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L’UE « choquée » par Varoufakis - Mais au nom de quoi peut-elle se « choquer » ?

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L’UE « choquée » par Varoufakis

Mais au nom de quoi peut-elle se « choquer » ?

 

Voilà autre chose ! L’intraitable Varoufakis avait un plan B secret, hypermoderne et blasphématoire*. Hypermoderne parce que ce plan reposait sur un piratage informatique sophistiqué (mis au point par un copain geek) ; blasphématoire parce que ce plan réalisait la sortie de l’euro et la résurrection de la monnaie nationale grecque.

 

 C’était avant les élections de janvier 2015. Varoufakis pensait qu’une sortie consensuelle de la Grèce (« grexit ») ne serait pas admise par Bruxelles craignant que l’exemple ne s’installe dans les esprits. Il avait donc formé une cellule secrète de cinq personnes et organisé un « grexit » insurrectionnel, clandestin dans sa préparation ; celle-ci consistait à pirater informatiquement la banque centrale grecque pour transférer les fonds des contribuables vers les organisations financières de l’État. Le but était de « créer un système bancaire parallèle, au moment où les banques étaient fermées à cause de l’action agressive de la BCE visant à nous étrangler » – explique Varoufakis dans une téléconférence du Forum des institutions financières et monétaires (OMFIF) divulguée dimanche par la presse de droite athénienne. Le système Varoufakis, libellé initialement en euros, était conçu pour s’adapter rapidement au retour à la monnaie nationale grecque.

 

D’où le frisson de nos commentateurs radio... L’un d’eux interrogeant ce matin un financier français s’offusquait de l’idée de Varoufakis : « Son plan aurait été déclaré illégal par Bruxelles ! »

 

Ce mot (« illégal ») laisse perplexe.

 

Quelle est la source de la légalité dans l’UE ?

 

La question n’est pas résolue, même si l’on fait comme si. Cette équivoque elle-même est significative parce qu’elle semble voulue et durable :

 

► Ou bien l’on suit la logique démocratique, et l’on dit que la source du droit en Europe réside dans les diverses démocraties nationales composant l’Union : auquel cas la Commission, la CJUE et la CEDH n’ont de rôle juridique que par délégation. Auquel cas aussi l’un des États membres a le droit de se retirer et d’en prendre les moyens...

 

► Ou bien l’on suit une logique autre que démocratique : on fait comme si l’UE était un engrenage sans retour en arrière, en vertu d’une mystérieuse puissance supérieure aux États – donc aux démocraties résidant dans leurs peuples.

 

Tout se passe comme si la logique numéro 2 était au pouvoir, jusque dans les esprits des éditorialistes et des gouvernants. Il suffit de voir ce qu’il advient des référendums quand ils ne tournent pas dans le sens de l’engrenage, ce dont l’affaire grecque nous a donné l’exemple le plus caricatural.

 

C’est cet engrenage que l’UE décore du nom de « légalité » : une légalité qui ne répond pas aux critères du droit démocratique, carence que vient de signaler à son tour l’épiscopat français. L’appareil de l’UE est une machine qui ne se soucie ni de légalité ni de légitimité, non par perversion (une machine n’a pas d’âme) mais par structure de fonctionnement. Nous sommes bien en post-démocratie. Varoufakis le savait. Tsipras aussi : mais, lui, il est coincé.

 

 

 

Par Patrice de Plunkettplunkett.hautetfort.com – le 28 juillet 2015

 

 

Note :

 

* Blasphémer l’UE n’est pas autorisé : ça fait partie des rares tabous d’aujourd’hui.

 

***

 

> sur la "légalité" de l'euro, lire l'argumentation implacable de Varoufakis ici : http://www.les-crises.fr/transcription-integrale-de-linterview-de-yanis-varoufakis-notre-bataille-pour-sauver-la-grece/

 

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Varoufakis : cet accord sonne comme un nouveau Traité de Versailles

Varoufakis : cet accord sonne comme un nouveau Traité de Versailles | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

IMAGE : FORMER GREEK FINANCE MINISTER YANIS VAROUFAKIS SPEAKS TO THE PRESS AFTER PLACING HIS VOTE IN THE AUSTERITY REFERENDUM IN ATHENS ON JULY 5, 2015 (MILOS BICANSKI/GETTY IMAGES) - abc.net.au



 

Varoufakis : cet accord sonne comme

un nouveau Traité de Versailles


 

Dans sa première interview depuis sa démission plus tôt ce mois-ci, l’ancien ministre des Finances grecques Yanis Varoufakis a décrit l’accord à 86 milliards de sauvetage approuvé par le Premier ministre Alexis Tsipras comme « un nouveau traité de Versailles ».

 

Dans un coup d’État de choix, l’arme utilisée pour faire baisser la démocratie était les tanks. Eh bien, cette fois, ce sont les banques.

 

YANIS Varoufakis :

 

« Ceci est la politique de l’humiliation, dit-il à Late Night Live. « La troïka a fait en sorte que chaque mot qu’il prononçait soit critiqué au cours des cinq dernières années. Non seulement pendant ces six mois que nous avons été dans le gouvernement, mais aussi dans les années avant cela.


« Cela n’a rien à voir ni avec l’économie ni avec la mise de la Grèce sur la voie de la reprise. Ceci est un nouveau traité de Versailles qui hante à nouveau l’Europe, et le Premier ministre le sait. Il sait qu’il est damné s’il le fait et il est damné s’il ne le fait pas.»

