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Au sommet d’Oufa, les BRICS passent à l’acte

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Au sommet d’Oufa,

les BRICS passent à l’acte

Par Christine Bierre

 

« Les BRICS sont les futurs dirigeants de l’économie mondiale » et la Chine en « reste la locomotive », a déclaré Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse à l’issue des sommets des BRICS et de l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), tenus à Oufa en Russie du 8 au 10 juillet.

 

Compte tenu de la crise interminable, et peut-être finale, dans laquelle s’est engagée l’Union européenne en voulant faire de la Grèce la victime expiatoire d’une crise qui est en réalité celle de toute l’Europe, et de la zone transatlantique, plombées par la faillite du système en 2008, les progrès accomplis à Oufa par les BRICS, l’OCS et l’Union économique eurasiatique (UEEA) qui les a rejoints, représentent aujourd’hui le seul espoir d’une sortie de crise et d’un retour à des politiques de croissance permettant d’assurer un avenir à notre planète.

 

N’en déplaise aux Occidentaux, dont les médias ont, pour la plupart, boycotté la couverture de ces sommets, les BRICS ont annoncé le lancement, en un temps record, de leur Nouvelle banque de développement (NDB) (100 mds de dollars) ainsi que d’un fonds commun de réserve de change (100 mds), deux initiatives adoptées lors du dernier Sommet des BRICS il y a tout juste un an, à Fortaleza, au Brésil.

 

La NDB pourra commencer à prêter dès avril 2016 ! Elle pourrait notamment participer au financement de la construction de la ligne à grande vitesse Moscou-Kazan, selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov, président du Conseil d’administration de la NDB. « Nous sommes en train d’étudier cette question », a précisé le ministre avant d’ajouter que la Russie proposera également ce projet à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII).

 

À cela s’ajoute la perspective adoptée par les BRICS d’accroître leurs échanges, non pas en dollar, mais en devises des pays membres, en particulier en yuans et en roubles.

 

Mais pour Sylvie Kauffman, du quotidien Le Monde (qui avait refusé en 2012 de couvrir la candidature présidentielle de Jacques Cheminade), le sommet des BRICS est un non-évènement et le « Congrès d’Oufa n’aura pas lieu » !

 

 

Triple union : BRICS, OCS, UEEA

 

Oufa fut également le lieu de rassemblement non seulement des BRICS et de l’OCS, mais aussi de l’Union économique eurasiatique (UEEA), organisation fondée en janvier 2015 par la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et l’Arménie.

 

Pour ceux qui comptaient encore pouvoir manipuler la Russie contre la Chine, la Chine contre l’Inde, etc., ils en seront pour leurs frais. L’intégration entre BRICS, OCS et UEEA engendrera non seulement un nouvel ordre économique mondial, mais accroîtra les retombées bénéfiques pour les peuples d’Eurasie.

 

Ce fut le thème répété à l’unisson par les trois dirigeants.

Nous sommes prêts à travailler très étroitement pour coordonner et nouer des liens entre les deux projets d’intégration – UEEA et Ceinture économique de la route de la soie, a déclaré Vladimir Poutine. Nous y voyons la grande promesse de construire un système commun de transports pour l’OCS, utilisant notamment le potentiel de transport offert par le Transsibérien et le Baïkal-Amour en Russie.

 

« La Chine est prête à renforcer sa coopération avec tous les pays pour réaliser des projets prioritaires », a dit Xi-Jinping, annonçant son intention d’« organiser le soutien financier pour réaliser des études de faisabilité et de design et participer à des investissements conjoints. » Pour lui :

 

Il est important d’établir un scénario de coopération pour la région, qui inclura, dans les prochaines années, la construction de 4 000 kms de voies ferrées et de plus de 10 000 kms d’autoroutes. La Chine s’engage à créer au plus vite une banque de l’OCS pour aider à financer la production dans la région, et elle est prête à utiliser son fonds de la Route de la soie dans ce but.

 

Évoquant dans un entretien au quotidien indien The Hindu, le « puissant sursaut économique (...) qui résultera de l’association entre ressources matérielles, capital humain et énormes marchés à la consommation » de ces trois régions du monde, Vladimir Poutine a précisé aussitôt : « Pour nous, il ne s’agit pas d’un échiquier ou de jeux géopolitiques » ; l’espace eurasiatique est « notre maison et nous voulons que la paix et la prospérité règnent chez nous, pour qu’il n’y ait aucune place pour l’extrémisme ou des tentatives pour certains de chercher leur propre intérêt au détriment des autres ».

 

 

Rapprocher les frères ennemis indo-pakistanais

 

Autre flanc consolidé au cours de ces sommets, l’Inde et le Pakistan : les deux frères ennemis ont tous deux fait leur entrée à l’OCS. Associés à la Russie et à la Chine, voilà une combinaison qui bloquera les Games of Thrones chers aux Anglo-américains dans cette région.

 

Les deux chefs d’État, Narendra Modi et Nawaz Sharif, se sont rencontrés en marge du sommet de l’OCS à Oufa et ont convenu d’une visite de M. Modi au Pakistan, lors du Sommet des pays de l’Asie du Sud l’année prochaine. Autre invité de marque aux sommets, l’Iran, qui a posé sa candidature pour rejoindre l’OCS.

 

Rappelons le rôle important de cette organisation dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le trafic de drogue, véritables plaies endémiques dans cette partie du monde. La Structure antiterroriste régionale de l’OCS (SATR) pourra mieux fonctionner avec la présence de l’Inde et du Pakistan. D’autant que l’Afghanistan était aussi parmi les invités. Son président Ashraf Ghani a participé à la réunion en Russie, tournant définitivement la page des années sombres de l’invasion soviétique.

 

L’entrée de l’Inde et du Pakistan à l’OCS, composée jusqu’à présent de six États, Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan, a vite fait naître la rumeur qu’un nouveau G8 s’était constitué...

 

Après Oufa, M. Modi a continué son périple au Turkménistan où il a promu le corridor de transport Nord-Sud passant par l’Iran.

Si nous utilisons la route iranienne, Achgabat (Turkménistan) sera la première capitale desservie en Asie centrale. Avec le chemin de fer Kazakhstan-Turkménistan-Iran et l’investissement proposé par l’Inde dans le port iranien de Chabahar, ces initiatives renforceront les relations économiques entre les deux pays.

 

Au cours de sa rencontre avec le président turkmène Gurbanguly Berdymuhamedov, M. Modi a appelé à la construction rapide du pipeline Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde, devant acheminer 33 milliards de m3 de gaz naturel par an depuis le Turkménistan vers l’Asie du Sud, dont 41 millions de m3 par jour en Inde. Ce gazoduc sera le deuxième au monde en largeur.

 

 

Entrer dans l’âge industriel

 

Infrastructures, recherche de pointe, hautes technologies étaient aussi au menu d’Oufa. Lors du Business Council des BRICS, le dirigeant des chemins de fer russes et proche collaborateur de Poutine, Vladimir Iakounine, a précisé :

 

La question n’est pas juste de construire des infrastructures – chemins de fer, routes et infrastructure énergétique –, mais de créer des plateformes économiques étendues, avec la participation d’institutions financières et manufacturières internationales.

 

Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine a annoncé le 6 juillet que la Russie et la Chine s’apprêtent à renforcer leur coopération spatiale. Suite aux tensions avec les États-Unis, les Russes ont en effet réorienté leur collaboration vers la Chine pour en faire leur principal partenaire. Celle-ci s’équipera désormais en moteurs-fusées RD 180 russes pour son programme lunaire, en échange de quoi elle livrera de l’électronique de pointe aux Russes, moins chère que celle achetée aux États-Unis.

 

Le Sommet de la jeunesse des BRICS fut aussi un point fort de ces journées. Un mémorandum a été signé en vue de construire une station spatiale pour explorer l’espace lointain et faire des programmes spatiaux habités le symbole des valeurs que les BRICS veulent imprimer au nouvel ordre économique qu’ils construisent.

À Oufa, en effet, l’air était bien plus respirable qu’en Europe où un nouveau Traité de Versailles a été imposé à la Grèce.

 

Battons-nous pour rejoindre au plus vite la dynamique des BRICS.

 

 

 

Par Christine Bierre - solidariteetprogres.org – le 16 juillet 2015.

 

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Grèce : les Banksters ont gagné

Grèce : les Banksters ont gagné | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Grèce : les Banksters ont gagné

 

Le bal des vampires peut continuer : Bruxelles a sauvé momentanément tous les spéculateurs de la ploutocratie mondiale.

 

La fanfare des marchés financiers a salué d’un bond de plus de 2 % en quelques minutes l’accord largement prévisible sur la dette grecque, Tsipras n’ayant pas la carrure d’un chef d’État. Celui que Mélenchon qualifiait d’espoir pour la Grèce vient de faire aux Grecs ce que Sarkozy avait fait aux Français en 2005.

 

Pourrait-on lui en vouloir quand c’est le lieu commun dans le monde occidental de ne proposer aux urnes qu’un fossoyeur de liberté et de la dignité de son peuple ?

 

Quel chef d’État actuellement n’est pas à la solde de la finance internationale. Poser cette simple question, revient à reconnaître les chefs de « l’axe du mal ».

 

Le drame grec a été commenté et analysé à sens unique par des journalistes aux ordres de ceux qui les paient, ressassant à temps et à contretemps que les Grecs ne sont que des feignants, des profiteurs, quand ils ne sont pas des fraudeurs.

 

 

La Grèce a tout simplement été victime

d’un attentat financier.

 

Les confessions de l’ex-assassin financier, John Perkins se retrouvent dans la mise à sac de la Grèce :

 

  • « Pour l’essentiel, mon boulot consistait à identifier les pays détenant des ressources qui intéressent nos multinationales, et qui pouvaient être des choses comme du pétrole, ou des marchés prometteurs, des systèmes de transport. Il y a tant de choses différentes. Une fois que nous avions identifié ces pays, nous organisions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réellement à ces pays ; au contraire, il irait à nos propres multinationales pour réaliser des projets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des centrales électriques et des autoroutes qui bénéficiaient à un petit nombre de gens riches ainsi qu’à nos propres entreprises. Mais pas à la majorité des gens qui ne pouvaient se permettre d’acheter ces choses, et pourtant ce sont eux qui ployaient sous le fardeau d’une dette énorme, très semblable à celle de la Grèce actuellement, une dette phénoménale. Et une fois [qu’ils étaient] liés par cette dette, nous revenions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union européenne – et posions des exigences énormes au pays : augmenter les impôts, réduire les dépenses, vendre les services publics aux entreprises privées, des choses comme les compagnies d’électricité et les systèmes de distribution de l’eau, les transports, les privatiser, et devenir au fond un esclave pour nous, pour les sociétés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union européenne. Fondamentalement, des organisations comme la Banque mondiale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes sociétés multinationales, ce que j’appelle la corporatocratie. »

 

Tous ceux qui ont une once de pouvoir dans le monde savent très bien quand ce mécanisme est en train de se produire quelque part sur la planète. John Perkin l’a très bien décrit dans son ouvrage en prenant exemple sur l’Argentine ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine qui ont été victimes du même processus. Ceci explique certainement les changements politiques survenus en Amérique du Sud depuis une vingtaine d’années. Quand les peuples n’ont plus rien à perdre, il semble que leur conscience politique s’élargisse de façon inversement proportionnelle à la taille du garde-manger.

 

La seule différence qu’il y a entre un pays en crise ou un autre se retrouvant sous les fourches caudines de l’austérité, ne dépend que de la souplesse d’échine de ceux qui détiennent un mandat du peuple.

 

Quand la mise à sac d’un pays se fait sans attentat, c’est que l’affaire est menée par une équipe aussi brillante que celle du Fouquet’s. Durant les années Sarkozy, outre l’or de la France, toute son infrastructure a été bradée dans un silence assourdissant pendant que la dette explosait de plus de 600 milliards d’euros.

 

La mondialisation pilotée depuis plus de trente ans sous toutes ses formes : de la délocalisation à la loi Bolkestein n’est que la mise en place d’un asservissement des peuples à la sauce « Communiste » dirigée par une nomenklatura « élue au suffrage universel ».

 

 

 Le mystère Varoufakis

 

Après l’écrasante victoire du « non » au référendum grec, la démission de Varoufakis paraissait étonnante. Celle-ci a été interprétée comme une incompatibilité de travailler entre l’ancien ministre des Finances et la Troïka. Aujourd’hui, après l’incroyable soumission d’Alexis Tsipras, on se demande si Varoufakis ne connaissait pas déjà le dénouement et refusait d’y être associé ?

 

Son testament politique se retrouve dans sa dernière intervention et sa mise en garde pour la France :

« Ma conviction est que le ministre des finances allemand veut que la Grèce soit évincée de la monnaie unique pour susciter une crainte de tous les diables chez les Français et leur faire accepter son modèle d’une zone euro disciplinaire. »

 

 

On maintient notre analyse du 3 juillet dernier ainsi que sa conclusion :

  • De toutes les manières, que le « oui » ou le « non » l’emporte, les Grecs ne disposent d’aucune crédibilité pour réintroduire la drachme. Ils devront donc retourner à la table des négociations. La seule différence sera l’équipe qui ira présenter un plan qui ne changera rien. Les Grecs doivent accepter toutes les conditions au détriment de leur peuple, les prétentions de la finance internationale qui ne leur remettra jamais leur dette. Ce serait remettre en question celle de tous les peuples. Aujourd’hui la Grèce, demain l’Espagne, l’Italie ou la France ? Quel peuple se révoltera ? Contre l’asservissement bancaire, aucun !

 


L’étrange passivité de Vladimir Poutine depuis deux mois présageait que la cause était entendue. S’il nous a semblé, au début de l’année, que l’alliance Gréco-Russe contre la ploutocratie mondiale était possible, il nous est vite apparu que le temps n’était pas encore venu.

 

Les 80 milliards de prêts socialisés à venir et offerts par la Troïka ne feront que retarder et amplifier la prochaine crise. Il va falloir maintenant se retourner vers les taux obligataires des dettes souveraines. Le torchon commence à brûler.

 

 

 

Par David Bonapartian et Denissto - agenceinfolibre.fr – le 13 juillet 2015.

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Crash boursier en Chine

Crash boursier en Chine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : lenouvelexode.com

 

Crash boursier en Chine

Par Jean-Paul Baquiast

 

La crise grecque n’a que peu secoué les marchés boursiers occidentaux, les spéculateurs étant jusqu’à ce jour convaincus que les gouvernements prendraient les mesures nécessaires pour éviter qu’un éventuel défaut grec sur la dette ne se répercute sur l’ensemble du marché. Seule une faible baisse a été enregistrée. Ce n’est pas le cas depuis plusieurs jours en Chine.

 

La bourse de Shanghai, qui est le plus grand centre financier pour l’ensemble de la Chine, a enregistré depuis plusieurs jours des baisses importantes. Certains pessimistes y voient les prémisses d’un véritable effondrement, les mesures prises par les autorités chinoises en réaction n’ayant eu guère d’effets jusqu’à présent.

 

Le gouvernement avait demandé à la Banque chinoise de fournir une quantité illimitée de devises pour encourager les investisseurs à se procurer des actions, dans une démarche proche de celle pratiquée plusieurs fois par la Fed américaine (et fort critiqués à l’époque à Pékin) sous le nom de « quantitative easing ». Mais cela n’a pas permis de faire remonter la capitalisation boursière, qui avait perdu 3.000 milliards de dollars le mois précédent. Les deux index déterminants, Shanghai Composite Index et Shenzen Index n’ont depuis enregistré qu’une remontée insignifiante.

 

D’autres mesures plus techniques décidées par le gouvernement n’ont pas eu davantage d’effets, notamment l’injonction donnée au massif fonds de pension gouvernemental d’acheter et non de vendre. Sans effets non plus les déclarations de la presse officielle, notamment le Quotidien du Peuple (People’s Daily) selon lesquelles le Parti communiste chinois (CCP) s’était déclaré confiant sur le fait que les marchés demeureraient stables et sains.

 

 

Nouvelles classes moyennes

 

La crainte non clairement avouée des autorités est que la crise ne s’étende à l’ensemble de l’économie, déjà très ébranlée depuis quelques mois. La croissance selon les chiffres officiels (d’ailleurs peu fiables) ne devrait pas atteindre 7 % dans l’année, voire ne pas dépasser 4 %. La cause de cette véritable dépression a été attribuée à la décision prise les années précédentes par le Parti de pousser les nouvelles classes moyennes à entrer en bourse, afin d’améliorer leurs revenus. Il s’agissait de trouver une nouvelle source de croissance, alors que les investissements dans l’immobilier décidés après la crise de 2008/2009 se heurtaient à un grand nombre de logements invendus et que le niveau excessif de l’endettement des collectivités locales générait une inquiétude générale.

 

L’espoir — un peu naïf vu avec le recul — du gouvernement était que se créerait une nouvelle classe moyenne d’actionnaires enrichis en Bourse — et peu enclins de ce fait à remettre en cause les grands choix politiques de l’État. Ceci au moment où les autorités avaient décidé d’ouvrir la Chine aux marchés financiers internationaux, jusqu’ici dénoncés comme prédateurs. Aujourd’hui, en résultat de cette politique, le marché boursier est dominé à 80 % par de petits investisseurs, ayant remplacé les investisseurs institutionnels. Mais ces petits investisseurs ont emprunté massivement auprès des banques pour acheter des titres spéculatifs, ce qui rend l’ensemble de l’édifice particulièrement fragile.

 

Les bulles ainsi formées ayant éclaté en chaine ces dernières semaines, pour des raisons difficiles à expliciter en détail, mais faciles à comprendre globalement, les nouvelles classes moyennes espérées par le gouvernement sont menacées. Si elles se trouvaient ruinées, les conséquences en seraient graves pour le gouvernement. L’ouverture au marché capitaliste voulue par lui s’avérant un échec, il serait obligé d’en revenir à une économie administrée à la croissance beaucoup plus lente. Mais celle-ci sera de plus en plus mal ressentie.

 

Le président XI, qui s’était rendu impopulaire par la vaste campagne anticorruption que le parti avait engagée à son initiative, serait très fragilisé, ses opposants n’ayant pas renoncé à l’abattre. Mais bien plus largement se pose la question de savoir si le crash déjà amorcé à Shanghai ne s’étendra pas aux bourses de toute l’Asie, voire du monde entier, compte tenu de l’interpénétration des marchés financiers. À ce moment, les gouvernements occidentaux, incluant celui de Tokyo, se trouveraient devant de graves difficultés. Certains pays, déjà écrasés par le remboursement des dettes, comme Porto Rico, des États fédérés américains, la Grèce voire d’autres pays européens, entreraient en crise grave. Des émeutes pourraient se produire, que les gouvernements auraient beaucoup de mal à contenir.

 

 

Quelques réflexions

 

En fait, on verra peut-être dans les prochaines semaines que ces craintes étaient mal fondées, les bourses chinoises ayant retrouvé une activité normale après avoir absorbé le gros de la crise. Cependant l’épisode doit inspirer quelques réflexions :

 

La course au modèle capitalistico-financier engagée par Pékin, afin de rivaliser avec Wall Street, ne va-t-elle pas tourner court ? C’est ce qui s’était produit en Russie avant l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, lequel s’efforce aujourd’hui d’y remédier par un retour à une certaine « administration » de l’économie.

 

— La croissance de la Chine enregistrée ces dernières années n’avait pas reposé sur des bases solides. Elle résultait du fait que le pays s’étant transformé, ruinant à cette occasion de nombreuse industries européennes, en « usine du monde », notamment par l’emploi de masses salariales très sous-payées. Elle avait certes accumulé ce faisant au moins 1.000 milliards de fonds de réserve en bons d’État, mais ce genre d’épargne s’évapore très vite lorsqu’on compte sur lui pour jouer les pompiers dans une crise boursière un tant soit peu étendue.

