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La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak

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La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak

 

La guerre contre le terrorisme, cette campagne sans fin lancée il y a 14 ans par George Bush, est prise de contorsions de plus en plus grotesques. Lundi, le procès à Londres d’un Suédois, Bherlin Gildo, accusé de terrorisme en Syrie, s’est effondré lorsqu’il est devenu clair que les services de renseignement britanniques avaient armé les mêmes groupes rebelles que le défendeur était accusé d’appuyer.

 

L’accusation a abandonné l’affaire, apparemment pour éviter d’embarrasser les services de renseignement. La défense a fait valoir que poursuivre le procès aurait été un « affront à la justice » alors qu’il y avait beaucoup de preuves que l’État britannique avait lui-même fourni « un soutien massif » à l’opposition armée syrienne.

 

Cela ne concernait pas uniquement l’« aide non létale » vantée par le gouvernement (y compris des gilets pare-balles et des véhicules militaires), mais la formation, le soutien logistique et l’approvisionnement secret d’« armes à très grande échelle ». Selon des rapports cités, le MI6 avait coopéré avec la CIA sur un « réseau d’approvisionnement » d’armes provenant des stocks libyens aux rebelles syriens en 2012 après la chute du régime de Kadhafi.

 

De toute évidence, l’absurdité d’envoyer quelqu’un en prison pour faire ce que les ministres et leurs agents de sécurité étaient eux-mêmes en train de faire était de trop. Mais il ne s’agit que du dernier cas d’une longue série. Moins chanceux fut un chauffeur de taxi à Londres, Anis Sardar, qui a été condamné il y a deux semaines à une peine de prison à perpétuité pour avoir participé en 2007 à la résistance à l’occupation de l’Irak par les forces américaines et britanniques. L’opposition armée à une invasion et une occupation illégale ne constitue manifestement pas du terrorisme ou un assassinat selon la plupart des définitions données, y compris par la Convention de Genève.

 

Mais le terrorisme est désormais carrément dans l’œil du spectateur. Et nulle part cela n’est aussi vrai qu’au Moyen-Orient, où les terroristes d’aujourd’hui sont les combattants contre la tyrannie de demain — et les alliés des ennemis — souvent au gré ahurissant d’une conférence téléphonique d’un dirigeant occidental.

 

Pour l’année écoulée, les États-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres forces occidentales sont retournés en Irak, soi-disant pour détruire le groupe hyper sectaire terroriste de l’État islamique (anciennement connu sous le nom d’al-Qaïda en Irak). Ce fut après qu’Isis eut envahi d’énormes pans du territoire irakien et syrien et proclamé un soi-disant califat islamique.

 

La campagne ne se déroule pas très bien. Le mois dernier, Isis a pris la ville irakienne de Ramadi, tandis que de l’autre côté de la frontière maintenant inexistante, ses forces ont conquis la ville syrienne de Palmyre. La franchise officielle d’Al-Qaida, le Front Nusra, a également progressé en Syrie.

 

Certains Irakiens se plaignent que les États-Unis sont restés les bras croisés pendant ces événements. Les Américains insistent qu’ils essaient d’éviter les pertes civiles et revendiquent des succès significatifs. En privé, les responsables disent qu’ils ne veulent pas être vus en train de bombarder des bastions sunnites dans une guerre sectaire et courir le risque de bouleverser leurs alliés sunnites du Golfe.

 

Une lumière révélatrice sur la façon dont nous en sommes arrivés là a surgi d’un rapport secret du renseignement américain récemment déclassifié, écrit en août 2012, qui prédisait étrangement — et même louait — la perspective d’une « principauté salafiste » dans l’est de la Syrie et d’un État islamique contrôlé par al-Qaida en Syrie et en Irak.

 

En contraste évident avec les affirmations de l’occident à l’époque, le document du Defense Intelligence Agency identifie al-Qaïda en Irak (devenu Isis) et autres salafistes comme les « principaux moteurs de l’insurrection en Syrie » — et déclare que « les pays occidentaux, les États du Golfe et la Turquie » soutenaient les efforts de l’opposition pour conquérir l’est de la Syrie.

 

Tout en évoquant la « possibilité d’établir une principauté salafiste déclarée ou non », le rapport du Pentagone poursuit, « ce qui est exactement ce que les puissances qui soutiennent l’opposition veulent, afin d’isoler le régime syrien, qui est considéré comme la clé stratégique de l’expansion chiite (lrak et Iran) ».

 

Et c’est bien ce qui est arrivé deux ans plus tard. Le rapport ne constitue pas un document de politique. Il est fortement expurgé et il y a des ambiguïtés dans les termes. Mais les implications sont assez claires. Un an après la rébellion syrienne, les États-Unis et ses alliés ont non seulement soutenu et armé une opposition qu’ils savaient être dominée par des groupes sectaires extrémistes ; ils étaient même prêts à approuver la création d’une sorte d’« État islamique » — en dépit du « grave danger » posée à l’unité de l’Irak — comme un tampon sunnite destiné à affaiblir la Syrie.

 

Cela ne signifie pas que les États-Unis ont créé Isis, bien sûr, même si certains de leurs alliés du Golfe ont certainement joué un rôle — ce que le vice-président américain, Joe Biden, a reconnu l’année dernière. Mais il n’y avait pas d’Al-Qaïda en Irak jusqu’à ce que les États-Unis et la Grande-Bretagne envahissent le pays. Et les États-Unis ont certainement exploité l’existence d’Isis contre d’autres forces dans la région dans le cadre d’un effort plus vaste pour maintenir le contrôle occidental.

 

Les calculs ont changé quand Isis a commencé à décapiter les Occidentaux et publié des atrocités en ligne, et les pays du Golfe soutiennent maintenant d’autres groupes dans la guerre syrienne, comme le Front Nusra. Mais cette habitude occidentale et étasunienne de jouer avec des groupes djihadistes, qui reviennent ensuite pour les mordre, remonte au moins à la guerre de 1980 contre l’Union soviétique en Afghanistan, qui a favorisé l’émergence de l’al-Qaida original sous la tutelle de la CIA.

 

Les calculs ont été ajustés pendant l’occupation de l’Irak, où les forces américaines dirigées par le général Petraeus ont parrainé une sale guerre d’escadrons de la mort à la Salvadorienne (*) pour affaiblir la résistance irakienne. Et ils ont été réajustés en 2011 lors de la guerre de l’OTAN contre la Libye, où la semaine dernière Isis a pris le contrôle de Syrte, la ville natale de Kadhafi.

