanisée américaine a environ 1.000 véhicules, dont 300 chars M1-A2, des véhicules de combat d’infanterie (Bradley) et des obusiers automoteurs.

 

La Russie a répondu en menaçant de déployer des unités blindées sur la frontière avec les pays baltes. La Russie vise en particulier à compléter le contingent d’infanterie de marine, blindés et d’artillerie de soutien réactif dans la zone de la mer Noire, en particulier dans la péninsule de Crimée. Le contingent peut être débarqué, le cas échéant, par la flotte russe de la mer Noire, sur n’importe quel rivage d’un membre de l’OTAN en bordure de la mer Noire.

 

 

 

Par Valentin Vasilescu - traduction Avic – Réseau International

Valentin Vasilescu : pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.

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La raison délirante de l’Europe, un nouveau fascisme mou ?

La raison délirante de l’Europe, un nouveau fascisme mou ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La raison délirante de l’Europe,

un nouveau fascisme mou ?

Par Laurent de Sutter

 

Il est temps d’ouvrir les yeux : les autorités qui se trouvent à la tête de l’Europe incarnent un fascisme nouveau. Ce fascisme, ce n’est plus celui, manifeste et assumé, qui a fait du XXsiècle l’un des grands siècles de la laideur politique ; il s’agit plutôt d’un fascisme mou et retors, dissimulant ses intentions mauvaises derrière un langage qui se voudrait de raison. Mais la raison que manifestent tous ceux qui, aujourd’hui, se trouvent forcés de discuter avec le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, est en réalité une raison délirante. Elle l’est sur plusieurs plans.

 

Premièrement, la raison européenne est délirante sur le plan politique : chaque nouveau geste posé par les autorités de l’Europe (ainsi, en dernier lieu, celui du directeur de la Banque centrale, Mario Draghi) affiche davantage le mépris des principes sur lesquels elle se prétend fondée par ailleurs. En proclamant que les traités européens sont soustraits à tout vote démocratique, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ne l’avait pas caché : la démocratie, en Europe, n’est qu’un mot vide. Qu’il ait pointé une réalité juridique (il est vrai que les traités sont négociés entre États et non entre populations) n’empêchait pas moins qu’il s’agissait là d’une déclaration de renégat. Non, l’Europe ne vous appartient pas, peuples d’Europe – pas plus qu’elle n’appartient aux gouvernements que vous avez élus, si ceux-ci ne marchent pas au rythme que nous souhaitons lui voir adopter. Tel était le message que Juncker souhaitait faire passer – et qui a été entendu.

 

Deuxièmement, la raison européenne est délirante du point de vue économique : ce que les autorités européennes sont en train de réaliser, c’est tout simplement la ruine d’un continent entier. Ou, plutôt : la ruine de la population d’un continent entierà l’heure où la richesse globale de l’Europe, en tant qu’entité économique, ne cesse de croître. Les autorités économiques européennes, en tentant de tuer dans l’œuf le programme grec, pourtant d’une impeccable rationalité économique, de Yánis Varoufákis, le disent là aussi sans ambages. Ce qui les intéresse, c’est la perpétuation d’un statu quo financier permettant au capitalisme, dans son caractère le plus désincarné et le plus maniaque, de continuer à produire une richesse abstraite.

 

Il n’est pas important que la richesse en Europe profite aux personnes ; en revanche, il est d’une importance croissante qu’elle puisse continuer à circuler – et toujours davantage.

 

Pourtant, qu’en déséquilibrant de manière aussi radicale le système économique européen, les autorités en question risquent d’aboutir à la destruction du système capitaliste lui-même, comme ne cessent de le souligner les analystes financiers, ne leur traverse même pas l’esprit. Car, au bout du compte, il ne s’agit pas vraiment de capitalisme, ni même d’économie ; il s’agit de pouvoir, et de sa pure imposition.

 

Troisièmement, la raison européenne est délirante du point de vue de la raison elle-même. Derrière les différents appels au « raisonnable », que le nouveau gouvernement grec devrait adopter, se dissimule en réalité la soumission à la folie la plus complète. Car la raison à laquelle se réfèrent les politiciens européens (par exemple, pour justifier les mesures d’austérité débiles qu’ils imposent à leur population) repose sur un ensemble d’axiomes pouvant tout aussi bien définir la folie. Ces axiomes sont, tout d’abord, le refus du principe de réalité – le fait que la raison des autorités européennes tourne dans le vide, sans contact aucun avec ce qui peut se produire dans le monde concret. C’est, ensuite, le refus du principe de consistance – le fait que les arguments utilisés pour fonder leurs décisions sont toujours des arguments qui ne tiennent pas debout, et sont précisément avancés pour cela (voir, à nouveau, l’exemple de l’austérité, présentée comme rationnelle du point de vue économique alors que tout le monde sait que ce n’est pas le cas). C’est, enfin, le refus du principe de contradictionle fait que l’on puisse remonter aux fondements mêmes des décisions qui sont prises, et les discuter, possibilité suscitant aussitôt des réactions hystériques de la part des autorités.

 

Ce délire généralisé, que manifestent les autorités européennes, doit être interrogé. Pourquoi se déploie-t-il de manière si impudique sous nos yeux ? Pourquoi continue-t-il à faire semblant de se trouver des raisons, lorsque ces raisons n’ont plus aucun sens – ne sont que des mots vides, des slogans creux et des logiques inconsistantes ?

 

La réponse est simple : il s’agit bien de fascisme. Il s’agit de se donner une couverture idéologique de pure convention, un discours auquel on fait semblant d’adhérer, pour, en vérité, réaliser une autre opération. Comme je l’ai suggéré plus haut, cette autre opération est une opération d’ordre : il s’agit de s’assurer de la domestication toujours plus dure des populations européennes – de ce qu’elles ne réagiront pas aux mesures de plus en plus violentes prises à leur encontre.

 

Des gouvernements qui se prétendent démocratiques ont été élus par les différentes populations européennes – mais ce sont des gouvernements dont le programme caché est tout le contraire : ce sont des gouvernements qui souhaitent la fin de la démocratie, car la démocratie ne les arrange pas. Tout le reste n’est que prétexte. Or, ce que le nouveau gouvernement grec tente de réaliser, c’est réintroduire un peu de réalisme au milieu de l’invraisemblable délire politique, économique et rationnel dans lequel baigne l’Europe – donc un peu de démocratie. Mais, ce faisant, il rend apparente l’ampleur de la crapulerie régnant dans les autres pays du continent – et, cela, on ne le lui pardonnera pas.

 

 

 

Par Laurent de SUTTER, Professeur de théorie du droit, à la Vrije Universiteit de Bruxelles et directeur de la collection « Perspectives critiques » aux Presses universitaires de France - les-crises.fr – le 8 juin 2015

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Source : Laurent de Sutter, pour Libération, le 10 février 2015.

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Les ateliers coopératifs font leur révolution - Le cas du Helios

Les ateliers coopératifs font leur révolution - Le cas du Helios | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Les ateliers coopératifs font leur révolution 

Le cas du Helios

 

« Il s’agit avant tout de s’émanciper. Nous voulons contrôler ce que nous faisons. Nous ne voulons pas être seulement des consommateurs passifs. » (Justyna Ausareny). Toute une génération inspire à reprendre un certain contrôle sur la société. L’atelier coopératif fait partie de ces alternatives en marge, promotrices d’une économie collaborative et citoyenne qui se faufile partout dans le monde. La ville de Montréal ne fait pas exception…

 

Rue St Ferdinand, à St Henri. L’une des dernières rues de Montréal où les maisons ont conservé leur architecture du temps où tout le quartier était habité par des ouvriers. Avec ses cours où les gamins couraient après les poules, ses vieux portails en bois par où rentraient les chevaux, ses portes plus basses que la norme. Juste avant la rue St Ambroise, un immense bâtiment de briques, comme on en trouve beaucoup dans le quartier, où des artisans et artistes en tout genre louent des locaux et créent leurs ateliers.

 

Samedi 9 mai, Helios Makerspace, un atelier coopératif, a organisé sa première rencontre d’artisans. Ce cas concret, situé à Montréal, offre une vision claire des potentialités du coopératif.

 

En Europe, en Asie, aux USA, en Afrique, le mouvement des ateliers coopératifs (appelé en anglais hackerspace, medialab ou makerspace) est bien implanté : De Boston à Toulouse, de Yogyakarta à Rio en passant par Lomé au Togo, des espaces communautaires s’ouvrent, dans des bâtiments high tec ou des hangars, dans les métropoles comme dans des villages ou des petites villes.

 

L’histoire est souvent la même : « Au début on n’avait qu’une table, deux chaises, un tournevis et un marteau… » Quelques mois plus tard, le virus prend : les gens intéressés par l’électronique, l’art manuel ou digital, amènent leur matériel et viennent profiter de l’espace commun, la ville, l’État offrent des aides. Au Canada on les trouve à Vancouver, Winnipeg, Ottawa, Toronto entre autres. À Montréal, le mouvement est tout jeune encore, et n’a pas encore capté l’attention des médias.

 

 

La réponse d’une génération

 

À l’image d’Helios, ces espaces coopératifs où professionnels et amateurs viennent partager savoir et invention, est la réponse de toute une génération fatiguée d’un capitalisme individualiste et de la surconsommation. Là où tout est fait pour isoler les individus et les mettre en compétition, ils créent des espaces communautaires d’entraide. Là où les gens sont poussés à être des consommateurs passifs, ils se réapproprient la fabrication : ils bidouillent, ils assemblent, ils jardinent, ils cuisinent.

 

Comme les universités populaires, les jardins communautaires, les écovillages ou les concerts de salon, les ateliers coopératifs sortent le savoir des institutions et des spécialistes pour le mettre à la disposition de tous. Ici pas de CV, pas de dossier, pas même besoin d’expérience : c’est l’envie et l’implication qui comptent. Le savoir ne passe que par le partage, par l’action, par l’expérimentation. C’est aussi le DIY (Do it yourself ) et le DIWO (do it with others).

 

 

De la réparation d’un monde à la préparation d’un autre

 

Cette nouvelle génération cherche à rétablir les équilibres que nous avons perdus : entre l’individualisme et la communauté, entre le virtuel et le manuel, entre la science et l’art, et brisent les frontières entre amateurs et professionnels. Dans un atelier coopératif, tout part des rêves d’un individu. C’est le groupe qui l’aide à les réaliser. Le virtuel n’isole pas les individus, il leur permet de se rassembler. L’électronique et le manuel font bon ménage : ainsi Anthony Lapointe, membre de iMuFab, atelier de fabrication numérique du iMusée, a présenté aux journées portes ouvertes d’Helios son projet de créer une serre où les besoins des plantes en eau, en soleil et en air, sont automatiquement détectés par un programme numérique.

 

Les ateliers coopératifs deviennent ainsi les laboratoires de projets de développement durable, attirant les créateurs du futur. Ainsi, Isabel Casares, une jeune chef cuisinière mexicaine, a présenté cette même journée son projet de produits faits à partir de fruits et de légumes jetés par les supermarchés montréalais. Elle crée des confitures et des conserves et les revend dans les mêmes supermarchés, qui deviennent ses fournisseurs et ses clients. Les gaspilleurs deviennent les récupérateurs créant une boucle positive.

 

À Helios, les enfants sont tout autant bienvenus. Les ateliers coopératifs recréent le lien mutilé entre les générations. En présentant leur console de jeu maison, les frères Lamontagne ont raconté avoir voulu recréer pour leurs enfants ce que leur grand-père avait bidouillé pour eux. Retrouver le plaisir de fabriquer ses propres jeux… comme avant, avec les outils d’aujourd’hui.

 

 

« Chacun devient le déclencheur du rêve de l’autre. Créer un espace d’entraide qui permette à chacun de devenir un faiseur qui apprend, qui s’amuse, qui partage, cela fait des gens plus heureux» Justyna Ausareny

 

 

Helios, un futur pionnier

 

Qu’on se le dise : dans quelques années, on parlera de l’espace Helios comme l’un des pionniers du mouvement des ateliers coopératifs à Montréal. À l’origine de ce projet, Le Lambert et quelques amis. Étudiants en génie à Concordia, ils exploitaient les laboratoires mis à disposition par l’université. À la sortie, le diplôme en poche, des rêves plein la tête, du savoir-faire dans les mains, ils perdent soudainement tout accès au matériel professionnel. C’est ainsi que les étudiants en arts et en sciences humaines quittent le cocon universitaire et se retrouvent sur un marché du travail impitoyable où les règles ne sont plus les mêmes, où il ne suffit pas d’être doué et de travailler fort pour réussir. Les ateliers coopératifs apparaissent alors comme les traits d’union essentiels entre la formation des écoles et l’offre du marché du travail.

 

Lambert voyage à Boston et au Japon, et y découvre des ateliers coopératifs. De retour à Montréal, il crée avec ses amis l’espace Helios. Pendant ce temps-là, Justyna Ausareny, récemment élue codirectrice, découvrait ces mêmes espaces à Singapour, en Indonésie, au Népal et en Chine. De retour à Montréal, elle cherche… et trouve Helios. Elle rejoint les bénévoles puis l’équipe permanente dont les membres viennent du génie électronique, de programmation informatique, des arts manuels, de la biologie, de la communication. Un terreau cosmopolite se met alors en place.

 

Lors des journées portes ouvertes, les questions nombreuses après chaque présentation témoignaient de la curiosité de chacun pour le travail de tous. Certains présentaient des prototypes pour changer un bout du monde, d’autres s’étaient donné le challenge de fabriquer eux-mêmes quelque chose d’original. Pour Lambert, c’est la rencontre entre des gens venant de milieux totalement différents qui crée des étincelles : « Quand des gens qui viennent de différentes disciplines se rencontrent, c’est là que les idées les plus incroyables, les plus folles et les plus intéressantes émergent. »

 

Depuis, ce sont aussi des neuroscientifiques, des artistes, des médecins, des philosophes, qui sont passés par Helios pour relier leur expertise à la technologie.

 

Cet été, tout au long du mois de mai et de juin 2015, l’espace coopératif donnera des ateliers d’introduction et de perfectionnement en microsoudure électronique, ébénisterie, couture, de design sur imprimante 3D, et bien d’autres choses.

