Discours de Samantha Power sur le siège de Leningrad, le comble du cynisme | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Discours de Samantha Power

sur le siège de Leningrad,

le comble du cynisme

Par Maria ZAKHAROVA (Russie)

 

La représentante permanente des États-Unis aux Nations Unies, Samantha Power, prenant la parole lors d’une réunion de l’Assemblée générale le 5 mai 2015, a cité le journal intime de Tanya Savicheva, rappelant les souffrances de la jeune fille pendant le siège de Leningrad en 1941-1944.


Voici ci-dessous le commentaire de Maria Zakharova, directrice du département de l’Information et presse du ministère russe des affaires étrangères, publié en russe par RT.

 

Mais tout d’abord, il faut vous rappeler l’histoire tragique de cette famille de Leningrad :

 

Le journal de Tanya Savicheva

 

Pendant le blocus allemand de 900 jours de Leningrad, 642 000 civils sont morts dans la ville et 400 000 autres pendant l’évacuation.

En 1941, la famille Savichev vivait à Leningrad et s’apprêtait à passer l’été à la campagne. Mais seul Mikhail, le frère de Tanya, a réussi à quitter la ville avant le blocus.

Dès le début de la guerre, tous les membres de la famille avaient commencé à aider à l’effort de guerre. La mère cousait des uniformes, d’autres avaient travaillé dans la fabrication d’armes et avaient servi à la défense de la ville.

Comme les denrées alimentaires avaient été coupées pendant le siège, la plupart des habitants de la ville étaient condamnés à mourir de faim. La famille de Tanya n’a pas échappé au sort commun et son journal est devenu un témoignage de la tragédie humaine de Leningrad durant la Seconde Guerre Mondiale.


Première entrée :

« Zhenya est décédée le 28 décembre 1941 à 12 h 30 »

La sœur Zhenya travaillait dans une usine d’armes, où elle devait se rendre en luttant contre les éléments des rigueurs de l’hiver. Elle fut la première victime de la famille, en raison des énormes exigences physiques et du manque de nutrition.


Moins d’un mois plus tard, une nouvelle entrée apparaît dans le journal :


« Grand-mère est décédée le 25 janvier 1942 à 15 h »


« Leka est décédé le 17 mars, 1042, à 5 h »


« Oncle Vasya est décédé le 13 avril 1942 à 2 h » 


Enfin Tanya écrit à propos de la mort de l’oncle Lesha et sa mère Maria. Lesha mourut le 10 mai et sa mère 3 jours plus tard. Dans l’entrée, Tanya omet le mot « mort » :


« Mama le 13 mai 1942, à 7 h 30 »

 Dernières entrées :

« La famille Savichev est morte »

« Tout le monde est mort »

« Il ne reste plus que Tanya »


Tanya a été évacuée assez tôt avec d’autres enfants. En août 1942, le train emmenant les enfants est arrivé dans le village de Chatki. La jeune fille s’est retrouvée dans l’orphelinat 48. Mais, parmi les nouveaux enfants, elle était la seule à être atteinte de tuberculose. Tanya est décédée le 1er juillet 1944 à l’âge de 14 ans.

 

 

Maria ZAKHAROVA :


Le cynisme a beaucoup de définitions et d’exemples. En voici un autre. Cynisme – lorsque, le 5 mai 2015, la représentante permanente des États-Unis aux des Nations Unies, Samantha Power à la tribune de l’Assemblée générale cite le journal intime de Tanya Savicheva pour parler de la souffrance de la jeune fille pendant le siège de Leningrad.

 

Tout d’abord, Samantha Power a temporairement oublié que le siège de Leningrad a duré 872 jours – du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944. Et le deuxième front tant attendu a été ouvert en Europe, six mois après la libération complète de Leningrad du blocus !

 

Qu’est-ce qui a empêché les États-Unis et le Royaume-Uni de commencer à aider notre pays à sauver Tanya et des centaines de milliers de ces mêmes enfants de 2 à 5 ans ? Après tout, quelque chose l’empêchait, n’est-ce pas ? Ou alors, Washington et Londres ne disposaient pas des pages du journal de Tanya Savicheva à l’époque ? Sinon, ils auraient certainement commencé une opération militaire contre les troupes d’Hitler en Europe trois ans plus tôt, n’est-ce pas ?

 

Seulement, Tanya a disparu. Et maintenant la diplomatie américaine peut spéculer sur son nom tous ce qu’ils veulent. Reconnaissons que le fait de demander aux Américains une connaissance de l’histoire, en particulier d’un pays étranger, même bien connu, c’est, disons, quelque peu cynique.

 

Deuxièmement, en jouant la « bonne tante », qui déplore le sort d’un enfant qui est mort dans le lointain 1944, l’Ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies a encore une fois oublié qu’à aucun moment au cours de l’année écoulée, pas une seule fois lors des réunions thématiques du Conseil de sécurité, elle n’a pris la peine de mentionner le sort des enfants du Donbass qui vivent encore, et, par ailleurs, souffrent [y compris de faim – KR] à la suite des opérations militaires et la catastrophe humanitaire provoquée par le blocus actuel. Elle n’est, cependant, pas la seule à l’oublier, ses autres collègues du département d’État, aussi.

 

C’est juste que les enfants du Donbass n’existent pas, ce n’est qu’un mythe de la « Propagande russe » !

 

C’est que, du point de vue de « l’exclusive » Samantha Power, ils ne valent même pas le statut de Pussy Riot, pour en parler à l’ONU.

 

Mais, si ces enfants étaient morts du bon côte de l’histoire et, de préférence, depuis de nombreuses années de manière à ne pas pouvoir se défendre ; ou, s’ils s’étaient enfoncé un poulet congelé dans certaines parties de leur corps [référence à Pussy Riot – KR] en déclarant fièrement qu’elles souffrent à cause [de Poutine] du régime et du manque de réalisations créatives, alors Samantha Power garantirait une visite gratuite de l’immeuble de l’ONU et les honorerait à la tribune des Nations Unies.

 

 

 

Par Maria ZAKHAROVA (Russie) (orientalreview.org) - RT - traduction Avic - Réseau International.