 

— En Chine, le gouvernement se montre peu capable de mettre en place un nouveau modèle de croissance, reposant sur une forte consommation des particuliers. Ceci parce que les nouvelles classes moyennes ne constituent encore qu’une faible part de la population chinoise et surtout parce que ce modèle se révèlera de plus en plus incompatible avec des contraintes en matière d’énergie, de matières premières et d’environnement, dont la Chine ne cessera pas de voir le poids s’aggraver.

 

Les espoirs de développement entretenus par certains pays s’étant ces dernières années tournés vers la Chine, au sein du Brics, risquent d’être déçus. Qu’adviendra-t-il notamment du grand projet de Nouvelle Route de la Soie ? La Chine pourra-t-elle jouer le rôle espéré au sein de la nouvelle Banque Asiatique d’Investissements pour les Infrastructures IIAB).

 

— La Chine pourra-t-elle par ailleurs financer ses grands projets militaires et spatiaux ? Certes, ceux-ci ne reposent pas sur des actions en bourse. Mais les crédits publics nécessaires doivent, en dernière instance, être couverts par l’impôt, autrement dit par la prospérité des épargnants.

 

La guerre à grande échelle engagée par Washington contre la Chine, présentée comme le second ennemi héréditaire après la Russie, ne va-t-elle pas se révéler inutile ? En ce cas, les États-Unis pourraient à nouveau retourner leur puissant appareil militaro-industriel contre la Russie.

 

— La crise en Chine incitera sans doute les nations asiatiques visées par le projet de Trans Pacific Partnership (TPP) sur lequel Barack Obama a décidé de pousser les feux, à jeter un œil très favorable sur ce Traité. Ceci devrait renforcer considérablement le poids de l’Amérique dans cette partie du monde et, par répercussion, favoriser une adoption rapide par l’Union européenne de l’équivalent pour l’Atlantique, le TTIP. Voir à ce sujet un article de Nile Bowie dans Counterpunch. (Sur le crash, voir China Daily du 7 juillet 2015.)

 

 

 

Par Jean-Paul Baquiast - dedefensa.org – le 9 juillet 2015.

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Immigration : l’Europe paie les pots cassés

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Légende photo : Danielle Ryan

Source du dessin (en dessous) : boxdessins.over-blog.com


 

 

Immigration : l’Europe paie les pots cassés

La couverture médiatique sur la crise des migrants en Europe ignore la cause principale : l’OTAN

Par Danielle Ryan

 

Les médias semblent déterminés à ne pas mettre le doigt sur la principale cause de la vague d’immigration clandestine que subit l’Europe, c’est-à-dire le chaos et la misère provoqués par la politique des États-Unis en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen et en Somalie.

 

L’ampleur de cette crise que subit l’Europe ne doit pas être sous-estimée. Elle est vraiment sans précédent. Ce qui est plutôt sous-estimé, on peut même dire complètement ignoré par les médias de masse, sont les causes réelles de cette crise.

 

Le débat autour de l’immigration clandestine en Europe se passe presque entièrement sans référence aux causes de ce récent afflux de migrants originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L’éléphant dans le magasin de porcelaine se nomme OTAN et personne ne veut vraiment en parler.

 

Des centaines d’articles, construits autour de chiffres, de propositions et de prédictions, évitent pourtant d’établir le moindre lien entre une cause et son effet. Les journaux d’actualités semblent stupéfaits, la mâchoire tombante, à la vue des photos d’apocalypse qu’ils voient arriver sur leurs bureaux, et pourtant personne n’a l’air de vouloir en tirer une déduction évidente. Elle est pourtant si simple et logique qu’il est difficile à comprendre pourquoi elle n’est pas énoncée régulièrement et à voix haute.

 

Cela tient peut-être au fait que les journalistes sont si conditionnés à présenter les stratégies américaines et de l’OTAN sous un jour positif que cette déduction ne leur vient même pas à l’esprit. Ou alors ils sont tellement embarrassés qu’ils essayent de détourner l’attention de leur ancien et fort soutien aux différentes interventions militaires occidentales dans ces pays.

 

Il résulte de cette attitude une histoire faite pour croire que cette crise est apparue de manière soudaine et aléatoire. On assiste à une conversation sur la manière de gérer ces arrivées de bateaux remplis de Libyens cherchant à traverser la Méditerranée, comme si la Libye était un pays qui venait tout juste d’exploser et sans aucune raison apparente.

 

Le débat fait rage sur que faire de ces migrants, ce qui se comprend, car c’est effectivement le problème urgent ; mais nous avons aussi besoin de débattre sur la politique, celle de l’OTAN, qui a été le catalyseur de cette crise.

 

Même si l’Europe réussit à formuler une solution au problème, celle si ne sera qu’un cautère sur une jambe de bois, car elle ne s’adressera qu’aux symptômes. En vérité, à quoi sert de panser votre blessure alors que le gars qui vous a blessé est encore dans la pièce avec son couteau ? Pas besoin d’être très malin pour deviner comment l’histoire se terminera.

 

Même si la cause est parfois mentionnée, à contrecœur, par les médias, elle ne l’est que brièvement et de manière abstraite lorsque, par exemple, un auteur en parle en utilisant le terme conflit ou fait mention de nouvelles flambées de violence dans ces pays.

 

Les éditeurs du New York Times, quant à eux, adorent mettre carrément la faute sur le dos de l’Europe. Comme dans cet article qui dit que la crise des migrants « met en évidence les erreurs politiques de l’Europe ». Un autre article, écrit par le comité éditorial, fait la leçon aux Européens sur la meilleure manière de gérer la situation.

 

En avril, le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a plaidé pour une solution globale à la crise et promis que l’OTAN aiderait à stabiliser la situation. Le rôle de l’alliance dans la stabilisation de l’Afghanistan est une partie de cette solution globale à la crise des migrants en Méditerranée, a-t-il dit.

 

Bien vu de la part d’un chef d’une alliance, faite pour la défense et la sécurité, mais qui a poursuivi pendant des années une stratégie de déstabilisation offensive dans les régions même d’où sont originaires les personnes fuyant, par centaines de milliers, cette situation. Mais les commentaires de Stoltenberg et les actions de l’OTAN sont facilement décodables avec un peu de logique.

 

Le modus operandi de l’OTAN est clair. Cette tactique, employée à chaque fois, implique la déstabilisation totale d’une région suivie prestement par la mise en place d’une solution de l’OTAN au problème. Couplé à l’utilisation de porte-paroles mentant sans vergogne ou feignant l’ignorance (Jen Paksi, Marie Harf…) et de médias assez complaisants pour régurgiter la ligne officielle, sans remise en question, et vous obtenez la situation actuelle.

 

L’intervention de l’OTAN en Libye de 2011 a été autorisée par les Nations Unies sur des bases humanitaires et a abouti à la mort de 50 000 à 100 000 personnes et au déplacement de 2 millions d’autres. Belle réussite humanitaire.

 

De même, à la suite de la campagne américaine de déstabilisation en Syrie dans le but de renverser Bashar al-Assad et de faciliter (et même soutenir) l’avènement d’EI dans la région, un nombre impressionnant de 10 millions de personnes ont été déplacées (selon Amnesty international) et les pays européens doivent maintenant recoller les morceaux. L’Allemagne, par exemple, s’est engagée à héberger 30 000 réfugiés syriens. La Suède, qui ne fait pas partie de l’OTAN, a avancé des chiffres identiques.

 

Il faut quand même avoir conscience que ces chiffres promis par les pays européens sont pâlichons comparés au nombre de personnes déjà accueillies par les pays du Moyen-Orient. Le Liban accueille 1,1 million de réfugiés syriens, la Jordanie plus de 600 000, l’Irak presque un quart de million et la Turquie 1,6 million.

 

Il existe par contre un pays qui s’en sort bien, du moins à ce niveau là, ce sont les États-Unis. Ils ont hébergé moins de 900 réfugiés syriens en quatre ans de guerre. Des fonctionnaires américains ont présenté la sécurité nationale comme excuse pour ne pas en accueillir plus et quand même prétendu vouloir voir ce chiffre augmenter.

 

 

Débat non autorisé

 

On peut aussi percevoir entre les lignes une deuxième faute journalistique : dans les pays européens où un afflux massif d’immigrants du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord a provoqué de sérieux problèmes sociétaux, où les migrants ont du mal à s’assimiler (pour un ensemble de raisons allant des politiques gouvernementales aux croyances religieuses radicales), les médias occidentaux n’autoriseront personne à en parler franchement et cloueront au pilori tous ceux qui s’y essayent.

 

En Suède par exemple, ou la maladie du politiquement correct en est à un stade encore plus avancé que dans le reste de l’Europe, toute tentative de débat sur la cohérence de la politique d’immigration toutes portes grandes ouvertes est cataloguée de raciste. Et, ironie du contexte suédois, le pays fait face à une crise du logement et en manquera donc pour héberger les gens qu’ils ont promis d’accueillir. Quel bon sens dans la planification !

 

Il en résulte un mélange explosif pour l’Europe. Un intenable mélange d’afflux migratoire, de politique extérieur qui perpétue cet afflux, de médias complaisants et une épidémie de politiquement correct qui a contaminé tout le continent.

 

Recette pour une crise migratoire : parler beaucoup de migrants, ne dites pas pourquoi ils fuient et traitez quiconque en fait un problème de raciste – Succès garanti. Vous gagnerez même une partie gratuite si vous pouvez, en passant, relier cela avec un peu d’agression russe, de Vladimir Poutine et d’OTAN comme alliance défensive.

 

Quelques pays européens tentent une approche plus dure et se font réprimander pour cela. La Hongrie par exemple voudrait construire une barrière le long de sa frontière avec la Serbie comme celles déjà construites le long des frontières Grèce–Turquie et Bulgarie-Turquie. Là encore, cela lui a valu d’être accusée de xénophobie et de racisme de la part des médias et des instances politiques européennes.

 

Mais cela fait partie du jeu, n’est-ce pas ? Si les soutiens aux guerres de l’OTAN peuvent centrer le débat sur le fait que quiconque voulant critiquer la politique d’immigration soit raciste, nous éviterons ainsi de nous demander pourquoi les migrants débarquent en masse et pourquoi ils font face à de si sévères conditions chez eux.

 

Oksana Boiko de Russia Today a récemment essayé d’aborder le sujet avec Peter Sutherland, le représentant de l’ONU pour les migrations internationales et le développement, mais cela ne mena nulle part. Elle argumenta que l’on ne peut avoir de débat au sujet de l’immigration en Union européenne sans s’occuper d’abord du cœur même du problème, mais elle s’aperçut que la politique de l’OTAN est un sujet dont on ne peut pas discuter.

 

Débattre de la crise migratoire européenne sans reconnaitre le contexte dans lequel elle est apparue est inutile. Cela reviendrait à demander aux Américains de débattre des brutalités policières sans aborder la question du racisme. Les deux sujets sont intimement interconnectés et toute solution émergeant d’un débat biaisé serait vouée à l’échec.

 

En tous cas, il semble que pour l’instant l’Europe doive continuer à débattre de cette crise migratoire en termes de quoi faire sans penser à comment l’arrêter et rester ainsi à tourner dans ce cercle vicieux.

 

La solution évidente serait que l’OTAN arrête ses campagnes de déstabilisation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais cela nécessiterait d’abord de reconnaitre et accepter des vérités un peu dures a avaler.

 

 

 

Par Danielle Ryan (Russia Insider) – traduit par Wayan, relu par Diane pour le Saker francophone - le 23 juin 2015.

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Vers la fin du système Erdoğan - partie 1/2

Vers la fin du système Erdoğan - partie 1/2 | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : l’islamiste Recep Tayyip Erdoğan prend la succession du prince saoudien Bandar bin Sultan après l’attentat qui l’écarte de la scène en 2012 et devient le coordinateur du terrorisme international. Il prend la succession du Qatar en 2014 lorsque celui-ci doit renoncer à parrainer les Frères musulmans et devient ainsi le vrai leader de la Confrérie. Grisé par son succès, il se croit indispensable aux États-Unis et viole les règles de l’OTAN en signant le traité Turkish Stream avec la Russie.

 

 

Vers la fin du système Erdoğan - partie 1/2

 

 

Thierry Meyssan, qui avait annoncé la chute de Recep Tayyip Erdoğan dès décembre 2014 alors que tous les commentateurs internationaux persistaient à le croire gagnant des élections législatives, revient ici sur la carrière du président turc. Dans cette synthèse, il met en lumière les liens de l’AKP avec les Frères musulmans et le rôle de M. Erdoğan dans la coordination du terrorisme international après l’attentat contre le prince saoudien Bandar bin Sultan.

 

 

L’islamiste Recep Tayyip Erdoğan prend la succession du prince saoudien Bandar bin Sultan après l’attentat qui l’écarte de la scène en 2012 et devient le coordinateur du terrorisme international. Il prend la succession du Qatar en 2014 lorsque celui-ci doit renoncer à parrainer les Frères musulmans et devient ainsi le vrai leader de la Confrérie. Grisé par son succès, il se croit indispensable aux États-Unis et viole les règles de l’OTAN en signant le traité Turkish Stream avec la Russie.

 

 

Échec aux élections législatives


Le résultat des élections législatives turques ne menace pas simplement les projets de Recep Tayyip Erdoğan, qui se voyait déjà en nouveau Sultan, mais le pouvoir même de son parti, l’AKP. Chacun des trois autres partis (MHP conservateur, CHP socialiste et HPD gauche) a indiqué refuser de former un gouvernement de coalition avec lui et souhaiter, au contraire, former une coalition à trois. Dans le cas où ils n’y parviendraient pas d’ici 45 jours, il conviendrait alors soit de confier aux socialistes le soin de former une coalition gouvernementale – une option déjà écartée par l’AKP –, soit de convoquer à nouveau des élections législatives.

 

Ce scénario semble encore improbable, comme le résultat de l’élection paraissait impossible à la quasi-totalité des commentateurs politiques jusqu’au scrutin du 7 juin. Cependant, en signant le 1er décembre 2014 un accord économique avec Vladimir Poutine pour lui permettre de contourner les sanctions de l’Union européenne (Turkish Stream), M. Erdoğan a défié les règles implicites de l’OTAN. Ce faisant, il est devenu l’homme à abattre à la fois pour Washington et pour Bruxelles. Les États-Unis ont donc largement influé en sous-main durant la campagne électorale pour rendre possible le renversement de l’AKP.

 

Pour cette élection, M. Erdoğan s’était fixé comme objectif de remporter 400 sièges sur 550. En réalité, pour faire adopter une constitution taillée sur mesure qui lui accorde les pleins pouvoirs exécutifs, il espérait 367 sièges. À défaut, il se serait contenté de 330 sièges, ce qui lui aurait permis de convoquer un référendum qui aurait adopté le projet de constitution à la majorité simple. De toute manière, il lui en fallait 276 pour disposer de la majorité parlementaire, mais il n’en aura que 258, ce qui est insuffisant pour conserver seul le pouvoir.

 

La domination de l’AKP, depuis 2002, s’expliquait à la fois par ses bons résultats économiques et par la division de son opposition. Or, l’économie turque est en pleine déroute : le taux de croissance qui flirtait avec les 10 % pendant une décennie a chuté lors de la guerre contre la Libye, puis lors de l’opération secrète contre la Syrie. Il est actuellement de 3 %, mais pourrait rapidement devenir négatif. Le chômage se développe soudainement et atteint les 11 %. Ces guerres ont en effet été conduites contre des alliés de la Turquie et des partenaires économiques indispensables. Quant à la division de l’opposition, la CIA qui l’avait envenimée par le passé s’est empressée d’y remédier.

 

La chose était facile compte tenu de la kyrielle de griefs que l’autoritarisme de M. Erdoğan a suscitée. L’union de l’opposition avait déjà eu lieu, à la base, en juin 2013, lors des manifestations du parc Taksim Gezi. Mais le mouvement avait échoué, d’abord parce qu’à l’époque M. Erdoğan était soutenu par Washington, et parce qu’il était resté un soulèvement urbain. À l’époque, les manifestants protestaient certes contre un projet immobilier, mais principalement contre la dictature des Frères musulmans et la guerre contre la Syrie.

 

Constatant que ce mouvement n’avait pas pu le renverser, l’AKP se pensait, à tort, indétrônable. Il a donc tenté de faire passer en force son programme islamiste (foulards pour les femmes, interdiction de cohabitation pour les célibataires de sexe opposé, etc.). Et ce, alors que l’image pure du Sultan se trouvait soudainement remise en cause par la révélation de la corruption de sa famille. En février 2014, on entendait, sur ce qui paraît être une interception téléphonique, M. Erdoğan demander à son fils de cacher 30 millions d’euros en liquide avant une perquisition de la police [1].

 

Tout ceci sans parler de la purge contre les fidèles de son ancien allié, Fethullah Gülen [2], de l’incarcération massive de généraux, d’avocats et de journalistes [3], du non-respect des promesses faites aux Kurdes, et de la construction du plus grand palais présidentiel au monde.

 

 

 

 

 

 

Cet échec est la conséquence de sa politique étrangère


L’échec de Recep Tayyip Erdoğan ne provient pas de décisions intérieures, c’est la conséquence directe de sa politique étrangère. Les résultats économiques exceptionnels de ses premières années n’auraient pas été possibles sans l’aide en sous-main des États-Unis qui voulaient en faire le leader du monde sunnite. Ils ont été stoppés, en 2011, par le ralliement d’Ankara à l’opération de destruction de la Jamahiriya arabe libyenne qui était jusque là son second partenaire économique. La Turquie a réveillé les liens historiques qu’elle avait avec la tribu des Misratas, principalement des Aghdams, c’est-à-dire des juifs turcs convertis à l’islam et installés en Libye au XVIIIe et XIXe siècle.

 

La Turquie avait conscience qu’en attaquant la Libye, elle perdrait un très important marché, mais elle espérait prendre la tête des gouvernements tenus par les Frères musulmans, déjà en Tunisie, puis probablement en Libye, en Égypte et en Syrie. Ce qui a effectivement eu lieu dans les deux premiers États en 2012, mais n’a pas duré.

 

Ankara s’est engagé dans la guerre contre la Syrie. C’est sur le sol turc que l’OTAN a installé le quartier général de coordination des opérations. Durant la première guerre (celle de 4e génération), allant de février 2011 à la conférence de Genève I de juin 2012, l’OTAN transférait en Turquie les combattants d’al-Qaïda en Libye de manière à créer « l’Armée syrienne libre ». M. Erdoğan se contentait de fournir des bases arrières camouflées en « camps de réfugiés », tandis que la presse occidentale aveuglée ne voyait qu’une « révolution démocratique » (sic) dans la lignée du « printemps arabe » (re-sic).

 

En juin 2012, la victoire électorale des Frères musulmans en Égypte pouvait laisser penser à un avenir radieux de la Confrérie. Aussi M. Erdoğan suivit-il le projet d’Hillary Clinton, du général David Petraeus et de François Hollande de relancer la guerre contre la Syrie, mais sur le mode nicaraguayen cette fois. Il ne s’agissait plus de soutenir une opération secrète de l’OTAN, mais de jouer un rôle central dans une guerre classique de très grande ampleur.

 

Le 16 avril 2014, la presse turque publiait une photographie d’Abu Muhammad, un des officiers supérieurs de Daesh qui avait été blessé par l’Armée arabe syrienne à Idleb, puis transféré par le MIT en Turquie et soigné aux frais du contribuable turc dans un hôpital public d’Hatay.

 

 

Recep Tayyip Erdoğan, coordinateur

du terrorisme international

 

Lorsque, en juillet 2012, l’Axe de la Résistance réagissait à l’assassinat des membres du Conseil de sécurité national syrien en tentant d’assassiner le prince saoudien Bandar ben Sultan, Recep Tayyip Erdoğan saisit sa chance. Il substitua la Turquie à l’Arabie saoudite dans la manipulation du terrorisme international.