 

En réalité, la politique américaine et occidentale dans cette poudrière qu’est devenu le Moyen-Orient est dans la lignée classique du « diviser pour régner » impérial. Les forces américaines bombardent un groupe de rebelles tout en soutenant un autre en Syrie, et montent des opérations militaires conjointes avec l’Iran contre Isis en Irak tout en soutenant la campagne militaire de l’Arabie saoudite contre les forces Houthi soutenues par l’Iran au Yémen. Aussi confuse que puisse paraître la politique des États-Unis, un Irak et une Syrie affaiblis et divisés leur conviennent parfaitement.

 

Ce qui est clair, c’est qu’Isis et ses monstruosités ne seront pas défaites par les mêmes puissances qui l’ont emmené en premier lieu en Irak et en Syrie, et dont les guerres ouvertes et clandestines ont favorisé son développement. Les interventions militaires occidentales sans fin au Moyen-Orient n’ont apporté que destructions et divisions. Ce sont les peuples de la région qui peuvent guérir cette maladie — pas ceux qui ont incubé le virus.

 

 

 

Par Seumas Milne (The Guardian) - traduit par LGS - fr.sott.net – le 12 juin 2015

 

 

(*) Notes du traducteur

 

Du Salvador à l’Irak : l’homme de Washington derrière les escadrons de la mort (The Guardian) voir http://www.legrandsoir.info/du-salvador-a-l-irak-l-homme-de-washington...

 

« Les escadrons de la mort » : du Salvador à l’Afghanistan via l’Irak http://www.legrandsoir.info/les-escadrons-de-la-mort-du-salvador-a-l-a...

 

Terrorisme à « visage humain » : L’histoire des escadrons de la mort des États-Unis http://www.legrandsoir.info/terrorisme-a-visage-humain-l-histoire-des-...

 

Irak : les nouveaux escadrons de la mort (The Nation) http://www.legrandsoir.info/Irak-les-nouveaux-escadrons-de-la-mort-The...

 

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L’Irak accuse la Grande-Bretagne de livrer des armes à l’État islamique

L’Irak accuse la Grande-Bretagne de livrer des armes à l’État islamique | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’Irak accuse la Grande-Bretagne

de livrer des armes à l’État islamique



Un député irakien affirme que les États-Unis veulent instaurer le chaos dans son pays

 

 

 

L’agence de presse iranienne FAR News Agency rapporte que l’armée irakienne a abattu deux avions britanniques qui livraient des armes à l’État islamique.

 

« Le Comité pour la sécurité nationale et la défense du Parlement irakien a eu accès aux photos de deux avions britanniques qui se sont écrasés alors qu’ils transportaient des armes pour l’EI », a déclaré le président du comité Hakem al-Zameli, selon le centre d’information en arabe du Conseil suprême islamique irakien.

 

L’incident a été rapporté par des médias étrangers et des médias alternatifs, mais n’a pas été mentionné par la presse dominante aux États-Unis et en Europe.

 

Hakem al-Zameli, un législateur irakien important, a ajouté que l’actuel gouvernement de Bagdad reçoit quotidiennement des rapports des forces de sécurité dans la province de al-Anbar sur des parachutages d’armes pour ISIS.

 

Il a affirmé que les États-Unis veulent provoquer le chaos en Irak et le font en soutenant l’État islamique.

 

D’autres députés irakiens se plaignent de cette situation.

 

« Nous avons découvert des armes fabriquées aux États-Unis, dans les pays européens et en Israël dans les zones libérées du contrôle de l’EI dans la région Al-Baqdadi », écrit le site d’information al-Ahad, citant Khalaf Tarmouz, le chef du Conseil provincial d’al-Anbar. Tarmouz a également dit que des armes fabriquées en Europe et en Israël ont aussi été découvertes à Ramadi.

 

« Les États-Unis lâchent des armes pour l’EI avec l’excuse qu’ils ne savent pas où sont les positions de l’EI et s’efforcent de tordre la réalité avec ce genre d’allégations », dit-il.

 

En décembre, les médias étatiques iraniens ont affirmé que l’armée de l’air états-unienne avait largué pour la seconde fois des armes dans les zones tenues par l’État islamique.

 

Infowars.com reported :

Des volontaires irakiens qui combattent l’EI dans les districts de Yathrib et Balad dans la province Salahuddin en Irak ont rapporté ces parachutages.

 

L’Irak prétend qu’il a maintenant repris la main dans la bataille pour regagner du terrain sur le groupe terroriste.

 

En octobre, un parachutage prétendument erroné a largué des armes qui sont tombées aux mains des combattants de l’État islamique à l’extérieur de Kobané en Syrie.

 

En novembre, des sources des services de renseignement irakiens ont dit que les États-Unis approvisionnent activement l’EI en armes. « Les services de renseignement irakiens ont répété que les avions militaires états-uniens avaient parachuté plusieurs cargaisons d’aide pour les terroristes de l’EI afin de les aider à résister au siège de l’armée irakienne, des forces de sécurité et du peuple », explique un rapport.

 

« Ce qui est important, c’est que les États-Unis n’envoient pas ces armes seulement à ceux qui coopèrent avec le Pentagone, et cela indique que les États-Unis jouent un rôle dans l’armement de l’EI. »

 

En juillet, Infowars.com reported faisait état de la grande quantité d’armes états-uniennes capturées par l’EI.

 

En plus des véhicules de combat et de l’artillerie acquise précédemment par l’armée irakienne, la mine d’armement provenant des bases US incluait plus de 50 batteries d’artillerie de 155 mm M-198 et 4 000 mitrailleuses PKC.

 

L’acquisition d’armes sophistiquées a transformé l’EI, le faisant passer d’un groupe terroriste à une armée capable de mener une guerre conventionnelle en Irak et en Syrie.

 

 


Par Kuer Nimmo (infowars.com) - traduit par Diane Gilliard pour Arrêt sur Info – le 24 février 2015

 

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Des armes pour Kiev ? OUI !

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Des armes pour Kiev ?

L’odyssée de l’An-124/UR-82072

Par Philippe Grasset

 

Le commentateur étasunien Wayne Madsen donne un intéressant article, le 3 février 2015 sur Strategic-culture.org. Cet article, extrêmement minutieux quant à l’odyssée d’un exemplaire précis de l’avion de transport stratégique ukrainien An-124, permet de comprendre combien le débat actuel lancé par les EU pour la livraison d’armes “létales” au régime de Kiev est de pure communication.

