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Futur piège à gogo : le vaccin contre l’asthme et les allergies aux acariens

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Futur piège à gogo : le vaccin contre l’asthme

et les allergies aux acariens

 

Dégoulinante de complaisance, la grande presse habituelle y va de ses titres grotesques et infantilisants qui ne peuvent marcher que sur les plus crédules d’entre nous ainsi bien sûr aussi que sur les malades qui croiront y voir un salut futur : « Vous souffrez d’asthme ou d’allergie ? Un vaccin pourrait bientôt vous sauver, » titrait par exemple RTL.

 

Un tel article appelle bien entendu un décryptage que les journalistes de la presse officielle n’ont plus ni le courage, la volonté, la liberté rédactionnelle et/ou l’intelligence de faire. Demandez-vous donc encore pourquoi le lectorat/l’audimat de cette presse-là ne cesse de dégringoler quand il monte de façon fulgurante du côté des sites indépendants qui réinforment valablement...

 

Voyons tout d’abord ci-dessous le contenu de l’article (copié-collé) et voyons après en quoi il était urgent de ne pas laisser le lecteur rêver dangereusement à ces fausses promesses risquées de « progrès scientifique », sans lui fournir des éléments cruciaux et complémentaires pour une saine réflexion de fond, globale et responsable.

 

 

Vous souffrez d’asthme ou d’allergie?  Un vaccin pourrait bientôt vous sauver

 

Des chercheurs nantais ont annoncé avoir testé avec succès un vaccin « anéantissant totalement » l’allergie aux acariens sur des souris. « Les résultats sont assez spectaculaires sur les souris », explique Marc Sapène, président de l’association française Asthme et Allergie.

 

« D’une part parce qu’on voit s’effacer l’asthme. Si on essaie de déclencher à nouveau de l’asthme avec une substance, il ne réapparaît pas. D’autre part, l’asthme est une maladie inflammatoire chronique. Et non seulement cet asthme n’apparaît plus, mais l’inflammation visible dans le sang a également disparu dans cette expérience », précise le médecin.

 

La mise au point du vaccin pourrait prendre encore quelques années, mais Marc Sapène se montre confiant. « Comme c’est très spectaculaire, je pense qu’on arrivera assez vite à des tests sur d’autres animaux et sur l’homme », explique-t-il. « C’est une piste assez formidable, qui laisse beaucoup d’espoir. Maintenant il faudra voir s’il n’y a pas d’effets secondaires », ajoute-t-il.

Source : RTL

 

1) Regardez tout d’abord les mots « magiques », censés frapper, impressionner : « anéantissement total », « résultats spectaculaires », « l’asthme qui s’efface »... Ces mots ne sont pas ceux d’un journalisme ou d’une science responsable, mais des mots quasi enfantins, témoins de rêves et d’une immaturité intellectuelle qui vont souvent de pair avec une impulsivité et un enthousiasme excessifs.

 

2) Les illusions d’une médecine magique sont toujours à l'oeuvre avec le vieux réflexe de la médecine traditionnelle/allopathique (aux résultats les plus décevants qui soient dans les maladies chroniques) de simplement « supprimer les symptômes ». On essaie de le faire artificiellement apparaître et on ne voit plus l’asthme et donc on en déduit qu’il a disparu : on est ici dans le vieux rêve réaliste que tout ce qui existe doit forcément se voir par un symptôme et si rien ne se voit a priori, c’est que rien ne tourne mal de façon latente et larvée. Quel simplisme ! Et d’ailleurs, ça ne colle pas avec le fait que le début véritable des maladies (et leurs très subtils signes annonciateurs parfois très difficilement diagnosticables cliniquement) ne coïncide le plus souvent pas avec le moment fort tardif du diagnostic officiel. 