 

 

Un autre monde se prépare ici et maintenant

 

Concrètement, à Helios, vous pouvez par exemple apprendre en moins d’une heure à changer votre écran de téléphone brisé. Vous pouvez aussi imprimer en 3D cet objet impossible à trouver dans le commerce. Vous pouvez vous former à une multitude de domaines professionnels basiques au plus complexes. Si l’on peut appliquer une seule idéologie aux ateliers coopératifs, c’est celle-ci : seul possède celui qui sait réparer… nous voici à l’opposé de la notion de propriété comme exploitation de la ressource.

 

Les ateliers coopératifs comme Hélios travaillent avant tout pour les générations futures. Ils contribuent à créer des individus plus autonomes et plus conscients de ce qu’ils consomment. Ils témoignent d’une génération qui décide de changer les règles et la manière de fonctionner pour se donner une chance, dans un monde qui l’a déjà condamnée.

 

Les hacker makers sont-ils les derniers résistants au rouleau compresseur de la société individualiste de consommation ou les pionniers du monde de demain ? Tout dépend du soutien que nous leur apporterons.

 

 

« Tout le monde est invité à nous rejoindre : des femmes au foyer, des enfants, des artistes, des ingénieurs, des personnes âgées, n’importe qui avec des mains et un esprit curieux ! » L’équipe de Helios.

 

 

Des sites sur le mouvement des ateliers créatifs :

http://www.hackerspaces.org/

http://www.startupcommunities.ca/communities/

 

Les sites de quelques ateliers :

Helios : http://heliosmakerspace.ca/

Imufab : http://www.imufab.org/

 

 

 

Par mrmondialisation.org – le 26 mai 2015.

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USA - Quand l’économie décline, la guerre menace

USA - Quand l’économie décline, la guerre menace | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Paul Craig Roberts

 

USA - Quand l’économie décline, la guerre menace

Par Paul Craig Roberts (*)

 

Les événements marquants de notre temps sont l’effondrement de l’Union soviétique, le 11 septembre, la délocalisation de l’emploi et la déréglementation financière. Ces événements sont à l’origine de nos problèmes de politique étrangère et de nos difficultés économiques.

 

Les États-Unis ont toujours eu une haute opinion d’eux-mêmes, mais avec l’effondrement de l’Union soviétique, cette autosatisfaction a atteint de nouveaux sommets. Nous sommes devenus le peuple d’exception, le peuple indispensable, le pays choisi par l’Histoire pour exercer son hégémonie sur le monde. Cette doctrine néoconservatrice exonère le gouvernement US des contraintes du droit international, et permet à Washington d’user de la coercition à l’encontre d’États souverains pour refaçonner le monde à son image.

 

En 1992, pour protéger le statut de puissance unique de Washington qui a résulté de l’effondrement de l’Union soviétique, Paul Wolfowitz a élaboré ce qu’il est convenu d’appeler la doctrine Wolfowitz. C’est le fondement de la politique étrangère de Washington. Voici son énoncé :

 

« Notre premier objectif est d’empêcher l’émergence d’un nouveau rival, sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui constitue une menace comparable à celle de l’Union soviétique. Cette considération dominante sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale. Elle exige que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher un pouvoir hostile de dominer toute région dont les ressources seraient suffisantes, avec un contrôle consolidé, pour disposer d’un pouvoir global. »

 

En mars de cette année, le Conseil des relations extérieures a étendu cette doctrine à la Chine.

 

Washington est désormais engagé dans le blocage de la montée en puissance de deux grands pays possédant l’arme nucléaire. C’est cet engagement qui justifie la crise provoquée par Washington en Ukraine et son exploitation comme propagande contre la Russie. La Chine est aujourd’hui confrontée au nouvel axe de la politique étrangère de Washington baptisé Pivot to Asia. La construction de nouvelles bases navales et aériennes US vise ainsi à lui assurer le contrôle de la mer de Chine méridionale, aujourd’hui considérée comme une région vitale pour les intérêts nationaux des États-Unis.

 

Le 11 septembre a servi à lancer la guerre des néoconservateurs pour l’hégémonie au Moyen-Orient. Le 11 septembre a également servi à fonder l’État policier aux États-Unis. Pendant que les libertés civiques y fondaient comme neige au soleil, les États-Unis étaient en guerre pendant quasiment tout le début du XXIe siècle, des guerres qui nous ont coûté, selon Joseph Stiglitz et Linda Bilmes, au minimum 6 trillions de dollars [milliers de milliards, NDT]. Ces guerres ont très mal tourné. Elles ont déstabilisé les gouvernements dans une région importante pour la production d’énergie. Ensuite, elles sont largement responsables de la prolifération de terroristes, dont la répression a servi à justifier officiellement ces guerres.

 

Tout comme l’effondrement de l’Union soviétique a donné libre cours à l’hégémonie US, il a entraîné la délocalisation de l’emploi. L’effondrement soviétique a convaincu la Chine et la Russie d’ouvrir leurs marchés de la main d’œuvre, largement sous-exploités, au capital US. Les grandes entreprises US, même réticentes, incitées par la menace d’OPA menées par les grands distributeurs et Wall Street ont transféré à l’étranger leurs activités de fabrication industrielles et des services professionnels tels que le génie logiciel. 

 

Cela a décimé la classe moyenne états-unienne et immobilisé l’ascenseur social. Le PIB et l’assiette fiscale US se sont envolés en Chine et en Inde en même temps que les emplois. La vraie classe moyenne US a cessé de croître et a décliné. En l’absence d’augmentation du revenu pour stimuler l’économie, Alan Greenspan a eu recours à l’endettement des consommateurs, procédé qui a cependant fait son temps. L’économie est aujourd’hui en panne.

 

Lorsque les biens et les services produits par le travail délocalisé sont introduits aux États-Unis, ce sont des importations qui ne font que dégrader la balance commerciale. Les étrangers profitent de leurs excédents commerciaux pour acquérir des titres, des actions, des entreprises et des biens immobiliers US. En conséquence, les intérêts, les dividendes, les gains en capital et les loyers ne tombent plus dans l’escarcelle des États-Unis, mais de pays étrangers. Cela ne fait que creuser davantage le déficit actuel.

 

Afin de protéger la valeur du dollar sur le marché des changes face à l’ampleur du déficit des comptes courants et à la création de monnaie pour soutenir le bilan des banques trop grandes pour faire faillite, Washington contraint les banques centrales japonaise et européenne à faire tourner la planche à billets aussi. L’impression de yens et d’euros compense l’impression de dollars, protégeant ainsi la valeur de la monnaie US sur le marché des changes.

 

La loi Glass-Steagall, qui avait séparé les activités commerciales des banques de leurs activités d’investissement, a été quelque peu érodée avant d’être abrogée complètement au cours du second mandat de Clinton. Cette abrogation, en même temps que celle de la régulation des marchés de dérivés, l’abolition de la limite de position imposée aux spéculateurs, ainsi que l’énorme concentration financière qui a résulté du fait que les lois antitrust étaient désormais lettre morte, se sont traduites non par la réalisation de l’utopie du marché libre, mais par une crise financière grave et durable. Les liquidités émises par suite de cette crise ont entraîné la formation de bulles sur les marchés actions et obligataires.

 

 

Implications, conséquences et solutions 

 

Lorsque la Russie a bloqué l’invasion de la Syrie et le bombardement de l’Iran prévus par le régime Obama, les néoconservateurs se sont rendu compte que, pendant qu’ils se focalisaient sur leurs guerres au Moyen-Orient et en Afrique depuis une décennie, Poutine avait restauré la puissance économique et militaire russe

 

Le premier objectif de la doctrine Wolfowitz, empêcher l’émergence d’un nouveau rival, avait été manqué. La Russie disait « Non » aux États-Unis. Le parlement britannique s’est joint à elle en opposant son veto à la participation du Royaume-Uni à une invasion US de la Syrie. Le statut du gendarme du monde était ébranlé. 

 

Cela a conduit les néoconservateurs à délaisser le Moyen-Orient pour tourner leur attention vers la Russie. Au cours de la décennie précédente, Washington avait investi en Ukraine 5 milliards de dollars dans le financement de politiciens ayant le vent en poupe et d’organisations non gouvernementales en vue de les mobiliser pour protester dans les rues. 

 

Lorsque le président ukrainien a procédé à une analyse du rapport coût-bénéfice de la proposition d’associer l’Ukraine à l’UE, il a constaté qu’il n’était pas avantageux et l’a rejeté. C’est alors que Washington a fait descendre les ONG dans la rue. Les néonazis ont provoqué la violence et le gouvernement, qui n’y était pas préparé, s’est effondré.

Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt ont choisi le nouveau gouvernement ukrainien et mis en place un régime vassal.

 

Washington espérait profiter du coup d’État pour évincer la Russie de sa base navale en mer Noire, seul port russe en eaux tempérées. La Crimée, qui a fait partie de la Russie pendant des siècles, a toutefois choisi de la réintégrer.

 

Dans sa frustration, Washington s’est remis de sa déception en décrivant l’autodétermination de la Crimée comme une invasion et une annexion russes. Washington a profité de cette opération de propagande pour briser la relation économique et politique de l’Europe avec la Russie en la contraignant à prendre des sanctions contre celle-ci.

 

Ces sanctions ont eu des conséquences néfastes pour l’Europe. En outre, les Européens sont préoccupés par l’attitude de plus en plus belliqueuse de Washington. Elle n’a rien à gagner à un conflit avec la Russie et craint d’être entraînée dans la guerre. Certains éléments donnent à penser que les gouvernements européens envisagent une politique étrangère indépendante de Washington

 

La virulente propagande anti-russe et la diabolisation de Poutine ont détruit la confiance de la Russie en l’Occident. Avec le commandant de l’OTAN, Breedlove, qui demande sans cesse plus d’argent, plus de troupes et plus de bases aux frontières de la Russie, la situation devient critique. Dans le cadre d’un défi militaire direct à Moscou, Washington s’efforce d’intégrer à la fois l’Ukraine et la Géorgie, deux anciennes provinces russes, dans l’OTAN

 

Dans le domaine économique, le dollar en tant que devise de réserve pose un problème au monde entier. Les sanctions et autres manifestations de l’impérialisme US conduisent certains pays, dont de très importants, à abandonner le système de paiement en dollar. Le commerce international passant de moins en moins par le dollar, la demande de cette devise chute en dépit de la disponibilité de masses considérables de monnaie résultant du Quantitative Easing [planche à billets, NDT].

 

Du fait de la production délocalisée et de la dépendance aux importations des États-Unis, la chute de la valeur du dollar sur le marché des changes entraînerait une inflation sur le marché intérieur. Les niveaux de vie baisseraient encore, ce qui menacerait par contrecoup les marchés des hydrocarbures, des actions, des obligations et des métaux précieux. 

 

La vraie raison d’être du Quantitative Easing est le soutien du bilan des banques. Toutefois, il vise officiellement à stimuler l’économie et à soutenir sa reprise. Le seul signe de reprise est le PIB réel, qui apparaît positif uniquement parce que le facteur déflationniste est sous-estimé.

 

Il est cependant bien évident qu’il n’y a pas de reprise économique. Avec un PIB négatif au premier trimestre et probablement négatif également au deuxième trimestre, on pourrait assister cet été à une nouvelle aggravation de cette longue récession. 

 

De plus, le taux élevé du chômage (23 %) est différent de ce que l’on connaissait auparavant. Au XXe siècle, après la Seconde Guerre mondiale, la Réserve fédérale maîtrisait l’inflation en ralentissant l’économie. Il s’ensuivait alors une baisse des ventes, une accumulation des stocks et des licenciements. Lorsque le chômage augmentait, la Fed inversait la vapeur et les travailleurs retrouvaient leur emploi. Aujourd’hui, les emplois ont disparu. Ils ont été délocalisés. Les usines sont parties. Les travailleurs ne peuvent plus reprendre leur emploi : il est parti.

 

Restaurer l’économie exige d’inverser le flux des délocalisations et de ramener ces emplois aux États-Unis. Ce serait possible en changeant l’imposition des entreprises. L’impôt sur le bénéfice des sociétés pourrait être fixé en fonction du lieu où elles apportent de la valeur ajoutée aux produits qu’elles commercialisent aux États-Unis. Si les biens et services étaient produits à l’étranger, le taux d’imposition serait élevé. S’ils étaient produits dans le pays, le taux d’imposition serait faible. Il serait possible de fixer les taux d’imposition de manière à compenser le faible coût de production à l’étranger

 

À en juger par la puissance du lobby des multinationales et de Wall Street, cette réforme semble toutefois improbable. J’en conclus que l’économie des États-Unis va poursuivre son déclin.


En politique étrangère, l’orgueil démesuré et l’arrogance des États-Unis, qui se considèrent comme un pays exceptionnel et indispensable, détenteur d’un droit d’hégémonie sur les autres pays, impliquent que le monde s’achemine vers la guerre. Ni la Russie ni la Chine n’accepteront le statut de vassaux accepté par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et les autres pays d’Europe, le Canada, le Japon et l’Australie. La doctrine Wolfowitz indique clairement que le prix à payer pour la paix dans le monde est l’acceptation de l’hégémonie de Washington. 

 

En conséquence, à moins d’un effondrement du dollar entraînant celui de la puissance US, ou bien que l’Europe trouve le courage de rompre avec Washington pour suivre une politique étrangère indépendante en disant au revoir à l’OTAN, nous risquons fortement une guerre nucléaire.

 

L’agression et la propagande flagrante de Washington ont convaincu la Russie et la Chine que les États-Unis veulent la guerre, ce qui les a conduites à conclure une alliance stratégique. Le 9 mai, les commémorations de la victoire sur Hitler en Russie ont marqué un tournant historique. Les gouvernements occidentaux les ont boycottées, tandis que les Chinois prenaient leur place. Pour la première fois dans l’histoire, des soldats chinois ont défilé avec des soldats russes, et le président de la Chine était assis aux côtés du président de la Russie.

 

Le rapport du Saker sur les commémorations de Moscou est intéressant. En particulier, le tableau des victimes de la Seconde Guerre mondiale est éloquent. Comparé au nombre de morts US, britanniques et français, celui des morts russes montre très clairement que c’est la Russie qui a vaincu Hitler. Dans l’univers orwellien des pays occidentaux, la réécriture récente de l’histoire omet le fait que c’est l’Armée rouge qui a détruit la Wehrmacht. Selon la version réécrite, Obama n’a mentionné que l’armée US à l’occasion du 70e anniversaire de la reddition de l’Allemagne. À l’inverse, Poutine a exprimé sa gratitude aux « peuples de Grande-Bretagne, de France et des États-Unis d’Amérique pour leur contribution à la victoire ». 