 

En deux ans, plus de 200 000 mercenaires, venus des quatre coins du monde, transitèrent par la Turquie pour faire le jihad en Syrie. Le MIT — les services secrets turcs — mit en place un vaste système de circulation d’armes et d’argent pour alimenter la guerre, principalement payée par le Qatar et supervisée par la CIA.

 

M. Erdoğan installait trois camps d’entrainement d’al-Qaïda sur son sol à Şanlıurfa (frontière syrienne), à Osmaniye (à côté de la base de l’OTAN d’Incirlik), et à Karaman (près d’Istanbul) où il organisa une académie du terrorisme dans la tradition de l’École des Amériques [4] [5].

 

La police et la Justice turque ont montré que M. Erdogğan était — comme l’ancien vice-président états-unien Dick Cheney — un ami personnel de Yasin al-Qadi, le « banquier d’al-Qaïda ». C’est en tous cas ainsi que le FBI et les Nations unies l’avaient identifié jusqu’à ce qu’il soit retiré de la liste internationale des terroristes, en octobre 2012.

 

Durant la période où il était mondialement recherché, Yasin al-Qadi se rendait secrètement à Ankara, en avion privé. Les gardes du corps de M. Erdoğan venaient le chercher à l’aéroport, non sans avoir d’abord désactivé les caméras de surveillance [6].

 

Le 18 mars 2014, un enregistrement diffusé sur YouTube laissait entendre un directeur de Turkish Airlines, Mehmet Karataş, se plaindre auprès d’un conseiller de M. Erdoğan, Mustafa Varank, que sa compagnie ait été utilisée par le gouvernement pour transférer secrètement des armes à Boko Haram au Nigéria. Le haut fonctionnaire ne s’inquiétait pas d’avoir violé le droit international, mais déplorait que ces armes puissent servir à tuer non seulement des chrétiens, mais aussi des musulmans.

 

En mai 2014, le MIT transférait par train spécial à Daesh quantité d’armes lourdes et de pick-up Toyota neufs offerts par l’Arabie saoudite. L’Émirat islamique, qui n’était alors qu’un groupe de quelques centaines de combattants, se transformait en un mois en une armée de dizaines de milliers d’hommes et envahissait l’Irak.

 

Durant les quatre derniers mois de 2014, la Turquie empêcha les Kurdes du PKK de voler au secours des leurs à Kobané (Aïn al-Arab) lorsque la ville fut attaquée par Daesh. Au contraire, de nombreux journalistes ont attesté que les jihadistes pouvaient librement franchir la frontière [7].

 

Le 19 janvier 2015, la gendarmerie sur requête du parquet intercepta un convoi transportant des armes destinées à Daesh. Cependant, la perquisition fut interrompue lorsqu’on découvrit que le convoi était conduit par des agents du MIT. Par la suite, les procureurs et le colonel de gendarmerie furent arrêtés pour « trahison » (sic). Durant l’instruction de leur procès, un magistrat laissa fuiter que le MIT avait affrété au total 2 000 camions d’armes pour Daesh [8].

 

La colonne vertébrale du système terroriste turc est facilement identifiable : en 2007, l’Académie militaire de West Point a montré que les hommes de l’Émirat islamique en Irak provenaient d’al-Qaïda en Libye (GICL). Les mêmes mercenaires ont été utilisés pour renverser Mouamar el-Kadhafi en 2011 [9], puis pour former l’Armée syrienne libre (les « modérés ») [10]. Les membres syriens de l’Émirat islamique en Irak ont créé al-Qaïda en Syrie (Front al-Nosra). De nombreux combattants libyens et syriens sont revenus au sein de l’Émirat islamique en Irak lorsque celui-ci s’est renommé « Daesh » et a envoyé des cadres à Boko Haram (Nigéria).

 

Mehdi al-Harati est un double national libyen irlandais. En juin 2010, sa photo remerciant M. Erdoğan venu le visiter à l’hôpital après son arrestation par les Israéliens à bord de la Flottille de la Liberté, fit la une de la presse. Lors d’un cambriolage de sa maison en Irlande (juillet 2011), il s’avéra qu’il détenait une grosse somme d’argent en liquide que la CIA lui avait donnée pour aider au renversement du Guide libyen. Il dirigea la Brigade de Tripoli, une unité d’al-Qaïda encadrée par des officiers français, chargée par l’OTAN de prendre l’hôtel Rixos qui servait de cache aux Kadhafi et, au passage, d’assassiner Thierry Meyssan (août 2011).


Sous les ordres d’Abdelhakim Belhaj et avec plusieurs milliers de combattants libyens, il vint en novembre 2011 en Syrie organiser l’Armée syrienne libre, pour le compte de la France. Par la suite, il créa et commanda une autre armée privée, Liwa al-Umma, qui reprit le sigle de l’Armée syrienne libre à la fin 2012. De retour en Libye, il fut élu maire de Tripoli (août 2014) lorsque le pays se divisa entre deux gouvernements, l’un à Tripoli soutenu par la Turquie, l’autre à Tobrouk soutenu par l’Égypte et les Émirats.

 

 

Par Thierry Meyssan - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | 15 JUIN 2015


Thierry Meyssan Consultant politique, président fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

 

 

 

Notes :

[1] « 30 millions d’euros et la voix d’Erdogan », Réseau Voltaire, 25 février 2014.

[2] « Erdoğan attaque Gülen publiquement », Réseau Voltaire, 23 novembre 2013.

[3] « Le coup d’État judiciaire de l’AKP », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 19 août 2013.

[4] « Israeli general says al Qaeda’s Syria fighters set up in Turkey », par Dan Williams, Reuters, 29 janvier 2014.

[5] L’École des Amériques était une école de torture, créée par la CIA durant la Guerre froide, au Panama.

[6] « Erdoğan recevait secrètement le banquier d’Al-Qaida », Réseau Voltaire, 2 janvier 2014.

[7] « Kobané, objet de tous les mensonges », Réseau Voltaire, 1er novembre 2014.

[8] « La Turquie arrête les procureurs qui enquêtaient sur Émirat islamique », Réseau Voltaire, 8 mai 2015.

[9] « Ennemis de l’OTAN en Irak et en Afghanistan, alliés en Libye », par Webster G. Tarpley, Réseau Voltaire, 21 mai 2011.

[10] « L’Armée syrienne libre est commandée par le gouverneur militaire de Tripoli », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 décembre 2011 ; « Des islamistes Libyens en Syrie pour « aider » la révolution », par Daniel Iriarte, ABC (Espagne), Réseau Voltaire, 18 décembre 2011.


Koter Info's insight:


>>> Voir la partie 2/2 ici


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LA GUERRE... OU LE GOUVERNEMENT DE LA PEUR

LA GUERRE... OU LE GOUVERNEMENT DE LA PEUR | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : chaos-controle.com


 

 

LA GUERRE... OU LE GOUVERNEMENT DE LA PEUR

Par Michel Lhomme

 

D’après un officier de l’OTAN, nous serons probablement en guerre cet été, mais avec de la chance, elle ne sera pas nucléaire. Certes, il ne s’agit pas d’une annonce officielle, mais d’une information révélée à John Schindler, ancien analyste de la NSA et officier du contre-espionnage par un haut gradé de l’OTAN. Il a alors souhaité partager cette information sur Twitter. 

 

S’agit-il simplement du ressenti d’un officier et d’un zèle professionnel ou y a-t-il de réelles raisons de s’attendre à une guerre imminente ? En tout cas, dans le contexte de tensions croissantes dans plusieurs régions du monde avec des guerres régionales, des guerres par procuration entre les deux axes, des provocations de part et d’autre, des manœuvres militaires de plus en plus régulières et massives pour se préparer au combat, on ne peut pas dire que l’ambiance générale sur la scène internationale soit à l’apaisement. On sent bien qu’il ne manque plus qu’un événement déclencheur pour mettre le feu aux poudres. Le seul espoir de détente est pourtant la fin du mandat de Barack Obama qui doit justifier son prix Nobel de la Paix alors que pendant ce temps, les faucons s’activent autour de la candidature d’Hillary Clinton aux primaires démocrates.

 

La Russie, qui est ouvertement dans une démarche active de préparation à une guerre mondiale, (si vis pacem para bellum) a récemment lancé un pic assez caustique à l’attention des Occidentaux par le biais du Premier ministre russe Dimitri Rogozine. « Je plaisante toujours à ce sujet. Ils ne nous donnent pas de visa, ils ont pris des sanctions contre nous, soit. Mais les chars n’ont pas besoin de visa », a-t-il lancé sur le ton de l’humour pendant une émission diffusée dimanche soir sur la chaîne publique Russia 1, précisant par ailleurs que le bouclier nucléaire russe est très bon, « plus puissant que n’importe quel autre ». La Russie comme la Chine se placent dans une démarche défensive face aux menaces occidentales

 

La semaine dernière, le journal chinois Global Times a affirmé qu’une « guerre est inévitable » avec les États-Unis sur la mer de Chine méridionale si Washington continue à exiger l’arrêt de la construction d’îles artificielles par Pékin, le gouvernement chinois installant une sorte de maillage d’îles forteresses en fer à cheval tout au long de ses côtes. Pékin dit aussi « se préparer minutieusement » à un conflit avec les États-Unis. Le Global Times, influent tabloïd populaire au ton nationaliste qui est la propriété du Quotidien du peuple, l’organe officiel du PC chinois, a en tout cas estimé dans un éditorial que la Chine est résolue à terminer les travaux entrepris en particulier dans l’archipel des Spratleys, en mer de Chine méridionale et la semaine précédente, les autorités chinoises s’étaient déclarées « fortement mécontentes » du survol de la zone par un avion-espion américain. Washington et Pékin se sont mutuellement accusés d’alimenter l’instabilité dans la région. Par ailleurs, les stocks d’or de la Chine n’ont jamais été aussi élevés. Or, en quelques jours, il suffirait à la Chine de quelques mouvements boursiers pour mettre l’économie américaine surendettée à genoux.

 

 

En Amérique du Sud, la Chine va encore plus loin. Non contente de financer le canal du Nicaragua, elle vient d’annoncer un deuxième projet transatlantico pacifique qui traverserait le Brésil et le Pérou en brisant une seconde fois le monopole du canal de Panama.

 

En visite au Brésil, le Premier-Ministre Chinois, Li Keqiang a effectivement signé pour plusieurs milliards de dollars d’accords économiques dont le plus important est le financement d’une voie ferrée transcontinentale qui va relier le Brésil au Pérou c’est-à-dire l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique et par conséquent à l’Asie. S’il s’agit dans un premier temps de favoriser les exportations brésiliennes de produits agroalimentaires comme le soja et la viande, cette voie ferrée devrait aussi devenir un nouveau corridor, le deuxième sous contrôle chinois, entre les deux océans. Or, cette voie ferrée concernera aussi des exportations minières, des produits industriels et des dérivés pétrochimiques produits à partir des gisements off-shore de la façade atlantique du Brésil. Elle drainera aussi les minerais et le gaz péruviens. À noter que le Président bolivien, le gauchiste Evo Morales, s’est insurgé contre le choix du Pérou comme unique espace de transit vers l’océan Pacifique et affirme qu’une voie ferrée désenclavant la Bolivie aurait été moins chère à construire et plus rentable à exploiter.

 

En tout cas, au Pérou, curieusement, des associations indigénistes soutenues par de grandes ONG occidentales comme WWF ou Greenpeace sont sorties immédiatement de leur silence pour manifester leur opposition au projet. C’est aussi le cas au Brésil où parmi les opposants au projet, on retrouve Paulo Adario, directeur des campagnes Amazonie de Greenpeace, soupçonné sur place d’être un agent de la NSA. Du point de vue géopolitique, cet accord chino-brésilien est en tout cas la victoire de l’école géopolitique dite « « méridionaliste » » qui préconise le développement des relations sud-sud à l’Université de Sao Paulo. Son principal penseur est le géopolitologue brésilien, André Martin.

 

Les ONG environnementalistes sont, en fait, de plus en plus le cheval de Troie des  États-Unis et de l’Occident et ce n’est pas pour rien que Vladimir Poutine a promulgué récemment une loi contre toutes les ONG étrangères dont l’activité représente selon lui une menace pour la Russie et sa capacité de défense. Comme le souligne la présidente du Sénat russe, Valentina Matvienko, les ONG « s’ingèrent dans les affaires des États souverains » et ce sont elles qui sont responsables des « coups d’État » soudain, des « révolutions orange » ou des « printemps arabes » de la colère démocratique.

 

 

 

Par Michel Lhomme - metamag.fr – le 4 juin 2015.

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Moscou : personne n’est placé sur la liste noire par hasard

Moscou : personne n’est placé sur la liste noire par hasard | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : la frontière russe - © Andreï Iglov Source: RIA NOVOSTI

 

 

Moscou : personne n’est placé sur

la liste noire par hasard

 

En réponse aux sanctions européennes, la Russie a établi une liste noire des personnalités européennes qui ont l’interdiction de pénétrer sur le territoire russe. La liste est longue de 89 personnes, dont quatre Français.

 

La Russie a remis à plusieurs ambassades de pays européens une liste noire répertoriant 89 personnalités qui ne peuvent plus entrer sur son territoire. La plupart d’entre eux sont Britanniques, Suédois, Polonais et Baltes. C’est la réponse de Moscou aux sanctions que l’Union européenne (UE) a prises contre la Russie depuis l’année dernière en raison de la crise ukrainienne. L’UE a interdit à 150 Russes ou assimilés et à une quarantaine d’entités juridiques d’entrer sur son territoire. Elle a aussi gelé les avoirs qu’ils détiennent dans des banques européennes. Parmi les cibles de l’UE, on trouve des responsables de l’administration présidentielle, du ministère de la Défense et des agences de sécurité.

 

Moscou ne divulgue pas les noms des personnalités qui sont interdites de séjour en Russie. Mais certains États européens ont confirmé qu’une interdiction avait bien été signifiée à certains de leurs ressortissants. C’est notamment le cas pour l’ancien commissaire européen à l’élargissement Stefan Füle, l’ancien Premier ministre belge et actuel parlementaire européen Guy Verhofstadt, l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères et l’ancien ministre de la Défense Malcolm Rifkind. L’ambassadeur russe auprès de l’UE, Vladimir Tchijov a confirmé l’existence de cette liste noire. « Une telle liste existe vraiment. Et personne n’y a été placé par hasard », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il ne s’agissait « pas de dirigeants ou de hauts responsables ».

 

Quatre Français sont épinglés sur la liste. Il s’agit de Daniel Cohn-Bendit, de Bernard-Henri Lévy, du président du Comité économique et social européen Henri Malosse et du député socialiste Bruno Le Roux. Il n’est pas difficile de deviner pourquoi ces personnes ne sont pas bienvenues en Russie. L’ancien député écologiste européen Daniel Cohn-Bendit n’a jamais caché l’aversion qu’il éprouvait à l’égard de Vladimir Poutine et des autorités russes. Il avait, par exemple, appelé au boycott des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, l’an dernier. Bernard-Henri Lévy, à qui l’intervention des forces de l’OTAN en Libye qui a fortement déplu à Moscou doit beaucoup, s’était également rendu à Kiev pour soutenir les manifestants de Maïdan avant le coup d’État de février 2014.

 

La réaction à la liste noire russe ne se fait pas attendre. Certains peinent à la comprendre. Ainsi, une porte-parole de la diplomatie de l’Union européenne a déclaré : « Nous considérons cette mesure comme étant totalement arbitraire et injustifiée, surtout en l’absence de toute clarification ultérieure et de transparence ».

D’autres se réjouissent ostensiblement et se félicitent même sur Twitter.

 

Au cours des derniers mois, quelques personnalités européennes n’ont pas pu passer les contrôles douaniers et entrer sur le territoire russe. Elles ont simplement été renvoyées d’où elles venaient sans autre explication. Les cas du député allemand Karl-Georg Wellmann, de la députée européenne de Lettonie Sandra Kalniete et du président du Sénat polonais Bogdan Borousevitch ont été les plus marquants.

 

 

 

Par francais.rt.com – le 31 mai 2015.

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Ligne directe avec Vladimir Poutine

Ligne directe avec Vladimir Poutine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : alors que le président Obama évite de répondre aux questions de ses concitoyens et n’intervient en public qu’en lisant des prompteurs, le président Poutine a improvisé une longue séance de questions-réponses avec son peuple.

 

 

 

Ligne directe avec Vladimir Poutine

Par Thierry Meyssan (*)

 

 

 

Les autorités russes publient peu de documents sur leur vision du monde. Aussi l’émission « Ligne directe » avec Vladimir Poutine offre-t-elle une occasion rare d’évaluer l’évolution de la perception des choses par Moscou. Au-delà de la performance du président, qui a répondu durant 4 heures aux questions de ses concitoyens, on retiendra que la Russie semble renoncer à régulariser ses relations avec les États-Unis et se préparer à un long isolement de l’Occident.

 

Le 16 avril dernier, Vladimir Poutine s’est livré à un invraisemblable exercice : répondre durant quatre heures d’affilée aux questions de ses compatriotes, en direct sur trois chaînes de télévision et trois stations de radio. Les organisateurs ont reçu durant l’émission plus de 3 millions d’appels téléphoniques et ont posé 74 questions au président [1].

 

Même si certaines questions étaient manifestement préparées, d’autres étaient improvisées. Les réactions de Vladimir Poutine exposent nettement sa pensée.

 

 

Comment gouverner

 

En premier lieu, le président a expliqué sa vision des institutions sans faire référence aux catégories occidentales de « République » (service de l’Intérêt général) ou de « Démocratie » (gouvernement du peuple par le peuple), ni au concept de son conseiller Vladislav Sourkov de « Démocratie souveraine » (c’est-à-dire d’une gestion populaire sans interférence étrangère).

 

Selon lui, le rôle de l’État est de venir en aide à ses administrés et celui des dirigeants politiques de maintenir l’unité du peuple et la stabilité. Ainsi explique-t-il qu’il a rejeté telle décision — qui serait raisonnablement souhaitable — parce qu’elle briserait l’unité du peuple. De la même manière s’oppose-t-il à des changements législatifs fréquents, affirmant que les gens ne peuvent faire confiance à des dirigeants qui modifient constamment les règles du jeu. Il manifeste un désintérêt complet pour la gestion occidentale avec ses exonérations fiscales catégorielles et ses allocations proportionnelles aux revenus. Il conçoit au contraire son rôle comme celui d’ordonnateur de grands projets et de concepteur de règles le plus simple possible.

 

 

La politique économique

 

Comme dans tous les pays, les questions des citoyens portaient d’abord sur les problèmes économiques. La Russie vient de traverser une grave crise suite aux embargos occidentaux (les prétendues « sanctions ») et à la baisse du prix mondial du pétrole. Le pouvoir d’achat des retraités a été maintenu, mais compte tenu de l’inflation, celui des actifs a baissé d’environ 10 %.

 

Pour Vladimir Poutine, le problème principal vient de la baisse du prix du pétrole et des chutes de revenus que celle-ci a provoquées. Il considère que son pays doit s’adapter à cette nouvelle donne qui risque de durer. Par contre, les embargos ne diminuent en rien la richesse du pays, mais le contraignent à se réorganiser. Ils permettent même une pause après la période de concurrence féroce qui a suivi l’adhésion à l’OMC. La Russie doit en profiter pour sauver son agriculture, partiellement menacée. Elle doit le faire pour ses agriculteurs, mais aussi par nécessité stratégique. L’embargo a montré que le pays n’était pas autosuffisant et que sa Sécurité alimentaire pouvait être menacée.

 

Vladimir Poutine ne pense pas que les gesticulations occidentales — y compris la manipulation des dettes privées pour en rendre débiteur le Gouvernement — menacent le système bancaire russe. Il estime pouvoir parvenir à stabiliser le rouble avant la fin 2016.