Supprimer les symptômes est le plus souvent dangereux et contre-productif : donner des antipyrétiques systématiquement a montré ses effets néfastes, car la fièvre est un mécanisme actif dont le système immunitaire a besoin. Pas étonnant dès lors qu’en supprimant massivement dans les années 50-60 la fièvre chez des patients en incubation de polio (et présentant les symptômes d’une angine), on ait créé de toutes pièces des paralysies et donc des séquelles évitables, car le virus polio cesse sa multiplication dans le corps à partir de 39,5 °C. Cette médecine suppressive force la Nature à s’adapter pour continuer à exprimer un problème qui est systémique et n’a pas disparu : si vous cassez le voyant de la voiture, vous ne le verrez plus, mais vous pourrez encore tomber en panne de moteur ou de batterie ; il en va de même pour le système immunitaire qui a besoin d’une réaction inflammatoire dans certains cas et par conséquent, la suppression de cette réaction inflammatoire chez ces patients-là qui étaient déjà immunitairement déréglés pourrait bien se transformer en une autre tentative beaucoup plus calamiteuse du corps pour contourner cette entrave à l’expression d’un dérèglement persistant... 

 

3) La cause principale de l’asthme et des allergies réside non pas dans un terrain génétique, mais d’abord et avant tout dans l’environnement, même si des prédispositions génétiques peuvent accroître les risques. Or l’environnement est une notion large : penser que « la cause » d’une allergie aux acariens, ce sont juste... les acariens est aussi intelligent que de s’arrêter à l’observation du doigt qui montre la lune plutôt que de regarder la lune elle-même ! Car une personne qui devient allergique n’a pas été de tout temps allergique à cette cause secondaire, qui ne peut donc en elle-même être une explication satisfaisante de ce véritable basculement immunologique.

 

4) La vaccination constitue une cause majeure d’allergies et cela est dûment prouvé : la vaccination des jeunes enfants dès le plus jeune âge constitue une des principales causes si pas LA principale cause de l’asthme et des allergies infantiles (comme l’ont montré plusieurs études ainsi que les données comparatives entre enfants vaccinés et enfants n’ayant jamais reçu le moindre vaccin ; voir notamment dans le petit livre « La bonne santé des enfants non vaccinés » de la Dre Françoise Berthoud aux Éditions Jouvence).

 

L’aluminium des vaccins constitue une substance qui est en elle-même capable d’induire toutes sortes d’allergies croisées avec toutes les substances auxquelles l’enfant et le sujet adulte peuvent être confrontés dans la même fenêtre de temps comme l’ont expliqué deux allergologues viennoises dans le documentaire d’Arte « Planète alu ». C’est ainsi que les vaccins peuvent être la vraie cause d’allergies aux laitages (que le sujet et l’enfant continuent de consommer avant, pendant et après la période des vaccinations), aux acariens, à toutes sortes d’autres substances, etc. La vaccination n’a pas un effet neutre sur les bronches puisqu’elle favorise par exemple les apnées des nourrissons.

 

Par conséquent, prétendre qu’on va régler avec des vaccins un des problèmes que les vaccins ont largement contribué à causer et à accroître (en termes de nombre de personnes touchées) est d’une aberration indicible. Il est certes compréhensible que les individus dont la vie a été rendue infernale par les bons effets de la médecine et ceci, sans que ces victimes ne le sachent ou ne pensent à faire le lien, soient évidemment tentés de se maintenir dans une sorte de passivité consistant à penser que la solution leur sera aussi apportée par cette médecine et qu’il suffira alors de se la faire administrer. 

 

5) La médecine allopathique a montré en de maintes occasions que son aveuglement idéologique et sa partialité pouvaient provoquer les pires aggravations qui soient de divers problèmes. En médecine plus que jamais, il faut se souvenir de l’adage : Le mieux est l’ennemi du bien. Or, rendez-vous bien compte que les « grands spécialistes » ont déjà recommandé depuis des décennies des vaccinations tous azimuts (et ceci de plus en plus) alors que leur connaissance du système immunitaire sur lequel ils interfèrent est de leurs propres aveux tout à fait balbutiante ou insuffisante. On voit bien en termes de santé publique que si on voit en effet parfois moins de certaines maladies infectieuses, les populations de plus en plus vaccinées (et de plus en plus polluées en général) sont de plus en plus malades avec une véritable explosion des maladies auto-immunes, inflammatoires et neurodégénératives sans parler des cancers.

