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Guerre au Yémen : les USA comptent utiliser des armes nucléaires au Moyen-Orient

Guerre au Yémen : les USA comptent utiliser des armes nucléaires au Moyen-Orient | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

Au-dessus : B-52 larguant une MOP escorté par un F-16 pendant une mise à l’essai

En dessous : MOAB : « la mère de toutes les bombes »

 

 

Guerre au Yémen : les USA comptent utiliser

des armes nucléaires au Moyen-Orient

Par Michel Chossudovsky (*)

 

Des rapports non confirmés qui se fondent sur une vidéo datée du 20 mai 2015 attirent l’attention sur une explosion massive sans précédent au Yémen. 

 

Les rapports avancent sans preuve corroborante que l’explosion pourrait être le résultat d’une frappe nucléaire, au moyen d’une arme nucléaire tactique. Il n’y a pas de preuve allant dans ce sens. 

Mais peu importe la nature de cette explosion, il s’agit tout de même d’un crime contre l’humanité. 

 

Malgré l’absence de preuve concrète que l’alliance dirigée par les USA utilise des armes nucléaires contre le Yémen, ce qui s’est passé rend la question plus globale d’une guerre nucléaire au Moyen-Orient plus pertinente que jamais. 

 

Le programme nucléaire de Washington tel que défini dans le « bilan de posture nucléaire de 2001 » consiste à se doter d’un arsenal nucléaire tactique en vue de son utilisation contre des États non dotés d’armes nucléaires.  

 

Depuis 2002, des armes nucléaires tactiques ayant pour cible le Moyen-Orient sont entièrement déployées par les USA et l’OTAN

 

Les armes nucléaires tactiques, les soi-disant « mini-nukes » ou bombes nucléaires miniaturisées, sont des bombes antibunker munies d’une ogive nucléaire. Leur capacité explosive (par exemple, la bombe B61-11) va du tiers de la puissance de la bombe d’Hiroshima à six fois cette puissance.

 

La bombe B61-11 est une véritable bombe thermonucléaire, une arme de destruction massive dans le vrai sens du terme. Jusqu’à maintenant, nous disposons de preuves bien minces. Il n’y a pas eu de rapport sur les conséquences de la frappe présumée au Yémen qui aurait pu nous éclairer davantage.


Les médias institutionnels n’ont pas rapporté la nouvelle. La question nécessite une enquête plus approfondie dans le contexte de l’existence d’un programme de longue date aux USA qui prévoit l’utilisation d’armes nucléaires contre des cibles au Moyen-Orient.

 

 

Vidéo : Explosion de la bombe au Yémen 

 

L’utilisation présumée, mais pas encore confirmée, d’armes nucléaires miniaturisées (« mini-nukes ») au Yémen soulève la question plus large de la doctrine nucléaire des USA :

 

— 1  Des armes nucléaires tactiques ou « mini-nukes » font partie de l’arsenal des USA et de l’OTAN.

— 2  En 2002, le Sénat des USA a autorisé leur utilisation dans un théâtre d’opérations militaires conventionnelles.

— 3 Elles peuvent être utilisées sans l’autorisation du commandant en chef.

— 4 Les militaires étasuniens soutiennent que les « mini-nukes » sont des « bombes humanitaires » qui réduisent au minimum les « dommages collatéraux ». Sur la base d’avis de scientifiques travaillant à forfait au Pentagone, elles sont « inoffensives pour la population civile à proximité parce que l’explosion est souterraine ».

 

Bien que la preuve (qui est bien mince) d’une attaque nucléaire contre le Yémen ne soit pas encore confirmée, l’utilisation de « mini-nukes » contre des pays du Moyen-Orient est sur la table à dessin du Pentagone depuis au moins 20 ans. En 1996, sous l’administration Clinton, les USA étaient prêts à recourir à l’arme nucléaire tactique B61-11 dans une attaque contre la Libye.