 

 

La politique extérieure

 

Définissant sa politique étrangère, Vladimir Poutine affirme ne pas avoir d’ambition impériale. Il critique même la manière dont l’URSS avait imposé à ses partenaires son propre modèle économique et admet que la Russie paie aujourd’hui cette erreur.

 

Il affirme toutefois sa responsabilité pour protéger tous ceux, qu’ils aient ou non un passeport russe, qui se définissent comme de culture russe.

 

Invité à préciser qui sont les ennemis de la Russie, il cite le terrorisme, la xénophobie et le crime organisé. Il affirme que son pays ne désigne aucun État comme ennemi et prie les autres États de lui rendre la réciproque.

 

Ceci étant posé, il considère les États-Unis comme un empire, même s’il ne les désigne pas formellement ainsi, et les accuse de ne pas avoir d’alliés, mais uniquement des vassaux.

Il observe qu’ils adulaient Boris Eltsine jusqu’à ce que celui-ci leur tienne tête en Yougoslavie et qu’ils le couvrent alors d’insultes.

 

D’une manière générale, il leur reproche ce qu’il critiquait de l’URSS, à savoir de chercher à imposer aux autres leur propre modèle économique. Et de conclure qu’ils échoueront pareillement et devront en payer le prix.


À propos de l’Ukraine, il considère que Washington a manipulé les frustrations des gens en leur parlant de nationalisme. Ainsi prennent-ils la Russie, qui a investi 32 milliards de dollars chez eux, comme un ennemi, mais les États-Unis comme un allié, alors qu’ils n’ont investi que 5 milliards de dollars.

 

Il affirme que la Russie a perdu pour des raisons de politique intérieure locale, sans préciser quels anciens alliés ukrainiens de son pays il met en cause. Pour lui, il importe de sauver les populations de culture russe du Donbass et de Lougansk, ce pourquoi il entend faire appliquer les Accords de Minsk.

 

 

Pour définir les alliances russes, Vladimir Poutine cite trois organisations :

 

— les BRICS ;

— l’Organisation du Traité de Shanghai ;

— et l’Organisation du Traité de sécurité collective, qui est une alliance militaire. Mais pas l’Union économique eurasiatique qui semble encore embryonnaire.

 

 

La politique de Défense

 

Le président Poutine cite le Tsar Alexandre III pour qui la Russie n’avait pour seuls véritables alliés que son Armée de Terre et sa Marine. Il confirme que son pays détient à peu près les mêmes capacités nucléaires que les États-Unis et conclut que l’on peut raisonnablement se ranger de ce point de vue aussi bien d’un côté que de l’autre. Enfin, il annonce, qu’en 2020, 70 % du matériel militaire aura été renouvelé. Les armées auront donc retrouvé leur puissance d’antan.

 

À propos des Mistrals commandés à la France, il note qu’il s’agissait alors plus de venir en aide aux chantiers navals français que de remplir un besoin russe ; une manière élégante de ne pas évoquer les pots-de-vins partagés à l’avance entre Nicolas Sarkozy et Dmitry Medvedev (qui ambitionnait alors de se représenter contre lui à la présidence). Il annonce qu’il ne demandera que le remboursement des sommes engagées s’ils ne sont pas livrés. Il faut admettre que la souveraineté et la fiabilité de la France ne sont plus ce qu’elles étaient depuis son retour au sein de l’état-major intégré de l’OTAN, poursuit-il.

 

Interrogé sur l’Émirat islamique, il observe que cette organisation a surgi en Irak et s’est nourrie de nombreux militaires irakiens qui avaient été marginalisés par l’occupant états-unien et les pouvoirs qu’il a mis en place. Il met en garde contre le danger que représentent les ressortissants russes et ceux de pays ex-soviétiques qui ont rejoint Daesh et qui peuvent revenir au pays y commettre des attentats.

 

 

La victoire fondatrice contre le nazisme

 

Vladimir Poutine multiplie les allusions à la « Grande Guerre patriotique », c’est-à-dire à la Seconde Guerre mondiale et à la lutte contre le nazisme. C’est en effet à ses yeux l’acte fondateur de la Russie moderne, celui par lequel des peuples très divers se sont unis pour leur liberté commune. Ce faisant, il admet que la Révolution de 1917, comme la création de la Fédération en 1991, ne sont pas des événements fédérateurs.

 

Cette référence le contraint à dénoncer sans possibilité de négociation la présence de nazis au pouvoir à Kiev, alors que l’Union européenne s’en accommode fort bien. Elle lui permet également de suggérer que les États-Unis sont les successeurs du IIIe Reich, ce qu’il avait explicité par le passé soulevant de violentes polémiques.

 

 

 

Par Thierry Meyssan (*) - RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL | DAMAS (SYRIE) | 4 MAI 2015

 

 

Note :

[1] “Direct Line with Vladimir Putin”, by Vladimir Putin, Voltaire Network, 16 April 2015.

 

(*) Thierry Meyssan : consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

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S-300 russes à l’Iran : Israël pourrait livrer des armes à l’Ukraine en représailles

S-300 russes à l’Iran : Israël pourrait livrer des armes à l’Ukraine en représailles | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


S-300 russes à l’Iran : Israël pourrait livrer

des armes à l’Ukraine en représailles

 

Israël n’exclut pas de livrer des armes à l’Ukraine en réponse à la décision du président russe Vladimir Poutine de lever l’interdiction de livrer des missiles S-300 à l’Iran, rapporte jeudi le site israélien d’information NRG.

 

Selon NRG, citant une source militaire sous couvert de l’anonymat, Jérusalem n’a pas encore statué sur cette option.

 

Le président russe Valdimir Poutine a défendu mardi sa décision de lever l’interdiction de livrer à l’Iran des missiles S-300, assurant qu’elle ne représentait « aucune menace » pour Israël.

 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en garde le dirigeant russe contre cette décision qui « va augmenter l’agressivité de l’Iran dans la région et saper la sécurité au Moyen-Orient », lors d’un entretien téléphonique.

 

En 2007, Moscou et Téhéran ont conclu un contrat engageant la Russie à fournir cinq batteries de missiles antiaériens S-300 pour un montant d’environ 800 millions de dollars.

 

L’exécution du contrat avait été suspendue en septembre 2010 par le président russe de l’époque Dmitri Medvedev en application de la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui interdisait de fournir des armements offensifs à Téhéran en raison de son programme nucléaire.

 

Convaincue de la validité du contrat, la partie iranienne avait fait appel à l’arbitrage international, réclamant quatre milliards de dollars d’indemnités.

 

La décision russe intervient alors que l’Iran et les pays du groupe des Six (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont conclu début avril à Lausanne un accord-cadre, qui ouvre la voie à la signature d’un accord final d’ici fin juin.

 

 

 

Par Yaakov Tanenbaum - Le Monde Juif. info - le 16 avril 2015.

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Ukraine/Donbass : humanitaire russe contre « guerre hybride » atlantiste

Ukraine/Donbass : humanitaire russe contre « guerre hybride » atlantiste | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : humanitaire russe

contre « guerre hybride » atlantiste

 

On « désoviétise » en Ukraine « proeuropéenne ». Comprendre : on fait la chasse aux opposants, à tous les opposants sans exception, communistes ou pas, on pratique la purification ethnique et religieuse, on persécute les chrétiens orthodoxes liés au patriarcat de Moscou, et on réhabilite les collabos du IIIe Reich. Les étoiles rouges disparaissent, les soleils noirs chers au Reichführer SS Heinrich Himmler émergent ! Le grand frère n’est plus à Berlin (quoi que…), mais à Washington et à Bruxelles. Et afin d’arriver à leurs fins, les « proeuropéens » de l’Ukraine béhachélisée entendent bien massacrer et chasser quelque 7 millions de civils jugés « indésirables » (sur des critères pseudos ethniques et religieux) dans le Donbass et partout ailleurs. Mais le gros problème c’est que, justement dans le Donbass, on n’est pas vraiment disposé à se laisser massacrer et chasser sans réagir…

 

Le 24e convoi humanitaire russe est arrivé dans le Donbass : plus de 30 tonnes de fournitures diverses, d’aliments, de médicaments, de produits de première nécessité, etc. Plus de 126 enfants du Donbass, blessés ou malades, auraient besoin de soins médicaux. La Fédération de Russie apporte son aide désintéressée aux populations sinistrées de Nouvelle Russie alors que les États-Unis acheminent en zone kiévienne leurs armements pour prolonger la guerre : le 11 avril, par exemple, un avion gros porteur militaire américain Lockheed C-5 a atterri à l’aéroport de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine (source).

 

À son bord : du matériel de guerre, des équipements pour les forces répressives de Kiev, des moyens d’espionnage contre les opposants.

L’hyperpuissance US est bien décidée à imposer son totalitarisme mondialiste face à la Fédération de Russie, par l’intermédiaire de l’atlantisme.

 

Des documents confidentiels récemment publiés sur Internet confirment l’implication des pays de l’Alliance atlantique dans la « guerre hybride » en Ukraine. Les pays membres de l’OTAN sont derrière l’offensive de propagande menée au nom de Kiev par des organisations non gouvernementales dans le sud-est du pays, révèle drakulablog.com. Selon ces documents, une réunion consacrée au « problème ukrainien » a été organisée par le Centre d’excellence de l’OTAN (CEO) à Riga le 19 février dernier. Les participants à cette réunion ont notamment évoqué « l’incapacité des médias ukrainiens d’obtenir un accès suffisant aux régions du sud et de l’est du pays », « le vaste accès aux médias russes » et « le manque de confiance populaire envers les autorités de Kiev ».

 

Dans ce contexte, les spécialistes de l’US Strategic Command (STRATCOM) ont proposé une série de moyens destinés à contrer l’influence russe dans le sud-est de l’Ukraine et à promouvoir la propagande occidentale.

 

D’autres documents publiés dévoilent l’existence d’un projet baptisé « Conflict Pool », dont le coût s’élève à plus de 350.000 $. Ce programme, supervisé par le Foreign Office, a pour objectif de faciliter « la réconciliation nationale en Ukraine » (belle expression parfaitement hypocrite) et de « contrecarrer l’influence médiatique russe » (à savoir, interdire toute contestation du régime de Kiev par les médias).

 

Outre les activités informationnelles en Ukraine, un des documents appelle à déstabiliser la situation politique en Russie, notamment en soutenant les mouvements séparatistes (y compris les islamistes du Nord Caucase), et en discréditant les autorités du pays. Parmi les personnalités à dénigrer figurent notamment le président de la fédération Vladimir Poutine, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et bien sûr le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Ce projet est réalisé par des organisations « ukrainiennes », dont l’Institut « ukrainien » pour la politique internationale (UIIP), le Centre analytique des études géopolitiques Borisfen, et le Département pour la coopération militaro-civile, toutes financées par des fonds américains ou occidentaux (source).

 

 

Phase de préoffensive kiévienne

 

Depuis le week-end pascal orthodoxe, on sent nettement sur la ligne de front que les forces ukrainiennes sont passées en phase de préoffensive. Mis à par sur le secteur nord et nord-ouest de Lugansk, où règne une accalmie très relative, si l’on excepte la zone de la « Piste Bahmutka » et près du village de Stanitsa Luganskaya, les principaux secteurs de la ligne de front (Gorlovka, Donetsk, Volnovakha et Mariupol) se sont progressivement embrasés depuis les 11 et 12 avril. À l’ouest, au nord et au sud-ouest de Donetsk, les forces républicaines supportent depuis 72 heures une évidente augmentation de l’intensité des attaques des forces ukrainiennes, y compris avec l’utilisation d’armes lourdes qui n’ont jamais été retirées de la ligne de front en dépit des exigences des accords de Minsk.

 

Concernant les moyens lourds en artillerie dont disposent les forces de Kiev, on notait le 11 avril vers environ 21 h, une puissante déflagration dans l’agglomération de Donetsk, qui a endommagé une partie d’un quartier résidentiel, vraisemblablement à un missile tactique sol-sol Tochka-U, même si cette information nécessite vérification. Dans la nuit du 13 au 14 avril, un autre missile sol-sol ukrainien a complètement détruit une maison dans une zone résidentielle à l’ouest de l’agglomération de Donetsk.

 

Des frappes tactiques qui interviennent alors que dans la périphérie nord de Donetsk les combats se sont intensifiés ces dernières 24 heures, un soldat ukrainien a même été capturé, blessé, il est à l’hôpital. L’épicentre des combats se situe au niveau de Spartak, juste au nord-nord-est de l’aéroport. À plusieurs reprises, l’artillerie kiévienne a employé des obusiers de 152 pour frapper cette zone.

 

Une colonne ukrainienne composée de chars (93e mécanisée ?) et de véhicules blindés (notamment des éléments de la 95e brigade aéromobile de Zhytomyr) a tenté de pénétrer par le nord-ouest de Donetsk, près de la grande gare de triage ferroviaire entre Yasinuvata et Donetsk, sans succès. Le groupement tactique a été intercepté et partiellement détruit, plusieurs véhicules avec leurs équipages ont été neutralisés. Les FAN auraient même fait plusieurs prisonniers, certains sont en ce moment soignés dans un hôpital.

 

Dans la soirée du 12 avril, on signalait sur le secteur de Peski, plus à l’ouest, l’utilisation par les forces ukrainiennes de munitions d’artillerie au phosphore contre les positions républicaines. Depuis, la situation sur Peski s’est détériorée.

 

La pression sur l’ouest de Donetsk se maintient : l’armée ukrainienne a attaqué hier Peski, partiellement sous contrôle républicain, et l’a repris. Ce matin les forces de Nouvelle Russie ont contre-attaqué et reconquis ce qu’ils avaient perdu la veille. Il semblerait qu’au moins une section de T-72B (certaines sources évoquent des BA ou des BM) ait été employée par les FAN pour cette contre-attaque localisée. Résultat : 6 soldats ou paramilitaires ukrainiens ont été tués et douze blessés au cours des dernières 24 heures.

 

Plus au sud-ouest de l’agglomération de Donetsk, la zone de Marinka – Krasnogorovka semble elle aussi bouger ces dernières 48 heures. Les forces ukrainiennes concentrent une force considérable dans la zone à l’ouest d’Elenovka – Dokuchaevsk, au sud de Donetsk. Et l’on constate là encore une dégradation de la situation, tout aussi inquiétante où les frappes de l’artillerie kiévienne s’entremêlent aux tentatives très localisées de reconnaissances offensives des forces ukrainiennes contre les lignes républicaines.

 

Les combats se sont également considérablement intensifiés à l’est de Mariupol, sur le village de Shirokino. Depuis la soirée du 12 avril, en plus de tirs de batteries de 122 D-20 et 2S1 Gvozdika, les forces de Kiev emploient de nouveau des batteries de lance-roquettes multiples BM-21 Grad contre la localité côtière tenue par les FAN.

 

Sur les arrières des forces de Kiev, les groupes clandestins de résistance continuent d’opérer avec succès. Dernier acte en date à Kharkov : dans la nuit du mardi 14 avril, vers 4 heures du matin, un véhicule des groupes paramilitaires de la junte a été incendié.

 

 

  

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 14 avril 2015

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Tsipras : une guerre économique avec la Russie pourra entraîner une nouvelle guerre froide

Tsipras : une guerre économique avec la Russie pourra entraîner une nouvelle guerre froide | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Alexis Tsipras et Vladimir Poutine — Source : RIA NOVOSTI

 

 

Tsipras : une guerre économique avec la Russie pourra entraîner une nouvelle guerre froide

 

Alexis Tsipras, après avoir rencontré Poutine à Moscou, a rappelé en conférence de presse conjointe son opposition à la « guerre économique » résultant des sanctions. Quant au financement de la dette grecque, Moscou dit ne pas avoir été sollicitée.

 

 

Les sanctions malgré elles

 

« L’économie de la Grèce a beaucoup souffert des contre-sanctions de la Russie. Nous comprenons que c’était une mesure de réciprocité et nous en avons parlé à plusieurs reprises directement et ouvertement. Notre point de vue est que la guerre économique qui pourrait entraîner une nouvelle guerre froide entre l’Occident et la Russie », a déclaré le Premier ministre grec.

 

Les échanges commerciaux entre les deux pays ont chuté de 40 % à cause des sanctions et des prix sur les produits énergétiques, a rappelé Vladimir Poutine.

 

Commentant les remarques récentes sur les intentions de sa visite, Alexis Tsipras a déclaré : Je voudrais dire haut et fort que la Grèce est un pays souverain qui a le plein droit de mener sa propre politique étrangère et d’utiliser sa position géographique unique ».

 

« Nous voulons travailler avec toute l’Europe », Vladimir Poutine.

 

Le président russe Vladimir Poutine a assuré que la Russie « n’a l’intention ni d’utiliser la Grèce pour régler ses comptes avec l’Union européenne ni d’améliorer ses relations avec certains États membres seulement »

 

 


La Grèce, l’un des points de transit

les plus importants

 

La Grèce se tient prête à une éventuelle participation au projet de gazoduc « Turkish Stream ». Les deux parties ont discuté des possibilités de transit du gaz russe à travers l’Europe du Sud, ce qui ferait de la Grèce « un point de transit important »

 

 

La réalisation du gazoduc « Turkish Stream » pourrait aider la Grèce à payer ses dettes », a dit Vladimir Poutine.

 

La rente annuelle réservée par Gazprom aux pays de transit s’élève à plusieurs milliards de dollars. Ensuite, ce projet permettra de couvrir les besoins énergétiques de la Grèce et d’assurer la sécurité énergétique en Europe

 

 

Tsipras pour la nouvelle architecture

de sécurité en Europe

 

La crise ukrainienne n’a pas été oubliée. Selon le Premier ministre grec, les accords de Minsk sont la clé pour surmonter une crise européenne « très profonde » et sortir du cercle vicieux de sanctions. D’ailleurs, Alexis Tsipras s’est dit très préoccupé par la crise en Ukraine, car elle représente une menace notamment pour les Ukrainiens d’origine grecque à Marioupol.

 

 

Il faut une volonté politique

pour trouver une solution

 

Parmi les problèmes discutés par les dirigeants, l’agriculture a occupé une place de choix.

 

« Les buts des deux pays, de la Russie et de la Grèce sont d’accélérer leur développement économique, notamment en renforçant la coopération dans le domaine agricole », a dit Tsipras, notant que la Grèce a été fortement pénalisée par l’embargo russe à l’égard des exportations agricoles européennes. « Il me semble que s’il y a une volonté politique, nous pourrons trouver une solution », Tsipras a indiqué à propos de l’embargo.

 

« La Grèce a été obligée de voter pour les sanctions » et a subi de plein fouet les mesures de rétorsion, Vladimir Poutine.

 

« Il faut élargir la coopération par la création d’entreprises communes et faire cesser la guerre de sanctions », a souligné le président russe.  

 

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a tenu à rappeler que « Nous respectons nos engagements avec l’UE, mais ils ne peuvent pas nous interdire de conclure des accords avec d’autres pays », a conclu le Premier ministre grec.

 

 


L’année 2016 a été déclarée « année croisée russo-grecque ». Les deux dirigeants ont aussi adopté une déclaration conjointe sur le 70e anniversaire de la victoire des deux peuples sur le nazisme.

 

 

Par francais.rt.com – le 8 avril 2015.

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ARTICLE POUR LES ANTI-POUTINE - TRIBUNE DE NICOLAS BAVEREZ dans LE FIGARO - La réplique d’Yvan Blot

ARTICLE POUR LES ANTI-POUTINE - TRIBUNE DE NICOLAS BAVEREZ dans LE FIGARO -  La réplique d’Yvan Blot | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : Nicolas Baverez et Yvan Blot

 

 TRIBUNE DE NICOLAS BAVEREZ DANS

LE FIGARO

 La réplique d’Yvan Blot

 

Le 9 mars 2015, Le Figaro publiait une tribune libre de Nicolas Baverez

« L’automne de l’autocrate du Kremlin »,

consacrée à la Russie et à Vladimir Poutine.