 

Affirmer qu’il n’y a aucun lien avec les vaccins relève du scientisme et de la crainte d’oser voir en face les données existantes. La grosse question à l’heure actuelle est donc : allons-nous nous entêter dans le même paradigme mortifère qui constitue, au moins en partie, la cause majeure de cette spirale sanitaire descendante et désespérante ; allons-nous continuer à faire toujours plus des mêmes vieilles recettes qui ont lamentablement échoué à apporter plus de bien-être et plus de santé ? Si c’est le cas, il n’y a, selon nous, pas de grosses illusions à se faire sur l’évolution de l’état global de la santé publique mondiale.

 

 

 

Par initiativecitoyenne.be – le 28 mai 2015

 

Voir aussi :

Vaccins> allergies> vaccins anti-allergies... bienvenue en absurdie !

Des vaccins efficaces... contre d’autres effets secondaires de vaccins ?

Les vaccins sont les causes principales des allergies alimentaires

Allergies & vaccinations : y a-t-il un lien ?

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La fin de l’escroquerie aux statines ? Peut-être bien, selon Sir Rory Collin

La fin de l’escroquerie aux statines ? Peut-être bien, selon Sir Rory Collin | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Rory Collins - express.co.uk


 

La fin de l’escroquerie aux statines ?

Peut-être bien, selon Sir Rory Collin

 

J’ai écrit plusieurs billets dans ce blog à propos des statines et il apparaît aujourd’hui que certains des acteurs les plus en vue de la promotion des statines et donc de leurs effets supposés bénéfiques sur l’organisme sont de plus en plus circonspects quant à leurs effets secondaires qui pourraient être révélateurs de perturbations profondes de la mise en place architecturale des membranes cellulaires.

 

Le cholestérol est en effet un constituant très important de ces membranes et toute perturbation de son métabolisme peut entrainer des effets secondaires néfastes. Notre organisme synthétise environ 1 gramme de cholestérol chaque jour pour toute une série de besoins métaboliques et physiologiques et le reste de notre cholestérol est en majeure partie immobilisé dans les membranes cellulaires. Deux fonctions du cholestérol sont essentielles pour le bon fonctionnement de l’organisme : la production de sels biliaires, des détergents dérivés directement d’un précurseur du cholestérol (voir infra), et la synthèse des hormones sexuelles. Comme la médecine se veut une science très exacte, des « règles » ont été définies pour situer le seuil de cholestérol à ne pas dépasser afin d’éviter des problèmes cardio-vasculaires (Wikipedia).

 

Or chaque individu gère son propre métabolisme selon son activité physique, son régime alimentaire et l’environnement dans lequel il évolue. Par voie de conséquence le cholestérol sanguin total se répartit différemment entre le « bon » et le « mauvais » cholestérol selon les personnes et édicter une règle applicable sans discernement à tous est ainsi un non-sens.

 

Pourquoi avoir défini qu’à plus de 240 mg/dL on entrait dans la zone dangereuse, tout simplement pour inciter les médecins à prescrire ces produits appelés statines qui réduisent la synthèse du cholestérol dans le foie. Ces normes ont semble-t-il été décidées par des comités ad hoc sous la pression des grandes firmes pharmaceutiques productrices de statines et c’est très facile à comprendre : il s’agit d’un gigantesque business de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an.

