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France/Occident : les dissidents du XXIe siècle

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Photo : A. Soljenitsyne n’a pu se déplacer pour recevoir le prix d’État, il a tout de même reçu la visite de Vladimir Poutine à son domicile en 2007 – Klimentyev/AP - lefigaro.fr


 

 

France/Occident : les dissidents du XXIe siècle

 

« L’apparition de la dissidence montre qu’un système

touche à sa fin. »

 

En France, en Occident, le temps de la transgression est venu, la dissidence explose : dissidents littéraires qui rejettent la médiocrité et le conformisme ; artistes dissidents qui refusent le non-art contemporain ; dissidents politiques qui ne croient plus aux partis institutionnels ; dissidents médiatiques qui ne supportent plus les bobards ; dissidents économiques qui préfèrent l’exil au fiscalisme ; dissidents moraux qui manifestent contre le mariage homosexuel ; dissidents scolaires qui fuient le naufrage de l’école publique ; dissidence populaire qui ne fait plus confiance à l’oligarchie ; dissidence identitaire contre le grand remplacement programmé des Européens ; dissidents contre les fauteurs de guerre occidentaux. Dissidents de toute tendance, unissez-vous ! Michel Geoffroy analyse le phénomène et le compare à ceux qui ont précédé la chute de l’Union soviétique.


Polémia

 

Honneur aux dissidents

 

Les dissidents soviétiques avaient bonne presse en Occident dans les années 1970, car ils permettaient d’attaquer l’URSS sur les droits de l’homme – dont l’idéologie commençait à prendre sa forme moderne – et en particulier sur le droit d’émigrer (déjà…). Ils révélaient aussi la réalité cachée du communisme, même si en fait on savait déjà tout depuis Victor Kravtchenko (J’ai choisi la liberté, 1946) et même bien avant.


On se souvient notamment de V. Boukovski, d’A. Zinoviev, d’A. Ginsburg, des frères Kopelev, ou Medvedev, de L. Pliouchtch et, bien sûr, d’A.Soljenitsyne.


Les dissidents ont cependant commencé à moins intéresser l’Occident quand, ayant quitté l’URSS, ils ont commencé à déclarer que le « monde libre » n’était pas non plus le paradis. Et plus encore quand ils ont préféré revenir en Russie après la chute du communisme, comme Soljenitsyne, par exemple. Mais tant qu’il s’agissait de mettre en accusation l’Union soviétique, l’Occident souhaitait la bienvenue aux dissidents. Mais aujourd’hui les rôles se sont inversés.

 

 

Le phénomène de dissidence marque l’usure d’un système

 

L’apparition de la dissidence montre qu’un système touche à sa fin.

Le phénomène de dissidence correspond au fait qu’un jour, et d’une façon imprévisible, des personnes du système décident de ne plus jouer le jeu en acceptant, en outre, d’en supporter personnellement les conséquences. Ce qui signifie qu’ils ne croient plus au système dans lequel ils vivent et qu’ils n’ont en outre plus peur de vouloir le changer.

 

Ainsi, recrutés avant tout parmi les intellectuels et les chercheurs choyés par le régime, les dissidents soviétiques montraient que le mythe communiste ne faisait même plus rêver « l’avant-garde du prolétariat ». Comme le décrit A. Soljenitsyne dans son livre Le Chêne et le Veau, l’existence de la dissidence portait des coups de boutoir répétés sur le régime soviétique d’autant plus redoutables qu’elle provenait de l’intérieur du système lui-même. Comme un jeune veau têtu peut finir par abattre à la longue un vieux chêne.

 

Ce phénomène s’est déjà produit dans l’histoire, notamment à la fin de l’Ancien Régime, quand une partie de la noblesse s’est ralliée aux « Lumières ».

 

 

Les dissidents du XXIe siècle 

 

La dissidence réapparaît aujourd’hui en Occident.

 

Julian Assange, Bradley Manning et Edward Snowden sont en effet des dissidents du XXIe siècle. Et comme leurs homologues soviétiques, ils annoncent que le système occidental se fissure de l’intérieur.

 

Bien qu’anglo-saxons, donc issus de la population dominant le système occidental, ces trois dissidents ont décidé un jour, et d’une façon imprévisible, de révéler au monde la réalité cachée de la politique américaine, en faisant la lumière sur les activités secrètes d’écoute des communications mondiales par la NSA auxquelles il participait, pour Snowden, ou en organisant la divulgation de documents diplomatiques ou militaires américains classifiés, pour Assange et Manning, via Wikileaks.

 

Ces dissidents ne pouvaient ignorer les risques auxquels ils s’exposaient. Ils les ont pourtant assumés en démontrant par là même qu’ils plaçaient l’exigence de vérité plus haut que leur propre sécurité ou que leur loyauté vis-à-vis du système occidental.

 

Leur dissidence porte aussi sur les télécommunications et l’internet : donc sur le cœur du réacteur occidental contemporain et sur le levier principal de sidération des populations.

 

Tous les trois sont jeunes, enfin : ce qui montre que la contestation monte des profondeurs du système.

