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Quel sera le point final de cette crise ?

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Illustration : je-reste-zen.com

 

 

Quel sera le point final de cette crise ?

 Par Bruno Colmant (*)


Oublions un instant les dettes publiques, les programmes d’assouplissement quantitatifs, les taux d’intérêt volatils et autres singularités qui seront autant de sujets d’études dans le domaine académique. Mettons de côté le péché originel d’une monnaie unique, les erreurs de jugement politique et les autres égarements de nature budgétaire. Écartons aussi les bavardages sur la crise grecque.

 

Quel est le vrai, le seul, l’unique problème de cette crise qui relève plus du symbolique que de l’économie réelle ?

 

C’est la monnaie.

 

C’est la monnaie, car ce concept est la représentation étatique ultime de l’économie marchande. Derrière la monnaie, il y a la dette, les dettes, et toute l’expression du patrimoine.

 

Mais, avant tout, il y a l’unité de mesure, l’étalon qui permet le métrage des transactions.

 

Et cette monnaie doit être, pour partie, dissoute pour permettre la libération du futur des dettes passées.

 

Cette dissolution monétaire signifie la diminution de son pouvoir d’achat, c’est-à-dire une remesure de la valeur des biens et des services par un nombre augmenté d’unité monétaire.

 

Cela s’appelle de l’inflation, de l’érosion du pouvoir d’achat, une dépréciation monétaire et un appauvrissement des rentiers.


Qu’importe.

 

Le dernier facteur d’ajustement de cette crise sera sa propre mesure.

C’est-à-dire la monnaie.

 

Depuis les premiers signes de l’écriture, la monnaie se dissout dans l’Histoire.

 

Et c’est bien sûr ce qui arrivera.

 

 

Par Bruno Colmant (*) - blogs.lecho.be – le 5 juin 2015

 

 

(*) Bruno Colmant est membre de l’Académie Royale de Belgique, Docteur en Économie Appliquée (ULB) et Master of Science de l’Université de Purdue (États-Unis). Il enseigne la finance appliquée et l’économie à la Solvay Business School (ULB), à la Louvain School of Management (UCL), à l’ICHEC, à la Vlerick Business School et à l’Université de Luxembourg. Sa carrière est à la croisée des secteurs privés, publics et académiques.

 

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Belgique : si on sifflait la fin des débats accessoires ?

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Photo : tresor.economie.gouv.fr


 


Belgique : si on sifflait la fin des débats accessoires ?

 Par Bruno Colmant (*)



Nous vivons des temps économiques inédits.

 

Nous pénétrons dans une tendance déflationniste, inconnue depuis les années trente du siècle précédent, qui est aggravée par une croissance insuffisante.

 

La gravité de la situation est telle que la BCE a dû se résoudre à injecter 1.100 milliards d’euros dans un système financier visqueux.


Les taux d’intérêt sont négatifs et au plus bas depuis plusieurs siècles.

 

La monnaie unique révèle tous ses vices cachés, à commencer par l’incapacité d’avoir assis sa formulation sur l’absence de gouvernance correcte et une quelconque mutualisation des dettes et des fiscalités européennes.

 

Les dettes publiques atteignent une année de PIB, sans compter la dette cachée, c’est-à-dire celle des pensions et des soins de santé qui ne pourra être financée que par un prélèvement sur une croissance future… inexistante.

 

Le coût des pensions alourdit l’endettement public au point de mettre potentiellement l’État en faillite.

 

Mais de quoi s’occupe-t-on dans les négociations étatiques ?

 

D’un saut d’index alors que l’inflation est négative et de la remise à l’emploi des prépensionnés alors que les bouleversements technologiques sont d’une envergure que nul humain n’aurait pu anticiper !

 

De quoi devrait-on débattre ?

 

Pas d’un tax shift, mais d’une réforme fiscale profonde.

 

D’une fiscalité de croissance et de combat.


De partage du temps de travail.

 

D’une réforme des pensions.

 

D’une réforme de l’enseignement pour savoir quelles sont les filières de croissance.

 

De la pénétration de la Belgique dans une économie digitale.

 

Nous devrions débattre d’une vision, d’un plan, d’une ambition.

 

Il arrivera un moment où le tourbillon médiatique ne pourra plus camoufler la gravité de la situation et la nécessité d’une sage réflexion.

 

 

 

Par Bruno Colmant (*) - blogs.lecho.be – le 10 mars 2015

 

(*) Bruno Colmant est membre de l’Académie Royale de Belgique, Docteur en Économie Appliquée (ULB) et Master of Science de l’Université de Purdue (États-Unis). Il enseigne la finance appliquée et l’économie à la Solvay Business School (ULB), à la Louvain School of Management (UCL), à l’ICHEC, à la Vlerick Business School et à l’Université de Luxembourg. Sa carrière est à la croisée des secteurs privés, publics et académiques.

