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Pourquoi les États-Unis tentent-ils de remplacer le gouvernement Assad par al-Qaïda en Syrie ?

Pourquoi les États-Unis tentent-ils de remplacer le gouvernement Assad par al-Qaïda en Syrie ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Paul Larudee — freepalestinemovement.org


 

 

Pourquoi les États-Unis tentent-ils de remplacer le gouvernement Assad par al-Qaïda en Syrie ?

 Par Paul Larudee (*)


« Dans le cas de la Syrie, notre opposition au gouvernement Assad est tellement obstinée que nous serions apparemment prêts à défaire un gouvernement qui n’est pas notre ennemi afin de le remplacer par un autre qui l’est. »

 

Il y a un mois, la ville d’Idlib tombait aux mains des combattants de l’opposition, principalement al-Qaïda, ses affiliés et ses alliés. Ce fut un sale coup pour l’armée syrienne. Samedi dernier, la ville voisine de Jisr al-Shughour fut également conquise, majoritairement par les mêmes groupes de combattants.

 

Pour lutter contre le gouvernement syrien et son armée nous retrouvons un mélange de mercenaires syriens et étrangers provenant de dizaines de pays différents. Ils sont fournis, formés, armés et payés par l’Arabie saoudite, les monarchies du Golfe, Israël, la Turquie, l’OTAN, et bien sûr les États-Unis. Leurs armes sont de plus en plus sophistiquées, et il semble que les missiles filoguidés TOW fournis par l’Arabie saoudite (et indirectement par les États-Unis) aient fait une grande différence dans les batailles pour Idlib et de Jisr al-Shughour.

 

Le gouvernement syrien est soutenu principalement par la Russie et l’Iran, plus quelques milliers de combattants du Hezbollah au Liban. Il est également soutenu par une majorité importante de la population syrienne comme le montrent des estimations des services de renseignement étrangers ainsi qu’une élection multipartite en 2014, avec une participation étonnante, même de la part des Syriens expatriés.

 

L’OTAN, les États-Unis et l’opposition syrienne laïque relativement marginalisée disent qu’ils veulent remplacer le gouvernement syrien actuel par un autre qui soit laïque, démocratique, respectueux des droits de l’homme, et qui représente tout le peuple syrien.

 

Vraiment ? Les États-Unis ont sapé et renversé des gouvernements démocratiques en Iran (1953), au Guatemala (1954), au Brésil (1964), au Congo (1965), au Chili (1973), en Turquie (1980), au Nicaragua (1981-1990), en Haïti (2004) et dans les territoires palestiniens occupés (2007), et ils essaient de faire la même chose au Venezuela. Pourquoi ? Parce que le choix démocratique du peuple n’a pas abouti à un gouvernement conforme, inféodé à l’Ouest et aux sociétés multinationales. Car c’est là le véritable programme des États-Unis et de l’OTAN.

 

Il est également difficile d’imaginer que l’Arabie saoudite, les monarchies du Golfe, Israël et la Turquie se soucient de la démocratie et des droits humains. Ils sont davantage intéressés à faire progresser leurs objectifs régionaux et la suppression des rivaux potentiels, principalement et de manière obsessionnelle l’allié de la Syrie, l’Iran.

 

Les États-Unis et Israël ont provoqué la destruction et le changement de régime dans au moins sept pays du Moyen-Orient depuis deux décennies, voire plus. La politique d’Israël depuis sa création a été de garder ses voisins faibles, divisés et dans un état de guerre permanent.

 

 

Sois prudent et attentif à ce que tu souhaites

 

Un changement de régime entraine toutes sortes de conséquences imprévues. De la fin des années 1970 jusqu’au début des années 1990, les combattants de la résistance islamique, y compris Oussama Ben Laden, soutenus par les Américains ont lutté contre un gouvernement laïc en Afghanistan pour finalement le voir remplacé par le régime répressif des talibans.