 

L’accord accepté ce lundi après 17 heures de discussions avec les dirigeants de la zone euro contient des conditions difficiles, y compris la réduction des retraites, des augmentations d’impôt et le mouvement des biens publics dans un fonds fiduciaire pour la recapitalisation des banques grecques.

 

M. Varoufakis a rejeté l’accord dans les termes les plus forts possible, le comparant au coup d’État de 1967 qui a installé une dictature militaire dans la nation méditerranéenne.

 

« Dans un coup d’État, le choix de l’arme utilisée pour faire baisser la démocratie était alors les tanks. Eh bien, cette fois, ce sont les banques. Les banques ont été utilisées par des puissances étrangères pour prendre le contrôle du gouvernement. La différence est que cette fois ils prennent en plus tous les biens publics ».

 

M. Varoufakis a suggéré que M. Tsipras puisse appeler à des élections anticipées plutôt que de présenter l’affaire devant le parlement grec, en disant qu’il serait « très surpris » si M. Tsipras voulait rester Premier ministre.

 

Il a insisté, cependant, sur le fait que lui et M. Tsipras resteraient en bons termes, et qu’il a gardé un profil bas la semaine dernière afin de soutenir M. Tsipras et son successeur au ministère des Finances, Euclide Tsakolotos.

 

« J’ai sauté plus qu’on m’a poussé, dit M. Varoufakis, décrivant sa démission au lendemain du« non » lors du référendum du 6 juillet sur des conditions similaires à celles acceptées lundi.

« Je suis entré dans le bureau du Premier ministre exalté. Je voyageais sur un beau nuage poussé par les vents du bel enthousiasme du public pour la victoire de la démocratie grecque au référendum. Le moment où je suis entré dans le bureau du Premier ministre, je sentais immédiatement un certain sentiment de résignation, une atmosphère chargée négativement. Je fus confronté à un air de défaite, qui était complètement en désaccord avec ce qui se passait à l’extérieur.

 

« À ce point j’ai du dire au Premier ministre : « Si vous voulez utiliser le buzz de la démocratie à l’extérieur des portes de ce bâtiment, vous pouvez compter sur moi. Mais si, d’autre part vous vous sentez comme si vous ne pouvez pas gérer ce majestueux « non » face à une proposition irrationnelle de nos partenaires européens, je vais tout simplement m’envoler dans la nuit. »

 

L’ancien ministre des Finances a également décrit les préparations secrètes du gouvernement grec pour imprimer des drachmes dans le cas du pays serait contraints de quitter l’euro.

 

« En tant que gouvernement responsable, sachant très bien qu’il y avait une alliance très importante au sein de l’Eurogroupe dont le but était de nous jeter dehors de l’euro, nous avons dû faire face à l’éventualité, dit-il. « Nous devions avoir une petite équipe de personnes dans le secret qui créerait le plan au cas où nous aurons été obligés de quitter l’union monétaire connue sous le nom de la zone euro. »

 

« Bien sûr, il y a une énigme ici. Une fois que ce plan commence à être mis en œuvre, une fois que vous commencez à travailler avec cinq personnes, vous arrivez vite à 500  personnes ce qui est le minimum dont vous avez besoin pour mettre en œuvre ce qui devient donc de notoriété publique. Le moment où il devient de notoriété publique, le pouvoir de la prophétie crée une dynamique qui lui est propre…

 

On n’a jamais fait la transition de cinq à 500. On n’a jamais senti que nous avions un mandat pour le faire. On n’a jamais prévu de le faire. Nous avons eu la conception sur papier, mais cela n’a jamais été activé.


M. Varoufakis dit qu’il restera comme simple député dans le parlement grec, où il a « beaucoup plus de marge de manœuvre pour dire la vérité ». Il a toutefois averti que l’austérité va encore enhardir l’extrême droite du pays.

 

« Au Parlement, je dois rester en regardant le côté droit de l’auditorium, où siègent 10 nazis, représentant l’Aube dorée. Si notre parti, Syriza, qui a cultivé tant d’espoir en Grèce… si nous trahissons cette espérance et inclinons nos têtes à cette nouvelle forme d’occupation postmoderne, alors je ne vois pas d’autre issue possible que la poursuite du renforcement de l’Aube dorée. Ils hériteront de la campagne anti-austérité, tragiquement.

 

« Le projet d’une démocratie européenne, d’une union démocratique européenne unie, vient de subir une catastrophe majeure. »

 

 

 

 

Par Alex McClintock, interview ABC radio australienne (abc.net.au) – traduit de l’anglais par histoireetsociete.wordpress.com - le 13 juillet 2015.

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Vidéo - Discours de M. Varoufakis 05/07/2015 - Traduction BFMTV vs traduction complète

Vidéo - Discours de M. Varoufakis 05/07/2015  - Traduction BFMTV vs traduction complète | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Vidéo - Discours de M. Varoufakis 05/07/2015  - Traduction BFMTV vs traduction complète

 

Dimanche 05/07/2015, le ministre des Finances grec a prononcé un discours extraordinaire. La traductrice de BFM semblait dépassée et avait du mal à trouver ses mots, passant complètement à côté du message de M. Varoufakis et nous avons trouvé cela dommage. Nous n’avons pas pu trouver une seule traduction complète digne de ce nom, c. a. d qui ne sélectionne ou ne transforme par les propos du ministre grec. Nous avons sous-titré la vidéo pour vous, afin que vous puissiez en juger par vous-mêmes la différence entre les deux traductions, mais surtout, pour que vous puissiez apprécier ce discours dans son ensemble, tel qu’il a été prononcé par M. Varoufakis.