Yvan Blot (ancien député, consultant auprès de Sputnik France et expert au Club international de Valdaï) lui a répondu le 19 mars. Nous reproduisons cette réponse avec son aimable autorisation.

 

 

« Cher monsieur Baverez,

 

Vous avez commis une tribune libre dans le Figaro qui mérite quelques remarques : vous prétendez dans un esprit néo-colonialiste et raciste que la Russie a été coupée du monde civilisé dit « moderne » par les tsars puis par le communisme.


Vous ignorez tout du tsarisme et du développement économique russe du début du 20e siècle.


Quant au communisme, c’est un produit de cette modernité occidentale que vous admirez tant : Marx était allemand et Lénine (que vous n’avez pas dû lire) admirait la Commune de Paris : il disait que le marxisme était juste, car il mêlait l’économie politique anglaise, le socialisme français et la philosophie allemande : tout cela est bien occidental et non russe !


L’Occident a aussi produit le 3e Reich et le livre de chevet d’Hitler était « les juifs maitres du monde » de l’industriel américain Henry Ford : vous admirez aussi ?


L’Occident n’a que des qualités, c’est bien connu !

 

Vous critiquez les liens entre le FSB et les entreprises : savez-vous que c’est exactement ce qu’a dit le président Eisenhower dans son discours d’adieu à propos des USA ?


Vous n’avez pas entendu parler du complexe militaro-industriel américain ? Je vous signale que ce genre de liens existe aussi en France, et heureusement : il faut être un bisounours pour vouloir diaboliser des services secrets dont chaque État ne peut se passer ! 

 

Vous parlez de la régression sous Poutine : le niveau de vie russe a doublé depuis 2000 : excusez-moi du peu !


L’État ne garantit aucune propriété ? Mais les impôts spoliateurs sont en France et non en Russie où il y a une flat tax de 13 % sur les revenus ! Pourquoi il y a 1.500 entreprises françaises en Russie ou commerçant avec la Russie ? Total, Servier, Auchan, la Société Générale sont des imbéciles ou c’est vous qui écrivez n’importe quoi ? Vous avez fait des affaires en Russie ?


Je vous signale que la Heritage Foundation dans son Liberty index pour 2014 montre que la Russie est plus libérale que la France pour le droit du travail et les prélèvements fiscaux.

 

Vous parlez de personnes assassinées en Russie : mais en France, on a eu les assassinats ou « suicides » de Broglie, Boulin, Béregovoy, Grossouvre, etc.. et vous en tirez quoi comme conclusion ? Que la France est une dictature ? Kennedy et Martin Luther King : les USA sont une dictature ?

 

Citez-moi, je vous prie, des paroles précises du président Poutine sur son « projet impérial » issu de vos rêves !

 

Vous dites que la Russie est isolée : mais avez-vous vu un globe terrestre ? Isoler la Russie ! Pourquoi pas l’Amérique latine ? La Russie n’est pas la Belgique !


Vous voulez aussi isoler la Chine et l’Inde, ces amis de la Russie ? Donc vous isolerez près de 3 milliards d’habitants ? Pour vous, il n’y a visiblement que l’Occident de race blanche (et si possible parlant anglais) qui compte !

 

Poutine est un nihiliste ? Mais relisez donc « les Démons » de Dostoïevski, vous verrez ce que sont les nihilistes. Vous n’êtes ni historien ni philosophe, cela se voit ! Poutine est un conservateur pragmatique et il a bien raison !

 

La guerre d’Afghanistan a provoqué la chute de l’URSS ? C’est à pleurer de bêtise ! le prix Nobel Friedrich Hayek m’avait confié en 1985 qu’à son avis l’URSS disparaitrait 5 ans plus tard, car sans marché, ils n’avaient pas de signaux pour calculer la rareté et gaspillaient donc leurs ressources, ce qui les conduirait à l’effondrement : analyse plus fine que la vôtre, vous m’excuserez ! Une guerre lointaine n’a jamais détruit un régime politique : les USA ont survécu à leur échec au Vietnam que je sache ! 

 

Enfin, vous parlez d’une société russe hystérique ? Je vois surtout que c’est vous qui êtes vraiment malade d’hystérie anti russe. Visiblement, vous ne devez pas voyager beaucoup en Russie !

 

Je vous plains de vous abaisser ainsi à publier des feuillets d’une propagande aussi indigente ! Revenez sur terre et ne restez pas dans votre bulle idéologique.


On peut être ivre d’alcool, mais aussi ivre d’idéologie : dans ce cas, il est urgent de faire une cure de sobriété (que prône l’église orthodoxe que vous croyez fanatique, car vous ne la connaissez pas) ! 

 

 

 

Par Yvan BLOT - metamag.fr – le 23 mars 2015

 

 

Yvan Blot est un haut fonctionnaire, homme politique, essayiste et consultant français… (Source : Wikipédia)

Koter Info's insight:


"Vladimir Poutine" tel que devraient le voir beaucoup de gens ignorant les réalités de terrain à cause de la campagne de dénigrement en cours à son sujet.


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Russie - Assassinat de Nemtsov : Ukrainian Connection

Russie - Assassinat de Nemtsov :  Ukrainian Connection | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : en haut : Adam Osmaev - en bas : Zaur Dadaev

 

 

Russie - Assassinat de Nemtsov :  

Ukrainian Connection

Par Anna Veligzhanina

 

 

L’assassin de Nemtsov a été recruté par le commandant du Bataillon Djokhar Doudaïev en Ukraine, Adam Osmaev

 

Selon une source du FSB* à la Komsomolskaïa Pravda : « Le commanditaire de l’assassinat de Nemtsov avait préparé l’assassinat de Vladimir Poutine. »

 

Le principal suspect dans l’organisation de ce crime de haut vol est le commandant du bataillon ukrainien Djokhar Doudaïev du nom de Adam Osmaev.

 

Le correspondant de la Komsomolskaïa Pravda a rencontré un agent du FSB qui fait partie de l’équipe chargée de l’enquête sur l’assassinat de Boris Nemtsov. Dans une interview exclusive, il a donné de nouveaux détails sur le crime ainsi que le nom du commanditaire le plus probable de l’assassinat.

 

 

L’arme a été retrouvée

 

« Aujourd’hui, les enquêteurs détiennent la preuve irréfutable que toutes les personnes détenues dans l’affaire du meurtre de l’homme politique en sont bien les auteurs », a dit notre source du FSB. Tout d’abord, les données de leurs téléphones portables recueillies par les opérateurs pour facturer les appels (appels et mouvements de l’abonné) prouvent qu’ils ont surveillé Nemtsov avant l’assassinat en le suivant de près. Grâce à leurs téléphones mobiles, on peut suivre les mouvements des suspects vers l’endroit où se trouvait Nemtsov avec son portable. À l’heure de l’assassinat, tous les détenus se trouvaient dans la zone : une partie sous le pont, d’autres dans une voiture, d’autres à proximité.

 

C’est Zaur Dadaev qui a appuyé sur la gâchette. Il a fait des aveux avant de se rétracter sur les conseils de ses avocats. Mais cela ne change rien, l’enquête a déjà permis d’établir des preuves irréfutables de sa culpabilité. Je ne vais pas donner de détails sur la façon dont le crime a été commis. Le pistolet a été jeté dans le fleuve après le crime, il a été retrouvé plus tard par des plongeurs. Le fait que Zaur Dadaev ait immédiatement dit aux caméras de télévision : « J’aime le prophète Mahomet », n’est qu’une couverture. Il n’y a pas de motif religieux au meurtre. Ils ont cyniquement exécuté un contrat. Ils sont loin d’être de fervents musulmans. En fait, ils sont juste de vrais gangsters.

 

Et voilà la chose la plus importante. L’exécutant de l’assassinat était en contact étroit avec Adam Osmaev, qui est récemment devenu le commandant du bataillon ukrainien du nom de Djokhar Doudaïev. Ils se sont rencontrés et ont aussi beaucoup parlé au téléphone. Zaur Dadaev et ses acolytes ont travaillé avec Osmaev aux affaires ukrainiennes intérieures. Et aussi avec les Tchétchènes, qui se sont battus sur le territoire de l’Ukraine pour le nouveau régime. Zaur Dadaev était inscrit au bataillon Nord (Sever) du ministère de l’Intérieur tchétchène, mais tout en y servant, il était en fait engagé dans des activités contre la Russie. Il était lié à Osmaev par des obligations réciproques.

 

Lorsque les journalistes de la chaîne de télévision russe Life News arrêtés en Ukraine ont été relâchés, on sait que Zaur Dadaev était impliqué dans cette opération. Il était en communication directe avec Osmaev. Je n’ai pas le droit de divulguer les détails. On est encore en train de réunir les preuves. Mais je peux déjà vous dire que nous soupçonnons Adam Osmaev d’avoir ordonné l’assassinat de Nemtsov. Le but principal du crime était de présenter la Russie sous un mauvais jour.

 

On a ordonné aux auteurs du crime de l’exécuter à l’endroit où il a été commis, continue notre source. En d’autres termes, de ne pas seulement le tuer dans un coin sombre, mais en plein cœur de Moscou en face du Kremlin, pour provoquer l’indignation du monde entier. Avant le crime, ils ont reçu une avance, et il a été convenu que le reste de l’argent du job serait viré sur leur compte bancaire.

 

—  Pourquoi devaient-ils tuer Nemtsov, qui s’est prononcé contre la politique de Poutine ? N’ont-ils pas tué leur allié idéologique ?

 

– Rien n’arrête les [ultra] nationalistes et les criminels. La moralité n’entre pas en ligne de compte dans cet assassinat de leur allié. Nemtsov était devenu un outil. L’objectif était de nuire à la Russie, de la présenter sous un mauvais jour, pour empêcher la paix au Donbass (surtout après les entretiens avec Merkel et Hollande). Pour faire passer le président de la Russie aux yeux de la communauté internationale comme le mal absolu – pour dire : regardez comment il traite l’opposition. Le monde commençait juste à mieux juger la politique de Poutine en Ukraine. Et l’assassinat cynique de Nemtsov a provoqué une vague de mécontentement alimentée par les médias internationaux. Les presses américaine et européenne ont immédiatement commencé à présenter l’assassinat de manière biaisée en rejetant la responsabilité sur le président de la Russie.

 

 

Ils se préparent à faire sauter la moto du président

 

Adam Osmaev a déjà été soupçonné lors de la tentative d’assassinat, en 2012, de Vladimir Poutine qui était à l’époque Premier ministre et candidat à la présidentielle. Osmaev avait prévu de faire sauter la moto de Poutine, ce qui a été confirmé par la découverte, dans son ordinateur portable, d’une vidéo du Premier ministre circulant en moto dans Moscou. Puis Osmaev a coopéré à l’enquête, a admis qu’il était venu à Odessa, en provenance des Émirats arabes unis, sur l’ordre du commandant Dokou Oumarov. Mais au tribunal, Osmaev a refusé de témoigner, affirmant que son témoignage lui avait été arraché lors d’un passage à tabac. Ses avocats ont porté plainte devant le bureau du Procureur et la Cour européenne des droits de l’homme.

 

Osmaev n’a pas pu avoir Poutine lui-même, mais il semble qu’il ne se soit pas calmé depuis, poursuit notre source du FSB. Et plus tard, Boris Nemtsov a été désigné comme la cible la plus susceptible de nuire au président. Nemtsov n’était plus considéré comme un membre actif de l’opposition depuis longtemps, il n’était pas un concurrent sérieux de Poutine, mais son nom était connu. Le choix de cet agneau sacrificiel s’est révélé un grand succès. Rien n’arrête les gangsters. Et quand les gangsters se mêlent de politique, le résultat est diabolique.

 


— Osmaev va-t-il être inculpé ?

 

– L’enquête ne fait que commencer, on réunit les preuves. Nous avons déjà des éléments de preuve, mais je ne veux pas en dire trop afin de ne pas entraver l’enquête.

 

 

Les fichiers « KP »

 

Ce qui a fait la célébrité d’Adam Osmaev…

 

En 2007 à Moscou, une attaque terroriste a été évitée la veille du Jour de la victoire : des explosifs ont été trouvés dans une voiture garée. Adam Osmaev, un natif de Grozny suspecté du délit, a été condamné par contumace par le tribunal de district Lefortovsky de Moscou et un mandat d’arrêt international a été émis contre lui. L’enquête a révélé que Osmaev, assisté d’un groupe de Tchétchènes et d’Ingouches, préparait également l’assassinat du président de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, qui devait avoir lieu le 9 mai.

 

Selon la presse, Osmaev s’est ensuite caché au Royaume-Uni, où il a été contacté par des associés de Dokou Oumarov, qui lui ont proposé d’organiser une nouvelle attaque terroriste. Adam a accepté et s’est rendu en Ukraine avec un faux passeport. En 2012, il a été arrêté après une explosion dans un appartement loué – le terroriste préparait des bombes artisanales. Osmaev et son bras droit, Ilya Pyanzin, un citoyen kazakh, ont admis qu’ils préparaient l’assassinat du chef du gouvernement de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. Les suspects ont également indiqué qu’ils recrutaient des combattants pour perpétrer de futures attaques terroristes en Russie. Mais plus tard, ils se sont rétractés.

 

La Russie a exigé l’extradition d’Adam Osmaev d’Ukraine, mais la Cour européenne des droits de l’homme s’y est opposée en disant : « En Russie, le détenu peut être soumis à la torture. » Pyanzin, lui, a finalement été extradé vers la Russie et, en septembre 2013, il a été condamné à dix ans de prison.

 

Le 18 novembre 2014, le tribunal d’Odessa a condamné Osmaev à une peine de 2 ans et 9 mois d’emprisonnement qui équivalait au temps qu’il avait déjà passé en prison. Il a été libéré dans la salle d’audience pour manque de preuves de préparation d’assassinat. La salle a réagi à la relaxe d’Osmaev par des applaudissements et lui, en retour, les a encouragés à protéger l’Ukraine.

 

En février de cette année, Osmaev dirigeait le bataillon ukrainien du nom de Djokhar Doudaïev, succédant au général décédé à Debaltsevo, Isa Munaev.

 

 

COMMENTAIRE OFFICIEL

 

« Nous espérons que dans les prochains jours, toutes les formalités légales seront terminées et que les procureurs pourront présenter leurs versions de l’assassinat, et donner les noms de ceux qui en sont responsables », a déclaré Dmitri Peskov, l’attaché de presse du président, aux journalistes d’AP qui l’interrogeaient sur l’avancée de l’enquête sur l’assassinat de Boris Nemtsov.

 

 

Par Anna Veligzhanina - traduit de l’anglais par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophonele 12 mars 2015


Source Fort Russ

Note

* Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie 

 

 

 

Commentaires de lecteurs


– On ne pouvait pas imaginer un meilleur plan pour incriminer Kadyrov en se servant d’Osmaev (le pire ennemi de Kadyrov) et de Dadaev (un traître), et surtout pour salir la Russie.

– Tout cela me paraît vrai. Le bataillon de volontaires est probablement dirigé par le SBU. Et le SBU est une branche des agences spéciales américaines. Un classique cas d’agneau sacrificiel. Les techniques des révolutions de couleur sont très cyniques. La cinquième colonne ne se rend pas compte qu’elle n’est qu’un kleenex pour ceux qui tirent les ficelles.

– Quel cadeau à Kadyrov et Poutine – l’assassinat de Nemtsov ! Comment Kadyrov a-t-il pu être trompé de la sorte !

– Si vous suivez la piste, elle vous conduira peut-être au Royaume-Uni ou aux Américains.

 

 

Commentaire de Kristina Rus (traductrice du russe à l’anglais) :

Un autre point important à souligner, c’est que même si, en Russie, Nemtsov était presque oublié, sauf des vieux de la vieille et de ses disciples (il s’est plaint qu’il n’a pas été invité à la télévision russe depuis 8 ans), il était très populaire en Ukraine, et était fréquemment invité à la télévision ukrainienne pour dire du mal de Poutine et du bien du régime ukrainien actuel, ce qui donnait l’impression qu’il était un acteur majeur de l’opposition en Russie. Même s’il est vrai que Nemtsov était chargé d’organiser les rassemblements anti-Poutine en Russie, il avouait lui-même, dans des conversations téléphoniques personnelles qui ont été enregistrées, qu’il n’avait plus aucune chance en politique en raison de son bilan désastreux comme vice-premier ministre dans les années qui ont suivi l’effondrement économique en 1998. Il est possible qu’aux yeux des observateurs ukrainiens et étrangers Nemtsov semblait bien plus important qu’il ne l’était en réalité, ce qui faisait de lui un candidat potentiel au rôle d’agneau sacrificiel.

 

Le peu d’intérêt que les médias russes portaient à Nemtsov n’a aucune importance ici. Les grands médias occidentaux peuvent faire de n’importe qui une célébrité du jour au lendemain (même après sa mort) – et c’est ce qu’ils ont fait.

 

Les enquêteurs ont, bien sûr, connaissance de la connexion avec l’Ukraine depuis longtemps. On peut se demander si Poutine a essayé de garder cette information secrète pendant les deux semaines qui ont suivi l’assassinat pour laisser aux médias occidentaux le temps de déverser toute la saleté qu’ils pouvaient sur lui-même et la Russie, et qui a culminé dans la résolution du Parlement européen pour exiger une enquête indépendante.

 

Aujourd’hui, Poutine peut s’asseoir avec un sachet de pop-corn pour regarder l’Occident changer son fusil d’épaule maintenant que la piste mène à l’Ukraine. Ils vont sans doute essayer d’oublier tout cela rapidement et faire comme si ça n’avait jamais existé, comme pour le Boeing MH17.


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La Russie tire ses marrons du feu

La Russie tire ses marrons du feu | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : de gauche à droite : Riad Haddad (ambassadeur de Syrie à Moscou), Walid Mouallem (ministre syrien des Affaires étrangères), Bouthaina Shaaban (conseillère spéciale du président el-Assad), Sergueï Lavrov (ministre russe des Affaires étrangères), Vladimir Poutine (président de la Fédération de Russie), le 29 juin 2015.

 

 

 

La Russie tire ses marrons du feu

Par Thierry Meyssan (*)

 

Les négociations 5+1 piétinent, non pas du fait de Washington et de Téhéran, mais parce que Moscou entend que le nouvel ordre régional au Moyen-Orient élargi ne viole pas ses intérêts. Thierry Meyssan lève un coin du voile sur la prolongation des entretiens de Lausanne. 

 

Les négociations 5+1 trainent en longueur. Après les problèmes de santé de MM. Kerry et Zarif, toutes sortes d’autres prétextes ont été évoqués pour repousser la signature de l’accord. Pourtant, ni Washington ni Téhéran ne semblent s’affoler. Au contraire, tout fonctionne comme si le problème n’était plus entre les États-Unis et l’Iran, mais entre eux et le Conseil de sécurité.

 

J’ai, ici, révélé les négociations secrètes entre Israël et l’Arabie saoudite pour s’adapter aux conséquences de l’accord [1]. Je ne dispose pas d’informations aussi précises sur l’initiative russe, mais nous pouvons en déduire les grandes lignes.

 

L’accord états-uno-iranien [2] est la stratégie de second choix pour le président Obama après l’échec du partage du « Moyen-Orient élargi » avec la Russie, en 2013 [3]. Lors de la première conférence de Genève à propos de la Syrie (mais sans elle), Washington envisageait de confier à Moscou le soin de brider les pays arabes et d’assurer la sécurité d’Israël où résident plus d’un million d’anciens Soviétiques. Toutefois ce plan échoua, non par la faute des Russes, mais du fait de la division de l’administration Obama. Les obsédés de la Guerre froide, Hillary Clinton et le général David Petraeus en tête sabotèrent l’accord.

 

Il est donc tout à fait logique que Moscou s’assure aujourd’hui que les négociations états-uno-iraniennes ne se fassent pas à ses dépens.

 

Quels sont les objectifs stratégiques de la Russie ?