 

Depuis de nombreuses années, le président russe insiste publiquement sur le fait que l’Occident n’écoute pas la Russie. Washington et ses vassaux européens, ainsi que le Canada, l’Australie et le Japon, n’écoutent pas lorsque la Russie dit « ne soyez pas injustes avec nous, nous ne sommes pas votre ennemi. Nous voulons être vos partenaires. »

 

Washington étant resté sourd pendant toutes ces années, la Russie et la Chine sont finalement parvenues à la conclusion qu’elles n’avaient que le choix entre la vassalité et la guerre. Si le Conseil national de sécurité, le Département d’État ou le Pentagone avaient été dirigés par des gens intelligents, Washington aurait été averti que la politique des néoconservateurs ne faisait que semer la méfiance. Cependant, le gouvernement n’étant constitué que de néoconservateurs à l’orgueil démesuré, Washington a commis une erreur qui pourrait être fatale à l’humanité.

 

 

 

Par Paul Craig Roberts (*) (strategic-culture) - traduit par Gilles Chertier, relu par jj pour le Saker Francophone - le 11 mai 2015.

 

(*) Paul Craig Roberts, économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal… (Source Wikipédia)

 

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La raison délirante de l’Europe, un nouveau fascisme mou ?

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La raison délirante de l’Europe,

un nouveau fascisme mou ?

Par Laurent de Sutter (*)

 

 

Il est temps d’ouvrir les yeux : les autorités qui se trouvent à la tête de l’Europe incarnent un fascisme nouveau. Ce fascisme, ce n’est plus celui, manifeste et assumé, qui a fait du XXsiècle l’un des grands siècles de la laideur politique ; il s’agit plutôt d’un fascisme mou et retors, dissimulant ses intentions mauvaises derrière un langage qui se voudrait de raison. Mais la raison que manifestent tous ceux qui, aujourd’hui, se trouvent forcés de discuter avec le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, est en réalité une raison délirante. Elle l’est sur plusieurs plans.

 

— Premièrement, la raison européenne est délirante sur le plan politique : chaque nouveau geste posé par les autorités de l’Europe (ainsi, en dernier lieu, celui du directeur de la Banque centrale, Mario Draghi) affiche davantage le mépris des principes sur lesquels elle se prétend fondée par ailleurs. En proclamant que les traités européens sont soustraits à tout vote démocratique, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ne l’avait pas caché : la démocratie, en Europe, n’est qu’un mot vide. Qu’il ait pointé une réalité juridique (il est vrai que les traités sont négociés entre États et non entre populations) n’empêchait pas moins qu’il s’agissait là d’une déclaration de renégat.

 

Non, l’Europe ne vous appartient pas, peuples d’Europe – pas plus qu’elle n’appartient aux gouvernements que vous avez élus, si ceux-ci ne marchent pas au rythme que nous souhaitons lui voir adopter. Tel était le message que Juncker souhaitait faire passer – et qui a été entendu.

 

— Deuxièmement, la raison européenne est délirante du point de vue économique : ce que les autorités européennes sont en train de réaliser, c’est tout simplement la ruine d’un continent entier. Ou, plutôt : la ruine de la population d’un continent entier – à l’heure où la richesse globale de l’Europe, en tant qu’entité économique, ne cesse de croître. Les autorités économiques européennes, en tentant de tuer dans l’œuf le programme grec, pourtant d’une impeccable rationalité économique, de Yánis Varoufákis, le disent là aussi sans ambages.

 

Ce qui les intéresse, c’est la perpétuation d’un statu quo financier permettant au capitalisme, dans son caractère le plus désincarné et le plus maniaque, de continuer à produire une richesse abstraite. Il n’est pas important que la richesse en Europe profite aux personnes ; en revanche, il est d’une importance croissante qu’elle puisse continuer à circuler – et toujours davantage. Pourtant, qu’en déséquilibrant de manière aussi radicale le système économique européen, les autorités en question risquent d’aboutir à la destruction du système capitaliste lui-même, comme ne cessent de le souligner les analystes financiers, ne leur traverse même pas l’esprit. Car, au bout du compte, il ne s’agit pas vraiment de capitalisme, ni même d’économie ; il s’agit de pouvoir, et de sa pure imposition.

 

 

— Troisièmement, la raison européenne est délirante du point de vue de la raison elle-même. Derrière les différents appels au « raisonnable », que le nouveau gouvernement grec devrait adopter, se dissimule en réalité la soumission à la folie la plus complète. Car la raison à laquelle se réfèrent les politiciens européens (par exemple, pour justifier les mesures d’austérité débiles qu’ils imposent à leur population) repose sur un ensemble d’axiomes pouvant tout aussi bien définir la folie. (…)

 

 

Pourquoi continue-t-il à faire semblant de se trouver des raisons, lorsque ces raisons n’ont plus aucun sens – ne sont que des mots vides, des slogans creux et des logiques inconsistantes ? La réponse est simple : il s’agit bien de fascisme

 

Ce délire généralisé, que manifestent les autorités européennes, doit être interrogé. Pourquoi se déploie-t-il de manière si impudique sous nos yeux ? Pourquoi continue-t-il à faire semblant de se trouver des raisons, lorsque ces raisons n’ont plus aucun sens – ne sont que des mots vides, des slogans creux et des logiques inconsistantes ?

 

La réponse est simple : il s’agit bien de fascisme. Il s’agit de se donner une couverture idéologique de pure convention, un discours auquel on fait semblant d’adhérer, pour, en vérité, réaliser une autre opération. Comme je l’ai suggéré plus haut, cette autre opération est une opération d’ordre : il s’agit de s’assurer de la domestication toujours plus dure des populations européennes – de ce qu’elles ne réagiront pas aux mesures de plus en plus violentes prises à leur encontre. Des gouvernements qui se prétendent démocratiques ont été élus par les différentes populations européennes – mais ce sont des gouvernements dont le programme caché est tout le contraire : ce sont des gouvernements qui souhaitent la fin de la démocratie, car la démocratie ne les arrange pas.

 

Tout le reste n’est que prétexte. Or, ce que le nouveau gouvernement grec tente de réaliser, c’est réintroduire un peu de réalisme au milieu de l’invraisemblable délire politique, économique et rationnel dans lequel baigne l’Europe – donc un peu de démocratie. Mais, ce faisant, il rend apparent l’ampleur de la crapulerie régnant dans les autres pays du continent – et, cela, on ne le lui pardonnera pas.

 

 

 

Par Laurent de SUTTER (*)lesmoutonsenrages.fr – le 6 mai 2015

 

(*) Laurent de SUTTER Professeur de théorie du droit, à la Vrije Universiteit de Bruxelles et directeur de la collection « Perspectives critiques » aux Presses universitaires de France

Source : Libération

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Grexit, Brexit, Nexit... Europe, par ici la sortie

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Grexit, Brexit, Nexit... Europe, par ici la sortie

Par Pierre-Henri Thomas

 

La crise grecque a exacerbé la créativité langagière. À côté du « Grexit » (exit de la Grèce de la zone euro) inventé par les économistes de Citigroup en 2012, on a vu apparaître 50 autres nuances de « Gre ».

 

« Gre-in » (la Grèce reste dans la zone euro), « Gre-tention » (la rétention temporaire de la Grèce dans la zone) ou « Grimbo », qui évoque le fait que la Grèce reste dans les limbes, ce no man’s land entre le paradis et l’enfer dans lequel erraient pour l’éternité les enfants morts sans avoir eu le temps d’être baptisés...

 

On aurait aimé le même effort créatif pour trouver des solutions au problème économique. Hélas, d’Eurogroupe en Ecofin, on tourne en rond, pour des raisons désormais bien connues : la Grèce, qui a vu son PIB chuter de 25 %, ne veut plus entendre parler de la poursuite des réformes structurelles. Et ses partenaires européens ne veulent pas donner de l’argent sans avoir un minimum de contrôle sur le processus de rétablissement du pays. L’absence complète de diplomatie de la délégation grecque, remettant sur le tapis le vieux contentieux des dommages de guerre, n’a évidemment pas aidé.

 

Un défaut sur la dette grecque devient de plus en plus vraisemblable...

Cet échec à sauver un État membre qui ne représente que 2 % de l’économie de la zone euro constitue un tel aveu d’impuissance du projet européen que, assez naturellement, les eurosceptiques prennent de plus en plus d’assurance.

 

Les partis nationalistes ont le vent en poupe. Au Royaume-Uni, une sortie de l’Union européenne, un « Brexit », est de plus en plus évoquée : pressé par les nationalistes de Ukip, le Premier ministre conservateur David Cameron a ouvert la boîte de Pandore en promettant, s’il gagnait lors des élections du 7 mai, un référendum sur le maintien ou non de Londres dans l’Union.

 

Pourtant, tant pour la Grèce que pour le Royaume-Uni, un exit est la pire solution. Une sortie de la Grèce ne résoudra pas les problèmes de la zone euro ni ceux du pays : Athènes ne dispose pas d’un tissu d’entreprises exportatrices susceptibles de bénéficier d’un éventuel retour à la drachme. De même, un Brexit a peu de sens économique : selon une récente étude de la fondation Bertelsmann, une sortie brutale de l’Union européenne pourrait affecter l’économie britannique à hauteur de 14 % du PIB d’ici à 2030.

 

Pourquoi dès lors les forces centrifuges gagnent-elles du terrain ? Parce que l’impossibilité de résoudre le problème grec a créé au sein de la population un tel sentiment de méfiance qu’aujourd’hui, le projet d’Europe fédérale apparaît comme improbable, sinon naïf.

 

Après la nécessaire restructuration de la dette grecque, la seule solution envisageable à moyen terme pour réconcilier la démocratie et le fait d’être membre de la zone euro consiste, comme le propose l’ancien conseiller économique de Manuel Barroso, Philippe Legrain, à appliquer véritablement la règle de no bail out (l’interdiction faite aux États membres de renflouer un des leurs) : il ne s’agit pas d’abandonner la solidarité européenne, mais d’éviter de répéter l’erreur de 2010 et 2012. On avait alors prêté à la Grèce, pas pour aider le pays, mais pour qu’il puisse rembourser ses dettes aux banques. Revenir au no bail out, c’est obliger ceux qui ont prêté inconsidérément à acter leurs pertes sans solliciter le contribuable. Cela donnerait davantage de libertés aux gouvernements nationaux. Non pour qu’ils dilapident l’argent public, mais pour qu’ils puissent montrer une certaine efficacité d’une politique économique.

 

Le but ultime est en effet de restaurer la confiance. Sans quoi, de plus en plus de pays succomberont à la tentation de l’exit. « Frexit » pour une sortie de la France, « Nexit » pour un exit néerlandais, etc. : ce scénario enrichirait certes le vocabulaire économique. Mais il n’enrichirait que lui.

 

 

 

Par Pierre-Henri Thomas - trends.levif.be – le 30 avril 2015.

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François Hollande : contradictions et démagogie

François Hollande : contradictions et démagogie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : François Hollande et Jacques Delors, à un meeting à Paris, en mai 2005. (Francesco Acerbis/Signatures) - lejdd.fr


 

 

François Hollande :

contradictions et démagogie

 

Le dimanche 19 juillet, le Président de la République, M. François Hollande, a fait deux déclarations dans des registres très différents. La première fut faite dans le cadre d’une lettre envoyée au Journal du Dimanche à l’occasion du 90ème anniversaire de Jacques Delors [1]. Elle porte sur l’Europe, l’Union européenne et l’organisation de la zone Euro. La seconde déclaration a été faite en Lozère le samedi 19 juillet, où se rendait le Président de la République pour assister au passage du Tour de France [2]. Face à la grave crise que subissent les éleveurs français, il a appelé les français à manger de la viande française.

 

En apparence ces deux déclarations ne portent pas sur la même chose. La première est l’annonce, honnête ou non, d’un projet de transformation de certaines des institutions européennes dans un sens plus « fédéral ». La seconde se voulait une réaction à la crise grave que subit l’élevage en France, qu’il s’agisse de la filière dite de la viande bovine, de la filière du lait ou de celle de la viande de porc.

 

En apparence, il s’agit donc d’un problème de politique intérieure. Mais en apparence seulement. Car, demander aux Français de consommer avant tout de la viande élevée et abattue en France revient en réalité à faire du protectionnisme et même plus, à se prononcer pour une forme d’autarcie. À l’inverse, l’avancée vers des institutions fédérales aboutit exactement à l’inverse. De fait, l’un des arguments avancés en faveur de l’Euro était qu’il devait permettre une unification des marchés des pays considérés, rendant impossible toute forme de protectionnisme. Jamais la contradiction dans le discours du Président François Hollande n’aura été aussi visible, aussi patente, aussi constitutive de sa vision de la politique.

 

 

François Hollande et le gouvernement de la zone Euro

 

L’annonce d’un changement des institutions européennes vient donc à la fin de cette lettre ; ce sont les dernières phrases : « J’ai proposé de reprendre l’idée de Jacques Delors du gouvernement de la zone euro et d’y ajouter un budget spécifique ainsi qu’un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique. Partager une monnaie, c’est bien plus que vouloir une convergence. C’est un choix que 19 pays ont fait parce que c’était leur intérêt. Nul gouvernement d’ailleurs depuis quinze ans n’a pris la responsabilité d’en sortir. Ce choix appelle une organisation renforcée et avec les pays qui en décideront, une avant-garde. La France y est prête parce que, comme Jacques Delors nous l’a montré, elle se grandit toujours quand elle est à l’initiative de l’Europe ».

