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France - L’association « Onze janvier » est fondée par un proche des services secrets israéliens

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Photo : Mohamed Sifaoui

 

France - L’association « Onze janvier » est fondée par un proche des services secrets

israéliens

 



Lancée pour perpétuer « l’esprit Charlie », une association, dénommée « Onze janvier » et consacrée notamment à la « lutte contre le conspirationnisme », est présidée par Mohamed Sifaoui, partenaire d’une organisation dirigée par un ex-espion israélien.

 

Dimanche 19 mai, ce fut le Huffington Post — site d’opinions affilié à la gauche sioniste de l’Hexagone — qui annonca la nouvelle : une association, réunie autour de « l’esprit » de la marche du 11 janvier, a vu le jour.

 

Son président-fondateur et auteur du manifeste : Mohamed Sifaouicollaborateur de l’agence Tac Presse, spécialiste de l’islamisme pour les uns et « intellectuel faussaire » pour les autres.

 

« L’Association compte notamment investir le champ du Net et construire une narration républicaine tout en luttant, par tous les moyens légaux, contre le conspirationnisme, et toutes les idéologies extrémistes diffusés sur Internet et les réseaux sociaux ».

 

Surprise, surprise : l’homme — qui s’est donné la fantasmagorique mission de combattre « les théories du complot qui ne visent pas autre chose qu’une mise en accusation du système démocratique dans le but de le diaboliser afin de le détruire et lui opposer un système totalitaire » — est un membre actif de la nébuleuse pro-israélienne.

 

Depuis le 15 septembre, Mohamed Sifaoui, soutien zélé de Bernard-Henri Lévycollabore ainsi avec une officine singulière du paysage géopolitique : Memri (acronyme pour « Institut de recherche des médias du Moyen-Orient »), une association américaine fondée par Yigal Carmon, ex-militaire israélien du renseignement. Particularité de ce dernier : avoir défendu l’usage de la torture à l’encontre de Palestiniens suspectés d’éventuels agissements terroristes.

 

La cohérence idéologique du parcours de Sifaoui, propulsé à l’avant-scène médiatique depuis la mystification israélo-américaine du 11— Septembre, devient limpide avec le temps.

 

  

 

 

Proche de la frange ultra-sioniste de l’Hexagone, il en partage les mêmes idées comme l’illustre son intervention (à 31’) dans un colloque organisé en 2009 par l’Upjf et intitulé « Les ruses du nouvel antisémitisme contemporain : l’antisionisme ».

 

 

  

L’homme a vu sa carrière relancée en 2007 à travers la diffusion, sur Arte (chaîne codirigée par Bhl), d’un documentaire hagiographique produit par Daniel Leconte et réalisé par l’essayiste néoconservateur Antoine Vitkine.

 

 

 

Sur son blog, le polémiste, qui se présente comme un « journaliste, écrivain, réalisateur et accessoirement scénariste de BD », affirme également avoir eu du « plaisir à travailler » sur La désintégration, film sorti le 15 février 2012 (un mois avant le déclenchement de la sombre affaire Merah dont il assura la promotion de la version officielle) et qui traite, selon lui, du « processus d’endoctrinement de l’islamisme djihadiste » à partir de « faits réels ».


Le 11 octobre 2014, « l’antiraciste » autoproclamé Sifaoui partageait la table de Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, ancien vice-président du Congrès juif européen, ami de l’ultra-sioniste Sammy Ghozlan et admirateur du raciste israélien Avigdor Lieberman.


Le lendemain, dimanche 12 octobre, les deux hommes participèrent, au sein du Centre communautaire laïc juif de Bruxelles, à un colloque sur l’antisémitisme « brun-vert-rouge » en compagnie d’Alain Finkielkraut, un prescripteur d’opinion islamophobe de plus en plus radicalisé.


Rappelons, par ailleurs, que Sifaoui fustiga, via les réseaux sociaux, Panamza — qualifié, sans rire, de site « islamonazi » — pour avoir publié une photographie embarrassante le représentant avec le cybercriminel Franco-Israélien Grégory Chelli alias Ulcan.

Conférencier du Crif (ainsi que de l’Uejf) et personnage héroïque aux yeux de la Ldj, Mohamed Sifaoui était d’ailleurs présent — dimanche 24 mai — à la confortable conférence (organisée par la revue de Bhl…) de son amie Caroline Fourest, actuellement en tournée promotionnelle pour son dernier ouvrage consacré aux « éveillés » du 11 janvier.