 

 

>>>  Voir la vidéo traduite en français ici


 

Vidéo ajoutée par J’ai Un Doute sur YouTube le 6 juillet 2015.

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Varoufakis : la Grèce pourra payer le secteur public, mais pas la dette

Varoufakis : la Grèce pourra payer le secteur public, mais pas la dette | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : au moyen-âge, les médecins prescrivaient la saignée aux patients, ce qui conduisait souvent à une détérioration de leur condition. Ils persistaient malgré tout à prescrire la même chose. Ceci illustre parfaitement l’attitude actuelle de l’UE : plus les politiques d’austérité échouent, plus elles sont appliquées.

 

 

Varoufakis : la Grèce pourra payer le secteur public,

mais pas la dette

 

Dans une entrevue à la radio Alpha, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a déclaré que son gouvernement sera en mesure de payer les employés du secteur public, mais pas la dette. « Nous n’aurons pas de problèmes de liquidité pour le secteur public. Mais nous aurons définitivement des problèmes à effectuer les paiements au FMI dans l’immédiat, et à la BCE en juillet prochain », a-t-il expliqué.

 

Même s’il n’a pas donné de chiffres, Reuters rapporte que les paiements sur les intérêts ce mois-ci devraient s’élever à 2 milliards d’euros environ, et qu’un prêt de 1,6 milliard accordé par le FMI doit arriver à échéance en mars. 7,5 milliards d’euros en obligations souveraines détenues par la BCE doivent également arriver à maturité en juillet et en août.

 

À en juger par la déclaration du ministre, il semble que les priorités soient désormais claires, lorsqu’il s’agit de décider qui sera payé en premier. Varoufakis a également déclaré hier qu’il souhaite voir débuter dès maintenant les discussions sur la réorganisation de la dette, et espère qu’elles comprendront des échanges de titres (bond swaps) qui permettront de « réduire de manière significative la dette » due aux créditeurs institutionnels.

 

Ceci a bien sûr causé une grande consternation chez les eurorequins, à commencer par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble. Commentant à la radio SWR2 l’accord récent entre les autorités européennes et le gouvernement grec, celui-ci a déclaré : « Il reste à voir maintenant si on peut croire les assurances du gouvernement grec ou non. On doute beaucoup de cela en Allemagne, et il faut le comprendre. »

 

Plus tôt dans la journée, Varoufakis était interrogé par Charlie Hebdo, et il a comparé les promoteurs européens du renflouement bancaire aux médecins médiévaux :


 « Au moyen-âge, les médecins prescrivaient la saignée aux patients, ce qui conduisait souvent à une détérioration de leur condition. Ils persistaient malgré tout à prescrire la même chose. Ceci illustre parfaitement l’attitude actuelle de l’UE : plus les politiques d’austérité échouent, plus elles sont appliquées.»

 

« Syriza s’est vu attribuer un rôle dans les vicissitudes de l’histoire, ainsi que le triste honneur de réparer les dommages infligés au pays par les partis et les institutions associés au système », a-t-il poursuivi, déclarant que si les gouvernements pro-européens comme ceux qui l’ont précédé en Grèce continuent « à étouffer les gens qui les ont élus et les poussent au désespoir, alors les seuls qui en profiteront seront les fanatiques, les racistes et les nationalistes, ainsi que ceux qui vivent de la haine. »

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 26 février 2015


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Discuter oui, annuler non Continuons à peigner la girafe !

Discuter oui, annuler non  Continuons à peigner la girafe ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source du dessin : globalnewsfrance.com


 

Discuter oui, annuler non !

Continuons à peigner la girafe !

Par Charles SANNAT (*)

 

Je dois vous avouer que j’ai encore une fois bien rigolé. Bon, non en fait, j’étais là à me creuser la tête et à embêter ma femme pour savoir de quoi j’allais vous parler aujourd’hui… Bon, encore de la crise grecque… Mouais, bof… pas génial comme idée… De Bill Gates… Pfff, il me fatigue Bill Gates avec sa tête de premier bienfaiteur de l’humanité à la générosité variable et bien organisée…

 

Bref, impossible de choisir un sujet jusqu’à ce que je tombe sur l’excellente blague du jour de Michel Sapin qui rencontrait dimanche le ministre de l’Économie grec en déplacement à Paris. « Discuter oui, annuler non » ! Alors ça, c’est de la motion de synthèse digne d’un congrès du PS !!

 

Ne pas fâcher Athènes et ne pas se disputer avec Berlin…

 

Voilà la grande ligne diplomatique et politique de notre pays, la grande vision de nos mamamouchis franchouillards pour l’avenir de l’Europe ! Lol de lol de re-lol comme disent les jeunes qui se « lol » de tout (ça veut dire beaucoup de rigolade ou un truc comme ça). En tant que bons socialos incapables de recevoir Syriza il y a deux ans, il ne faudrait pas passer pour des crétins en étant vilains avec ces pauvres Grecs… Bon, d’un autre côté, on ne va pas se mettre mal avec la grosse Bertha d’outre-Rhin, parce que les sous… c’est elle qui les a. En plus, de vous à moi, on fait les fanfarons, mais on sait tous qu’à la maison, le patron… c’est la dame… (demandez à ma femme).