 

Quand François Hollande propose un « parlement de la zone Euro » afin d’en assurer le « contrôle démocratique » il ne répond pas au problème réel de la zone Euro, qui s’est révélé dans la crise grecque. En fait, ce contrôle démocratique pourrait très bien se faire de manière bien plus simple. Si l’on pensait sérieusement que tel était le problème, on pourrait le résoudre en institutionnalisant l’Eurogroupe, qui rappelons le n’a pas d’existence légale dans les traités, et en le soumettant au contrôle du Parlement européen. Nul besoin de créer de nouvelles institutions ni un nouveau Parlement dont on avoue ne pas saisir très bien la relation avec celui déjà existant. Cette prolifération des institutions n’est pas sans évoquer certains souvenirs. On se souvient du mot de Georges Clémenceau, lors de débats sous la troisième république : « quand je veux enterrer un problème, je créé une commission ». Il s’applique à merveille à l’idée de François Hollande. Donc, si on voulait soumettre l’Eurogroupe à un contrôle démocratique, les représentants des 19 pays de la zone Euro pourraient se réunir en comité restreint et superviser les décisions de l’Eurogroupe, mais aussi de la Banque Centrale Européenne. Il n’est nullement nécessaire d’élire un nouveau Parlement. Reste la question du budget. Et cette question soulève un problème, celui-ci bien réel, mais fort différent de ce que prétend le Président de la République.

 

 

Mais quel est ce problème réel ? C’est bien le refus de la part de l’Allemagne de faire fonctionner une « union de transfert » dans le cadre de la zone Euro. Ce refus, on peut le regretter au nom de la « solidarité » qui est évoquée dans cette même lettre, mais on peut aussi le comprendre. Car il convient maintenant de dire qu’une union de transfert impliquerait une ponction budgétaire énorme sur l’Allemagne, calculée entre 8% et 12% du PIB par an. On voit que cela n’a rien à voir avec une « organisation renforcée » et une « avant garde ». C’est un problème très simple, que tout étudiant en licence en économie comprend. Si les régions d’un même pays, en dépit de leurs différences en richesse et en dotation de capital (matériel et humain) peuvent vivre avec la même monnaie, c’est grâce au budget qui transfert massivement des ressources. C’est la situation dans tous les pays, comme on l’a vu aux États-Unis, quand certains États ont connu des difficultés importantes, mais aussi en Allemagne ou en Inde, pour ne parler ici que des pays fédéraux. Sauf que la zone Euro n’est pas un pays, on le voit dans les différences de cultures politiques, et qu’elle refuse, en particulier dans le traité de l’UEM, la notion d’union de transfert. Dès lors, la seule forme d’ajustement possible passe par ce que l’on appelle des « dévaluations internes », autrement dit des politiques extrêmement récessives. Évoquer un « gouvernement de la zone Euro » sans aborder la question des transferts n’est donc pas honnête.

 

 

La raison d’un hors-sujet

 

Alors, pourquoi parler de « démocratie » quand il est évident que le problème primordial est celui des transferts ? Si le président de la République était un étudiant, on dirait qu’il est hors-sujet. Mais, François Hollande n’est pas stupide, contrairement à ce que d’aucuns croient. Il a parfaitement compris les conséquences désastreuses de l’accord, ou plus exactement du diktat, même Strauss-Kahn utilise ce terme, imposé à la Grèce. Il en voit surtout les conséquences politiques. Et, en politicien qu’il est il pense qu’il faut répondre à un problème politique par une « solution » politique. Sauf, que cette solution est d’une part superfétatoire – si l’on voulait réellement démocratiser la zone Euro cela peut se faire plus simplement autrement par l’institutionnalisation de l’Eurogroupe – et d’autre part ne répond nullement au problème fondamental de la zone Euro. Alors pourquoi a-t-il fait cette proposition ? Très probablement pour faire ce que l’on appelle de « l’enfumage ».

 

En fait, il prend position pour l’élection présidentielle de 2017 sous couvert de parler d’Europe. Et ceci se voit un peu plus haut dans sa lettre : « Les populistes se sont emparés de ce désenchantement et s’en prennent à l’Europe parce qu’ils ont peur du monde, parce qu’ils veulent revenir aux divisions, aux murs, aux grillages ». Dans cette phrase, il pratique la confusion à grande échelle. Tout d’abord en prétendant que la peur du monde explique le dégout de l’Union européenne. Puis en confondant délibérément Europe et Union européenne. Il est clair que ce sont les abus des institutions de l’UE qui engendrent un rejet aujourd’hui grandissant de l’UE. Et, la manière dont la Grèce a été traitée n’est que l’un de ces abus, mais assurément le plus grave et le plus spectaculaire. Il n’y a nulle « peur du monde ».

 

Mais, il y a un rejet de ce que représentent Mme Merkel, M. Juncker et M. Dijsselbloem. Il entend enfermer les opposant à l’Euro, et les opposants à l’UE dans la cage des rétrogrades. Pourtant, quand on voit comment l’UE fonctionne, et comment la zone Euro est gérée, on peut se demander si les véritables rétrogrades ne sont pas justement Mme Merkel, M. Juncker et M. Dijsselbloem, mais aussi M. François Hollande. Si, le véritable obstacle au mouvement et au progrès n’est pas cette conception particulière des institutions européennes, que nous avons héritée de Jacques Delors, mais aussi de Jean Monnet. Cette vision technocratique et anti-démocratique de l’Europe, fondée sur la négation de la souveraineté, c’est une vision du XIXème siècle, c’est la vision du Congrès de Vienne, alors que nous en sommes au XXIème.

 

En pratiquant toutes ces confusions, en s’abritant derrière ces rideaux de fumées, en s’inventant des ennemis imaginaires, François Hollande est bien entré en campagne électorale. Qu’il l’ait fait alors que ce déroulait ce drame symbolique du viol de la souveraineté grecque montre que s’il n’est pas dénué d’intelligence, son intelligence est étriquée, formatée, sèche, stérile, et dépourvue de ce qui devrait en être la principale qualité : la puissance d’imagination.

 

 

Manger français ?

 

Et cela, on le constate dans la seconde déclaration. En effet, si on la prend au pied de la lettre ce n’est même pas une incitation au protectionnisme, mais directement à l’autarcie. Nous ne mangerions que ce que nous produirions. Si l’on veut alors parler de « peur du monde », de « grillages », nous sommes amplement servis.

 

François Hollande aurait pu plaider pour une certaine qualité de nourriture, dire que la viande élevée en France présentait, dans certains cas, plus de garanties, tant sanitaires qu’alimentaires, sur des produits importés. Il aurait pu, au passage, condamner l’importation dans notre pays de ce modèle des usines à viande, comme les « fermes des mille vaches ». Notons, au passage, que cette position, qui est respectable et qui serait digne d’être soutenue, est parfaitement contradictoire avec le Traité Transatlantique, ou TAFTA, qui est actuellement négocié dans la plus parfaite obscurité, par la Commission européenne. François Hollande va-t-il donc appeler à rejeter ce traité, remettre en cause tout le processus européen ? Bien sûr que non ; et pour justifier sa position il nous ressortira la grande tirade sur ceux qui «…s’en prennent à l’Europe parce qu’ils ont peur du monde, parce qu’ils veulent revenir aux divisions, aux murs, aux grillages ».

 

Il y a donc une incohérence profonde dans ce qu’a dit notre Président. Cette incohérence tient à ce qu’une partie du discours est juste : oui, la viande produite en France offre plutôt plus de garanties tant d’un point de vue sanitaire que d’un point de vue gustatif sur la viande produite dans de véritables « usines à viande » aux États-Unis ou en Allemagne. La meilleure réponse serait alors d’établir des critères quant aux conditions de production et de taxer, voire d’interdire, toute viande d’importation ne répondant pas à ces critères. Ce n’est plus de l’autarcie, mais du protectionnisme, car cela autorise toujours l’importation de viandes moyennant qu’elles soient produites dans des conditions que nous trouvons acceptables. Notons aussi que l’on pourrait se coordonner avec des pays dont les exploitations agricoles sont du même type que le notre pour l’élaboration en commun de labels de qualités (les AOP et AOC) et une organisation du marché (avec des quotas pour le lait) qui permettraient à la fois de garantir un niveau de vie décent aux éleveurs sans les mettre sous perfusion avec des aides, ce que l’on va encore faire, et de maintenir un niveau de qualité adéquat. Cette politique impliquerait une restructuration de la commercialisation et impliquerait la constitution de filières intégrées allant de l’élevage à la commercialisation, sans doute de structures coopératives. Seulement, il faut savoir que tout ceci a été pratiqué et a été démantelé au nom de l’Union européenne et dans une logique dite « de grand marché ».

 

Entre le libre-échange intégral, qui provoque des désertifications de territoires, des crises alimentaires, qui conduit à accepter une alimentation au goût standardisé, et l’autarcie, il y a une solution, celle d’une maîtrise du marché par un protectionnisme intelligent qui associe dans des circuits courts les producteurs et les consommateurs. Mais, il faut savoir qu’une telle politique est aujourd’hui contradictoire avec les intérêts de certains pays, et certainement contradictoires avec les règles de l’Union européenne.

 

On mesure alors toute la contradiction révélée par ces deux déclarations quasi-simultanées de François Hollande. Mais, il y a une raison à cette contradiction.

 

 

François Hollande en campagne

 

Il est désormais évident que François Hollande est en campagne pour l’élection présidentielle de 2017. Mais, il n’a ni projet ni programme. Le parti qui est le sien, le parti dit « socialiste », est depuis plusieurs années en état de coma dépassé. Il n’y a plus de réflexion globale en son sein. Tous les courants où une certaine recherche intellectuelle, et quel que soit le jugement que l’on porte sur cette recherche, se faisait jour ont été marginalisés. Confronté à la montée du ressentiment contre les institutions européennes, ressentiment qui aujourd’hui touche des couches très différentes de la population française et qui est amplement justifié par leur mode de fonctionnement, il cherche des échappatoires, qui à enfourcher un fois le cheval de l’européisme le plus absolu, mais aussi le plus incohérent, et l’autre celui d’une revendication autarcique que pourraient reprendre à leur compte les identitaires. En vérité, l’absence de réponse aux problèmes de fond le contraint à ces exercices de styles. Et cela porte un nom en politique. On appelle cette tactique qui consiste à flatter chaque segment de son électorat, quitte à faire des promesses parfaitement contradictoires, et sans s’adresser au peuple tout entier, de la démagogie.

 

Ainsi, sous le couvert d’un homme politique qui se veut sérieux et responsable, c’est bien le masque du démagogue que l’on trouve. Mais, le démagogue est obligé pour ne pas être démasqué, d’accuser de démagogie ses adversaires. Ainsi, on verra, sans nul doute, fleurir dans le discours de François Hollande d’ici 2017 les accusations de démagogie et de populisme portées contre ses adversaires. Nous savons désormais que ces accusations ne font que refléter la démagogie profonde du projet de François Hollande.

 

 

 

PAR JACQUES SAPIR - russeurope.hypotheses.org – le 21 juillet 2015.

.

Notes :

[1] Journal du Dimance, François Hollande, « François Hollande : “Ce qui nous menace, ce n’est pas l’excès d’Europe, mais son insuffisance” », 19 juillet 2015,

http://www.lejdd.fr/Politique/Francois-Hollande-Ce-qui-nous-menace-ce-n-est-pas-l-exces-d-Europe-mais-son-insuffisance-742998

[2]http://www.francetvinfo.fr/economie/crise/prix-de-la-viande-francois-hollande-en-appelle-au-patriotisme-des-consommateurs_1004661.html

 

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Les sanctions contre la Russie frappent l’Europe plus durement que prévu

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Les sanctions contre la Russie frappent

l’Europe plus durement que prévu

 

Une étude de l’Institut autrichien pour la recherche économique (WIFO) conclut que « les sanctions imposées par l’Europe à la Russie et les mesures de rétorsion adoptées par Moscou coûteront aux Européens 100 milliards d’euros de développement économique et mettront en danger 2 millions ½ d’emplois. »

 

L’étude a été commandée par la LENA, une alliance de médias parmi les plus importants d’Europe, qui comprend notamment Die Welt (Allemagne), El País (Espagne), Le Figaro (France) et La Tribune de Genève (Suisse).

 

Oliver Fritz, un des auteurs de l’étude, a déclaré : « Notre hypothèse de l’automne dernier sur une détérioration des exportations est en train de devenir une réalité. »

 

Le WIFO prévoit que si les sanctions se poursuivent sur plusieurs années, l’Allemagne pourrait perdre 465 000 emplois, l’Italie 215 000, l’Espagne 160 000, la France 145 000, le Royaune-Uni 110 000, tous dus à la baisse des exportations vers la Russie. […]

 

Les pays baltes aussi sont durement touchés par les sanctions. Le maire de Riga a déclaré : « Depuis que le rouble a commencé sa chute, il est très difficile de ventre quoi que ce soit à la Russie. La Lettonie a en outre perdu un nombre considérable de touristes. »

 

Le ministre grec des rapports économiques avec l’Étranger, Giorgios Tsipras, a déclaré : « Toute la politique des sanctions est contre-productive. Le nouveau gouvernement grec s’est depuis le début déclaré contraire à la poursuite des sanctions, qui constituent un problème au cœur même de l’Europe. Il faut y mettre fin. »

 

L’Autriche et la Hongrie se sont également positionnées contre les sanctions, se plaignant de leur inefficacité et de leur coût non négligeable sur les économies nationales.

 

Pourtant, les ambassadeurs européens se sont récemment mis d’accord pour prolonger de 6 mois les sanctions, sans autre débat. La décision devrait être ratifiée par les ministres des Affaires étrangères des pays membres dès lundi prochain.

 

 

Le communiqué de presse du WIFO concernant cette étude est disponible ici

 

 

 

Par IlFatto - luogocomune.net (RT - Figaro) - traduction : Christophe  pour ilFattoQuotidiano.fr

 

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Explosion des tensions en Europe alors que Berlin menace d’expulser la Grèce de l’euro

Explosion des tensions en Europe alors que Berlin menace d’expulser la Grèce de l’euro | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : bourse.lesechos.fr


 

 

Explosion des tensions en Europe alors que

Berlin menace d’expulser la Grèce de l’euro

Par Alex Lantier

 

Les tensions entre les principaux pouvoirs européens ont explosé au grand jour dimanche alors que les dirigeants européens étaient réunis pour discuter d’une nouvelle série de mesures d’austérité dévastatrices pour la Grèce et de sa possible sortie de l’euro.

 

C’est l’Allemagne qui a exigé pour la Grèce les conditions les plus dures, entre autres des propositions qui réduiraient de fait la Grèce à l’état d’une semi-colonie. Berlin cherche non seulement à faire rentrer la Grèce dans le rang ou à la pousser hors de la zone euro, mais encore à discipliner les autres grands pays de la zone euro comme la France et l’Italie.