 

Au plan global, la Russie et la Chine poursuivent leur projet d’établir des routes continentales qui garantissent leur liberté économique. Tandis que les États-Unis tentent par tous les moyens de les en empêcher pour conserver la domination du monde via le contrôle des routes maritimes (théorie du « contrôle des espaces communs ») [4].

 

 

Le gaz contre les armes

 

En ce qui concerne le « Moyen-Orient élargi » [5], la Russie considère que son intérêt est d’avoir à sa frontière méridionale un Iran assez fort pour empêcher une invasion pro-occidentale, mais pas trop fort pour ne pas revenir aux fantasmes de l’Empire perse. Vladimir Poutine entretient aujourd’hui d’excellentes relations tant avec le Guide de la révolution, l’ayatollah Khamenei, qu’avec le président de la République, le cheikh Rohani. Il a pris acte à la fois des succès militaires des Gardiens de la Révolution en Palestine, au Liban, en Syrie, en Irak et au Bahreïn, aussi bien que du formidable développement industriel de l’Iran. Plusieurs fois par semaine, des émissaires russes, officiels ou officieux, se rendent à Téhéran pour échanger des informations politiques, mais aussi militaires et économiques.

 

La Russie s’inquiète des conséquences de la prochaine vente du gaz iranien à l’Union européenne ; un projet qui avait été initialement imaginé par les États-Unis de sorte que Bruxelles puisse se passer du gaz russe. Mais, dans l’esprit de Moscou, ce risque n’existe qu’à court terme, car progressivement la Russie se détourne de l’Union européenne et, à moyen terme, elle vendra son gaz à la Chine. Le risque pour les finances russes n’existe donc que pour une période inférieure à 5 ans, voire moins ; juste le temps de construire ou de renforcer les gazoducs à travers la Sibérie. Pour dédommager la vente du gaz iranien à la place du gaz russe en Europe de l’Ouest, Téhéran s’est donc engagé à acheter pour des sommes considérables de l’armement russe. Il s’agira principalement de missiles antiaériens S-400, capables de détruire n’importe quel aéronef en vol.

 

Cependant, cet accord se heurte à la résolution 1929 du Conseil de sécurité qui prohibe l’exportation d’armes à destination de l’Iran [6] ; une résolution que le président Medvedev avait décidé de soutenir et d’appliquer provoquant une crise avec son Premier ministre d’alors Vladimir Poutine. C’est pourquoi, le même Vladimir Poutine demande aujourd’hui que cette résolution soit abrogée avant la signature de l’accord 5+1.

 

Ce point ne devrait pas heurter Washington, mais accroitra la division du monde en deux blocs.

 

 

Le terrorisme

 

L’autre intérêt stratégique russe dans ce dossier, c’est l’avenir de Daesh. Il ne fait plus aucun doute que l’organisation terroriste, aujourd’hui commandée par la Turquie et financée par une partie de la famille royale saoudienne, est prête à abandonner l’Irak et la Syrie pour se déplacer dans le Caucase russe. Depuis septembre 2014, la direction de l’Émirat islamique a été purgée de ses officiers maghrébins. Ils ont presque tous été remplacés par d’ex-Soviétiques, principalement des Géorgiens et des Ouzbeks. Actuellement, les communications intérieures des officiers de Daesh, par talkie-walkie, ne sont plus en arabe, mais presque toujours en russe ; les jihadistes arabes n’étant que de la chair à canon. Moscou doit donc éliminer Daesh, maintenant au « Proche-Orient », ou devoir le combattre sur son propre sol, demain dans le Caucase.

 

C’est pourquoi la Russie a convoqué une délégation syrienne à Moscou. À la grande surprise du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, la délégation n’a pas discuté avec son homologue russe, Sergeï Lavrov, mais a été reçue par le président Poutine, le 29 juin. Celui-ci l’a chaleureusement accueilli en public, en présence de la presse, pour lui délivrer un long discours lui indiquant le projet russe : la Syrie doit se rapprocher de l’Arabie saoudite, de la Jordanie et de la Turquie pour éliminer Daesh. Puis, M. Mouallem fut invité à prendre la parole au point de presse aux côtés du président Poutine, sans jamais avoir eu l’occasion de lui répondre.

 

À l’évidence, la Russie avait déjà secrètement discuté de ce plan non seulement avec l’Arabie saoudite [7], la Jordanie et la Turquie [8], mais aussi avec l’Iran. Et elle tenait à montrer au reste du monde qu’elle était en mesure de dicter sa politique à la Syrie. Cette dernière, quoiqu’interloquée par le plan russe, ne peut qu’y trouver son compte puisqu’il marquerait la fin de la guerre.

 

Au demeurant, le plan russe correspond à la position syrienne qui, depuis janvier 2014 et la seconde conférence de Genève (où elle était invitée à la différence de la première conférence), appelle à l’unité internationale face au terrorisme. Une position qui n’a cessé de faire ricaner vu que les jihadistes sont soutenus, sous le nom d’« opposition modérée » syrienne… par l’Arabie saoudite, la Jordanie, la Turquie et d’une manière générale par l’OTAN.

 

 

Le plan russe est-il réalisable ?

 

Le plan russe, qui est dans l’intérêt de tous les États du « Moyen-Orient élargi », contrevient cependant aux accords déjà négociés entre les Saoudiens et les Israéliens. En outre, il prive la Turquie — et donc l’OTAN — de sa carte majeure : le contrôle du jihadisme international. Sa mise en œuvre dépend de l’équilibre interne de chaque État impliqué ; un sujet qui comprend de très nombreuses incertitudes, mais à propos duquel les services russes doivent être bien renseignés.

 

En réalité, le plan russe pose la question de la sincérité des États-Unis. Veulent-ils vraiment la paix au « Moyen-Orient élargi » (pour transférer leurs troupes en Extrême-Orient) et sont-ils prêts pour cela à se priver de Daesh comme arme future contre la Russie ?

 

C’est pourquoi les consultations continuent. Le président Rohani est en Russie à l’occasion du sommet des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghaï à Oufa, le président Poutine se rendra en Turquie avant la formation du nouveau gouvernement ou les prochaines élections législatives, tandis que le roi Salman d’Arabie saoudite est attendu à Moscou.

 

 

 

Par Thierry Meyssan (*) - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | 13 JUILLET 2015

  

Notes :

[1] « Exclusif : Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 juin 2015.

[2] « Que deviendra le Proche-Orient après l’accord entre Washington et Téhéran ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2015.

[3] « Obama et Poutine vont-ils se partager le Proche-Orient ? », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie), Réseau Voltaire, 22 février 2013.

[4] “The Geopolitics of American Global Decline”, by Alfred McCoy, Tom Dispatch (USA), Voltaire Network, 22 June 2015.

[5] « Quelle place pour la Russie au Proche-Orient ? », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie), Réseau Voltaire, 28 juillet 2010.

[6] « Résolution 1929 du Conseil de sécurité », Réseau Voltaire, 9 juin 2010.

[7] « Arabie saoudite et Russie : nouvelle prise de contact », par Boris Dolgov, Traduction Julia, Strategic Culture Foundation (Russie), Réseau Voltaire, 9 juillet 2015.

[8] « Comment Vladimir Poutine a renversé la stratégie de l’OTAN », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie), Réseau Voltaire, 8 décembre 2014.

 

 

(*) Thierry Meyssan : Consultant politique, président fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

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Daily Express : la Grande-Bretagne effrayée par des sous-marins de poche russes

Daily Express : la Grande-Bretagne effrayée par des sous-marins de poche russes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Daily Express : la Grande-Bretagne effrayée

par des sous-marins de poche russes

 

La Russie envisage de reprendre un programme du temps de la guerre froide, dénommé « Piranha » (Pirania, en russe), et utilisant des sous-marins de poche, annonce The Daily Express.

 

Les Piranhas peuvent se rapprocher des côtes et sont presque impossibles à détecter, car ils sont minuscules. D’après la revue, 230 millions de dollars de budget militaire seront consacrés à la relance du projet.

 

Ce que craignent les Britanniques, c’est surtout le fait que le président russe Vladimir Poutine redonne vie aux anciens projets militaires et croit qu’investir dans des sous-marins peut s’avérer efficace.

 

De surcroît, d’après les autorités britanniques, les Piranhas sont très dangereux quand ils se rapprochent des eaux britanniques.

 

Depuis 2012, la Russie poursuit la mise au point de drones sous-marins destinés à accomplir des missions spéciales.

 

« En 1989, il a été décidé qu’il était plus propice de remplir ces missions avec des moyens robotisés, et notamment sans présence humaine à bord. Il s’agit de la même chose que les drones, mais seulement, ils évoluent en milieu sous-marin. La Marine américaine suit la même voie », a expliqué le chef de département du Groupe unifié de construction navale russe (OSK) Anatoli Chlemov.

 

Selon lui, « ce travail (de mise au point) suit son cours, et il ouvre des perspectives très prometteuses ».

 

 

 

Par fr.sputniknews.com - reseauinternational.net – le 12 juillet 2015.

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Vidéo - Vladimir Poutine aux peuples d'Occident…

Vidéo - Vladimir Poutine aux peuples d'Occident… | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Vidéo - Vladimir Poutine aux peuples d'Occident…

 

 

>>> Vidéo - Vladimir Poutine aux peuples d'Occident :

la Russie n'est pas une puissance impériale…


 

 

Vidéo ajoutée par Sayed Hasan sur YouTube le 26 juin 2015.


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Vers une guerre américaine en Europe ?

Vers une guerre américaine  en Europe ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

© AP Photo/ Mindaugas Kulbis

 

Vers une guerre américaine  en Europe ?

Par Nicolas Bonnal (*)

 

Rien ne fera reculer les Américains : leur situation économique et financière est désastreuse ; le Pentagone d’esprit mercenaire a pris le pouvoir avec l’État profond déclencheur de certains des attentats que l’on sait ; et la Russie surtout leur fait horreur parce qu’elle est depuis trop d’années le seul pays du monde susceptible de leur résister.

 

Le 13 juin, un article du NYT, signé MM. Schmidt et Meyers nous annonce froidement que les USA vont envoyer 5 000 hommes et 1500 chars en Europe orientale. Il faut mettre fin à l’agression russe en Europe, car les Russes vont en effet envahir la Pologne et les pays baltes, en attendant le Portugal et le Maroc…

 

Le nombre impressionnant de commentaires diffusés permet pour une fois de connaître l’opinion de nos chers Américains : un tiers est pour la guerre, un tiers hausse les épaules, un dernier tiers enfin remarque comme nous le caractère aberrant et criminel de la position belliqueuse de leur pays.

 

On se doute que ce ne sont pas ces naïfs qui feront reculer Bush frère & fils, Clinton-femme et Obama, le fidèle disciple de Brzezinski, le Polonais qui voulait anéantir la Russie ! Sur cet intellectuel relativement dément, on rappellera un livre, le Grand Échiquier et ces phrases qui décrivent les raisons de la totale soumission allemande ou japonaise, soixante-dix ans après Dresde ou Hiroshima : « À bien des égards, la suprématie globale de l’Amérique rappelle celle qu’ont pu exercer jadis d’autres empires, même si ceux-ci avaient une dimension plus régionale. Ils fondaient leur pouvoir sur toute une hiérarchie de vassaux, de tributaires, de protectorats et de colonies, tous les autres n’étant que des barbares. »

 

Vassaux ou barbares ! Parlez-nous des droits de l’homme ! Un peu plus bas, le mentor d’Obama ironise : 

« L’Europe de l’Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires. Cette situation est assurément malsaine, pour l’Amérique comme pour les nations européennes. »

 

Cette situation n’est pas « malsaine » pour Obama, et c’est donc le début de cette guerre américaine en Europe, qui se soldera par notre extermination ou par une partition ruineuse du continent. Tout cela se fera avec la collaboration des élites européennes qui obéissent à Washington et saccagent au nom du libre-échange ou du grand remplacement l’avenir de leurs peuples.

 

Comme je l’ai déjà montré, tous les dirigeants baltes ont été élevés en Amérique ou y firent leurs études, dans les deux disciplines de ces temps apocalyptiques : la finance et la psychologie. Freud et Rothschild au service d’un Hitler remis en selle par l’Occident le 9 mai dernier. Exagération ? Jeb Bush, frère de qui l’on sait, l’homme aux deux millions de morts en Irak, est venu insulter en Europe Vladimir Poutine la semaine dernière. La femme de l’ex-président Clinton compare Poutine à Hitler : oubliés les 26 millions de tués par le führer qui traitait les peuples est-européens en esclaves ou y gazait les juifs !

 

Poutine étant Hitler, tous les moyens sont bons pour déclencher la guerre. Le coup d’État de Maïdan (tueurs type Gladio pour déquiller les manifestants rétribués dix dollars par jour, le tout sous les drones de CNN, cette annexe comme Hollywood, du Pentagone) a annoncé la couleur.

 

L’échec de Minsk si prévisible permet de dénoncer une interminable « agression russe » qui justifiera la guerre courte ou nucléaire voulue par les pontes du Pentagone et les élites hostiles américaines (le même NYT précise le même jour qu’il y a maintenant 12 % de sans-abri à Los Angeles). Obama, dont l’agenda « culturel » n’est visiblement pas de protéger les Européens, a pu se vanter d’avoir suscité un renversement de pouvoir à Kiev dans l’indifférence générale. La diabolisation de la Russie fera le reste aux yeux et aux oreilles d’une opinion publique anesthésiée — dixit l’historien du fascisme Payne en parlant des opinions occidentales. Un article utile fait aux USA 10 000 connexions, une chanson de Lady Gaga (voyez sur YouTube) fait un milliard de connexions et un million de commentaires. Avec un tel peuple de zombies, les élites américaines peuvent tout se permettre.

 

Qui reculera ? L’impérialisme stade suprême du capitalisme… La violence impérialiste et capitaliste des Américains est légendaire : voyez l’Amérique du sud (épargnée en ce moment), voyez la hideuse et déshonorante guerre contre l’Espagne en 1898, voyez la destruction du Japon, voyez Hiroshima, voyez Dresde, voyez le Vietnam, voyez la guerre du golfe ou de Libye. Voyez même en temps de paix le comportement des GI dans les bases (cf. Johnson sur Okinawa).

 

Mais notez ce que je vais écrire : l’effondrement de votre niveau de vie, la liquidation de vos industries, le grand remplacement ethnique en cours en Europe et même aux États-Unis ont été rendus possibles par la chute de l’Union soviétique et de sa si honnie Armée Rouge.

 

Ce n’est pas moi qui le dis, mais le prix Nobel US Joseph Stieglitz. François Mitterrand l’avait compris qui disait redouter le jour où « ils allaient avoir les mains libres ». Les actionnaires, les managers, les experts ne sont en effet plus gênés depuis. C’est le siècle des excès, des manipulateurs de symboles, pour reprendre l’expression de Robert Reich, ex-ministre du Travail de Clinton-mari.

 

Rien ne fera reculer les Américains : leur situation économique et financière est désastreuse (voyez John Williams, Michael Snyder, Paul Craig Roberts) ; le Pentagone d’esprit mercenaire a pris le pouvoir avec l’État profond déclencheur de certains des attentats que l’on sait (voyez Griffin, Chalmers Johnson, Peter Dale Scott, tant d’autres courageux auteurs américains) ; et la Russie surtout leur fait horreur parce qu’elle est depuis trop d’années le seul pays du monde susceptible de leur résister ou, dit-on, de les détruire.

 

Une guerre nucléaire partielle, qui détruirait partiellement l’Europe, rapatrierait nos capitaux là-bas, et soumettrait ad vitam l’usine et la banque chinoise un peu désobéissantes ces temps derniers, ne leur fera certes pas peur. On peut même prévoir un scénario ukrainien appliqué à l’Europe : une guerre déshonorante menée par des lâches surarmés et qui rongerait le continent des décennies durant.

 

On souhaite bonne chance au président Vladimir Poutine.

 

 

Par Nicolas Bonnal (*) (fr.sputniknews.com) - reseauinternational.net - le 16 juin 2015.


(*) Nicolas Nonnal est un écrivain français né à Tunis en 1960… (Source Wikipédia)


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De la diplomatie préventive aux guerres préventives ?

De la diplomatie préventive aux guerres préventives ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Poutine résiste au tordage de bras. Les sanctions et les menaces ne l’ébranlent pas. QUOI FAIRE POUR SE L’ASSERVIR ?

 


De la diplomatie préventive aux

guerres préventives ?

Par Oscar Fortin (*)

 

 

Depuis le cas de l’intervention militaire préventive contre l’IRAK, supposément détenteur d’armes de destruction massive, les attaques de l’OTAN et de WASHINGTON se font de plus en plus sur la base de guerres préventives. Pour en savoir plus sur ce passage de la diplomatie préventive à la guerre préventive, je vous renvoie à ce bref article qui en fait un bon résumé, en voici un extrait :

 

« En ce début de XXIe siècle, le discours ne concerne plus l’utilité de la diplomatie préventive, il prône sa négation. Bien que face à des conflits potentiels le terme de prévention soit encore évoqué, il ne s’agit plus d’une prévention politique développée par la voie diplomatique : il s’agit d’une prévention par la force. Les armes veulent prendre la place de la diplomatie. Pour empêcher l’ennemi de déclencher une guerre, il faut lui faire la guerre. La diplomatie préventive a tendance à être remplacée par la guerre préventive. »

 

Cette approche ne fait que remettre en relief la suprématie des intérêts des forces dominantes sur ceux des pays qui leur sont opposés. La diplomatie préventive de ces puissances consiste à convaincre leurs opposants par de multiples procédés d’influence, allant de la corruption des dirigeants au tordage de bras dont Obama nous a récemment parlé. Si ces moyens ne donnent pas les résultats escomptés auprès de ces gouvernements récalcitrants aux menaces, ils sont alors considérés comme étant de mauvaise foi et provocateurs de guerre. C’est ainsi que la diplomatie préventive sert, dans un premier temps, à démontrer la mauvaise foi de ces dirigeants, dictateurs et irresponsables, et, dans un second temps, à ouvrir la voie à une guerre préventive contre ces délinquants dangereux. Il va de soi que le tout sera présenté sous les dehors d’une intervention humanitaire au service des libertés fondamentales, des droits humains et de la sécurité dans le monde.

 

Ce mode d’emploi a donné, à ce jour, d’assez bons résultats auprès des populations de l’Occident chrétien qui y voit une sorte de main divine qui assure leur sécurité et la sauvegarde des grandes valeurs humaines de liberté, de bien-être, de sécurité et de paix. Ces résultats seront d’autant plus élevés que ces adversaires insoumis, prétentieux et dominants seront diabolisés, noircis au point d’en souhaiter leur disparition de la surface de la Terre. Les médias meanstream, préparés à cette fin, sauront étayer l’horreur que suscitent ces personnages et les graves dangers qu’ils représentent tant pour leur population que pour la sécurité nationale des principaux pays de l’Occident. Le cas tout récent du Venezuela en est un exemple éclatant. Par un décret spécial, le président Obama en a fait une menace sérieuse pour la sécurité nationale des États-Unis. Ce fut le cas pour Saddam Hussein en Irak, pour Mohamed Kadhafi en Libye comme c’est actuellement le cas pour Al Assad de Syrie et, maintenant, nous en arrivons à Poutine, le plus coriace de tous.

 

L’histoire récente de ces interventions de l’Occident nous révèle les dessous des politiques et actions de Washington et de l’OTAN. Mensonges, manipulation de l’information, corruption, mercenaires, autant de moyens mis à contribution pour que ces interventions qui sont de véritables interventions de conquêtes et de domination soient perçues comme d’authentiques interventions humanitaires au service des droits humains les plus fondamentaux. Les mots en perdent même leur sens : les bombardements de population civile deviennent des bombardements humanitaires, les gouvernements mis en place par les conquérants deviennent des démocraties, les mercenaires deviennent les opposants au régime et les terroristes « modérés » deviennent des combattants courageux.