 

Alors voici les propos exacts et néanmoins parfaitement hilarants de notre ministre des Finances Michel Sapin à Paris, le 28 janvier : « on peut discuter, on peut reporter, on peut alléger, mais on n’annule pas… »


Haaaa…. Haaaa hahahahahhahha !!


Alors discuter ça n’a jamais fait bouillir une marmite, fût-elle grecque !

 

Reporter une dette dont la maturité moyenne est déjà assez lointaine, vu que la Grèce est bien incapable de rembourser sa dette aujourd’hui ou même demain, n’est pas du tout une solution économiquement pertinente.

 

Pourquoi ?


Parce que plus la maturité, c’est-à-dire l’horizon de remboursement, est lointain plus le coût du crédit est élevé… Encore plus grave : si j’emprunte à 20 ans… mon taux sera, disons de 3 % alors qu’en empruntant à 30 ans, mon taux sera de 5 % !! Double effet coût donc, non seulement je rembourse des intérêts pendant plus longtemps, mais en plus à un taux supérieur…

 

Enfin, selon Sapin, on pourrait « alléger », mais pas annuler… Bon, d’accord, c’est peut-être de la sémantique dans l’esprit de notre ministre, mais alléger c’est tout de même une forme d’annulation, fut-elle partielle, parce que si alléger c’est passer la dette grecque de 50 ans à 70 ans cela n’allégera rien du tout et certainement pas le coût final du crédit…

 

Quant à Varoufakis, le vilain ministre marxiste de l’Économie grecque, sa vision est la suivante : « Le programme d’austérité mené en Grèce est très mauvais pour toute l’Europe. N’oublions pas que tout ceci n’est pas qu’une crise grecque. Nous avons l’Italie dont la dette n’est pas viable, la France qui sent le souffle de la déflation sur sa nuque, même l’Allemagne est entrée en déflation, dans une phase de baisse des prix. »


Vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, la Grèce ne PEUT PAS rembourser sa dette.

 

On pourrait même d’ailleurs ajouter que la France, l’Italie, l’Espagne, etc non plus !


On ne remboursera jamais notre dette. Le problème est assez simple en fait : si l’on dit que la Grèce ne peut pas rembourser, alors par extension c’est un certain nombre de pays qui seront sur la sellette, car susceptibles d’être en faillite…


Et cela personne ne veut le reconnaître.


Nous sommes donc engagés dans une course assez stupide où personne ne veut être celui qui devra annoncer que la partie d’endettement généralisé à l’œuvre depuis plus de 40 ans est désormais terminée, que tout le monde est ruiné et que le système économique est mort…


Mais reculer le moment de l’annonce du décès ne change rien au fait que le système est déjà mort…

 

En attendant, et pour occuper la galerie encore quelques instants de plus, il est donc indispensable de peigner la girafe le plus longtemps possible…


On va donc discuter le plus longtemps possible avec la Grèce, car tant que l’on discute, on n’est pas obligé de reconnaître que l’on ne sera jamais d’accord !!

 

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

 

 

 

Par Charles SANNAT (*) - 24hgold.com – le 2 février 2015

(*) Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques.

 

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

Koter Info's insight:


Et la Belgique croyez-vous ?



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Tsipras : « J’ai pris la responsabilité de signer un accord auquel je ne crois pas »

Tsipras : « J’ai pris la responsabilité de signer un accord auquel je ne crois pas » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Tsipras : « J’ai pris la responsabilité de signer

un accord auquel je ne crois pas »

 

Ce mardi soir, le Premier ministre grec s’est expliqué face à son propre camp.

 

Il aura fallu 17 heures de négociations entre les 19 dirigeants de la zone euro pour arriver à un accord sur la crise grecque dans la nuit de dimanche à lundi. Un accord auquel Alexis Tsipras « ne croit pas » a-t-il avoué ce mardi soir à la télévision nationale ERT1 à la veille du vote crucial au Parlement.

 

« J’assume mes responsabilités pour toute erreur que j’ai pu commettre, j’assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas mais je le signe pour éviter tout désastre au pays. »

 

 

« Une sale nuit pour l’Europe »

 

« La nuit de l’accord a été une sale nuit pour l’Europe qui a mis beaucoup de pression sur un pays, sur un peuple », explique le Premier ministre. « Mais contrairement au premier texte, nous sommes parvenus à un accord qui ne nous mène pas à une impasse », nuance-t-il.

 

 

Le message antidémocratique des créanciers

 

Alexis Tsipras détaille : « Nous nous sommes battus pour que les pensions ne soient pas coupées. J’ai dû faire en sorte que nos banques ne ferment pas leurs portes, que les Grecs ne perdent pas leurs épargnes »

L’accord obtenu permet à la Grèce de rester dans la zone euro et d’éviter un Grexit provisoire. Mais la Grèce doit s’engager à mener des « réformes sérieuses ».

 

Le Premier ministre a pointé le caractère « antidémocratique » du message des créanciers : « Le message envoyé c’est que la démocratie ne compte pas pour des pays endettés. Il est évident que les conservateurs européens sont mal à l’aise avec un gouvernement – comme le nôtre – qui est différent ».

« La France, l’Autriche, l’Italie et Chypre nous ont soutenus », explique le Premier ministre.