 

Comme les médecins ne veulent pas prendre de risques et les patients veulent être rassurés, la prise de statines est progressivement devenue une norme, or comme n’importe quel médicament, y compris d’ailleurs les plus anodins comme l’aspirine, les statines présentent des effets secondaires nombreux qui n’ont pas fait l’objet d’études détaillées rendues publiques, car comme je le mentionnais en début de billet, un effet secondaire pour ce genre de médicament peut être révélateur de graves perturbations du métabolisme pouvant à terme conduire à de véritables pathologies et des dommages irréversibles de l’organisme.

 

Or les fabricants de statines (Merck, Bristol-Myers Squibb mais aussi beaucoup d’autres laboratoires, car les statines sont pour la plupart dans le domaine public) n’ont jamais divulgué les centaines de milliers de pages d’essais cliniques qui ont répertorié un nombre invraisemblable d’effets secondaires bien identifiés par ces mêmes laboratoires.

 

Le Professeur Michel de Lorgeril, spécialiste de la « santé des artères » relate dans son blog l’incroyable revirement d’opinion du très respectable Sir Rory Collins, Lord du Royaume-Uni ennobli par la volonté de Sa Gracieuse et Royale Majesté Elizabeth « The Second » pour bons et loyaux services rendus à la cause de la santé publique du Royaume (voir le lien).

 

Difficile il y a encore quelque semaines d’imaginer que cet éminent personnage sévissant à l’Université d’Oxford qui fut pendant des années un adepte inconditionnel de l’administration sans limites de statines pour le bien-être des artères de ses cosujets (de Sa Majesté) découvre comme ça, par hasard, d’un seul coup, peut-être après un mauvais rêve, qu’en réalité les statines sont carrément plus dangereuses que bénéfiques.

 

Cet illustrissime personnage a avoué devant la presse (plus ou moins de caniveau) britannique qu’ON (les laboratoires pharmaceutiques dont il était conseiller scientifique) lui avait caché les effets secondaires néfastes des statines… pendant près de trente ans !

 

À ce point de mon récit, la question de savoir qui se moque de qui se pose frontalement parce que Sir Rory Collins avait naturellement accès à toutes les données ultra-secrètes des laboratoires pharmaceutiques (Merck en particulier) qu’il conseillait. Il a donc menti effrontément pour que ses « clients » réalisent le maximum de profits au détriment de la santé de dizaines de millions de personnes.

 

Répertorier les plaintes des patients autoritairement sous traitement avec des statines sans justification impérieuse serait un immense travail. On ne compte pas les personnes se plaignant de souffrir de douleurs musculaires débilitantes, de cataractes, de diabète aggravé par la prise de ces médicaments, de fatigue générale ou encore de pertes de mémoire… ça fait beaucoup !

 

L’Éditrice en chef du très respecté British Medical Journal (BMJ), Fiona Godlee, n’a pas hésité à déclarer : « C’est un réel problème. Nous avions considéré que tous les détails des effets secondaires possibles avaient été pris en compte avant les nouvelles directives qui ont rendu éligibles à ces drogues des milliers de personnes supplémentaires ». Elle a envoyé un courrier à tous les superviseurs des essais cliniques les plus importants en les priant de bien vouloir rendre publics les moindres détails de ces travaux afin qu’ils soient disponibles pour des analyses indépendantes des laboratoires pharmaceutiques.

 

Il ne faut pas rêver ! Si Sir Rory Collins a menti pendant des années ce n’est pas cet appel de l’Éditrice du BMJ qui changera la règle de la frauduleuse omerta courante dans ce milieu très spécial qu’est l’industrie pharmaceutique : le profit et les dividendes versés aux actionnaires sont plus précieux que la santé des patients, il ne faut pas avoir peur de le dire haut et fort. Le Docteur Michel de Lorgeril le répète : « Sur la base des données scientifiques (partiellement censurées) disponibles les statines sont très certainement aussi inefficaces qu’elles sont toxiques… et toxiques de façons multiples ».