 

Ce soutien a contribué à créer al-Qaïda, qui se répand au Yémen, en Afrique de l’Est et d’autres endroits. S’en sont suivies des attaques majeures contre des installations américaines au Yémen, au Kenya et deux fois contre le World Trade Center à New York. Ensuite les États-Unis ont envahi l’Afghanistan en 2002. C’est devenu un bourbier et potentiellement la plus longue guerre de l’histoire américaine, au prix de mille milliards de dollars, d’une infrastructure et d’une économie nationale en ruine, et des milliers des vies américaines en sus. Cette guerre n’est pas encore terminée et les avantages supposés pour États-Unis sont difficiles à établir. En fait, suite à cela, les États-Unis sont probablement encore moins en sécurité qu’avant et nous n’avons parlé que de l’Afghanistan.

 

Si l’on ajoute les interventions américaines en Irak, en Libye, au Yémen et en Syrie les coûts montent à plusieurs milliers de milliards de dollars et plusieurs milliers de vies américaines, un détail à côté de plus d’un million de morts parmi les populations locales. Lors de toutes ces interventions, nous avons laissé derrière nous des États paralysés et en déliquescence, avec al-Qaïda et ses successeurs (Daesh, alias ISIS, alias le mouvement takfiri) pour combler le vide.

 

Dans le cas de la Syrie, notre opposition au gouvernement Assad est si obstinée que nous sommes apparemment prêts à défaire un gouvernement qui n’est pas notre ennemi afin de le remplacer par un autre qui l’est.

 

Les mercenaires payés issus de l’opposition modérée sont tous alliés à al-Qaïda et combattent sous sa direction. Al-Qaïda et Daesh contrôlent la plupart des territoires détenus par l’opposition syrienne et assument la plupart des combats. Nos alliés, la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar, avec le soutien plus discret des monarchies du Golfe et d’Israël, fournissent à peu près toutes les armes et l’argent. Ils organisent le recrutement des mouvements les plus fanatiques sous une bannière islamique, qui promet de semer la mort, la misère, l’intolérance et l’oppression dans les territoires qu’ils contrôlent. A leur charge également d’assurer le nettoyage ethnique des populations qu’ils considèrent comme hérétiques, musulmanes et non musulmanes, indifféremment.

 

 

Pourquoi voudrions-nous qu’ils prennent le contrôle de la Syrie ?

 

Malheureusement, la décision US n’a rien à voir, semble-t-il, avec le bon sens.

L’Arabie saoudite et Israël estiment qu’al-Qaïda et Daesh sont de meilleures options qu’un gouvernement allié avec l’Iran. Ils ne voient aucune objection à la conquête de la Syrie par des terroristes.

 

Ils ont chacun des amis puissants aux États-Unis, y compris les faucons guerriers au Congrès comme les sénateurs John McCain, Lindsay Graham et Ted Cruz, ainsi que la candidate à la présidentielle Hillary Clinton.

 

Ils ont le soutien du vaste complexe militaro-industriel, le plus grand de la planète, des néo-conservateurs au sein de la presse, parmi les conseillers, les responsables gouvernementaux et les membres du Congrès, ainsi que du lobby israélien.

 

Ces groupes paralysent la politique américaine et placent les intérêts d’une infime fraction d’entreprises américaines et de particuliers fortunés – sans parler de gouvernements étrangers comme l’Arabie saoudite et Israël – au-dessus des intérêts du reste du pays. Soit ils n’ont pas appris des nombreuses erreurs passées ou alors ça leur convient, ils en tirent des fortunes et veulent continuer.

 

Seuls les efforts de gens doués d’une conscience, avec l’appui d’intérêts économiques qui ne se bâtissent pas sur la destruction, la mort et le chaos, sont susceptibles de mettre un terme à cette corruption rampante.

 

Les Présidents George Washington et Dwight Eisenhower nous ont tous les deux mis en garde face aux conséquences lorsqu’on permet à des puissances étrangères et à des intérêts particuliers de devenir trop puissants. Il n’est pas garanti que cette nation arrivera à rassembler de quoi inverser la relation de dépendance entre la montée des groupes terroristes comme al-Qaida et Daesh et les intérêts américains qui tirent profit de l’assassinat de masse qui est leur objectif.