 

Au début des pourparlers de dimanche, le Premier ministre italien Matteo Renzi a déclaré que l’Italie s’opposait à l’imposition, sous la menace d’une sortie de l’euro (Grexit), de nouvelles exigences à la Grèce. Il a insisté pour que la zone euro accepte les €13 milliards de mesures proposées par le Premier ministre grec Alexis Tsipras formulés par des responsables français et grecs. Cette proposition était une répudiation de l’écrasante victoire du « non » au référendum sur l’austérité du 5 juin.

 

« L’Italie ne veut pas que la Grèce quitte l’euro et je dis à l’Allemagne : ça suffit », a dit Renzi au journal Il Messaggero. « Maintenant que Tsipras a fait des propositions conformes aux exigences européennes, nous devons absolument signer un accord. Humilier un partenaire européen après que la Grèce a renoncé à presque tout est impensable ».

 

Ces commentaires de Renzi suivaient une déclaration du Premier ministre français Manuel Valls au parlement français mercredi que la France n’accepterait pas un Grexit.

 

Le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn a averti dans le Süddeutsche Zeitung dimanche qu’un Grexit risquait d’avoir des conséquences « fatales » pour la réputation internationale de l’Allemagne. « Si l’Allemagne pousse à un Grexit, cela produira un profond conflit avec la France, » a-t-il dit. « Ce serait une catastrophe pour l’Europe... la responsabilité de l’Allemagne est énorme. Il s’agit de ne pas réveiller les spectres du passé. »

 

L’allusion à peine voilée d’Asselborn aux deux guerres mondiales atteste des tensions économiques et militaires extrêmement aigües en Europe et profondément enracinées dans l’histoire du capitalisme européen. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie avait occupé la Grèce, la France et une bonne partie de l’Italie, en collaboration avec les régimes fascistes locaux.

 

La ligne dure de Berlin fait ressortir les vastes implications d’une émergence de l’Allemagne comme puissance dominante de l’Europe depuis le déclenchement de la crise économique de 2008. Des universitaires et hommes politiques allemands en vue ont appelé à ce que l’Allemagne s’affirme non seulement sur le plan économique, mais aussi militaire. L’Allemagne a officiellement renoncé l’an dernier à sa politique de retenue militaire d’après la Seconde Guerre mondiale et lancé un programme de réarmement de plusieurs milliards d’euros.

 

Le ton de la discussion dimanche fut donné par un texte du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, à la tête de ceux qui menaçaient d’un Grexit. Ce texte demandait une baisse des retraites, une augmentation de la TVA, des privatisations et des mesures de libéralisation allant bien au-delà des €13 milliards du plan d’austérité de Tsipras.

 

Le texte menaçait également la Grèce d’une suspension « temporaire » de la zone euro et exigeait que la Grèce remette plus de €50 milliards de biens de l’État pour être gérés et vendu par un organisme basé au Luxembourg, l’Institution pour la croissance.

 

Selon un article paru sur le site web grec ThePressProject, l’Institution pour la croissance est une filiale de la KfW, la Banque allemande pour la reconstruction, basée à Francfort et dont le président est Wolfgang Schäuble. On peut voir sur le site web du ministère allemand des Finances que Schäuble monta l’institution en 2013 avec le Premier ministre grec de l’époque, Antonis Samaras.

 

Les propositions de Schäuble étaient incorporées à une position de négociation de quatre pages préparée par les pays de la zone euro. Tsipras a accepté ces exigences comme base de négociations et les pourparlers ont duré jusqu’à tôt lundi matin.

 

Les interventions italienne et française ont apparemment eu un certain effet. Les négociations tard dans la nuit entre Merkel, Tsipras, Hollande et le président du Conseil européen, Donald Tusk, auraient exclu la mention du transfert des actifs grecs à l’Institution pour la Croissance et un Grexit, du moins à court terme.

 

Aux pourparlers de Bruxelles, la Grèce s’est avérée être à l’épicentre d’une crise profonde du capitalisme européen et mondial. En 2010 déjà, la première éruption de la crise de la dette grecque avait révélé des antagonismes aigus en Europe. La chancelière allemande Angela Merkel avait accepté un plan de sauvetage de l’UE pour la Grèce seulement après d’âpres discussions où le président français de l’époque Nicolas Sarkozy avait menacé de quitter l’euro et averti de dommages durables aux relations franco-allemandes. Jean-Claude Trichet, le directeur de la BCE à l’époque avait dit que l’Europe vivait « la situation la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale, peut-être même depuis la Première Guerre mondiale ».

 

Merkel avait mis son veto au projet d’Union méditerranéenne de Sarkozy regroupant la France et les pays d’Europe méridionale. Elle avait averti que la polarisation entre une Europe du Sud et une Europe du Nord-est, dont l’Allemagne, pourrait mener à la désintégration de l’Europe.

 

Cinq ans plus tard, dans les conditions d’une crise sociale bien plus profonde, la division potentielle de l’Europe en deux blocs est clairement apparue dans la question d’un Grexit. Les principaux adversaires d’une sortie de la Grèce de l’euro sont la France, l’Italie et l’Espagne. La campagne pour un Grexit est menée par l’Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas et des régimes droitiers est-européens comme la Slovaquie et la Lituanie. À mesure que s’intensifient les divisions en Europe émerge aussi clairement le conflit entre l’impérialisme allemand et américain pour déterminer qui sera l’arbitre final de la politique européenne.

 

L’administration Obama a systématiquement fait pression sur l’Allemagne dans les coulisses pour qu’elle accepte un accord avec la Grèce, mais la semaine dernière elle est intervenue publiquement pour appuyer la position française. Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, a appelé à un accord entre la Grèce et l’UE sur l’austérité et la restructuration de la dette. Il a implicitement visé Berlin et ses alliés, critiquant ceux qui créaient « plus de ces dates limites signifiant la vie ou la mort ».

 

Sans égard pour les inquiétudes de Washington, Schäuble a riposté de façon abrupte disant que la restructuration de la dette était contraire aux « règles européennes ».

 

 

 

Par Alex Lantier - wsws.org – le 14 juillet 2015.


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Merci à Tsipras !

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Merci à Tsipras !


 

Pourquoi nous avons vibré devant la vision d’Athènes hier soir : 

 

Pour ne pas vibrer, il aurait fallu avoir la sécheresse d’un blanchisseur de milliards luxembourgeois : ou, comme dit le pape, « une confiance grossière et naïve dans la bonté des dirigeants de l’économie ou les mécanismes sacralisés du modèle économique dominant ». À 61,31 % des suffrages, les citoyens grecs ont dit OKI (non) au diktat de ce qu’on appelle « les créanciers », et qui ne sont qu’une partie du casino financier mondial : casino qui joue les Vertus Comptables alors qu’il est le cirque du cynisme ! (en ayant notamment poussé les précédents dirigeants grecs à la faute depuis plus de dix ans). 

 

Nos télévisions ont montré, sur la place Syntagma noire de monde, des dizaines de milliers de citoyens grecs fêtant leur acte de bravade et de fierté. Beaucoup chantaient les hymnes de combat de 1944.  

Une dame déclarait à l’envoyée spéciale de BFM : « Le symbole de l’Europe est le Parthénon, et le Parthénon n’est pas une banque. C’est un temple... »

 

Cette boutade dit que l’acte posé par les Grecs le 5 juillet 2015 a valeur de symbole – au moins pour ceux des Européens qui ont encore le sens du symbole.  

 

Elle dit aussi qu’une Europe qui remplace les temples (toute forme de transcendance) par les banques (toute forme de spéculation) ne mérite pas d’exister. 

 

Or c’est l’Europe que nous subissons depuis que son but* initial affiché, le rapprochement des peuples, a été remplacé par le libéralisme économique sous sa forme la plus absurde, mais la plus acharnée : ses servants parlent maintenant de nous imposer un super-gouvernement fédéral,  cf Jean Quatremer dans Libération ce matin. Ce ne serait que le super-outil libéral des banques, dans la main de Washington. 

 

Politiciens de carrière, ou salariés des « médias d’encadrement » comme dit Habermas, il fallait voir hier soir leurs têtes ! Perdant ses nerfs, Éric Brunet (auteur en 2012 du livre Pourquoi Sarko va gagner) insultait les citoyens grecs, voleurs qui font de la peine à la grande gentille Finance... Eric Woerth leur reprochait de « faire un saut dans l’inconnu »... Geoffroy Didier décrivait un paysage imaginaire d’où étaient absents le casino spéculatif et la technocratie financière... Tout ça pour faire oublier que leur patron Sarkozy, la semaine dernière, avait commis une bourde (de plus) en vitupérant l’idée de faire un référendum : comme si un non-Grec, politicien battu en France, pouvait se permettre d’injurier une consultation populaire organisée en Grèce par le chef d’un gouvernement grec, que les Grecs allaient plébisciter à 61,31 % ! Bravo Sarko, t’es vraiment l’empereur. « Père La Violette dit-nous donc/ Où-c’qu’est ta Marie-Louise ? / Tu l’sais bien tu n’diras pas qu’non/ Tu nous l’avais promise/ mais je n’la voyons pas Nicolas / Sais-tu qu’ça nous défrise ? ».** 

 

Ce qui s’est passé en Grèce étant une consultation populaire, Sarko qui se prend pour Napoléon devrait se garder d’en injurier le principe.

 

Or il le fait. C’est un aveu. En fait de Napoléon IV, Sarko le battu de 2012 (et battu par qui !) n’est que l’un des clones de la classe politique euraméricaine : une classe politique qui a abdiqué la politique en s’inféodant à la machine bruxelloise.

 

L’UE n’est démocratique qu’en théorie. En réalité c’est un engrenage. M. Juncker l’a avoué : « pas de démocratie contre la construction européenne ». L’engrenage exigeait l’élargissement continuel de l’UE (dont la seule « identité » consiste à s’élargir). On*** a donc fait entrer la Grèce dans la zone euro, où elle n’aurait jamais dû entrer. Cette faute de l’UE ayant des conséquences graves, l’engrenage exigea ensuite que le peuple grec la paie de sa poche et de sa peau. 

 

Ce peuple vient de dire non, avec un courage que les servants de l’UE qualifient d’inconscience

 

Maintenant, l’UE est devant un dilemme.

 

Ou bien elle prend acte de ce non et entre dans le débat que demande Athènes. C’est ce qu’elle voulait surtout éviter : un débat politique, portant sur le fond du problème et sur le sens des choses.

Ou bien elle expulse la Grèce de la zone euro... 

 

La première hypothèse révulse les technocrates financiers : revenir au politique serait, disent-ils, contraire au progrès sociétal.

 

La seconde hypothèse exaspère les Américains. Une Grèce sortie de l’Euroland ne serait-elle pas tentée par le Diable ? La NSA a entendu parler du projet (très rentable pour les Grecs) de vente du port de Thessalonique aux Russes... Or Washington impose son duel avec Moscou à l’UE, incapable de discerner son propre intérêt géopolitique.

 

Technocratie ultralibérale, tyrannique envers les citoyens, mais docile à la finance et à l’allié (?) étatsunien, l’UE - monstre froid - se retrouve forcée aujourd’hui d’avouer ce qu’elle est.

 

Rien que pour cela, on peut dire merci à Tsipras. 

 

 

 

Par Patrice de Plunkett - plunkett.hautetfort.com – le 6 juillet 2015

 

 

Notes :

* Les anti-européens diront plutôt "son prétexte". Schuman croyait au but : mais derrière lui il y avait Monnet, l’Américain, pour qui le but allégué n’était qu’un prétexte. Time is Monnet, disait de Gaulle. 

 

** Chanson anti-bonapartiste de 1815. « Nicolas » et « père La Violette »  étaient des surnoms donnés à Napoléon ; la violette était devenue le signe de ralliement des bonapartistes sous la première Restauration. Geoffroy Didier et son parèdre Guillaume Peltier (« la Droite forte ») ont donc eu l’idée mirobolante de donner le nom de « Fête de la violette » à leur rallye annuel de sarko-nostalgiques. L’édition 2015 a eu lieu hier ; Sarko l’a honorée de sa présence, et a prononcé un discours sur lequel ironise la presse de ce matin. « Parlez-nous de Lui, grand-mère, parlez-nous de Lui... » 


***  Ceux qui aujourd’hui hurlent contre le référendum grec. 

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L’inventeur de la « neutralité du NET » alerte l’Europe

L’inventeur de la « neutralité du NET »  alerte l’Europe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’inventeur de la « neutralité du NET »

alerte l’Europe


Le professeur de droit Tim Wu, qui a popularisé l’expression de « neutralité du NET », s’inquiète pour l’Europe. Le Vieux Continent pourrait se retrouver dans une situation d’assujettissement face aux services américains, si des règles très solides en matière de neutralité du réseau ne sont pas adoptées.


À l’origine de l’expression « neutralité du net » qu’il a employée dans un article juridique publié en 2003, et qui est aujourd’hui très largement répandue pour décrire le principe du traitement égal de tous les flux de données sur Internet, Tim Wu observe avec beaucoup d’attention les débats européens sur ce sujet. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le professeur de droit n’est pas rassuré.


La préoccupation de Tim Wu vise essentiellement les propositions de la Commission européenne, qu’il juge très insuffisantes pour protéger convenablement les intérêts du Vieux Continent.


Cité par l’ONG European Digital Rights à la suite de plusieurs réunions de haut niveau avec Bruxelles, il craint par exemple que « l’Internet en Europe ne s’en remette jamais si ces suggestions sont adoptées ». À propos des services en ligne, Tim Wu prévient qu’elles pourraient garantir la prédominance des plateformes américaines en Europe pour les années à venir.


Malgré un vote formidable du Parlement européen en faveur de la neutralité du NET, qui a permis d’adopter une version amendée d’un rapport-clé qui définit pour la première fois la neutralité du NET et lui confère un cadre protecteur sur le Vieux Continent, il ne s’agit pas d’un scrutin définitif. De nombreuses étapes restent à franchir et, par conséquent, la victoire est encore très loin d’être acquise.


Cela se constate aisément avec la position du commissaire européen en charge du numérique, Günther Oettinger.


Alors qu’il avait déjà envoyé des signaux franchement défavorables lors de son audition d’intronisation en évoquant une neutralité du net « progressive », l’intéressé a de nouveau refusé ce mois-ci de garantir ce principe pourtant crucial, au nom de la nécessité de favoriser l’innovation pour les services qui exigent un haut niveau de qualité de l’accès.