 

 

Varoufakis « s’est battu pour un meilleur accord »

 

Alexis Tsipras a également évoqué son ex-ministre des Finances, Yanis Varoufakis, qui a démissionné après avoir été mis en minorité, le soir du référendum, sur sa ligne dure prévue face à la BCE. « Monsieur Varoufakis s’est battu très fort pour un meilleur accord. Mais on peut être un grand économiste, un brillant professeur, mais ça ne veut pas dire que l’on est politicien. Bien sûr qu’il a fait des erreurs. Mais je ne le blâme pas. Je me blâme moi-même, je suis le Premier ministre. »

 

Alexis Tsipras a également mis fin aux rumeurs qui voudraient que Varoufakis ait un agenda secret : « C’est totalement faux. Yanis était et est toujours mon ami. »

 

 

Les banques peuvent rester fermées 1 mois

 

Alexis Tsipras a laissé entendre mardi que les banques du pays fermées depuis le 29 juin pourraient le rester encore au moins un mois : « L’ouverture des banques dépend de l’approbation de l’accord, qui aura lieu dans un mois. Quand il y a un choc, il y a toujours la possibilité que les épargnants aillent retirer tout leur argent ».

 

Le Premier ministre a tout de même mis en garde : « Je ne peux pas garantir que le danger soit terminé avant que l’accord final ne soit signé. »

 

 

 

Par M.Bn - mobile.lesoir.be – le 14 juillet 2015.

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Grèce : les Banksters ont gagné

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Grèce : les Banksters ont gagné

 

Le bal des vampires peut continuer : Bruxelles a sauvé momentanément tous les spéculateurs de la ploutocratie mondiale.

 

La fanfare des marchés financiers a salué d’un bond de plus de 2 % en quelques minutes l’accord largement prévisible sur la dette grecque, Tsipras n’ayant pas la carrure d’un chef d’État. Celui que Mélenchon qualifiait d’espoir pour la Grèce vient de faire aux Grecs ce que Sarkozy avait fait aux Français en 2005.

 

Pourrait-on lui en vouloir quand c’est le lieu commun dans le monde occidental de ne proposer aux urnes qu’un fossoyeur de liberté et de la dignité de son peuple ?

 

Quel chef d’État actuellement n’est pas à la solde de la finance internationale. Poser cette simple question, revient à reconnaître les chefs de « l’axe du mal ».

 

Le drame grec a été commenté et analysé à sens unique par des journalistes aux ordres de ceux qui les paient, ressassant à temps et à contretemps que les Grecs ne sont que des feignants, des profiteurs, quand ils ne sont pas des fraudeurs.

 

 

La Grèce a tout simplement été victime

d’un attentat financier.

 

Les confessions de l’ex-assassin financier, John Perkins se retrouvent dans la mise à sac de la Grèce :

 

  • « Pour l’essentiel, mon boulot consistait à identifier les pays détenant des ressources qui intéressent nos multinationales, et qui pouvaient être des choses comme du pétrole, ou des marchés prometteurs, des systèmes de transport. Il y a tant de choses différentes. Une fois que nous avions identifié ces pays, nous organisions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réellement à ces pays ; au contraire, il irait à nos propres multinationales pour réaliser des projets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des centrales électriques et des autoroutes qui bénéficiaient à un petit nombre de gens riches ainsi qu’à nos propres entreprises. Mais pas à la majorité des gens qui ne pouvaient se permettre d’acheter ces choses, et pourtant ce sont eux qui ployaient sous le fardeau d’une dette énorme, très semblable à celle de la Grèce actuellement, une dette phénoménale. Et une fois [qu’ils étaient] liés par cette dette, nous revenions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union européenne – et posions des exigences énormes au pays : augmenter les impôts, réduire les dépenses, vendre les services publics aux entreprises privées, des choses comme les compagnies d’électricité et les systèmes de distribution de l’eau, les transports, les privatiser, et devenir au fond un esclave pour nous, pour les sociétés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union européenne. Fondamentalement, des organisations comme la Banque mondiale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes sociétés multinationales, ce que j’appelle la corporatocratie. »

 

Tous ceux qui ont une once de pouvoir dans le monde savent très bien quand ce mécanisme est en train de se produire quelque part sur la planète. John Perkin l’a très bien décrit dans son ouvrage en prenant exemple sur l’Argentine ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine qui ont été victimes du même processus. Ceci explique certainement les changements politiques survenus en Amérique du Sud depuis une vingtaine d’années. Quand les peuples n’ont plus rien à perdre, il semble que leur conscience politique s’élargisse de façon inversement proportionnelle à la taille du garde-manger.

 

La seule différence qu’il y a entre un pays en crise ou un autre se retrouvant sous les fourches caudines de l’austérité, ne dépend que de la souplesse d’échine de ceux qui détiennent un mandat du peuple.

 

Quand la mise à sac d’un pays se fait sans attentat, c’est que l’affaire est menée par une équipe aussi brillante que celle du Fouquet’s. Durant les années Sarkozy, outre l’or de la France, toute son infrastructure a été bradée dans un silence assourdissant pendant que la dette explosait de plus de 600 milliards d’euros.

 

La mondialisation pilotée depuis plus de trente ans sous toutes ses formes : de la délocalisation à la loi Bolkestein n’est que la mise en place d’un asservissement des peuples à la sauce « Communiste » dirigée par une nomenklatura « élue au suffrage universel ».

 

 

 Le mystère Varoufakis

 

Après l’écrasante victoire du « non » au référendum grec, la démission de Varoufakis paraissait étonnante. Celle-ci a été interprétée comme une incompatibilité de travailler entre l’ancien ministre des Finances et la Troïka. Aujourd’hui, après l’incroyable soumission d’Alexis Tsipras, on se demande si Varoufakis ne connaissait pas déjà le dénouement et refusait d’y être associé ?