 

La différence entre armes « létales » et « non-létales » est, à ce point, également pur artifice de communication. Un monstre de la taille de l’An-124 en pleine activité depuis de nombreux mois, d’une façon clandestine, indique sans aucune hésitation qu’il suffit de parler d’armes, ou de systèmes d’arme, sans précision hypocrite nécessaire.

 

L’article de Madsen s’attache à cette « odyssée » clandestine ou, disons, non officielle puisque Madsen l’a mise à jour, de cet avion de transport Antonov An-124 immatriculé UR82072 appartenant à l’armée de l’air ukrainienne, sur plusieurs mois sinon plus d’une année (disons, depuis fin 2013). Il permet de comprendre que les livraisons d’armes à Kiev, y compris éventuellement en préparation du « putsch de Kiev » de février 2014, sont une routine stratégique complètement établie. Là, il ne s’agit plus de communication, mais bien de réalités stratégiques en cours.

 

Une précision doit être apportée, parce qu’à première vue un seul avion effectuant des missions de transport pourrait, pour la perception courante, ne pas sembler constituer un fait décisif, disons de type stratégique, par la quantité de produits (des armes) impliquée. Avec l’An-124, ce n’est pas le cas, à cause des dimensions formidables de cet avion et sa non moins formidable capacité d’emport (120 à 150 tonnes) de systèmes allant jusqu’à des masses très importantes (locomotives, hélicoptères, chars, etc.). L’An-124 est le plus gros avion de transport stratégique au monde en service régulier, – et le deuxième plus gros avion au monde (toujours pour le service régulier), après l’Airbus A380.

 

Un extrait de Wikipédia qui lui est consacré en donne une idée, impliquant que les déplacements de l’appareil qu’a identifié Madsen constituent l’équivalent du déplacement d’un groupe de six avions de transport militaire moyen (type-Transall, comme le précise l’extrait ci-après) : « L’Antonov 124-100 surnommé « Ruslan » (Code OTAN : « Condor ») est le second plus gros avion au monde produit en série (le premier étant l’Airbus A380) ; l’avion le plus gros au monde hors série est l’Antonov An-225. Il permet de transporter les charges les plus diverses telles que locomotives, grues, satellites, bateaux. Cet avion est équipé de deux ponts roulants disposant chacun de deux palans pouvant supporter un poids maximum de 20 tonnes. Il peut peser jusqu’à 400 tonnes au décollage et embarquer jusqu’à 150 tonnes (120 t en version de base An-124, 150 t en version An-124-100) de charge utile (six fois celle du C-160 « Transall » des armées française et allemande)... »

 

Nous citons ci-dessous l’essentiel du texte de Madsen, qui est extraordinairement détaillé et renvoie sans aucun doute à une source clandestine du renseignement dont Madsen est coutumier d’accès. (Source EU ? Russe ? D’autres pays, également impliqués ? Le choix existe, mais on notera que Madsen fait allusion dans son texte au jugement de Poutine selon lequel l’armée ukrainienne est une « Légion étrangère » au service du bloc BAO [bloc américaniste-occidentaliste], EU et OTAN principalement. Les services russes doivent avoir suivi à la trace l’odyssée du An-124/UR82072, d’autant que l’armée russe a des facilités d’accès et de renseignement sur les équipements militaires ukrainiens venus de ses propres arsenaux et des constructeurs qui ont alimenté les forces militaires de l’URSS.) La lecture du texte de Madsen peut paraître fastidieuse, sur les vols de l’An-124 ainsi que les détails des escales qui concernent des lieux stratégiques de l’ensemble EU/CIA/OTAN et d’autres pays, etc. ; mais l’ensemble fournit une impression générale substantivée par tous ces détails précis d’une activité routinière extrêmement significative du point de vue stratégique du fait des caractéristiques inhabituelles du An-124/UR82072, terminée par un commentaire sur la signification stratégique de ces livraisons. À la suite de ce long texte, nous proposons quelques remarques sur notre interprétation.

 

« ... Dans un remake des bonds de cabri autour du globe des avions-cargos chargés d’armes de la CIA à l’époque de la scandaleuse affaire Iran-Contra, et des bonds plus récents pour approvisionner en armes les rebelles libyens chargés de renverser Mouammar Kadhafi, un Antonov AN-124 ukrainien (numéro UR-82072), un avion de transport militaire de gros tonnage enregistré comme « avion-cargo de transport international » et appartenant au « Bureau de Transport Antonov », a surpris les gens qui habitent à proximité de l’aéroport international Nikola Tesla à Belgrade en Serbie en y atterrissant le 28 janvier 2015. L’avion ukrainien, le plus gros avion au monde, était un spectacle rare sur l’aéroport d’un pays qui soutient généralement la Russie dans son conflit contre Kiev. »

 

[Le Secrétaire d’État John] Kerry et [le commandant général de l’OTAN, Philip] Breedlove parlent de la possibilité que l’OTAN se mette à faire des livraisons d’armes qui ont en réalité commencé l’année dernière. En septembre 2014, le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré qu’un certain nombre de pays de l’OTAN avait accepté de livrer des armes aux forces ukrainiennes, formées non seulement des troupes régulières ukrainiennes, mais aussi de bataillons irréguliers financés par le seigneur de guerre milliardaire israélo-ukrainien, Ihor Kolomoisky, et constitués de néonazis, de forces étatsuniennes, de forces paramilitaires et d’anciens membres des Forces de Défense Israéliennes.

 

Lors du sommet de septembre 2014 de l’OTAN au Pays de Galles, le conseiller du président ukrainien, Yuri Loutsenko, a déclaré que les États-Unis, la France, la Pologne, la Norvège et l’Italie avaient accepté de fournir des armes à l’Ukraine, et le Canada a révélé plus tard qu’il avait également commencé à transférer des armes aux putschistes de Kiev. »

 

Les forces militaires ukrainiennes ont reçu, de l’OTAN, tellement d’aide militaire, d’assistance et de personnel que le président russe Vladimir Poutine a récemment déclaré que l’armée ukrainienne était en quelque sorte « la Légion étrangère » de l’OTAN. Et selon des rapports fiables, l’OTAN a fourni au régime de Kiev des bombes à fragmentation mortelles qui sont utilisées contre la population civile en grande partie russophone de la région du Donbass dans l’est de l’Ukraine. »

 

