Génocide & Thanksgiving | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Guerre éclairée et chrétienne au 19e siècle – Massacre de femmes et d’enfants indiens dans l’Idaho, Frank Leslie’s Illustrated, août 1868

 


GÉNOCIDE ET LE MYTHE DE THANKSGIVING



Définition et mise en pratique de notre « Civilisation »


Tandis que nous nous préparons à célébrer une fois de plus ce que les « Américains » US appellent Thanksgiving [« Action de grâces »], accordons-nous un moment de réflexion. Reconnaissons que les récits du premier Thanksgiving sont mythologiques, et que cette fête est en réalité la grotesque célébration de notre arrogant ethnocentrisme, bâti sur le génocide.


Les indigènes américains des Caraïbes ont accueilli leurs envahisseurs de 1492, avec une chaude hospitalité. Ils étaient tellement innocents que le Génois Christophe Colomb a écrit, dans son livre de bord : « Ils nous ont vendu de bonne grâce tout ce qu’ils possédaient… Ils ne portent pas d’armes… Ils feraient d’excellents domestiques… On pourrait aisément en faire des chrétiens… Avec cinquante hommes, on pourrait les soumettre et leur faire faire tout ce que l’on voudrait. » Cette rencontre venait de déclencher plus de 500 ans de pillage de l’hémisphère occidental, qui allait s’étendre ensuite au reste de la planète. Et qui dure encore !

 

L’historien Hans Köning en conclut que ce qui caractérise l’Occident, c’est sa persistance, sa capacité à ne s’arrêter à rien. L’historien des cultures Lewis Mumford a déclaré « Là où est allé l’homme occidental, l’esclavage, le vol de terres, le non-droit, le saccage des cultures et l’extermination pure et simple des bêtes sauvages et des hommes paisibles ont marché sur ses pas. »

 

Sautons 129 ans : nous sommes en 1621, année du premier Thanksgiving supposé. L’événement n’est pas très documenté. Apparemment, une fête de trois jours, mais les Indiens qui y ont survécu ne croient pas au mythe. Les indigènes, alors, mouraient déjà comme des mouches, grâce aux maladies apportées par les Européens. La tribu des Pequot, dans ce qui est aujourd’hui le Connecticut, comptait, selon les comptes-rendus de l’époque, 8.000 âmes, quand les Pèlerins arrivèrent sur leur territoire, mais les maladies d’importation en avaient déjà tué 1.500 en 1637, quand eut lieu le premier Thanksgiging officiellement proclamé. Lors de cette fête, les Blancs de la Nouvelle-Angleterre célébrèrent leur massacre des Pequots, dans la vallée du Connecticut où la rivière Mystic se jette dans la mer.

 

Les Indiens étaient en train d’y célébrer, par des danses, leur fête annuelle du printemps, celle du blé en herbe. Ce devait être la dernière de leur histoire.

 

William Bradford, ex-gouverneur de Plymouth et un des chroniqueurs de la supposée fête de 1621, était sur place lors de l’indescriptible massacre de 1637. Il l’a décrit comme suit dans son Histoire de la Plantation Plymouth (ca 1647) : « Ceux qui échappèrent au feu furent massacrés à l’épée, certains taillés en pièces, d’autres transpercés à la rapière, de sorte qu’ils furent rapidement expédiés et que peu s’échappèrent. Ce fut un spectacle effrayant que de les voir ainsi rôtir dans le feu… Horrible en était l’odeur, la puanteur… mais la victoire leur parut un doux sacrifice, et ils en rendirent grâce à l’œuvre de Dieu, qui leur avait été si merveilleusement favorable, en permettant que leurs ennemis tombent, ainsi encerclés, dans leurs mains, et en leur assurant une victoire aussi rapide. »


Les autres Blancs pensaient de même. « Ce jour sera désormais un jour d’Action de grâces pour marquer la victoire sur les Pequots », disait la proclamation du gouverneur du Massachusetts, John Winthrop. Le jour du Thanksgiving authentique et proclamé était né. Très peu de Pequots survécurent.

 

Le commandant anglais John Mason a déclaré que l’attaque contre les Pequots était l’acte d’un Dieu qui « s’est moqué de Ses ennemis et des ennemis de Son peuple en faisant (des Pequots) une fournaise ardente… Ainsi, le Seigneur a-t-Il jugé les païens, en emplissant (la Mystic) de leurs corps morts ». Les guerriers Narangansett et Mohicans qui accompagnaient les Anglais furent horrifiés par ces actes et par « la manière dont les Anglais combattent… parce qu’elle est trop furieuse et qu’il y a trop de morts ». Ces Narangansett retournèrent chez eux et ne participèrent plus à la guerre…

 


Voir la suite de ce long, mais intéressant article ici 

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Par Brian Willson (thepeoplesvoice - 28 novembre 2014) - reseauinternational.net – le 13 décembre 2014

http://reseauinternational.net/genocide-et-le-mythe-de-thanksgiving/

 

https://www.popularresistance.org/genocide-and-the-thanks…


Source :

http://www.thepeoplesvoice.org/TPV3/Voices.php/2014/11/28…

Traduction c. l. pour Les Grosses Orchades