Par Julien L - numerama.com – le 27 juin 2015.

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Les USA suggèrent de redéployer en Europe et en Asie des missiles nucléaires

Les USA suggèrent de redéployer en Europe et en Asie des missiles nucléaires | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration missile : Lockheed Martin - MGM-140A – designation-systems.net


 

 

Les USA suggèrent de redéployer

 en Europe et en Asie

des missiles nucléaires de courte et moyenne portée et de portée intermédiaire.

 

Lors de la réunion du G7 en Bavière, en plus de maintenir le régime des sanctions économiques imposées à la Russie et le déploiement d’armes lourdes à ses frontières, il semble que les États-Unis aient mis à l’ordre du jour la question du retour à la situation qui prévalait durant la guerre froide. Autrement dit, relocaliser les vecteurs nucléaires des Américains en Europe.

 

L’Associated Press avait alors publié le fragment d’un rapport secret préparé par l’état-major des armées des États-Unis, qui examine la possibilité de déplacer les armes nucléaires en Europe, en réponse à une présumée violation par Moscou du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires (INF). Sur la base de ce rapport, il semble que le Pentagone propose les mesures suivantes :

 

— 1  Installation de systèmes antimissiles en Europe pour abattre les missiles balistiques intercontinentaux russes immédiatement après le lancement.

— 2  
Contrer la possibilité d’une attaque nucléaire par la Russie par des frappes préventives des silos de missiles russes et des rampes mobiles de lancement de missiles utilisant des vecteurs nucléaires.


Ce qui signifie le déploiement de missiles américains de courte et moyenne portée et de portée intermédiaire, des bombardiers stratégiques et des missiles de croisière en Asie et en Europe.

 

Concernant le point 1 les systèmes antimissiles qui seront déployés en Roumanie et en Pologne ne peuvent intercepter aucun missile balistique intercontinental russe. Pour la bonne raison que les silos de missiles de la partie européenne de la Russie sont hors de leur portée (500 km) et leur trajectoire vers des objectifs du continent américain, au départ de l’est des montagnes de l’Oural, passe au-dessus du pôle Nord.

 

En revanche, les boucliers américains de Roumanie et de Pologne sont de type AEGIS terrestre qui constituent, du point de vue de la Russie, des violations flagrantes des dispositions du Traité des forces nucléaires intermédiaires (INF), signé par les États-Unis et l’URSS en 1987, étant donné que les lanceurs VLS Mk-41 en Roumanie et en Pologne contiennent des missiles de croisière à têtes nucléaires, des BGM-109G et des Tomahawks, capables de frapper Moscou.

 

Auparavant, 846 missiles BGM-109G Tomahawk et Pershing 2 avaient été retirés de l’Angleterre, la Belgique, la Hollande, l’Italie, l’Allemagne par les États-Unis, en vertu du traité INF. C’est ce qui fait penser aux Russes que le point 1 est une sorte de paravent pour masquer le point 2.

http://reseauinternational.net/presque-tout-sur-le-bouclier-abm-americain-a-deveselu-roumanie/

 

Il existe un point 3, concernant un plan d’action visant à améliorer la capacité nucléaire des États-Unis pour détruire la capacité de représailles nucléaire russe. Mais, là encore, la Russie n’a pas été prise au dépourvu. Elle envisage de déployer des MiG-31, capables d’intercepter aussi bien les missiles balistiques que les missiles de croisière.

 

http://reseauinternational.net/mig-31-vs-bouclier-antibalistique-a-deveselu-video/

 

On peut donc supposer que les États-Unis ont l’intention de déployer des vecteurs d’armes nucléaires avec comme objectif de surprendre la Russie, en la frappant dans des directions où elle ne dispose d’aucun moyen antibalistique ou contre des missiles de croisière. Un éventuel nouvel emplacement devrait être les sultanats salafistes du Golfe.

 

Le Pentagone pourrait déployer des missiles tactiques avec des ogives nucléaires MGM-168 ATacMS (portée de 500 km) dans les pays baltes, la Pologne et la Roumanie. La Pologne a acheté 40 missiles de croisière AMG-158 JASSM qui peuvent être équipés d’ogives nucléaires pour ses avions F-16 bloc 52 et est en pourparlers avec les Américains pour acheter des missiles de croisière Tomahawk.

 

En Corée du Sud, les États-Unis ont un entrepôt souterrain à Kunsan, où ils ont stocké des ogives nucléaires. De là, les États-Unis pourraient déployer 24 bombardiers nucléaires stratégiques B-52 et B-1, aux côtés des deux B-2 « stealth » existants.

 

La Grande-Bretagne a approuvé la présence sur son sol de trois bombardiers stratégiques nucléaires américains supplémentaires B-52 et deux B-2 à la base aérienne de Fairford. Les Britanniques étudient la possibilité de déplacer les missiles nucléaires américains de portée intermédiaire sur son territoire.

 

 

 

Par Valentin Vasilescu - traduction Avic – Réseau International.

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Vers une guerre américaine en Europe ?

Vers une guerre américaine  en Europe ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

© AP Photo/ Mindaugas Kulbis

 

Vers une guerre américaine  en Europe ?

Par Nicolas Bonnal (*)

 

Rien ne fera reculer les Américains : leur situation économique et financière est désastreuse ; le Pentagone d’esprit mercenaire a pris le pouvoir avec l’État profond déclencheur de certains des attentats que l’on sait ; et la Russie surtout leur fait horreur parce qu’elle est depuis trop d’années le seul pays du monde susceptible de leur résister.

 

Le 13 juin, un article du NYT, signé MM. Schmidt et Meyers nous annonce froidement que les USA vont envoyer 5 000 hommes et 1500 chars en Europe orientale. Il faut mettre fin à l’agression russe en Europe, car les Russes vont en effet envahir la Pologne et les pays baltes, en attendant le Portugal et le Maroc…

 

Le nombre impressionnant de commentaires diffusés permet pour une fois de connaître l’opinion de nos chers Américains : un tiers est pour la guerre, un tiers hausse les épaules, un dernier tiers enfin remarque comme nous le caractère aberrant et criminel de la position belliqueuse de leur pays.

 

On se doute que ce ne sont pas ces naïfs qui feront reculer Bush frère & fils, Clinton-femme et Obama, le fidèle disciple de Brzezinski, le Polonais qui voulait anéantir la Russie ! Sur cet intellectuel relativement dément, on rappellera un livre, le Grand Échiquier et ces phrases qui décrivent les raisons de la totale soumission allemande ou japonaise, soixante-dix ans après Dresde ou Hiroshima : « À bien des égards, la suprématie globale de l’Amérique rappelle celle qu’ont pu exercer jadis d’autres empires, même si ceux-ci avaient une dimension plus régionale. Ils fondaient leur pouvoir sur toute une hiérarchie de vassaux, de tributaires, de protectorats et de colonies, tous les autres n’étant que des barbares. »

 

Vassaux ou barbares ! Parlez-nous des droits de l’homme ! Un peu plus bas, le mentor d’Obama ironise : 

« L’Europe de l’Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires. Cette situation est assurément malsaine, pour l’Amérique comme pour les nations européennes. »

 

Cette situation n’est pas « malsaine » pour Obama, et c’est donc le début de cette guerre américaine en Europe, qui se soldera par notre extermination ou par une partition ruineuse du continent. Tout cela se fera avec la collaboration des élites européennes qui obéissent à Washington et saccagent au nom du libre-échange ou du grand remplacement l’avenir de leurs peuples.

 

Comme je l’ai déjà montré, tous les dirigeants baltes ont été élevés en Amérique ou y firent leurs études, dans les deux disciplines de ces temps apocalyptiques : la finance et la psychologie. Freud et Rothschild au service d’un Hitler remis en selle par l’Occident le 9 mai dernier. Exagération ? Jeb Bush, frère de qui l’on sait, l’homme aux deux millions de morts en Irak, est venu insulter en Europe Vladimir Poutine la semaine dernière. La femme de l’ex-président Clinton compare Poutine à Hitler : oubliés les 26 millions de tués par le führer qui traitait les peuples est-européens en esclaves ou y gazait les juifs !

 

Poutine étant Hitler, tous les moyens sont bons pour déclencher la guerre. Le coup d’État de Maïdan (tueurs type Gladio pour déquiller les manifestants rétribués dix dollars par jour, le tout sous les drones de CNN, cette annexe comme Hollywood, du Pentagone) a annoncé la couleur.

 

L’échec de Minsk si prévisible permet de dénoncer une interminable « agression russe » qui justifiera la guerre courte ou nucléaire voulue par les pontes du Pentagone et les élites hostiles américaines (le même NYT précise le même jour qu’il y a maintenant 12 % de sans-abri à Los Angeles). Obama, dont l’agenda « culturel » n’est visiblement pas de protéger les Européens, a pu se vanter d’avoir suscité un renversement de pouvoir à Kiev dans l’indifférence générale. La diabolisation de la Russie fera le reste aux yeux et aux oreilles d’une opinion publique anesthésiée — dixit l’historien du fascisme Payne en parlant des opinions occidentales. Un article utile fait aux USA 10 000 connexions, une chanson de Lady Gaga (voyez sur YouTube) fait un milliard de connexions et un million de commentaires. Avec un tel peuple de zombies, les élites américaines peuvent tout se permettre.

 

Qui reculera ? L’impérialisme stade suprême du capitalisme… La violence impérialiste et capitaliste des Américains est légendaire : voyez l’Amérique du sud (épargnée en ce moment), voyez la hideuse et déshonorante guerre contre l’Espagne en 1898, voyez la destruction du Japon, voyez Hiroshima, voyez Dresde, voyez le Vietnam, voyez la guerre du golfe ou de Libye. Voyez même en temps de paix le comportement des GI dans les bases (cf. Johnson sur Okinawa).

 

Mais notez ce que je vais écrire : l’effondrement de votre niveau de vie, la liquidation de vos industries, le grand remplacement ethnique en cours en Europe et même aux États-Unis ont été rendus possibles par la chute de l’Union soviétique et de sa si honnie Armée Rouge.

 

Ce n’est pas moi qui le dis, mais le prix Nobel US Joseph Stieglitz. François Mitterrand l’avait compris qui disait redouter le jour où « ils allaient avoir les mains libres ». Les actionnaires, les managers, les experts ne sont en effet plus gênés depuis. C’est le siècle des excès, des manipulateurs de symboles, pour reprendre l’expression de Robert Reich, ex-ministre du Travail de Clinton-mari.

 

Rien ne fera reculer les Américains : leur situation économique et financière est désastreuse (voyez John Williams, Michael Snyder, Paul Craig Roberts) ; le Pentagone d’esprit mercenaire a pris le pouvoir avec l’État profond déclencheur de certains des attentats que l’on sait (voyez Griffin, Chalmers Johnson, Peter Dale Scott, tant d’autres courageux auteurs américains) ; et la Russie surtout leur fait horreur parce qu’elle est depuis trop d’années le seul pays du monde susceptible de leur résister ou, dit-on, de les détruire.

 

Une guerre nucléaire partielle, qui détruirait partiellement l’Europe, rapatrierait nos capitaux là-bas, et soumettrait ad vitam l’usine et la banque chinoise un peu désobéissantes ces temps derniers, ne leur fera certes pas peur. On peut même prévoir un scénario ukrainien appliqué à l’Europe : une guerre déshonorante menée par des lâches surarmés et qui rongerait le continent des décennies durant.

 

On souhaite bonne chance au président Vladimir Poutine.

 

 

Par Nicolas Bonnal (*) (fr.sputniknews.com) - reseauinternational.net - le 16 juin 2015.


(*) Nicolas Nonnal est un écrivain français né à Tunis en 1960… (Source Wikipédia)


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Billet d’humeur politique à propos de ce qui se passe en Europe

Billet d’humeur politique  à propos de ce qui se passe en Europe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : motione.over-blog.com

 

  

Billet d’humeur politique :

à propos de ce qui se passe en Europe

 

J’ai déjà mis en ligne un court billet relatif au projet de gazoduc entre la Russie, premier producteur de gaz du monde, et l’Europe via la Turquie et la Grèce, la Macédoine et enfin les autres pays qui ont émergé à la suite du démantèlement de la Yougoslavie.

 

Pour payer ses dettes la Grèce n’a plus le choix, vendre le Parthénon au plus offrant, le port du Pirée (c’est déjà en grande partie le cas) et quelques dizaines d’îles à de richissimes sexagénaires quelle que soit leur nationalité. Mais pour les débouchés du gaz naturel russe vers l’Europe ça pose problème, non pas aux pays concernés par le tracé du tuyau en question, mais à Washington ! Inutile de revenir sur le fait que Coca-Cola Co possède des milliers d’hectares de vignobles en Macédoine et qu’il ne s’est strictement jamais rien passé durant les évènements relatifs au démantèlement de l’ex-Yougoslavie pour cette raison comme il ne s’est rien passé non plus en Albanie, pays stratégiquement important aux yeux de Washington pour sa richesse en chrome.

 

Bref, cette entrée en matière était destinée à situer les enjeux stratégiques de Washington afin de priver la Russie de débouchés vers le sud de l’Europe de son gaz naturel. On ne peut qu’être admiratif sur la constance des visées hégémoniques des USA sur l’Europe et aucun leader d’aucun pays d’Europe ne semble s’inquiéter de cette situation.

 

Si les intérêts des USA – les vignobles de Coca-Cola ne sont devenus qu’un épiphénomène dans la stratégie actuelle des néoconservateurs américains – sont de barrer les débouchés vers l’Europe du gazoduc que la Russie projette très sérieusement de construire, alors on comprend aisément que les USA avec leurs ONGs et filiales de la CIA omniprésentes en Europe en profitent pour fomenter, un peu comme à Hong-Kong (mais ça n’a pas fonctionné au grand dam de Washington) ou sur la place Maiden à Kiev (ça a vraiment bien fonctionné), des mouvements « populaires » opposés à ce projet.

 

À tel point que les USA préparent en ce moment même une partition pure et simple de la Macédoine entre la Bulgarie, acquise à l’hégémonie de Washington et l’Albanie qui n’a rien d’autre à faire que de la fermer, les Américains sont très bien installés au Kosovo. Les limiers de la CIA reposent leurs agissements souterrains sur le fait, qui peut être mis facilement en doute d’ailleurs, que l’ouest du pays, je parle de la Macédoine, est peuplé d’une forte minorité « albanaise », c’est-à-dire musulmane, et que la partie orientale est majoritairement chrétienne orthodoxe.