L’AN-124 qui a atterri à Belgrade semble avoir apporté des armes en provenance d’un certain nombre de terminaux aériens de l’OTAN connus pour servir à ce genre de chose. De Bucarest, en Roumanie, où il est arrivé le 23 janvier 2015 en provenance de l’île italienne de Lampedusa, au large des côtes de la Libye, l’avion a décollé le 23 janvier pour le New Jersey aux États-Unis. Lampedusa était une base d’étape essentielle pour l’approvisionnement d’armes aux rebelles libyens par l’OTAN pendant la rébellion fomentée par les Islamistes et l’Occident contre le gouvernement Kadhafi. Bucarest est devenu une base importante dans le cadre du soutien militaire de l’OTAN à Kiev. »

 

Le 25 janvier, l’Antonov a quitté l’aéroport international de Newark Liberty, au New Jersey pour Trondheim, en Norvège. Le 26 janvier, l’avion de transport ukrainien a quitté Trondheim pour l’aéroport de Prestwick, à Glasgow, en Écosse. L’avion a décollé de Prestwick, le 28 janvier et atterri le même jour à Belgrade. Prestwick était un centre de transit apprécié par la CIA pour le transport des détenus kidnappés* après le 9/11. »

 

Les États-Unis ont installé six unités de stockage dans les montagnes de Trøndelag, une région du centre de la Norvège dont le capital, est Trondheim. Le matériel militaire américain, y compris des chars et des véhicules blindés, est stocké dans deux bases de l’armée de l’air norvégienne de la région, l’une d’elles étant localisée au même endroit que l’aéroport Værnes de Trondheim où l’Antonov ukrainien a atterri le 26 janvier 2015. »

 

La destination du Antonov, en quittant Belgrade était Mombasa, au Kenya via Athènes. Selon des sources serbes, l’avion transportait « une cargaison spéciale » d’armes. On peut penser que le UR-82072 a déposé à Athènes, pour qu’elles soient ensuite réexpédiées en Ukraine, des armes collectées dans les aéroports de l’OTAN de Lampedusa, Glasgow, et Trondheim, ainsi que des armes provenant des caches serbes chargées à Belgrade et, peut-être aussi, des armes américaines stockées à l’Arsenal de Picatinny dans le comté de Morris, dans le New Jersey, au site du Département de la Défense spécialisé dans les armes à feu et les munitions, et à la base navale de Earle, au New Jersey. Les deux bases d’armement sont très proches de l’aéroport international de Newark Liberty. L’AN-124 est basé de façon permanente à l’aéroport de Gostomel à Kiev. La visite de l’avion à l’aéroport de Newark a été qualifiée de « rare » par les locaux. »

 

Depuis que les combats ont éclaté entre les forces ukrainiennes et les séparatistes russophones de l’est de l’Ukraine, le mystérieux AN-124 ukrainien a été repéré partout dans le monde, chargeant probablement des armes. Le 18 juin 2014, il a été vu à l’aéroport International de Ben Gurion à Tel-Aviv. Auparavant, le 22 mai 2014, il avait été vu à Las Palmas, aux Canaries, sans doute pour se ravitailler. Les 1 et 6 janvier 2015 et le 23 novembre 2014, il a été repéré à l’aéroport de Leipzig/Halle en Allemagne ; le 2 juillet 2014, il était à Luka International à Malte (Malte était aussi une base de transit pour les livraisons d’armes aux forces anti-Kadhafi pendant la guerre civile libyenne) ; le 15 avril 2014, à l’aéroport Francisco Sá Carneiro à Porto, au Portugal et une semaine plus tard, le 27 avril, à l’aéroport Schwechat de Vienne. En juin 2014, l’avion de transport ukrainien a été vu à l’aéroport Logan de Boston, à Tulsa International à Oklahoma (là où ses trouve la base Tinker de l’armée de l’air étasunienne, un centre logistique majeur), et à l’aéroport international de Philadelphie (près de Rotorcraft Systems de Boeing à Ridley Park, en Pennsylvanie). L’avion ukrainien y serait arrivé en provenance de Ben Gurion à Tel-Aviv pour charger un hélicoptère Agusta Westland ICH-47F Chinook, sous licence Boeing, pour l’armée italienne. Cependant, nul ne sait ce qui a été chargé en plus du Chinook destiné à l’Italie ni où cette « cargaison supplémentaire » a été livrée. »

 

Le 14 mai 2014, l’Antonov ukrainien a été vu à l’aéroport international de Calgary en Alberta. Calgary est un trait d’union important entre les complexes militaro-industriels canadien et américain. On y trouve la division de production de missiles Raytheon canadiens et les usines qui fabriquent la mitrailleuse Phalanx et l’équipement infrarouge et de ciblage des véhicules blindés, ainsi que General Dynamics, Harris Corporation, et les usines NovAtel qui fabriquent de tout, depuis les systèmes avioniques jusqu’au matériel de communications par satellite. »

 

Toujours en juin 2014, l’avion-cargo ukrainien globe — transporteur d’armes a été vu à l’aéroport international Ted Stevens d’Anchorage, en Alaska. En juin 2014, il a été vu à Buenos Aires. En octobre 2013, juste un mois avant le déclenchement, à Kiev, des manifestations du Maidan soutenues par la CIA et le Département d’État, l’UR-82072 a été vu sur la piste de l’aéroport international de Dulles, qui se trouve au milieu d’un complexe industriel partagé par l’armée et le renseignement américain, dont la CIA, la Defense Logistics Agency, et les principaux fournisseurs de matériel de guerre comme Boeing et Lockheed Martin. Dulles accueille également une base militaire allemande sur le sol américain. »

 

Le 4 avril 2014, l’Antonov transporteur d’armes a été aperçu à l’aéroport international de Portsmouth, qui était auparavant la base Pease de l’armée de l’air et qui est désormais la base de la Garde Nationale de l’Air du New Hampshire. De là, il semble être parti pour Dakar, au Sénégal. Cependant, une des tactiques les plus courantes de la CIA et de l’armée américaine au cours de l’âge d’or de l’Iran-Contra était de faire enregistrer de faux plans de vol et de fausses factures de chargement. Le Mossad israélien a aidé à l’envoi clandestin d’armes américaines, comme le missile antichar TOW, vers Iran. »

 

En septembre 2014, le transporteur d’armes ukrainien a été repéré sur une piste de l’aéroport international de Tbilissi en République de Géorgie. Non loin de lui, il y avait un avion-cargo C-17 Globemaster de l’armée de l’air étatsunienne censé livrer des armes en Géorgie. La rencontre du gros transporteur d’armes ukrainien et du C-17 sur l’aéroport de Tbilissi a coïncidé avec le sommet de l’OTAN au Pays de Galles. En 2013, l’avion ukrainien avait été impliqué dans le transfert. »