 

 

Comme en URSS

 

Le sort des dissidents occidentaux n’a rien à envier à celui des Soviétiques. Les dissidents soviétiques ne trouvaient pas asile dans les pays du Pacte de Varsovie. Il en va de même pour les dissidents du XXIe siècle : aucun pays « libre » du bloc occidental – qui croule pourtant sous les « réfugiés » venus de toute la terre – n’a couru le risque de les accueillir et de mécontenter ainsi le « grand frère » américain. Y compris les pays espionnés par la NSA et qui se sont donc montrés pas très rancuniers ! L’oligarchie présente, bien sûr, les dissidents comme des délinquants et des hooligans, comme au temps de l’URSS.

 

Manning, qui a déjà passé 1 200 jours sous les barreaux, a été condamné à 35 ans de prison, même s’il a évité l’incrimination de « collusion avec l’ennemi » qui lui faisait courir le risque d’emprisonnement à vie. Manifestement, pour la justice militaire américaine le reste du monde s’assimile donc à un territoire ennemi, cela soit dit en passant. Peut-être le retrouvera-t-on un jour pendu dans sa cellule, comme cela arrive parfois en Occident ? Assange, réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres, se trouve sous le coup d’une demande d’extradition et de différentes accusations notamment d’abus sexuel. On a fait aussi circuler la rumeur qu’il se compromettait avec l’extrême droite (Le Monde du 23 août 2013), ce qui correspond en Occident au crime suprême de « contre-révolution » dans le bloc soviétique. Snowden, accusé d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux, n’a pu obtenir que l’asile temporaire en Russie.

 

 

Le goulag médiatique

 

Les médias, habituellement si aimables avec les délinquants de toute sorte, n’ont cessé, avec un bel ensemble, de dévaloriser la portée de leurs gestes (ils n’auraient révélé qu’un secret de Polichinelle) ou leur personnalité.

 

Manning, que l’on présentait ainsi comme un « jeune homme » un peu dépassé, en a d’ailleurs profité habilement devant le tribunal militaire pour faire adoucir sa peine ! Le goulag médiatique est, certes, plus soft que le goulag soviétique, mais il vise à produire les mêmes effets : réduire au silence et condamner à la mort sociale.

 

 

L’Occident, URSS du XXIe siècle

 

Les dissidents se multiplient en réalité en Occident, pour la même raison qu’en Union soviétique. Car on croit de moins en moins aux mensonges idéologiques sur lesquels repose le Système et ses résultats inspirent de plus en plus la défiance.

 

Dissidents littéraires qui rejettent la médiocrité et le conformisme, artistes dissidents qui refusent l’art officiel cosmopolite déraciné, dissidents politiques qui ne croient plus aux partis institutionnels, dissidents médiatiques qui ne supportent plus les bobards, dissidents économiques qui préfèrent l’exil au fiscalisme, dissidents moraux qui manifestent contre le mariage homosexuel, dissidents scolaires qui fuient le naufrage de l’école publique, dissidence populaire qui ne fait plus confiance à l’oligarchie, dissidence identitaire contre le grand remplacement programmé des Européens, dissidents contre les fauteurs de guerre occidentaux.

 

Malgré la police, malgré le goulag médiatique, malgré la menace économique, la dissidence progresse partout en Occident. Parce que le Système craque de toute part.

 

Nous sommes tous des Assange, des Manning et des Snowden !

 

 

 

Par Michel Geoffroy
(15/09/2013) - polemia.com – le 14 juillet 2015.

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La tentation du Patriot Act : traque aux dissidents et suspicion généralisée

La tentation du Patriot Act : traque aux dissidents et suspicion généralisée | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La tentation du Patriot Act : traque aux dissidents et suspicion généralisée

 

De quoi Charlie est-il le nom ? Ceux qui nous somment de nous identifier à ce personnage imaginaire se garderont bien de répondre si la question leur était posée, et pour cause. Ces trois mots qui sonnent comme un slogan publicitaire sont devenus le symbole d’une tromperie à grande échelle : le détournement d’une émotion légitime et populaire à des fins politiques et même mercantiles !

 

 Surfant sur la vague de stupeur et d’indignation collective provoquée par une agression armée contre des journalistes, le gouvernement fait feu de tout bois : appels à l’unité nationale, surveillance renforcée des citoyens et mesures liberticides et régressives. Mais cette opération de communication pourrait avoir une finalité infiniment plus coûteuse pour les populations qu’un simple resserrement des rangs : valider le choc des civilisations et de là, justifier une guerre civile et militaire contre l’Islam.

 

Et pour requérir le soutien des populations, rien de tel qu’un bon formatage des consciences à propos de la « menace islamique ». Pour cette tâche les bonnes volontés ne manquent pas : rappelons que Charlie est aussi le nom d’un journal qui s’est fait de l’ostracisation des musulmans son fonds de commerce et qui, sur cette question qui fâche, persiste et signe.