 

 

 

 

Par Paul Larudee (*) (veteransnewsnow) — traduit par Evanis, relu par jj pour la Saker Francophone – le 26 mai 2015.

 

(*) Paul Larudee cofondateur de Syria Solidarity Mouvement (Mouvement Solidarité Syrie)

 

En savoir plus : Ils sont le monde, pas nous, les autres.

 

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Les US échoueront même à échouer

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Les US échoueront même à échouer

Par Dmitry Orlov (*)

 

« En regardant ce vaste paysage d’échecs, il y a deux façons de l’interpréter. La première est que l’administration des États-Unis est la plus incompétente que l’on puisse imaginer, et ne peut jamais obtenir quoi que ce soit de correct. Mais une autre façon est qu’ils ne réussissent pas pour une raison très différente : ils ne réussissent pas parce que les résultats ne comptent pas... Mais si, de fait, les échecs ne sont pas un problème du tout, et si à la place il y avait une sorte de pression à l’échec, nous verrions alors exactement ce que nous ne voyons. »

 

Balayant les titres de la presse mainstream occidentale, puis regardant attentivement derrière le miroir sans tain pour les comparer avec les allées et venues réelles, on peut avoir l’impression que les propagandistes de l’Amérique, et de tous ceux qui suivent dans leur sillage, poussent de toutes leurs forces pour concocter des justifications pour une action militaire quelle qu’elle soit, que ce soit pour fournir des armes à l’armée ukrainienne largement défunte, ou pour un défilé de matériels et de troupes militaires des États-Unis mis en scène dans la ville presque entièrement russe de Narva, en Estonie, à quelques centaines de mètres de la frontière russe, ou pour mettre des conseillers américains en danger dans certaines parties de l’Irak principalement contrôlées par des militants islamistes.

 

Les efforts acharnés pour attiser l’hystérie comme au temps de la guerre froide sous le nez d’une Russie autrement préoccupée, mais essentiellement passive, semblent hors de proportion avec la menace militaire réelle posée par la Russie. (Oui, en Ukraine, les bénévoles et des munitions filtrent à travers la frontière russe, mais c’est tout.)

 

Plus au sud, les efforts visant à renverser le gouvernement de la Syrie, en aidant et en armant les islamistes radicaux semblent avoir beaucoup de ratés. Mais c’est un scénario bien connu, n’est-ce pas ? Que l’engagement militaire américain de mémoire récente n’ait abouti qu’à des fiascos ? Peut-être que l’échec n’est pas seulement une option, mais plus une nécessité ?

 

Passons-les en revue.

 

  • L’Afghanistan, après la plus longue campagne militaire de l’histoire des États-Unis, a été rendu aux talibans.
  • L’Irak n’existe plus en tant que nation souveraine, elle est fracturée en trois morceaux, l’un d’eux contrôlé par des islamistes radicaux.
  • L’Égypte a été démocratiquement réformée en une dictature militaire.
  • La Libye est un état moribond en pleine guerre civile.
  • L’Ukraine sera bientôt dans un état semblable ; elle a été réduite à la pauvreté en un temps record, moins d’une année.
  • Un renversement récent du gouvernement a sorti le Yémen de la sphère d’influence des États-Unis.
  • Plus près de nous, les choses vont si bien dans les pays d’Amérique centrale dominés par les US, le Guatemala, le Honduras et El Salvador, qu’ils ont produit un flot de réfugiés, tous essayant d’entrer aux États-Unis dans l’espoir d’y trouver un sanctuaire.

 

En regardant ce vaste paysage d’échecs, il y a deux façons de l’interpréter.

 

La première est que l’administration des États-Unis est la plus incompétente que l’on puisse imaginer, et ne peut jamais obtenir quoi que ce soit de correct.