 

 

  

L’un des leurs amis communs est également le cofondateur de l’association « Onze janvier ». Son nom : Rudy Reichstadt. Animateur du site Conspiracy Watch et proche de l’Uejf, ce blogueur cryptocommunautariste incarne avec brio — mais à son insu — l’alliance consubstantielle et révélatrice entre la galaxie sioniste et la mouvance dite « anticomplotiste ». 

 

Rappel : Rudy Reichstadt, fonctionnaire de la Ville de Paris, est également membre de l’Observatoire des radicalités politiques (Orap) de la Fondation Jean-Jaurès. Ce think-tank, dirigé par Gilles Finchelstein (un ex-conseiller de Dsk, Fouks et Cahuzac), est essentiellement subventionné par l’État. L’Orap est piloté par le chercheur Jean-Yves Camus, un intervenant régulier du Crif, également chroniqueur dans Charlie Hebdo, qui a présenté — lors d’une réunion organisée par un centre communautaire juif — le monde arabo-musulman comme une aire culturelle globalement « antisémite », « complotiste » et « négationniste ».

 

Enfin, il convient de souligner les croustillantes affinités socioculturelles des abonnés — via Twitter et Facebook — de l’association fondée par le tandem Sifaoui-Reichstadt : une attachée de l’ambassade d’Israël, l’antenne française d’un influent lobby sioniste d’outre-Atlantique, une dirigeante de Ni putes ni soumises, le patron éditorial d’un éminent hebdomadaire cryptosioniste récemment lancé à la chasse aux « complices de l’islamisme », la directrice (participative ?) des projets au sein du Crif, le directeur général de Sos Racisme, un chasseur labelisé universitaire (cofinancé par une communautariste anglo-sioniste) de « conspirationnistes » et une « contre-enquêtrice » d’inspiration fourestienne.

 

Mention spéciale à Frédéric Haziza, également abonné (sur Facebook) et soutien du « Onze janvier ». Visiblement paniqué par la liberté d’expression et le contournement de la censure que procure le web, l’éditorialiste de la Chaîne Parlementaire n’a pas apprécié — comme à son habitude — les dernières informations factuelles exhumées par Panamza, notamment au sujet des victimes de la tuerie du Musée juif de Bruxelles.

 

Nulle surprise à ce qu’un personnage public de l’envergure d’Haziza puisse adhérer à la cause de Sifaoui.

 

Rappel de son bref portrait à charge — mais étayé — publié en janvier par Panamza : 

 

Propagandiste ultra-sioniste lié à l’extrême droite israélienne, journaliste incompétent, citoyen injurieux et menaçant, personnalité paranoïaque et désinformateur patenté, Frédéric Haziza, rémunéré par le service public audiovisuel (via son poste à La Chaîne Parlementaire), accuse Panamza d’avoir une responsabilité dans l’attentat contre Charlie Hebdo. #CHAROGNARD

 

L’implication de la nébuleuse sioniste dans l’instrumentalisation globale (politique, géopolitique, culturelle, éducative, judiciaire et policière) de l’émotion populaire suscitée par les attentats de janvier corrobore un fait déjà souligné, à maintes reprises, par Panamza : l’étrange et profonde empreinte d’Israël — et, plus précisément, de l’axe Paris/Tel Aviv — dans les méandres de l’affaire Charlie.

 

J’y reviendrai.

 

 

PAR HICHAM HAMZA (journaliste indépendant) panamza.com – le 27 mai 2015.

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À propos d’une « liste noire » et d’une chasse « de gauche » aux sorcières

À propos d’une « liste noire » et d’une chasse « de gauche » aux sorcières | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


À propos d’une « liste noire » et d’une chasse

« de gauche » aux sorcières

 

Jean-Marie Chauvier, dont nous avons publié nombre d’articles sur la Russie et l’Ukraine, d’ailleurs traduits et diffusés dans ces pays, a envoyé le texte ci-après à son réseau d’amis et collaborateurs. Nous avons pensé qu’il valait la peine d’être diffusé, avec l’accord de l’auteur.