 

 

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L’Europe de la répression frappe un grand coup contre la protestation sociale en Irlande

L’Europe de la répression frappe un grand coup contre la protestation sociale en Irlande | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : « Nous ne pouvons pas payer ! Nous n’allons pas payer ! »

 

 

 

L’Europe de la répression frappe un grand coup contre

la protestation sociale en Irlande

Par José Antonio Gutiérrez D (*)

 

Après des années de pillage éhonté du pays, les riches transforment leurs dettes privées en dettes publiques et imposent un programme d’austérité à leur peuple afin que retombe la charge de les maintenir à flot sur les plus pauvres.

 

Non contents de cela, les alliés étrangers de cette oligarchie, ceux-là mêmes qui lui ont permis de s’endetter de façon astronomique et ont financé toutes ses extravagances, utilisent la crise pour garantir leurs affaires : c'est-à-dire que la dette soit payée avec les intérêts dus et que l’économie s’ouvre à eux pour de nouvelles opportunités d’investissement.

 

C'est ainsi que commence la privatisation des services de base et que l’oligarchie nationale devient l’agence commerciale qui administre le pillage. Quand le peuple commence à protester contre cette injustice, avant le lever du jour, on lance des rafles à l'aube, on tire des militants politiques du lit pour les interroger, les intimider et l’on condamne durement certains d’entre eux. Le système judiciaire interdit la protestation sociale et les autorités menacent : elles n'accepteront pas de troubles à l’« ordre » public.

 

Nous ne sommes pas en train de parler d'une république bananière du Tiers-monde à la fin des années 70, mais ce qui est en train de se produire dans la civilisée et progressiste Union Européenne (U.E). Plus particulièrement, dans la république bananière d’Irlande.

 

Depuis 2008, le peuple a supporté, avec un stoïcisme proche de la stupidité, toutes les conditions imposées par la troïka (BCE, FMI, UE) au milieu de la crise, le programme d’austérité, les mensonges d’un gouvernement élu pour faire exactement le contraire de ce qu’il a fait, les sales tours de quelques riches qui ont continué à s'enrichir grâce au pillage des portemonnaies de la classe travailleuse. L’esprit combatif mythique des Irlandais s’est évaporé sans laisser de traces, au point que les Grecs brandisssaient des pancartes dans leurs manifestations où l’on pouvait lire « Nous, nous ne sommes pas l’Irlande ».

 

Mais, on est arrivé à un tel point que même le plus docile des Irlandais s’est mis en colère. La privatisation de l’eau a été littéralement la goutte qui a fait déborder le vase. Bien qu’ils essaient de vendre cette mesure avec l’argument que c’est une nécessité imposée par la crise, la vérité, c’est que depuis peu, l’UE essaye de privatiser ce dit service en Irlande : en fait, il y a eu des campagnes successives et réussies contre la conversion de ce droit en business à partir de la fin des années 90.

 

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans ce petit pays contre cette politique et le gouvernement fait face à une campagne de désobéissance civile sans précédent, dans laquelle une majorité de gens refuse de payer. Horreur des horreurs, GMC Sierra, la compagnie chargée de l’installation des compteurs d’origine allemande et US-américaine dans les maisons, s’est heurtée à l’opposition enflammée des communautés qui les empêchent de travailler, qui font obstruction et réalisent des piquets de blocage. Action directe, Messieurs-Dames ! Voilà ce à quoi nous assistons après des décennies de domestication des mouvements populaires par le pacte social.

 

La classe dominante a peur et cela se voit. Ils craignent l’anarchie, ils craignent que la populace cesse d'obéir et de reconnaître l’autorité de ceux qui gouvernent. Ils répondent maladroitement, donnant l’ordre en une semaine d’arrêter 17 personnes qui ont participé à une manifestation au mois de novembre dernier dans le district de Jobstown. À cette occasion, le véhicule de la vice-première ministre, la travailliste Joan Burton, a été bloqué par les manifestants, qui ont été accusés honteusement d'« emprisonnement illégal ».

 

Dans le premier groupe de personnes arrêtées (le 9 février) se trouvaient le député socialiste Paul Murphy, des conseillers de gauche et des militants républicains. Les jours suivants, les personnes arrêtées étaient toutes des manifestants de la campagne contre la privatisation de l’eau, y compris des mineurs et des retraités, ce qui rendait ce montage encore plus grotesque. Bien qu’ils aient été tous laissés en liberté provisoire, hier (18 février) cinq d’entre eux ont été condamnés par la cour - Bernie Hughes, Damien O’Neill, Paul Moore, Derek Byrne et Michael Batty, - tous originaires de secteurs populaires de la capitale - à 28 et 56 jours de prison. La sentence criminalise ouvertement la désobéissance civile, une des formes classiques de protestation qu'on confond délibérément avec la « violence » en totale violation des droits humains les plus fondamentaux.

 

La réponse policière à la protestation dans la paisible République d’Irlande n’est pas nouvelle – les habitants de Rossport sur la côte ouest en savent quelque chose, eux qui pendant des années se sont battus contre la présence de la pétrolière Shell sur leurs territoires : ils ont été victimes de harcèlement policier et ont dû encaisser moult matraquages parce qu’ils ouvraient la bouche.