 

Mais une autre façon de voir est qu’ils ne réussissent pas pour une raison très différente : ils ne réussissent pas parce que les résultats ne comptent pas. Vous voyez, si l’échec était un problème, alors il y aurait une sorte de pression venant de quelque part au sein de l’establishment, et la pression pour réussir pourrait donner sporadiquement lieu à une amélioration des performances, menant à au moins quelques succès. Mais si, de fait, les échecs ne sont pas un problème du tout, et si à la place il y avait une sorte de pression à l’échec, nous verrions alors exactement ce que nous ne voyons.

 

On peut aussi remarquer que c’est la portée limitée de l’échec [l’échec de l’échec en somme, Note du Saker Fr] qui constitue un problème. Cela expliquerait les récentes rodomontades en direction de la Russie, l’accusant d’ambitions impériales (Russie qui n’est pas intéressée par des gains territoriaux), la diabolisation de Vladimir Poutine (qui est efficace et populaire) et les provocations le long de diverses frontières de la Russie (en laissant la Russie se sentir vaguement insultée, mais plus généralement indifférente).

 

On peut faire valoir que toutes les précédentes victimes de la politique étrangère des États-Unis, comme l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, et même l’Ukraine, sont trop petites pour produire un échec assez grand pour satisfaire le goût de l’Amérique pour l’échec. La Russie, d’un autre côté, surtout quand on est incité à penser qu’il se lève une sorte de fascisme nouveau à la sauce américaine, à la capacité de fournir aux États-Unis un échec de politique étrangère qui éclipserait tous les précédents.

 

Des analyses ont proposé une variété d’explications pour le militarisme hyperactif et surdimensionné de l’Amérique.

 

Voici les trois premiers :

 

1. Le gouvernement américain a été soumis au complexe militaro-industriel, qui demande à être financé généreusement. Les justifications sont créées artificiellement pour atteindre ce résultat. Mais il semble y avoir une sorte de pression pour fabriquer effectivement des armes et avoir des armées sur le terrain. Est-ce que ça ne serait pas beaucoup plus rentable d’atteindre l’échec total simplement en volant tout l’argent sans passer par la construction réelle des systèmes d’armes ? [c’est fait en partie, Note du Saker Fr] Donc il doit y avoir quelque chose d’autre.

 

2. La posture militaire américaine est conçue pour assurer une domination totale de l’Amérique sur l’ensemble de la planète. Mais domination totale sonne un peu comme succès, alors que ce que nous voyons est un échec complet. Encore une fois, cette histoire ne correspond pas aux faits.

 

3. Les actes militaires des États-Unis pour défendre le statut du dollar américain comme monnaie de réserve mondiale. Sauf que le dollar américain est lentement mais sûrement en train de perdre son attractivité en tant que monnaie de réserve, comme en témoignent la Chine et la Russie agissant aussi rapidement que possible pour se débarrasser de leurs réserves en dollars américains, et stocker de l’or à la place. De nombreux autres pays ont conclu des accords entre eux pour cesser d’utiliser le dollar américain dans le commerce international. Le fait est qu’on n’a pas besoin d’un énorme potentiel militaire pour vider sa monnaie nationale dans les toilettes, donc, une fois de plus, quelque chose d’autre doit se passer.

 

Il y a beaucoup d’autres explications possibles, mais aucune d’entre elles n’explique le fait que le but de tout ce militarisme semble être de parvenir à l’échec.

 

Peut-être une explication plus simple suffirait ? Que diriez-vous de celle-ci ?

 

Les États-Unis ont abandonné leur souveraineté à une clique d’oligarques financiers. N’ayant plus personne à qui répondre de ses actes, cette oligarchie américaine (et dans une certaine mesure internationale) a ruiné la situation financière du pays, en augmentant la dette jusqu’à des niveaux stupéfiants, détruisant l’épargne et les retraites, avilissant la monnaie et ainsi de suite.