 

Il y a peu de doute que Breedlove, un va-t-en-guerre impénitent, avait précédemment autorisé le transfert à l’Ukraine d’armes de l’OTAN via Tbilissi. La Géorgie et l’Ukraine ont formé une « alliance de membres candidats à l’OTAN » contre la Russie sur une ligne de front s’étendant de l’Ossétie du Sud, à travers l’Abkhazie, l’Ukraine orientale et la Crimée, à la République de Transnistrie au nord de la Moldavie. C’est sur cette ligne de front que les stratèges de l’OTAN rêvent aujourd’hui d’affronter directement les troupes autochtones et russes qui protègent l’indépendance du groupe d’états composé de l’Ossétie du Sud, de l’Abkhazie, de Donetsk, de Lougansk, et de la Transnistrie ainsi que le flanc sud de la Russie, y compris la république autonome russe de Crimée et la ville fédérale russe de Sébastopol. »

 

Il est clair, si l’on en juge par les arrivées et départs du gigantesque transporteur d’armes ukrainien, que les déclarations de Breedlove sur l’éventualité de fournir à l’Ukraine des armes létales sont depuis longtemps caduques. Une fois de plus, l’Amérique a choisi la dangereuse stratégie de la guerre aux dépens de la diplomatie. Et, une fois encore, elle va payer un prix terrible, en sang comme en argent. »


 

Une fois de plus, ces diverses précisions qui paraissent irréfutables sur l’activité routinière de livraisons d’armes depuis de nombreux mois à l’Ukraine posent le problème du décalage extraordinaire, en contenu et en chronologie, entre la communication et les vérités de situation.

 

Quel sens réel ont les conversations entre Obama et Merkel du 9 février sur la question des livraisons d’armes, et que représente l’opposition de la chancelière à ces pratiques qui se déroulent de façon routinière depuis de nombreux mois ? Plus précisément, se pose à nouveau cette autre question : que savent Merkel et même Obama de ces livraisons d’armes quand on connaît l’autonomie d’action de facto des myriades de services et d’agences, américanistes et autres, dans cette sorte d’activité ? La même question vaut pour tous les dirigeants, parlementaires, etc., personnalités civiles qui sont en général tenues à l’écart des activités et des informations de ces services et agences du complexe de sécurité nationale du bloc BAO (bloc américaniste-occidentaliste) répondant directement aux impulsions de surpuissance du Système. À cet égard et tenant compte du fait irréfutable que la communication a remplacé la politique, il s’en déduit que la politique est totalement paralysée et inféconde et ne peut qu’entériner les faits accomplis que lui impose ce même complexe, une fois que ces faits sont devenus avérés et trop connus pour être niés. L’incursion de la communication des réseaux alternatifs et antiSystème complique encore plus le problème et rendent la politique des directions encore plus inopérantes puisque ces réseaux, par définition, travaillent à faire correspondre le plus précisément possible les informations de leur communication avec les vérités de situation. Pour qui s’aventure dans cette sorte de lecture, le texte de Madsen constitue un acte ridiculisant complètement les discussions Obama-Merkel sur le sujet des livraisons d’armes, et dégradant à mesure l’autorité et la légitimité de ces dirigeants politiques. Cette dégradation intervient effectivement, même pour ceux qui ignorent les précisions du type-Madsen, simplement parce que ces précisions circulent dans les milieux concernés et créent un climat favorable à cette dégradation.

 

 

• Une remarque annexe à la présente est le constat de l’extraordinaire autonomie d’action dont disposent les agences et services du complexe de sécurité nationale du bloc BAO (bloc américaniste-occidentaliste). Cette autonomie s’étend à l’usage d’une myriade de bases dans de très nombreux pays, mais aussi à l’usage d’aéroports civils, y compris dans des pays étrangers inattendus par rapport à leur position politique (Argentine). Ces divers points impliquent des complicités, des liens secrets et officieux, entre les divers services, agences, armées, etc., de très nombreux pays dans le bloc BAO (bloc américaniste-occidentaliste) bien sûr, mais aussi hors du bloc. Loin de faire penser à une sorte de complot mondial, l’ensemble laisse une impression de désordre planétaire et d’absence complète de contrôle des autorités politiques. Madsen a raison de comparer cette affaire à celle des livraisons clandestines US aux contras nicaraguayens, dans les années 1984-1986. Mais l’action clandestine décrite ici est infiniment plus « globalisée », mieux organisée et quasi — « officiellement » si l’on peut dire, à cause de la présence active des services et agences, donc en essence très différente justement par le désordre et l’absence de contrôle.)

 

• Si l’on fait une hypothèse acceptable du volume des armes transférées vers Kiev ne serait-ce que par ces vols de l’An-124/UR-82072 (rien n’interdisant évidemment de supposer, avec toutes les raisons du monde, que d’autres livraisons ont eu lieu, par d’autres vols ou d’autres moyens), on comprend effectivement que l’armée ukrainienne a déjà reçu des quantités importantes de systèmes divers en provenance du bloc BAO (bloc américaniste-occidentaliste). Diverses mesures, au niveau du déploiement, des processus d’autodestruction, etc., peuvent avoir protégé ces systèmes de saisies spectaculaires par les séparatistes, – outre que l’on ignore la politique de publicité ou non de telles éventuelles saisies que suivent ces mêmes séparatistes, notamment en fonction des pressions russes selon une politique qui s’est avérée jusqu’ici d’une prudence extrême et attentive à éviter toute provocation ou acte pouvant susciter une aggravation de la crise.

 

Quoi qu’il en soit, la situation qui se révèle conduit à penser que, dans tous les cas, l’aide militaire occidentale à l’armée ukrainienne n’est en rien un facteur décisif pouvant changer les capacités de cette armée et la fortune actuelle de la guerre civile qui favorise les séparatistes. On peut donc avancer l’hypothèse que, si le bloc BAO (bloc américaniste-occidentaliste), et les USA précisément, veulent une action militaire décisive contre les séparatistes, éventuellement pour forcer les Russes à une intervention plus directe, on en viendra à des engagements plus directs, c’est-à-dire des engagements de forces militaires du bloc BAO (bloc américaniste-occidentaliste). Au reste, cet engagement devrait devenir inévitable si les livraisons de systèmes d’arme continuent et si des systèmes extrêmement avancés sont livrés, les USA notamment ne faisant aucune confiance à des forces non US pour le maniement de tels systèmes.