 

Son testament politique se retrouve dans sa dernière intervention et sa mise en garde pour la France :

« Ma conviction est que le ministre des finances allemand veut que la Grèce soit évincée de la monnaie unique pour susciter une crainte de tous les diables chez les Français et leur faire accepter son modèle d’une zone euro disciplinaire. »

 

 

On maintient notre analyse du 3 juillet dernier ainsi que sa conclusion :

  • De toutes les manières, que le « oui » ou le « non » l’emporte, les Grecs ne disposent d’aucune crédibilité pour réintroduire la drachme. Ils devront donc retourner à la table des négociations. La seule différence sera l’équipe qui ira présenter un plan qui ne changera rien. Les Grecs doivent accepter toutes les conditions au détriment de leur peuple, les prétentions de la finance internationale qui ne leur remettra jamais leur dette. Ce serait remettre en question celle de tous les peuples. Aujourd’hui la Grèce, demain l’Espagne, l’Italie ou la France ? Quel peuple se révoltera ? Contre l’asservissement bancaire, aucun !

 


L’étrange passivité de Vladimir Poutine depuis deux mois présageait que la cause était entendue. S’il nous a semblé, au début de l’année, que l’alliance Gréco-Russe contre la ploutocratie mondiale était possible, il nous est vite apparu que le temps n’était pas encore venu.

 

Les 80 milliards de prêts socialisés à venir et offerts par la Troïka ne feront que retarder et amplifier la prochaine crise. Il va falloir maintenant se retourner vers les taux obligataires des dettes souveraines. Le torchon commence à brûler.

 

 

 

Par David Bonapartian et Denissto - agenceinfolibre.fr – le 13 juillet 2015.

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Un défaut européen

Un défaut européen | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration :

1) liste des remboursements de la Grèce jusqu’à la fin de 2015

2) évolution de la dette grecque

 

Un défaut européen

 

La probabilité d’un défaut de la Grèce sur sa dette souveraine apparaît aujourd’hui plus élevée que jamais. Depuis ces deux dernières semaines, il est pour la première fois explicitement évoqué par des responsables grecs. Ceci marque un changement dans le discours officiel du gouvernement.

 

En fait, si l’on regarde les remboursements à venir que la Grèce doit faire, il est clair que sans un accord avec les pays de l’Eurogroupe un défaut est inévitable.

 

 

Le Premier ministre grec, M. Alexis Tsipras a déclaré de manière récurrente qu’entre les paiements qui sont dus pour les salaires et les pensions et le remboursement des intérêts ou du principal de la dette, le gouvernement choisirait les premiers et non les seconds[1].

 

Il a récemment rappelé, devant une assemblée des cadres de son parti SYRIZA, que son gouvernement avait déjà fourni des efforts colossaux, mais qu’il n’était pas question de franchir les « lignes rouges » qui avaient été établies au début de la négociation, en février dernier. Quant au ministre des Finances, le charismatique Yannis Varoufakis, il a répété les mêmes choses, tout en ajoutant qu’il avait enregistré les négociations qui se sont tenues ces derniers jours lors du sommet européen de Riga[2]. Ce durcissement, apparent, du discours se comprend fort bien dès que l’on entre dans une logique de négociation. Le gouvernement grec s’est lié explicitement les mains avec les fameuses « lignes rouges », ce qui équivaut soit à user de la « coercive deficiency » comme on a déjà eu l’occasion de le dire[3], ou encore ceci s’apparente à l’attitude d’Ulysse se faisant attacher au mat de son navire pour entendre les sirènes alors que son équipage porte des bouchons de cire[4].

 

Mais, si le gouvernement grec fait état de progrès dans la négociation, il semble bien que du côté de l’Allemagne on ait une vision très différente des choses. Concrètement, la position du gouvernement grec s’apparente à celle-ci : « nous avons fait le maximum ; c’est à vous (les Européens) de faire votre part du travail, sinon nous irons au défaut ». En fait, il semble bien que l’on ait déjà dépassé le stade du « jeu » et que l’on cherche à savoir sur qui portera le blâme du défaut. Car, il faut ici comprendre que si techniquement le défaut n’entraîne pas automatiquement la sortie de la zone euro, en réalité, politiquement, il s’accompagnera d’une suspension du mécanisme d’approvisionnement en liquidités des banques grecques (ELA). Dans ces conditions, le gouvernement grec n’aura pas d’autres choix que de mettre en place une monnaie parallèle, qui deviendra rapidement la Drachme. Dans les faits, un défaut provoquera très probablement une sortie de l’Euro.

 

 

Le défaut est-il inévitable ?

 

Il faut comprendre que cette question d’un possible, et aujourd’hui probable, défaut de la Grèce n’est importante que parce qu’une large part de la dette grecque est détenue par la BCE et les différents fonds européens, qu’il s’agisse du FESF ou du MES. Sur un total de 315,5 milliards d’euros de dette, 141,8 milliards sont détenus par le FESF, 52,9 milliards dans des prêts bilatéraux avec les pays de la zone euro, 27 milliards sont détenus par la Banque Centrale Européenne et 25 milliards par le FMI.

 

Un défaut obligerait les pays qui ont contribué à ces fonds de les provisionner à hauteur du montant de la dette répudiée. En agitant la question du défaut, le gouvernement grec signifie à ces partenaires, mais qui sont aujourd’hui aussi ses adversaires, de l’Eurogroupe que ce sont eux, et non le peuple grec, qui subira la conséquence de leur inconséquence.