L’inévitable fin du jeu est que la Réserve fédérale des États-Unis (avec les banques centrales des autres pays développés) finira par acheter toutes les dettes souveraines avec l’argent qu’ils impriment à cet effet et, au bout du compte, cela conduira inévitablement à l’hyperinflation et à la faillite nationale. Un ensemble très particulier de conditions a empêché ces deux événements d’avoir lieu jusqu’à ce jour, mais cela ne signifie pas qu’ils ne se produiront pas, parce que c’est ce qui arrive toujours, tôt ou tard.

 

Maintenant, supposons qu’une oligarchie financière ait pris le contrôle du pays, et, comme elle ne peut pas contrôler ses propres appétits, elle est en cours d’effondrement. Alors, il serait logique pour elle d’avoir une sorte de plan de sauvegarde pour le jour où tout le château de cartes financier s’écroulera. Idéalement, ce plan aurait pour effet de mettre fin à toute chance de révolte des masses opprimées, et de permettre à l’oligarchie de maintenir sa sécurité et sa richesse. En temps de paix, c’est possible aussi longtemps qu’elle peut apaiser la populace avec du pain et des jeux, mais quand une calamité financière provoque un crash économique, le pain et les jeux deviennent rares, et la solution de repli à portée de main, c’est la guerre.

 

N’importe quelle justification pour la guerre fera l’affaire, qu’il s’agisse de terroristes étrangers ou nationaux, du croquemitaine russe, ou d’extraterrestres hallucinés. Le succès militaire n’est pas important, parce que l’échec est encore mieux que le succès pour maintenir l’ordre, car il permet de forcer l’ordre grâce à diverses mesures de sécurité. Plusieurs pistes sont explorées et ont été testées, telles que l’occupation militaire de Boston à la suite des attentats et la mise en scène sur le marathon de Boston. L’infrastructure de surveillance et le complexe industriel des prisons partiellement privatisé sont déjà en place pour enfermer les indésirables. Un échec vraiment énorme fournirait la meilleure justification pour mettre l’économie sur le pied de guerre, imposant la loi martiale, la répression de la dissidence, interdisant les activités politiques extrémistes et ainsi de suite.

 

Voilà à quoi nous devrions peut-être nous attendre. L’effondrement financier est déjà tout cuit, et ce n’est qu’une question de temps avant que cela n’arrive effectivement et précipite l’effondrement commercial lorsque les chaînes d’approvisionnement mondiales cesseront de fonctionner.


L’effondrement politique peut être évité, et sa meilleure façon de résister sera de commencer le plus grand nombre possible de guerres, afin de tisser, en toile de fond, une multitude d’échecs servant de justification à toutes sortes de mesures d’urgence, qui toutes n’ont qu’un seul objectif : supprimer la rébellion et garder l’oligarchie au pouvoir.

Hors des États-Unis, il semblera que les Américains détruisent tout : des pays, des infrastructures, des passants innocents, et eux-mêmes (figurez-vous, apparemment cela fonctionne aussi). De l’extérieur, regardant dans la salle des miroirs sans tain de l’Amérique, cela ressemblera à un pays devenu fou ; mais il y ressemble déjà de toute façon. Et à l’intérieur de la salle des miroirs, cela ressemblera à de vaillants défenseurs de la liberté qui luttent contre les ennemis implacables du monde entier. La plupart des gens resteront dociles et agiteront juste leurs petits drapeaux.

 

Mais je m’aventurerai à parier qu’une défaillance se produira à un certain moment se traduisant par un méta-échec : l’Amérique échoue même à l’échec. J’espère qu’il y a quelque chose que nous pouvons faire pour aider ce méga échec de l’échec à se produire le plus vite possible.

 

 

Par Dmitry Orlov (*) –  Source ClubOrlov - traduit par Hervé, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone - le 4 mars 2015. 