 

• La conclusion générale de ces différents constats et hypothèses à partir du texte de Madsen et de ce qu’il nous dit de la situation en Ukraine, c’est que les faits sont très largement en avance des intentions pseudo-politiques, dans le sens de l’aggravation. Bien entendu, c’est bien peu de dire que le pouvoir politique a perdu le contrôle des événements puisqu’on sait bien qu’il ne l’a jamais eu... La crise ukrainienne présente aujourd’hui le cas extrême de la dissolution de toute action politique, dans tous les cas dans le chef du bloc BAO, bien plus que dans toutes les autres séries crisiques, – y compris celles du Moyen-Orient.

 

Le complet transfert de la non-politique vers la communication, c’est-à-dire vers les narratives, explique le décalage stupéfiant entre le discours des directions politiques et les vérités de situation qui se succèdent. La crise ukrainienne est sans aucun doute le modèle ultime de la crise hors de tout contrôle politique, c’est-à-dire hors de tout contrôle humain rationnel, pour s’en remettre aux seules impulsions des acteurs du système du technologisme (services, agences, etc.), agissant évidemment dans le sens de la dynamique surpuissante du Système. La crise ukrainienne est la crise-Système par définition et, pour cette raison, elle nous entraînera très, très loin, et elle dupliquera évidemment le sort du Système lui-même.

 

 

 

Par Philippe Grasset - traduction des parties en anglais : Dominique Muselet - legrandsoir.info – le 11 février 2015

 

Note du traducteur :

*En Américain : rendition (extradition)

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Et quoi encore, mais où va-t-on ? Les USA se transposent à l’Europe

Et quoi encore, mais où va-t-on ? Les USA se transposent à l’Europe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le rabbin de Bruxelles Menachem Margolin, président de la fédération européenne d’associations juives (EJA) — ejassociation.eu


 Et quoi encore ?

Mais où va-t-on ?

Les USA se transposent à l’Europe !


Vu sur RTL-Info.be  ici

 Article :

« Le rabbin de Bruxelles Menachem Margolin, président de la fédération européenne d’associations juives (EJA), a appelé les différents ministres de l’Intérieur européens à modifier la législation sur les armes afin de permettre aux membres de la communauté juive de porter des armes. L’annonce a été publiée mardi dernier sur le site de l’EJA en réaction aux attentats perpétrés à Paris tout comme « à l’augmentation des attaques antisémites à travers l’Europe ».

 

Menachem Margolin estime « qu’un maximum de Juifs doit pouvoir disposer d’une arme » dans le but « essentiel » de protéger leur communauté. Le président de l’EJA demande également une « formation » au maniement des armes « afin de pouvoir protéger les membres (de la communauté juive) contre une éventuelle attaque terroriste. » Les armes seraient toutes enregistrées légalement afin de permettre leur supervision par les autorités, assure-t-il.

 

Le rabbin souligne qu’il ne demande pas l’autorisation de se munir « d’armes lourdes de guerre », mais bien d’« armes à feu », de type revolver, de façon à ce que « chacun puisse en avoir une dans sa poche ».

 

« Nous devons reconnaître les signes précurseurs d’antisémitisme, de racisme et d’intolérance qui ont déjà menacé l’Europe et nos idéaux européens par le passé », pointe M. Margolin. L’autorisation de porter une arme permettrait de rassurer la communauté juive qui fait face à un sentiment d’insécurité grandissant en Europe, poursuit le communiqué.

 

« La solution optimale serait de faire surveiller toutes les institutions juives par au moins deux agents de police en permanence. Tant que ce ne sera pas le cas, nous devons trouver un moyen de nous protéger nous-mêmes », estime M. Margolin.

 

En Europe et en Belgique, toutes les armes à feu sont soumises à autorisation. Cela signifie qu’elles doivent être déclarées et que leur détention doit répondre aux conditions reprises par la loi. En principe, la possession d’armes à feu est interdite en Belgique, peut-on lire sur le site du ministère de la Justice. Pour posséder des armes soumises à autorisation, vous devez demander une autorisation ou un document similaire, que vous soyez un particulier, armurier, collectionneur, chasseur ou tireur sportif. »

 

 

Par lesmoutonsenrages.fr – le 16 janvier 2015

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Petit précis de logistique : d’où viennent les armes de l’EIIL ?

Petit précis de logistique :  d’où viennent les armes de l’EIIL ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Petit précis de logistique :

D’où viennent les armes de l’EIIL ?

 

Voici une analyse concernant l’État Islamique que l’on peut qualifier de rare. Car dès qu’il s’agit de cette engeance, il y a comme une sorte de gel des neurones chez les intellectuels, ce qui les oblige à ressortir les clichés et les leçons apprises dans les livres des recettes de la propagande selon lesquels DAECH a la capacité de réaliser ce qu’aucune armée au monde ne saurait faire. Il n’est pas besoin de l’École de Guerre pour savoir que les exploits militaires qui sont prêtés à DAECH ne peuvent être réalisés sans une aide logistique extérieure, aide abordée dans les médias de manière toujours pudique avec tout le floutage nécessaire. Tony Cartalucci lui, n’a aucune pudeur à appeler un chat un chat. RI

 

 ***

 

Depuis les anciens temps, une armée a toujours demandé un grand soutien logistique afin d’être performante dans quelque campagne militaire que ce soit. Dans la Rome antique, on construisit un vaste réseau de routes non seulement pour faciliter transport et commerce, mais aussi pour permettre aux légions romaines de se déplacer bien plus rapidement là où on en avait besoin et aussi pour accélérer le processus de ravitaillement très important que suscitaient ces légions.


À la fin du XVIIIe siècle, le général français et stratège expert Napoléon Bonaparte notait qu’« une armée marche sur son estomac », se référant au réseau logistique extrême nécessaire pour maintenir une armée en campagne bien nourrie et ainsi maintenir sa capacité de combat. Pour les Français, leur incapacité à maintenir une logistique et un ravitaillement adéquats à leurs forces combattantes, notamment en Russie et la décision des Russes de pratiquer la stratégie de la terre brûlée afin d’empêcher les forces françaises envahisseuses de se nourrir sur le pays, finalement les vainquirent.