 

Dans l’opinion des politiciens qui gravitent autour de la Maison-Blanche être chrétien orthodoxe est équivalent à faire aveu d’allégeance à Moscou, au Pope de l’Église orthodoxe et à Poutine, comme c’est le cas en Serbie ou dans l’est de l’Ukraine. Sauf que si certains pays ont été déjà bien pris en main par la CIA comme la Roumanie ou la Bulgarie le simple business d’un transit de gaz russe vers l’Europe pourrait remettre en question les visées de Washington.

 

Il n’empêche que l’on ne peut pas exclure « un événement fortuit » pouvant déclencher des troubles locaux tels que cette partition puisse être l’occasion pour la Bulgarie, maintenant pieds et poings liés à Washington et à l’OTAN, de provoquer un conflit régional, un autre – pas si loin de l’Ukraine – qui affaiblirait encore plus le pouvoir de Moscou. La situation est telle aujourd’hui que la Bulgarie attend que l’Albanie fasse le premier geste agressif et ça ne saurait tarder, les ONGs américaines financées par la CIA et le Département d’État sont sur le qui-vive ! Le Kosovo est virtuellement occupé par les Américains, on oublie de le mentionner, car ce n’est pas politiquement correct.

 

Mais pour la Maison-Blanche ce mini-État revêtait une importance stratégique indéniable (qui justifiait les massacres organisés par les Américains lors de ladite « guerre du Kosovo », mais ça ne figurera jamais dans les livres d’histoire) dans la mesure où la présence américaine permettait (et permet toujours) de contrôler l’état des lieux dans la région.

 

Le changement politique récent en Grèce, un gouvernement communiste – il ne faut masquer la réalité – qui n’a pas d’autre choix que de se vendre à la Chine et à la Russie pour honorer ses dettes auprès du FMI ou de l’Allemagne, vassale notoire depuis la fin de la seconde guerre mondiale des USA (jamais l’armée américaine n’a quitté le sol allemand comme au Japon d’ailleurs) et principal pays concerné par la dette grecque, ce changement est une source de préoccupations indescriptibles pour le Département d’État américain. Car en effet Tsipras n’a plus vraiment d’autre choix que de brader ce qui reste encore à négocier au plus offrant et le droit de passage d’un gazoduc en Grèce serait une gigantesque source pérenne de revenus.

 

Les USA, non contents d’avoir semé un foutoir invraisemblable en Ukraine, pays où les retraités, les anciens combattants (dans l’armée soviétique), les sinistrés de Tchernobyl et les invalides civils ne touchent plus aucun subside de l’État depuis plus de trois mois, car le pays n’a plus une tune en poche, ont décidé maintenant de s’attaquer à la Grèce en créant un nouveau front anti-russe, cette fois en Macédoine. Encore une fois, et il est opportun de le rappeler, les USA, vis-à-vis des médias occidentaux, n’agissent jamais directement, mais par Nations interposées afin de se dédouaner de leurs ignominies.

 

Et pendant ce temps-là, en France, on pense déjà aux vacances après un mois de mai harassant, mises à part une petite chute de la bourse qui ne saurait que s’aggraver – tout de même près de 8 % en une semaine – et une petite canicule certainement provoquée par le changement climatique, tout roule, mais est-ce que les citoyens lambda ont conscience qu’ils vont devoir chacun payer 600 euros, tous âges confondus, pour apurer la dette grecque que détient la France ? Bien sûr que non ! Ce sont les Américains qui en ont décidé ainsi et si ça ne suffit pas, eh bien il y aura une nouvelle guerre pour le plus grand bien de l’industrie de l’armement américain avec peut-être plein d’ogives nucléaires comme pour commémorer les deux bombes lâchées sur deux paisibles villes japonaises les 6 et 9 août 1945.

 

Voilà très schématiquement où en sont les Européens, marionnettes lascives et totalement putifiées par Washington, mais ils vont sentir très bientôt le vent de la misère, 70 ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale il en faut une autre, et il est déjà trop tard pour se ressaisir, les bruits de bottes se font de plus en plus pressants et sur deux fronts différents, aux portes de l’Europe et dans bien d’autres endroits de la planète. Affligeant…

 

 

 

Par jacqueshenry - jacqueshenry.wordpress.com – le 10 juin 2015

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Europe : l’échec de la stratégie du « containment »

Europe : l’échec de la stratégie du « containment » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Pablo Iglesias, leader de Podemos, durant les élections locales (Crédits : ANDREA COMAS)

 

 

Europe : l’échec de la stratégie

du « containment »

 

En jouant la ligne dure contre la Grèce, les créanciers voulaient faire un exemple politique. Cette stratégie semble avoir échoué entièrement, comme le démontrent les élections de dimanche en Espagne et en Pologne.

 

Les élections locales espagnoles du dimanche 24 mai signent, au-delà du contexte local, l’échec de la stratégie des Européens depuis le coup de tonnerre de la victoire de Syriza le 25 janvier dernier. Le refus du compromis avec le gouvernement grec a été caractérisé par le rejet complet des « listes de réformes » présenté par Athènes, par la mise en place d’un processus d’asphyxie financière de la Grèce et l’insistance sur des mesures d’austérité que l’on hésitait à imposer au gouvernement conservateur d’Antonis Samaras.

 

 

Les buts des créanciers de la Grèce

 

Quel était le but de cette stratégie ? Certainement pas, comme on essaie de le faire croire, assurer le remboursement des dettes contractées par la Grèce auprès de ses « partenaires. » Assure-t-on un tel remboursement en menant un pays au bord du défaut, en réduisant les moyens d’action de son gouvernement et en faisant peser sur sa croissance la menace d’un défaut et d’une sortie de la zone euro ? Quoi qu’en disent les experts patentés, la raison eût voulu dans cette affaire que les créanciers, tout en prenant des garanties que les Grecs étaient prêts à leur donner, laissent travailler le nouveau gouvernement grec. L’accord du 20 février, où Athènes acceptait de payer son dû et se reconnaissait liée par les « accords existants », ce qui était déjà des concessions considérables, aurait dû suffire aux créanciers. L’intérêt économique de toute l’Europe était de rapidement régler cette affaire grecque afin de se concentrer sur la timide reprise.

 

 

La stratégie du « containment »

 

Mais on a tout fait pour faire durer la crise grecque. C’est que, en réalité, la stratégie des créanciers était avant tout politique. Effrayés de voir débarquer dans leurs réunions feutrées des énergumènes sans cravate et professant des idées horriblement keynésiennes, les dirigeants européens ont voulu « faire un exemple » afin de « contenir » la poussée de ceux qui osent remettre en cause les choix pris depuis 2010.


Cette stratégie était la même que celle du président américain Harry Truman, au début de la guerre froide, ce « containment » dont la Grèce fut, une des plus cruelles victimes par une guerre civile qui l’a durablement marquée. Pour éviter d’autres « dominos » de tomber, pour éviter que d’autres pays victimes de la logique des « sauvetages de l’euro » ne demandent à leur tour une restructuration de leurs dettes, il fallait mettre le gouvernement Tsipras à genoux. Il fallait que le Premier ministre hellénique finisse par reconnaître la vérité des choix économiques imposés par les créanciers. Alors, preuve eût été faite qu’il « n’y a pas d’alternative » puisque même ceux qui professe une alternative finissent par accepter le bréviaire. Dès lors, à quoi bon voter encore contre la pensée économique dominante ?

 

 

La leçon espagnole

 

Ce calcul a échoué. Quoi qu’il advienne, non seulement la résistance grecque place les créanciers désormais dans la position de devoir prendre le risque d’un défaut hellénique, mais la recherche d’une capitulation politique grecque n’a pas permis de contenir les oppositions ailleurs. C’est le principal enseignement des élections espagnoles du 24 mai. Certes, il convient de rappeler que le parti populaire (PP) de Mariano Rajoy demeure le premier du pays. Il faut aussi souligner combien le mouvement anti-austérité Podemos semble être un phénomène urbain.


Mais « l’exemple grec » n’a pas dissuadé les électeurs espagnols de « châtier » les deux grands partis qui avaient soutenu l’austérité en 2011. Podemos, que les sondages disaient en déclin, a frappé les esprits en s’imposant comme une force centrale à Madrid et Barcelone, mais aussi à Saragosse. Quant au parti « centriste » Ciudadanos, sorte de copie du grec Potami, parti « rénovateur », mais « pro-européen », il a percé de façon bien plus limitée que ce que l’on pensait. Enfin, la poussée de la gauche, toutes tendances confondues, est très nette. Bref, si Podemos n’est certes pas « aux portes du pouvoir » et si l’Espagne n’est pas la Grèce, la stratégie du « containment » a certainement échoué ce dimanche.

 

 

Cauchemar espagnol

 

Ce résultat est un vrai cauchemar pour les dirigeants européens. D’abord, parce que, comme la victoire de Syriza le 25 janvier, le succès de Podemos à Madrid et Barcelone et l’effondrement partout des Conservateurs permet de relativiser le « miracle économique espagnol » qui serait le fruit des « réformes douloureuses. » Les Espagnols ont, dans les urnes, ruiné ce storytelling devenu récurrent pour faire accepter lesdites réformes, notamment de ce côté-ci des Pyrénées. Ensuite, parce que les élections du 20 novembre présentent un défi délicat pour l’Europe. Si Podemos participe au pouvoir, il y aura une remise en cause de l’idéologie dominante en Europe, et un nouveau domino tombera. Si, en revanche, les deux partis traditionnels s’allient dans une « grande coalition » qui fait tant rêver les fonctionnaires européens, Podemos deviendra la première force d’opposition et on risque de reporter la chute du domino espagnol à plus tard.

 

 

Suite au Portugal et en Irlande ?

 

Le « containment » semble avoir échoué dans les autres pays qui ont connu les visites de la troïka. Si la greffe « Podemos » n’a pas pris au Portugal et si l’extrême gauche n’y progresse pas, les socialistes portugais n’hésitent plus à reprendre des éléments de langage de la gauche radicale et évoquent notamment désormais une négociation sur la dette. En Irlande, le Sinn Fein pourrait aussi l’an prochain faire une percée et prendre la première place, ce qui, là aussi, viendrait, là aussi, remettre en cause le fameux « retour du Tigre celtique grâce à l’austérité. » Dans ces deux cas non plus, le traitement infligé aux Grecs n’a pas eu l’effet espéré par les dirigeants européens.

 

 

Les eurosceptiques de droite ont aussi le vent en poupe

 

Mais il y a encore pire. La stratégie du « containment » n’a pas davantage réussi à calmer l’essor des eurosceptiques de droite. Pour une raison simple : la dureté avec laquelle les Grecs sont traités a alimenté le fonds de commerce « anti-Grec » et plus largement anti-euro de ces mouvements. La méfiance des créanciers de la Grèce a été prise comme preuve de la réalité des clichés contre ce pays. Une bénédiction pour des mouvements comme les Finnois de Timo Soini, arrivé en deuxième position le 19 avril lors des élections législatives finlandaises, mais plus généralement pour tous les eurosceptiques du nord. De même, l’utilisation par les créanciers des oppositions internes à la zone euro entre les « bons élèves pauvres » (baltes ou d’Europe centrale) et « les mauvais élèves » du sud pour faire céder Athènes a été du pain béni pour les mouvements nationalistes de ces pays. Sans compter que ces pays ont pu aussi voir dans la renaissance de la crise grecque la confirmation de trois de leurs présupposés : l’incapacité de la bureaucratie bruxelloise, la mise en danger par l’Europe de l’argent des contribuables et la faillite des « sauvetages » de 2010-2011.

 

Aussi l’euroscepticisme fleurit-il toujours davantage au nord et à l’est. Dimanche où les électeurs polonais ont infligé une gifle retentissante à Bruxelles en élisant contre toute attente à la présidence de la République le conservateur eurosceptique Andrzej Duda, contre le candidat du président du Conseil européen et ancien premier ministre Donald Tusk !

 

 

L’appel de Matteo Renzi

 

Le « containment » prend donc l’eau de toute part. Les dirigeants européens devraient donc d’urgence repenser leur stratégie vis-à-vis de la Grèce, mais, plus généralement, les fondements de leur pensée économique. Les électeurs n’ont pas toujours tort et leurs « protestations » révèlent aussi une forme de réalité économique que les dirigeants s’obstinent à ne pas vouloir appréhender au nom du « long terme. » Cet aveuglement qui fait de toute politique alternative un « populisme » mène l’Europe dans le mur. Matteo Renzi qui, ce week-end, devra faire face à des régionales difficiles, a, une nouvelle fois, appelé l’Europe à « changer. » Sera-t-il entendu ? Tout commencerait par la construction d’une vraie discussion avec Athènes. Plus que jamais l’avenir de l’Europe se joue en Grèce.

 

 

Par Romaric Godin - latribune.fr – le 26 mai 2015.

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TAFTA (TTIP) : sous pression américaine, l’Europe renonce à interdire les perturbateurs endocriniens

TAFTA (TTIP) : sous pression américaine, l’Europe renonce à interdire les perturbateurs endocriniens | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


TAFTA (TTIP) : sous pression américaine, l’Europe renonce à interdire les perturbateurs endocriniens

 

 

S’il fallait encore des preuves que notre santé, ils s’en foutent, du moment que cela remplit les caisses…

 

Suite aux pressions des responsables du commerce des États-Unis en vue de l’accord sur le TAFTA (TTIP), l’Union européenne a renoncé à prendre des mesures règlementaires relatives aux perturbateurs endocriniens liés au cancer et à la stérilité masculine.

 

C’est ce qui ressort des documents qu’a obtenus le Réseau européen d’action contre les pesticides (PAN Europe). Les critères de l’Union européenne en projet auraient pu interdire 31 pesticides contenant des produits chimiques, perturbateurs endocriniens. Mais ils ont été abandonnés par crainte d’une réaction commerciale violente, alimentée par un lobby états-unien agressif.

 

Le 2 juillet 2013 au matin, une délégation de haut niveau de la Mission des États-Unis vers l’Europe et de la Chambre états-unienne du Commerce, rendait visite aux responsables du commerce de l’Union européenne, afin d’insister pour que les Européens abandonnent leurs nouveaux critères pour mettre en évidence les perturbateurs endocriniens, et ce, en faveur d’une nouvelle étude d’impact. À la fin de la journée, l’Union européenne avait cédé.