Celui-ci tient à préciser qu’il ne partage pas tous les points de vue publiés sur le site (pluraliste et non aligné) mondialisation.ca, mais que s’il fallait être d’accord avec tout ce que publient les médias auxquels on collabore, il faudrait définitivement se taire… Ce qui est peut-être l’objectif de ceux qui, au nom de la « lutte contre le conspirationnisme », cherchent à intimider les auteurs de la presse non conformiste, exerçant une sorte de terreur intellectuelle.

 

Malheureusement pour ces « chasseurs de sorcières », un nombre croissant de personnes se détournent des médias mainstream pour diversifier leurs sources, en adultes capables aussi de choix responsables et de refuser toute soumission à une quelconque « doxa ».

 

C’est probablement ce qui inquiète les tenants de cette « police de la pensée » et qui explique que les dénonciations du « conspirationnisme » se multiplient, y compris par des canaux spécialement affectés (par qui ?) à l’influence des milieux « gauchistes ».

 

 

J’ai reçu la liste noire. Voir ici.


 

Elle jette l’opprobre ou la suspicion, en des termes très virulents, sur quantité de sites qualifiés de conspirationnistes, confusionnistes, fascistes, antisémites, etc.… Il s’y trouve des médias effectivement situés à l’extrême droite et dans le marais antisémite et négationniste. Il s’en trouve d’autres qui ont pour caractéristiques d’être très (trop ?) critiques envers les États-Unis et Israël, de tendances communistes ou encore coupables de diffuser les points de vue russes sur les événements d’Ukraine. Toutes choses certes peu convenables, mais faut-il crier « haro ! » ?

 

Cela me paraît relever de l’amalgame et du… confusionnisme. À quoi bon cette chasse de type policier aux esprits dérangeants ou dérangés ?

 

L’accusation de « conspirationnisme » est d’ailleurs étendue à tous ceux qui remettent en question les versions officielles d’événements comme le 11-Septembre ou le sens des récentes attaques terroristes dont l’Europe et les Juifs européens sont les cibles. On peut y déceler des tendances au conspirationnisme, mais qui peut faire la distinction entre cette tendance maladive et la mise au jour de réels… complots, à supposer qu’il en existe parfois, oserais-je suggérer ? Et sur quelle base peut-on s’ériger juge en la matière, et finalement criminaliser toute pensée (et toute investigation !) s’écartant de la doxa des grands journaux écrits et télévisés ?


Ne sommes-nous pas suffisamment avertis quant à la désinformation et aux mensonges que véhiculent les médias « officiels » pourtant absents de cette liste noire ? Songeons d’ailleurs au nombre d’événements laissés sciemment dans l’obscurité, à l’instar de ces mystérieux tirs de snipers qui ont provoqué le « bain de sang » de Kiev le 20 février 2014, permettant le renversement de pouvoir du 22, au profit des « pro-occidentaux » ! Les enquêteurs ne se pressent pas au portillon ! Pas plus qu’ils ne s’étendent sur les crimes de guerre pourtant dénoncés par une ONG américaine au-dessus de tout soupçon !

 

Je m’étonne que, dans la dénonciation des excès de la propagande ne figurent pas, par exemple, les organes de propagande des États-Unis, de l’OTAN, de la Commission européenne, du gouvernement français ou d’Israël. Serait-ce pure distraction ?

 

Or, il se fait que cette « liste noire », nullement suspecte d’être « inféodée au grand Capital », émane de milieux antifascistes, d’extrême gauche et libertaires. Et qu’elle met en cause des journalistes de gauche, ainsi qu’ATTAC et le Monde diplomatique. Non pas au travers d’une discussion argumentée, ce qui ne poserait aucun problème, mais au moyen d’injures et de procès d’intention. Cela devient du reste une furieuse habitude : l’insulte au lieu du débat. Serait-ce que l’ambiance générale soit quelque peu tendue ?

 

Je ne suis pourtant pas insensible au fait que certains sites désignés dans cette liste propagent effectivement, à côté de contributions très valables, des propos ou des « invités » douteux, ce qui peut semer la confusion. Et que, dans le climat actuel, la responsabilité des éditeurs est très lourde à cet égard. Nous ne pouvons plus laisser passer des dérives telles que l’antisémitisme, le racisme, l’islamophobie, toute espèce d’incitation à la haine et à la guerre. Mais si nous sommes rigoureux sur ce plan, la liste des médias et des responsables politiques à mettre en cause risque d’être beaucoup plus longue… et de remonter beaucoup plus haut !