 

(*) Dmitry Orlov est un ingénieur et écrivain russo-américain ; il est né à Leningrad et a immigré aux États-Unis à l’âge de douze ans. Il a été témoin de l’effondrement soviétique lors de plusieurs visites prolongées sur sa terre natale russe entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990. Il est ingénieur et a contribué à des champs aussi variés que la physique des hautes énergies et la sécurité informatique. (Source Wikipédia)


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Pour l’Empire, la finalité c’est le chaos, pas la victoire

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Pour l’Empire,

la finalité c’est le chaos, pas la victoire

Par Peter Koenig (*)

 

 « Une fois de plus, un pays « libéré » par les Occidentaux bascule inéluctablement dans le chaos. » Global Research

Ce pourrait être n’importe lequel de ces pays à feu et à sang où Washington et ses séides d’Europe de l’Ouest et de l’Est ont semé la guerre – spirale sans fin de chaos, de ruine et de mort – et la soumission.

 

Le cœur même du problème : en réalité, la stratégie de Washington et de l’OTAN n’est pas de gagner la guerre ou le conflit, mais de créer et maintenir les conditions d’un chaos permanent. Un moyen imparable de contrôler à la fois les populations, les nations et les ressources, et de garantir à l’Ouest une demande permanente de troupes et de matériel militaire – aux États-Unis, le complexe militaro-industriel et les industries et services connexes représentent à eux seuls plus de 50 % du PIB. Par définition, un pays en pleine débâcle ou en plein chaos est en banqueroute et manque toujours d’argent – l’argent des conditions drastiques, l’argent de l’austérité, celui que dispensent le FMI, la Banque Mondiale et d’autres « institutions de développement » aussi sinistrement notoires, entre autres usuriers. Un argent synonyme d’esclavage, a fortiori lorsqu’accordé à des dirigeants corrompus qui se fichent pas mal de leur peuple.

 

Et c’est ça qui est visé, pas autre chose, au Yémen, en Ukraine, en Syrie, en Irak, au Soudan, en Centrafrique, en Libye… et n’importe où ailleurs. Peu importe qui se bat contre qui. EI / Isil / IS/ Daish / Daesh / Al-Qaeda, quelque nom d’organisation de tueurs mercenaires qu’on veuille ajouter à la liste, c’est autant d’étiquettes pour noyer le poisson. On peut aussi bien y ajouter Blackwater, Xe, Academi et tous les autres noms utilisés successivement pour mieux brouiller les pistes. Les prostituées de l’Empire anglo-saxon sioniste, les prostituées de bas étage, à côté des prostituées de luxe que sont l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Bahreïn et les autres États du Golfe ; avec en plus la France et l’Angleterre bien sûr.

 

François Hollande venait à peine de signer pour plusieurs millions d’Euros de contrat, rien qu’avec le Qatar, pour la vente de 24 chasseurs bombardiers Rafale, qu’il repartait aussitôt pour Riyad pour discuter avec le roi Salman de la vente de nouveaux Rafales. Les affaires vont bien ! Et puis c’est bien pratique pour « éradiquer » des ennemis fabriqués de toutes pièces ; et aussi pour pouvoir prendre part au sommet du Conseil de la Coopération du Golfe (CCG) le 5 mai. Sujet des discussions au sommet : les « crises » de la région, notamment au Yémen, créées par l’Occident dans l’intérêt de Washington (et de ses maîtres sionistes) et imputées aux « rebelles », qui se battent simplement pour un gouvernement plus juste.

 

L’Occident a inventé tout un vocabulaire à vous rendre malade. C’est comme un virus qu’on vous inocule dans le cerveau – du moins ce qu’il en reste – au point qu’on en devient incapable de se rappeler ce que les mots veulent dire réellement. On les répète tels quels et on prend le tout pour argent comptant. Après tout, les médias de masse vous les enfoncent jusqu’aux tripes du matin au soir. Quand des gens se battent pour leur liberté, pour leur survie, contre des régimes oppresseurs, ce sont des « terroristes », des « rebelles ». Les réfugiés d’Afrique qui fuient les pays frappés par les conflits infligés par Washington – réfugiés dont plus de 4 000 ont déjà péri en mer cette année en tentant d’aller chercher « une vie meilleure » de l’autre côté de la Méditerranée – sont commodément rebaptisés « immigrants » [euphémisme d’usage pour éluder le statut de réfugié]. Généralement on précise « immigrants illégaux » pour enfoncer le clou. Les immigrants sont autant de mendiants ; les immigrants illégaux, du gibier de potence ! Tout ça n’a rien à voir avec le chaos et l’horreur économique où les Occidentaux ont plongé leurs pays. Tiens donc ! Honte à toi Bruxelles !