 

Derrière toutes ces mises en scène, il y a l’Empire et à la tête de ce dernier, il y a les potentats de la finance, des armements, de la gouvernance mondiale, représentés par des hommes et des femmes politiques qui gèrent les États en respectant à la lettre leurs consignes et intérêts. Ces derniers donnent aux potentats un visage humain, à l’Empire qu’ils représentent l’image de la démocratie et à l’asservissement des peuples, l’image de la liberté.

 

Aujourd’hui, le défi à relever monte de cran. La gouvernance mondiale se retrouve confrontée à une gouvernance multipolaire et multicentrique. Cette dernière ne laisse guère de place à une gouvernance mondiale, imposée par ces puissants dont le rêve est de dominer le monde. Ce choix est au cœur de la guerre préventive qui est en pleine préparation. Dans ce contexte, l’adversaire à abattre est celui qui se trouve en toute première ligne de cette gouvernance multipolaire, Vladimir Poutine, secondé et soutenu par les pays du BRICS et de nombreux autres pays, tant de l’Amérique latine, d’Afrique que d’Asie.

 

Une confrontation qui va au-delà des personnages en cause. Deux visions de la gouvernance du monde, celle du G-7 qui représente environ 660 millions de populations et le G-5 qui représente plus de 3 milliards de populations, soit plus de 5 fois celles du G-7. On prévoit que dans deux ou trois ans le PIB des pays du G-5 dépassera celui du G-7.

 

« En 2014, le produit intérieur brut cumulé des pays du groupe BRICS a atteint 30 %. Ce chiffre est pour le moment moins élevé que celui totalisé par le G7, mais la différence constitue 7 % à 8 %. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB global du BRICS s’élève à 32.500 milliards de dollars et celui du G7 à 34.700 milliards de dollars », a déclaré M. Pouchkov aux journalistes lors du premier forum interparlementaire des pays du groupe BRICS à Moscou ».

 

C’est dire que les enjeux sont fondamentaux et touchent directement l’avenir de la gouvernance mondiale telle que conçue par l’Empire et ses alliés.

 

La stratégie est donc mise en place pour que ce Poutine devienne aux yeux de l’Occident une véritable menace pour sa sécurité. La guerre en Ukraine, créée de toutes pièces par l’Occident, donne le prétexte pour entrainer et y incriminer le président de Russie. On en a fait l’auteur intellectuel de l’écrasement de l’avion malaisien MH17, abattu en juillet dernier au-dessus du Donbass, dans le sud-est de l’Ukraine. On en fait également le responsable de la guerre interne entre le nouveau gouvernement fantoche de Kiev et les populations prorusses du Donbass qui ont voté en faveur de leur indépendance, tout en souhaitant, comme le demandent les accords de Minsk, que soit élaboré une nouvelle constitution, reconnaissant leur spécificité nationale et leurs droits à l’auto détermination.

 

Les accords de Minsk qui furent signés par les parties en litige n’ont été que des moments de relâche pour permettre au gouvernement de Kiev de se réarmer avec l’aide de l’Occident pour mieux attaquer l’adversaire. Pendant ce temps, Washington envoie ses soldats faire de la formation et des armes pour frapper plus fort.

 

Dans les autres pays de l’ex-URSS, le message est que Poutine peut intervenir à tout moment, mettant ainsi en danger la sécurité des populations et des pays concernés, d’où l’augmentation des armes de toute nature aux frontières de la Russie. Tout est présenté comme si Poutine était devenue une menace pour l’Europe et le monde.

 

Lors du tout récent G7, Donald Tusk, du Conseil européen, déclarait à la presse :

 

« Chacun de nous préférerait que la Russie soit présente à la table du G7. Mais notre groupe n’est pas qu’un regroupement d’intérêts économiques et politiques, c’est d’abord une communauté de valeurs et c’est pourquoi la Russie n’est pas parmi nous ici aujourd’hui, a expliqué Donald Tusk en ajoutant que la Russie ne serait pas réintégrée au sein de ce cercle des puissances mondiales, « tant qu’elle se comporte de façon agressive vis-à-vis de l’Ukraine et d’autres pays »

 

Il est intéressant de relever ici l’expression « se comporte de façon agressive » comme si tout devenait possible avec cet homme imprévisible, suggérant ainsi des attaques-surprises.

 

Obama et Merkel en font tout autant en faisant peser sur Poutine toute la responsabilité du conflit en Ukraine.

 

« Nos partenaires européens ont réaffirmé qu’ils maintiendraient les sanctions sectorielles contre la Russie jusqu’à ce que les accords de Minsk soient pleinement mis en œuvre. Cela signifie que les sanctions en vigueur seront étendues au-delà de juillet 2015, a déclaré Barack Obama. »

 

À ce sujet, voici la réaction de Poutine dont je me permets de relever plusieurs extraits. C’est même la lecture de cet article qui m’a conduit à écrire celui-ci. Je vous invite à le lire dans son intégralité.

 

« Je crois que seul un fou, et seulement dans un rêve, peut imaginer que la Russie attaque soudainement l’OTAN. Il me semble que certains pays tirent simplement profit des craintes des gens par rapport à la Russie. Ils veulent juste jouer le rôle de pays aux avant-postes qui devraient recevoir certains équipements militaires supplémentaires, des aides économiques, financières autres. »

 

Vladimir Poutine a invité les journalistes à comparer le déploiement militaire global des forces russes et celui des États-Unis/OTAN, de même que leur niveau respectif de dépenses militaires. Il les a aussi encouragés à observer les mesures prises concernant le Traité antimissile ABM (Anti-Balistic Missile) depuis que l’Union soviétique s’est effondrée.

 

Il est révélateur de noter que ce sont les États-Unis qui ont choisi de se retirer du Traité ABM limitant les arsenaux de missiles antimissiles balistiques, qui d’après Vladimir Poutine était « la pierre angulaire de tout le système de sécurité internationale ». Et à propos de cette décision américaine, le chef de l’État russe a fait la réflexion suivante : « Quelqu’un s’attendait-il à ce que la Russie désarme unilatéralement ? »

 

« Tout ce que nous faisons n’est qu’une réponse aux menaces qui émergent contre nous. D’ailleurs, ce que nous faisons est limité quant à l’échelle et à la portée, mais cela reste quand même suffisant pour assurer la sécurité de la Russie »,

 

Il s’agit, pour l’essentiel, d’une réponse à cette campagne de dénigrement voulant le faire passer pour un président guerrier, nourri de l’ambition de dominer le monde en se soumettant l’Occident.

 

Je termine sur ces propos de l’ex-président des États-Unis, Jimmy Carter, tenus en 2002, lors de la remise du Prix Nobel de la paix.

 

« Nous devons nous rappeler aujourd’hui qu’il y a au moins huit puissances nucléaires sur Terre et que trois d’entre elles menacent leurs voisins dans des régions où les tensions internationales sont grandes. Dans le cas des pays puissants, adhérer au principe de guerre préventive pourrait bien créer un précédent qui peut avoir des conséquences catastrophiques. »

 

 

 

Par Oscar Fortin (*) - humanisme.blogspot.be – le 8 juin 2015.



(*) Oscar Fortin réside au Québec. Il a une formation en Science Politique (maîtrise) ainsi qu'en Théologie (maîtrise). Libre penseur intéressé par tout ce qui interpelle l'humain dans ses valeurs sociales, politiques, économiques et religieuses, il veut demeurer avant tout à l'écoute des événements et de ce qu'ils lui inspirent. (tlaxcala-int.org)

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Kiev viole les accords de Minsk, Washington approuve

Kiev viole les accords de Minsk, Washington approuve | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Kiev viole les accords de Minsk,

Washington approuve

 

6.06.15 — Les Forces armées ukrainiennes ont déplacé dans l’aire de Kramatorsk, au nord de Donetsk (depuis l’été 2014 contrôlée par les troupes de Kiev) trois batteries de missiles « Tocka-U ».  Contropiano.org 

 

C’est le vice-ministre de la Défense de la République Populaire de Donetsk, Édouard Bassourine qui l’a rendu public. Basourine, pendant qu’il soulignait que Kramatorsk se trouve à 70 km de la ligne de démarcation entre les forces gouvernementales et celles des milices populaires, il a dit aussi que celui-ci n’est pas le seul cas de délocalisation d’armes lourdes dans le Donbass de la part de Kiev et ceci arrive sur le fond des déclarations du président Porochenko selon lequel il entend conduire des négociations seulement avec un « Donbass ukrainien ».

 

Des affirmations qui ne semblent pas vraiment en ligne avec les accords de Minsk de février dernier (d’ailleurs, dans les derniers jours Kiev a informé officiellement ses propres « partenaires européens » du rapprochement de l’artillerie lourde de la ligne de démarcation, en violation de ces accords) sur le statut spécial à attribuer au Donbass.

 

Des affirmations qu’il semble aussi difficile de ne pas lier à la nouvelle d’aujourd’hui sur la démission de la charge par la représentante spéciale OSCE pour l’Ukraine, la suisse Heide Tagliavini : plusieurs observateurs associent la décision de Mme Tagliavini justement à la violation ouverte, de la part de Kiev, le 3 juin dernier, des accords de Minsk et la nouvelle exacerbation du conflit dans le Donbass qui en est la conséquence. En rapport à la décision de Mme Tagliavini, le représentant de la République Populaire de Lugansk à ce qu’on a appelé le « Groupe de contact » (le groupe de travail pour la mise en exécution des accords de Minsk qui réunit des représentants de Kiev, Moscou, Républiques Populaires et OSCE), Vladislav Dejnego, a exprimé le souhait que cela n’influence pas cependant, les colloques de Minsk et a exclu que la démission, à son avis, puisse être motivée par les résultats insuffisants obtenus au cours de la dernière tournée de colloques, le 2 juin dernier.

 

D’autres observateurs pointent de l’index précisément la rencontre de mardi dernier, pendant laquelle les parties n’avaient pas trouvé d’accord ni sur l’ultérieur échange de prisonniers, ni sur l’amnistie des miliciens, ni sur les modifications à apporter à la Constitution ukrainienne (concernant le statut du Donbass : autonomie, « décentralisation » : dans tous les cas, assurance de droits certains par rapport au pouvoir central), ni sur la promotion d’élections locales dans le Donbass. Une source proche du Groupe de contact a déclaré à Interfax que Tagliavini, après avoir renvoyé la prochaine rencontre au 16 juin, en raison de la position d’ultimatum exhibée par les représentants de Kiev le 2 juin, aurait pris la décision de la démission.

 

Et c’est ainsi que le faucon Premier ministre Arseni Iatseniouk, en couple avec le ministre des Finances, l’Ukraino-Américaine Natalie Jaresko décide de voler aux USA à la recherche d’ultérieurs soutiens financiers à la politique agressive de Kiev dans le Donbass.

 

En plus des représentants du Congrès, le duo a en programme des rencontres avec les représentants du FMI, avec la communauté ukrainienne, tout en intervenant ensuite au forum du Comité judéoaméricain. Il sera intéressant de voir si la communauté hébraïque américaine accueillera favorablement un Premier ministre qui se maintient au gouvernement grâce aux bataillons néonazis, qui érige au rang de fêtes nationales les dates de naissance soit du collabo Ostap Bandera, soit de son armée philonazie, qui collabora avec les SS à l’extermination de centaines de milliers de soldats soviétiques, de citoyens ukrainiens, hébreux et polonais, ou si au contraire les intérêts actuels des lobbies financiers et industriels en soutien à la politique de Kiev finiront par prévaloir.

 

Dans tous les cas, à Moscou on regarde avec préoccupation la diminution et l’affaiblissement des opportunités de réaliser les accords de Minsk, suite à l’exacerbation de la situation dans le Donbass et à l’ouverte violation du cessez-le-feu, enregistrées cette semaine. C’est ce qu’a déclaré le porte-voix présidentiel Dmitri Peskov, en répondant de cette façon à la question qui lui a été posée par quelques médias, si étaient encore actuelles les paroles prononcées il y a quelques jours par Vladimir Poutine au cours d’une interview au Corriere della Sera (parue aujourd’hui sur le quotidien milanais), selon lequel avec la réalisation des accords de Minsk on avait pu interrompre les actions de guerre les plus actives dans le sud-est de l’Ukraine et on avait pu éloigner l’artillerie lourde.

 

En ce sens, même le président du Parlement de la DNR, Andreï Pourguine a dit que la réactivation du conflit est le résultat du manque de volonté, de la part de Kiev, de conduire un dialogue politique concret avec les Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk ; « En l’absence d’un processus politique » a dit Purghin, « on a naturellement une péjoration de la situation militaire. Si le cessez-le-feu n’est pas soutenu par un dialogue politique, si les temps de ce dialogue ne sont pas satisfaisants, si les politiques se taisent, alors, tôt ou tard, ce sont les canons qui vont parler. »

 

Mais, comme désormais depuis quelques jours, soit depuis les premiers bombardements ukrainiens sur Marïnka et Krasnogorovka, vont en répétant plusieurs observateurs, le plan de ceux qui ont rallumé les mèches ne prévoit pas de dialogue politique. Ou, du moins, il le prévoit en une tout autre direction.

 

C’est ainsi que dans la fin de la soirée de vendredi, selon ce qui a été rapporté par Interfax, Porochenko s’est entretenu au téléphone soit avec Barack Obama soit avec Angela Merkel, pour « coordonner » les positions à assumer concernant les sanctions anti-russes à la veille du G7 de dimanche et lundi en Bavière, en vue aussi probablement d’une direction de marche non univoque entre Washington et quelques capitales européennes. En particulier, Mme Merkel a parlé ces jours-ci de l’intention allemande de discuter, au sommet du G7, de la coopération avec la Russie, exclue du « G8 » pour sa réaction au putsch philo-occidental et à l’agression armée ukrainienne contre le Donbass, mais qui peut toujours être utile lorsque les choses tournent au vinaigre pour Kiev, ou bien quand sur le tapis il y a les questions moyen-orientales ou libyennes, comme l’a admis le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier.

 

Et encore en vue du sommet G7, selon des sources d’information états-uniennes, rapportées par Ria-Novosti, le chef du Pentagone, Ashton Carter, aurait conduit le 5 juin une réunion secrète à Stuttgart, avec la participation de diplomates et de militaires américains en Europe, consacrée spécifiquement au thème « Russie », à sa « contention », aux sanctions contre Moscou, à l’ultérieure aide militaire par certains pays européens, au financement de « sphères non traditionnelles », comme celle de la cybersécurité. Selon Carter, les sanctions ne sont pas au fond si efficaces « pour contraindre Poutine à changer son cours » et les USA devront recourir « à d’autres ressources », tout en reconnaissant l’« agressivité » de Moscou.

 

Pendant que le président Porochenko, dans la conférence de presse d’aujourd’hui au terme des colloques avec le Premier ministre canadien Stephen Harper, a déclaré, l’air de rien, qu’en ce moment Kiev ne poursuit pas le déplacement de systèmes de missiles occidentaux en Ukraine et, par ailleurs, les instructeurs canadiens arriveront dans peu de temps dans le pays pour l’entraînement des militaires ukrainiens, nous verrons dans les prochains jours si le « jeu de rôles » entre les deux rives de l’Atlantique, qui est en train de se poursuivre aussi au G7, mènera à une ultérieure dégradation de la situation dans le sud-est de l’Ukraine ou bien au retour à la discussion politique. 

 

 

 

Par Fabrizio Poggi (contropiano.org) — PAR SEGESTA3756http://blogs.mediapart.fr — le 8 juin 2015.

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Ukraine/Donbass : accalmie sous tension en attendant l’assaut de Kiev

Ukraine/Donbass : accalmie sous tension en attendant l’assaut de Kiev | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : accalmie sous tension

en attendant l’assaut de Kiev

 

Le conflit dans le Donbass a fait entre 6 à 10.000 morts parmi les civils. Et la chancelière allemande se plaint à Vladimir Poutine qu’il n’y a toujours pas de cessez-le-feu dans le Donbass, alors que son allié de Kiev continue de pilonner régulièrement les zones habitées, de massacrer des innocents, de raser des villages et des quartiers entiers. Bientôt ce sera au tour de John Kerry d’aller jouer les pleureuses, alors que son pays ne cesse de soutenir, d’encourager, d’armer un régime bien décidé à éradiquer 7 millions de ses concitoyens. Sur le terrain, alors que la tension ne faiblit pas, les forces républicaines s’apprêtent à devoir encaisser un nouveau choc d’ici quelques jours, tout au plus quelques semaines. Les forces de Kiev sont bien décidées à lancer une nouvelle offensive, sans être bien assurées de son succès…

 

L’OTAN a peur. À la veille de toute offensive des forces de Kiev, l’Alliance atlantique a toujours peur. Peur d’une nouvelle catastrophe à venir, peur d’un écroulement du régime de Kiev, peur de perdre la guerre que cette alliance des pays occidentaux les plus puissants du monde mène au monde russe et à tous ceux qui œuvrent pour un monde multipolaire. L’OTAN croit savoir que les « Russes » préparent une offensive pour l’été… Mais, pas plus que le « rapport Nemtsov », l’Alliance atlantique n’est en mesure d’en apporter le moindre commencement de preuve. Est-ce si étonnant ?

 

 

 

 

 

Les représentants de la mission de l’OSCE ont relevé que dans la zone qui devrait être démilitarisée en vertu des accords de Minsk, plusieurs batteries ukrainiennes d’artillerie lourde étaient encore positionnées, comme des unités de lance-roquettes multiples BM-30 Smerch et BM-21 Grad, des obusiers M-46 de 130 mm d’une portée de 27 km (des armements nouveaux sur le front du Donbass sortis tout droit des vieilles réserves datant de l’URSS), des obusiers de 152 mm MSTA-B. Ce n’est pas la première fois que de telles constatations sont faites par l’OSCE qui semble impuissante à agir contre les violations évidentes, de la part du régime de Kiev, d’accords signés par les Ukrainiens. Dans la journée, vers midi, on signalait du côté d’Artemovsk une colonne ukrainienne en mouvement composée de lanceurs Grad et de véhicules divers se dirigeant vers Zabahmutki (nord de la ville). À l’évidence, il s’agit de renforts se positionnant sur la partie nord du front du Donbass en prévision d’une attaque à venir.

 

 

 

 

 

 

Accalmie sous tension

 

Durant ces derniers jours, rien de véritablement important n’est à noter sur l’ensemble de la ligne de front. La situation reste très tendue de la « Piste Bahmutka » à Shirokino, en passant par les zones de Gorlovka et de Donetsk. Les forces de Kiev continuent de se renforcer, d’acheminer des hommes, des engins lourds et de la logistique. La plupart des pertes de l’hiver dernier semblent avoir été comblées, du moins partiellement, et il est désormais certain que la mini offensive sur le nord et le nord-ouest de Donetsk à la mi-avril n’aura été qu’un feu de paille. La zone de Marinka (sud-ouest de Donetsk) au sud-est d’Avdeevka est stabilisée, même si des affrontements sont encore signalés. Le bataillon « Somali » de « Givi » a payé cher, vers Spartak, cette stabilisation : même son commandant a été blessé au combat. Une partie des unités républicaines remisées à l’arrière ont même dû être renvoyées en première ligne pour empêcher le bataillon mécanisé de la 93e brigade ukrainienne, renforcé par des éléments paramilitaires DUK et d’« OUN », de percer sur le nord de Donetsk et vers l’aéroport. Dans la matinée, le quartier Kuibyshev a encore été touché par des frappes de l’artillerie kiévienne, occasionnant de nombreux dégâts.

 

 

Shirokino : le point le plus chaud

 

Si, sur la zone de la capitale du Donbass, l’intensité des affrontements a baissé, il n’en n’est rien sur Shirokino, à l’est de Mariupol.

