Ukraine/Donbass : Washington prépare sa revanche | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : quelle belle prise de vue : le corps de la victime sous les lampadaires avec le Kremlin juste derrière. Une superbe mise en scène à la Tom Clancy… La campagne de désinformation occidentale pour accuser Vladimir Poutine et déstabiliser la Russie ne fait que commencer.

 

 

Ukraine/Donbass : Washington prépare sa revanche

 

Les efforts de la banque centrale du pays ne font aucun effet sur le cours de la hryvnia, victime de l’accumulation des facteurs négatifs dans l’économie nationale depuis l’année dernière. L’économie ukrainienne file directement vers la banqueroute (voir l’analyse ici). Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi un des principaux opposants à Vladimir Poutine vient d’être assassiné, juste sous les fenêtres du Kremlin, une mise en scène hollywoodienne qui désigne de facto les véritables commanditaires de ce crime provocateur. L’Ukraine « proeuropéenne » semble bien incapable de vaincre militairement l’insurrection dans le Donbass, aussi ses maîtres occidentaux intensifient la pression contre son soutien russe sur les fronts politiques, économiques et diplomatiques. Washington a vécu comme un affront la débâcle de Debaltsevo. Les Américains préparent déjà leur revanche.

 

Des représentants d’une société militaire privée de l’Oklahoma, Green Group, se sont récemment rendus à Kiev avec une délégation de l’armée américaine, afin de préparer le terrain pour la livraison d’armements modernes aux forces ukrainiennes et aux paramilitaires. Les États-Unis maintiennent leur idée de fournir des moyens offensifs à Kiev, mais souhaitent obtenir l’appui des leurs alliés européens. Washington entend bien confier à des sociétés militaires privées occidentales des contrats liés directement à la lutte armée contre les indépendantistes du Donbass.

 

Pour ce que nous en savons, ce type de contrat existe déjà en Ukraine, mais ces démarches démontrent qu’ils pourraient se développer de manière exponentielle dans les mois à venir. Si l’Ukraine est aujourd’hui le nouveau terrain de jeu de l’US Army et de ses « contractors », il se pourrait bien que demain ce pays soit le principal théâtre opérationnel du Pentagone en matière de moyens engagés. Nous sommes tout à fait dans une configuration d’engagement de type Vietnam, juste avant la désignation à la Maison-Blanche de Lyndon Johnson qui avait franchi un point de non-retour dans l’engagement US. Mais avant cela, il avait fallu éliminer Kennedy… Les Américains ont finalement perdu la guerre du Vietnam.

 

 

Sur le front, rien de nouveau…

 

Les résidents de Debaltsevo et d’Uglegorsk sont très nombreux à rejoindre l’armée de Nouvelle Russie : jusqu’à présent plus 600 personnes se sont présentées aux centres de recrutement. Le fait d’avoir été sous le joug kiévien pendant des mois est le meilleur argumentaire que l’ont puisse trouver pour enrôler des volontaires chez les FAN.

 

 

 

 

 

 

 

Il n’y a toujours pas de cessez-le-feu à Donetsk : au cours de la nuit, les forces de Kiev ont effectué un pilonnage massif avec leurs batteries Grad contre la zone de l’aéroport. Autour de 1 h 40 (heure locale), les FAN ont riposté contre des positions d’artillerie ukrainiennes à l’ouest de Donetsk.

 

En milieu de nuit, dans Mariupol, les paramilitaires et les services et les forces spéciales du SBU, encadrés par des « contractors » occidentaux, ont mené une opération de ratissage de certains quartiers de l’agglomération portuaire, à la recherche de « séparatistes ».

 

Une opération liée à l’arrivée, hier, du « bataillon Poltava » placé opérationnellement sous la responsabilité d’« Azov ». Plusieurs zones résidentielles et sites industriels ont été ainsi fouillés, les civils extraits de leurs logements, perquisitionnés, parfois même brutalisés. Cette recherche de « saboteurs russes » et de « sympathisants de Moscou » s’agrège à la paranoïa ambiante qui règne dans la ville depuis des mois du côté des forces d’occupation kiéviennes.

 

Plusieurs dizaines de civils ont été embarqués, ils seront dirigés vers des « camps de filtration », pour y être interrogés, retenus comme otages puis échangés ultérieurement contre des prisonniers de guerre détenus en Nouvelle Russie. L’objectif est aussi d’accentuer la pression par la terreur sur une population qui n’a jamais été majoritairement du côté de Kiev.

 

 

Les chiens de garde du capital

 

La guerre des oligarques continue : les paramilitaires du « bataillon Dnepr » ont fait irruption dans une usine de tracteur de Rovno, dans l’ouest de l’Ukraine, pour « protéger les intérêts de certaines sociétés autrichiennes », qui revendiquent des parts dans l’entreprise (source).

 

L’utilisation d’unités spéciales de police, dépendantes du Ministère des Affaires intérieures d’Avakov, à des fins crapuleuses ou pour briser des grèves et faire pression sur des ouvriers est devenu courant dans l’Ukraine « proeuropéenne ». Avant son élimination physique, le fameux activiste néonazi Sashko Biliy s’adonnait à ce genre de pratique, mais pour son propre compte.

 

Dans le même ordre d’idée, il y a un peu moins d’un an, des paramilitaires néonazis de ce qui allait devenir le « bataillon Aydar » avaient fait irruption dans plusieurs entreprises du pays, armés et menaçants, afin d’en prendre le contrôle et de faire signer sous la contrainte des documents aux dirigeants afin qu’ils lèguent leurs biens au groupe de Kolomoïsky.

 

Les paramilitaires d’« Azov » ont fait de même, ils ont même été utilisés comme briseurs de grève. Les néonazis qui jouent les « jaunes ». Voilà qui nous ramène aux années 50 à 80 quand, à l’Ouest, des groupuscules d’extrême droite se faisaient les serviles supplétifs de l’OTAN et des intérêts américains.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 28 février 2015