 

L’homme derrière ce projet diabolique de lancer une bombe nucléaire contre la Libye était le secrétaire adjoint à la Défense Harold Palmer Smith Junior. « Avant même que la bombe B61 ne soit prête, la Libye était considérée comme une cible potentielle ». (Bulletin of the Atomic Scientists, septembre-octobre 1997, p. 27, caractères gras ajoutés)

 

Harold Palmer Smith a été nommé par le président Bill Clinton pour superviser les programmes de défense nucléaire, chimique et biologique en privilégiant « la réduction et l’entretien de l’arsenal d’armes nucléaires des USA ». Dès le départ, son véritable mandat n’était pas de « réduire », mais bien « d’augmenter » l’arsenal nucléaire, en favorisant la mise au point d’une nouvelle génération de bombes nucléaires miniaturisées « inoffensives » en vue de leur utilisation sur un théâtre d’opérations militaires au Moyen-Orient.

 

L’objectif du département de la Défense sous les conseils d’Harold Smith était d’accélérer la « mise à l’essai » de la bombe nucléaire tactique B61-11 dans un pays du Moyen-Orient.

 

« Cinq mois après que [le secrétaire adjoint à la Défense] Harold Smith ait appelé à une accélération de l’échéancier de production de la [bombe nucléaire] B61-11, il a annoncé publiquement que l’armée de l’air utiliserait la bombe B61-11 contre la Libye… » (http://www.nukestrat.com/us/afn/B61-11.htm,)

 

Bien que le Pentagone ait nié par la suite son intention de bombarder l’usine de Tarhunah en Libye, il n’en a pas moins confirmé que « Washington n’écartait pas l’utilisation d’armes nucléaires [contre la Libye] ». (ibid., caractères gras ajoutés.)

 

Quelle est la pertinence de cette histoire concernant la bombe nucléaire tactique B61-11 et les menaces proférées alors par l’administration Clinton contre la Libye ?

Le projet de frappe nucléaire contre la Libye a-t-il été mis au rancart ?

 

Des pays du Moyen-Orient sont-ils pris pour cibles potentielles d’une attaque nucléaire ? (pour en savoir plus, lire l’article de Michel Chossudovsky intitulé Dangerous Crossroads : Is America Considering the Use of Nuclear Weapons against Libya? Global Research, avril 2011).

 

Les armes nucléaires tactiques ont été spécialement conçues pour être utilisées dans des « conflits conventionnels avec des pays du Tiers-Monde » pendant la période de l’après-guerre froide. En octobre 2001, soit juste après le 11 septembre, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a envisagé d’utiliser la bombe B61-11 en Afghanistan. Les cibles étaient les bunkers souterrains d’Al-Qaïda dans les montagnes de Tora Bora.

 

Rumsfeld a affirmé à l’époque que les bombes antibunker « conventionnelles seraient en mesure « de faire le travail », mais il n’a pas écarté la possibilité de recourir éventuellement à des armes nucléaires ». (citation dans le Houston Chronicle, 20 octobre 2001, caractères gras ajoutés.)

 

L’utilisation de la bombe B61-11 a été également évoquée durant le bombardement et l’invasion de l’Irak en 2003, tout comme lors des bombardements de la Libye par l’OTAN en 2011.

 

La bombe B61-11 était alors décrite comme « une arme nucléaire à petit rayon d’action précise qui pénètre dans le sol, capable de frapper des cibles souterraines de haute valeur », ce qui comprenait les bunkers souterrains de Saddam Hussein :

« Si Saddam était à la rigueur la cible ayant la plus haute valeur en Irak, il était alors fondé de défendre l’utilisation d’une arme nucléaire comme la bombe B61-11 pour s’assurer de son élimination et de la décapitation du régime. » (Defense News, 8 décembre 2003).

 

Il n’existe toutefois aucune preuve documentaire que la bombe B61-11 a été utilisée contre l’Irak.

 

L’utilisation de bombes nucléaires miniaturisées contre des États du Moyen-Orient non dotés d’armes nucléaires comme l’indique le « bilan de posture nucléaire de 2001 » demeure sur la table à dessin du Pentagone. En outre, l’arme nucléaire tactique qu’est la bombe B61-11 (Made in America) ainsi que sa version mise à jour B61-12 ont été déployées en vue de leur utilisation contre des cibles au Moyen-Orient, notamment en Iran, en Syrie et en Libye, par plusieurs pays européens, y compris cinq États non dotés d’armes nucléaires (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Turquie).