 

À propos de chaos, M. Hollande sait pertinemment que ses chasseurs bombardiers servent en réalité les intérêts du Parain pour semer davantage de chaos et de destruction dans toute la région, davantage de morts, davantage de misère, davantage d’esclavage – davantage de réfugiés sombrant en Méditerranée – et davantage encore de ce chaos sans fin, de gens à la limite de la survie, de gens qui n’ont plus les moyens de se battre pour défendre leur pays, leurs ressources, leur liberté, car ils doivent avant tout se battre pour leur propre survie, pour la survie de leurs enfants ou celle de leur famille. Tu parles d’un empire !

 

Non, franchement, quand quelqu’un vend à d’autres pays des chasseurs bombardiers ou n’importe quel type de machine à tuer, en sachant pertinemment que ces armes servent à tuer des gens, à détruire des pays, est-ce que ce type n’est pas un criminel contre l’humanité ? N’est-ce pas un criminel de guerre de la pire espèce ?

 

M. Hollande, en plus d’être un criminel de guerre, est un parfait larbin, persuadé qu’au bout du compte quelques miettes du butin de ce pillage énorme finiront par tomber dans son assiette et qu’il pourra un jour nager avec ses maitres dans un paradisiaque océan de lait et de miel. Pense-t-il vraiment sauver l’économie de son illustre pays, qui produisait jadis des Victor Hugo, des Balzac, des Stendhal et autres Dumas, en vendant des machines à tuer aux autres séides de l’Empire ? Est-ce que ça l’intéresse que 83 % de son électorat le méprise ?

 

Semer le désordre, le chaos et la ruine, c’est tout ce que Washington et ses vassaux savent faire. C’est pas gagner des guerres qu’ils veulent, ce qu’ils veulent c’est le chaos éternel et la ruine, des populations faciles à écraser. Ils appellent ça « full spectrum dominance » [domination totale ou dans tous les domaines].

 

Et comme l’armée américaine et son « Big Brother » (ou big sister) l’OTAN ne peuvent pas être partout, ne veulent pas qu’on les voie partout, ils se payent des tueurs. Washington invente et crée, puis finance avec son intarissable flot d’argent les ISIS, Daesh ou Al-Qaeda – et le répertoire de s’élargir au bon vouloir du maitre – afin qu’ils combattent pour elle, qu’ils tuent pour elle, pour produire chaos et « false flags » [opérations dites « sous fausse bannière », ou pseudo-ennemis qui servent nos intérêts], de sorte qu’au final, l’OTAN et le Pentagone, son bulldozer, puissent intervenir et prétendre « détruire » ces mercenaires qu’ils ont eux-mêmes créés depuis le début. Jamais les médias ne vous diront la vérité là-dessus.


Ils vous mettent dans la tête que les Houtis – secte shiite humanitaire de gauche – et les sunnites s’entretuent au Yémen pour le pouvoir ; que les Saoudiens et leur coalition de monarques ne font que libérer le Yémen d’une bande de terroristes ; que les Houtis ont le soutien de l’Iran (majoritairement shiite) – affirmation récemment démentie avec véhémence par un responsable de l’ONU – et que les Houtis doivent donc être brisés. Une bonne occasion de plus pour Washington de tout faire retomber sur le dos de l’Iran ! Et une fois les Houtis asservis et décimés en nombre suffisant, un président fantoche sera mis en place, comme l’ex-président Saleh ou son successeur Hadi, de façon que Washington puisse indéfiniment verser de l’huile sur le feu et oppresser la population du pays, pour garder un accès illimité au port stratégique d’Aden – et au golfe d’Aden.

