ENCORE LA PLANCHE À BILLETS ! La tyrannie des castes marchandes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

En haut : planche à billets - Bundesdruckererei/AP - humanite.fr

En bas, à gauche : Thorstein Veblen – Wikipédia

En bas à droite : Jacques Bichot

 

  

ENCORE LA PLANCHE À BILLETS !

La tyrannie des castes marchandes

Par Auran Derien

 

L’oligarchie occidentale est à court de projets à défaut d’être à court d’idées. Il n’y a aucun projet pour l’Europe, seules les idées porteuses de destruction prospèrent.

 

La dernière idée de l’oligarchie reprend la méthodologie de « la manne céleste », la création monétaire. Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) depuis le 1er novembre 2011 prend la suite du Japon, lequel enchaînait sur ordre de Wall Street obnubilé par le culte de l’idole dollar. Il patientera avant de relancer un nouveau Quantitative Easing en 2017. La tyrannie des castes marchandes débouche toujours sur le néant de civilisation.

 

 

Deux ou trois choses que l’on sait 

 

Lorsque l’on a enfin compris que les économistes « lyssenkiste » mentent, et que leurs pensums n’ont pas plus d’intérêt que les discours de l’ère léniniste, il reste deux ou trois choses que l’on peut prendre au sérieux.

 

1. La guerre des monnaies fait rage. De nombreuses banques centrales ont accéléré l’émission monétaire, ainsi que l’observe le rapport trimestriel de la BRI. Par exemple, le Danemark, la Suisse, la Suède, l’Inde (4 mars), Singapour (28 janvier), Chine (4 février), etc. La Banque Centrale Européenne a commencé ce mois-ci à abreuver les banques de la zone euro en achetant les titres publics qu’elles détiennent. 

 

Les effets prévisibles sont au nombre de deux : la dévaluation de la devise dont la production s’accélère et la baisse des taux d’intérêt, devenus négatifs dans divers pays. Or, le « pillage » des populations par les oligarques occidentaux réduit partout les revenus du travail. Les exportations européennes ne pourront s’accroître malgré la baisse du change puisque la demande extérieure est stagnante. Quant aux produits importés, ils coûteront plus cher. Le libre-échangisme obscurantiste que les membres de la Commission de Bruxelles ont imposé à l’Europe a déjà détruit l’essentiel de l’industrie. Peu de produits sont à exporter, beaucoup s’importent. Le résultat global ne sera pas positif pour les populations

 

2. Le système bancaire, dont les bilans sont totalement artificiels, ne vit que de spéculation. L’activité principale consiste à faire des profits pour les actionnaires de la banque sans créer aucune valeur pour la société. Les figures prognathes de l’oligarchie que décrivait Thorstein Veblen avant la guerre de 1914 sont de retour. Les prédateurs sont en possession de l’économie occidentale et espèrent bien convaincre les Asiatiques de les imiter pour vivre ainsi durant des siècles. Le paradis sur Terre, pour les usuriers, n’est-ce pas justement cette inhumanité tranquillement affirmée ? 

 

3. La politique de rachat des titres existants par une institution privée, lorsque celle-ci détient le monopole de la création monétaire, ne relance aucune économie. L’activité productive repose sur le financement d’investissements nouveaux, ce que l’on nommerait — en reprenant une expression appréciée par l’économiste Jacques Bichotla distribution de vrais droits. Le début de toute richesse bien fondée se trouve dans la qualité des projets financés à crédit. Les organismes qui bénéficient du droit de distribuer du crédit à partir de rien doivent s’appuyer sur l’étude de rentabilité espérée des investissements qu’ils pensent soutenir, et ils espèrent que le bénéficiaire les remboursera. La séquence positive et vertueuse a toujours été celle-là. Le crédit finance l’investisseur qui paie ses employés et ses consommations intermédiaires, vend le produit fini et rembourse le crédit. Mario Draghi et autres manants n’ont aucunement l’intention de relancer l’activité qui, de toute façon, suppose un niveau de protection pour éviter les dumpings étrangers ainsi qu’une juste rémunération des salariés et de la collectivité, ce que les politiques bloquent voire nient puisqu’ils sont au service du pouvoir financier

 


La manne céleste est nécessaire à la globalisation totalitaire

 

Le plus important cependant est de comprendre que la manne de la création monétaire au service d’une oligarchie se justifie à travers le projet totalitaire de domination de la planète par le « soviet de la finance ». La monnaie émise enrichit les banques, les fonds financiers et augmente l’inégalité au détriment des salariés qui n’en voient pas la moindre miette. Ces institutions financières — et les actionnaires qui les possèdent — peuvent acheter toutes les entreprises qu’elles souhaitent, puis délocaliser tout ce que bon leur semble

 

La manne céleste au profit des oligarques financiers favorise la terreur de l’Empire qui renforce toujours plus son pouvoir tant directement* qu’indirectement lorsque la population doit s’endetter pour survivre. Les financiers ne se préoccupent pas de bien-être. Ils cherchent des acheteurs de crédits pourris, de produits dérivés. Les États surendettés, appuyés par les pratiques de Q.E., retrouvent de nouveaux moyens pour continuer l’équarrissage des peuples. Plus d’argent à l’État français aujourd’hui, c’est plus d’argent pour le « génocide » des populations européennes, l’abrutissement médiatique, la barbarie scolaire. C’est plus d’argent pour l’inhumanité.

 

 

 

Par Auran Derien - metamag.fr - le 29 mars 2015.

 

Note :

*on sait, depuis l’étude de l’Institut Polytechnique de Zurich publiée en 2011, qu’en 2007, au moment où débutait une nouvelle crise, 18 entités financières contrôlaient l’économie globale, à savoir : Prudential Financial ; Morgan Stanley ; Citigroup ; Bank of America ; State Street Corp. ; Goldman Sachs ; Bear Stearns ; Lehman Brothers ; T. Rowe Price ; UBS AG ; Deutsche Bank ; Credit Swiss ; Commerzbank ; Franklin Resource ; Barclays PLC ; JP Morgan Chase & Co. ; Merril Lynch ; Axa. (avec la crise de 2007, Bear Stearns et Lehman Brothers ont disparu, rachetées par des entités de ce groupe).