 

Le problème est donc bien réel. Mais faut-il procéder à l’amalgame, verser dans une sorte de « police de la pensée » ?

 

Ne s’agit-il pas d’intimidation ? Et si oui, au profit de quoi, de qui ? En osant soulever cette dernière question, je me révèle sans doute… complotiste. J’assume.

 

 

 

Par Jean-Marie Chauvier - mondialisation.ca - le 18 février 2015

 

PS

Le magazine belgo-français « Le Vif-l’Express » (édition belge de l’Express) a publié lui aussi un dossier sur l’abominable « conspirationnisme » mettant en cause plusieurs grands sites non conformistes en usant de la même pratique de l’amalgame.

 

De manière assez comique, le même magazine, dans cette même livraison, publiait des extraits des mémoires posthumes du célèbre journaliste Roger Aucq, avouant qu’il avait travaillé (dûment rémunéré) pour les services secrets israéliens, le Mossad. Il serait intéressant de mettre à jour la liste probablement impressionnante de journalistes à double face qui jouent ce genre de jeu tout en dénonçant les « conspirationnistes » ! Par ces temps de crise, on comprend qu’il faille parfois « arrondir ses fins de mois » !

Koter Info's insight:


Aujourd'hui, vous êtes accusé de conspirationnisme si vous osez remettre en question les versions "officielles" d’événements.

Pourtant l'Histoire "officielle" est remplie de "complots" et de faits tronqués très éloignés des réalités.


Et vous, vous préférez être mouton ou berger ?


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Marxisme et théories du complot

Marxisme et théories du complot | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Marxisme et théories du complot

 

Quand les gens commencent à penser à l’existence d’un ordre social, les théories du complot leur offrent une explication simple. Comme l’explique Frank Spotnitz, l’un des scénaristes des X-Files, « les théories du complot donnent une clef magique pour réunir toutes les pièces du puzzle ». Or, la plupart des gens considèrent – non sans raison ! – que la société ne fonctionne pas correctement. Dès lors, il n’est pas difficile de les attirer vers de fausses explications, selon lesquelles il a des forces malicieuses qui, en coulisse, nuisent au bon ordre des choses.

 


C’est une logique assez simple, en apparence. Elle est pourtant complètement fausse. Le marxisme offre une explication systémique et scientifique des problèmes de la société. L’exploitation d’une majorité de travailleurs par une minorité de propriétaires ne dépend pas des intentions diaboliques de tel ou tel individu, mais des lois du système capitaliste.

 


Les théories du complot reposent, elles aussi, sur l’idée qu’une minorité exploite la majorité. Mais elles ne voient pas que ce rapport d’exploitation repose sur le système lui-même, qu’il est le résultat des rapports de production capitalistes et de la division de la société en classes. En outre, le marxisme ne présente pas l’oppression de classe comme la conséquence d’agissements obscurs et cachés, mais au contraire comme une réalité bien visible, se déroulant sous nos yeux, à travers le processus de production des marchandises. Aucun complot n’est requis pour expliquer la structure de classe du système capitaliste. Les travailleurs ne possèdent pas de moyen de production, mais seulement leur force de travail – leur faculté à travailler – qu’ils vendent aux capitalistes, lesquels en extraient de la plus-value (le profit). Rien de mystérieux là-dedans !

 


La personnalité et les intentions individuelles du capitaliste n’entrent pas en ligne de compte. Tel capitaliste peut être un individu bien intentionné ou détestable – en dernière analyse, le système le déterminera à jouer un rôle défini : celui d’exploiter des travailleurs. Les capitalistes qui réalisent moins de profits que les autres finissent par être évincés.

 


Au-delà des mécanismes du système économique, la classe capitaliste est liée à deux autres forces pour maintenir sa domination. D’une part, il y a l’appareil d’État, qui inclut les hommes en arme (l’armée, la police, etc.), les tribunaux et les prisons.

 


En plus de cette force matérielle très importante, il y a ce que le marxisme appelle l’« idéologie ». Cela va au-delà de la simple « manipulation » médiatique, comme Marx l’explique dans L’Idéologie allemande : « Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est aussi la puissance dominante spirituelle. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose, du même coup, des moyens de la production intellectuelle, si bien que, l’un dans l’autre, les pensées de ceux à qui sont refusés les moyens de production intellectuelle sont soumises du même coup à cette classe dominante. [...] Pour autant qu’ils dominent en tant que classe et déterminent une époque historique dans toute son ampleur, il va de soi que ces individus dominent dans tous les sens et qu’ils ont une position dominante, entre autres, comme êtres pensants aussi, comme producteurs d’idées, qu’ils règlent la production et la distribution des pensées de leur époque ; leurs idées sont donc les idées dominantes de leur époque ».