 

L’Allemagne nazie souffrait d’un destin similaire lorsqu’elle étira par trop ses capacités logistiques lors de l’opération Barbe Rousse d’invasion de l’URSS. Une fois de plus, les armées de l’envahisseur furent bloquées par leurs ressources limitées avant d’être coupées de leur ravitaillement et annihilées ou forcées de battre en retraite.

 

Dans les temps plus récents, pendant la guerre du Golfe du début des années 1990, une longue ligne de ravitaillement trop loin des troupes alliées envahissant l’Irak ainsi qu’un choc anticipé avec le gros des forces de Saddam Hussein mirent un coup d’arrêt à ce qui fut autrement une avance éclair et qui fut comprise par erreur comme ayant pu atteindre Bagdad si la volonté politique y avait été. La volonté de conquérir était présente, c’est l’intendance qui ne suivait pas…

 

Aussi claires que soient les leçons de l’histoire, elles semblent toujours disparaître avec la troupe de politiciens et d’agences de presse occidentale qui est soit totalement ignorante, soit incroyablement trompeuse.

 

 

Les lignes de soutien logistique de l’EIIL

 

Le conflit actuel qui consume le Moyen-Orient, particulièrement en Irak et en Syrie où le soi-disant « État Islamique » EI ou EIIL opère et combat simultanément, battant, les forces régulières syriennes, libanaises, irakiennes et iraniennes, est nous dit-on, bâti sur un réseau logistique de marché noir de la vente de pétrole et de paiements de rançons.

 

La capacité de combat de l’EIIL est celle d’un État-nation. Il contrôle de vastes portions de territoires s’étalant de la Syrie à l’Irak et il est non seulement capable de défendre militairement ce territoire étendu, mais il possède les ressources pour l’occuper, incluant des ressources pour administrer les populations subjuguées en son sein (NDT : comme un nouvel État COLONIAL tiens, tiens…)

 

Pour les analystes militaires, surtout les anciens des forces armées occidentales et aussi les membres des médias occidentaux qui se rappellent les convois de camions gigantesques qui furent requis pour pouvoir envahir l’Irak dans les années 1990 puis de nouveau en 2003, ils se demandent tous aujourd’hui où sont les camions de l’EIIL ? Après tout, si les ressources pour maintenir la capacité de combat exhibée par l’EIIL étaient disponibles au sein des seuls territoires syriens et irakiens occupés, alors certainement que les forces irakiennes et syriennes posséderaient également une capacité de combat au moins égale sinon supérieure à celle de l’EIIL, mais elles ne l’ont tout simplement pas.

 

Et si les lignes logistiques de ravitaillement de l’EIIL étaient uniquement confinées sur le territoire irakien et syrien, alors certainement que les forces régulières irakiennes et syriennes utiliseraient un des grands avantages qu’elles ont leur possession, leur puissance aérienne, pour couper la ligne de ravitaillement des combattants de l’EIIL de sa source. Mais ceci ne se produit pas et… IL Y A UNE TRÈS BONNE RAISON À CELA.

 

Les lignes de ravitaillement de l’EIIL sillonnent précisément des endroits où les forces aériennes irakienne et syrienne ne peuvent pas aller. Au nord chez le voisin turc membre de l’OTAN et au sud-ouest chez les alliés des États-Unis que sont la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Au-delà de ces frontières existe un réseau logistique qui s’étend sur une région qui englobe l’Europe de l’Est et l’Afrique du Nord.

 

Les terroristes et les armes qui furent laissés après l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011 furent rapidement envoyés en Turquie puis en Syrie, le tout coordonné par les officiels du ministère des Affaires étrangères américain et des services de renseignement basés à Benghazi, un nid de terroristes depuis des décennies.

 

Dans un article de 2013, The London Telegraph rapportait, « CIA « running arms smuggling team in Benghazi when consulate was attacked », » que :

 

[CNN] a dit qu’une équipe de la CIA travaillait dans une annexe proche du consulat sur un projet de fournir des missiles libyens récupérés aux rebelles syriens. Des armes provenaient également d’Europe de l’Est comme le rapportait le New York Times dans un article de 2 013, « Arms Airlift to Syria Rebels Expands, With Aid From C.I.A., » que : 

Depuis des bureaux dans des endroits tenus secrets, des officiers des services actions du renseignement américain avaient aidé des gouvernements arabes à faire leurs emplettes d’armes, incluant de larges livraisons en provenance de la Croatie et ont parlementé avec les chefs rebelles pour savoir qui devrait recevoir les armes à leur arrivée, d’après des officiels américains parlant sous condition d’anonymat. »

 

Quand les sources médiatiques occidentales se réfèrent continuellement à l’EIIL et autres factions opérant sous la bannière d’Al Qaïda comme à des rebelles « modérés », il est très clair que si ces milliards de dollars d’armement allaient vraiment à ces « rebelles modérés » alors ce serait eux et non pas l’EIIL, qui domineraient le champ de bataille, or ce n’est pas le cas.

 

De récentes infos ont révélé que dès 2012 le ministère de la Défense des USA n’avait pas seulement anticipé la création d’une « principauté salafiste » s’étendant de la Syrie à l’Irak, précisément là où existe l’EIIL aujourd’hui, mais qu’il l’encourageait vivement et contribuait aux circonstances de sa création et réalisation pratique.

 

 


Quel est le degré d’extension des lignes

de logistique de l’EIIL ?

 

Alors que beaucoup en Occident jouent les ignorants sur la manière dont l’EIIL obtient son approvisionnement afin de maintenir optimale sa capacité de combat, quelques journalistes se sont rendus dans la région et ont filmé et rapporté les convois de camions sans fin qui suppléent l’armée terroriste.

 

Est-ce que ces camions roulaient depuis des usines saisies par l’EIIL dans les territoires irakiens et syriens ? Non. Ils venaient de loin en Turquie, traversant la frontière syrienne en toute impunité et se dirigeaient vers leurs destinations sous la protection évidente de l’armée turque. Les tentatives par l’aviation syrienne d’attaquer ces convois de ravitaillement et les terroristes qui les accompagnent ont été contrées par la défense antiaérienne turque…

 

La chaîne internationale allemande Deutsche Welle (DW) a publié le premier constat vidéo d’un média occidental illustrant et documentant que l’EIIL n’est pas fourni par la vente au marché noir de pétrole ou par l’argent issu de rançons d’otages, mais par des ravitaillements valant des milliards de dollars transportés en Syrie depuis la Turquie, membre de l’OTAN. La frontière turco-syrienne voit passer des centaines de camions par jour…

 

Le rapport intitulé, « ‘IS’ supply channels through Turkey, » confirme ce qui a été rapporté par des analystes politiques (reported by geopolitical analysts) depuis 2011 à savoir que l’EIIL ne peut survivre et ne survit de fait que grâce à un énorme sponsorship d’état multinational incluant évidemment la Turquie elle-même.