 

Les minutes de la rencontre montrent que les responsables de la Commission expliquent que « bien qu’ils veulent que le TAFTA soit un succès, ils n’aimeraient pas passer pour des gens qui affaiblissent les normes européennes ».

 

Le TAFTA est un accord commercial en cours de négociation entre les États-Unis et l’Union européenne pour supprimer les barrières commerciales et favoriser le libre échange. Dans les minutes, on peut lire que les représentants de la Chambre de Commerce des États-Unis qui répondaient aux négociateurs états-uniens, « se plaignaient de l’inutilité de créer des catégories et donc des listes » de substances interdites. Les représentants des États-Unis insistaient pour qu’une approche basée sur le risque soit adoptée pour la réglementation, et « mettaient l’accent sur la nécessité d’une évaluation d’impact ».

 

Plus tard lors de cette journée, la secrétaire générale de la Commission, Catherine Day, envoyait une lettre à Karl Falkenberg, directeur du département Environnement, en lui disant de suspendre les critères en projet :


« Nous suggérons que, comme l’ont fait les autres Directions générales, vous envisagiez de procéder à une unique évaluation d’impact commune pour couvrir toutes les propositions. Nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire de préparer des recommandations de la Commission, relatives aux critères pour identifier les substances qui sont des perturbateurs endocriniens. »

 

Suite à cela, la législation prévue pour 2014 fut repoussée au moins jusqu’en 2016, malgré les coûts pour la santé que provoquent les maladies, comme la perte de QI, l’obésité ou le cryptorchidisme – maladie qui affecte le système génital des petits garçons, et que l’on estime à 150 milliards d’€ chaque année. [1]) Un mois avant cette rencontre, la Chambre du Commerce des États-Unis avait prévenu l’Union européenne des « vastes implications » qu’aurait l’adoption des critères en projet. Cet organisme commercial voulait que l’évaluation d’impact de l’UE fixe des seuils plus souples pour les expositions acceptables aux perturbateurs endocriniens, basés sur les propriétés de la substance. Le président du comité environnement de la Chambre de Commerce des États-Unis écrivait dans une lettre à la Commission :

 

« Nous sommes inquiets de voir que cette décision qui est source de nombreux débats scientifiques puisse être prise pour des raisons politiques, sans qu’auparavant, ses impacts sur le marché européen ne soient évalués ».

 

Ils pourraient être considérables, nous dit la lettre.

 

Dans une note interne de niveau élevé, envoyée peu après au commissaire à la Santé, Tonio Borg, son directeur général prévenait que la politique de l’Union européenne relative aux perturbateurs endocriniens « aura des conséquences importantes sur l’économie, l’agriculture et le commerce ». Cette lettre fortement expurgée, envoyée une semaine avant que l’Union européenne n’abandonne ses projets poursuit : « Les États-Unis, le Canada et le Brésil ont déjà exprimé leurs inquiétudes concernant ces critères qui pourraient avoir des répercussions importantes sur le commerce ».

 

Article complet en anglais sur Theguardian.com

Traduction en intégralité sur Amis de la terre via Sott.net

 



Juste pour le petit plus…

 

Les perturbateurs endocriniens sont partout et auraient des effets néfastes sur notre santé. Un répac » s’impose !

 

 

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

 

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme. Elles peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants (OMS, 2002).


Ces substances peuvent interférer avec « la production, la sécrétion, le transport, le métabolisme, la liaison, l’action ou l’élimination des hormones naturelles » (Multigner, 2007).

 

 

On en trouve où ?

 

Voir le dessin ci-dessus. 

Source : La voix du nord

 

 

Les risques ?

 

Parmi les différents perturbateurs endocriniens identifiés comme cancérogènes, on peut notamment citer :

  • Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), associés au cancer du sein
  • Le bisphénol A, associé au cancer du sein, ovaires et prostate
  • Le Diéthyltilbestrol (DES), associé au cancer de l’utérus et du sein
  • Les pesticides organochlorés
  • Les dioxines, en cause dans les cancers du sein, les lymphomes malins non hodgkiniens, et les myélomes multiples chez l’homme uniquement ;
  • Les phtalates, associés au développement de l’endométriose chez les femmes et au cancer du sein, des tumeurs hépatocellulaires dans les modèles animaux et des tumeurs du testicule après exposition en continu
  • Les retardateurs de flamme bromés (RFB), qui altèrent le système immunitaire, la thyroïde et le métabolisme, sont associés à une puberté tardive et à une ménopause précoce, deux facteurs de risque importants dans la survenue du cancer du sein


Source : Institut National du Cancer

 

 

S’en protéger

 

Je vous donne quelques conseils simples pour limiter votre exposition aux perturbateurs endocriniens, dans votre cuisine et dans le choix de vos cosmétiques.

 

Dans la cuisine

 

  • Préférez les bocaux en verre, plutôt qu’en aluminium.
  • Utilisez des plats en verre ou sans bisphénol A, pour réchauffer vos plats.
  • Préférez des tupperwares en verre (plutôt lourds, donc), ou en plastique, mais sans Bisphénol A. Vous avez ici un récapitulatif des contenants, sur le site Ikea.
  • Évitez l’usage de papier d’aluminium, surtout pour la cuisson en papillote par exemple. Préférez alors du papier cuisson (idéalement bio, donc sans produits chimiques).
  • Si vous devez changer vos ustensiles, préférez-les en inox (évitez alors les bouilloires et passoires en plastiques, tout comme les paniers en plastique de votre cuit-vapeur).


Article complet sur ma-naturopathe-a-paris.com

 

 

 

Par lesmoutonsenrages.fr - le 23 mai 2015

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Un accord avec les USA pourrait faire exploser le prix des médicaments et la sécurité sociale belge

Un accord avec les USA pourrait faire exploser le prix des médicaments et la sécurité sociale belge | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Un accord avec les USA pourrait faire exploser le prix des médicaments et la sécurité sociale belge

 

La mobilisation se renforce contre la signature prévue du traité transatlantique (NDLGazette : appelé TTIP ou TAFTA), entre les États-Unis et l’Europe. Le texte prévoit de créer un grand marché qui facilitera la circulation des biens et des services. Il devrait être harmonisé sur base de ce qui se fait aux États-Unis, en matière de santé, de travail ou de consommation.

 

 

« Les grandes firmes pharmaceutiques veulent allonger la durée des brevets »

 Plusieurs ONG, ainsi que les syndicats et les associations de consommateurs se rassemblent pour demander la suspension des négociations. Parmi ces opposants, le Centre national de coopération au développement, qui s’inquiète des répercussions du traité pour notre santé.

 

Au micro de Céline Praile, Arnaud Zacharie, secrétaire général du Centre, estime que le traité risque de mettre à mal le système de santé tel qu’on le connaît chez nous. « Il inclut la question des brevets, et des droits de propriété intellectuelle. Les grandes firmes pharmaceutiques transnationales, qu’elles soient européennes ou américaines, essaient d’allonger la durée de leurs brevets sur les médicaments », explique-t-il.

 

 

« Les médicaments coûteront plus cher et cela va peser sur notre sécurité sociale déjà fragilisée »

 D’après Arnaud Zacharie, des brevets plus longs feront augmenter le prix des médicaments, mais pas seulement. « Cela prendra beaucoup plus de temps pour pouvoir commercialiser des médicaments génériques, ce qui coûtera plus cher au consommateur », explique-t-il. « Cela va également peser sur les dépenses de sécurité sociale, à une époque où on remet déjà en question certains pans de cette sécurité sociale », ajoute-t-il.

 

 

Par rtl.be – le 5 mai 2015.

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Razzia sur la France ! On liquide et s’en va...

Razzia sur la France ! On liquide et s’en va... | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Razzia sur la France ! On liquide et s’en va...

 

Exit Ducros, exit Mory, exit MoryGlobal. De reprise en reprise, ce fleuron du transport routier français est mort. Avec des milliers de chômeurs sur le bord de la route.

 

Dentresangle, autre pépite du transport routier français bouffé en quelques jours par une entreprise étazunienne, XPO Logistics. Une entreprise deux fois moins puissante que Dentressangle. XPO Logistics, 2,4 milliards de dollars et une perte de 63,6 millions de dollars ; Dentressangle : 4,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires et un bénéfice de 75,9 millions d’euros (pas de dollars !), en augmentation de 8 % cette année. L’étazunien emploie 10.000 personnes sur 200 sites tandis que Norbert Dentressangle emploie 42.350 personnes sur 662 sites. « Dès l’acquisition, la marque Norbert Dentressangle va disparaître » avoue Hervé Montjotin, actuel président du directoire de Dentressangle. Cherchez l’erreur...

 

L’ouverture totale des frontières offre aux entreprises états-uniennes la possibilité de faire leur marché en Europe. C’est ce qu’on appelle la globalisation, la mondialisation prédatrice à la sauce dollar. Résultat : la liste des entreprises françaises qui passent sous pavillon étranger, surtout étazunien, s’allonge, s’allonge... Rachetées pour être dépouillées de leur savoir-faire, de leurs clientèles, de leurs brevets, de leurs actifs, de leur trésorerie, puis fermées, laissant les salariés sur le carreau.

 

 

Vous voulez des exemples ?

 

Péchiney. Vous vous souvenez de Péchiney. Un des fleurons de l’industrie française. Champion du monde de l’aluminium. Terminé. Mort Péchiney... Le groupe français a été racheté par le canadien Alcan en 2003. En 2007, ce dernier a lui-même été racheté par Rio Tinto. Résultat : Péchiney a été racheté pour être liquidé et ainsi éliminer un concurrent.

 

Arcelor. Le groupe sidérurgique — d’abord national sous le nom d’Usinor, devenu Arcelor en 2002 en fusionnant avec d’autres sidérurgistes européens — a été bouffé en 2006 par Mittal Steel Company. On connait les résultats : fermeture des usines, des milliers de chômeurs, toute une région ruinée... L’exemple typique, quasi caricatural, d’un rachat prédateur destiné à éliminer un concurrent.

 

Rossignol. C’était le numéro un mondial du ski avec 24 % de parts de marché ! Il a été bouffé en 2005 par l’américain Quiksilver, surtout connu dans le monde du surf. Salomon ayant lui aussi été bouffé par Adidas, on ne peut plus skier français...

 

TDF (Télédiffusion de France). Racheté par Intermediate Capital et Texas Pacific Group. Les émetteurs de la Tour Eiffel sous donc sous contrôle yankee ! Bonjour la fierté nationale...

 

 

Comment cette razzia est-elle possible ?

Pour deux raisons principales :

 

1 – Les dés sont pipés puisque les Etazuniens achètent avec de la monnaie de singe, le dollar, sorti de la planche à billets de l’oncle Sam. Elles n’ont pas été « achetées », mais razziées avec de la fausse monnaie.

 

2 – Les entreprises étazuniennes prédatrices sont bourrées de thunes qu’elles volent doublement : elles « optimisent » leur fiscalité, c’est-à-dire qu’elles volent le fisc en France. Mais si elles rapatriaient leurs bénefs aux États-Unis, elles devraient payer 35 % au fisc étazunien. Ce qu’elles ne veulent pas. Elles se trouvent donc à la tête d’une montagne de pognon planqué dans des paradis fiscaux, avec lequel elles font leur marché en France et en Europe.

 

Accessoirement, la baisse de valeur de l’euro par rapport au dollar fait que les entreprises européennes valent actuellement 25 % de moins qu’il y a seulement quelques mois...

 

Voilà comment tous les bijoux de la famille France foutent le camp. Et ce n’est pas sans effets. Ces investisseurs étazuniens n’ont qu’un dieu : le fric, qu’une exigence : le maximum de rentabilité pour les actionnaires. Au détriment du développement de l’entreprise et, bien sûr, de l’emploi. Les patrons-voyous imposés par les actionnaires étazuniens n’ont dès lors pas d’états d’âmes pour délocaliser les entreprises là où la main-d’œuvre coûte le moins. S’ensuivent le déplacement des sièges sociaux, des centres de recherche, la rupture avec les sous-traitants français, tuant des entreprises...

 

 

C’est ce qui se passe pour de très nombreuses entreprises françaises :

 

Alstom, entreprise majeure, stratégique, est passée – du moins pour sa branche énergie, sous pavillon étazunien avec son rachat par Général Electric

 

Alcatel-Lucent bouffée par le Finlandais Nokia

 

Amora Maille : le groupe français a rejoint le groupe anglo-hollandais Unilever en 2000.

 

Brasseries Kronenbourg bouffé par le groupe danois Carlsberg

 

Converteam (conversion de l’énergie électrique) : racheté par General Electric en 2011. On peut mettre en relation avec le rachat-démantèlement de Alstom.

 

ClubMed bouffé par les Chinois

 

Danone : La branche biscuit du groupe (LU) a été racheté par l’américain Mondelez International en 2007.

 

Legrand (produits et systèmes pour installations électriques et réseaux d’information) : racheté par un groupe d’investisseurs étazuniens dont KKR et Goldman Sachs.

 

Marionnaud, le parfumeur est passé en 2005 sous pavillon chinois.

 

PriceMinister, pionnier de l’e-commerce français, a été racheté par le japonais Rakuten.

 

SPIE (ingénierie électrique et construction) : racheté par Clayton, Dubilier & Rice en 2011 pour 3 milliards de dollars US.

 

Smoby (jouets) : en 2008, le leader français du jouet est repris par le groupe allemand Simba.

 

Solocal (ex Pages Jaunes) : racheté par KKR et Goldman Sachs.

 

Et ce n’est pas tout... On va probablement vendre aussi GDF-Suez, le fournisseur essentiel du gaz pour toute la France. L’entreprise est en train de changer de nom pour que ça fasse moins désordre...

 

Et n’oublions pas l’aéroport de Toulouse vendu aux Chinois, et bientôt – Macron l’a dit – les aéroports de Nice et de Lyon...

 

Vous me direz, la France fait pareil à l’étranger...


Ceci n’est pourtant qu’un hors-d’œuvre avant le grand dépouillement si TAFTA (TTIP) passe...

 

 

« Paul Emploi illimited » ! Voilà une entreprise qui va encore se développer...

 

 

 

PAR VICTORAYOLI - blogs.mediapart.fr - le 30 avril 2015.

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Et demain ?  Idem en Belgique ?


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