 


Par « idéologie », les marxistes se réfèrent donc à l’ensemble du dispositif d’idées qui reflète et justifie une société. Cela inclut les idées religieuses, la croyance dans le « rêve américain », etc. L’idéologie fait parfois l’objet d’une instrumentalisation cynique de la part de la classe dominante, mais il faut comprendre qu’elle-même croit en sa propre idéologie. Les idées de notre époque sont, par défaut, ses idées. Et sauf exception, les idées de la classe capitaliste sont acceptées comme la « norme ».

 


Cela ne signifie pas que les capitalistes ne « conspirent » jamais en vue de tromper les travailleurs. Au contraire ! La propagande procapitaliste est un vaste marché. Mais ce n’est pas la cause de l’exploitation. Dans la mesure où il y a « conspiration », elle vise à maintenir un système d’exploitation ; elle n’en est pas la base. Les « conspirationnistes » confondent la cause et l’effet. Par exemple, il y a effectivement des réunions de « sociétés secrètes » capitalistes. Mais ces sociétés sont le produit des rapports sociaux capitalistes – et non l’inverse.

 


Ceci étant dit, la plupart des théories du complot ciblent une section donnée de la classe capitaliste – et non la classe capitaliste dans son ensemble. C’est ce qui les rend particulièrement réactionnaires. Dès le Moyen-âge, des populations bien définies étaient désignées comme conspiratrices. Il s’agissait souvent de victimes du système : les Juifs, les Tsiganes, les femmes. L’idée d’un complot diabolique orchestré par une population bouc-émissaire était un outil très utile pour la classe dominante au cours de la période féodale. Cependant, cet engouement pour les théories du complot n’a pas disparu avec l’arrivée du système capitaliste.

 


Les Juifs furent la cible privilégiée des théoriciens du complot tout au long du XIXe et au début du XXe. Au moyen d’une distinction entre le soi-disant « capitalisme productif » et le « capitalisme improductif » (financier), ils désignaient le « banquier juif » comme la source de tous les problèmes. Des gens comme Henry Ford, aux États-Unis, ont contribué à populariser ces idées. Il a écrit une série d’articles sur une prétendue « Internationale juive » dans le journal The Dearborn Independant.

 

Ainsi, les théories du complot, qui se présentent comme une critique de l’ordre établi, sont en réalité un produit idéologique de droite, historiquement. De même que les classes dirigeantes féodales cherchaient à détourner la colère des masses vers une population bouc émissaire, de même les conspirationnistes modernes détournent la colère des masses soit vers une section donnée de la classe capitaliste (banquiers, usuriers, etc.), soit vers une minorité ethnique (ignorant les divisions de classe au sein de ces minorités), soit enfin, plus simplement, vers telle institution ou tel secteur « voyou » de l’appareil d’État (Zone 51, le FBI, la CIA, l’ATF, l’ONU, etc.).

 


De nos jours, beaucoup de gens de gauche, aux États-Unis, passent leurs temps à débattre d’une grande variété de théories du complot. Or, ces théories ne représentent aucune menace pour le capitalisme. Elles ne remettent pas en cause le système lui-même. En dernière analyse, elles acceptent le système capitaliste et se proposent simplement de le nettoyer de tels ou tels conspirateurs qui sèmeraient le désordre à des fins personnelles.

 


Nous avons besoin de rigueur scientifique dans notre lutte pour transformer la société. Une telle lutte doit être conduite par les organisations de la classe ouvrière, la seule classe capable de mener le combat jusqu’à la victoire du socialisme. Il faut jeter aux orties les théories du complot et en revenir à la lutte des classes réelle et vivante. On ne peut, sans cela, armer idéologiquement la classe ouvrière en vue d’en finir avec le capitalisme une bonne fois pour toutes.

 

« Plutôt que de sombrer dans la paranoïa, la seule question à se poser est : Qui est responsable des problèmes sociaux ? »

 

Et, pour comploter un peu plus...

 

 

 

Par 2ccr.unblog.fr (Robert Gil) – legrandsoir.info – le 30 mars 2015

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