La nouvelle bombe B61 12 est une arme d’une puissance de 50 kilotonnes pouvant être larguée d’un avion de combat F‑35.


Selon des rapports, Israël aussi possède un arsenal d’armes nucléaires tactiques.

 

 Source : Federation of American Scientists

 

 

La nature de l’explosion au Yémen 

 

 

>>> voir la vidéo ici

 

Bien que l’explosion au Yémen que l’on voit dans la vidéo (ci‑dessus) semble similaire à celle d’une bombe nucléaire tactique B61-11 avec son champignon caractéristique, il convient de noter que la bombe conventionnelle appelée Massive Ordnance Penetrator (MOP) déclenche une explosion similaire.

 

Qualifiée aussi de « mère de toutes les bombes », la bombe appelée Massive Ordnance Penetrator (MOP) est la plus grosse bombe conventionnelle de l’arsenal des USA. L’explosion de cette bombe conventionnelle est (d’après la preuve photographique) similaire à ce que la vidéo du Yémen nous montre. De plus, selon des rapports non confirmés, la MOP a été utilisée lors de la guerre en Irak.

 

Autrement dit, la nature de l’explosion au Yémen ne prouve pas en soi qu’il s’agit du résultat d’une frappe nucléaire (tactique). Il pourrait s’agir de l’explosion d’une MOP ou d’une bombe antibunker. Mais la preuve demeure bien maigre dans tous les cas.


La MOP et la « mini-nuke » sont toutes les deux des bombes antibunker capables de pénétrer dans le sol. La MOP est toutefois une arme conventionnelle. Elle n’est pas équipée d’une ogive nucléaire.

 

Il convient de noter qu’à la mi-janvier 2015, soit deux mois avant l’assaut ayant déclenché la campagne de bombardement saoudienne contre le Yémen, « le Pentagone procédait à la mise à l’essai de la plus grosse bombe de son arsenal », soit une version améliorée de la Massive Ordnance Penetrator (MOP), sa bombe antibunker fabriquée par Boeing.

 

Selon des rapports, la Massive Ordnance Penetrator, ou MOP GBU-57, serait livrée avec un bombardier B-52 ou B-2 en raison de son poids. La décision d’effectuer une frappe au moyen d’une MOP proviendrait du « Global Strike Command » (commandement majeur de la US Air Force).

 

Il y a cependant des indications selon lesquelles une version plus légère de la MOP serait mise au point. D’après le Air Force Magazine, le lieutenant-général des Forces aériennes des USA Phillip Breedlove (actuel commandant en chef de l’OTAN) a affirmé en juin 2010 que « la prochaine génération d’armes de pénétration devrait équivaloir au tiers de la grosseur de la MOP, de façon à pouvoir être transportée par un avion plus économique ».

 

 

Par Michel Chossudovsky (*) (globalresearch.ca) - traduit par Daniel pour Mondialisation.ca – le 5 juin 2015

 

 Article original en anglais : The War on Yemen, America’s Plans to Use Nuclear Weapons against the Middle East, 2 juin 2015

 

(*) Michel Chossudovsky est un économiste canadien, professeur à la faculté des sciences sociales de l'université d'Ottawa, fondateur et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation à Montréal (Québec). (Source : Wikipédia)

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La course aux armes high-tech

La course aux armes high-tech | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : Jeu BATTLEFIELD 4 FINAL STAND - le XD-1 Accipiter, un drone de combat équipé d’une mitrailleuse. lmpp-gaming.com


 

La course aux armes high-tech

Par Manlio Dinucci

 

 


  

La parade militaire aux Forums Impériaux (Rome), par laquelle le 2 juin on célèbre la Fête de la République italienne qui dans sa Constitution répudie la guerre, cache derrière la façade rhétorique une réalité de plus en plus dramatique : l’accélération de la course aux armes high-tech, dans laquelle l’Italie est impliquée par l’intermédiaire de l’OTAN. Course conduite dans tous les domaines par les États-Unis.

 

Il y a une semaine le « Commandement de l’attaque globale » a lancé depuis la Californie un missile intercontinental Minuteman III, en frappant avec une tête expérimentale un atoll dans le Pacifique à 8 mille Km de distance.