 

En regardant les cartes du territoire tenu par l’EIIL et en lisant les rapports d’action de ses manœuvres offensives à travers la région et au-delà, on peut facilement imaginer les centaines de camions par jour que cela nécessite pour maintenir un tel niveau de capacité combattante.. On peut facilement imaginer des convois similaires traversant les frontières de l’Irak en provenance de la Jordanie et de l’Arabie Saoudite. Des convois similaires passent certainement en Syrie depuis la Jordanie.

 

Ainsi, considérant les réalités logistiques et leur importance de tout temps dans les campagnes militaires au travers de l’histoire humaine, il n’y a pas d’autre explication plausible quant à la capacité de l’EIIL de perpétrer une guerre en Syrie et en Irak sans avoir les immenses ressources qui lui sont envoyées depuis l’étranger.

 

Si une armée marche sur son estomac et les estomacs de l’EIIL sont remplis des vivres en provenance de l’OTAN et du Golfe, alors l’EIIL continuera à marcher pendant longtemps, probablement même de plus en plus vite. Le point clef pour briser les reins de l’EIIL est de briser les reins de sa ligne de ravitaillement. Pour pouvoir le faire néanmoins, et précisément c’est pour cela que le conflit traîne tant en longueur, il faudrait que l’Irak, la Syrie et l’Iran et autres pays sécurisent éventuellement leurs frontières et forcent l’EIIL à combattre en Turquie, en Jordanie et en Arabie Saoudite, scénario difficile à mettre en place, car des nations comme la Turquie ont créé des zones tampons de facto en territoire syrien qui demanderait une confrontation directe avec les forces turques pour les éliminer.

 

Avec l’Iran rejoignant l’équipée avec le déploiement supposé de quelques milliers de soldats pour renforcer les opérations de l’armée syrienne, de grands principes de dissuasion pourraient empêcher la Turquie de renforcer ses zones tampons.

 

Ceci nous laisse avec cette perspective de la région totalement tenue en otage par l’OTAN avec la perspective d’une guerre régionale catastrophique dans le but de défendre et de perpétuer le carnage perpétré par l’EIIL en Syrie, le tout totalement soutenu de manière sous-jacente par un réseau logistique émanant de territoires de l’OTAN.

 

 

Par Tony Cartalucci (journal-neo.org) – Résistance 71 - reseauinternational.net – le 13 juin 2015

 

 

Note de Résistance 71 :

N’oublions jamais que l’OTAN = Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord. Ceci est une fois de plus prouvé. Quand assez est-il assez ?…


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L’Amérique a déjà lancé à grande échelle des livraisons d’armes et de munitions à l’Ukraine

L’Amérique a déjà lancé à grande échelle des livraisons d’armes et de munitions à l’Ukraine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 


L’Amérique a déjà lancé à grande échelle

des livraisons d’armes et de munitions à l’Ukraine

 

 

L’Amérique a déjà lancé à grande échelle des livraisons d’armes et de munitions à l’Ukraine, a indiqué lundi le chef de la République populaire de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko.

 

Le chef de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko a annoncé lundi que les États-Unis livraient à grande échelle des armes et des munitions à Kiev.

 

 « L’Amérique a déjà lancé des livraisons d’armes et de munitions à grande échelle. En Ukraine, personne ne veut la paix », a déclaré M. Zakhartchenko lors d’un point de presse.

 

 

Par fr.sputniknews.com – le 23 février 2015


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Pour éviter la guerre, un nouveau paradigme mondial

Pour éviter la guerre, un nouveau paradigme mondial | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 


Pour éviter la guerre, un nouveau paradigme mondial

 

Les efforts diplomatiques entrepris par Angela Merkel et François Hollande pour tenter de prévenir une escalade militaire en Ukraine, et au-delà, a été présentée comme la « dernière chance » avant l’éclatement d’une guerre totale.

 

Si l’issue de leur initiative reste incertaine, les deux dirigeants ont bien compris l’urgence d’intervenir face à la campagne, à Washington, en faveur de l’envoi d’armes à Kiev. Les gouvernements français, allemand, italien et autres ont catégoriquement rejeté cette option. Mme Merkel reste cependant sur une ligne très dure à l’égard de Vladimir Poutine.

 

Lors de la récente Conférence sur la sécurité de Munich, la délégation américaine, qui comprenait la sage-femme du régime de Kiev, Victoria Nuland, et l’instable sénateur John McCain, a activement promu l’escalade et la confrontation avec la Russie, tout en encourageant le président ukrainien à poursuivre une solution militaire, incluant la reconquête de la Crimée.

 

Or, sur le terrain, les forces armées ukrainiennes sont en débandade, et des citoyens susceptibles d’être conscrits fuient le pays en masse pour éviter d’avoir à se battre. La réponse de Kiev a été de donner l’ordre de tirer sur les déserteurs, faisant même arrêter un journaliste pacifiste de l’ouest du pays, Rouslan Kotsaba, qui appelait les Ukrainiens à boycotter la conscription, l’accusant de « haute trahison ».(NDLGazette : je vous invite à lire un article, mais également de regarder une vidéo au sujet de Rousian Kotsaba : ici)

 

Si l’instauration d’un cessez-le-feu dans le Donbass, suivie d’un accord à long terme sur l’autonomie, constitue sans aucun doute un premier pas pour empêcher l’emballement vers une guerre nucléaire, elle ne garantit pas pour autant la paix. Comme nous l’avons répété à maintes occasions, l’Ukraine n’est pas le véritable problème. La faction « impériale britannique » s’est accaparé l’Ukraine, parmi d’autres crises potentielles, pour provoquer un clash avec la Russie, dans l’espoir d’empêcher, ou du moins reporter, l’effondrement du système financier transatlantique et tout le système de pouvoir géopolitique qui en dépend.

 

Le mieux, selon l’économiste américain Lyndon LaRouche, serait de fermer tout de suite Wall Street et la City, et d’accélérer les négociations vers l’adoption d’un paradigme mondial complètement nouveau, inspiré de la politique des BRICS en faveur du véritable progrès économique et social. Le choc provoqué par le « non » du gouvernement grec à l’austérité et à la dictature nous offre, ici même en Europe, l’occasion de le faire.

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 10 février 2015

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