 

Même chose pour l’Ukraine : est-ce que Daesh, ISIL, ISIS, Al-Qaïda ou quelque nom qu’on veuille lui donner est présent en Ukraine ? Je vous le donne en mille, sous les ordres de la CIA et de quelque 6 000 militaires américains – envoyés comme instructeurs uniquement, bien sûr. Ils forment les troupes de Kiev à la meilleure manière d’exterminer rapidement leurs propres frères, dans le Donbass. Ils les entrainent à y enraciner le chaos. Et si les soldats refusent d’être formés à tuer leurs frères, le régime nazi de Kiev les fusillera comme traîtres. Point final ! C’est tellement simple. Comme ça, personne ne résiste.

 

Et à présent les « conseillers » militaires américains et la CIA, avec l’aide de leurs tueurs professionnels (les nazis de Kiev, ISIS/Daesh/Al-Qaeda, peu importe) accumulent les provocations pour embarquer Poutine dans une vraie guerre – autant que possible une Troisième guerre mondiale. Si ! La troisième en moins de cent ans, tout à fait susceptible de dévaster l’Europe et peut-être même le monde entier. Jusqu’ici, le monde était passé à côté d’un tel désastre, principalement grâce à la sage stratégie de non-confrontation des Russes.

 

De fait, c’est clair, ISIS/Daesh/Al-Qaïda est en Ukraine. Ils sont partout où l’Empire exige qu’ils soient présents. C’est à ça qu’on les paye. Un vrai boulot de prostituées. Des prostituées spécialement conçues pour ça ; et bien payées en plus. Ici, l’idéologie n’est qu’une feuille de vigne bien commode pour les médias – comme ça nous pouvons tous nous convaincre qu’en fait, ce sont les musulmans qui sont pourris – et certains plus que d’autres. L’Occident doit les combattre, car ils représentent un danger énorme et imminent pour nos libertés, pour notre liberté, pour nos démocraties – et en particulier pour les valeurs néolibérales de notre économie de marché version tout est gratuit.

 

Parce que c’est ça l’ultime finalité : l’humain comme simple élément de fonctionnement du marché, jetable, réductible à autant de chair à canon, exterminable en masse avec des OGM empoisonnés, des drones, des bombes, des famines créées artificiellement, de sorte qu’en fin de compte les survivants soient réduits au servage, aux mains d’une élite extrêmement réduite, qui contrôle les quatre coins du globe et TOUTES ses ressources, pour maintenir le standing de gens exceptionnels – mais oui, la nation exceptionnelle finira elle-même par se réduire à une poignée de personnes exceptionnelles vautrées dans l’opulence.

 

Rappelez-vous cette phrase abjecte d’Henry Kissinger (la vision de l’un des plus épouvantables criminels de guerre encore vivant aujourd’hui), Prix Nobel de la Paix, lui aussi d’ailleurs (sic) : « Qui contrôle les réserves de nourriture contrôle les peuples ; qui contrôle l’énergie peut contrôler des continents entiers ; qui contrôle l’argent peut contrôler le monde. »

 

Ces mots sonnent chaque jour plus vrai. Mais seulement tant que nous le permettons ; tant que nous, le peuple, nous les 99,999 % des habitants du globe, nous acceptons qu’il en soit ainsi.

 

 

 

Par Peter Koenig (*), Chaos – not Victory – is the Empire’s “Name of the Game”, Global Research, 6 mai 2015 - traduction : Dominique Arias - mondialisation.ca – le 16 mai 2015.

 

 

(*) Peter Kœnig est économiste et analyste géopolitique. Ancien cadre de la Banque Mondiale, il a travaillé dans le monde entier comme le domaine de l’environnement et des ressources en eau. Il écrit régulièrement pour Global Research, ICH, RT, Sputnik News, The Voice of Russia, Ria Novosti, TeleSur, The Vineyard of the Staker Blog, entre autres sites Internet. Il est l’auteur de Implosion – An Economic Thriller about War, Environmental Destruction and Corporate Greed – ouvrage de fiction base sur des faits réels et sur 30 ans d’expérience de la Banque Mondiale autour du monde.

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