 

L’artillerie lourde et les frappes des mortiers de 82 et de 120 maintiennent une pression sur l’ensemble de la ligne allant de Shirokino à Granitnoe. En plus des batteries d’artillerie D-30 de 122 mm, des sections Grad et d’au moins une batterie d’automoteurs de 122 Gvozdika, les forces de Kiev disposent sur cette zone d’une section de 3 obusiers de 152 à Pionerskoe à l’est de Sopino qui tirent sur Shirokino de manière régulière.

 

Les accrochages, qualifiés de « féroces » par les forces républicaines, sont quasi quotidiens près de Shirokino, qui est le point le plus chaud à ce jour.

 

Les troupes ukrainiennes, dans la nuit du 11 au 12 mai, ont pilonné le village de Sakhanka, plus au nord de Shirokino, tenu par la milice, tuant plusieurs civils.

 


Le fameux « rapport Nemtsov » vient d’être rendu public. Comme il fallait s’y attendre, il ne contient absolument rien de sérieux concernant « l’intervention russe » dans le Donbass. Juste d’affligeantes banalités, des allégations hasardeuses, des accusations non étayées par des faits vérifiés et vérifiables, des persiflages divers et variés repris comme parole d’Évangile par les rédacteurs de ce document, des mensonges grossiers, tout cela formant un salmigondis indigeste déjà paru dans la presse occidentale la plus russophobe et dans les médias russophones financés par Washington et l’Union européenne. Juste de quoi satisfaire l’appétit glouton de la bien-pensance politico-médiatique atlantisée, du Monde au Huff » en passant par « La règle du Je » de l’inénarrable Béhachel.

 

Deux mois et demi après la mort dans des conditions mystérieuses au pied des murs du Kremlin, du micro « opposant », on aurait pu s’attendre à ce que les « services » des grandes puissances les plus russophobes fournissent des éléments de langage préfabriqués par leurs soins, si elles en avaient été capables. Il n’en est rien.

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 12 mai 2015.

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Eurodéputé polonais : « les snipers du Maïdan, c’est notre opération »

Eurodéputé polonais : « les snipers du Maïdan, c’est notre opération » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : © Sputnik. Andrei Stenin

 

 

Eurodéputé polonais : « les snipers du Maïdan,

c’est notre opération »

 

La vérité sur les snipers qui ont tiré sur la place Maïdan à Kiev en février 2014 éclate au grand jour grâce aux révélations d’un eurodéputé.

 

Le député au Parlement européen et candidat à l’élection présidentielle polonaise du 11 mai prochain Janusz Korwin-Mikke a déclaré que les snipers qui ont tiré sur la place Maïdan à Kiev en février 2014 avaient été entraînés en Pologne, rapporte Wiadomosci.

 

« Maïdan, c’est notre opération. Je siégeais au Parlement européen à côté du ministre estonien des Affaires étrangères Urmas Paet. Dans un entretien avec la chef de la diplomatie européenne de l’époque Catherine Ashton, ce dernier a reconnu que c’étaient nos hommes qui en réalité ont tiré sur la place Maïdan, et non ceux du président russe Vladimir Poutine ou de l’ancien chef de l’État ukrainien Viktor Ianoukovitch », a raconté l’eurodéputé.

 

Et d’ajouter que 40 manifestants et 20 policiers avaient alors été tués pour provoquer les désordres.

 

« Nous le faisons pour gagner la bienveillance de Washington », a répondu le politicien, interrogé sur les mobiles de Varsovie.

 

Par ailleurs, M.Korwin-Mikke a dit qu’il voudrait voir une Ukraine indépendante, mais la plus faible possible.

 

Selon lui, les événements en cours en Ukraine sont une agression des États-Unis contre la Russie.

 

 

Dans son interview à Wirtualna Polska, le candidat à la présidence polonaise a reconnu : « Oui, c’était aussi notre opération. On entraînait les snipers en Pologne également (…) Enfin la vérité éclate au grand jour ».

 

Les troubles massifs en Ukraine de novembre 2013 à février 2014 ont fait des dizaines de morts parmi les protestataires et les policiers, ce qui s’est soldé par un changement de pouvoir et la destitution du président Viktor Ianoukovitch. L’opposition s’est emparée du pouvoir dans le pays.

 


>>> D'autres infos à lire ici à ce sujet : 


Maïdan : la face cachée d’une révolution

Berkout, un an après : Nous n’avons pas trahi l’Ukraine

Obama reconnaît que le Maïdan est l’œuvre de Washington

 

 

 

Par fr.sputniknews.com – le 20 avril 2015.

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Le pouvoir des mensonges

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Le pouvoir des mensonges

Par Paul Craig Roberts (*)

 

C’est une des ironies de l’Histoire qui veuille que le monument à la gloire de Lincoln soit un endroit sacré du mouvement des droits civiques avec celui de l’endroit où Martin Luther King délivra son célèbre discours « J’ai fait un rêve ».

 

Lincoln n’a jamais pensé que les noirs étaient les égaux des blancs. Le plan de Lincoln était de renvoyer les noirs en Afrique et s’il n’avait pas été assassiné, renvoyer les noirs en Afrique aurait sans aucun doute été sa politique d’après-guerre.

 

Comme l’a établi de manière conclusive Thomas Di Lorenzo et un bon nombre d’historiens, Lincoln n’a pas envahi la confédération (sudiste) afin de libérer les esclaves. La proclamation de l’émancipation ne s’est pas produite avant 1863 (NDT : rappelons que la guerre « civile » aux États-Unis, plus justement guerre de Sécession eut lieu entre 1861 et 1865), lorsque l’opposition contre la guerre augmenta dans le Nord malgré les mesures d’État policier prises par Lincoln pour réduire au silence les opposants, dissidents et la presse d’opposition. La proclamation d’émancipation fut une mesure de guerre prise par Lincoln investi des pleins pouvoirs à cause de la guerre. La proclamation permettait ainsi que les esclaves noirs émancipés soient immédiatement enrôlés dans l’armée du Nord pour compenser ses lourdes pertes. Le Nord espérait aussi que la proclamation pousserait les esclaves à la révolte dans le Sud pendant que les hommes du sud étaient à la guerre, ce qui aurait eu pour effet de retirer des troupes sudistes du front pour protéger femmes et enfants à l’arrière. Le but était de précipiter la chute du sud sécessionniste avant que l’opposition politique à Lincoln au Nord ne devienne trop importante.

 

Le monument Lincoln (Lincoln Memorial) fut construit non pas parce que Lincoln « libéra les esclaves », mais parce que Lincoln sauva l’empire. En tant que sauveur de l’empire, si Lincoln n’avait pas été assassiné, il serait devenu un empereur à vie.

 

Comme l’écrit très bien le professeur Thomas Di Lorenzo : « Lincoln passa son entière carrière politique à tenter d’utiliser les pouvoirs étatiques pour le bénéfice de la riche élite entrepreneuriale (les 1 % d’aujourd’hui), d’abord dans l’Illinois, puis dans le Nord en général, au travers des tarifs protectionnistes, des avantages corporatistes pour les entreprises du BTP, des voies fluviales et des chemins de fer et d’une Banque Nationale contrôlée par des politiciens comme lui pour tout financer. »

 

Lincoln était un homme d’empire. Dès que le Sud fut conquis, ravagé et pillé, il envoya sa collection de criminels de guerre comme les généraux Sherman et Sheridan, massacrer et exterminer les Indiens à l’intérieur du pays (NDT : Sioux, Cheyennes, Arapahos, Crow, Pieds-Noirs, Comanches, Kiowas, Missourias, Osage, Cree, Ojbiwe, Pawnees, Poncas, Wichitas pour ne citer que les nations les plus connues…) dans ce qui fut un des pires actes de génocide de l’histoire de l’humanité (NDT : pour les « fans » de la compétition victimaire dont nous ne faisons pas partie, le plus grand génocide de l’humanité ayant été sans conteste celui des nations amérindiennes sur l’ensemble du continent américain depuis 1492. Génocide perpétré par les Européens sous édits du Vatican se chiffrant entre 70 et 100 millions de morts selon les sources…)

 

Aujourd’hui, même les sionistes israéliens se réfèrent à l’extermination des Indiens des Grandes Plaines par Washington comme le modèle à suivre pour le vol de la Palestine par Israël.

 

La guerre d’agression du Nord fut faite à propos des tarifs et de l’impérialisme économique du Nord. Le Nord était protectionniste, le Sud était pour le libre-échange. Le Nord voulait financer son développement économique en forçant le Sud à payer plus cher les produits manufacturiers. Le Nord passa la tarification Morrill qui fit plus que doubler le ratio de tarification à 32,6 % et monta même jusqu’à 47 %. La tarification détournait ainsi les bénéfices du Sud résultant de ses exportations agricoles, dans les coffres des industriels et fabricants nordistes. La tarification était faite pour rediriger les dépenses en produits manufacturiers du Sud de l’Angleterre vers les biens de consommation plus chers produits par le Nord.

 

Voilà pourquoi le Sud quitta l’Union, ce qui était un droit à l’autodétermination sous la constitution des États-Unis.

 

L’objectif de la guerre de Lincoln était de sauver l’empire et non pas d’abolir l’esclavage. Dans son premier discours inaugural, Lincoln fit « une défense de fer de l’esclavage ». Son but était de conserver le Sud dans l’Union malgré la tarification Morrill. Quant à l’esclavage, Lincoln dit ceci : « Je n’ai aucun but d’interférer directement ou indirectement avec l’institution de l’esclavage dans les États où il existe. Je crois que je n’ai aucun droit de le faire et je n’ai aucune inclinaison à le faire. » Cette position fut celle de la plateforme politique du parti républicain en 1860, rappela Lincoln à son audience. Lincoln ajouta qu’il soutenait avec ferveur la loi sur les esclaves fugitifs (Fugitive Slave Act) et sa mise en application, qui demandait aux nordistes de pourchasser et de rendre les esclaves qui s’enfuyaient ; il donna également son soutien à l’amendement Corwin à la constitution, qui avait déjà passé le vote de la chambre basse et du sénat et qui interdisait toute interférence fédérale avec l’esclavage. Pour Lincoln et ses alliés, l’empire était bien plus important que les esclaves.

 

Di Lorenzo explique ce que fut l’arrangement que Lincoln offrit au Sud. Mais, alors que l’empire était plus important pour le Nord que l’esclavage, pour le sud, éviter la grosse taxation des produits manufacturiers, ce qui était de fait un impôt sur les bénéfices des exportations de son agriculture, était plus important que les garanties du Nord apportées pour l’esclavage.

 

Si vous voulez vraiment déloger le lavage de cerveau en règle au sujet de la guerre d’agression du Nord sur le Sud, lisez les livres de Di Lorenzo « The Real Lincoln » et « Lincoln Unmasked ».

 

La soi-disant « guerre civile » n’était pas du tout une guerre civile. Dans une guerre civile, les deux côtés de la belligérance combattent pour s’approprier le contrôle du gouvernement du pays. Le Sud ne se battait pas pour contrôler le gouvernement fédéral (de Washington). Le Sud avait fait sécession et le Nord refusait de le laisser partir. (NDT En Europe, en France, on ne parle pas souvent de « guerre civile » au sujet de cette guerre, mais bien de « guerre de sécession ». Il faut savoir que constitutionnellement, le Sud avait parfaitement le droit de le faire, le Nord utilisa la force pour l’en empêcher. Une fois de plus, pour diaboliser une des parties [celle qui fut vaincue bien sûr], on présenta l’affaire comme étant une guerre des gentils antiesclavagistes du Nord se battant contre les méchants sudistes esclavagistes, une manipulation historique de plus quand on regarde les choses de près, ce qui bien sûr est inacceptable pour le parti de la pensée unique sévissant globalement…)

 

La raison pour laquelle j’écris à ce sujet est pour illustrer comment l’Histoire est falsifiée au gré des agendas politiques. Je suis un inconditionnel des droits civils et j’ai participé au mouvement lorsque j’étais étudiant à l’université. Ce qui me dérange est la transformation de Lincoln, un tyran qui était un agent du 1 % et qui avait la volonté de détruire quiconque et quoi que ce soit pour préserver l’empire, en un héros des droits civils. À qui le tour ? Hitler ? Staline ? Mao ? George W. Bush ? Obama ? John Yoo ? Si Lincoln est un héros des droits civils, alors des bourreaux peuvent aussi bien l’être. Ceux qui assassinent des femmes et des enfants dans les guerres de Washington pourraient bien être retournés en défenseurs des droits des femmes et des enfants. Ils le seront probablement du reste.

 

Ceci est le monde pervers et tordu dans lequel nous vivons. Vladimir Poutine, le président de la Russie, est confronté au renversement par Washington d’un gouvernement dûment élu en Ukraine, un allié de la Russie et durant des siècles partie de la Russie elle-même, alors que Poutine est lui faussement accusé d’envahir l’Ukraine. La Chine est accusée par Washington de violer les droits de l’Homme tandis que Washington a assassiné plus de civils au XXIe siècle que tous les autres pays combinés.

 

Partout en Occident des mensonges monstrueux demeurent intouchés. Les mensonges sont institutionnalisés dans les livres d’histoire, dans les programmes scolaires et universitaires, dans les déclarations politiques, dans les mouvements et les causes et dans la mémoire historique.

 

Ce sera très très dur pour l’Amérique de survivre aux mensonges qu’elle vit.

 

 

 

Par Paul Craig Roberts (*) -  traduit de l’anglais par Résistance 71 - reseauinternational.net – le 15 avril 2015

Source : http://www.paulcraigroberts.org/2015/04/13/power-lies/

 

(*) Dr Paul Craig Roberts a été assistant au Secrétariat du Trésor des États-Unis, chargé de la politique économique sous le gouvernement de Ronald Reagan ; et éditeur associé du Wall Street Journal. Il a été journaliste pour Business Week, Scripps Howard News Service, et Creators Syndicate. Il a enseigné dans de nombreuses universités. Ses articles sur Internet sont largement suivis et reçoivent un accueil mondial. Ses derniers livres sont : The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West and How America Was Lost. (Source : lesakerfrancophone.net).

Koter Info's insight:


La vraie face de Lincoln et le mode d'emploi réel d'époque (comme toujours actuel) des USA. Rien n'a fondamentalement changé depuis Lincoln : domination, guerre, chaos et génocide.


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Point de presse conjoint de Vladimir Poutine et Alexis Tsipras (VIDÉO)

Point de presse conjoint de Vladimir Poutine et Alexis Tsipras (VIDÉO) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Point de presse conjoint de 

Vladimir Poutine et Alexis Tsipras (VIDÉO)

 

Les dirigeants russe et grec ont fait le point devant la presse à l’issue d’une rencontre à huis clos et après la signature d’une série d’accords bilatéraux dans le cadre d’une visite de deux jours du Premier ministre grec dans la capitale russe.

 

La rencontre de Vladimir Poutine et Alexis Tsipras a porté sur de nombreuses questions de coopération bilatérale dans les domaines économique, commercial et culturel.

 

En prévision de la visite du Premier ministre grec à Moscou, de nombreux acteurs européens ont exprimé leur mécontentement du rapprochement russo-grec, de crainte notamment que la Grèce puisse négocier avec la Russie une aide financière et un rabais sur le gaz. Cependant, ces affirmations ont été démenties par les parties russe et grecque.

 

 

>>> Voir la vidéo relative à ce point de presse ici

 


Par reseauinternational.net – le 8 avril 2015

 

Source : 

http://francais.rt.com/lemonde/1602-direct-point-presse-poutine-tripras

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La Russie élabore des S-500 : les USA piquent une crise d’hystérie

La Russie élabore des S-500 : les USA piquent une crise d’hystérie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Sputnik - Ilia Pytalev

 

 

La Russie élabore des S-500 : les USA

piquent une crise d’hystérie

 

L’énergie négative de Washington est toujours dirigée contre la Russie, mais les raisons en sont parfaitement différentes de celles qui sont déclarées par le département d’État américain, écrit le journaliste brésilien Pepe Escobar dans Asia Times.

 

« L’« hystérie militaire » de l’administration américaine, associée aux sanctions et aux guerres monétaire et pétrolière contre la Russie s’explique par les craintes de Washington devant le système de défense antimissiles S-500 Prométhée, dont Moscou a décidé d’équiper son armée », indique M.Escobar.

 

Et d’expliquer qu’aucun bouclier antimissile ne pourrait stopper ce système russe dernier cri qui pourrait, par contre, intercepter tout missile balistique intercontinental ou missile de croisière américain.


Dans ce contexte, l’auteur attribue la « diabolisation » continue du président russe Vladimir Poutine dans les médias occidentaux par l’effondrement de tous les projets actuels des États-Unis et de l’OTAN.

 

« L’agression russe n’est qu’un mythe. La stratégie de Moscou a toujours été et reste exclusivement défensive. La Russie ne tardera pas à promouvoir une coopération stratégique avec l’Occident si ce dernier prend en considération ses intérêts en matière de sécurité », a conclu M.Escobar.

 

Les S-500 seront en mesure d’abattre simultanément jusqu’à 10 cibles volant à une vitesse de 7 km par seconde, y compris les têtes nucléaires de missiles balistiques. Par ailleurs, ce nouveau système sophistiqué sera capable d’atteindre des cibles dans l’espace.

 

 

Par fr.sputniknews.com – le 7 avril 2015.

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9 Mai 1945. Une offense à la mémoire

9 Mai 1945. Une offense à la mémoire | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


9 Mai 1945. Une offense à la mémoire

Par Jean Paul Baquiast (*)

 

Les refus successifs de Angela Merkel, François Hollande et David Cameron d’être présents à Moscou le 9 Mai 2015 pour célébrer l’anniversaire du 9 Mai 1945, destiné à marquer la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie et honorer les morts russes tombés dans la Grande Guerre patriotique, conjuguent l’offense délibérée à la pure bêtise.

 

Il s’agit d’abord d’affaiblir Vladimir Poutine dans l’esprit des citoyens russes, en laissant penser que, par la faute de sa politique en Ukraine et en Crimée, il est en train de brouiller la Russie avec toute l’Europe. Or manifestement, ce sera le contraire qui se produira. Attaquée, la Russie se resserrera autour de son gouvernement et de ses valeurs. 

 

C’est aussi de la pure bêtise, car on ne voit pas les avantages que tirera l’Europe de cette insulte à la Russie. Manifestement, à un moment où, se sentant rejetée par l’Europe, sous la pression incessante de l’Amérique, la Russie tout entière s’investit dans la construction d’un nouvel ordre international tourné vers l’Asie, cet affront ne fera qu’accélérer le mouvement.

 

Au plan intérieur des politiques européennes, par ailleurs, on peut penser que de plus en plus de citoyens allemands, français et britanniques reprocheront à leurs dirigeants de les enfermer dans des politiques de sanctions dont ils ressentent les inconvénients croissants. De les enfermer aussi dans des politiques qui sont confusément ressenties, au moins sur le continent proprement dit, comme la négation de siècles d’histoire au cours desquels les échanges entre l’Europe et la Russie avaient produit les résultats culturels les plus riches. Merkel et Hollande ne sortiront pas grandis de cet épisode peu glorieux.

 

Le plus coupable aux yeux de l’Histoire sera François Hollande. On pourrait comprendre qu’Angela Merkel marque une certaine réserve à l’égard de la commémoration d’une victoire sur son pays, de la même façon que la France ne s’enthousiasme pas de la célébration par l’Europe de la bataille de Waterloo. « Right or wrong, my country ». Mais François Hollande ne peut en rien exciper de cet argument. Il se comporte simplement en cette affaire du 9 mai comme le petit porte-serviette de Barack Obama et de John Kerry.

 

On peut penser que Charles de Gaulle n’aurait rien fait de la sorte. Quant aux morts de l’escadron de chasse 2/30 Normandie Niemen, tombés sur le front russe, une nouvelle fois leur mémoire ne sera pas évoquée.

 

 

Par Jean Paul Baquiast (*) - europesolidaire.eu – le 15 mars 2015

 

(*) Jean-Paul Baquiast est un haut fonctionnaire et écrivain scientifique français… (Source : Wikipédia)

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