 

Car, sur ce point, il y a eu une profonde inconséquence de la part des pays de la Zone Euro. Quand il est devenu clair que la dette grecque s’apparentait à une pyramide financière, ce que l’on appelle un « système Ponzi », en 2010, ces pays auraient dû accepter que la Grèce fasse défaut sur une partie de sa dette. Mais, ceci fut refusé pour deux raisons.

 

La première était – et elle est toujours – une question de principe. La Zone Euro, pour l’appeler de son nom véritable l’Union Economique et Monétaire, prévoit que chaque pays est responsable, et lui seul, de ses finances publiques. On pourrait alors penser que cette responsabilité aurait pour conséquence de laisser un pays endetté faire défaut. Mais, cette solution a été interdite au nom du sauvetage de l’Euro. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont tombés d’accord pour considérer qu’il était impossible de tolérer un défaut dans la zone euro. Là se trouve la première inconséquence ; on construit une Union monétaire et une monnaie unique, et l’on refuse aux pays à la fois les ressources du fédéralisme et la possibilité d’un défaut. Cette inconséquence est primordiale.

 

Mais il y a une seconde raison. En fait, les dirigeants européens étaient tétanisés par le fait que des banques allemandes et françaises étaient largement engagées sur la dette grecque. S’ils ont refusé la possibilité d’un défaut, ce fut essentiellement pour éviter une nouvelle crise bancaire qui aurait révélé les inconséquences dans la gestion et dans la supervision de ces banques. Nous avons ici une deuxième inconséquence.

 

Refusant le défaut, les gouvernements de la zone euro ont mis sur pied un système complexe de refinancement de la Grèce dont les effets sur l’économie du pays se sont révélés catastrophiques. En fait, on demandait à la Grèce de supporter une dette de plus en plus importante alors que son économie se contractait.

 

Cette troisième inconséquence a provoqué la crise sociale gravissime que la Grèce connaît aujourd’hui, et qui a porté SYRIZA au pouvoir. Dans ses conditions, le choix proposé par Tsipras et Varoufakis, soit la dette grecque est pour partie annulée et pour partie restructurée sur le modèle de ce que l’on a consenti à l’Allemagne en 1953, soit il y aura un défaut de la Grèce était clair. Ici encore, et c’est la quatrième inconséquence, les pays de l’Eurogroupe n’ont pas voulu d’une solution « à l’allemande » sur le modèle de l’accord de 1953 avec ce pays. Ils devront très probablement affronter le défaut.

 

 

Défaut grec ou défaut européen ?

 

Un défaut n’est pas la fin du monde. Mais, ce défaut aura incontestablement des conséquences tant économiques que politiques importantes. Il va signer l’écroulement d’une grande partie de la politique de l’Union européenne, à la fois quant à ses méthodes que quant à ses objectifs. Il pourrait entraîner le début de la fin pour l’Euro.

 

En ce qui concerne les méthodes, la négociation avec la Grèce a été menée en dépit du bon sens ou, plus exactement en dépit du bon sens démocratique (ce qui, il faut en convenir, n’est pas tout à fait la même chose). On a cherché à discréditer, à menacer, voire à corrompre, les négociateurs grecs. Ces négociations se tiennent d’ailleurs dans la plus grande obscurité. On ne tient pas de minutes des déclarations des uns et des autres, et on laisse à la presse le soin de réaliser des « fuites » dont le contenu est incontrôlable en l’absence justement de ces minutes. Yannis Varoufakis l’a très bien dit sur son blog, reconnaissant qu’il enregistrait les négociations pour que l’on sache un jour à quoi s’en tenir quant au comportement des uns et des autres : « Et peut-être devrions-nous questionner les institutions européennes dans lesquelles des décisions d’une importance fondamentale sont prises, au nom des citoyens européens, mais dont les minutes ne sont ni prises ni publiées.

Le secret et une presse crédule ne sont pas de bons augures pour la démocratie européenn» [5].

 

Quand on sait que Varoufakis est en réalité un défenseur du projet européen, il faut comprendre, et il faut entendre, l’ampleur et la portée de sa critique. Effectivement, c’est la démocratie européenne, non pas en tant que principe (déjà bien malade depuis 2005 et le refus de prendre en compte les référendums tant français que néerlandais), mais en tant que système de règles opérationnelles et devant assurer la responsabilité des acteurs pour leurs actes, qui est aujourd’hui absente. On sait bien que sans responsabilité il n’y a plus de démocratie. Ce que dit Varoufakis c’est que l’Union européenne n’est plus, dans son fonctionnement quotidien un système démocratique.

 

Mais, l’échec touche aussi les objectifs de l’Union européenne. Dans le cas de la Grèce, officiellement on prétend vouloir garder le pays dans la zone euro. Mais, dans les faits, et pour des raisons diverses, on voit émerger une préférence pour l’austérité qui emporte tout sur son passage. La position de la Grèce a été soutenue par de nombreux économistes, et même le FMI a considéré que sur un certain nombre de points le gouvernement grec avait raison. Mais, rien n’y fait. Tout se passe comme si le gouvernement allemand, aidé on doit le dire du gouvernement français qui se comporte – hélas – sur ce point comme le plus complaisant vassal, comme le plus bas des laquais, voulait à tout prix imposer à TOUS les pays de la zone euro l’austérité mortifère qui est sa politique. Et on peut comprendre que des concessions à la Grèce entraîneraient immédiatement des demandes de l’Espagne.