 

Les statines bloquent le fonctionnement d’une activité enzymatique essentielle pour un grand nombre de voies métaboliques issues du farnesyl-pyrophosphate. Il s’agit de l’HMG-CoA réductase. Le farnesyl-PP est un précurseur du cholestérol, certes, mais aussi du noyau hématinique de l’hémoglobine, des ubiquinones, des stérols eux-mêmes précurseurs des sels biliaires, des hormones sexuelles et de certains autres métabolites importants pour assurer la fonctionnalité d’activités enzymatiques ou signalétiques variées.

 

On comprend donc aisément que toucher à cette voie de biosynthèse est une aberration très grave qui aboutit inévitablement à des effets secondaires que se sont bien gardés de divulguer les laboratoires pharmaceutiques. N’importe quel étudiant de première année de médecine comprendra aisément que les statines sont des produits dangereux !

 

 

 

Par jacqueshenry.wordpress.com - le 27 mars 2015.


Source : inspiré d’un billet du blog du Dr De Lorgeril :

http://michel.delorgeril.info/ http://www.express.co.uk/news/uk/558249/statins-expert-heart-drug-rory-collins

 

Revoir aussi :

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/10/24/preuve-indirecte-de-leffet-pervers-des-statines/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/10/03/encore-les-statines/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/09/26/statines-et-fonctions-cognitives/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/05/11/statines-vers-le-plus-grand-scandale-sanitaire-mondial/

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Quelle place pour l’expertise du patient dans le monde médical ?

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Photo : Seattle Municipal Archives@flickr

 

 

Quelle place pour l’expertise du patient

dans le monde médical ?

Par Natasia Hamarat

 

Depuis une trentaine d’années, mettre en place une démocratie sanitaire plaçant le patient au « centre » du système de soins fait l’objet d’un large consensus social (organisation de la prise en charge des maladies chroniques, institutionnalisation des comités d’éthique et des droits des patients, multiplication des associations de malades, etc.) [1].

 

Néanmoins, dans la pratique médicale comme dans le discours public, il ne va toujours pas de soi de reconnaître que les patients possèdent un certain savoir sur leur maladie, la médecine s’étant attribuée historiquement l’exclusivité des connaissances sur les corps malades. En effet, dans la conception qui est encore aujourd’hui la nôtre du savoir médical, les patients ont des croyances sur leur maladie, là où les médecins ont le savoir sur celle-ci [2].

 

Or, la médecine traite la maladie et le corps biologique, et non le malade et l’expérience sociale de la maladie. En effet, le malade possède un savoir acquis dans le vécu de la façon dont la maladie frappe tous les aspects de sa vie (vie affective et familiale, vie professionnelle, etc.), une forme d’expertise indépendante et irréductible à celle des conceptions scientifiques du rapport à la maladie.

 

 

Durant mon travail d’observation dans des groupes de soutien de femmes atteintes d’un cancer du sein en Belgique francophone [3], j’ai pu constater que ces malades défendent un rapport au corps alternatif à celui de la médecine moderne. Tout au long du parcours de maladie, les traitements médicaux et les effets secondaires de ceux-ci (ablation totale ou partielle du sein, perte du système pileux, ménopause précoce, effets sur la sexualité et les projets d’enfants, arrêts de travail prolongés, etc.) sont le lieu de la négociation, et donc aussi des rapports de domination, entre le discours professionnel et le discours profane sur le corps. Pour ces femmes, tout l’enjeu de la négociation des traitements est de faire reconnaître leur « expertise expérientielle » [4], c’est-à-dire le résultat de l’acquisition de connaissances par le vécu de la maladie. Une telle reconnaissance de la légitimité de leur expertise permet de ne pas s’effacer devant le discours pédagogique et rationnel des médecins, et de s’engager ainsi dans un travail de partage et de confrontation des valeurs. J’illustrerai avec les propos de Valérie :

 

