Ukraine/Donbass : nouvel assaut kiévien sur Shirokino, nouvel échec ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : nouvel assaut kiévien

sur Shirokino, nouvel échec !

 

Aujourd’hui, c’était l’anniversaire du colonel Eduard Basurin, responsable adjoint du ministère de la Défense de la République populaire de Donetsk. Il a 49 ans. Il y a quelques jours, c’était celui d’Aleksandr Zakharchenko, 39 ans, le président de la République. La Nouvelle Russie est dirigée par des hommes relativement jeunes, une élite nouvelle s’est levée depuis plus d’un an pour faire face à l’innommable et l’insoutenable. Chaque jour, sur le terrain et à tous les niveaux, on se bat pour que vive cet espoir de paix et de liberté qui souffle sur le Donbass. Ces dernières 48 heures, un nouvel assaut a été donné contre le petit village côtier de Shirokino par les occupants kiéviens. Nouvel assaut, nouvel échec. Ce début d’été, très chaud, risque de l’être encore plus dans les jours et les semaines à venir.

 

Le Pentagone est autorisé à tuer des journalistes quand ils ne sont pas dans sa « ligne » géostratégique. Nous le savions depuis des décennies, mais jusqu’alors rares étaient les officiels de Washington à le reconnaître ouvertement : voilà qui a été fait dernièrement en qualifiant de belligérants ceux qui informent librement des réalités d’un conflit. C’est le cas dans le Donbass où, depuis le début du conflit il y a plus d’un an, plusieurs journalistes ont été délibérément pris pour cible par les forces de Kiev, certains en sont même morts, sans que la « communauté internationale » ne s’en émeuve. C’est cela aussi la guerre de libération du Donbass.

 

 

 

 


 

Si une accalmie très relative des frappes de l’artillerie ukrainienne a été observée aujourd’hui sur l’agglomération de Donetsk, les affrontements sur la périphérie ouest et nord de la capitale du Donbass se sont poursuivis. Mêmes constatations sur la partie nord du front et sur la zone de Gorlovka, alors que le secteur de Shirokino connaît une hausse inquiétante de l’intensité des affrontements. Ces derniers varient en puissance selon le secteur de la ligne de front, mais on note un accroissement des accrochages tant du côté de Marinka que de Shirokino depuis 48 heures. Des deux côtés, on semble avoir engagé des réserves. Hier matin, les positions républicaines près de Marinka ont été pilonnées au moyen de lance-roquettes multiples Grad. Il y a eu plusieurs victimes dans les rangs républicains (sans plus de précisions).

 

 

Nouvel assaut contre Shirokino

 

 

 

 

La mission de surveillance spéciale de l’OSCE en Ukraine s’est dite prête à établir une « présence permanente » dans Shirokino. Reste à savoir pour quoi faire… Dans la journée d’hier, on observait des mouvements de batteries lourdes ukrainiennes à 36 km au nord-est de Mariupol, à Novoselovka.

 

Ce 26 juin, sous le couvert de l’OSCE, les forces de Kiev ont mené une attaque massive sur Shirokino alors qu’elles maintenaient la pression sur Sakhanka avec leur artillerie et les combattants républicains ont subi de lourdes pertes, mais le village côtier tient encore fermement. Des éléments de la 1re brigade motorisée de Slaviansk (9e régiment des FAN) ont été dépêchés sur place. Selon le renseignement républicain, il s’agirait d’une compagnie d’« Azov » et d’une autre de Praviy Sektor (DUK) encadrées par des mercenaires étrangers (Géorgiens, Tchétchènes, « contractors » anglophones…) qui ont mené l’assaut, à partir de 15 h, profitant de l’avantage qu’ont les forces de Kiev en moyens d’artillerie.

 

Ils ont réussi à approcher des lignes républicaines à une distance de 20 à 30 mètres. Il semblerait que la compagnie « Scyth » d’« Azov » a été renforcée pour cette attaque d’une compagnie de 10 T-64B. Certaines sources républicaines font état de l’emploi de missiles guidés américains FGM-148 Javelin contre les positions des FAN (à confirmer). Les assaillants auraient eu 7 tués et 28 blessés (certaines sources parlent de 15 tués et de 20 blessés) ; des évacuations, plus de 24 heures après les accrochages, seraient encore en cours.

 

Depuis, les unités ukrainiennes sont retournées sur leurs positions de départ et continuent de contrôler une parcelle de territoire du village côtier entre les hauteurs à la périphérie ouest de Shirokino et la partie sud-ouest de la petite agglomération en bordure de plage. Les combats sont en ce moment d’intensité moyenne. Dans le secteur de Sopino, à quelques kilomètres seulement à l’ouest de Shirokino, l’OSCE a constaté la présence de 16 blindés et de quatre mortiers lourds. Il s’agit là encore d’une zone placée sous le contrôle du « régiment » de néonazis « Azov ».

 

On note, en outre, des cas avérés de pénuries non seulement de carburant, mais aussi d’eau potable et de nourriture dans les rangs ukrainiens sur le « Secteur M », celui de Mariupol.

 

 

Les croix de bois de Porochenko

 

Sur l’arrière du front, Kiev tente de mobiliser un maximum et d’offrir un minimum de formation à ses recrues avant de les envoyer en premières lignes. Après seulement trois mois de formation sommaire au « combat », ils sont directement dirigés vers les unités au contact des forces républicaines. En moyenne, seulement un tiers des effectifs kiéviens (y compris des mercenaires et autres « conseillers ») tient la route question engagement au feu, le reste n’est que de la chair à canon.

 

En face, les forces républicaines ont déjà formé quelque 10.000 combattants depuis l’hiver dernier et, cela, dans chaque république (Donetsk et Lugansk).

 

Quant aux pertes ukrainiennes, depuis le début du conflit, elles avoisineraient les 10.000 tués, le double en blessés de gravité variable (uniquement pour le chaudron de Debaltsevo, il y aurait eu environ 2.500 Ukrainiens et combattants étrangers tués) et jusqu’à 50.000 invalides et inaptes au combat pour des raisons diverses (dont psychiatriques), sans compter les déserteurs. À ce rythme, encore un an et l’armée de Porochenko n’existera plus.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 27 juin 2015.