 

Dans ce dernier pays Podemos, le parti issu du mouvement des indignés a remporté ce dimanche 24 mai de belles victoires et cela fragilise d’autant la position du Premier ministre espagnol, Rajoy. Mais, ceci est vrai aussi du Portugal et de l’Italie. Des concessions à la Grèce seraient le début d’une mise en cause générale de l’austérité, ce dont le gouvernement allemand ne veut sous aucun prétexte. À la fois pour des raisons idéologiques, mais aussi pour des raisons bien plus matérielles.

 

 

La banqueroute de l’Union européenne

 

Ce qui se profile donc à l’horizon n’est pas un défaut grec, ou plus exactement pas seulement un défaut grec. Nous assistons à la banqueroute de l’idéologie européiste, mais aussi de l’Union européenne. À travers le défaut grec, c’est une mise en défaut de la politique de l’Union européenne, prise en otage par l’Allemagne, que nous assisterons. Ce défaut sera donc un défaut européen, car il signera la fin d’une certaine idée de l’Union européenne et ouvrira une crise profonde et durable en Europe. Les institutions européennes seront atteintes dans leur légitimité. Ce défaut sera la base de la révolution qui vient.

 

 

 

 

Par Jacques Sapir (*)  (Carnet Russeurope) - agenceinfolibre.fr – le 25 mai 2015-05-29

 

(*) Jacques Sapir : Diplômé de l’IEPP en 1976, a soutenu un Doctorat de 3e cycle sur l’organisation du travail en URSS entre 1920 et 1940 (EHESS, 1980) puis un Doctorat d’État en économie, consacré aux cycles d’investissements dans l’économie soviétique (Paris-X, 1986).

A enseigné la macroéconomie et l’économie financière à l’Université de Paris-X Nanterre de 1982 à 1990, et à l’ENSAE (1989-1996) avant d’entrer à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales en 1990. Il y est Directeur d’Études depuis 1996 et dirige le Centre d’Études des Modes d’Industrialisation (CEMI-EHESS). Il a aussi enseigné en Russie au Haut Collège d’Économie (1993-2000) et à l’École d’Économie de Moscou depuis 2005.

Il dirige le groupe de recherche IRSES à la FMSH, et co-organise avec l’Institut de Prévision de l’Economie Nationale (IPEN-ASR) le séminaire Franco-Russe sur les problèmes financiers et monétaires du développement de la Russie.

 

 

Notes :

[1] Tugwell P., « Tsipras Says He Won’t Cross Red Lines in Talks With Creditors », Bloomberg International, 15 mai 2015, http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-05-15/tsipras-says-he-won-t-cross-red-lines-in-talks-with-creditors

[2] Varoufakis Y., « The Truth about Riga », posté le 24 mai 2015 sur son blog, http://yanisvaroufakis.eu/2015/05/24/the-truth-about-riga/

[3] Sapir J., « Greece’s brinkmanship », note publiée sur Russeurope, le 4 février 2015, http://russeurope.hypotheses.org/3395

[4] Elster J., Ulysses and the Sirens
Studies in Rationality and Irrationality, Cambridge University Press, Cambridge, 1985.

[5] http://yanisvaroufakis.eu/2015/05/24/the-truth-about-riga/

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L’EURO VA S’EFFONDRER EN CAS DE DÉPART DE LA GRÈCE, SELON VAROUFAKIS

L’EURO VA S’EFFONDRER EN CAS DE DÉPART DE LA GRÈCE, SELON VAROUFAKIS | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Yanis Varoufakis à Londres

 

L’EURO VA S’EFFONDRER EN CAS DE DÉPART

DE LA GRÈCE, SELON VAROUFAKIS

 

 

Si la Grèce est contrainte à sortir de la zone euro, d’autres pays suivront inévitablement et le bloc de la monnaie s’effondrera, a déclaré dimanche le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.

 

Le nouveau gouvernement de la Grèce tente de renégocier les remboursements de sa dette et a commencé à faire reculer les politiques d’austérité convenues avec ses créanciers internationaux.

Dans une interview sur la chaîne italienne RAI, Varoufakis a déclaré que les problèmes d’endettement de la Grèce doivent être résolus dans le cadre d’un rejet des politiques d’austérité pour la zone euro dans son ensemble. Il a appelé à un « New Deal » : programme massif d’investissement financé par la Banque européenne d’investissement.

 

« L’euro est fragile, construit comme un château de cartes, si vous retirez la carte grecque, les autres vont s’effondrer » a déclaré Varoufakis selon une transcription de l’entrevue publiée par la RAI.

 

La zone euro est confrontée à un risque de fragmentation et de « dé-construction », sauf si elle est confrontée au fait que la Grèce, et pas seulement la Grèce est incapable de rembourser sa dette dans les conditions actuelles, a dit Varoufakis.

 

« Je mets en garde tous ceux qui envisagent stratégiquement d’amputer la Grèce de l’Europe parce que c’est très dangereux », a-t-il ajouté.

 

« Qui sera le prochain après nous ? Le Portugal ? Qu’est-ce qui se passera quand l’Italie découvrira qu’il est impossible de rester à l’intérieur du carcan de l’austérité ? »

 

 

Par Okeanos - okeanews.fr – le 9 février 2015

Source : ekathimerini.com


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