« [à une question de relance sur les rapports entretenus avec le corps médical] Pour moi, un médecin c’est un égal. Il a un savoir que je n’ai pas, mais moi j’ai des savoirs qu’il n’a pas (…). Un médecin doit m’expliquer ce que j’ai (…) que ce soit l’effet d’un médicament et comment il agit sur mon corps, voilà, j’ai besoin d’explications parce qu’on a moins peur de ce qu’on connaît quand on a une bonne explication et donc je crois qu’on y réagit mieux (…). Je peux être chiante parce que si on ne répond pas à ma question, je vais continuer… je veux dire qu’il ne faut pas me prendre pour une andouille. Il y a des médecins qui ont essayé de me prendre pour une andouille, je ne vais plus les voir. Les mandarins, ça existe toujours et aussi bons soient-ils dans leurs domaines ils peuvent être extrêmement puants par leur suffisance (…). Moi je connais mon corps ça fait cinquante ans que je vis avec (…). Mon corps, c’est peut-être la seule chose sur Terre qui m’appartienne vraiment (…), notre seule liberté, c’est encore vis-à-vis de notre corps. Si on n’a pas envie d’être touchée, si on n’a pas envie d’absorber une substance, c’est notre droit, c’est notre choix. Par contre on doit le faire en connaissance de cause, en connaissant toutes les implications que ça peut avoir. (Valérie, 50 ans, diagnostiquée à 41 ans, membre du groupe depuis 2005) »

 

Dans les discours des femmes interrogées, on retrouve aussi très souvent l’idée que malgré les dispositifs institutionnels de personnalisation des soins (consultations spécialement dédiées aux cancers féminins, projets personnalisés de soins, etc.), des pans entiers de l’expérience de la maladie, qui sont pourtant essentiels à la dignité de la femme avec un cancer du sein, n’intéressent pas les praticiens — dignes héritiers d’une médecine jugée toujours aussi techniciste et patriarcale.

 

Dans l’extrait suivant, Isabelle parle de l’impact du Tamoxifène © sur sa vie. Ce médicament est un inhibiteur des récepteurs des œstrogènes prescrit pour prévenir une rechute des cancers du sein hormonodépendants, tant chez les femmes en pré qu’en post-ménopause. Il provoque une ménopause artificielle, des douleurs articulaires, des troubles du sommeil, une prise de poids ou encore une perte de la libido. D’après Isabelle, ces effets secondaires seraient largement sous-estimés par les praticiens.

 

 

« [à une question de relance sur le vécu des effets secondaires de l’hormonothérapie] Avant [la prise du traitement], je me souvenais de quand j’avais un fou rire, une sensation de bien-être, ou quand je mangeais quelque chose qui me goûtait vraiment, je veux dire… On dégage une hormone, y a l’hormone du plaisir tout simplement, qui sort dans le rire ou dans un orgasme. Tout ça, j’ai vu à leur tête [celle des médecins] que c’était comme si on ne parlait pas de ça. Je me suis dit : mais moi j’ai besoin de cette sensation, c’est ça qui nous fait nous sentir vivants (…). Alors je me dis : maintenant si tu as le choix entre vivre cinq ans en ressentant pleinement toutes tes sensations (…) ou vivre dix ans comme ça, je choisis les cinq ans. Et ça, je leur ai expliqué, mais (…) j’ai l’impression de ne même pas être écoutée dans ce sens-là (…). »

 

Le plus gros effet secondaire, c’est mes insomnies. (…) Je ne trouve pas le sommeil, je n’arrive pas à faire des siestes la journée, donc je m’endors vers trois, quatre, cinq, six heures du matin, ça dépend des jours. C’est pour ça que je suis toujours à mi-temps sur la mutuelle parce que sans ça, je ne tiendrais pas le coup. (…) Par exemple, dans mon travail, je peux faire des petites fautes d’inattention, heureusement je n’en fais pas des graves, mais j’ai l’impression d’en faire plus et (…) j’ai même l’impression parfois de devenir bête, entre guillemets, c’est comme si toutes mes compétences diminuaient par la fatigue. Je suis aussi moins apte à surmonter les choses parce que mon moral baisse, même si je garde un bon moral… parfois je ne sais pas comment je fais, mais je garde un bon moral même si on pourrait croire que je n’ai pas le moral du fait que je suis fatiguée. Je suis beaucoup plus sensible, je pleure plus facilement, mais je ne suis pas dépressive pour autant. J’adore rire et plaisanter. Même quand j’étais malade, j’étais la première à sortir des blagues, même quand je recevais ma chimio (…). Je sais que mon moral n’est pas touché même si quelque part… il est en quelque sorte touché parce que je pleure beaucoup plus facilement qu’avant et je ressens que parfois quand je parle, comme maintenant, je sens que ça commence à vibrer [d’émotion], ce que je n’aurais probablement pas ressenti si je n’étais pas si fatiguée (…).