Avec ces tests le Commandement vérifie « la fiabilité » des 450 Minuteman III, prêts au lancement avec leurs têtes nucléaires. Le Congrès a affecté plus de 200 milliards de dollars (acompte sur environ 1 000 milliards en dix ans) pour potentialiser les forces nucléaires, avec 12 sous-marins supplémentaires d’attaque (7 milliards de dollars pièce, le premier est déjà en chantier), armé chacun de 200 têtes nucléaires, et des bombardiers stratégiques supplémentaires (550 millions pièce), chacun armé de 20 têtes nucléaires.

 

L’Armée est en train d’expérimenter des armes laser capables d’abattre des engins volants, de mettre hors d’état les viseurs et d’aveugler les soldats ennemis ; la Marine a déjà installé un canon laser sur le navire Ponce, en précisant qu’« il doit encore être utilisé dans un combat réel » ; l’Aéronautique annonce qu’à partir de 2022 elle armera de laser ses chasseurs-bombardiers.

 

En fort développement aussi le secteur des drones et robots de guerre. Pendant qu’on modernise les drones télécommandés (le Global Hawk a dépassé les 150 mille heures de vol), on expérimente des engins volants d’attaque complètement robotisés : l’X-47B a effectué en vol le premier approvisionnement automatique de carburant. Le chasseur F-35C pour les porte-avions, annonce le Secrétaire à la marine, « sera probablement le dernier avec un pilote à bord ». En 2016 sera expérimenté aussi un robot sous-marin qui, lancé par un sous-marin, repère et suit automatiquement les navires ennemis.

 

De la guerre robotisée à celle de l’espace le pas est court : le 20 mai est parti pour sa quatrième mission secrète l’X-37B, un mini-shuttle robotique de la US Air Force déjà testé pendant presque 4 années dans l’espace. Le général Greaves, nouveau chef du Commandement spatial, a déclaré que les États-Unis « emploieront tous les moyens pour garder la suprématie dans l’espace ».

 

À la course participent dans la foulée des USA les plus grands pays européens de l’OTAN : il y a dix jours, les ministres de la Défense de France, Allemagne et Italie ont signé le mémorandum d’entente pour le développement d’un engin volant robotique de guerre. Israël participe à la course avec de nouveaux drones et armes nucléaires, armes qu’il peut continuer à développer après que la proposition arabe de convoquer en 2016 une conférence pour créer au Moyen-Orient une zone sans armes nucléaires a été bloquée à l’ONU par les USA, Canada et Grande-Bretagne.

 

La Russie, la Chine et d’autres pays, qui sont dans le viseur stratégique USA/OTAN, réagissent en conséquence. La Russie développe le Sarmat, un nouveau missile balistique intercontinental dont les têtes nucléaires manœuvrent lors du retour dans l’atmosphère pour éviter les missiles intercepteurs du « bouclier » étasunien, et le sous-marin de la classe Borey, extrêmement silencieux, armé de 200 têtes nucléaires.

 

Des missiles et sous-marins analogues sont construits par la Chine qui, selon le Commandement USA, est en train d’expérimenter aussi des armes spatiales antisatellite pour aveugler les systèmes d’attaque étasuniens.

 

Sur tout cela tombe le black-out médiatique, pendant que les projecteurs sont pointés sur les enfants qui, à la parade militaire du 2 juin, festoient avec des ombrelles tricolores. Pas pour la paix, comme on le leur a dit, mais pour la guerre qui les attend.

 

 

 

Par Manlio Dinucci - édition de mardi 2 juin 2015 de il manifesto - traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio - comite-valmy.org – le 2 juin 2015

 

 

Article 11 de la Constitution de la République italienne : « L’Italie répudie la guerre en tant qu’instrument d’atteinte à la liberté des autres peuples et comme mode de solution des conflits internationaux ; elle consent, dans des conditions de réciprocité avec les autres États, aux limitations de souveraineté nécessaires à un ordre qui assure la paix et la justice entre les Nations ; elle suscite et favorise les organisations internationales poursuivant ce but. »

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