 

Curieusement, le jour même où les premières arrestations ont été menées contre les manifestants, le Premier ministre Enda Kenny annonce le durcissement des lois antiterroristes pour affronter le grand méchant loup islamiste. On voit où ils veulent en venir : criminaliser le mouvement social. La réponse populaire commence à se manifester : alors que Rossport est une zone rurale isolée du reste du pays, la persécution politique au cœur de Dublin a éveillé des manifestations multiples et spontanées devant les commissariats de police dans tout le pays et samedi 21 une importante manifestation aura lieu contre la répression, on y attend des milliers de personnes des communautés populaires qui ont subi le plus durement l’impact sur les pauvres de la crise des riches, et qui continuent à subir le gros de cette offensive contre le droit à la protestation. L’heure est venue pour que le peuple d’Irlande démontre aux Grecs, au monde et à lui-même qu’ici aussi, il reste de la dignité.

 

 

 

 

Par José Antonio Gutiérrez D  (*) - tlaxcala-int.org – le 6 mars 2015.



(*) José Antonio Gutiérrez D est un militant libertaire colombien résidant en Irlande où il participe à des mouvements de solidarité avec l'Amérique latine et la Colombie, il collabore à la revue CEPA (Colombie) et à El Ciudadano (Le Citoyen, Chili), il collabore également au site web international www.anarkismo.net et au site http://www.es.lapluma.net. Auteur de « Problèmes et possibilités de l'anarchisme » (en portugais, Faisca ed, 2011) et coordinateur du libre « Origines libertaires du Premier mai en Amérique latine » (Quimantu ed 2010)

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L’audit citoyen des dettes publiques en Europe : un outil pour vaincre l’austérité

L’audit citoyen des dettes publiques en Europe : un outil pour vaincre l’austérité | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’audit citoyen des dettes publiques en Europe :

un outil pour vaincre l’austérité

 

Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (CAC) salue le choix du peuple grec de rejeter massivement les politiques d’austérité lors des élections du 25 janvier. Cette victoire ouvre une brèche contre l’Europe de la finance, le diktat des dettes publiques et des plans d’austérité.


Engouffrons-nous dans cette brèche : une autre Europe devient possible !

 

Malgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession.


Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations.

 

Mais déjà les grands médias relaient l’idée absurde selon laquelle l’annulation de la dette grecque « coûterait 600 euros à chaque contribuable français ». À mesure que les négociations vont se durcir entre la Grèce et la Troïka, la propagande va s’intensifier et notre travail d’éducation populaire sur la question de la dette publique va devenir de plus en plus décisif.

 

Nous soutenons la proposition d’une conférence européenne sur les dettes publiques.


En 1953 l’accord de Londres, annulant plus de 60 % de la dette de l’Allemagne de l’Ouest, a permis sa relance, tout comme les annulations de dette de l’Équateur en 2008 ou de l’Islande en 2011.


Nous soutenons la proposition de réaliser un audit des dettes publiques afin d’identifier les responsables et les bénéficiaires réels de ces dettes, et de dégager les solutions qui permettront de libérer le pays de ce boulet.

 

Nous soutenons également le droit de la Grèce à désobéir à ses créanciers au cas où ils refuseraient la mise en œuvre de ces solutions. Rappelons que les memoranda imposés par la Troïka sont illégaux au regard du droit européen et international.

 

Nous avons déjà publié un premier rapport d’audit citoyen |1|, montrant qu’une large part de la dette publique française peut être considérée comme illégitime. Dans la période qui s’ouvre, notre collectif va continuer à proposer aux citoyens et à l’ensemble du mouvement social européen des lignes d’analyse juridiques, économiques, sociales, des arguments et des instruments de mobilisation contre les créanciers qui mettent en coupe réglée les populations.

 

Avec nos partenaires des autres pays européens, à commencer par la Grèce, notre collectif va intensifier son action pour mettre en débat le caractère illégitime, insoutenable, illégal, voire odieux d’une grande partie des dettes publiques en Europe.

 

Tous ensemble, levons le voile sur la responsabilité des créanciers qui profitent des saignées effectuées sur le dos des peuples.

Tous ensemble, renforçons une démarche citoyenne de contestation et de remise en cause de cette Europe des 1 %, des spéculateurs et des banquiers.


C’est aux populations, trop longtemps victimes des plans d’austérité, de compétitivité et autres « mémorandums », qu’il revient de décider de leur avenir : nous voulons mettre à leur disposition tous les outils nécessaires pour comprendre et décider comment sortir de l’étau de la dette en faisant payer non pas les contribuables ordinaires, mais les véritables bénéficiaires du système de la dette.

 

 

Par CAC France - cadtm.org - le 14 février 2015

 

Notes

|1| www.audit-citoyen.org/wp-content/uploads/2014/05/note-dette.pdf

Koter Info's insight:


Vous n'en avez pas encore marre de voir que les autres se remuent les fesses pour vous, mais que sans vous il leur sera impossible d'aboutir ?

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