 

Ils [les médecins] se foutent du fait que je ne dorme pas, j’ai vraiment l’impression qu’ils s’en foutent. Ils ne cherchent pas de solution. Ils notent dans mon dossier médical : se plaint d’insomnies, mais sans plus. Quand je vois les comptes rendus de mon dossier, je vois surtout qu’on m’a bien tout expliqué et que je suis en rébellion contre ci, contre là. Mais je ne suis pas d’accord avec le fait qu’on m’ait tout bien expliqué et je ne suis pas d’accord que je sois en rébellion. (Isabelle, 42 ans, diagnostiquée à 36 ans, membre du groupe depuis 2008) »

 

Si la médecine n’entend pas les difficultés que représente l’hormonothérapie pour Isabelle, tant au niveau personnel que professionnel, comment reconstruire ce que la maladie a démoli ?

 

L’hormonothérapie est un exemple remarquable de ce que ces femmes considèrent comme des silences de la médecine, lesquels seraient néfastes pour la dignité et la qualité de vie des femmes vivant avec/après un cancer du sein. L’examen des récits des femmes actives dans ces groupes fait de la médecine un lieu de déception dans l’effort individuel et collectif de s’opposer à la démolition de la vie sociale des malades. L’engagement dans des associations d’entraide est un moyen d’agir sur sa propre vie et de témoigner de ces formes particulières de violence faites aux malades. Ces femmes appartiennent aux classes moyennes diplômées et ont développé toute une série de compétences et de stratégies pour s’affirmer en tant qu’expertes de leur corps et de leur maladie : qu’en est-il des modes de résistance des femmes ayant d’autres trajectoires sociales ? Qu’en est-il des modes de légitimation de cette expertise sur le corps pour des pathologies plus stigmatisantes que le cancer du sein — pensons par exemple aux cancers des voies aérodigestives supérieures qui sont particulièrement fréquents chez les personnes présentant une dépendance de longue durée à l’alcool et au tabac et vivant dans des conditions économiques précaires ?

 

Ainsi, la problématique de l’expertise légitime sur le corps se pose de façon prégnante à tous les niveaux de médicalisation, depuis la relation médecin-patient jusqu’aux lieux relatifs aux décisions politiques, scientifiques, éthiques et financières dans le domaine de la santé.

 

 

 

Par Natasia Hamarat - inegalites.be - le 11 mai 2015

 

Notes

[1] 

Voir l’article du périodique « Bruxelles Santé » consacré au sujet : http://www.questionsante.org/bs/Democratie-sanitaire.

[2] 

Pour reprendre la distinction de B. Good (GOOD, B. [1998], Comment faire de l’anthropologie médicale ? Médecine, rationalité et vécu, Paris, Presses Universitaires de France, collection « Les empêcheurs de penser en rond »).

[3] 

HAMARAT N. (2012), Du corps mutilé : action associative et modalités d’engagement individuel dans la lutte contre le cancer du sein, Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Master en sociologie, Université libre de Bruxelles.

[4] 

Pour reprendre le concept de T. Borkman (BORKMAN, T. [1976], « Experiential knowledge : a new concept for the analysis of self-help groups », Social Service Review, LX, n°3, pp.445-456).

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