 

La belle histoire de l’union nationale face à la barbarie du terrorisme n’aura duré guère plus que le temps qu’une manifestation. Une fois chacun rentré chez soi, la politique reprend ses droits. Et celle à venir a de quoi faire frémir : tentation d’instaurer l’équivalent du Patriot Act étasunien en France, quasi-déclarations de guerre contre l’Islam, prolongation de l’intervention militaire en Irak et, en guise de hors-d’œuvre, batterie de mesures sécuritaires venant s’empiler sur une avalanche de lois antiterroristes dont la dernière en date est seulement vieille de deux mois.

 

Cette volonté à peine voilée d’instaurer la loi martiale en France a montré ce qu’il fallait définitivement penser des grandes tirades pour la liberté d’expression déclamées par les responsables politiques ou les médias mainstream – la présence dans la manifestation de dimanche de chefs d’États ou de ministres bien peu démocrates, la énième mise en examen de l’humoriste Dieudonné, cette fois pour « apologie du terrorisme » (incrimination passible de 7 ans de prison) avaient, il est vrai, déjà dissipé beaucoup d’illusions. Dans un régime totalitaire, il n’y a pas de délinquants, mais des ennemis. Et la suspicion, généralisée, prend pour cible ceux qui sont considérés comme réfractaires aux diktats du pouvoir. Le pli semble être pris si l’on en croit certains journalistes qui recommandent de réintégrer de force les récalcitrants à l’unanimité décrétée par le gouvernement et les médias.

 

L’identification à un journal ouvertement islamophobe est désormais devenue une norme à laquelle chacun doit se plier. Et sur cette question, Charlie Hebdo ne craint pas la surenchère au risque d’attiser les tensions – mais peut-être est-ce là le but recherché. Le dessin de couverture du premier numéro d’après attentat représentant le visage du prophète Mahomet dessiné en forme de pénis (tête de nœud ?) est particulièrement nauséabond. Il paraît dans un contexte d’explosion des actes islamophobes en France et en Europe et de montée en force de l’islamophobie médiatique.

 

Bernard Cazeneuve a d’ailleurs annoncé une protection renforcée des lieux de culte, mais la priorité semble être donnée à ceux de la communauté juive. Depuis l’attentat, plusieurs dizaines de musulmans ont été agressés et une manifestation contre la « menace islamique » est prévue à Paris dimanche 18 janvier à l’image de celles qui ont lieu actuellement en Allemagne sous l’égide du mouvement PEGIDA. Cette « une » particulièrement insultante ne pourra qu’encourager tous ceux qui ont fait de l’anti-Islam leur cheval de bataille.

 

L’histoire se répète toujours deux fois, la première comme tragédie, la seconde comme farce. Cette phrase que l’on attribue à Marx semble ici trouver quelques échos. Il est vrai que l’agression contre les journalistes de Charlie Hebdo n’est pas l’attentat du 11 septembre 2001, que la batterie de mesures sécuritaires de Cazeneuve n’est pas le Patriot Act étasunien et que l’omniprésent « Je suis Charlie » est plutôt léger comparé au « nous sommes tous des Américains ». Mais il ressort que l’exécutif s’est clairement engagé dans la fuite en avant du couple infernal tension/répression aussi bien à l’intérieur (conflits communautaires) qu’à l’extérieur (conflit militarisé). L’expérience montre pourtant que le choix de la guerre contre le terrorisme, en alimentant la menace même qu’elle prétend combattre, est de loin le plus coûteux pour les populations du pays agressé comme pour celles du pays agresseur.

 

 

Par Nicolas Bourgoin (*) - bourgoinblog.wordpress.com – le 14 janvier 2015

(*) Nicolas Bourgoin, né à Paris, est démographe, docteur de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales et enseignant-chercheur. Il est l’auteur de trois ouvrages : La révolution sécuritaire (1976-2012) aux Éditions Champ Social (2013), Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008).

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Le problème, c’est l’obéissance civile...

Le problème, c’est l’obéissance civile... | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source image : fdgdelamontagne.over-blog.com


 

Le problème, c’est l’obéissance civile... 

  

Matt Damon (*), ami de longue date d’Howard Zinn (**), a lu le 31 janvier 2012 des extraits d’un discours écrit en 1970 par Howard Zinn à propos de la désobéissance civile dans le cadre d’un événement appelé « The People Speak, Live ! », qui donne la parole aux rebelles, aux dissidents, et aux visionnaires d’hier et d’aujourd’hui.

   

>>> Voir la vidéo ici


  

Vidéo publiée par Actuapart sur dailymotion.com le 27 novembre 2013

 


(*) Matt Damon est un acteur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 8 octobre 1970 à Cambridge (Massachusetts)…

(Source : Wikipédia)


(**) Howard Zinn (né le 24 août 19221 et mort le 27 janvier 2010 à Santa Monica, Californie2) est un historien et politologue américain, professeur au département de science politique de l’université de Boston durant 24 ans…

Il a été un acteur de premier plan du mouvement des droits civiques et du courant pacifiste aux États-Unis… (Source Wikipédia).


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